Coucou !

Oui je sais qu'il est très tard et que je n'ai déjà pas posté la semaine dernière. Mille excuses. Mais en fait, ça partait plutôt d'une bonne intention  : je voulais vous offrir un chapitre marquant et mémorable.

Parce que, comme je vous l'avais annoncé, je publie aujourd'hui le tout dernier chapitre de cette sixième année et donc de ce tome. Mais j'y reviendrais à la fin avec quelques questions pour vous et quelques précisions sur le tome 2. En tout cas,  j'espère que ce chapitre vous donnera envie de continuer à lire la fanfiction. 

Quoi qu'il en soit merci à chacun d'entre vous de m'avoir accompagné jusque là. Vraiment je n'arrive toujours pas à croire que je suis allée au bout de ce premier tome. Ça restera toujours une immense fierté pour moi, même si bien sûr cette histoire est ce qu'elle est et je n'aurais pas la prétention de dire qu'elle est parfaite. 

Bonne Lecture :)

Chapitre 52 : Pour ceux qui vivent

C'était le dernier jour de la sixième année de Lily Evans.  Dès le lendemain matin, chacun des élèves rentreraient chez eux, dispersés au quatre coins du Royaume Uni. Le fenêtre ouverte du dortoir des filles de Gryffondor laissait le doux soleil matinal imprégner la pièce, agrémenté par le chant des premiers oiseaux. L'ambiance était indéniablement estivale et apaisait singulièrement Lily.

L'adolescente était actuellement en train de finaliser sa valise.  Si la plupart des élèves préféraient le faire le dernier soir elle et ses amies avaient décidées de le faire dès maintenant, préférant profiter de la dernière soirée de leur année. De toutes façon, malgré le soleil déjà bien levé il était encore tôt et le château devait encore être calme, ce qui n'allait sûrement pas durer. l'excitation du dernier jour serait bientôt de mise. Lily retint un sourire en songeant que ce soir avait lieu le traditionnel banquet de fin d'année : elle avait hâte d'y être. 

Les cours étaient définitivement terminés pour tout le monde depuis la veille. Franck avait finalisé ses ASPIC et avait assuré à Alice qu'il était plutôt confiant quand à ses résultats. Lily en ce qui la concernait était soulagée que ce ne soit la fin et entendait bien profiter des vacances d'été pour rattraper le léger retard qu'elle avait accumulée ainsi que pour prendre de l'avance sur le programme de l'année prochaine.

Tout en glissant d'une main un carnet dont elle avait oubliée l'utilité dans sa valise, Lily se servit de son autre main pour nouer grossièrement ses cheveux en un rapide chignon. Malgré la fenêtre ouverte l'air était très doux et étant donné que toutes les adolescentes du dortoir étaient plongées dans leurs rangements respectifs, il faisait plutôt lourd dans la pièce. Une fois qu'elle eut terminée de ranger ses affaires scolaires, ce fut avec un léger pincement au cœur que Lily se tourna vers les photos qui ornaient son mur, surplombant sa tête lorsqu'elle dormait. Alice, dont le lit était le plus proche semblait en être à la même étape et les deux jeunes filles échangèrent un regard triste. 

- C'est toujours compliqué de devoir enlever nos souvenirs de l'année n'est ce pas ? Souffla la meilleure amie de Lily d'une voix suffisamment audible pour être entendue par tout le dortoir. 

Lily opina silencieusement du chef sans rien dire alors qu'elles échangeaient toutes un regard nostalgique depuis leur lit respectif. Les adolescentes avaient instaurées un rituel depuis la deuxième année : au début de chaque nouvelle année, le mur contre lequel était appuyé la tête de leur lit devait être vierge. Et durant l'année, elles devient prendre de nouvelles photos des moments plus ou moins marquants de leur année scolaire et les accrocher au mur au fur et à mesure, remplissant ainsi petit à petit ce dernier.  

C'était généralement une façon de résumer la manière dont s'était déroulée l'année lorsque la fin arrivait et que le moment arrivait de décrocher les photos. Lily se souvenait parfaitement du dernier jour de la cinquième année où elle avait passé plusieurs heures à pleurer en regardant les photos ne pouvant se résoudre à les enlever et ainsi à renoncer définitivement à son amitié avec Rogue, surtout compte tenu du fait que leur dispute était à l'époque encore toute récente. De la même manière Maïlys à la fin de sa quatrième année avait strictement refusé de retirer de son mur les photos de sa famille, décédée quelques mois plus tôt. Or, Lily savait que cette année n'avait pas été placée uniquement sous le signe de la joie et que par conséquent la plupart des photos qu'elle avait affichée la rendait nostalgique. 

Le regard de l'adolescente s'attarda ensuite pendant quelques secondes sur une photo sorcière d'elle accompagnée de ses meilleures amies. On pouvait presque lire à travers l'image à quel point les cinq jeunes filles étaient heureuses ce jour là. Elle se souvenait très bien que ce cliché avait été pris au mois de septembre, près du Lac Noir, lorsque le soleil de la fin d'été était encore au rendez vous.

On y voyait Lily qui, rayonnante et les cheveux dans le vent, riait aux éclats les pieds dénudés et trempant dans l'eau. Elle se souvenait ne pas avoir voulu enlever la robe longue et colorée qu'elle portait ce jour là et n'avoir acceptée que de mouiller ses pieds et ses chevilles. C'était la toute première fois qu'elle était entrée dans le Lac Noir et elle regardait l'appareil photo avec un grand sourire. Juste à sa droite Emily, la joie pétillant visiblement dans ses yeux et en sous vêtement, tentait avec insistance d'entraîner Alice à sa suite dans le Lac en lui tenant fermement le bras alors que cette dernière affichait un grand sourire. Si les souvenirs de Lily était bon, son amie avait finie par accepter d'aller seulement tremper ses pieds, sans pour autant rentrer entièrement dans le Lac comme le faisait joyeusement Emily. Maïlys pour sa part, se tenait assise un peu plus loin sur la rive, restant bien au sec mais n'étant pas assez éloignée pour ne pas apparaître sur la photo. Elle ne regardait cependant pas l'objectif et apparaissait de profil, contemplant ses amies avec un amusement perceptible.  Enfin venait Cassidy, un peu à l'écart mais tout de même proche. Cette dernière s'était légèrement éloignée pour ne pas être mouillée si les souvenirs de Lily étaient bons mais elle souriait également, bercée par le soleil qui faisait ressortir l'éclat doré de ses prunelles et de son teint sombre. 

- J'aurais tant aimé revenir à cette époque. Murmura d'une petite voix Emily qui, occupée à retirer ses propres photos, s'était arrêtée pour dévisager la même que Lily.

