Chapitre 14_ ou les amours d'Annabeth
-Salut Percy.
Les deux se retournèrent vers la voix. Rachel. C'était la voix de Rachel.
Elle se trouvait à moins d'un mètre d'eux. Elle les avait probablement vu s'embrasser. Et Annabeth ne savait pas si elle était contente ou gênée à propos de cette situation. Elle s'énervait aussi car elle n'aurait pas dû être heureuse. Et pourtant cela apaisait un peu la jalousie qui était en train de se réveiller dans son estomac.
-Hey Rachel ! salua Percy.
-Ça va ?
Annabeth ne put s'empêcher de remarquer que le brun avait reculé.
La jalousie, c'était vraiment ridicule.
-Parfait et toi ?
-Parfait aussi, on a enfin obtenu une autorisation pour se produire devant le Plaza Hotel. A nous la monnaie des
friqués !
-Mais c'est une super nouvelle ! Je suis content pour vous.
Il alla pour enlacer Rachel, puis sembla se rendre compte que ce n'était pas très habile comme geste et revint à sa position initiale en se grattant la nuque.
Stupide Aphrodite.
-Tu dois être la fameuse Annabeth ? fit finalement la rouquine.
-Et toi la célèbre Rachel.
Est-ce que la gêne était seulement dans l'imaginaire d'Annabeth ou est-elle bien présente, faisant flotter un nuage de malaise au-dessus du trio ?
Piper vint sauver la situation en interpellant la blonde.
-Je vais vous laisser, enchantée Rachel.
-De même.
L'adolescente partit rapidement rejoindre son amie. Elle jeta un rapide coup d'œil par-dessus son épaule. Rachel et Percy riait.
Argh.
-J'ai vu le bisou, attaqua directement Piper. Je me suis toujours demandé s'il embrassait bien, alors ?
-Comment tu en viens à te demander ça ? rigola-t-elle.
L'amérindienne regarda en direction de Percy et Rachel avant de reporter son attention sur Annabeth.
-C'est une longue histoire. Enfin bref, c'était le premier ou pas ? Raconte-moi tout. J'ai parié que vous vous embrasserez à l'aéroport. Dis-moi que vous vous êtes embrassés à l'aéroport.
-J'espère vraiment que tu n'as pas pariez beaucoup car non. On ne s'est pas embrassé à l'aéroport. Mais celui-là n'était pas le premier non plus. Ni le deuxième.
Et les deux amies discutèrent quelques minutes à l'abri d'un arbre à l'écart du groupe. La blonde racontant sa soirée de la veille et Piper s'exclamant de temps à autre « Percabeth is real ! »
-Et là Rachel est arrivée et gros malaise. Percy ne savait pas comment se comporter, je ne savais pas non plus. Et Rachel faisait des efforts pour sourire mais on pouvait voir qu'elle avait du mal.
-Ouch... tu sais Rachel est vraiment sympa. Elle a compris qu'elle et Percy cela n'arriverait pas. Je t'assure.
-Oui mais, je suis jalouse quand même. Et je sais ce que ça fait de voir son ex avec une nouvelle copine. Alors ils sont pas vraiment ex et on ne sort pas vraiment ensemble. Mais je me sens mal d'être tactile avec Percy devant elle et en même temps je suis contente d'être la gagnante entre guillemets. Je suis horrible, n'est-ce pas ?
-Mais nan ! rit Piper. C'est la jalousie. Un truc un peu chiant qui vient avec l'amour. Regarde, moi j'avais parfaitement conscience du succès de Jason avec les filles. Alors, au début de notre relation, je le surveillais beaucoup. C'est pas que je ne lui faisait pas confiance. Je savais qu'il ne me tromperait pas -et puis, s'il y avait eu le moindre doute là-dessus, on ne serait jamais sorti ensemble. C'est que j'avais peur qu'il se rende compte que parmi toutes les filles à qui il plaisait il y avait largement mieux que moi. J'étais jalouse Annabeth. Et c'est pas si grave.
Les mots de son amie se frayèrent un chemin dans les méninges de l'adolescente.
-Et c'est compréhensible que tu te sentes mal à l'aise par rapport à ça, continua Piper. Tu vois Reyna ?
-Oui ?
-Eh bien c'est l'ex de Jason.
-Sérieux ?
-Eh oui !
-Mais vous n'avez pas du tout l'air du même genre de filles.
-On ne l'est pas. Jason a des gouts très imprécis, ce qui renforce mon sentiment d'insécurité. Bref, peu de temps après que moi et Jason on est commencé à sortir ensemble, Reyna est devenu très proche de Nico, puis de Will, de Grover et Juniper. Donc on a fini par tous trainé ensemble. C'était plus ou moins la même situation qu'avec Rachel. Pendant des semaines, si ce n'est des mois, Jason et moi n'osions pas nous toucher devant elle et nous avions du mal à lui parler. Un jour elle nous a pris à part et a commencé à nous engueuler, comme quoi c'était notre faute si la gêne se maintenait et que les ex faisaient partie de la vie. Elle était passée à autre chose et se serait bien qu'on en fasse autant.
Annabeth ne put retenir le rire qui s'échappa de sa bouche. Elle ne connaissait pas vraiment Reyna. Mais toute la situation était hilarante. Peu importe qui s'y trouvait.
