Chapitre 11_ Ton souffle chaud sur ma joue
L'appréhension la gagna quand elle récupéra sa valise sur le tapis roulant.
Une fois tournée face à la foule qui scrutent les gens descendants de l'avion pour trouver ceux qu'ils cherchent, son cœur s'emballa tellement vite qu'elle crut qu'il lui casserait une côte.
Percy, il fallait qu'elle le trouve.
C'était comme si le reste du monde avait disparu. Elle ne faisait pas attention aux gens qui passaient. Si elle avait essayé de lire les nombreux panneaux au-dessus de sa tête elle n'aurait sûrement pas réussi.
Percy, Percy où es-tu ?
Elle se plaça droite comme un piquet devant tous les gens qui attendait des proches eux aussi. Puis elle le vit. Il avançait vers elle, doucement, trop doucement. Son cœur battait tellement fort qu'il aurait pu s'échapper de sa poitrine. Elle l'attendit patiemment mais c'est comme s'il marchait au ralentit. Perdant patience elle se mit à courir entrainant sa valise derrière elle. Rien ne comptait plus, si ce n'était le jeune homme aux yeux verts. Les gens se poussait de son chemin, bien conscients qu'elle ne s'écarterait pas. Elle lâcha sa valise lorsqu'ils n'étaient plus qu'à quelques dizaines de centimètres.
Et finalement, après des centaines d'heures de Skype, des milliers de messages, Percy la prit dans ses bras. Elle s'accrocha à sa nuque comme à une bouée de sauvetage. Il la serra tellement fort contre lui qu'elle sentait son cœur battre. Elle enfouit sa tête dans le creux du cou de l'adolescent, étrangement, il sentait la mer.
- Joyeux anniversaire... murmura-t-il dans son oreille
Elle aurait pu pleurer rien que pour le fait d'entendre sa voix en vrai. Mais elle n'en fit rien, au lieu de ça elle sortit sa tête de sa cachette et lui fit face. Ses yeux verts océan étaient plus beau que tout ce qu'elle avait imaginé, ils brillaient d'une joie pure. Elle se perdit dans ses pupilles quelques instants où aucun d'eux ne parla. Ils collèrent leurs fronts l'un à l'autre, comme pour se rapprocher encore un peu plus. Puis, elle contempla ses lèvres. Jamais elle n'avait tant désiré quelque chose (sauf peut-être le rencontrer). Elle remarqua que lui aussi regardait sa bouche avec envie. Ils se lancèrent un bref regard. Percy passa sa main dans les boucles de la jeune fille pour venir se poser sur sa nuque. Annabeth frémit à ce contact. Elle passa une main dans ses cheveux bruns. Tout allait si vite et si doucement à la fois. Leurs souffles se mélangeaient.
- Merci, Percy... souffla-t-elle si près de ses lèvres qu'on aurait pu croire à un baiser.
Il glissa son pouce sur la joue d'Annabeth. La caresse sur sa peau était un des contacts les plus agréable qu'elle n'ait jamais expérimenté. Leurs yeux étaient mi-clos. Ils étaient en transe. Une transe où juste l'autre existait. Une transe où l'aéroport et le reste du monde avait cessé d'être.
Et puis quelqu'un les bouscula. La personne s'excusa en une langue qu'ils ne comprirent pas, peut-être du coréen ou du chinois.
Annabeth avait envie de détester cette personne, mais là dans le bras de Percy pour la première fois, rien de négatif ne pouvait l'atteindre.
Il lui sourit, un sourire qui aurait pu illuminer le monde. De toute évidence lui non plus n'avait pas été trop déçu par ce petit contretemps.
- Bienvenue à New York, la meilleure ville du monde, fit-il en se détachant d'Annabeth et en récupérant sa valise.
- Je n'en suis pas si sûre, il va me falloir des preuves, sourit-elle.
- C'est bien prévu, ne t'en fais pas.
