8 - Advienne que Pourra -
Chapitre 8 : Advienne Que Pourra
Ce soir là, lorsque les élèves qui venaient potentiellement d'intégrer l'Ordre reprirent la direction du château après l'après midi éprouvante qu'ils avaient passé, on pouvait presque sentir la tension et les doutes émaner de chacun de leurs pas. Lily essayait d'analyser discrètement l'état d'esprit de chacun pour comprendre un peu mieux ce qu'elle même ressentait.
Devant elle, l'adolescente pouvait voir Emily et le garçon de Poufsouffle, qui elle l'avait appris se nommait Matteo Finningan, faire gentiment connaissance. Emily paraissait bien plus détendue qu'elle ne l'était lorsque elle avait du affronter l'Epouvantard et avait retrouvé le sourire lumineux qui la caractérisait. On voyait sur son visage qu'elle était confiante d'avoir intégré l'Ordre, bien qu'angoissée ce qui était normale.
Encore devant Emily, Maïlys marchait silencieusement aux côtés de Peter. Les deux ne s'adressaient pas un seul mot et ne se regardaient pas non plus, se contentant de fixer le vide devant eux. Lily ne connaissait que très peu Peter et n'avait du lui parler qu'une ou deux fois tout au plus. C'était même celui des Maraudeurs qu'elle connaissait le moins et dont elle entendait le moins parler, pourtant il lui paraissait assez gentil ( excepté quand il rigolait stupidement aux idioties de James Potter ). Il avançait sur le chemin un air clairement inquiet et préoccupé sur le visage et ne cessait de jeter des coups d'œil sur James juste devant lui.
Maïlys en revanche semblait imperturbable et avançait le regard vide en se tenant très droite. Lily aurait été une personne extérieur, elle n'aurait rien pu distinguer sur le visage de la jeune fille mais étant l'une de ses meilleures amies, elle comprit tout de suite que la sorcière était bouleversée et qu'elle ne se remettait pas de la vision des cadavres. Son esprit était resté bloqué sur ça, même bien après le passage de l'Epouvantard, et elle n'était toujours pas passé à autre chose, Lily pouvait très bien le voir.
Encore devant eux se trouvait deux autres Maraudeurs : James Potter et Remus Lupin. Ils étaient en grande conversations et si le premier paraissait assez détendu et confiant sur la suite des évènements, tout comme il avait paru posé en affrontant l'Epouvantard, Remus en revanche avait visiblement un ton agité même si ses yeux exprimaient la détermination. Il semblait parler d'une de ses inquiétudes, sûrement concernant l'Ordre, à James qui bien évidemment lui renvoyait des réponses posées et positives au vu de son air souriant et confiant. Lily se demanda vaguement si il était capable de prendre quelque chose au sérieux ne serait ce qu'une fois dans sa vie puis refoula cette pensée au fond de son esprit en se disant que si elle commençait à essayer de comprendre le fonctionnement de Potter, elle n'en avait pas fini.
Derrière l'adolescente, fermant la marche, se trouvaient Sirius Black et Dorcas Meadowes. Elle pouvait entendre d'ici la jeune fille répondre d'une voix dégoulinante de sarcasme à toutes les réflexions du jeune homme qui lui ne ratait jamais une occasion de lui lancer des piques. Trop occupés par leur joutes verbales, les deux sorciers avaient l'air d'avoir complètement oubliés l'Ordre et elle ne les connaissaient pas assez bien ni l'un ni l'autre pour savoir si c'était vrai ou non.
Enfin, à ses côtés, se trouvait Alice qui marchait d'un pas étrangement guilleret pour une fille qui venait de se lancer potentiellement dans une guerre. Mais Lily se doutait qu'elle n'avait plus peur parce que sa décision avait déjà été prise depuis qu'elle s'était retrouvée dans le bureau de Dumbledore. Son amie lui avait raconté qu'à ce moment là, elle s'était effondrée en larme complètement paniquée ce qui expliquait pourquoi elle paraissait aujourd'hui si confiante : elle avait déjà battue une partie de ses doutes.