Instinctivement Maïlys et Lily échangèrent un regard de prévention et cette dernière, étant relativement éloignée, se rapprocha lentement du lit d'Emily. Chaque année l'une d'elle craquait inévitablement au moment de retirer les photos : il n'y avait rien d'étonnant à ce que la nostalgie ne soit dure à supporter pour Emily cette année. Paraissant comprendre ce qu'elles avaient en tête Alice et Cassidy les rejoignirent finalement et bientôt, elles furent toutes les quatre entourant le lit d'Emily. La jeune fille pour sa part était sur les genoux et avait suspendue dans le vide les geste qu'elle avait entamée pour décrocher la photo sur laquelle elles étaient toutes les cinq représentées. 

- Tout à changé depuis septembre. Fit remarquer Alice avec douceur dans un chuchotement à peine audible.  

Il y eut quelques secondes de silence uniquement rompue par la douce mélodie des oiseaux. Lily contempla le mur d'Emily et constata avec un léger pincement au cœur que les photos d'Edward étaient nombreuses. Ça n'avait donc rien d'étonnant que leur amie ne veuille pas les retirer. Et de fait le regard de son amie n'était plus bloquée sur la photo des cinq adolescentes mais passait lentement sur les clichés représentant celui qui avait été son petit ami. 

- Oh Emily. Murmura Maïlys en s'approchant de la jeune fille pour l'envelopper dans une étreinte réconfortante. C'est évident que ces photos là, tu n'es pas obligée de les retirer. 

Lily hésita quelques seconde à se joindre à l'étreinte de ses deux amies. Au lieu de ça, elle fit finalement un simple mouvement et décrocha à la place de son amie la photo sur laquelle elles étaient toutes représentées avant de la lui tendre. 

- Tu devrais garder celle ci avec toi. Lui indiqua t-elle avec un petit signe de tête. Au delà du fait que nous sommes toutes incroyablement belles dessus, si l'envie t'en prends, tu pourras la contempler cet été. Pour te rappeler que malgré tout on sera toujours là pour toi. Et qu'on ne te laisseras pas tomber. 









Emily parut singulièrement touchée et attrapa la photo que lui tendait Lily. Elle renfila légèrement, semblant contenir ses larmes et interrogea d'une voix incertaine :

-Je n'ai pas l'intention de laisser affichée toutes les photos d'Edward. Seulement est ce que vous êtes d'accord avec Maïlys pour que j'en conserve quelques unes ?

Lily écarquilla les yeux tant la question lui paraissait improbable et assura rapidement :

- Mais bien sûr. Enfin Emily, nous ne t'aurions jamais demandé de les retirer. C'est à toi seule de déterminer si tu t'y sens prête ou non. 

- Et si je ne le suis jamais ? Demanda d'une petite voix son amie, toujours blottie contre Maïlys. 

Lily pouvait comprendre ce qui la tracassait : ça allait bientôt faire un mois que son petit ami était mort et elle avait sûrement l'impression qu'elle prenait trop de temps à s'en remettre. Ce qui était complètement idiot : il y avait pas de temps réglementaire pour passer au dessus de la mort d'un être cher. Ce fut d'ailleurs ce qu'il fit valoir d'une voix qu'elle voulait rassurante :

- C'est évident que tu finiras par l'être Emily il ne peut pas en être autrement. On sera tous à tes côtés pour t'aider à aller mieux au furet à mesure que le temps passera. Tu verras, tu pourras profiter des vacances pour prendre du recul et te retrouver avec toi même. Et crois moi, tu finiras par aller de l'avant. Tu es tellement forte et tu as déjà supporté tant de choses devant lesquels d'autres auraient craqués depuis longtemps. 

Son amie finit par se détacher de Maïlys et lui adressa un regard reconnaissant tout en admettant :

- Je sais que vous êtes toutes là pour moi. Et je ne pourrais jamais assez vous remercier pour ça. Tout comme je sais que je finirais par aller de l'avant. Seulement cela me prendra du temps. 

Lily hocha la tête : pour sa part, elle trouvait qu'en l'espace de seulement un mois, son amie allait déjà considérablement mieux. Et elle n'avait aucun doute sur le fait que, malgré les difficultés et les bas, son amie redeviendrait la fille enjouée et énergique qu'elles aimaient tant. Ce fut finalement Alice qui prit la parole pour conclure avec un demi sourire :

- En tout cas, si certaines choses ont indéniablement changée entre notre photo de septembre et aujourd'hui, notre amitié elle reste la même ne l'oublie pas. 

Lily trouva la conclusion excellente. Pour avoir passée son année de quatrième à essayer de soutenir et d'aider Maïlys dans son deuil sans réellement y parvenir, elle avait finie par comprendre que le mieux à faire était de répéter à la personne qui souffrait qu'on tenait à elle. Et visiblement cette théorie pouvait s'appliquer à Emily car son visage s'illumina légèrement alors qu'elle laissait tomber d'une petite voix :

- Merci.

Il y eut quelques secondes de silence, alors que Maïlys s'extrayait du lit d'Emily sur lequel elle s'était assise pour enlacer son amie puis Cassidy lança avec légèreté :

- De toutes façons chaque année c'est la même chose : c'est toujours affreusement triste lorsqu'on doit retirer les photos. 

Lily approuva vigoureusement avec une certaine ironie :

- Je suis bien d'accord. Je ne me rappelle plus exactement qui a eu l'idée de ce rituel stupide mais nous aurions vraiment du y réfléchir par deux fois. 

Bien évidemment, toutes savaient que cette idée venait à l'origine d'Emily, étant sûrement la seule à ne pas être trop timide à l'époque pour oser imposer un rituel de ce genre. La coupable éclata d'ailleurs d'un petit rire amusé et Lily s'en sentit aussitôt soulagée. Ce n'était pas tout à fait ce qu'on pouvait appeler un rire sincère, mais c'était beaucoup mieux que ce qu'elles avaient eu ces dernières semaines. L'adolescente était confiante : Le temps arrangerait les choses.

- On descends ? Proposa finalement Alice d'une voix enjouée tout en clôturant définitivement sa valise qu'elle avait été la seule à avoir commencée à préparer la veille. Après tout, il ne faudrait pas rater notre dernier petit déjeuner de l'année à Poudlard.

Lily se moqua légèrement à haute voix de la trop grande passion de son amie pour la nourriture et jeta un regard distrait à son lit sur lequel s'étendait encore de nombreuses affaires. Elle était bien loin d'avoir terminée. D'un autre côté, seule Alice était prête ce qui n'avait rien d'étonnant puisqu'elle était la seule à se servir de sa magie pour faire ses bagages, les quatre autres restant attachées à la traditionnelle manière moldue.  

- Tu peux descendre. Indiqua t-elle finalement à sa meilleure amie avec un demi sourire. Mais tu es la seule à avoir terminé ta valise et je préfèrerais finir la mienne pour pouvoir profiter complètement du reste de ma journée. Sans compter qu'il est encore assez tôt. Mais si tu dois retrouver Franck pour profiter de ton dernier jour avec lui dans le château surtout n'hésite pas. 