Elle voulait savoir ce qu'il avait prévu, mais il avait l'air de vouloir que cela reste une surprise, alors elle ne chercha pas.
- Je peux porter ma valise toute seule, tu sais ?
- Je sais bien mais ça me fait plaisir, dit-il en lui prenant la main et se dirigeant vers la sortie.
- T'es sûr que c'est par là ? s'enquit Annabeth.
- On est sur mon territoire ici, ne t'inquiète pas.
- Tu es venu combien de fois à l'aéroport ?
- Certes, fit Percy en accordant qu'il n'avait jamais pris l'avion. Mais si j'ai réussi à rentrer, je vais réussir à sortir.
- Si tu le dis...
- Ça me fait vraiment plaisir de voir à quel point tu as confiance en moi Annabeth, ironisa-t-il.
Cette dernière leva les yeux au ciel mais se rapprocha de lui en serrant sa main un peu plus fort.
Percy avait raison, ils atteignirent un des immenses parkings en peu de temps. En se retrouvant pour la première fois sous le ciel newyorkais, elle se rendit compte que tout se passerait bien. Ils étaient déjà à l'aise avec les contacts physiques et le dialogue ne se perdait pas. Elle envoya un message à son père :
Bien arrivé à NY, Percy est vraiment adorable, pour le moment on dirait bien que je rentrerai pour la rentrée, je t'appelle vite.
Percy l'entraina vers une Prius et mit la valise dans le coffre.
- Puits de Sagesse, voici votre carrosse, annonça Percy en lui ouvrant la porte passager.
- Merci très cher, rit la jeune fille en pénétrant dans l'habitacle.
Et rapidement le véhicule se retrouva engagé dans le trafic newyorkais.
- Bon là on va poser tes affaires chez moi, on reste un peu le temps que tu prennes tes marques, si tu veux prendre une douche ou quoi. Et ce soir c'est toi, moi et New York City. Ça te va ?
Annabeth s'enfonça plus confortablement dans son siège.
- C'est parfait.
Percy lui prit la main et le reste du voyage se passa dans le calme. Il lui raconta des anecdotes à propos de New York et de son enfance, et elle rit en faisant des comparatifs avec San Francisco, tout en dessinant de ses doigts tous les détails de la main du jeune homme.
- Tu as mis quoi dans ce truc ? se plaint Percy en essayant de porter la valise sur les quatre étages qui les séparaient de son appartement (foutu ascenseur qui marche jamais !).
- Bah je suis là pour un moment si tout se passe bien, alors j'ai pris un max de trucs. Tu veux de l'aide ?
- Ce ne serai pas de refus, râla Percy.
Le poids fut bien plus simple à porter à deux.
- Maman, on est là !
Une femme aux cheveux bruns bouclés et au regard pétillant se leva du canapé où elle lisait un livre.
- Annabeth ravie de te rencontrer en vrai, fit la mère de Percy en la prenant dans ses bras.
D'abord surprise par ce contact si soudain, la jeune fille se détendit et rendit l'étreinte.
- De même, Mme Jackson.
- Je t'en prie, tu es là pour un moment, appelle moi Sally.
- Très bien Sally.
- Où est Paul ? demanda Percy.
- A la salle de bain. Va installer Annabeth, il se présentera après.
Annabeth n'avait jamais rencontré Paul, contrairement à Sally, mais Percy en disait beaucoup de bien. Ce dernier entraina sa valise dans le couloir et après s'être rapidement déchaussé elle le suivit.
- Bon comme tu peux voir, cet appart est petit. Et n'a que deux chambres. Du coup je te passe la mienne.
- Mais tu vas dormir où ?
- Bah sur le canapé.
- Je peux prendre le canapé ! déjà que je squatte chez toi tout l'été, je vais pas déranger, dit la blonde.
- Abordons le problème autrement : tu squattes chez moi tout l'été donc tu acceptes ce que je te donne en échange.
- Ai-je vraiment le choix ?
- Pas vraiment, non.
