Chapitre 8 : Pour toujours...

Hanta avait décoché une flèche qui s'était fichée pile dans le cou de celui qui avait poignardé Eijiro, mais il était déjà trop tard.



Ivre de souffrance, touché aux côtes, le dragon rouge déjà bien amoché s'effondra sur le sol en gémissant de douleur. Un épais filet de sang coulait de sa blessure que l'on imaginait aisément fatale, lui dessinant sur le sol et dans le dos de magnifiques ailes ensanglantées.


Au même instant, Katsuki ressentit un foudroiement intense dans son propre corps, à l'endroit précis où son amant était blessé. Cette souffrance fut si acérée, si vive, si puissante qu'il savait automatiquement qu'elle allait leur coûter la vie, à lui et à l'être qui l'aimait.

Vie qui, il le sentait, s'amenuisait de seconde en seconde en lui et en Eijiro.



C'était assez ironique, sachant qu'ils venaient de livrer un combat mille fois plus dangereux contre une armée diabolique et qu'ils allaient mourir à cause d'une seule épée.



L'élancement éprouvé à cause de sa blessure fut si profond que le roi cendré tomba presque à genoux, ce qui alerta Kyoka qui se précipita vers lui :

-Altesse, est-ce que tout va bi...

-T'approches pas de moi ! ordonna le blond d'un ton venimeux en rassemblant les forces qui lui restaient pour tituber vers le corps de son amant.

Il s'en fichait à cet instant de ne pas avoir l'air viril ou royal. Tout le reste avait disparu, à cet instant la seule chose qui lui importait, c'était Eijiro.

Être près de lui, le caresser, l'embrasser peut-être, avant de partir. Lui dire à quel point il l'aimait.



Le roi réussit à se traîner vers le corps étendu d'Eijiro avant de tomber à genoux à côté de lui, épuisé par cette simple action. Il prit sa tête, embrassa son front, caressa ses cheveux, le câlina tout doucement en se foutant éperdument des regards tristes et attendris du reste des deux armées, celle de Shoto et la sienne.

-Eijiro... Eijiro...

-Mon roi...

L'hybride ouvrit péniblement les paupières en entendant le blond. En piteux état, les cheveux décoiffés, une de ses cornes brisées par la chute, un filet de sang coulant de ses lèvres et la tâche dans son dos qui ne cessait de grandir.



Mais c'était sa voix qui frappait le plus. Katsuki était habitué à une voix tendre pour les mots doux, optimiste pour la vie de tous les jours, affirmée pour le combat.

Et voilà que cette voix qui rayonnait d'ordinaire de vie et de bonne humeur était râpeuse et cassée, évoquant des raclements de griffes sur une pierre. Cette pensée acheva de briser le cœur de Katsuki.

-J'ai un prénom, enfoiré, répliqua le blond sur un ton virulent où perçait une note de désespoir.

Ne l'écoutant déjà plus, Eijiro se lova un peu contre lui, inspirant doucement le chaud parfum de Katsuki qu'il aimait toujours, bien que souillé par le sang et les cendres.

-Tu sens tellement bon... C'est pas si mal de mourir comme ça, dans tes bras...

-Arrêtes de dire ça ! Je t'interdis de dire ça, t'entends ? Je te l'interdis...

-C'est... le roi qui me parle... ou l'amant ?

-Qui tu veux ! Je... J'm'en fous... J-Juste reste avec moi...

L'explosif serra un peu plus fort Eijiro en pleurant pour de bon, cette fois. Ses larmes tombèrent une à une telles des gouttes de pluie dans le cou de l'hybride, traçant un sillon sur sa peau comme une rivière d'amour et de chagrin. À leur contact, les Marques rouges dans le cou de Kirishima se firent plus brillantes.


Katsuki avait aimé plus fort qu'il ne l'avait jamais fait, lié son destin à celui de son amant, s'était battu en sachant qu'il risquait d'y passer et venait d'avoir le cœur réduit en miettes.


En l'espace de quelques semaines à peine, Eijiro avait brisé toutes les barrières qu'il s'était érigé pour rester fort et insensible, et bordel il l'aimait tellement pour ça même si ça lui faisait mal.

Comme si une épine enrobée de miel lui transperçait le cœur.



Le cendré se redressa pour contempler son amant, dont la respiration s'était accélérée brusquement, dans les yeux. Il y vit briller les braises mourantes de tout l'amour du monde, un amour puissant, un amour qu'ils partageaient et qui n'aurait jamais d'égal.

Il n'y avait plus beaucoup de temps, le souffle de la vie les quittait tous deux de manière inévitable.

-Je t'aime, Eijiro, chuchota le cendré. Tu... es à moi... pour toujours...

-Je t'aime aussi, Katsuki, susurra le dragon en retour. Jusqu'à la fin des temps... je te promets... que je t'aimerais...

À ces mots, les Marques dans le cou d'Eijiro scintillèrent de tout leur éclat, mais ni l'un ni l'autre n'y prêtaient d'importance. Après, il n'y avait rien de plus à dire, plus rien à espérer, ils savaient ce qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre et dans la mort ils seraient unis.

Kirishima ferma doucement les yeux, les lèvres tendues. Dans un dernier sursaut de lucidité, Katsuki exécuta la requête de l'homme qu'il avait aimé plus que tout.



Un ultime baiser, si tendre qu'il en était douloureux.



Juste avant qu'ils ne rendent ensemble leur dernier souffle.




Les autres, qui avaient suivi toute la scène en silence, regardèrent avec émotion et tristesse le corps de Katsuki s'étaler doucement contre celui d'Eijiro, maintenant que la vie les avait quitté tous les deux conformément au prix des Marques qui, curieusement, continuaient de chatoyer.

-Il faut qu'on les ramène, déclara Mina après un silence, la voix entrecoupée de quelques sanglots. On peut pas laisser leurs corps pourrir ici.

-Entièrement d'accord, approuva Denki en s'essuyant les yeux. Ils méritent un enterrement digne d'eux.

Izuku et même Shoto acquiescèrent. Hanta et Kyoka se dirigèrent vers les dépouilles encore chaudes avec l'intention de les soulever, quand tout à coup quelque chose d'étrange se produisit.



Les Marques du Dragon brillèrent de plus en plus, auréolant les cadavres des deux amants d'une lumière écarlate. Dans un flash de lumière éblouissante, leurs corps furent réduits en poussière emportée par un léger souffle de vent.


Personne ne put jamais expliquer ce qui s'était passé à ce moment précis, mais une chose était sûre.




Jamais une victoire n'avait été aussi amère.





"Non... Ce n'est pas comme ça que notre histoire aurait dû se terminer..."





(OK. S'il vous plait, avant de hurler "Comment as-tu osé nous faire de faux espoirs dans le chapitre 7 ? ON VA TE TUER ET TE BANNIR DU FANDOM ET DE TA PROPRE SECTE DU BAKUSHIMA !!!!!!", sachez que c'est bien le dernier chapitre, mais que ce n'est pas la fin. Oui : dans un livre, quand il y a un prologue, généralement il y a un épilogue, et c'est le cas dans ce bouquin ! Alors prenez votre mal en patience et évitez de m'assassiner dans les commentaires ou en MP, le temps que je l'écrive...

Restez Ultra-Cool, mes petits Evoli ! 💔)

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top