Partie 2
John se réveilla, la gorge sèche. Il décida donc de se lever pour boire un coup. Puis au moment de bouger, son corps ne lui répondit pas. Ou plutôt il lui répondait à peine. John comprit qu'il était attaché. Manifestement, ses poignets et ses chevilles étaient fixés aux quatre pieds du lit par des tissus, probablement des draps. Il se retrouvait complètement nu. Après quelques secondes de paniques, il tourna sa tête sur sa gauche pour espérer voir Mavis. Une fois ses yeux accoutumés au noir, il aperçut en effet Mavis, mais pas comme il le pensait. Elle était assise sur le matelas, le regard fixé sur lui.
- Ah, tu es enfin réveillé ! chuchota-t-elle d'une voix excitée. John constata également qu'elle était très peu vêtue. Un simple tee-shirt, qui au passage appartenait à lui. Sa jambe droite était à plat sur le lit, l'autre plié sur elle. Elle se tenait donc sur son genou gauche. John aperçut aussi qu'elle ne portait pas de culotte. Il détourna rapidement le regard. Alors qu'il allait dire ses premiers mots, Mavis le coupa.
– Tu l'as vu n'est-ce pas ?
– De quoi tu parles ? Et puis détache-moi d'abord. C'est toi qui as fait ça ?
– Ne va pas trop vite John, il faut profiter de ces moments-là. Elle se déplaça alors et s'allongea entièrement sur lui.
– Qu'est-ce que tu dis ? Arrête, ça n'a rien de drôle si c'est une blague.
– Non John, ce ne sont pas tes répliques.
– Mes quoi ?
Elle approcha sa bouche de son oreille, pour agir encore plus sensuellement. John possédait une vue plongeante sur sa poitrine, qui devait atteindre du B selon lui.
– Tu n'as pas besoin de faire semblant avec moi. Regarde, ton corps est plus honnête.
Contre son grès, son pénis devint en érection. Elle commença à le caresser doucement, ce qui amplifia la réaction naturelle du corps de John. Il tenta de conserver une expression stoïque, pour lui démontrer que ça ne l'intéressait pas.
– Avec toute cette histoire de meurtre, j'ai besoin de réconfort moi.
Elle se lança à frotter le pénis de John entre ses cuisses. Celui-ci essaya de se débattre, mais en vain, les liens demeuraient solides. Et il ne conservait pas assez de liberté pour l'éjecter.
– Tu sais, j'ai bien compris que toi tu me cernais. Je l'ai vu dans ton regard. J'ai l'habitude de réaliser ce genre de choses. Au début, ils essayent tous de se débattre, comme toi, mais une fois passées les premières minutes, ils changent tous d'avis et se laissent emporter par la magie.
John accepta enfin sa situation. Il était en train de se faire violer. De plus, impossible pour lui d'en parler au reste de l'équipage le lendemain. Comment allait-il croire qu'une personne de vingt centimètres et trente kilos de moins l'avait réduit au rang d'esclave sexuel ? Il essaya donc de la prendre à son propre jeu. Il simula un rire contenu.
– Qui y a-t-il de si drôle ?
– Non rien, je suis juste admiratif en fait.
– Admiratif ?
– Évidemment, je n'en étais pas sûr, mais je ne m'étais pas trompé. Toi seule peux me faire découvrir des plaisirs encore ici inconnus.
Mavis gémit d'excitation. Elle commença à l'embrasser et le lécher, en laissant s'échapper des « John » d'une voix salace. Malgré son dégout pour la scène, John continua ce petit jeu. Au moment où Mavis allait faire qu'un avec sa victime, elle l'interrompra.
– Tu sais, si tu me détaches, je te promets de te faire passer la meilleure nuit de ta vie.
En pensant à sa musculature développée, Mavis espérait effectuer des positions qui, jusqu'ici, s'avérer de simples rêves. Une fois libéré, John plaqua Mavis sur le lit. Il lui retira son tee-shirt et le jeta sur le sol. Ils se trouvaient tous les deux en diagonales, la tête de Mavis étant proche du sommier. John étrangla Mavis. Elle y prit du plaisir. Elle ferma les yeux pour apprécier encore plus les sensations que lui communiquait son corps. Puis elle sentit sa tête se soulever légèrement, et se rabattre avec violence sur le coin du sommier. Celui-ci lui éclata un bout de boîte crânienne. John recommença l'opération une dizaine de fois. À chaque coup, il disait cet unique mot : plaisir. Le tout dura environ une minute.
– Plaisir, plaisir, plaisir, plaisir, plaisir, plaisir, plaisir, plaisir, PLAISIR !
