Chapitre_ 7 Bucket List
Annabeth écoutait Stargazing quand elle ouvrit enfin le message de Luke, le dimanche soir, avec deux jours de retard.
Parler avec Percy ne lui avait pas fait peur malgré sa discussion avec Silena. Et puis c'était leurs cinq mois. Ne pas lui parler aurait mis une distance, qu'elle n'aurait pas pu supporter, entre eux. De plus, ce skype lui avait montré que ses sentiments avaient une réciprocité qui résonnait dans le cœur du brun.
Mais avec Luke c'était bien différent. Elle était plus ou moins persuadé qu'il voulait une situation qu'elle ne pouvait pas lui offrir. Ne voulait pas. Et repousser un de ses meilleurs amis (un qui avait longtemps été le premier) était plus compliqué que regarder les étoiles en discutant avec sa personne préférée au monde.
Seulement suite au harcèlement de Silena pour qu'elle arrête de faire tourner Luke en rond, elle avait décidé d'arrêter de reculer face au problème.
L> Comme tu évites le sujet IRL et que veux vraiment parler de CA je te coince ici, ne m'ignore pas. Je ne peux plus faire comme si rien ne c'était passé. Peu importe l'issu de cette conversation, on doit l'avoir Annabeth. Je te promets que cela ne changera rien entre nous si ce n'est pas ce que tu veux.
Annabeth se retint de répondre un truc dans le style « Tu es sûr que cela ne changera rien quand je te repousserais parce que je suis doucement en train de tomber amoureuse du gars qui t'as remplacé en tant que mon meilleur ami. Tu sais ? ce que gars qui te fais grincer des dents à chaque fois que je le mentionne, celui qui habite à trois fuseaux horaires, tu vois de qui je parle ? ». Elle préféra l'appeler. Quittes à affronter le problème, autant ne pas le faire par messages interposés, en plus de ça ce serait un manque de respect que de le rejeté par SMS, elle n'avait cependant pas la force de lui parler en face à face.
- Allô Luke ?
- Annabeth ? enfin !
- Ouais, désolé, ça va ?
Les mots sortaient hésitants de sa bouche et elle détestait ça.
- Oui, 'fin pas vraiment, mais personne n'attend la vraie réponse...
- Luke, arrête de critiquer le monde entier, toi aussi tu en fais partit.
- En faire partit ne m'empêche pas de critiquer...
- Je sais Luke, je sais, je te connais, crois-moi.
- Et moi aussi je te connais Annabeth. Et je sais que n'aimes pas faire quelques choses sans but. Alors arrêtons de tourner autour du pot. Ça voulait dire quoi pour toi, Annabeth, ce baiser ?
- Luke...
- Annabeth, plus tu me feras attendre, plus j'aurais des attentes sur la réponse et je ne veux pas ça, d'accord ? Quoique soit la réponse ça m'ira. Je la connais déjà plus ou moins en plus de ça. Je veux juste te l'entendre dire.
- À une époque j'ai cru que... enfin, j'ai cru... Tu étais comme un frère pour moi Luke. J'avais bu et c'était le nouvel et la tradition veut que tu embrasses quelqu'un à minuit et peut-être que j'étais un peu triste. Et j'ai conscience que ce n'est pas bien de ma part, mais...
Auparavant oscillant son ton était maintenant rapide. Les mots voulaient tous se faire entendre à la fois pour être sûrs que Luke n'est pas le temps de se faire de fausses intentions sur les idées de la blonde lors de cette soirée qu'elle regrettait de plus en plus.
- Annabeth, c'est bon, ok ?
- J'aurais dû saisir ma chance plus tôt, te protéger d'Ethan ou être celui qui briserait tes murs. Je suis arrivé trop tard. (Elle pouvait voir son sourire triste sous ses paupières aussi distinctement que s'il était en face d'elle.) Je ne suis pas celui qui a réussi. Et ça me va. Tout ce que je veux c'est ton bonheur Annie.
- Alors on est ok ?
L'espoir dans sa voix était palpable.
- Laisse-moi un peu de temps quand même...
Elle s'y attendait et pourtant ça faisait mal. Et c'était égoïste de sa part, elle le savait. D'abord elle l'embrasse, c'était la soirée du nouvel an, elle aurait facilement pu faire passer ça comme un acte de fête sans conséquence, mais au lieu de ça elle en avait fait une montagne, elle avait donné à Luke des raisons d'espérer. Elle l'avait ignoré, évité, elle l'avait fait souffrir. Et en plus, elle se permettait d'avoir mal quand il lui demandait un peu de temps. Quelle idiote...
- Bien sûr. Prends tout le temps que tu veux. Juste... je... sache que je suis désolée. Je ne voulais pas te faire de mal.
- Ne t'en fait pas, ça ira très bien. Seulement, on ne redeviendra pas aussi proche qu'avant tout de suite. Mais on reste amis.
