Chapitre 4_ Le père

A partit de quel moment une personne a un réel impact sur votre vie ? Quand ses amis deviennent les vôtres ? Quand c'est la première personne à qui vous parlez le matin et la dernière le soir ? Quand pour chaque conversation que vous avez avec vos amis vous savez exactement ce que cette personne penserait ?

Tout à la fois ?

Une seule réponse ?

Rien du tout ?

C'est ce à quoi pensait Annabeth à toute allure lorsque son père la trouva en plein Skype avec Percy et que son paternel commença l'engueuler.

- ... on ne parle pas avec des inconnus !! Tu ne sais pas ce que veut ce con !! On ne pe-

- Je t'interdis de le traiter de con.

- Tu ne m'interdis rien du tout, je suis ton père. Ne l'oublie pas.

- Je ne l'oublie pas. Ne l'oublie pas toi non plus. Je suis ta fille est tu es censé vouloir mon bonheur. Et si mon bonheur c'est rire H24 avec Percy. Si c'est lui raconter ma vie et me moquer de son accent new-yorkais. Si c'est ça, alors tu devrais le respecter. Pas me dire que ce que je fais est mal. Je ne me drogue pas aux dernières nouvelles, j'ai juste un ami longue distance.

- Enchanté Mr. Chase, je suis Percy Jackson et je ne veux aucun mal à votre fille, se présenta Percy depuis l'autre côté de l'écran d'ordinateur, essayant d'apaiser les tensions.

- Toi, on ne t'a pas parlé, siffla Frederick.

- Si, moi, moi je lui ai parlé. Je lui ai parlé de tout Papa. Ça fait trois mois qu'on se parle H24 et tu viens juste de t'en rendre compte ? Pourquoi cela m'étonne ? Après tout tu ne t'es pas rendu compte que j'allais mal l'autre jour quand je suis rentrée des cours et que j'ai essayé de t'expliquer comment trois gars m'avait coincé dans une ruelle. Tu n'en as rien eu à faire. Et ce « con » a été plus présent que toi sur ce coup-là Papa !

- Annabeth, je... je...

Du coin de l'œil Annabeth vue qu'elle avait reçu un message de Percy qui disait : « rappelle-moi après, je vous laisse régler ça » puis il raccrocha sans demander son reste.

- Et oui Papa. Alors je t'interdis de dire ce qui est bon pour moi ou pas. Visiblement tu n'en as aucune idée.

Cela avait toujours était tendu entre son père et elle. Quand un accident de voiture avait emporté sa mère lorsqu'elle n'avait que deux ans, Annabeth n'avait pas compris et n'en gardait pas vraiment de souvenir. Pourtant elle avait senti que quelque chose avait changé chez son père, quand elle avait été en âge de comprendre. Il avait fait de son mieux en tant que père célibataire et c'était presque parfait et tout ce qu'Annabeth aurait pu souhaiter. Puis quand elle eut sept ans son père lui avait présenté cette femme. Qui, si elle semblait gentille aux premiers abords, l'avait éloigné de son père. Et la situation c'était empiré lorsque cette femme eut deux enfants avec Frederick. Eloignant définitivement Annabeth de son père.

Pour Annabeth la tension avait toujours était palpable dans la maison, elle se demandait si elle était la seule qui ressentait ça ou si son père le percevait aussi. Une chose était sûre, l'heure de la discussion était arrivée.

- Je ne suis pas très doué, hein ? laissa échapper son père en s'assaillant sur le lit.

- Tu aurais sûrement pu t'appliquer un peu plus, c'est sûr.

- Mais à quel moment ? A quel moment j'ai merdé ? s'interrogea l'adulte qui n'en avait plus rien à faire des jurons.

- Ça n'a pas était un moment précis, juste un petit à petit que tu n'as pas su arrêter. Tu ne t'es même pas rendu compte qu'il avait commencé, analysa Annabeth.

- Mais j'aurais dû faire attention. J'aurais dû voir que cela n'allait pas bien. Que je te voyais moins. Et même quand je m'en rendais compte je trouvais ça normale... tu es plus grande, tu as moins besoin de moi que les autres, confessa-t-il.

- Ça ne veut pas dire que je n'ai pas besoin de toi tout court...

Il y eu un silence. Ce genre de silence étrange, celui qu'on pourrait couper au couteau alors que la tempête ne menaçait pas et qu'aucune des deux personnes présentes ne ressentait de gêne. C'était le genre de silence des philosophes, celui où tout est silencieux pourtant il se passe tellement de chose dans l'esprit que tout semble très bruyant.