-Oui, oui c'est ça moque-toi.
-Je me moque pas ! Mais tu dois reconnaitre que c'est plutôt drôle.
-Certes... mais c'est pas une raison.
Les filles rirent encore un peu à propos de l'anecdote.
-Tout ça pour dire. Que soit vous en discutez avec Rachel, soit vous faites comme si de rien n'était mais ne commencez pas à être gênés pour un truc qui se passe probablement dans votre tête, conseilla Piper.
Et les conseils de Piper, en amour, voulait généralement de l'or. Même si, Annabeth (et Percy, mais ça la jeune fille ne le savait pas) prenait un malin plaisir à les ignorer.
-Mais commence par en parler à Percy. Histoire de voir où lui en est par rapport à toute l'affaire RED.
-RED ?
-C'est ses initiales et comme elle a les cheveux rouges t'as vu...
Son interlocutrice hocha la tête.
-Bref, n'hésite pas à lui en parler. Et c'est pas grave si t'as l'air jalouse. En général ça leur fait plaisir, continua Piper le regard rivé sur le blond qu'elle portait dans son cœur. Et p't-être que tu te sens ridicule quelques minutes mais au moins tu es rapidement fixée. Et puis tu finis par découvrir à quel point il était jaloux, lui aussi.
Le regard multicolore de la brune se perdit dans les tréfonds du skate park.
-Jason était jaloux ?
-Et pas qu'un peu. Mais je ne le voyais pas. Je n'en ai pas eu conscience une seule seconde. Il gardait tout pour lui. Il le fait toujours, je le sais. Il ne veut pas m'embêter avec ses problèmes. Je suis obligée de toujours être à l'affut du moindre détail pour comprendre ce qu'il se passe dans sa tête. Enfin bref, le jour où s'est sorti c'était à une soirée assez arrosée chez Rachel.
« Comme tu le sais, Léo est comme mon frère. Et du coup à cette soirée j'ai passé pas mal de temps avec Léo. Et on a dansé et, je sais pas, peut-être qu'avec l'alcool j'étais provocatrice ou quoi. Mais Jason à craqué. Lui aussi était très loin d'être sobre. Il a commencé à péter un plomb, à me crier dessus, à m'accuser de jouer avec lui, de prendre plaisir à le voir dans un état pareil, de me rire de la dizaine de gars à mes pieds, de me servir de lui pour pouvoir rendre jaloux mon ex et un paquet d'autres trucs. Il n'a pas levé la main sur moi, à aucun moment il n'a eu l'air de vouloir le faire. Mais j'ai eu tellement peur. Je suis allée me réfugier dans les bras de Léo. Ça a mis Jason dans un état. Il a commencé à se montrer violent envers Léo, envers tous ceux qui ont essayé de le calmer. C'était pas beau à voir. Il a fallu Percy, Will, Reyna et Frank pour le maintenir au sol. Ils sont allés le mettre dans une chambre. J'avais pas le droit d'y entrer -et je ne sais pas s'y je l'aurais fait de toute façon. Mais apparemment il a pleuré dès que Franck l'a déposé sur le matelas. On est tous allé se coucher après ça.
« Vers six heures du matin un « T'as vraiment merdé, mec ! » a raisonné dans toute la maison. Ça m'a marqué, parce qu'effectivement, il avait merdé et que tous les discours ne le formuleraient pas mieux que ça. Jason est resté dans cette chambre toute la journée, de temps en temps quelqu'un rentrait et parlait un peu avec lui. Puis venait parler avec moi. Pas pour faire les messagers mais pour s'assurer que j'allais bien. Et je n'allais pas vraiment bien mais ce n'était pas grave. J'entendais les autres discuter, apparemment Jason était vraiment dans un état pitoyable. Toute la bande ne voulait pas m'en parler. Je leur ai beaucoup voulu à l'époque. Mais j'ai fini par les comprendre. On a beaucoup discuté avec Jason suite à ça. Avec le temps j'ai appris ce qui s'est dit dans cette chambre. Et, oui, savoir à cette époque ne m'aurait sûrement pas aidé.
« A ce jour ça reste notre pire dispute, de loin. Je lui en ai beaucoup voulu, pendant longtemps. Je ne lui ai pas parlé pendant deux semaines et quand je l'ai enfin fait je crois n'avoir jamais autant insulté quelqu'un. Je ne pensais vraiment pas que notre couple y survivrait, alors certes cela nous a rendu plus fort, seulement il y a de meilleurs moyens pour raviver la flamme. Mais j'ai fini par lui pardonner, Léo aussi. Ainsi que le reste de la bande, certains lui en ont beaucoup voulu pour m'avoir traité comme ça. Je crois que le seul qui ne lui a pas encore pardonné c'est lui-même.
« La morale c'est donc : le dialogue c'est important sinon l'alcool s'en chargera pour toi et ce n'est pas conseillé.
Le regard d'orage de la blonde naviguait entre Jason et Piper. Cette dernière était si forte. A aucun moment dans son récit sa voix n'avait tremblé, à aucun moment elle n'avait douté. Annabeth prit son amie dans ses bras.
-Je ne sais pas trop ce qui est approprié dans ce genre de situation. Alors va pour un je suis désolée et je suis contente que tu puisses te confier à moi. Je... wow, je ne sais vraiment pas quoi dire. Je ne voyais vraiment pas Jason comme ça.