Lily avait terminé son observation et le château se profilait devant eux. Pourtant, elle n'avait toujours pas située où elle même en était exactement par rapport à tout ça. Une multitude d'informations se bousculaient en elle et elle était au prise avec des tas de sentiments divers et contradictoires. Elle savait qu'elle voulait se battre, faire quelque chose pour faire pencher la balance. Elle savait qu'elle le voulait mais ne savait pas si elle était prête à renoncer à sa possible carrière au Ministère, à la vie heureuse et bien rangée qu'elle aurait pu et aurait voulu avoir. Elle avait acceptée d'intégrer l'Ordre aujourd'hui parce qu'il lui paraissait impensable de ne pas le faire. Mais elle ne savait pas si cet engagement tiendrait après la fin de sa scolarité à Poudlard et une partie d'elle avait honte de cette part de lâcheté qu'elle sentait en elle. L'autre partie lui assurait que c'était normal, qu'elle était courageuse mais qu'il était humain d'avoir peur.
- Lily ?
Elle tourna lentement la tête vers Alice et esquissa un demi sourire à son amie.
- Ça va ? Interrogea cette dernière avec une pointe d'inquiétude dans la voix.
Lily eu d'abord une petite moue d'incompréhension puis comprit ce que son amie voulait dire et répondit :
- Ça va... Je suis juste un peu perdue. Comme toi quand tu es sortie de chez Dumbledore l'autre jour.
Elle marqua un temps d'arrêt puis reprit sur le ton de la plaisanterie :
- Sauf que moi, je n'ai pas un Franck Londubat prêt à me réconforter dans cette situation.
Les joues d'Alice virèrent aussitôt rose. Lily n'était pas dupe : elle avait bien remarquée que son amie rougissait et balbutiait dès que le nom de Franck était prononcé. Elle disait que c'était seulement un bon camarade mais Lily pouvait parier qu'il deviendrait bien plus très bientôt. Cependant, Alise se ressaisit très vite car elle lança :
- Ne te moques pas de moi Lil's, toi tu as le chevalier servant Potter qui ne demande qu'à ce que tu l'appelles pour venir régler tout tes problèmes. Si bien évidemment tu acceptes en amont de ne pas lui en coller une.
Il y eut quelques secondes de silence où les deux adolescentes se regardèrent puis elles éclatèrent de rire amusées. Au milieu de ces rires, Alice glissa sa main dans celle de Lily, faisant au passage grimacer cette dernière qui pouvait sentir qu'Alice avait encore rongé ses ongles, puis chuchota :
- Et même si tu n'as pas de Franck ou de Potter... tu m'as moi. Quoi qu'il arrive.
Et Lily comprit très bien que la dernière phrase ne voulait pas seulement parler de ce qu'il adviendrait pendant sa scolarité à Poudlard, aussi resserra t-elle en retour ses doigts sur ceux de la jeune fille. Puis elle répéta dans un souffle presque inaudible :
- Quoi qu'il arrive...
*****
James ouvrit à la volée la porte de leur dortoir et se précipita vers son lit sur lequel il se laissa tomber en soufflant :
- Quelle journée !
Remus qui était rentré à sa suite et qui lui entreprenait de défaire soigneusement les lacets des Doc Martens qu'il avait emprunté à Sirius lança :
- Je ne te le fais pas dire.
En revenant de Pré au Lard ils étaient tous tellement en retard qu'ils avaient bien failli ne pas passer le portail de Rusard, qui dans un absurde élan de charité comme il n'en avait presque jamais avait finalement abandonné ses menaces de punitions pour consentir à les laisser passer. Les Maraudeurs avaient ensuite été manger, non loin de Lily et ses amies suite aux insistances de James qui arguait qu'une journée passée sans gifles de la jeune fille alors qu'ils avaient été toute l'après midi dans la même pièce relevait de l'exploit et qu'il était forcément en bon chemin avec elle. Remus avait vu l'air fatigué dans les yeux de Lily et lui avait conseillé de la laisser tranquille mais comme à son habitude, James n'en avait fait qu'à sa tête. Résultat, Lily sûrement trop ébranlée par la journée pour protester avec sa vigueur habituelle avait quittée la table sans presque rien avaler et les trois garçons avaient passé le reste du repas à rassurer James qui culpabilisait d'avoir indirectement privé la jeune fille de repas.