- C'est un vrai on reste ami ou c'est par principe ?
- Un vrai bien sûr ! affirma Luke.
Son sourire illumina sa chambre entière.
- Et tu es certain que tu ne m'en veux pas ? s'enquit-elle quand même, rongée par le doute.
- Mais oui, c'est la vie, et puis je ne suis pas un connard.
- Tu as tellement raison. Merci d'être toujours là.
***
So, let's love fully (Alors, aimons pleinement)
Let's love loud (Aimons bruyamment)
Let's love now (Aimons maintenant)
La chanson de SoKo résonnait dans ses oreilles depuis qu'elle avait fini de regarder The end of the f***ing world une série britannique qui lui avait fait reconsidérer toute sa vie. Et cette chanson semblait plutôt bien résumé la série. Le seul problème c'est que maintenant Annabeth avait une mauvaise tendance à se déconcentrer en court pour se rendre compte d'où elle était réellement.
Assise sur une chaise, entre quatre murs, entourée de trente primates, à écouter un professeur, qui avait perdu la foi depuis longtemps, qui lui expliquait des trucs qui ne lui serviraient jamais rien.
'Cause soon enough we'll die (Parce que nous mourrons bien assez tôt)
Alors qu'elle pourrait sortir de cet enfer en courant, courir et rire au vent en rentrant chez elle. Elle pourrait fourrer quelques fringues, deux ou trois livres, un carnet, un stylo, un appareil photo, de l'argent dans son sac, mettre ses cahiers au feu et partir pour la plus grande aventure de sa vie. Elle pourrait prendre un avion pour New York, trouver Percy, le convaincre de partir faire un road trip en Norvège avec elle et ils riraient sous les aurores boréales parce que pourquoi pas.
Mais non. Elle était là à écouter son professeur déblatérer sur la composition d'une cellule ce qui, avouons-le, n'était pas super passionnant. Elle était là à avoir une vie normale, et bordel c'était chiant ! Elle était là à prendre des notes en attendant qu'on lui remette un petit papier qui dirait « C'est bon maintenant tu peux aller vivre ta vie. Mais bon, pas de road trip en Norvège non plus, l'université c'est pas plus la liberté qu'au lycée, t'auras juste plus tes parents sur le dos. Mais va, maintenant tu peux. » Horrible.
Elle regarda l'horloge, il était une heure et demie de l'après-midi, Percy avait donc fini les cours. Elle sortit son téléphone derrière sa trousse et commença à taper un message sans trop prêter attention au prof. Cela faisait longtemps qu'il avait arrêté de prêter attention aux élèves et s'il le faisait, il en avait rien à faire, par exemple, Maddie et Jesper s'entremangeaient bien leurs bouches et personne ne leur disait rien.
A< Si, mettons, demain je t'attendais à la sortie des cours, juste devant la grille de ton lycée avec deux billets d'avion pour la Norvège et que je te demandais de m'accompagner pour un road trip sur toute la longueur du pays, tu dirais quoi ?
P>...
P> Déjà, demain c'est samedi, tu ne trouveras pas grand monde à la sortie du lycée
P> En plus je sais pas parler norvégien
P> Et moi je vote pour la Suède, je veux visiter le musée Ikea
P> Même si je parle pas suédois non plus
P> Mais on est d'accord que tu me demandes ça parce que tu te fais chier en cours ? (LACHE CE TEL ET ECOUTES) Tu ne vas pas vraiment sonner à ma porte pour m'embarquer de l'autre côté de l'océan ?
P> Mais putain d'où tu peux bien sortir cette idée ?
Annabeth lu les réponses qui arrivaient à une vitesse hallucinante et sourit. Elle réfléchit au choix de ses mots. C'était difficile d'exprimer ce sentiment de juste exister et pas de vivre sans qu'il ne prenne peur. Et encore plus dur sachant que ça avait été causé par une série.
Elle fixa le clavier quelques secondes, commença à taper, effaça, recopia rapidement ce qui était écrit au tableau, et retourna à son message.
P> Mais bien sûr que je dirais oui.
Elle sourit.
A< T'es génial !
A< Et je t'appelle ce soir pour t'expliquer, je change de cours et le prochain prof fait un peu plus attention au téléphone
P> Je sais 😎
La porte de sa chambre était à peine refermée derrière elle que la voix de Percy était déjà à l'autre bout du fil.
- Hei, hvordan går det ? fit-il.
- Euh, quoi ?
- Ça veut dire Salut, ça va ? C'est du norvégien. Mais vu ma prononciation je pense pas que quiconque me comprennent, rit le brun.
- Tu m'impressionnes ! C'est cool que tu sois si impliqué, sourit-elle. Mais on part pas vraiment demain.
- Sans blague ? Tu me surprends là Puits de Sagesse.
Elle tira la langue, puis se rendit compte qu'il ne la voyait pas alors reprit rapidement la parole.