-Moi non plus. Et je crois que lui non plus. Il ne boit pas plus de deux bières en soirée maintenant.
-Tu m'étonnes. Je voudrais pouvoir dire plus. Mais j'arrive un peu après la bataille. C'était y a combien de temps ?
-Fin des vacances d'été de l'an passé.
-Wow, j'oublie toujours que vous êtes ensemble depuis tant de temps. Un an et demi ça me parait tellement long.
-Si je ne m'abuse Silena et Beckendorf sont ensemble depuis plus longtemps que ça.
Sans trop de surprise Silena et Piper étaient elles aussi devenus amies. C'est fou le nombre d'amitiés qu'une seule peut engendrer.
-Bien sûr, mais je vis avec eux, j'ai grandi avec eux et pour moi ils sont déjà mariés. Alors les deux ans et demi de relation ne me choque pas. Ils sont faits l'un pour l'autre. Et Silena angoisse comme une folle à l'idée que le départ le Beckendorf à l'université les éloigne. Alors qu'avec Chris et Thalia on a commencé à lancer les paris sur le sexe du bébé et le nombre d'étage de la maison. Vous je ne vous vois pas en tant que couple. Alors je ne garde que le chiffre. Et il parait qu'un an et demi pour des lycéens c'est assez long.
-Ça l'est ! Si tu n'avais pas remarqué je suis plutôt callée en couple.
-Etonnamment ce détail m'avait échappé, ironisa-t-elle.
Tout en discutant, les filles s'étaient levées et avaient commencé à marcher sur les chemins sinueux et discrets qu'offraient cette zone du parc. Annabeth était à peu près sûre d'être perdue mais elle faisait confiance à Piper, elle devait probablement savoir où elle les embarquait.
-Je n'en doute pas, pouffa la brune. Bref je suis callée, les gens viennent souvent me demander des conseils, encore plus depuis que c'est si long avec Jason. Et je peux t'assurer que je vois rarement des couples qui durent si longtemps. La moyenne haute ça doit être dix mois. En comptant les gens qui se mettent en couple juste pour dire qu'ils sont en couple et qui changent tous les mois.
-Y a encore des gens qui font ça ? s'étonna Annabeth, pour elle c'était réservé aux reines du lycée clichée qu'on ne voyait que dans les mauvaises histoires.
-Je te souhaite de ne jamais tomber sur Drew Takana. C'est la pire de toute. La légende raconte que les auteurs qui ont besoin d'une reine du lycée viennent l'interviewer.
-Rien que ça ?
-Eh ouais. Elle a passé un moment à draguer Jason, alors qu'on était en couple bordel ! Un jour elle l'a dragué devant moi, ouvertement cette connasse.
-T'as fait quoi ?
-Bah j'aurais pu la frapper, mais Jason m'en a empêché. Il lui a gentiment expliqué qu'il en avait rien à foutre d'elle et qu'elle ferait mieux de courir après quelqu'un d'autre. Puis quand Franck est entré dans l'équipe de football américain et que son physique a bien changé, ça a été son tour. Le pauvre était trop intimidé pour oser la repousser correctement. Mais quand il l'a fait c'était trop mignon.
-Raconte-moi tout !
Annabeth voulait vraiment apprendre à connaitre ces gens qui allaient plus que certainement faire partie de son été. Elle voulait savoir ce genre de petites anecdotes sur leurs relations et leurs milieux de vie. Et puis, avouons-le, elle détestait se sentir perdue, alors si un jour quelqu'un faisait une référence à une de ces choses elle saura de quoi il parle.
-Hazel et Frank sont très timides. Ils ne se touchent pas au lycée et quand ils sont avec nous ils osent tout juste se tenir la main ou s'enlacer. Plus ou moins personne au bahut savait qu'ils sortaient ensemble. La seule fois où on les a vu s'embrasser en public c'était pour repousser Drew. On était sur le parking et on attendait Nico. Drew s'est approché avec un « Frankinou » beaucoup trop aigu. Il a attiré Hazel vers lui et il l'a embrassé, longtemps, loooongtemps. Peut-être un peu trop. En tout cas, elle a arrêté après ça.
-C'est vrai que c'est plutôt mignon. Pourquoi personne ne me raconte ça ? Hazel, je croyais qu'on était amies !
-Tu rigoles ? la pauvre était toute rouge ! Bon on n'est pas con non plus, on sait qu'elle a aimé. Mais elle ne l'admettra jamais et comme on n'arrête pas de lui lancer des petites remarques sur ça, le moindre ami qui ne sait pas est un allié de taille. Ne me balance pas, du coup.
Annabeth jura croix de bois, croix de fer.