Remus s'installa confortablement sur son lit sans prêter attention plus que nécessaire à la discussion de Sirius et Peter dans laquelle James venait de s'incruster. Un mot cependant attira son attention lorsqu'il entendit Peter dire :
- ... que l'épouvantard était une lune.
Il regarda ses amis et demanda :
- De quoi vous parlez ?
- De toi ! Répondit James. Enfin de ton Epouvantard. On était en train de se demander si tu pouvais te transformer en loup garou avec une pleine lune artificielle comme celle représentée par l'Epouvantard.
Le lycanthrope devait admettre que c'était une bonne question dont il ne connaissait pas la réponse. Et si la réponse était oui, cela voulait dire qu'il aurait pu se transformer en loup garou devant tout les autres élèves présents si il avait été paralysé par son Epouvantard.
- Je ne pense pas que ce soit possible de toutes façons. Fit valoir Sirius en haussant les épaules. Enfin pour se transformer en loup garou, il faut certaines conditions scientifiques avec la pleine lune je crois... Ce n'est pas juste en imitant une lune que les loups garou apparaissent.
James semblait d'accord avec lui, mais Peter paraissait moins convaincu. Remus haussa à son tour les épaules et lança :
- Je n'en sais rien. Mais je ne pense pas que ce soit possible non plus, Dumbledore ne m'aurait jamais fait prendre ce risque en me faisant affronter un Epouvantard.
Les autres lui concédèrent ce point puis James se tourna vers Peter et s'exclama :
- En fait, en parlant d'Epouvantard, tu t'en ai très bien tiré Peter bravo !
Remus esquissa un sourire : James était passé maître dans l'art de remonter par de petites phrases anodines l'estime de soi de ses amis et à voir les joues rougissantes de Peter, c'était toujours aussi efficace malgré les années qui passaient. Lui même en avait fait les frais de nombreuses fois, particulièrement lorsque ses amis avaient découverts sa lycanthropie et que James lui avait répété par de grands et beaux discours ou par des petites phrases simples que non il n'était pas un monstre. A chaque fois, son intervention suffisait à rassurer l'adolescent pour un certain temps, jusqu'à ce que ses doutes ne le reprennent.
- Ouais enfin, vous vous en êtes tous mieux sortis que moi. Marmonna quand même leur ami.
Remus leva les yeux au ciel et expliqua :
- En même temps c'est plutôt normal... Ces deux abrutis ont déjà, et ne leur demande pas comment, trouvé le moyen d'affronter sans encadrement un épouvantard alors ils savaient à quoi s'attendre. Et moi, je savais également ce qui allait apparaître, c'était la seule possibilité. Alors qu'en ce qui te concerne, tu as été totalement pris au dépourvu, mais tu t'en ais tout de même vraiment bien sorti.
- C'est qui que tu traites d'abruti ? Protesta vigoureusement James en bondissant de son lit.
- Et puis on était encadré par l'un des lointains cousins de James... Fit valoir Sirius.
- Un cousin qui selon les rumeurs deale aussi de la drogue. Je n'appellerai pas ça un encadrement. Siffla Remus.
James prit un air angélique et lança :
- Tu devrais pourtant savoir Mumus qu'il ne faut jamais se fier aux rumeurs.
- Sauf à celle qui dit que tu t'es pris plus de trente gifles par Lily. Répliqua le loup garou un sourire narquois aux lèvres.
Malheureusement, contrairement à son attente, le sourire de James disparut et il se laissa de nouveau tomber sur le lit tout en sifflant maussade :
- J'aurais du t'écouter... A cause de moi, elle n'a même pas pris de dîner.