Alice eut un sourire légèrement coupable qui fit rire ses quatre amies. Puis elle adressa un regard reconnaissant à Lily et leur précisa qu'elle les attendraient dans la Grande Salle et finalement s'éclipsa, refermant la porte derrière elle. La jeune fille eut un sourire attendrie en observant sa meilleure amie partir : elle savait que cette dernière appréhendait énormément de ne plus voir Franck chaque jour alors qu'il se serait engagé dans l'Ordre. De ce que Lily en avait compris,les deux adolescents avaient donc organisé leur été de façon à pouvoir se voir le plus possible avant la rentrée prochaine. 

- Et dire qu'elle va rencontrer ses parents la semaine prochaine. Sourit justement à moitié Emily qui elle aussi fixait la porte qu'avait franchie Emily avec un sourire légèrement amer. 

En effet de ce que savait Lily, Franck avait explicitement dit à Alice qu'il l'invitait chez elle durant la première semaine de vacances afin qu'elle puisse rencontrer ses parents. Cependant, il avait eu la bonne ou la mauvaise idée de préciser que sa mère pouvait paraître impressionnante et Alice appréhendait énormément de ne pas être à la hauteur depuis ce jour. 

- Et dire qu'ils ne se connaissaient même pas au début de l'année. Fit elle remarquer tout en haussant les épaules et en se dirigeant vers son lit pour tenter d'achever sa valise. 

- En tout cas c'est une bonne chose pour elle. Fit valoir Cassidy avec un sourire. Elle était tellement convaincue qu'elle ne trouverait jamais l'amour. Et sincèrement, je pense même que personne ne lui correspond plus que Franck. Ils sont indéniablement faits pour être ensembles. 

Là dessus Lily ne pouvait qu'être d'accord. En fait, elle n'arrivait même plus à concevoir que sa meilleur amie puisse sortir avec quelqu'un d'autre tant cela lui paraissait improbable. Pourtant il n'était que son premier petit ami mais l'adolescente avait la ferme conviction qu'il serait également le dernier. Franck malgré sa maladresse et ses allures pouvant sembler bourrue était quelqu'un d'incroyablement attentionné, capable d'apporter à Alice l'assurance et la tendresse dont elle avait besoin. A l'inverse elle était persuadée que l'innocence et la gentillesse d'Alice était certainement ce qui la faisait briller aux yeux de Franck. 

- Pour eux c'est certain. Confirma vivement Emily tout en pliant grossièrement l'une de ses robes. Mais je dois avouer être tout de même un peu déçue. J'avais misé deux Mornilles sur toi et James au début de l'année. 

Les joues de Lily rougirent légèrement alors qu'elle protestait :

- Tu as vraiment parié sur nous ? Oh par Merlin Emily je détestait James au début de l'année, il n'y avait aucun moyen que ça arrive. Et il n'y a toujours aucun moyen d'ailleurs. 

- Ce n'est pas de ma faute. Se défendit aussitôt Emily. C'est Black qui a lancé l'idée en pariant que vous alliez sortir ensemble avant les vacances de Noël. J'avais parié sur la fin de l'année personnellement. De toutes façons James n'était pas là au moment des paris et je suis à peu près convaincue qu'il ne le sait pas. 

- J'espère. Marmonna Lily. Et bien évitez de refaire ce genre de pari l'année prochaine. Enfin, sauf si tu tiens absolument à perdre ton argent. 

En réalité elle était plus amusée qu'autre chose, même si elle ne le laissa pas paraître. Elle ne concevait cependant pas comment ses amies avaient pu penser au début de l'année qu'elle sortirait un jour avec James quand celui se montrait encore moqueur et prétentieux au possible et qu'elle ne voyait pas d'autres facettes de sa personnalité. En réalité, elle mentait en disant qu'elle détestait l'adolescent auparavant : ce n'était pas complètement le cas. Elle lui en voulait et il l'insupportait mais elle savait qu'il n'était pas foncièrement mauvais. ils étaient juste trop différents pour s'entendre et pour cette raison, elle ne savait pas exactement ce qui avait changé cette année. Emily fit une légère grimace à moitié amusée alors que Maïlys demandait curieusement :

- Mais tu ne peux pas nier que vous vous entendez mieux maintenant n'est ce pas ? 

Lily se mordilla légèrement la lèvre inférieur. C'était vrai, elle s'entendait bien mieux avec l'adolescent et elle se l'était admit à elle même. Il avait indéniablement changé et était devenu plus respectueux, un peu moins insouciant même si il conservait son énergie débordante. Peut être que tout ne venait pas de lui et qu'elle même avait finalement acceptée de concevoir qu les gens pouvaient changer et qu'il y avait pire dans la vie que les railleries irréfléchies d'un adolescent. Bien sûr elle ne l'idéalisait pas pour autant et si elle avait encore énormément de mal à concevoir le fait d'être amie avec lui, c'était en majeur partie parce que l'incident de l'année précédente auprès du Lac avec Severus lui restait en travers de la gorge. Elle fourra rapidement sa dernière paire de chaussette dans sa valise et répondit à son amie en haussant les épaules :

- Oui on s'entend mieux. Je pense que c'est du au fait que compte tenu de ce qu'il s'est passé dans l'année, nous avons du passer pas mal de temps avec les Maraudeurs. Mais je reconnais aussi que James n'est plus le même que l'année dernière et que sa présence est devenue plus supportable. 

- Arrête Lily. Souffla Emily en levant avec un amusement perceptible les yeux au ciel. Sa présence n'est pas seulement devenue plus supportable. Tu as vu comme tu étais inquiète pendant tous les mois qu'ont durés son enlèvement. Vous êtes amis c'est évident, si ce n'est plus. 

L'adolescent grimaça aussitôt au terme "ami". Décidemment, lorsqu'il s'agissait de James, ce mot sonnait étrangement à ses oreilles. Pour autant s'était vrai qu'elle considérait Franck comme un ami et ce alors même qu'elle était plus proche de James désormais. En raisonnant ainsi, devait elle considérer le jeune Potter comme un de ses amis ? Ou l'utilisation de ce terme était il trop prématuré. Elle ne savait décidemment pas quoi en penser aussi répondit elle en haussant les épaules :

- Ce n'est pas autre chose que de l'amitié c'est certain Em, enlève toi cette idée de la tête une bonne fois pour toutes. Je ne suis même pas sûre que ce soit vraiment de l'amitié. C'est pour ça que je voulais justement lui parler aujourd'hui. Pour essayer de mettre les choses au clair sur la relation que nous entretenons, même si il risque de ne pas comprendre ma démarche et de trouver que j'en fais trop. Mais c'est encore étrange pour moi et j'ai besoin de mettre des mots sur ce qu'il en est, autant pour lui que pour moi. 