-Le plus drôle ce fût quand même la fois où Will l'a repoussée. Elle venait de rompre avec son dernier copain en date. Et à la pause déjeuner elle est venue le voir en battant des sourcils et en le complimentant sur je ne sais pas quoi de ridicule. Il l'a simplement regardé et a dit « Je suis gay. » Elle a dit un truc du genre « Quoi ? » Il a fait « Je suis homosexuel. Mon truc c'est les garçons, tu vois. » Elle a insisté en mode : « Tu dis ça pour que je parte, on sait tous que c'est pas vrai. » Ni une, ni deux il est monté sur la table, tout le monde a commencé à le regarder et il a crié en plein milieu du réfectoire « Will Solace est homosexuel ! Pas bisexuel ! Il ne fera pas d'exception à sa sexualité pour des phénomènes tels que Drew Takana ! De plus il est déjà en couple et très heureux ! » il est redescendu et sans même regarder Drew il a recommencé à manger. On était tous morts de rire. La tête de cette garce était é-pi-que ! Tous morts de rire, sauf Nico, ils ne sortaient pas ensemble à l'époque. Il lui a timidement demandé « T'as un copain ? » et Will lui a répondu « Bientôt. » avec un clin d'œil. Solangelo était déjà puissant mais là on avait atteint des sommets. Deux semaines plus tard ils étaient officiellement en couple.
-Plus ça va et plus j'aime Will.
-Ce gars est un ange, assura Piper. Mais bon assez parler de moi. Parle-moi de toi.
La jeune brune fit coude dessus, coude dessous avec Annabeth et continua a s'enfoncer dans les bois.
-Tu veux que je te dise quoi ?
-N'importe quoi, tu veux parler de quoi ?
-C'est toi qui veut qu'on parle de moi.
Piper regarda son téléphone, sans doute pour regarder l'heure, empêchant Annabeth d'arriver à un stade où elle devrait rougir. Elle n'aimait pas qu'on la presse à parler d'elle comme ça. Pas aussi directement.
Pour une raison ou une autre, son amie mit un appel en haut-parleur.
-Allô Percy ? répondit Piper.
-Vous êtes où bordel ? Ça fait une dix minutes qu'on vous cherche. On commençait à envisager de partir sans vous.
-Et comme toi tu es trop gentil tu ne voulais pas ?
-Je ne me ferais pas étriper si je rentre sans Annabeth je vous aurais laissé moisir au soleil. J'ai trop putain de soif et vous vous êtes trop occupées pour répondre aux 72 milliards d'appels, râla Percy.
Par curiosité Annabeth sortit son téléphone de sa poche et regarda ses notifications.
34 appels manqués de Percy
27 appels manqué d'Hazel
19 appels manqués de Juniper
12 appels manqués de Grover
34 messages non lus
Ah oui quand même.
Elle n'osait même pas imaginer le compteur de Piper dont tout le monde avait le numéro.
-Vous faites chiez les filles !
-On dessèche comme des merdes au soleil !
-Bande d'égoïstes !
Plusieurs voix résonnèrent à l'autre bout du fil alors que la brune bifurqua soudainement à droite en coupant au milieu d'une forêt artificielle.
-Oui bon bah c'est bon, les gars, grommela Piper.
-Non. La technologie est une invention fabuleuse et le mode silencieux une bénédiction en classe seulement. Vous mettez une putain de sonnerie avec des gyrophares la prochaine fois.
Il toussa (s'étouffa ?).
-Ça va, Cervelles d'Algues ? demanda Annabeth.
Un bruit de choc se fit entendre à travers le haut-parleur de l'Iphone.
Des « Grover, ça va mec ? », « Grover réveille-toi. », « Que quelqu'un aille chercher de l'eau ! » « Mettez-le en PLS. » furent tout ce qu'elles entendirent après ça.
Il n'en fallut pas plus à Piper pour raccrocher et se mettre à détaler. Elle la suivit sans réfléchir. Annabeth comprit rapidement pourquoi ils leurs en voulaient de ne pas être là. La chaleur était écrasante dès que le soleil réapparaissait. Au bout de une minute de course elle transpirait déjà comme un porc. Elle se rendit aussi compte qu'elle avait très soif. Mais plus que tout elle était inquiète pour Grover. Ça ne serait pas arrivé si seulement elles avaient répondu au téléphone. Grover s'était évanoui et c'était entièrement leur faute.
Elles avaient foiré.
Après plus ou moins quatre minutes de course (Annabeth ne c'était pas rendu compte qu'elles étaient parties depuis si longtemps), elles débouchèrent de nouveau sur le skate park.
Le groupe était avachi sous un grand arbre. Grover avait les jambes étendues devant lui et le torse appuyé sur les genoux de Juniper, Will était tout proche et lui donna un truc qui devait être un bonbon.
Les deux filles accoururent, pantelantes, trempées de sueur et assoiffées. Pourtant aucune d'elles ne fit mines de se servir dans la douzaine de bouteilles d'eau qui trainait au sol, la plupart déjà vides.
-Bordel, Grover tu vas bien ? s'enquit Piper. Bien sûr que non, ça ne va pas. On est tellement désolées.
-C'est pas grave les filles, assura Grover d'une voix forte. Je me serais probablement écroulé sur le chemin jusqu'au Starbucks de toute façon. Et puis je tombe bien assez souvent dans les pommes pour qu'on puisse dire que c'est de votre faute.
-Mais si c'est grave !
-On en sait rien de ce qui aurait pu arriver, continua Annabeth. On sait juste que là, maintenant c'est notre faute. Et on est vraiment désolées.
Elle balaya le groupe du regard.
-Désolé, tout le monde. On a merdé.
-C'est le cas de le dire, fit Juniper.
-Mais on vous pardonne, dit Hazel.
