chapitre 9 nuit de pleine lune


Remus était nerveux, la lune serait pleine, ce soir là,  et il lui fallait trouver un endroit sûr, pour y passer la nuit. Il avait pensé à la cabane hurlante, mais elle serait certainement occupée par son double.
Il ne restait plus que la forêt, aussi, quelques heures avant la tombée de la nuit, Sirius, James et Lupin, empruntèrent un passage secret, et entrèrent dans le couvert des arbres.
Ils avaient remis leur plan de capture à plus tard,  Peter devrait attendre.

Lily était seule, dans l'appartement du château. Elle apprécia le calme, qui à présent y régnait. Elle avait beau adorer son mari et ses amis, elle devait reconnaître que leur présence n'était pas toujours de tout repos.
Au sein de l'ordre, les missions, aussi dangereuses qu'elles soient, ne permettaient pas de les réunir en permanence, aussi, parvenait elle a trouver un peu de calme, mais depuis le début de cette aventure, ils ne s'étaient pas quittés, et elle se sentait épuisée. Elle était inquiète, pour Remus, mais James et Sirius, veillaient sur lui, et elle savait qu'ils s'assureraient que tout se passe bien.

James avançait avec la grâce d'un cerf, la tête dressée, les oreilles et le mufle aux aguets. Sirius, comme à son habitude, gambadait autour de Remus, sans se soucier du bruit qu'il faisait. Lorsqu'ils se furent suffisamment éloignés l'école, ils attendaient la transformation de leur ami. Si autrefois, elle était longue,  à présent, elle était plus rapide, bien que toujours aussi douloureuse.
Dès les premiers prémices, Sirius s'était immobilisé, les sens en éveil.
James en fit autant.
Remus se plia en deux, sous la douleur. Il se laissa tomber par terre, se ramassa sur lui même, en position foetale, Son corps semblait se disloquer, tandis que ses membres s'allongeaient démesurément, il grognait, haletait, reprenant son souffle, chaque fois que la souffrance lui laissait un peu de répit. Peu à peu, son esprit s'embrumait, il perdait son identité, son humanité. Son visage s'allongea,  ses oreilles se dressèrent. Il se couvrit de poils hirsutes. Il se mit à quatre pattes, il n'avait plus rien d'humain. Il leva la tête, ses yeux avaient pris la couleur ambrée des grands fauves, il se tourna vers la lune, ronde et pleine, et poussa un long hurlement.
Il se dressa sur ses deux pattes, et huma l'air, à la recherche d'une proie.
Sirius jappa, et le loup se tourna vivement vers lui. Ils grognèrent, puis se reniflèrent. Ne reconnaissant pas un ennemi ou une proie, il se détourna, et fit face à James.
Puis, ils s'enfoncèrent au coeur de la forêt, les animagi le guidait, l'empêchait de se tourner vers l'école.
De nouveaux hurlements provenant de la cabane hurlante, ne leur facilitait pas la tâche, le Remus de cette époque était seul, et la présence d'un autre loup devait le rendre fou.

Ils venaient d'arriver à l'orée d'une clairière lorsque Remus s'arrêta net. Le museau dressé, il humait l'air, scrutant l'obscurité. Surpris, et inquièts, James et Sirius l'imitèrent aussitôt.
Il apparut soudain, de l'autre côté de la clairière, sa fourrure noire se détachant  nettement, sous la clarté irreelle de la lune, un grand chien noir, si semblable à Sirius.
Le chien et le cerf se lancèrent un regard surpris. Le loup se rua vers le nouveau venu. Le chien sembla hésiter, puis, il fit demi tour et regagna le couvert des arbres.
Sirius et James rejoignirent le loup, et se lancèrent à sa poursuite.

Sans doute l'auraient-ils rattrapé, si un second loup garou, venu de nulle part, ne leur avait pas brusquement coupé la route. Les deux loups, enfin réunis se reniflèrent un long moment, puis le second loup s'intéressa aux deux animaux, ils se lancèrent alors à la poursuite du chien, qui en avait profité pour disparaître.

Ils ne le retrouvèrent pas, et les animagi parvinrent à guider les deux loups jusqu'à la cabane hurlante.

C'est là, que le jour les surpris.
Le Remus du passé fut le premier à se réveiller. Il émergea de l'inconscience, le cerveau embrumé, le corps perclus de douleurs.
Son regard hagard fit le tour de la pièce. Il reconnut l'endroit, puis il vit les corps endormis de ses amis et son double.
Peu à peu, les souvenirs de la nuit lui revinrent.
Le second loup garou revint à lui, à son tour. Remus reconnut le même regard perdu et angoissé, il l'observa pendant qu'il reprenait pied, petit à petit dans la réalité.
Ils se regardèrent, et dans les yeux du Remus actuel, il put y lire de l'incertitude, puis de l'incrédulité, et de la méfiance.