Lily ne mentait même pas, elle avait réellement prévue d'avoir cette conversation avec l'adolescent aujourd'hui. De préférence dans la mâtinée afin qu'ils puissent tous profiter de leur dernière après midi.

- Pourquoi est ce que tu souris comme ça ? Demanda d'une voix curieuse Maïlys à Emily, faisant ainsi revenir Lily à la réalité. 

Emily haussa les épaules sous le regard intrigué des trois autres et répondit finalement avec un petit sourire :

- Tout à l'heure, nous disions justement que beaucoup de choses avaient changées depuis septembre. Mais encore plus de choses ont changées depuis le dernier jour de l'année dernière. Cette année n'a pas été de tout repos, bien loin de là, et pourtant nous voulons toutes profiter de notre dernier jour. 

Lily, voyant où son amie voulait en venir fit une légère grimace. Effectivement elle se rappelait du dernier jour de sa cinquième année. Non seulement il pleuvait énormément mais en plus de ça, elle avait pratiquement passée sa journée entière à pleurer. Non seulement à cause de Severus mais parce que l'intégralité de sa cinquième année avait été trop chargée en émotions pour qu'elle ne craque pas. Elle n'avait attendue qu'une seule chose : le moment où enfin, elle rentrerait chez elle. Et son humeur avait grandement affecté l'humeur générale du dortoir aussi les cinq jeunes sorcières avaient passées leur dernière journée à déprimer. 

Inévitablement, cette journée s'annonçait bien mieux. D'un autre côté, elle admettait que comme dernière journée d'école, on pouvait difficilement faire pire. 

- J'ai terminé ! Laissa joyeusement tomber Cassidy en s'asseyant d'une geste brusque sur son lit. Enfin. 

Lily regarda sa valise toujours ouverte à ses pieds et ses lèvres se tordirent : elle n'avait pas franchement avancée et même si elle avait encore du temps devant elle, elle tenait à la terminer le plus rapidement possible. Autrement dit, dès maintenant. Elle jeta un rapide regard à ses deux autres amies : si Emily se dépêchait de récupérer ses affaires éparpillées un peu partout dans la pièce, Maïlys elle remplissait sa valise avec des gestes relativement lent, ressortant certaines choses puis les replaçant. Lily fronça les sourcils et contempla encore plusieurs secondes le manège étrange de son amie. Quand il fut évident qu'elle faisait son possible pour ranger très lentement ses affaires, Lily esquissa un demi sourire narquois et lui demanda : 

- Maïlys tu es prête ? 

Comme prise sur le fait, la concernée rougit automatiquement. Le sourire de Lily s'agrandit quelques peu. Elle était à moitié convaincue que son amie cherchait à retarder le plus possible le moment où elle devrait descendre dans la Grande Salle. Et elle était également plus ou moins sûre que ce comportement étrange avait un lien avec la conversation qu'avait eu son amie l'avant veille avec Sirius. Elle ne savait pas ce qu'il en était exactement étant donné que Maïlys n'avait rien voulue dire mais toujours était il que la veille, elles avaient été tellement prises par leurs derniers cours qu'elles n'avaient pas croisés les Maraudeurs. 

- Euh non pas encore. Bredouilla d'une voix incertaine son amie en réponse. Mais de toutes façons, vous n'êtes pas obligées de m'attendre. 

Lily leva les yeux au ciel : elle avait maintenant la confirmation que Maïlys cherchait à éviter la Grande Salle. Décidant d'être directe, elle interrogea sans attendre davantage :

- Est ce que je peux savoir pourquoi tu n'as pas du tout l'air d'avoir envie descendre avec nous ? Et pourquoi est ce que tu mets aussi longtemps pour apporter tes affaires jusqu'à ta valise ? 

Intriguée, Emily et Cassidy se retournèrent elle aussi vers l'adolescente semblant attendre une réponse de sa part. Maïlys avait les joues légèrement rouges et paraissait singulièrement mal à l'aise ce qui faisait sourire Lily. Bien sûre elle n'aurait pas insistée de la sorte si son amie avait eu l'air réellement triste ou touchée seulement la timidité de Maïlys qui, parfois même avec ses amies, pouvait être excessive la faisait rire autant qu'elle s'efforçait de la corriger. 

- Je ne vois pas de quoi tu parles. Marmonna doucement la concernée tout en se tournant légèrement de façon à ce que la majeur partie de son visage ne soit camouflé par  ses longs cheveux sombres.

Lily haussa tranquillement les épaules et lança nonchalament :

- Je suppose que ça n'a aucun rapport avec ta conversation d'avant hier avec Sirius. 

Les joues de Maïlys devinrent encore plus rouges alors qu'Emily s'exclamait :

- Vous vous êtes parlés ? Mais je croyais que tu ne voulais plus lui adresser la parole jusqu'à ta sortie de Poudlard, sans raison valable ? 

- En fait, il y avait plus ou moins une raison valable. Marmonna Maïlys tout en jetant à Lily un regard noir qui n'était pas du tout crédible et qui fit sourire intérieurement cette dernière.

Emily abandonna aussitôt sa valise pour s'allonger sur le ventre sur son lit. Elle appuya son menton contre la paume de ses mains et lança d'une voix intéressée :

- Je veux tout savoir.  

Lily songea avec une légère pointe de sadisme, Maïlys ne pourrait rien refuser à Emily, pas quand son naturel avide de potin revenait au galop, et ce peu importe à quel point elle devait certainement avoir envie de fuir le plus loin possible. Toujours fut il que la concernée leva les yeux au ciel très légèrement alors que ses joues conservaient leur couleur bien rouges. Après encore quelques secondes de silence, elle laissa tomber tout en prenant bien soin de paraître absorbée par la fenêtre et les oiseaux qui chantonnaient dehors :

- Il est possible qu'on se soit embrassés pendant les vacances de Pâques. 

- Et tu ne m'as rien dit ? Se scandalisa aussitôt Emily. 

Lily eut un demi sourire et intervint pour défendre son amie en précisant :

- Je pense qu'elle n'a pas vraiment eu le temps. Nous sommes allés chez les Lestrange seulement quelques jours après la rentrée des vacances de Pâques et depuis ça les circonstances n'ont pas été vraiment propices à un récit de ce genre. 

Emily parut lui donner raison sur ce point. Elle abandonna donc sa mine faussement boudeuse et se tourna vers Maïlys, qui visiblement était toujours passionnée par l'extérieur, et lança :

- Toujours est il que maintenant, je veux tout savoir. Depuis le début. 

- Il n'y a pas grand chose à dire. Se dépêcha d'expliquer Maïlys. On s'est seulement embrassé ce soir là. Et comme il ne m'a pas adressé la parole le lendemain, j'en ai déduit que ça s'arrêtait là. 

- Et tu n'étais pas triste ? Demanda Emily, qui en grande romantique détestait foncièrement ce genre de situation. Tu aurais vraiment du nous en parler. 