Percy ouvrit une petite porte à sa droite qui offrit à Annabeth la vue sur une pièce aux murs bleus. Le lit défait aux draps bleus marines trônait au centre de la pièce. Le bureau recouvert de papiers et de cahiers se trouvait dans le coin opposé à la porte. Quelques vêtements trainaient par terre, des photos habillaient les murs, un skate solitaire était à moitié caché sous le lit, un cartable avait été renversé à la hâte sur le sol de parquet. Et l'odeur de la mer assaillie les narines de la jeune fille, ça sentait comme le propriétaire de la pièce.
La chambre entière de Percy lui ressemblait parfaitement.
- Je suis désolé du bordel, s'excusa Percy. Mais ma mère m'a dit que tu venais comme... à l'heure où il fallait que je parte pour venir te chercher.
Annabeth trouvait ça parfait.
- Je rangerai tout un peu plus tard. Pour les draps, je les ai changés il y a deux jours donc ils ne sont pas vraiment sales. Mais si tu es mal à l'aise-
- Percy, l'interrompit-elle.
- Oui ?
- C'est parfait, vraiment.
- Tu es sûre ?
- Archi sûre, assura Annabeth.
Et elle lui prit la main. Percy profita de ce contact pour l'attirer jusqu'à lui et la prendre dans ses bras. Elle enfouit sa tête dans son cou, son nouvel endroit préféré.
- Si tu savais ce que je suis content que nos parents aient organisé ça, fit Percy dans le creux de son oreille.
- Sûrement autant que moi, murmura-t-elle.
- Le seul problème avec ça c'est que du coup ton cadeau a dû arriver ce matin en Californie, dit-il d'un ton faussement résigné.
Annabeth rit. Ça faisait du bien. Elle, son un plus que meilleur ami et l'été devant eux. Cela semblait magique.
- Je suis désolé de t'annoncer ça comme ça, mais ton cadeau ne battra jamais celui que mon père m'a fait.
- Je suis assez déçu, je dois le dire. Au moins mon cadeau de Noël est arrivé à temps, lui.
Et peut-être qu'Annabeth s'en voulait toujours de ne rien lui avoir offert, elle avait certainement prévu quelque chose d'énorme pour le 18 aout mais elle ne lui en dit rien et se contenta d'une autre vérité.
- Ton cadeau, c'est le meilleur que j'ai reçu ce Noël, okay ? Depuis un bon nombre de Noël en réalité.
- C'est vrai ?
- Bien sûr, je l'ai pas enlevé une seule fois depuis la nuit du 24 décembre, et je ne compte pas le faire.
Doucement Percy avança sa main et dégagea les boucles d'Annabeth derrière ses épaules. Le collier reposait là, juste au niveau des clavicules de la jeune fille. Il posa un léger doigt sur le pendentif et elle retint sa respiration (pire décision du monde compte tenu de son rythme cardiaque).
- Il est encore plus beau sur toi en vrai. Tu es encore plus belle en vrai.
Et honnêtement elle se demandait comment elle faisait pour toujours tenir debout. Elle passa une main presque tremblante dans les cheveux du garçon. Et les doux doigts du brun se glissèrent doucement sur sa nuque, il put sentir les frissons sur sa peau bronzée.
Et de nouveau, ce n'est plus qu'eux deux. Eux et leurs souffles hachés, eux et leurs cœurs battants, eux et leurs lèvres chaudes, eux et 4667 kilomètres en moins, eux et leurs pupilles brillantes. Eux et le désir de plus. Toujours plus
- Hum, hum, quelqu'un se racla la gorge derrière eux.
C'est rouge pivoine qu'ils se séparèrent en vitesse et se retrouvèrent face à Paul.
- Sally, m'a dit que tu étais arrivée, enchanté, dit Mr. Blofis en lui présentant sa main.
Elle la serra.
- Enchanté Monsie-
- Paul, ça suffira.
Elle sourit.
- Merci encore de m'héberger.