Remus leva les yeux au ciel : voilà qu'il était reparti dans son mélodrame sur le dîner de Lily. Et le jeune homme n'avait que moyennement envie de passer de nouveau une demie heure à lui dire que non Lily n'allait ni mourir ni sombrer dans l'anorexie à cause d'un dîner sauté. Fort heureusement pour lui, Sirius prit le relais en soufflant avec exaspération :
- Par Merlin James ce n'est pas comme si tu lui avais planté toi même un couteau dans le cœur. Est ce que tu as l'impression une seconde qu'une fille comme Lily va être traumatisé pour un seul dîner Et de toutes façons, c'est impossible techniquement de te détester plus qu'elle ne le fait déjà, alors tu arrêtes de t'apitoyer sur ton sort et tu réfléchis avec moi sur pourquoi Matteo Finningan aurait peur du calamar géant.
Remus eut un léger sourire : c'était Sirius tout craché. Son ami était très assez direct de façon général et parfois ça marchait très bien, d'autres fois ça échouait lamentablement. Le plus souvent avec James, c'était une technique qui fonctionnait très bien, déjà parce que c'était Sirius qui parlait, et ensuite parce qu'il comprenait la plupart du temps mieux les approches directes que celles emplies de sous entendues. Seulement cette fois, ça ne fonctionna pas car à la mention de l'Epouvantard, les yeux de James s'écarquillèrent et il s'exclama :
- Oh la la imaginez que je sois l'Epouvantard de Lily... Je veux dire, c'était un garçon brun et plus grand qu'elle...
- Comme il y en a des milliers dans le monde Cornedrue, arrête deux secondes ta paranoïa. Elle ne t'aimes pas mais il est clair qu'elle n'a pas peur de toi, sinon tu n'aurais pas pratiquement sa main tatouée sur ta joue à chaque fois que tu lui parles.
Remus rajouta :
- Je suis d'accord avec Sirius c'est évident que ce n'est pas toi. Maintenant la question c'est qui est ce ?
La question fit ressortir aussitôt James de sa culpabilité car il répondit en grimaçant :
- Je n'en ai pas la moindre idée mais ce type n'a pas intérêt à se retrouver devant moi si il ne veut pas se prendre mon poing dans la figure.
- Bof. Fit remarquer Peter en haussant les épaules. Ce ne sera pas le premier que tu frapperas...
- Mais ce sera le premier qui souffrira vraiment vu comment il a eu l'air de terrifier ma Lily.
Remus leva les yeux au ciel, se retenant encore une fois de lui faire remarquer qu'il allait falloir qu'il intègre que Lily n'était pas sa propriété. Visiblement Sirius était d'accord avec lui car il siffla :
- Ta Lily sait se défendre James, pas besoin de jouer aux chevalier servant.
- Elle détesterait ça en plus. Fit distraitement remarquer Peter.
Au plus grand damne de Remus, James passa une fois de plus sa main dans ses cheveux déjà ébouriffés avec un sourire gêné mais qui approuvait silencieusement ce que disait ses amis. Encore une fois Remus ne put s'empêcher de se sentir frappé de constater à quel point il était simple de voir en James : son ami était un peu comme un livre ouvert et si il y avait une chose qu'il ne savait pas faire, c'était dissimulé ses émotions.
- Bon de toutes façons, ce n'est pas comme si dans l'immédiat on pouvait faire grand chose. Lança le lycanthrope. On ne sait même pas qui est ce garçon...
- Il faudra lui demander... Proposa James.
- Mais bien sûr ! Et elle t'expliquera sûrement toute l'histoire en pleurant et te demandera de la réconforter avec un câlin ? Ironisa Sirius. Enfin James vous n'êtes même pas amis, pourquoi veux tu qu'elle te réponde ?
- Parce qu'on est dans la même maison... tenta James.
Remus rétorqua :
- Tu devrais essayer tu as raison. Ce n'est pas comme si elle te considère comme le type qui lui a fait perdre son meilleur ami et au passage comme un garçon arrogant stupide et " à vomir " pour reprendre ses mots.
