escape

Au fur et à mesure des jours, des mois, des années, je me rendais compte que la chose que je savais le mieux faire c'était de fuir — ou blesser mes proches —.

Dès que tout allait partiellement bien voire bien dans ma vie, j'avais ce besoin irréfutable de tout saccager par moi-même. Et ce, par n'importe quel moyen.
Généralement c'était en amour que cette idée me traversait le plus l'esprit. C'était notamment le cas avec toi.

Il y avait des soirées où je me demandais si je méritais ce qu'il m'arrivait, si je méritais ta personne, ton temps, ton argent, tes petites attentions, tes messages à la fois gentils et charmants. Le problème, c'est que ça me rendait heureuse et que je savais que tout ça était éphémère. Alors, l'intention de t'abandonner tournait en boucle dans ma tête ; je continuais de te répondre comme si de rien n'était alors que mes doigts avaient le besoin de t'écrire les mots les plus blessants qui puissent exister. Bien sûr, ils auraient été vides de sincérité, car je ne les aurais en aucun cas pensé.

Dans ces moments-là, je remerciais la raison pour m'empêcher de te blesser avec des termes qui n'avaient pas lieu d'être. Mais je me rendais compte aussi, de la cruauté que je pouvais avoir. T'abandonner c'était la pire chose à faire et je pensais même, que cela m'aurait plus blessé que toi. Je voulais simplement me protéger du futur, des futurs drames qui allaient arriver. Je voulais juste m'abriter du fait qu'un jour ce serait toi qui le ferait car, j'étais vide au fond ; je n'avais rien de bon qui puisse te retenir. Et c'était ma plus grande peur. 

J'imaginais les pires scénarios ou encore, des actes immoraux que je pouvais t'infliger afin que tu me laisses tomber en ayant une bonne raison : pour que je puisse souffrir et passer à autre chose car tout aurait été ma faute. 

L'amour est la plus belle chose ? Sûrement, mais je préférais croire le contraire. Du moins, les séquelles qu'il laissait étaient plus importantes que tous les bons moments que celui-ci apporte. J'étais peut-être trop pessimiste. Ou juste, une mauvaise personne ? En réalité, j'étais juste lâche. Car abandonner est peut-être une des choses les plus lâches à faire. Peut-être, pas toujours, en l'occurrence, ça l'était. 

J'étais une lâche.

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