Le dernier mot fut prononcé avec beaucoup plus d'entrain. John soupira. Ce n'était clairement pas prévu dans son voyage. Il s'habilla.
– Bon, allons trouver un alibi maintenant.
John referma la porte derrière lui, et se dirigea vers la salle de bain pour boire. De la lumière s'échappait de celle-ci. Quand il ouvrit la pièce, il ne put s'empêcher de lâcher à haute voix : « Oh putain ! »
Quelques minutes plus tard, l'ensemble de l'équipage était réuni.
– Bon, c'est quoi ce bordel ? beugla Greta.
– Je vais essayer de vous expliquer, mais je suis moi-même complètement perdu. déclara John. Je me suis réveillé en pleine nuit, la gorge sèche. Je suis parti boire dans la salle de bain. De la lumière s'y échappait, et quand j'ai ouvert, j'ai trouvé le corps d'Iza au sol, dans une mare de sang. Ne sachant quoi faire, je me suis dit que Mavis pouvait être en danger. J'ai donc accouru dans la chambre, pour la voir comme ça. Je n'ai même pas pu la protéger... John arrêta sa tirade, les larmes aux yeux.
Neissa releva un point important.
– Un élément me chiffonne dans ton histoire. Le temps d'un aller-retour à la salle de bain dure environ quatre minutes maximum. Sachant que tu as couru sur le retour, le temps de trajet se voit encore réduit. Donc en moins de trois minutes, le tueur a eu le temps de la déshabiller, puis l'éclater autant et repartir sans que tu le remarques ? On a affaire avec un vrai prodige ma parole.
John tira une grimace. Il sentait que son histoire avait du mal à passer.
– Je vous jure ! Pourquoi j'aurais tué Mavis ?
Cette réflexion s'avéra simple, mais efficace. John représentait l'archétype de l'homme gentil. De plus, il semblait assez complice avec Tina.
Alexeï sortit un revolver de sa veste en cuir. Il le posa d'un coup sec sur la table, pour faire comprendre à tout le monde qui avait le dernier mot ici.
– Ton histoire est fausse. Et je vais clairement expliquer pourquoi. Tout d'abord, la chambre de Greta se situe sur le chemin vers la salle de bain. J'ai calé une lame de couteau pendant la fermeture de la porte, pour pouvoir entendre tous les mouvements nocturnes. Je n'ai bien sûr même pas somnolé de la nuit.
– Comment savoir que tu ne t'es juste pas endormi et avoir rêvé des choses ? fit remarquer Tina.
– Mon record sans sommeil est de 70 h. Je me trouvais alors dans une mission de surveillance d'une rue passante. Je devais relever tous les individus avec un certain type de vêtement. Je n'en ai loupé aucun. Convaincu ?
Tous étaient forcés de reconnaitre qu'Alexeï possédait certaines compétences.
– Donc je disais. J'ai entendu trois personnes se déplacer vers la salle de bain. La première effectua un simple aller. La seconde rejoignit la première à peine une minute après environ. Puis un de ses deux individus regagna sa chambre quelques minutes plus tard. Enfin, la dernière personne, qui est John, arriva plusieurs heures plus tard. Les seuls mots que j'ai entendus sont je cite « Oh putain ». C'est bien toi qui les as prononcés ?
– Ouais, c'est ça.
– John nous a ensuite avertis et nous voilà. Donc avec toutes ces infos, voici ma théorie. John a tué Mavis, pour une quelconque raison, puis en voulant aller boire, il est tombé sur Iza. Il a donc inventé cette histoire pour couvrir ses propres crimes. Deux autres éléments viennent s'ajouter. D'abord, la méthode d'exécution est la même qu'avec Damien, on peut penser qu'il est l'auteur de ses deux meurtres. De plus...
L'ancien mercenaire sortit deux papiers de sa veste. Le premier figura un permis de chasseur de prime. Le deuxième fut une annonce d'avis de recherche sur un certain Josh Scorn. En le voyant, John écarquilla les yeux.
– À ta réaction, je suppose que je ne m'étais pas trompé. Les anagrammes te perdront Josh.
Il pointa son arme en direction du torse du jeune homme. Puis lui tira deux balles dans la poitrine. Après sa chute et quelques secondes d'agonie, Alexeï reprit.
– Ça nous fait un problème de moins. Josh Scorn était un criminel interplanétaire recherché mort ou vif. Vu le statut actuel, mort ça sera plus pratique.
Le calme plongea de nouveau sur le vaisseau. Personne n'avait prévu ce retournement de situation.