-Vous vouliez passer du temps en amoureuses et on comprend parfaitement, ajouta Léo.
Il provoqua un rire général.
-Je vous assure que c'est rien, promis Grover. Vraiment.
-Vous êtes sûrs ?
Toute la bande acquiesça.
Percy tandis une bouteille à Annabeth, elle l'accepta avec un sourire. Et comme ça, tout fût pardonné. Oh pas oublié ! Elle était persuadée que personne ne raterait la moindre occasion de faire une blague à propos de ça. Mais ça allait.
-Franchement vous êtes tous géniaux, avoua la nouvelle venue.
-On sait ! s'exclama Jason et Léo gonfla ses muscles.
Après cette petite mésaventure pour laquelle Annabeth s'en voulait toujours, plus personne n'avait l'énergie nécessaire pour aller à Starbucks. Rapidement les bouteilles se vidèrent et sans surprise les deux fugitives furent de corvée. Elles retournèrent sous l'arbre avec quatre bouteilles en main chacune et quelques paquets de bonbons car elles se sentaient encore coupables. Une fois que celles-là eurent été consommées, tout le monde décida de rentrer chez lui pour prendre une bonne douche.
Annabeth avait acheté un pass mensuel pour le métro le matin même et elle et Percy rentrèrent donc par les sous-terrains de la ville.
-Bon bah finalement je n'aurais même pas skaté.
-On y retourne bientôt. Tu ne quittes pas cette ville sans savoir en faire, ordonna-t-il.
-Oui monsieur.
-Bien !
-Tu en as fait toi ?
-L'odeur de transpiration qui imprègne tout ce wagon, tu crois qu'elle vient d'où ?
-Effectivement...
Si Annabeth avait transpiré alors tous les pores de Percy avait fait des heures supplémentaires.
-Tu t'es donné à fond ? demanda-t-elle en constatant les dégâts.
-Ça faisait un moment que je ne m'étais pas autant donné et ça fait tellement de bien. Mais demain on ira probablement à la piscine. Ça fait déjà une semaine que j'ai pas nagé.
-C'est pas tant que ça.
-Imagine que tu ne puisses pas lire pendant une semaine, proposa le brun.
-Si tu veux y aller tout de suite, je te suis, affirma Annabeth après cette courte vision d'horreur.
Percy rit.
Il avait à peine embrassé sa mère sur la joue à leur retour que déjà il était torse-nu mais elle ne put pas profiter de la vue car un battement de paupière plus tard il était sous la douche.
-Ça s'est bien passé ? interrogea Sally.
-Super bien, répondit Annabeth en omettant volontairement la situation de Grover. Ses amis sont géniaux et m'ont tout de suite intégrée. Et puis j'ai pu rencontrer d'autres personnes avec qui je parlais beaucoup. Vraiment magique. Je sais que je me répète, mais merci beaucoup, c'est le plus beau cadeau de tous les temps.
-Mais de rien, Annabeth. Si tu veux manger, il reste quelques cookies à la cuisine.
-Oh, merci beaucoup. Hum, vous en voulez un ?
-Pourquoi pas.
Elle revint de la cuisine avec l'assiette de cookies, il en restait seulement une demi-douzaine qu'elle posa sur la table basse.
-Installe-toi, je t'en prie, invita la mère de Percy en voyant l'adolescente quelque peu mal à l'aise.
Timidement, elle s'assit à côté de l'écrivaine.
-Alors New York t'impressionne ?
-Elle me fascine. Pour le moment j'adore cette ville. L'ambiance, l'agitation permanente, les gens. Je sais pas... je crois que je tombe amoureuse.
Sally lui sourit, on n'avait jamais souri à Annabeth d'une façon si proche du sourire maternel.
-Alors tu viendrais faire tes études ici ?
-Oh je sais pas encore... J'ai tout le temps, n'est-ce pas ?
-Moui, oui c'est vrai... accorda Sally avec une pointe de surprise dans la voix.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-La manière dont Percy te décrivait, j'avais l'impression que tout était tracé pour toi. Tu es une enfant surprenante, c'est un compliment.
-Merci, sourit Annabeth. Et je suis assez sûre de ce que je veux devenir. Dans quinze ans, je serai une architecte de renom, j'aurai probablement un mari et peut-être un enfant. Mais pas d'enfant trop tôt. Je veux être heureuse dans ma carrière avant d'en avoir un. En gros je sais vers quoi je vais, c'est les étapes au milieu qui sont floues.
-Les jeunes me surprennent toujours un peu plus. Dis-moi, pourquoi l'architecture ?
Annabeth adorait cette question, elle l'adorait tellement qu'elle devait se contrôler pour ne pas parler pendant dix minutes. Et le fait que Sally s'intéresse à ces petites choses sur elle lui faisait extrêmement plaisir.
-Eh bien, je crois qu'on a tous cette part de « je vais changer le monde » en nous. Et quand on est ado et que tout est encore possible cette part c'est juste tout ce qu'on écoute, nan ?
-Je pense oui, acquiesça l'adulte.