Il se releva et le fixa.
- Qui êtes vous ? Demanda t'il.
- Ce n'est pas évident ? Répondit Remus. Je suis toi, en plus jeune.
- Mais, je, c'est impossible.
Sirius soupira.
- Je sais. Ça a l'air dingue, mais tu connais James, il a un don pour nous fourrer dans le pétrin.
- James ? Remus équarquilla les yeux.
- Oui, James.
Il lui indiqua les deux jeunes gens qui dormaient encore, épuisés par leur longue nuit.
- C'est pas possible. Je délire. James ? Mais, il est...
- Mort, oui, on le sait.
- Non, non, non, non, qu'est ce qui m'arrive, je suis en plein délire, c'est cette potion, Rogue s'est trompé, ou il l'a fait exprès.
Agacé, épuisé, Remus le prit par les épaules, et le secoua.
- Hé, non, ce n'est pas la potion, tu ne rêves pas, tu ne délires pas non plus.

Il lui expliqua comment James, Sirius, Lily et lui même avaient fait un bond dans le futur. Il lui parla de leur rencontre avec Sirius, et lui parla de Peter.
- Alors Peter serait vivant ? Et c'est lui qui aurait trahi James et Lily ?
- Oui, il a fait croire à sa mort, et à vécu dans la peau d'un rat jusqu'à aujourd'hui.
- J'étais sûr que Sirius ne pouvait pas les avoir vendu à Voldemort.
- Ouais, dommage que tu sois le seul à l'avoir cru, lunard.
Ils se retournèrent brusquement.
Sirius venait d'émerger du sommeil, et assis à même le sol poussiereux de la cabane, il les toisait, goguenard.

Remus se jeta sur lui.
- Alors c'est vrai ? Tu es innocent. Et le chien, je veux dire l'autre chien ?
- C'est mon double, le Sirius de ton époque,
- Vous pourriez pas faire moins de bruit ? Demanda James, qui émergeait à son tour.
Remus se jeta dans ses bras, les larmes aux yeux.
- James ! Jamais je n'aurais cru avoir la chance de te revoir un jour.
- Ouais, moi aussi je suis content de te voir, Lunard. Mais vas y doucement, la nuit à été longue.
- Oh, oui pardon. Et maintenant ?
- Maintenant, on va tous rentrer et prendre une bonne douche. Lily va s'inquiéter, si on tarde trop.
- Lily, murmura Remus, je n'arrive pas à croire que je vais la revoir.
- Oui, répondit le second Remus, mais ce sera pour plus tard, tu n'as pas de cours à donner ?
- Si, mais je ne crois pas être en mesure de les donner, je crois que je vais prendre une douche, et m'écrouler jusqu'à demain.
- Bonne idée, je te suis. Murmura Sirius.
- Idem, renchérit James.
Ils gagnèrent le château et se séparèrent devant l'entrée du passage secret.

Lily arpentait le salon, inquiète, ils auraient dû être là, depuis longtemps.
Il leur était sûrement arrivé quelque chose. Et dire qu'elle était coincée là,  toute seule, impuissante, ca la rendait folle.

Puis, la porte s'ouvrit, et ils apparurent enfin.
Lily se jeta dans les bras de James.
- enfin, vous voilà, j'étais folle d'inquiétude. Que s'est il passé ?
- Trop long à expliquer. Marmonna Sirius en s'écroulant sur le divan.
- désolée, Lily, mais là, j'en peux plus, je vais me coucher. Annonça Remus.
- Mais ?
- Je promets de tout te raconter, dès que j'aurais dormi un peu. Lui assura James.
Il entra dans la chambre, et s'effondra sur le lit.
Frustrée, mais rassurée, Lily s'allongea près de lui.

Il était vivant, il allait bien, c'était tout ce qui importait. Le reste attendrait.

