1er mai 2044 - Village de Clarcton

Après leur découverte, la pluie s'était mise à tomber plus ardemment et ils avaient été contraints de rentrer par effraction dans une petite maisonnette. Nessa eut une pensée pour ses propriétaires qui devaient être actuellement étendus dehors à la merci des intempéries. À travers la grande verrière, l'elfe regardait la pluie s'abattre sur le village.

L'habitation était très petite et possédait de nombreuses fenêtres qui leur permettaient de voir venir un ennemi ou un danger en cas de besoin. Cependant, à cause de ce manque d'isolation, le bruit de l'eau tapant sur les carreaux et sur le toit se fit plus fort. La température était elle aussi descendue et le petit groupe fut heureux de trouver quelques couvertures chaudes.

Réunis sur le tapis central, une carte avait été dépliée et ils tentaient de deviner le parcours des créatures. Au bout de plusieurs minutes de discussion, deux options se présentèrent à eux. Soit ils remontaient à la source pour essayer de comprendre l'origine de ces créatures et leur lien avec ce mystérieux virus. Soit ils suivaient les traces et interceptaient les créatures. Ce fut cette deuxième option qu'ils choisirent car malgré le manque d'informations et le danger d'un affrontement, ils se devaient de protéger les prochains villages.

— Au vu de la date du massacre de Clarcton et de la direction des empreintes, les créatures devraient arriver ici dans quelques jours, s'exclama Evy en pointant du doigt le village de Calchester sur la carte.

— Si nous coupons à travers la forêt, nous devrions être capables d'arriver avant eux, continua Logan.

— À quoi devons-nous nous attendre à votre avis ? demanda Nessa.

— C'est difficile à dire, commença Isaac. On ne sait même pas combien ils seront ou même les pouvoirs qu'ils peuvent avoir.

— Ils peuvent être de n'importe quelle nature, nous saurons les combattre, s'exclama Toron.

— Et surtout nous les affronterons ensemble, ajouta Logan en regardant ses camarades avec un sourire.

Toron donna une petite tape à l'épaule du loup en rigolant doucement. Ce soir-là ils n'allumèrent pas de feu, mais l'ambiance était au rendez-vous. Isaac et Evy commençaient à se dévoiler à leurs camarades et un début d'amitié se profilait à l'horizon. Ils abandonnèrent le sol pour s'installer plus confortablement sur les canapés et fauteuils. Oubliant le temps d'une soirée le mystère du virus, ils mangèrent dans la bonne humeur.

Alors que la pluie tombait toujours, les jumeaux s'endormirent l'un contre l'autre et Isaac ne tarda pas à les suivre. Le sorcier n'aimait pas l'eau, mais le son des gouttes sur les carreaux avait toujours eu un effet apaisant sur lui. Evy, elle, s'était levée pour observer l'extérieur sous la lumière de la lune. Elle croisa les bras sous sa poitrine et frissonna lorsqu'un courant d'air se fraya un chemin à travers les joints anciens des fenêtres. Soudain, elle sentit quelque chose de lourd se poser sur ses épaules. La vampire tourna la tête et vit Logan qui, un grand sourire sur les lèvres, l'enveloppait dans une épaisse couverture.

— Merci.

— À quoi penses-tu ? demanda le loup.

— Je me demande s'il pleut aussi chez moi, murmura Evy, regardant toujours droit devant elle.

— C'est possible oui. Pourquoi ?

— Tom a peur de l'orage, répondit simplement la vampire.

Logan réfléchit une seconde et décida de ne pas demander qui pouvait être Tom. Si Evy avait voulu lui en parler elle l'aurait fait, alors il respectait son choix de ne pas le faire. Mais le loup en déduit cependant que ce Tom devait être important pour la vampire et sûrement très jeune.

— Je suis sûr que quelqu'un est là pour le rassurer, n'est-ce pas ?

— Oui c'est vrai, il n'est pas seul, acquiesça Evy.

— Alors ne t'inquiète pas, sourit Logan. On devrait aller dormir, une longue journée nous attend demain.

Evy porta son attention sur Logan et lui sourit timidement. Le loup trouva alors dommage que sa camarade ne le fasse pas plus souvent. Evy était une belle femme, très sensuelle, mais son visage était bien trop souvent inexpressif, comme une poupée.

— Bonne nuit Logan, lui dit alors Evy en lui effleurant l'épaule avant d'aller s'allonger.