-Et avec cette idée de changement du monde y a cette idée de ne pas se faire oublier, de faire sa marque dans l'Histoire. La plus grande peur de l'Homme c'est d'être oublié et le plus gros hypocrite est celui qui affirme que ce n'est pas le cas, enfin ce n'est que mon opinion. Et regardez les pyramides de Gizeh, Stonehenge, le Parthénon. On ne connait pas les architectes, on ne les connaitra probablement jamais. Mais on connait leurs travails, ils ont marqué notre paysage, nos livres d'Histoire et même beaucoup de théories du complot. Ils ont formé notre imaginaire et sont une source de renseignement affolantes sur l'époque à laquelle on les a construits. Je veux faire ça. Je veux marquer le monde avec mon travail. Je veux que dans mille ans il y ait des touristes qui regardent mon travail et qu'ils y voient le reflet d'une époque, d'une culture et d'un mode de vie qui auront probablement disparu. Je veux laisser une trace, une marque qui dira Annabeth Chase était ici, elle vous a laissé ça comme témoin de son époque. Elle a imaginé ce bâtiment que vos arrières grand-parents ont connu et que vos arrières petit-enfants connaitront. Et peut-être que je finirai par dessiner un Walmart au fin fond du Colorado. Mais j'aurai essayé, j'aurai donné tout ce que j'ai. Et peut-être que dans le futur y aura un chercheur qui écrira une thèse sur l'évolution des supermarché, peut-être qu'il étudiera ce Walmart pommé et peut-être qu'il lira mon nom, p't-être que j'aurai laissé ma marque. Et ne commençons pas sur le chemin de la beauté de cette art tellement proche de la science.
Annabeth se tût. Un silence de quelques secondes suivit ses paroles. Elle étudia la réaction de Sally face à ce monologue. L'adulte la regardait attentivement, les sourcils froncés, comme si la solution d'une énigme se trouvait dans le gris de ses yeux. Au moins elle était sûre que Sally l'avait écouté de A à Z.
-Wow. Tu ne veux pas faire philosophe plutôt ? proposa l'écrivaine avec un sourire rieur. Plus sérieusement, tu es vraiment une ado surprenante. Je crois que je comprends ce que tu ressens. Vous les ados, vous avez souvent tendance à oublier qu'on a eu votre âge aussi.
-C'est vous, les adultes, qui avaient tendance à nous le faire oublier, argumenta l'adolescente.
-Pas totalement faux. Ce que je voulais dire par là, c'est que nous aussi on a eu cette rage de vaincre un jour. On l'a toujours. On a sûrement tous eu ces grands projets pour le futur. Mais pour la plupart on se contente de passer à côté. Parce qu'on ne peut pas tous marquer l'Histoire. Mais en grandissant on se rend compte que ce qu'on a c'est largement suffisant. On n'a pas besoin de nos noms dans les livres d'Histoire. On a juste besoin d'être heureux et souvent c'est beaucoup plus simple que ce qu'on croit. Ce modèle basique de petit employé de bureau qui nous dégoutait quand on était jeune, on se rend compte que ce n'est pas si mal. Alors certes je n'ai jamais été employé de bureau et je sais que Percy t'a parlé de Gabe. Alors tu penses peut-être qu'effectivement, ma vie actuelle est tellement mieux que celle que j'avais avant, je ne peux pas me plaindre, je ne peux qu'être heureuse.
Annabeth n'avait pas vu le problème sous cet angle, mais, oui, maintenant que Sally en parlait, elle avait honte de se rendre compte qu'elle pensait un peu comme ce qu'elle venait de décrire.
-Et je ne t'en voudrais pas. Je comprends, maintenant j'ai un mari aimant et respectueux, un fils brillant, je travaille toujours dans cette boutique de bonbons mais je viens d'envoyer un manuscrit à plusieurs agents dans l'espoir d'être publiée. Et c'était ça mon grand rêve à une époque. Devenir une écrivaine, une femme, une mère. Et j'y suis presque. Mais ne pas l'atteindre ne m'a jamais rendu triste. On a tous des parts sombres dans nos vies, mais elles ne sont pas tout. Je suis sûre que bientôt tu comprendras que même si tu ne reconstruis pas New York, tu seras heureuse Annabeth. Toute cette vie qu'on s'imagine ce n'est souvent pas celle pour laquelle on est fait. Notre vie nous convient très bien assis derrière un bureau. Je sais que vous avez du mal à le comprendre, vous les jeunes. Mais je vous assure que vous aurez tous une belle vie tant que vous vous battez. Même si ce n'est pas celle que vous imaginez. C'est en attendant d'avoir la vie parfaite qu'on oublie de voir à quel point celle qu'on est déjà bien assez cool. Donc, tu sais, ne te prend pas trop la tête construire des Walmarts au fin fond du Colorado te rendra probablement heureuse.
Sally se tût et les deux femmes se regardèrent en silence. Les paroles de l'adulte touchèrent l'adolescente en plein cœur. Pour elle, les adultes avaient tous raté leur vie, parce que personne n'aime être un employé de bureau. Mais Sally avait probablement raison, tout le monde ne peux pas avoir une grande vie à l'échelle de l'Histoire mais tout le monde peut avoir une belle et grande vie. Une vie qui leur plait. Considérer qu'une vie banale la rendrait heureuse demanderait encore un peu d'effort à Annabeth, mais cette tirade avait réussi à lui enlever le dégout autour de cette idée (même si elle voulait toujours partir en Norvège sur un coup de tête).
-Anna, pourquoi tu pleures ?