James émergea quelques heures plus tard.
Il rejoignit sa femme dans le salon, elle discutait avec Remus. Celui ci portait les stigmates de sa longue nuit de lycantrope, mais il lui raconta par le menu ce qui s'était passé, la veille au soir.
- Alors, il rode toujours dans la forêt. Conclut Lily.
- Oui, et j'ignore si c'est une bonne chose ou non.
- Mais, vous n'avez pas vu de détraqueur ? Demanda t'elle, surprise.
James et Remus se regardèrent.
- Non, tu as raison, on en a pas vu un seul.
- C'est bizarre, non ? Quand on a traversé la forêt, on en a croisé au moins six. Insista Lily.
- Pfff, tout est bizarre, depuis qu'on est là. Soupira James.
A ce moment là, Sirius sortit de sa chambre

- Qu'est ce qui est bizarre ? Demanda t'il d'une voix éraillée par la fatigue.
- Toi, évidement. Pouffa James.
Sirius lui lança un coussin, posé sur un fauteuil.
James l'attrape au vol et le lui jeta au visage. Sirius l'évite, et s'ensuivit une bataille de coussin, qui se termina avec la destruction des coussins.
Lily soupira.
- Vous n'êtes que des sales gosses, insupportables. Gronda Lily.
Mais elle ne put s'empêcher de rire, devant leur cheveux couverts de plumes, et leurs yeux rieurs.

Ils avaient loupé le petit déjeuner, mais firent honneur au déjeuner.
- Dire qu'hier, c'était Halloween. Soupira James. Vous vous souvenez, tous les ans, on préparait des surprises, pour halloween.
Sirius lui tapa sur l'épaule.
- Oui, c'était le bon temps, celui des farces, et des maraudeurs, on ne pensait qu'à s'amuser, la vie était tellement facile. Répondit il.
- Il faut que je bouge. Lança James. J'en peux plus d'être coincé ici.
- Ta sortie de cette nuit ne t'a pas suffit ? Ironisa Lily.
- Il faut croire que non.
- Je suis d'accord avec toi. Renchérit Sirius. C'est le moment de tester le polynectar de Rogue.
- Quoi, en plein jour ? S'inquiéta Remus.
- Pourquoi pas ? Demanda James.
- Bein, vu le temps qu'il fait, le château va grouiller de monde. S'inquiéta Lily.
- Raison de plus pour y aller, personne ne nous remarquera. Fit remarquer Sirius.
- Il vous faut les cheveux d'une autre personne. Leur rappela Lily.
- Je sais, reconnu James, ce devrait pas être trop difficile.

Ils s'engagèrent dans un passage secret, et debouchèrent dans le hall. James, vêtu d'une robe de sorcier, qu'il avait emprunté à la blanchisserie, se fondit dans la foule, qui allait et venait.
Il ne tarda pas à repérer sa cible. Un jeune sorcier, du nom de Dean Thomas. Il le choisit, car il discutait avec Harry et Ron.
Il attendit que ceux ci s'éloignent, et s'approcha du garçon. Il le bouscula, lui arracha une poignée de cheveux qui le fit crier.
- Aie ! Ça va pas ?
Mais James se perdit dans la foule, avant que le sorcier puisse l'identifier, il s'engouffra dans le passage, et rejoignit Sirius.
Un fois de retour à l'appartement, ils mélangèrent les cheveux à la potion de chacun d'eux et l'avalèrent.
Ils grimacèrent, devant le goût infecte du breuvage.
Ils éclatèrent de rire, devant leurs nouveaux aspects.
- Embrasse moi Lily. Demanda James, à sa femme, hilare.
- Non, j'aurais l'impression d'embrasser un gamin.
- Elle a raison, répliqua Remus, entre deux fou rire, c'est même puni par la loi.
- Bon, soupira t'il, je n'ai plus qu'à me résigner.
- Oui, et à vous dépêcher, le sort ne durera pas éternellement.
- Elle a raison James. Il faut y aller.
Ils enfilèrent les robes de sorcier, et quittèrent l'appartement.