Le loup garou s'arrêta net en voyant la mine blessée qu'arbora James presque immédiatement. Son ami n'avait toujours pas oublié la scène au bord du lac de la fin de l'année dernière où Lily avait réussie à vraiment l'atteindre avec ces mots. Certes, Remus admettait que James l'avait cherché en s'en prenant à Severus comme il l'avait fait, mais toujours était il que le soir même, James s'était effondré. Il avait remis en question la totalité de sa vie, son éducation, ses choix, il avait tout tenté de changer en lui. Heureusement, les vacances d'été qui ont suivis ont finis par faire prendre conscience qu'il n'était pas question de devenir quelqu'un d'autre pour Lily et il avait tout bonnement pris la décision de l'oublier. Bien sûr, Remus savait que ça ne fonctionnerait pas comme ça, et en effet, à peine retourné à Poudlard que James taquinait de nouveau Lily. En revanche, Remus avait pu remarquer un léger changement de comportement vis à vis de Rogue qu'il détestait toujours mais qu'il provoquait un peu moins et qu'il humiliait également un peu moins.
Le lycanthrope avait toujours fermé les yeux, sans vraiment savoir pourquoi sur les abus de ses meilleurs amis, lui qui pourtant ayant été victime de harcèlement à la petite école s'était juré de lutter contre ça au collège. Peut être parce que la plupart du temps ce n'était pas bien méchant, c'était quelques petites moqueries et quelques rires. Mais avec Severus Rogue, tout le monde savait que ça allait bien plus loin qu'une simple rivalité de maison : tout le monde le savait et personne ne faisait rien pour faire changer cela. James avait eu l'air de décider dès le premier jour qu'il haïrait foncièrement Rogue et rien n'avait pu lui faire changer d'avis après, leur amour partagé pour Lily n'ayant pas aidé. Rogue n'était pas un sain : c'était un Serpentard trop axé vers la magie noire pour son propre bien qui aspirait sans aucun doute à devenir Mangemort. Mais ce n'était pour l'instant qu'un élève que James prenait un plaisir malsain à insulter et humilier dès qu'il le croisait. C'était du harcèlement, même si James étant James, il ne s'en rendait pas compte. Remus le laissait presque toujours faire et regrettait presque toujours dans les instants qui suivaient, mais ses amis étaient bien trop importants pour lui pour qu'il ne se risque à les perdre en s'opposant à eux, même si il savait bien que c'était ridicule et qu'il ne les perdraient pas pour si peu.
Toujours était il que les mots de Lily Evans ce jour là au bord du lac, avaient profondément blessé leur ami, et cette blessure ne s'était toujours pas complètement refermé. Le pire, du point de vue de Remus, étant qu'il y avait tout de même des choses vraies dans le discours de la rousse, même si certaines étaient injustes, et que James semblait en avoir pris conscience.
- Je suis désolé James. S'excusa t-il. Je ne voulais pas dire ça...
Son ami secoua la tête et répondit avec un léger sourire, quoiqu'un peu triste :
- Ne t'inquiète pas je sais. Et puis il serait temps que j'arrête de réagir comme ça dès qu'on parle de ce qu'il s'est passé au bord du lac.
Il marqua une pause puis reprit d'un ton plus assuré qui lui ressemblait déjà beaucoup plus :
- De toutes façons vous avez raison, je ne découvrirai pas qui est l'Epouvantard de Lily comme ça en lui demandant. Alors je vous propose de mener l'enquête ! Qui est avec moi ?
- Moi ! S'écria bien évidemment Peter en sautillant presque.
Sirius eut un sourire mit amusé mi exaspéré et siffla en envoyant un oreiller dans la tête de son meilleur ami :
- T'es vraiment obsédé par cette nana...
Remus ironisa :
- Parce que tu ne t'en étais toujours pas rendu compte ?
- Eh ! Protesta James. Vous deux, je vous retiens !
Et il renvoya avec précision l'oreiller dans la tête de son expéditeur, à savoir Sirius qui le réceptionna au vol puis sans raison précise l'envoya en direction de Peter. Celui ci se le prit en plein visage et James s'écria immédiatement :
- Vengeance pour Peter !
Il n'en fallut pas plus au trois garçons pour lancer une bataille d'oreiller.
Remus se recula dans son lit, pas très loin de la salle de bain, et referma les rideaux pour plus de précautions ne voulant pas se prendre un oreiller perdu dans le visage. Surtout que, des cris qu'il entendait, James et Sirius commençaient à ensorceler leurs oreillers pour qu'ils ne loupent pas leurs cibles.