- Ne t'en fais pas, ça nous fait plaisir de voir Percy si heureux.
Le concerné rougit rapidement (oui, oui encore un peu plus) avant de faire comprendre en un regard à son beau-père qu'il était de trop.
- Bon je vais vous laisser, pas de bêtises.
- Ce n'est carrément pas notre style, affirma le brun pour refaire descendre la gêne qui montait en lui.
- Oui, oui. Il faudra qu'on parle toi et moi, Percy, fit-il d'un ton grave avant de lancer un sourire chaleureux à Annabeth (comme s'il ne venait pas de mettre la honte interstellaire à son beau-fils).
Bon, la gêne n'était pas vraiment redescendue.
- Par les doux dieux de l'Olympe.
Annabeth rit d'une manière tellement insouciante que Percy n'arrivait pas à lui en vouloir pour s'être moquée de lui.
- Mes dieux, j'adore déjà ta famille.
- Et moi, je commence sérieusement à les détester.
- T'es pas drôle, pouffa-t-elle.
- Ce que tu n'as pas l'air de comprendre, c'est que cette discussion c'est moi qui vais l'avoir mais tu ne serais pas là on ne l'aurait pas eu. Ou du moins pas tout de suite. Donc, en quelque sorte, tu es reliée à cette conversation.
Le visage de la jeune fille se décomposa rapidement.
- Ils pensent qu'on... que toi et moi... rosit-elle.
- Est-ce qu'on leur a donné une seule bonne raison de penser le contraire ?
Elle était tellement tentée de répliquer, parce que certes ils n'avaient donné aucune raison de penser le contraire. Seulement ils n'avaient pas non plus donné de raison permettant de penser que cela se produiraient.
- Mais, à quel moment ils ont pu croire que cela arriverait ? demanda-t-elle, à sa surprise, plus confuse que sur la défensive.
- Je ne sais pas. Mais ils préfèrent être sûrs de ne pas se retrouver grand-parents tout de suite. Ce que je peux comprendre. Et c'est mignon de leur part de croire que je ne suis pas déjà au courant.
Annabeth sourit involontairement : mignon n'aurait pas été le terme qu'elle aurait employé, mais pourquoi pas.
- Tu veux peut-être faire un tour à la salle d'eau pendant que je vais me débarrasser de cette tâche légèrement malaisante ?
- Je ne dirais pas non à une bonne douche chaude.
Elle ouvrit sa valise en plein milieu de la pièce prit un jean noir, un T-shirt blanc, un sweat bleu, des sous-vêtements et sa trousse de toilettes. Elle referma la malle à l'aide de son pied.
- C'est où ? demanda-t-elle poliment.
Percy l'attira dans la pièce d'en face. Une petite salle de bain munie d'une petite baignoire, d'un grand meuble encadrant un lavabo, ledit meuble étant encombré de brosse à dents, de maquillage et de produits de rasage en tout genre. Le carrelage gris aux murs contrastait avec le rideau de douche qui était un camaïeu de toutes les couleurs possibles.
- Le gars qui a installé le système hydraulique de ce charmant appartement a clairement eu son diplôme dans une pochette surprise.
- Euh ?
- Pour le robinet de la douche, l'eau chaude est à la place de l'eau froide et l'eau froide est à la place de l'eau chaude, mais pas pour le robinet du lavabo. Je répète douche eau chaude à droite, lavabo eau chaude à gauche.
- Douche c'est l'inverse, noté.
- Les serviettes sont sous le lavabo, sers-toi. Tu pourras la mettre quelque part par-là, fit-il en désignant le radiateur-porte serviette. Tu peux mettre ta brosse à dent ici, y a des gobelets dans le placard et laisse ta trousse de toilette où tu trouveras de la place.
- Merci, mille fois.
- Puits de Sagesse, ce n'est qu'une douche.
