strangers
À l'égard de ma meilleure amie, qui traverse une période difficile. Ne baisse pas les bras.
Très cher toi.
Ta présence, qui ornait mon quotidien, que ce soit de manière factuelle ou virtuelle, ne veut plus être à mes côtés. Regarde-moi, je parle de "ta présence" comme si elle était une personnification de ton être ; la réalité, c'est que je ne sais plus où me placer sans toi. J'ai dû apprendre à ne tenir que sur une demie place, un demi lit destiné à n'être que pour une seule personne, un demi trajet payé par tes soins, un demi-sommeil.
Désormais, je dois réapprendre, ce qui n'est pas évident. Tu as laissé un vide en moi, ou plutôt tu comblais un vide qui s'était installé, car je n'avais pas assez de force pour m'aimer entièrement. Alors, tu as pris cette position : pas la plus facile, soyons honnête. Pourtant, tu l'as fait. Tu l'as fait à travers, mais je te pardonnais. Tu l'as fait en hésitant, en étant maladroit, mais tu l'as fait. Toutes tes erreurs, bénignes, je les laisse tracées sur moi parce que je veux que ta présence soit imprégnée sur mon corps, de manière figurative. Peu importe le regard qui sera posé sur moi, on ne pourra pas te voir, et cela, même dans une seule mimique que je peux avoir. L'unique et seul homme qui se reconnaîtra sera toi.
J'emploie là, le futur, car il me reste l'espoir que je dois faire taire : il me pousse à penser que ta présence sera de nouveau présente et que des moments, nous en aurons à nouveau. Je m'enferme dans une bulle nourrie par l'idéalisation et le prosaïque, la tolérance et la rancune, l'espérance et le désespoir. À mes yeux, tout semble être une antithèse, je ne vis qu'aux extrêmes, car je ne sais plus vivre de manière dosée. Nous avions l'habitude de ne jamais rien contrôler, d'être sûrement guidés par la passion ou la folie, au choix.
Simplement, je n'ai plus goût pour le naturel, je ne veux que te goûter : ta présence, tes folies et ton être-même.
Laisse-toi être mon fruit pour que tu ne puisses plus m'échapper comme cela arrive tant de fois. J'ai connaissance de ce que je dois faire, pour que ta présence puisse prendre son envol, mais tout cela était plus fort que moi. J'ai envie de m'attacher à toi autant que je le peux, jusqu'à ce que je ne puisse plus me relever. L'usure ne m'arrêterait pas.
En revanche, tu en serais capable, et tu en as été. Tu as été brave. Ta présence ne sera qu'un simulacre à mon cœur réconforté tandis que mon monde sera rivé sur ton absence.
Un jour, je te dirai adieu.
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