- J'en ai parlé un peu avec Dorcas. Souffla leur amie en haussant une nouvelle fois les épaules. Heureusement qu'elle était là parce que je ne savais pas vraiment comment gérer toute la situation. Mais de toutes façons, j'avais pris la décision de ne pas lui reparler : je ne voulais pas paraître idiote ou désespérée. 

- Mais tu l'aimais bien ? Demanda Emily en arquant légèrement un sourcil. 

Cette fois ce fut Lily qui répondit en laissant tomber avec un petit rire :

- Moi qui croyais que tu étais la spécialiste de ce genre de situation Emily, me voilà déçue. C'était évident qu'il lui plaisait, et ce depuis plusieurs mois. Je dirais même depuis plusieurs années. 

Emily écarquilla les yeux et Maïlys se sentit obliger de préciser que ce n'était pas totalement vrai. A partir de là, elle raconta ce que Lily savait déjà à savoir qu'elle avait eu une sorte de béguin sur Sirius durant ses premières années à Poudlard, béguin qui s'était quelque peu estompé en quatrième et cinquième année pour finalement revenir en force. Lorsqu'elle eut finalement terminé, la première à dire quelque chose ne fut pas Emily mais bien Cassidy qui la toisa en arquant un sourcil et demanda froidement :

- Il t'intéressais quand je sortais avec lui  ? 

Lily se fit vaguement la réflexion qu'elle avait occultée que Cassidy et Sirius étaient déjà sortis ensemble. A y réfléchir, c'était peut être pour ça que Maïlys ne souhaitait pas en parler. Cette dernière devint encore plus rouge, si toutefois c'était possible et bredouilla en réponse :

- Non. Enfin je veux dire beaucoup moins. Justement parce qu'il était avec toi et que c'était juste inconcevable pour moi d'être intéressée par ton petit copain. 

- Ce qui ne t'as pas empêcher de l'embrasser pendant les vacances de Pâques. Rétorqua froidement l'adolescente visiblement touchée dans sa fierté. 

Emily leva les yeux au ciel et lança :

- Sérieusement Cass vous êtes sortis ensemble un peu moins de deux semaines. Ça ne voulait rien dire ne vient pas me faire croire que tu étais follement amoureuse. La règle s'appliquerait si Lily décidait de sortir avec Franck demain par exemple mais elle ne peut pas s'appliquer à chacun des garçons avec lesquels nous sommes restés. 

Lily admira silencieusement la franchise d'Emily, et ce d'autant plus lorsqu'elle vit que Cassidy lui accordait ce point d'un signe de tête et esquissait un demi sourire en assurant d'une voix légèrement hésitante :

- Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je voulais juste être certain qu'elle n'ait pas tenté quelque chose alors que j'étais avec lui. 

Lily leva les yeux au ciel : Maïlys était probablement la dernière personne qui ferait ce genre de choses. Et ce fut d'ailleurs ce que l'adolescente s'empressa d'affirmer vigoureusement, paraissant convaincre définitivement Cassidy. 

- Et donc, vous en êtes où ? Interrogea finalement Emily, souhaitant visiblement avoir le fin mot de l'histoire. 

Lily aussi en ce qui la concernait aurait bien aimé être au courant. Son amie força sur son oreiller pour le faire entrer dans sa valise tout en répondant sans réellement les regarder :

- Je ne sais pas vraiment. je ne voulais plus lui parler mais il se trouve qu'il est venu me voir avant hier pour avoir une discussion avec moi. A cause de Lily, je n'ai pas vraiment pu l'esquiver alors il a fallut qu'on parle. Je lui ai admit de façons plus ou moins explicite que je l'aimais. 

- Oh par Merlin. Marmonna Lily entre ses dents. 

Maïlys ne releva pas et poursuivit simplement :

-Ensuite il m'a dit que je lui plaisais. Je n'étais pas vraiment sûre d'avoir compris mais il m'a dit qu'il se voyait être en couple avec moi, et qu'on verrait où ça nous mènerait. Puis on s'est de nouveau embrassés plusieurs fois et je suis redescendue dans la Salle Commune avant que les autres Maraudeurs n'arrivent dans leur dortoir. Je ne l'ai pas revu depuis et honnêtement je ne sais pas comment je vais devoir me comporter lorsqu'il sera là. C'est tellement nouveau pour moi que j'ai peur que ça ne soit pas du tout naturel. 

Emily écarquilla une nouvelle fois les yeux puis résuma :

- Donc si j'ai bien compris, vous êtes officiellement ensemble ? 

- Normalement oui. Murmura Maïlys d'une petite voix tendue. Mais je ne sais pas trop ce que s'est sensé vouloir dire. J'ai essayé d'en parler avec Dorcas hier mais elle m'a affirmé qu'il me suffisait d'être naturelle et que tout se passerait bien. 

Lily songea vaguement que c'était plutôt facile à dire pour la Serdaigle qui dans une relation mettait, de ce qu'elle leur avait elle même dit, énormément de temps à être naturelle et à faire confiance. Mais ici, la situation de Maïlys était différente. Si il était évident que son amie ne savait pas dans quoi elle s'embarquait et que Lily était toujours convaincue qu'elle allait terriblement souffrir, personne ne pouvait nier que l'adolescente était fermement amoureuse. Aussi était il compréhensible qu'elle ne craigne que sa timidité et sa maladresse ne viennent tout gâcher. 

- Je ne veux pas faire n'importe quoi. Souffla t-elle. Je veux dire, je n'ai pas envie de tout gâcher et qu'on ne tienne pas plus de quelques jours ensembles. 

- Ne dis pas n'importe quoi, tu ne vas rien gâcher du tout. Affirma Emily d'un ton confiant. Et si votre relation ne dure que quelques jours, ce ne sera certainement pas de ta faute vu comment tu as l'air d'être déjà attachée en si peu de temps. Il t'as dit que vous vous verrez pendant l'été ? Parce que ce serais déjà un énorme point positif. 

Lily était bien d'accord : si déjà le couple de son ami tenait le temps d'un été, c'était plus que ce qu'elle espérait pour sa part. Et de fait Maïlys répondit après une légère hésitation :

- Oui. Il m'a dit qu'il essayerait de me voir et qu'il m'écrirait. Je ne sais pas si il va vraiment le faire mais toujours est il que c'est ce qu'il m'a dit. Après, étant donné que je serais chez ma tante moldue durant tout le premier mois et qu'il sera normalement en Espagne avec les Potter durant le mois d'aout, je doute qu'on ne puisse se voir souvent. 

Lily opina du chef silencieusement. Très bien : l'une de ses amie était donc officiellement en couple avec l'un des Maraudeurs, ce qui risquait d'amener les adolescentes à côtoyer encore plus que ce n'était déjà le cas le groupe des quatre garçons. 