Et elle voulait lui dire qu'elle ne parlait pas que de la douche. Elle parlait du fait qu'elle se sentait plus chez elle dans une maison dont elle ne connaissait toujours pas l'emplacement des toilettes à sa maison. Ça allait mieux maintenant, elle était chez elle à San Francisco. Et elle ne voulait pas s'imposer et se croire tout permis. Elle voulait juste lui dire que sa maison était le plus chaleureux des cocons, qu'elle ne s'était jamais sentit la bienvenue si rapidement, nulle part. Pour ça elle voulait leur dire merci, mille fois.
Et avant qu'elle ne puisse ouvrir la bouche, Percy sembla tout lire dans ses yeux. Doucement sa main se détendit vers celle de la jeune fille et elle le rejoignit au milieu. Il entrelaça leurs doigts et les porta à sa bouche, déposant un doux baiser sur le dos de la main d'Annabeth. Et, à cet instant précis, cela valait tous les feux de cheminée du monde.
- Eau chaude à droite, fit-il finalement avant de quitter la pièce.
Elle trouva un gobelet ainsi qu'une serviette sous le lavabo. Elle posa sa trousse de toilette dans le placard ne trouvant aucune place sur le meuble -et ne voulant pas déranger. Elle posa son gobelet La Petite Sirène juste à côté du gobelet Le Monde de Némo, et elle ne put s'empêcher de penser que c'était un signe.
Les murs de cette pièce étaient visiblement très fins car elle entendit Percy quitter sa chambre, elle l'imagina facilement s'écrouler sur le canapé, et, pendant qu'elle s'installait, il dit très distinctement :
- Merci beaucoup Paul !
- Qu'est-ce que j'ai fait encore ?
- Tu étais vraiment obligé d'insinuer ça devant Annabeth ?! Elle vient à peine d'arriver ! Tu aurais pu y penser avant... c'est trop gênant !
- C'est vrai qu'on aurait dû aborder le sujet plus tôt. Mais j'espérais encore un tout petit peu que vous ne seriez pas tant à l'aise physiquement si tôt.
- Se faire un câlin parce que c'est la première fois qu'on peut se toucher en neuf mois d'amitié, c'est pas vraiment la même chose que ce dont tu as tellement envie de parler.
- Percy, tu parles d'elle H24. Tu rougis H74 dès qu'on parle d'elle. Tu as l'air de l'homme le plus heureux du monde parce qu'elle va passer l'été ici. Vous vous parlez H224. Nous ne sommes pas aveugles. Vous vous aim-
- Et alors ? Je suis heureux, tellement heureux, qu'elle soit ici, vraiment. Et je ne vous remercierai jamais assez. Mais peu importe ce qu'on est. Ce qu'on va devenir. Cela n'implique pas forcément du sexe. Et encore moins le premier jour.
La voix de Percy prenait rarement ce ton. Un ton sérieux, posé, convaincant, sage. Tellement mature qu'Annabeth en oublia de rougir. Quand le débit d'eau chaude (vers la droite) démarra elle n'entendit plus rien de ce qui se disait. Et franchement c'était plutôt une bonne nouvelle. Percy avait raison, c'était trop gênant. Des presque inconnus la logeaient et ils pensaient qu'elle allait coucher avec leur fils, qui était son meilleur ami, plus ou moins (surtout plus).
Quand elle éteignit le jet d'eau pour se savonner elle entendu d'autres bribes de conversation. (Elle devait remercier son père de ne pas avoir voulu faire cette conversation, parce qu'elle n'aimerait tellement pas être à la place de Percy.)
- De toute façon Papa m'a déjà expliqué.
- Poséidon ? s'étonna Sally.
- Ouais, lui aussi est nul pour savoir ce qui se passe avec les filles. Il croyait que y avait un truc avec Calypso. Y avait bien un truc mais dans un sens seulement et ce n'était pas le mien.
- Donc il t'a tout expliqué ?
- Pas vraiment, je lui ai dit que Maman m'avait déjà tout dit...
- Du coup je vais t'expliquer, c'est important Percy, insista Paul.