- Gneugneu.
Wow, quel sens de la réplique.
- Quelle belle argumentation Annabeth.
- Je t'emmerde.
- Nan tu m'adores et on le sait tous les deux.
- Oui mais ça ne rend pas service à ton égo, Cervelle d'Algues.
- Merde. Bon, pourquoi la Norvège ? dit le brun, changeant de sujet.
- Je sais pas, pourquoi pas ? Mais tu sais cette série dont je t'avais parlé ? The end of the...
- Oui, oui, fucking world, tu en as un peu beaucoup parlé, rit le garçon.
- Eh bien, si tu avais regardé, comme fortement conseillé par ma personne, tu comprendrais dans quel état je suis.
- Explique-moi alors.
- J'ai juste cette impression que tout est normal, banal, que si je mourrais demain je n'aurais rien fait, rien accompli. Je me serais contenté d'exister. Je n'aurais pas aimé à la folie. Je n'aurais pas dit merde à toute ma vie pour partir en road trip improvisé. Je n'aurais pas dansé sous la pluie comme une folle en en ayant rien à foutre de tout. Je n'aurais pas fait de saut en parachute. Je n'aurais jamais quitté les Etats-Unis. Je n'aurais jamais vécu un truc de fou. Tout ce que j'aurais fait c'est m'asseoir sur une chaise cinq jours par semaine et écouter des adultes me dire quoi faire de ma vie alors que la plupart d'entre eux regrette la leur ou on trop peur de la réponse pour se poser la question « Et si je meurs demain qu'est-ce que je vais regretter ? » Putain Percy, je suis une coquille vide comme tous ces gens dont je me moque qui finissent par avoir deux enfants et vivre dans un pavillon de banlieue et offrir des gâteaux au nouveau voisin avec un sourire hypocrite. Ça va être ça ma vie je vais finir comme tout le monde, débita Annabeth. Mais en même temps je me dis : est-ce que les trucs de fou je les vivrais en ce moment et je ne m'en rendrais pas compte parce que je suis juste frustré de ne pas en vivre ? Et si ma vie était déjà grave cool ? Fin je sais qu'elle l'est. Mais ce que je veux dire c'est : est-ce qu'elle est vraiment comme celle de tout le monde ?
- Respire. Respire...
Elle obéit et prit une grande inspiration.
- D'un, tu n'es pas comme tout le monde. De deux, si tu veux vivre dans une cabane dans un arbre tu le feras et on le sait tous les deux. De trois, tu as seize ans tu as pas eu le temps de vivre beaucoup de truc de fou. Et oui si tu meurs demain t'auras des regrets mais c'est normal t'as seize ans, t'as pas eu le temps. Repose-toi cette question à soixante-dix ballets. Ou au moment de choisir ton université, ton métier, ton mari, ta maison, ton avis sur les enfants, tes lieux de vacances, demande-toi si à soixante-dix ans tu regretteras. Ou, je sais pas, fais une liste, un texte, n'importe quoi, où tu écris ce que tu attends de la vie et tu coches les cases une à une. On va faire une promesse. On se promet qu'on aura la vie qu'on veut. On se promet que le jour de nos soixante-dix ans, peu importe à quel point on se sera éloigné, on boira un café et on regardera nos listes -j'en ai déjà une- et on parlera de nos regrets et on se promettra de partir en road trip pour faire tout ce qu'on n'aura pas eu le temps de faire avant. Viens, on se promet ça.
- Promis, sourit-elle.
- Promis.
En continuant de lui parler elle sortit une feuille de classeur banal et la rendit merveilleuse :
Trucs de fou à faire avant de mourir
o Rencontrer Percy
o Embrasser Percy
o Partir faire en road trip en Norvège sur un coup de tête
o Faire un saut en parachute
o Tirer au stand de tir
o Aller à Athènes
o Danser comme une folle sous la pluie
o Faire un tour du monde
o Parler grec couramment
o Aimer à la folie
o Revoir Percy pour nos 70 ans
Ouais, ça semblait être un bon début.
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Et peut-être que ce soir-là ça nous parut simple. Et peut-être que ça l'était. Et peut-être que notre promesse sous les étoiles était un truc de fou.
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Bon j'avais dis 15 jours avant le prochain chapitre et on est beaucoup plus près du 1 mois mais tant pis. Le prochain chapitre devrait arriver plus vite 😉
La deuxième partie peut sembler bizarre et elle l'est. Mes doigts ont juste commencé à taper et je les ai suivi. Je trouve que ça rend bien et puis ça m'a permis de mettre en place pas mal de chose pour la suite que je n'avais pas prévu à la base mais qui me tarde de vous faire découvrir.
Je suis encore une fois désolé pour les fautes d'orthographe (n'hésitez pas à les relever) et en espérant que ça vous a plu
Bye.....
PS : la chanson est en média 😊
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