Annabeth se demander comment aurait été sa vie si sa mère n'était pas morte, si son père avait été plus proche d'elle, si elle avait été acceptée dans la famille de Maria, si elle n'avait pas été à la table des enfants ce soir de fin aout. Elle connaissait l'effet papillon : le battement d'aile d'un papillon à ce moment précis, à cet instant précis, pouvait déclencher un ouragan. Comment chacune des petites décisions de sa vie, de son père, de sa mère, de ses grands-parents, arrières grands-parents, etc., l'avait mené ici : assise en tailleur sur le sol de sa chambre à fixer son père qui, le regard baisser vers le sol semblait en conflit interne.

Elle se demanda quand avait été la dernière fois que son père été resté si longtemps dans sa chambre, avec elle, pour parler. Cela n'était sûrement jamais arrivé.

Une larme roula sur la joue de son père et arrêta le court de ses pensées.

- Papa ?

- Annie, Annie chérie, qu'est-ce que j'ai fait ? renifla-t-il.

Son père avait toujours été la seule personne autorisée à l'appeler Annie, avec Luke. C'est peut-être la seule chose qu'ils avaient gardé de leur complicité d'antan, ça et quelques souvenirs embués.

- Ça va aller, Papa, assura la blonde en s'approchant de lui.

C'était ironique cette façon qu'elle avait de le réconforter alors qu'elle était censée être celle qui allait mal et lui, celui qui protégeait.

- Nan, nan ça ne va pas. Après presque dix ans je me rends compte que j'ai délaissé ma fille toute son enfance... dix ans ! Ce n'est pas bien, pas juste... Surtout que ma fille est quelqu'un de formidable, tu sais ?

Annabeth sourit et s'assit à côté de son père sur le matelas.

- Je ne pourrais jamais rattraper le temps perdu, n'est-ce pas ?

Frederick se rendait bien à l'évidence, il avait tout foiré et c'était un peu tard pour réparer les pots cassés.

- Eh, bien, pas vraiment. Je ne crois pas que je serais autant fasciné par une sortie au zoo aujourd'hui qu'il y a huit ans. Mais j'aime toujours la glace au chocolat.

- Une- une glace au parc ça te dirait ? demanda son père hésitant.

- J'en suis arrivé au point où je serais presque prête à accepter une chasse à l'araignée.

- C'est si grave que ça ? s'étonna son père.

- Tu t'attendais à quoi ?

- Je... Je ne sais pas. Je ne pensais pas que tu étais malheureuse.

- Mais je ne suis pas malheureuse. Pas tout le temps et pas sur tout, en tout cas.

Annabeth disait tout. Elle sentait son orgueil et sa fierté essayaient de retenir sa langue. Mais elle avait parfaitement conscience qu'une occasion pareille ne se représenterait pas de sitôt. Alors elle avait enfoui son défaut mortel au plus profond d'elle et se confiait sans retenue.

- Je suis très heureuse d'avoir rencontré Percy, Thalia, Luke et tous les autres. Je suis heureuse d'avoir des bonnes notes et de me plaire à l'école. Je suis malheureuse de ne pas avoir été intégré dans cette famille, avoua-t-elle.

La bouche de son père s'entrouvrit mais aucun son n'en sortit. Il ne pouvait même pas nier ce que venais de lui dire sa fille, elle n'avait pas été accepter et il s'en apercevait huit ans trop tard. Quel imbécile !

- Par tous les dieux Annie... je suis profondément désolé.

- Ça ne suffira pas ça Papa, prévint-elle.

- Je sais... mais je dois faire quoi ?

- Accepter que Percy soit mon meilleur ami. Me laisser manger à la table des adultes lors des diners de famille. S'intéresser à ma vie, ce genre de trucs importants... ça ne va pas être facile.

- Je sais bien...

- Frederick !! appela la voix de Maria du rez-de-chaussée.

- Je vais y aller... mais on ira au ciné un de ces quatre tous ensemble, fit-il.

Oh Annabeth ne croyait pas aux miracles. Elle se doutait bien que cette conversation ne changerait pas tout. Pour le moment elle n'avait même rien changé, elle avait juste obtenu quelques promesses qui avaient peu de chances d'être tenues. Mais c'aurait pu être pire.

Elle rappela Percy.

_____

« Internet est sans limite, tu ne sais pas sur qui tu peux tomber. Ça peut être dangereux. », qu'ils disent pour nous tenir éloigner de ce monde-là. Tu sais à ce moment-là je pensais qu'ils avaient tort plus que tout. Je le crois toujours, mais en un sens ils avaient tellement raison.

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A/N

Bon eh bien merci !

En seulement trois chapitres on a dépassé les 600 vues et les 100 votes, ce que j'avoue trouver particulièrement cool, donc merci!

Et puis j'espère que ça continue à vous plaire, et, comme toujours, j'espère que cous me pardonnerez les fautes d'orthographe.

Bye.....

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