- Ne t'inquiète pas, je connais la règle des trois C.
- Trois C ?
- Confiance, consentement, capote, fit Percy toujours de son ton sérieux, pour prouver qu'il ne déconnait pas avec un sujet pareil.
Annabeth quant à elle était rouge jusqu'à la racine des cheveux et même si personne ne savait qu'elle entendait (elle aurait aimé ne pas le faire) et que personne ne pouvait la voir, elle aurait voulu se terrer dans un trou de souris.
- Mais on ne s'en servira pas, puisqu'on ne fera rien, rajouta Percy avant que son beau-père ne continue. Et j'aimerai qu'on en parle pas devant Annabeth. J'apprécie que vous vous inquiétiez, mais ça nous regarde. Nous, nous et seulement nous. Que ce soit un câlin ou le câlin.
- On comprend et c'est la seule fois qu'on en parle, accorda Sally. Nous voulons juste que rien de non désiré arrive. Percy, si ce n'est pas avec Annabeth, si ce n'est pas cet été, ça finira par arriver quand même. Alors prend ça-
Annabeth pouvait facilement deviner ce qu'était le « ça », elle ralluma l'eau trop gênée par cette conversation qu'elle n'aurait jamais dû entendre. Elle se faisait l'effet d'une voyeuriste. Mais en même temps elle n'avait absolument pas fait exprès. Elle aurait largement préféré n'être au courant de rien.
Elle se rinça en vitesse et visiblement quelqu'un avait décidé d'allumer la télé pour tenter de détendre l'ambiance après cette conversation plus qu'inconfortable.
Quand elle retourna dans la chambre aux murs bleus Percy, dos à elle, rangeait son bureau -ou plutôt fourrait tout dans un tiroir.
- Alors ? demanda-t-elle le sourire revenu à la vue du brun.
- Trop gênant, souffla-t-il. Le pire c'est qu'ils croyaient vraiment que je ne savais pas !
- Les parents refusent souvent de voir leur enfant grandir. Le mien n'a absolument rien dit. Et même si je suis ravie de ne pas avoir a enduré ça, j'aurais aimé qu'il me croit assez grande, ou assez proche de lui ou je sais pas quoi qui aurait fait qu'il m'en parle.
Percy lui sourit. Le sourire de ces gens qui veulent dire un truc, aider mais qui, pour une raison ou une autre, ont perdu les mots.
- Tu veux visiter ?
- Ce serait avec plaisir !
Alors Percy lui fit faire le tour du petit deux pièces. La chambre de Sally et Paul au bout du couloir, les toilettes étant la porte juste à côté de la salle de bain et la petite cuisine américaine avec un vieux canapé usé qui avait l'air beaucoup trop confortable.
Les adultes lisaient, Sally dans ledit canapé et Paul dans un fauteuil rouge aux accoudoirs élimés.
- Ça me fait penser ! s'exclama Annabeth avant de disparaitre dans le couloir laissant Percy debout à côté de la télé.
Elle revint quelques instants plus tard avec un sac en papier entre les mains et elle avança timidement vers Sally.
La femme releva le regard vers la jeune fille.
- Hum, madam- Sally, tenez- tiens, mes dieux je n'y arriverai jamais.
La mère de Percy rit en se saisissant du paquet.
- C'est très gentil Annabeth. Il ne fallait pas te sentir obligée.
- Vous rigolez ? Ce n'est rien par rapport à tout ce que vous faites pour moi. Je suis désolée Paul, je ne vous ai rien pris. Mais avec l'excitation j'avais la tête ailleurs et... pardon.
- Ne t'en fait pas, ce n'est rien, tu n'avais aucune raison d'offrir quoique ce soit, la rassura le quarantenaire.
- Le dernier Harlan Coben ? Merci beaucoup, Annabeth ! Je voulais attendre qu'il sorte en poche mais là c'est parfait !
Elle prit la blonde dans ses bras ce qui surpris cette dernière. Mais, soulagée que tout se passait bien jusque-là, elle rendit l'étreinte.