La jeune fille se rendit compte que, oui, de l'eau salée roulait sur ses joues.
-Je sais même pas, sourit-elle à travers les larmes. Je crois juste que vos mots ont réussi à me convaincre de l'impossible et mon cerveau surchauffe.
Sally la prit dans ses bras et la jeune fille osa se perdre dans ce contact maternel qu'elle n'avait jamais connu avec personne. Adonia, la mère de Silena, lui avait fait des câlins à de nombreuses reprises, elle était pour Annabeth ce qui se rapprochait le plus d'une mère, même si elle était très, très loin d'en être une, elle était juste la figure féminine la plus importe de la blonde quand elle était enfant. Mais ses câlins avaient quelques choses de distants, ils étaient les câlins que n'importe qui donnerait à un enfant qui pleure. Mais celui de Sally était ce qu'elle aurait toujours voulu avoir quand elle était enfant. Quand elle avait besoin de réconfort et quand elle tombait de son vélo, seule dans l'allée du garage. Annabeth avait dix-sept ans et venait, pour la première fois, d'avoir un aperçu de ce que c'était d'avoir une mère. Ce qui ne fit que redoubler ses pleurs.
La mère de Percy ne posa aucune question et serra l'adolescente contre elle.
Elle se trouvait pathétique. Elle était là à pleurer dans les bras d'une femme qu'elle connaissait à peine parce qu'elle dégageait une aura maternelle. Vraiment ?
-Ça va aller, chuchota Sally à son oreille.
-Merci, murmura-t-elle. Merci, merci, merci, merci. Vous êtes une femme formidable. Même un peu plus que ça. Merci.
-De rien, Anna. Je peux t'appeler Anna ?
-Bien sûr, approuva la concernée sans réfléchir.
Anna ce n'était pas Annie, Anna c'était bien. C'était très bien.
-Et toi, tu peux me tutoyer, mais ne te sens pas obligée.
-D'accord.
Elle s'écarta et essuya ses larmes, la mère de Percy lui tendit un paquet de mouchoir qui reposait sur la table basse. Elles restèrent sur le canapé le temps que la plus jeune reprennent ses esprits.
-Je vais faire des lasagnes pour ce soir, tu veux m'aider ?
-Oui.
Elles commencèrent la préparation toutes les deux jusqu'à ce que Percy arrive les cheveux mouillés en demandant s'il pouvait aider puis Paul les rejoignit. Ils préparèrent le dîner tous ensemble en parlant un peu de tout, un de rien.
Une fois le plat au four, Annabeth prit une longue douche bien méritée.
Elle retrouva ensuite Percy dans sa chambre, affalé en travers du lit.
-Hey toi, salua-t-il en quittant des yeux son téléphone.
-Holà.
-Ça ne te gêne pas que j'utilise le lit tout ça.
-Percy c'est le tien. Tu viendrais me réveiller à trois du mat pour me dire que tu le récupère et que je dois dégager je ne t'en voudrais pas. Alors tu fais bien ce que tu veux.
-Cool, dit-il avant de reprendre l'écriture de son message.
Annabeth s'assit à son tour sur le matelas et s'appuya sur la tête de lit.
-Tu parles à qui ? demanda-t-elle envieuse de remplir le silence.
-Rachel, fit-il sans même se rendre compte de la boule qui venait de naitre dans la gorge de la fille à ses côtés.
-Je peux te poser une question ?
Au ton grave des paroles de la blonde, Percy posa son téléphone, se redressa et la regarda dans les yeux.
-Bien sûr que tu peux.
-T-tu en as voulu à Jason après l'incident avec Piper et Léo à la soirée ?
-Piper t'en as parlé ?
-Oui. Alors ?
-Je ne me voyais pas ne pas lui en vouloir. Je suis sûrement celui qui lui a le plus voulu en dehors de Piper. Même Léo l'a mieux vécu que moi. Ce soir-là, j'étais- je sais pas. Je n'avais pas vraiment bu, j'aime pas boire, à cause de l'autre bâtard de Gaby-Pue-Grave. Et c'est aussi à cause de lui que je n'ai pas supporté l'attitude de Jason. Il n'aurait jamais levé la main sur Piper, je le sais. Et il l'aurait fait, tu ne l'aurais jamais connu. Mais il était violent dans sa manière d'être. Et je n'ai pas vraiment supporté. J'ai eu du mal à me calmer avant d'aller le voir. Je l'ai réveillé quand j'ai su que c'était le bon moment pour moi d'aller lui parler. Je n'avais pas dormi mais je crois que j'ai réveillé tout le monde.
-C'était toi le « T'as merdé, mec. » ?
-Ouais, acquiesça-t-il.
-Donc, tu comprends qu'il ne faut pas laisser la jalousie enfermée trop longtemps ?
-Mmm, pourquoi ?
Elle ferma les yeux et inspira un grand coup avant de lâcher :
-Rachel.
-Tu- tu es jalouse de Rachel ? demanda Percy.
-Ne fais pas comme si tu ne savais pas. Tu le sais bien, tu n'as pas osé la prendre dans tes bras devant moi, je l'ai vu. C'est bien que tu sais.
-Nan, je savais que ce n'était pas juste de ma part de faire ça. Pas normal parce que la situation est bizarre. Je sais aussi que Rachel a été jalouse de toi, un temps. Je ne pensais pas que toi tu l'étais.