Lewis, encore une fois, cassa le silence sans aucune gêne.
– Je n'ai pas eu l'information, comment Iza est-elle décédée ?
– On lui a tranché la jugulaire. Un travail net et précis. affirma Mohsin.
– Et sait-on si c'est John qui l'a tué ?
– À en juger sa réaction, la mort d'Iza n'était pas prévue. Enfin, je ne connais pas ce qui l'était finalement. Mais je pense qu'un autre meurtrier se trouve parmi nous.
L'atmosphère devint glaciale. Ils n'étaient plus que huit à bord à présent. Sachant Alexeï et Jim innocents, ils étaient encore six en liste. Naturellement, les soupçons se dirigèrent vers sa partenaire de chambre, Neissa.
– Hélas, ce n'est pas moi, et j'ai un alibi en béton. Tina et Jessy pourront vous le confirmer. Les chambres sont à verrouillage par carte magnétique. Une par cabine. Cependant, quand Iza est allée à la salle de bain, elle a pris soin de fermer la porte avant de partir. J'étais donc coincée. J'ai réussi à avertir la chambre d'à côté en tapant sur la porte et les murs.
– Je confirme son histoire. reprit Jessy. On a ensuite pu retrouver sa carte magnétique dans la poche de son pyjama.
Neissa n'était ainsi pas la coupable. Cinq en liste.
Jim intervint.
– Mais si jamais on perd la carte ou qu'elle se casse. On fait comment ?
– Il doit y avoir une clef universelle, je pense. continua Tina.
Tout le monde attendit une réaction de Lewis.
– Heu oui en effet, il y a une carte globale, mais je ne l'ai pas sur moi. Elle est située dans un coffre-fort dans la salle de contrôle dont seul moi possède le code.
– Allons vérifier ça nous-mêmes. imposa Greta.
Une fois le contenant ouvert, rien à part les cloisons de métal n'était visible. Greta souleva légèrement Lewis par le col.
– Si tu es le seul à y avoir accès, pourquoi il n'y a plus rien hein ?
– Je vous assure que je n'y comprends rien, je ne possède pas la carte !
– Fouillons sa chambre. proposa Neissa.
Après avoir vérifié qu'il ne l'avait pas sur lui, l'équipage se précipita dans sa cabine. La clef se situa simplement dans le tiroir de sa table de chevet.
Jim se lança.
– Faisons-lui subir comment a fini Damien : le vide spatial.
– Allons allons calmez-vous mes amis, ceci n'est pas une preuve suffisante ! clama le capitaine.
– Oh, mais il y a une autre évidence. affirma la commanditaire de cette expédition. En effet, la seule personne à connaitre le chargement de ce vaisseau et le capitaine Lewis. Elle dirigea la troupe vers la salle de stockage, où se trouvait la marchandise.
Une simple caisse en bois d'environ 50 cm de côté. Une fois le couvercle retiré, un boitier avec code à quatre chiffres, empreinte digitale et reconnaissance vocale permettaient l'accès au contenu. Neissa en sortit le coûteux objet : une pierre précieuse.
– Cette pierre précieuse n'est pas n'importe laquelle. Elle demeure actuellement la gemme la plus cotée sur le marché. Avec cette pierre, d'un poids de 53 grammes, vous pouvez obtenir facilement quatre billions de crédits !
- QUATRE BILLIONS ? s'exclamèrent en cœur les membres de l'équipage. En même temps, une telle somme permettait à n'importe qui de vivre à l'abri de tous les besoins pendant au moins deux vies.
– Cela lui donne une motivation suffisante pour vouloir garder sa cargaison pour lui tout seul n'est-ce pas ?
Il n'en fallut pas plus pour l'équipage. Malgré les cris de désespoir et de pitié de l'ancien capitaine, Greta et Alexeï le trainèrent par pieds jusqu'au sas. Une fois celui-ci enfermé dedans, Jim l'activa. Il fut aspiré par l'immensité de l'Univers en une fraction de seconde. Le sas se referma. La pression omniprésente depuis plusieurs jours retomba enfin. Tout le monde se sentit libéré. Un sentiment de sécurité plana de nouveau au sein du vaisseau.
– Je vais aller cuisiner. Je vous dois bien ça ! s'exclama jovialement Jessy.
– Je vais t'aider. rajouta simplement Mohsin.
La vie revint à bord. Le petit déjeuner fut dévoré par tout le monde. Des conversations banales divertirent petit à petit le groupe. Il ne restait plus que deux jours avant l'équipe de sauvetage.