- Je ne vous remercierai jamais assez pour avoir accepté de m'héberger, murmura Annabeth à l'oreille de son hôtesse.
- Oh je t'en prie ! C'est tout à fait normal, tu as vu comme Percy rayonne depuis que tu es là ?
Les deux femmes se séparèrent et se tournèrent vers Percy qui avait entreprit une discussion avec Paul. Effectivement, c'est comme si le brun n'avait pas arrêté de sourire depuis son arrivée. (Sauf peut-être durant la conversation mais bref.)
- Comment une mère pourrait ne pas vouloir son fils heureux ainsi ?
C'était une question rhétorique. Mais Annabeth trouva quand même l'envie d'y répondre. Parce qu'elle avait rencontré un paquet de mères dans sa vie, aucune n'avait été la sienne (mais cela importait peu), de ses minutieuses observations elle avait conclu que peu d'entre elle accueillerait une inconnue chez elle pour le bonheur de leur fils, surtout en les sachant si proches. Et peu d'entre elles auraient laissé leur fille partir chez un garçon inconnu à l'autre bout du pays...
- Vous êtes géniale, avoua-t-elle.
Et elle le disait autant à Sally qu'à son père.
- Annabeth, on y va ? interrompit Percy.
- Je vais juste appeler mon père et prévenir mes amis que je suis en vie si cela ne dérange pas.
- Pas de problème vas-y.
Il s'installa dans le canapé à côté de sa mère et feuilleta le livre flambant neuf qui trônait sur la table basse bancale.
La blonde s'enferma dans la chambre aux murs bleus et appela son paternel.
- Allo Papa ?
- Hey Annabeth ! Alors New York ?
- J'ai pas encore eu vraiment le temps de visiter pour le moment, mais de ce que j'ai vu c'est immense et gris et très animé.
- Vous avez prévu des trucs de touristes à faire ?
- Percy à des trucs de prévus mais il ne veut pas lâcher le morceau.
- En parlant de lui...
- Galant, gentil, attentionné, pas forceur, sous la surveillance de ses parents. Des gens adorables et respectables et extrêmement gentils, s'empressa de dire l'adolescente.
- Donc tout se passe bien ?
- Tout se passe à merveille. Percy me prête son lit et j'ai un gobelet La Petite Sirène, que demande le peuple ?
- Rien effectivement, rit son père. Tu es heureuse ?
- Oui, très ! C'est fabuleux ! Encore merci, merci !
- Je dois te laisser je dois emmener Mattew chez le dentiste. Tiens-moi au courant et n'oublie pas ton vieux père.
- Promis, bisous, merci.
- Bisous.
Dès qu'elle eut raccroché. Elle envoya quelques messages pour prévenir qu'elle était à New York et ses amis lui dirent qu'elle avait de la chance et qu'elle devait profiter un max, même si leur dernier été ne serait pas pareil sans elle. Et comme ça, la nostalgie revint la bouffer. Elle leur promit de rentrer avant la rentrée pour qu'ils puissent profiter un max et Chris parlait déjà d'un road trip. Elle approuvait l'idée à deux cents pourcents.
C'est quand elle ouvrit le message de Luke que la culpabilité commença à l'envahir.
J'espère que tu vas passer un super été. Et surtout tu profites un max ! Alors bien sûr tu vas nous manquer. Sachant que Chris, Clarisse, Beckendorf et Zoe ne seront peut-être plus les mêmes l'an prochain, ça fait peur. Très peur. Je t'avoue que j'ai un peu du mal à croire qu'à la rentrée se sera notre dernière année de lycée. C'est fou tout ce qu'on aura traversé ensemble... bref, je te souhaite d'être heureuse Annie.