- Très bien ! Lança énergiquement Emily en sautant d'un bond de son lit. Il faut qu'on se dépêche pour aller prendre notre petit déjeuner en même temps que tous les autres. Il est hors de question que Sirius et Maïlys ne se croise pas une fois de la journée, je veux impérativement les voir ensemble. 

La concernée rougit légèrement avant d'achever de tirer la fermeture de sa valise. Lily entreprit de terminer la sienne alors qu'elle entendait Maïlys prononcer dans un murmure qu'elle pensait sûrement être inaudible à Cassidy :

- Je suis vraiment désolée Cass. Je n'avais pas l'intention de sortir avec lui à l'origine. Sincèrement, j'espère que tu ne m'en veux pas. Parce que si c'est le cas, j'arrêterais tout sans hésiter. 

Lily leva les yeux au ciel devant l'inquiétude injustifiée de Maïlys. Comme elle s'y attendait, Cassidy balaya d'un geste de la main la remarque de l'adolescente et lança :

- Ne sois pas stupide, je m'en moque complètement. Comme l'a dit Emily, je n'était pas particulièrement attachée ni rien de tout cela. C'était juste ma passion pour les joueurs de Quidditch qui s'exprimait. Enfin peu importe je t'assure que je suis très contente pour toi. j'espère seulement que ça va durer. 

La jeune sorcière rousse songea que si avec toutes ses recommandations, Maïlys n'était pas au parfum de ce qu'il risquait fortement d'arriver alors elles ne pouvaient rien faire d'autre. Lily était d'ailleurs déjà à moitié en train de se préparer mentalement à débarquer chez la tante moldue de Maïlys durant les vacances pour réconforter cette dernière parce qu'elle aurait le cœur brisé. Captant le regard énergique d'Emily qui elle aussi venait d'achever sa valise, la jeune fille constata qu'elle était la dernière. Hâtivement, elle glissa ses dernières affaire à l'intérieur et referma difficilement sa malle. C'était parfait il ne lui resterait plus que son sac à main avec les affaires de première nécessité qu'elle devrait finaliser dans la soirée, une fois que le banquet serait passé. 

Sans plus attendre davantage, les adolescentes descendirent donc dans la Salle Commune. Il devait être aux alentours de dix heures et demie et le soleil d'été brillait déjà haut dans le ciel. La salle commune des Gryffondor était presque entièrement vide, tout le monde étant logiquement partis dans la Grande Salle. De part et d'autres, quelques affaires trainaient des élèves qui n'avaient sûrement pas pris le temps de commencer à préparer leurs valises. Les quatre amies ne s'attardèrent pas davantage et empruntèrent le couloir menant à la Grande Salle. 

Lily songea d'ailleurs avec un certain amusement qu'elle pouvait pratiquement entendre les grondements du ventre de Cassidy sur sa droite, tant son amie paraissait avoir fait. D'un autre côté, elles étaient levées depuis quatre heures et n'avaient encore rien avalés. 

Comme la jeune fille s'y était attendue, en entrant dans la Grande Salle, elle constata bien vite que cette dernière était bondée d'élèves et un brouhaha qui avait quelque chose de familial résonnait en permanence. Lily eut un demi sourire et pris une grande respiration, laissant l'odeur de chocolat chaud et de marmelade s'infiltrer dans ses narines. 

- Alice est là bas. Indiqua Emily en désignant leur amie du doigt. Avec Franck et les Maraudeurs. je crois qu'ils nous ont gardés des places. 

Effectivement, à côté du couple et des garçons se trouvaient quatre places vides. Sans attendre davantage les jeunes filles s'y dirigèrent. Lily pouvait presque sentir Maïlys se tendre petit à petit à mesure qu'ils se rapprochaient des maraudeurs. Une fois arrivée à leur hauteur, Lily les salua puis s'installa sans attendre davantage sur la place libre à côté de James et en face de Remus. Ses amies elles restèrent debout et saluèrent à leur tour joyeusement tout le petit groupe, même si Maïlys parlait d'une voix clairement incertaine. Il était évident qu'elle n'avait pas la moindre idée de comment agir et Lily avait choisie une place plus ou moins stratégique pour pouvoir donner un coup dans le tibias de Sirius si jamais il ne prenait pas l'initiative d'aller voir son amie. 

Ce qu'elle n'eut heureusement pas besoin de faire. Dès qu'ils eut remarqué la présence des adolescentes Sirius eut un sourire détendue et poussa légèrement sa chaise pour se relever avant de se tourner vers Maïlys. Lily remarqua à ce moment là qu'il faudrait peut être un jour penser à faire un étude sur la façon dont les joues de son amie pouvaient atteindre de telles nuances de rouge en fonction des situations. 

- Bien dormi  ? Demanda tranquillement l'adolescent à voix haute en se rapprochant d'elle. 

Lily vit Maïlys opiner du chef et tenter sans succès de bredouiller quelque chose. De toutes façons, elle n'en eut pas le temps car seulement quelques secondes plus tard, sous les yeux d'une bonne partie des Gryffondor, Sirius plaqua ses lèvres sur celle de Maïlys. Et si cette dernière eut d'abord un léger mouvement de surprise et qu'elle regarda autour d'eux avec appréhension, elle finit rapidement par fermer les yeux et lui rendre son baiser. 

Lily ne savait pas si elle devait se réjouir du fait qu'ils étaient officiellement en couple ou bien s'inquiéter pour ce qu'il adviendrait de la santé mentale de Maïlys. Elle retint un ricanement amusé lorsqu'elle vit la tête ahurie qu'affichait les trois Maraudeurs et en déduit que Sirius ne devait pas encore leur en avoir parlé, ce que James allait inévitablement lui demander de justifier. Mais ils n'étaient pas les seuls à les regarder avec surprise : un grand nombre d'élèves avaient maintenant les yeux rivés vers eux. Elle capta également le regard souriait et légèrement narquois de Dorcas, assise seule à la table des Serdaigle. Et finalement, Lily se mit à rire franchement lorsque Emily qui s'était assise à se droite se mit à les applaudir avec énergie. Bien vite, James se joignit à elle et les deux adolescents s'extasièrent à grands renforts de cris. Cette histoire aurait au moins eu le mérite de distraire quelque peu Emily. 

A peine Sirius et Maïlys se furent ils détachés l'un de l'autre que le Maraudeur guida son amie jusqu'à la chaise voisine de la sienne. Maïlys s'y assit alors que James ne perdant pas une seconde interrogea énergiquement :

- Alors ça y est ? Vous êtes définitivement ensembles ? Depuis quand exactement ? Et pourquoi je ne suis pas au courant ? 









Contre toute attente ce fut Maïlys qui répondit avec un léger sourire et d'une voix quelque peu hésitante :

- Il semblerait.  Depuis avant hier soir très exactement.