Ils montèrent dans la tour des gryffondor et s'arrêterent, stupéfait devant le chevalier au catalan.
- Pourquoi c'est pas la grosse dame ? Demanda James, surpris.
- Ola, marauds, le mot de passe, ou souffrez ma colère.
Les deux sorciers éclatèrent de rire.
- Quoi ? Mais d'où il sort, celui là ? Demanda Sirius
- Aucune idée. Répondit James.
- Heu, que risque t'on, au juste ? S'enquit Sirius, qui tentait de reprendre son sérieux.
- Essayez de forcer le passage, et vous verrez.
A ce moment, un groupe de garçon, s'approchèrent.
- Alors Neville, tu as encore oublié le mot de passe ?
James haussa les épaules, sans répondre.
- Fortuna major. Dit l'un des garçons.
Le chevalier s'inclina, et le trou,  menant à la salle commune apparut.
James et Sirius s'y engoufrèrent, à la suite des autres jeunes sorciers.
Ils repérèrent tout de suite Harry, Ron et Hermione, occupés à faire leurs devoirs.
Ils les rejoignirent.
- Salut Harry.
- Salut Dean, Neville.
- Heu, en fait, je suis James, ton père, et lui c'est Sirius.
Ron se releva d'un bond, mais Sirius posa la main sur son épaule.
- Reste assis, mon garçon, il ne faudrait pas attirer l'attention.
Ron déglutit, et se rassit.
- Mais qu'est ce que vous faites là ? Et comment avez vous fait ? Demanda Hermione.
- Pour faire court, répondit James, on a rendu visite à la réserve de Rogue, et...
- Et vous lui avez pris du polynectar, j'ai compris, coupa Harry, mais pourquoi ?
- Parce qu'il nous faut ton rat, Ron.
Le jeune sorcier blèmit.
- Mon rat ? Mais pourquoi ? Qu'est ce que vous lui voulez ? Il est malade, il faut pas lui faire peur.
James posa ses mains sur les épaules du garçon.
- Écoute Ron, ton rat n'a rien à craindre, si c'est juste un rat.
- Comment ça, si c'est juste un rat ? Demanda Ron, au bord de l'évanouissement.
Ils n'eurent pas le temps de répondre.
Deux garçons, plus âgés, tous deux roux,  interpelèrent Harry. Ils se ressemblaient comme deux gouttes d'eau, et James les identifia aussitôt, les jumeaux Weasley
- Hé, Harry, il paraît que Black se planque toujours dans le château, qu'est ce que tu en penses ?
- C'est impossible, répliqua Harry.
- Les professeurs ont fouillé tout le château. Reprit Hermione.
- Oui, mais Black connaît le château par coeur, il y a été élève, répliqua Georges, il connaît sûrement des endroits où se planquer.
- Ouais, reprit Fred, comme la salle sur demande.
James et Sirius se lancèrent un regard surpris.
- C'est facile de vérifier, si la salle ne se découvre pas, c'est qu'elle est occupée.
- Ça ne prouve pas que c'est Black qui l'occupe.
- Non, mais on pourrait monter la garde devant la salle, il faudra bien qu'il sorte à un moment où un autre.
- Bonne idée, s'écria Hermione, comme ça, Black pourra tuer Harry, sans même avoir à le chercher.
- Ah, oui, on n'y avait pas pensé. Reprit Fred
- Vous en avez parlé aux professeurs ? Reprit Hermione.
- Non, pas tant qu'on sera pas sûr.
- Bein, qu'est ce que vous faites là, alors, vous devriez monter la garde. Dit Hermione.
- On va y réfléchir, tu viens Fréd.
Ils s'éloignèrent, et James se tourna vers son fils.
- Qu'est ce qui vous fait croire que Sirius pourrait être au château ?
Les trois enfants se lancèrent un regard gêné et interrogateur.
- Il était là, hier soir. Annonça Hermione, et elle leur raconta comment la grosse dame avait été sauvagement attaquée par Sirius Black, la nuit précédente.
- Il devait s'impatienter. Fit remarquer James.
- En tout cas, il n'a pas pu entrer. Assura Harry.
-  heureusement. Rencherit Hermione.
- Ton rat était avec toi ? Demanda James.
- Non, il était dans mon lit. Pourquoi ? Il en a aussi après lui ?
- Va chercher ton rat. Ordonna Sirius, d'un ton calme.
- Non ! Refusa Ron, d'une voix mal assurée.
- Fais ce que je te dis. Insista Sirius, fermement.
- Fais ce qu'il te dit. Renchérit James.
- Mais...Je ne veux pas qu'on lui fasse du mal.
- Fais le, ou c'est moi qui vais le chercher. Gronda sourdement Sirius, d'un ton menaçant.
Ron se leva, les jambes tremblantes.
Mais il n'eut pas le temps de se rendre dans le dortoir, le vrai Dean Thomas entra dans la salle commune.
- Flûte ! S'écria James. Il faut filer. Mais on reviendra, et je compte sur toi pour nous faciliter la tâche, et ne t'en fait pas, on ne fera aucun mal à ton rat.
Ils se faufilèrent discrètement hors de la salle, et regagnèrent l'appartement.
Sirius était furieux.
- Tout ça pour rien ! Ce fichu gosse, s'il nous avait filé son rat sans faire d'histoire.
- Ce n'est que partie remise, on y retournera, et puis, on a le mot de passe, on n'a pas tout perdu, tempéra James.
- Oui, tu as raison, on ira dans la matinée, pendant qu'ils seront en cours. Il ne pourra pas nous échapper.










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