Ce jour fut consacré aux rangements du vaisseau. Les cadavres furent envoyés dans l'espace. Le sang nettoyé. Les cabines désormais sans propriétaires furent vidées. Les survivants devinrent tous très proches. Un vrai équipage soudé. La fatigue commença à travailler tout le monde petit à petit, ils allèrent donc se coucher.
Alors qu'Alexeï lisait dans sa cabine, la lumière s'éteignit brusquement. Un gaz se rependit dans sa chambre. Dans la rapidité, il mit un tee-shirt sur sa bouche en guise de masque de fortune et ouvrit la porte. Celle-ci refusa de bouger. « Carte invalide. » L'issue était totalement bloquée. Malgré des tentatives avec sa force brute, elle ne se déplaça pas d'un iota. Alexeï se sentit lourd, s'effondra sur le sol. Toutes les portes du Fronterer se déverrouillèrent et une silhouette apparut. Celle-ci lui trancha la gorge dans un rire démoniaque.
L'entièreté de l'équipage fut réveillée par les cris d'agonie d'Alexeï, et ce rire résonnant dans tout le vaisseau. Les cabines n'étaient pas tout à fait à côté. Il fallait donc un temps pour que tout le monde se rejoigne.
Jessy était effrayée. Les jambes tremblantes, elle avança lentement dans le noir en longeant les murs. Elle entendit des bruits de pas derrière elle. Ceux-ci allèrent de plus en plus vite. Le rire se rapprochait. Jessy commença à paniquer. Elle accéléra la cadence malgré le risque de chute. Un son d'une pièce de métal frottant le mur se rajouta à cette symphonie angoissante. Puis plus rien. Seules sa respiration et sa démarche approximative pouvaient se faire entendre. Elle se retourna, et la dernière chose qu'elle vit fut une lame de couteau lui transperçant l'œil. Après quelques secondes de hurlements, le corps de Jessy arrêta ses convulsions.
Le rire retentit de nouveau.
Jim courait dans la direction opposée aux cris. Il voulait juste rejoindre la salle des machines pour y trouver de quoi se défendre. Chaque pas semblait durer plusieurs secondes. Des sueurs froides parcouraient tout son corps. Le souffle court, il avançait tant bien que mal. Puis devant lui, des coups de feu retentirent. Il n'avait pas le choix que d'aller voir. Il se pensait encerclé. Après quelques autres pas, son pied buta sur quelque chose d'un peu mou. En approchant son visage, il distingua la tête de Mohsin avec une balle sur le côté du crâne. Il bondit en arrière de peur et trébucha. Sa tête heurta le sol froid. Elle se situait entre deux pieds. Une personne se tenait au-dessus de lui, debout.
– Ah, enfin quelqu'un. Il faut que tu m'aides, ya un... *UURRRRRGG*.
C'est dans un cri que Jim se fit enfoncer une lame dans la gorge.
Neissa déboula en pleurs dans la salle de convivialité. Tina y était postée, un couteau de cuisine à la main. Neissa s'écroula devant elle, à bout de souffle. La voix tremblante, elle engagea la conversation.
– C'est horrible. Tous ses cris, qui nous en veut comme ça ?
– Je ne sais pas, mais ne t'inquiètes pas, à deux on peut gérer.
– J'ai vu le corps de Greta sur le chemin. Il était complètement mutilé. On pouvait distinguer l'intérieur et... Nan c'est trop horrible.
Le corps entier de Neissa semblait faible. Elle peinait à se tenir accroupie. Tina se mit à son niveau et l'enlaça.
– Allez, soit forte Neissa. On va s'en sortir. Toutes les deux.
– Oui, tu as raison.
Un couteau perfora une boîte crânienne. Le corps de Tina tomba sur le sol. Neissa rigola à en mourir. En même temps, des larmes coulaient à flots de ses yeux.
L'équipe de sauvetage ne secourut qu'un seul survivant. Sa carte d'identité la déclarait en tant que Neissa Meini. Ils la retrouvèrent en boule, tenant une caisse entre ses jambes. Elle s'y cramponnait comme si sa vie en dépendait. Cependant, impossible de lui fait dire le moindre mot sur ce qui s'était passé. Elle était couverte de blessures superficielles. L'équipe médicale en conclut qu'elle était sous le choc, et fut extraite de l'épave mortelle en direction de la planète la plus proche. Elle quitta le Fronterer, un sourire en coin.
PS : et voilà une autre nouvelle ! Je tente le style de l'horreur même si je ne m'y sens pas très à l'aise x) enfin bref j'espère que vous l'aurez apprécié !
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