James sembla s'étouffer avec sa tarte au citron :

- Depuis avant hier soir. Répéta t-il. Et je n'étais pas au courant ?

Les autres éclatèrent de rire devant son indignation visible alors qu'il faisait mine de lancer son verre de jus de citrouille sur son  meilleur ami. Chacun y allait de son petit commentaire concernant le tout nouveau couple, surtout Alice qui n'ayant pas entendue le récit de Maïlys exigeait des explications que cette dernière ne paraissait pas vouloir lui donner tout de suite. Lily eut un demi sourire : de façon évidente, cette histoire naissante allait rapprocher ses amies et elle même des Maraudeurs plus que ce n'était déjà le cas. Elle n'avait simplement pas encore déterminée si c'était un avantage ou un inconvénient. 

- Je le savais. Fit joyeusement valoir Emily à haute voix. Enfin je ne l'avais pas vu venir mais je savais que Maïlys allait sortir avec quelqu'un cette année. C'était évident. 

Lily capta le regard à la fois surpris mais bienveillant qu'échangèrent discrètement les Maraudeurs, paraissant surpris de retrouver un semblant de l'Emily à laquelle ils étaient habitués. L'adolescente en ce qui la concernait en était heureuse : malgré ce que la principale concernée en dirait, elle commençait indéniablement à s'en remettre et à aller mieux et ne se laissait plus abattre par la tristesse ce qui était un grand point positif. 

- Fabuleux. Tu comptes remplacer le professeur Trelawney bientôt ? Ironisa Remus avec un sourire légèrement moqueur.

Toute l'assemblée éclata de rire alors qu'Emily, visiblement peu habituée aux railleries de l'adolescent fit mine de lui retourner un regard scandalisé. 

S'ensuivit ensuite une joyeuse cohue générale au sein de leur petit groupe, les sujets variants entre le couple de Sirius et Maïlys, les ASPIC et le programme des vacances qui se profilaient. Lily décida de profiter que chacun paraissait intégré à la conversation pour régler une dernière chose : elle devait parler avec James. Discrètement, elle tapota l'épaule du jeune sorcier assis sur sa droite et murmura à son oreille :

- Il y a quelque chose dont j'aimerais discuter avec toi ?

Il lui retourna un regard passablement intrigué et répondit sur le même ton, bien qu'il n'ait visiblement pas compris pourquoi elle chuchotait :

- Je t'écoute.

- Pas ici. Précisa Lily en rougissant légèrement lorsqu'elle pensa aux sous entendus que pourrait contenir sa phrase. Il y a trop de monde. Suis moi !

Elle vit aussitôt une lueur d'espoir passer dans les yeux de son interlocuteur et leva rapidement les yeux au ciel tout en secouant fermement la tête pour le détromper. Il parut quelque peu déçu mais la suivit cependant lorsqu'elle repoussa sa chaise et quitta la Grande Salle après avoir assurée à Alice qu'elle se retrouveraient toutes dans le dortoir. Il était toujours sur ses talons lorsqu'elle cessa de marcher, une fois arrivée à l'extérieur du château, dans la Cour. La chaleur et le soleil qui l'illuminait la rendait plus confiante sans qu'elle ne sache expliquer pourquoi. 

L'adolescente s'installa donc en tailleur sur l'herbe fraiche et invita le jeune homme à faire de même. il s'exécuta tout en interrogeant avec un petit sourire, quoi que légèrement confus ;

- Qu'est ce que tu veux Lily-Jolie ? 







Très bien c'était donc le retour de cet horrible surnom. La jeune fille protesta aussitôt :

- Ne m'appelle pas comme ça Potter par Merlin. 

- Alors ne m'appelle pas Potter. Contra l'adolescent avec un demi sourire. 

Lily rougit légèrement puis se mit à réfléchir au moyen d'aborder la conversation. Lui pour sa part n'avait pas l'air d'avoir deviner ce qu'elle tenait à lui dire, ce qui en fait n'avait rien d'étonnant puisqu'une personne normalement constituée ne serait jamais aller voir quelqu'un pour lui dire qu'il était foncièrement gentille et qu'elle le considérait comme un ami même si elle n'était pas encore tout à fait sûre de sa décision.  Décidemment, elle ne pouvait pas lui expliquer ça de la sorte. Pour être parfaitement honnête, elle même ne savait pas très bien où elle voulait en venir exactement. Cependant, elle décida qu'hésiter ne lui servirait à rien et prit sur elle pour lancer d'une voix hésitante :

- Il y a certaines choses dont je voulais te parler. Mais si tu as prévu de faire quelque chose ce matin, tu peux y aller maintenant et nous reparlerons plus tard de ce que je voulais te dire. 

James avait l'air entièrement perplexe maintenant mais pour autant il ne fit pas le moindre geste pour s'en aller. Lily dut même retenir un sourire amusé en le voyant se concentrer pour ne pas bouger d'un millimètre, comme si il craignait qu'elle n'interprète son mouvement comme une volonté de partir. Il était évident que même si il ne savait pas de quoi il en retournait, il voulait avoir cette conversation avec Lily.  Ce fut sans doute ce constat qui poussa l'adolescente à se lancer, bien que toujours d'une voix incertaine :

- Je voulais commencer par te dire quelque chose que tu vas peut être trouvé naïf, ou même inutile mais il me semblait important de te le dire quand même : j'ai définitivement changé d'avis sur toi. Ça m'a pris un certain temps avant de le reconnaître je dois l'avouer, mais en réalité je pense que mon avis sur toi et sur ta personnalité à vraiment changé à partir du moment où nous avons commencés à réfléchir ensemble à un moyen de sauver les prisonniers.

Elle marqua un temps de pause essayant de ne pas se concentrer sur son regard toujours perplexe puis reprit :

-  A ce moment là, j'ai compris que tu n'étais pas la personne égoïste et imbu d'elle même que tu paraissais être et que soit dit en passant tu m'avais montré à de nombreuses reprises lors de notre cinquième année. J'ai compris que tu te souciais des autres, et pas uniquement de toi et des Maraudeurs contrairement à ce que je croyais jusqu'alors, mais aussi d'élève que tu ne connaissais pas. Et surtout, j'ai réalisé que même si ton comportement d'abruti populaire et imbu de lui même avait tendance à m'agacer, tu restais foncièrement quelqu'un de bien.

James paraissait toujours assez perplexe même si un sourire un peu hésitant s'était installé sur son visage. Visiblement, il avait bien compris les compliments qu'avait essayée de lui faire passer l'adolescente. Elle le vit passer une main qui se voulait nonchalante dans ses cheveux en désordres puis il prononça l'air légèrement gêné :

- Merci pour tous les compliments. Autant te dire que je ne m'attendais pas à tout ça.  Mais Lily-Jolie... Non ne t'énerves pas. Mais Evans, je ne suis pas bien sûr de comprendre où tu veux en venir exactement ?