-Eh bien grande nouvelle, moi aussi j'ai des sentiments, s'irrita Annabeth.
-Moi aussi j'en ai et je pensais qu'ils étaient assez clairs pour que tu n'ais pas à être jalouse, contre-attaqua Percy.
-Parce que t'es jamais jaloux toi quand tu sais que tu plais à une fille ?
-Ce n'est pas ce que j'ai dit...
-Ah bon ?
-Qu'est-ce tu veux que je te dise ? Je ne sais même pas pourquoi tu t'énerves.
Il la regardait avec de grands yeux, attendant une réponse. Mais elle devait avouer que même elle ne savait pas pourquoi elle s'était autant emportée.
Aphrodite, cette idiote !
-Je sais pas... qu'est-ce que tu veux me dire ? demanda-t-elle en évitant la question.
-C'est une question piège ?
-Non, il n'y a pas de bonnes ou mauvaises réponses, affirma-t-elle.
Percy garda le silence durant deux très longues minutes.
-Je ne vais pas te mentir et te dire qu'il n'y a jamais rien eu entre Rachel et moi. De toute façon tu le sais. Je ne peux pas non plus te demander de ne pas être jalouse. Et je ne peux pas te garantir que ce que je vais dire t'empêchera de l'être. Mais, Puits de Sagesse, je sais ce que c'est que d'être jaloux, ok ? Je veux dire que je n'apprécie pas spécialement Luke ni tous les garçons avant lui, même si je ne les connais pas et que tu m'as sûrement jamais parlé d'eux. Et je déteste déjà tout ceux qui viendront après moi -s'il y en a, espérons que non.
« Et je veux que tu me croies comme jamais tu ne l'as fait pour ce qui va suivre : tu n'as pas à être jalouse de Rachel. Peu importe ce qu'on a eu, ce qu'on a cru avoir c'est fini, fini. Par les dieux Puits de Sagesse, il n'y a que toi. Bordel j'ai vraiment l'air d'un canard.
Ils rirent. Parce que ouais, il était niais. Mais en même temps le cœur d'Annabeth était tellement soulagé qu'il battait trop vite.
-Tu es sûr ?
-A deux milliards de pourcents.
-Et, pour ce que ça aide, je suis sûre à deux milliards de pourcents que tu n'as pas à être jaloux de Luke. Jamais plu. Ce qu'on a pu avoir est mort, en plus il est bizarre en ce moment. Et ne m'oblige pas à dire que tu es le seul.
Il l'embrassa, encore et encore. C'était plus passionné et moins chaste que les fois précédentes, c'était assez pour donner mal aux ventres à Annabeth à cause de ces papillons à la con (de ce désir à la con).
Ils s'embrassèrent ailleurs que sur les lèvres aussi. Et elle était persuadée que son cou, ses clavicules, le petit carré de peau sous son oreille avaient attendu l'arrivée des lèvres de Percy durant toute leur vie.
(Peut être considéré comme un peu hot, mais rien d'affolant.)
Il avait exploré sa peau avec tellement de grâce, de tendresse et de désir qu'Annabeth ne pouvait pas se remémorer ce moment sans avoir de bouffé de chaleur et une inévitable envie de sourire (et de recommencer). Elle sentait au fond de son âme que si cela avit été un autre garçon que Percy, jamais elle n'aurait pu ressentir tout ça, jamais ils n'auraient pu être autant en symbiose s'il n'y avait pas eu tout cet amour et toute cette distance intutile.
Si seulement on pouvait être encore un peu plus proche. Je veux tout ressentir, lui disait une voix.
Un peu de patiente, ma grande, lui répondait une autre.
Quand, à son tour, elle était parti inspecter le cou du garçon, une main dans ces boucles brunes et l'autre retenant son col de T-shirt. En entendant les doux gémissements de Percy sous ses lèvres elle était sûre et certaine de ne vouloir être nulle part ailleurs (et elle vit dans les yeux océan que lui non plus). Il était également claire que ce son était son préféré (avec le rire du jeune homme) mais lui était spécial, ce son n'était produit que dans leur intimité. Dans leur petite bulle d'amour.
Ils s'embrassèrent jusqu'à ce que les lasagnes sortent du four.
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Et tout ça c'était nouveau, la jalousie, l'amour, ou du moins j'avais l'impression que c'était nouveau, parce qu'avec toi c'était bien plus.
Et puis il y avait les trucs vraiment nouveaux, l'envie de plus, le désir.
Et je ne savais pas quoi faire de tout ça.
Je savais juste que je voulais le partager avec personne d'autre.
Juste toi et moi, et quelques étoiles.
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Hey!
Alors je savais que j'avais dit que je publierais le 21 mais oups... parce qu'en fait pour le petit concours dont je vous avais parlé, le book pour les votes est arrivé avec un peu de retard et il n'y avait en réalité que 10 places par catégories et la catégorie fanfic est déjà assez chargé (mais il y a une fanfic PJO allez voter 😉)
Donc du coup voilà un peu de retard mais comme ce chapitre fait plus de 6500 mots je pense que vous le pardonnerez.
J'espère que cela vous aura plu et désolé pour les fautes d'orthographe 😉
Bye.....
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