Le lycanthrope leva les yeux au ciel pour lui même mais eut un demi sourire : ses amis l'épuisait considérablement mais il n'imaginait même pas une seconde sa vie sans eux.
Il avait trouvé en ces trois garçons une nouvelle famille en arrivant à Poudlard et il lui arrivait parfois de ne pas croire en sa chance. Lui qui avait été persuadé de passer ses années à l'école des sorciers seul, sans se rapprocher de qui que ce soit, n'y avait d'abord pas cru quand James avait essayé de se rapprocher de lui. Il se souvenait de sa première année, pendant laquelle il avait fait la connaissance de James et Sirius, avait fini par les considérer comme de bons camarades, et les avaient presque forcés à intégrer Peter à leur petit groupe. Ils avaient onze ans à l'époque et ils n'étaient encore que des enfants, même si lui avait été obligé de grandir plus vite.
Ils avaient passé leur première année ensemble mais Remus ne les avaient pas directement considérer comme ses amis : il leur mentait tous les mois et ça ne lui avait jamais traversé l'esprit de leur dire la vérité. Il n'avait répondu à aucune des lettres de James pendant les grandes vacances, persuadés qu'il n'étaient que de bons camarades de classe tous les quatre. Lors de sa rentrée en deuxième année, James avait été furieux de ne presque pas avoir eu de nouvelles de ses "amis" durant tout l'été et leur avait fait à tous les trois des reproches pendant plusieurs minutes. Remus n'y avait pas vraiment prêté attention, contrairement à Peter qui avait paru au bord des larmes, songeant que de toutes façon, James n'y connaissait pas grand chose à l'amitié et qu'ils n'étaient certainement pas amis tous les quatre puisque Remus n'avait jamais vraiment eu d'amis.
Mais lors de leur deuxième année, tout avait basculé contre, malgré toutes les peurs de Remus, ses trois camarades avaient accepté sa lycanthropie sans sourciller, avec beaucoup de réconfort et de sourires. Il était persuadé que si il devait choisir un de ses souvenirs les plus heureux, le jour ou ses amis avaient appris et acceptés venait tout en haut de la liste. A partir de là, leur amitié avait grandi et avait pris des proportions que Remus aurait été incapable d'envisager quelques années plus tôt. C'était également en deuxième année que James avait parlé de sa cape d'invisibilité, secret qu'il partageait déjà avec Sirius, à tous le dortoir et qu'ils avaient commencés à sortir en douce la nuit. Alors certes, le lycanthrope était bien placé pour savoir à quel point ses amis n'étaient pas parfaits, à quels points leurs défauts étaient nombreux et parfois très difficiles à gérer, mais il n'imaginait plus un instant sa vie sans eux.
Ils étaient tous les quatre comme les piliers d'un grand bâtiment de pierre : si l'un d'eux disparaissait, les trois autres ne tenaient plus debout et le bâtiment s'effondrait. Lorsqu'une fois, en quatrième année, Peter avait fait un complexe d'infériorité plus puissant que d'ordinaire et ayant honte de lui ne leur avait pas adressé la parole pendant près d'une semaine, les trois autres étaient complètement perdus et ne savaient pas comment agir. Remus avait ridiculement cru à cette période que c'était la fin des Maraudeurs. La même chose s'était produite en cinquième année, après l'incident du Saule Cogneur, à ceci prêt que cet incident avait bien failli marquer la fin de l'amitié des Maraudeurs. Et le lycanthrope n'arrivait pas, du moins pas encore, à imaginer un monde où les Maraudeurs n'étaient plus amis, alors il espérait sincèrement que désormais, les disputes étaient derrière eux.
Remus ne se remettait d'ailleurs toujours pas du fait que les trois inconscients qui lui servaient d'amis s'était transformé en Animagus : pour lui. Ses amis avaient beau être exaspérants, trop énergique, inconscients, immatures et plein d'autres défauts de ce genre, le loup garou avait besoin de chacun d'eux. Et le fait qu'ils allaient tous les quatre se battre dans l'Ordre à la fin de leur scolarité lui prouvait indirectement que ce sentiment était partagés.
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