Et cela ressemblait étrangement à une rupture. Ce qu'Annabeth n'appréciait pas du tout, car d'un, ils ne sortaient pas ensemble et cela allait vraiment mieux entre eux depuis leur petite conversation et la mise à plat de leurs sentiments. De deux, ce n'est pas comme si elle restait à New York pour toujours, elle revenait dans un peu plus de deux mois. De trois, de quel droit il la faisait culpabiliser de son départ ?
T'inquiète, je vais profiter comme jamais ! Hors de question que je gâche mon cadeau et encore moins que je n'ai pas une bonne raison de ne pas passer l'été sur la plage de Californie ! NY a intérêt à m'impressionner. Vous allez tellement me manquer les gars, je vous aime putain. Et ne pensons pas à la rentrée tout de suite, commençons les vacances d'abord. Qu'en penses-tu ?
Quelqu'un toqua et Annabeth l'invita à rentrer. Percy rentra dans la pièce.
- Je récupère juste un truc, prends tout ton temps.
Il récupéra une vielle paire de Vans noire de sous son lit.
- J'avais fini de toutes façons.
- Alors prends un blouson et c'est parti !
Annabeth ne comptait pas prendre de blouson.
- J'ai dit 'prends un blouson'. Bienvenue au Nord Californian Girl !
Elle envoya un dernier message à Luke.
Je suis heureuse, Luke
Ouais, cela sonnait comme une rupture, et Annabeth avait aucune idée pourquoi. Elle voulait rester amie avec lui. Peut-être que c'était juste Luke qui lui disait définitivement au revoir. Cela devait être ça. Elle ne voulait pas miner sa première soirée ici pour le message de Luke. Ce soir elle profitait, elle explorait New York, elle passait du temps avec sa Cervelle d'Algues. Ce soir, elle oubliait le reste.
Elle prit rapidement un blouson en cuir et suivit Percy dans le petit couloir. Pendant qu'elle finissait de lacer ses chaussures Percy embrassa sa mère sur le front et la prévint :
- Ne nous attendez pas. On risque de rentrer tard.
- Pas trop tard non plus.
- Pas de bêtise.
- Promis, fit-il.
- Bonne nuit, souhaita Annabeth avant de rejoindre le brun sur le palier.
Il lui prit la main. Le cœur d'Annabeth battit plus fort tandis que Percy l'entrainait dans la cage d'escalier.
✔ Rencontrer Percy
_____
Et il y a ces buts que l'on atteint qui ne semblent plus aussi impressionnants une fois que l'on y est. Ceux qui perdent un peu de leur ampleur.
Et puis il y a toi. Toi et tes foutus yeux verts, toi et ton foutu amour pour le bleu, toi et ton putain de rire, toi et ton putain de souffle sur ma joue.
Il y a toi et ma putain d'impression que jamais je n'aurais assez de toi. De nous.
_____
Salut salut !
Alors oui ce chapitre à du retard. Je sais que certains d'entre vous l'attendez pour plus tôt.
Et il était écrit j'ai juste... je sais pas. J'ai à peine écris cette semaine. J'avoue que ça m'a fait bizarre. Mais c'est pas grave parce que le chapitre tant attendu est enfin là et plutôt conséquent !
Désolé pour les fautes d'orthographe j'ai vraiment du mal à gérer tout ce truc de bêta lecture mais je voulais vraiment vous faire lire ce chapitre alors voilà...
J'espère vraiment que ce chapitre vous aura plu (surtout celui-là pour lequel je vous au fais tant languir 😂)
Ps : je pense que vous avez remarquer les allusions au sexe dans les derniers chapitres. Et il y en aura d'autres. Je ne sais pas vraiment si ça en dérange certains. C'est dans les disclaimer de l'histoire mais je veux quand même le rappeler. Ce sont des adolescents, et pour en être une moi-même et pour en cotoyer pas mal, les ados ne sont pas prudes. Et Percabeth ne sera pas toujours chaste dans cette histoire. Les passages plus hot seront signalés. Juste ne soyez pas choqués. Je sais pas si c'était vraiment nécessaire mais ce rappel me semble important.
Bye.....
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