- A nous. répondit elle instinctivement sans réfléchir davantage. 

Aussitôt ses joues virèrent au rouge alors qu'elle se maudissait intérieurement. Il parut sur le point de dire quelque chose mais elle ne lui en laissa pas le temps et s'empressa de rectifier :

- Enfin je ne veux pas en venir à nous deux à proprement parler mais plutôt à notre relation. Je comprends que ça puisse te paraître étrange mais j'ai besoin de mettre des mots sur tout ça, parce que je n'arrive toujours pas y croire. Je veux dire, il y un an je t'accusais d'être responsable de tout les malheurs de mon existence et je n'en avait jamais autant voulu à quelqu'un. Et maintenant j'en suis là, à te parler plus ou moins tranquillement. C'est une situation complètement nouvelle pour moi et elle m'effraie un peu.

James parut cette fois avoir parfaitement compris. Un léger air de doute apparut quelques secondes sur son visage, expression qui fut rapidement remplacé par un demi sourire. Visiblement, elle ne l'avait pas vexée. Comme pour confirmer cette affirmation, il prit la parole pour témoigner d'une voix tranquille : 

- Tu n'arrives toujours pas à croire en notre amitié naissante c'est ça ? Et bien si ça peut te rassurer, sache que ça m'intrigue moi aussi. Mais contrairement à toi, je ne sais pas comment je dois le prendre d'ailleurs, je n'ai absolument pas peur. Et d'ailleurs, je suis curieux de voir comment ça va se passer, parce qu'il est indéniable que nous sommes très différents. Sans compter qu'au delà de ça, ce n'est pas difficile de comprendre qu'une partie de toi est toujours bloquée par ce que j'ai fait subir à Severus Rogue. Si ça peut te rassurer, c'est quelque chose dont j'ai vraiment honte désormais. C'est même l'une des seule chose de ma scolarité que je n'ai pas abordée avec mes parents tant je n'en suis pas fier. Mais quoi qu'il en soit Evans, ça fait des années que je rêve que tu me tolères enfin. Alors tu penses bien que maintenant que c'est le cas, je ne vais pas m'arrêter en si bon chemin.

Lily ne releva volontairement pas la fin de la phrase. Elle savait déjà de toutes façons qu'il allait être difficile pour James de se contenter d'une simple amitié mais en ce qui la concernait, il était clair qu'elle ne voyait pour l'instant rien d'autre. D'ailleurs elle doutait même qu'un jour, elle serait capable d'entrevoir plus avec lui.  Toujours était il qu'il avait mis les mots justes sur ce qui la tracassait et la culpabilité qu'elle ressentait par rapport à Severus lorsqu'elle pensait à son amitié avec le jeune Potter. Elle n'avait même pas eu besoin d'exprimer ses doutes qu'il l'avait fait pour elle, essayant de la rassurer au passage. Elle reprit finalement la parole pour faire valoir d'une voix incertaine :

- Je n'ai pas réellement peur de tout ça. C'est juste que comme tu l'as dit, je t'ai détestée pendant si longtemps que tout ça me paraît bien trop étrange. Mais j'ai aussi appris depuis qu'il y avait des combats bien plus importants à mener dans nos vies que celui contre un adolescent de sixième année, aussi prétentieux soit il.

James eut une légère grimace qui fit sourire Lily : il aurait visiblement préféré qu'elle continue dans la séquence émotion et compliments plutôt que de se remettre à lui envoyer des piques. Mais au fond d'elle, Lily savait que c'était sur ça qu'était basée sa relation naissante avec le jeune homme et n'avait donc pas l'intention d'arrêter de se moquer de lui. De toutes façons, ils s'y étaient tout deux plus ou moins habitués après toutes ces années. Cependant, l'adolescent reprit tout de même la parole pour interroger d'un ton qui se voulait sûrement détendu mais dans lequel la jeune sorcière capta une indéniable trace de doute :

- Alors on est ami Lily-Jolie ?

Elle eut un sourire plus explicite que n'importe quels mots. Puis guidée par son instinct, elle leva le bras et asséna une petite tape sèche à l'adolescent tout en sifflant :

- Pas si tu m'appelles comme ça Potter !

Mais elle savait que le rire dans sa voix la trahissait de même qu'elle savait que James avait parfaitement comprit sa réponse. Et à en juger par l'air à la fois surpris et heureux qu'il arborait, il était évident qu'il n'en revenait pas. Lily elle même était assez fière : après toutes ces années, elle venait enfin de reconnaître que les gens pouvaient évoluer et avait acceptée de vive voix de lui donner une seconde chance. Elle espérait simplement que cette fois, il ne la laisserait pas passer et que leur amitié naissante allait perdurer.

***********

Remus faisait les cents pas devant la salle commune des Serdaigle, maudissant un peu plus chaque secondes James et ses idées stupides qu'il avait eu le malheur d'accepter. Il devait prendre sur lui pour résister à la tentation de repartir à chaque instants. En plus de ça, il ne savait même pas réellement ce qu'il allait bien pouvoir dire à Lena Strausser : ils ne se connaissaient pas. Sans compter que les Maraudeurs ainsi que Lily et ses amies profitaient actuellement  du doux soleil de leur dernière après midi au château et qu'il aurait bien aimé les rejoindre. Mais malheureusement, il avait juré à James d'essayer d'adresser ne serait ce que quelques mots à Lena Strausser. 

Pour être honnête, ça allait faire environ dix bonnes minutes qu'il se trouvait devant cette Salle Commune, ne sachant pas si l'adolescente qu'il attendait allait finir par en sortir. Après tout elle profitait peut être justement de son dernier après midi au château pour préparer ses affaires et finaliser sa valise comme le faisait beaucoup d'autres élèves. Après quelques minutes d'attente supplémentaire, il vit un groupe de plusieurs septième année, dont certains ayant les yeux rougis, sûrement triste de quitter le château; sortir de la Salle Commune. Parmis les élèves, la seule qu'il reconnut fut Marlène McKinnon à laquelle il adressa un vague mouvement de salutation mais la jeune fille ne s'attarda pas davantage et bientôt, le lycanthrope se retrouve de nouveau seul à attendre. Une foule de septièmes années sortirent de la salle, parmi lesquelles il reconnut de justesse Marlène McKinnon.

Par Merlin il aurait pu profiter de cette dernière après midi pour faire toutes sortes de choses utiles comme par exemple préparer ses affaires au lieu d'attendre comme chaque année le dernier moment pour le faire avec ses amis. Il jeta un bref regard à sa montre et leva les yeux au ciel en constatant qu'il poireautait depuis une vingtaine de minutes. D'un autre côté ce n'était pas surprenant : Lena ne pouvait pas deviner que quelqu'un voulait lui parler et n'avait donc aucune raison de sortir. 

Finalement, après encore de nombreuses minutes à attendre sans vraiment savoir quoi faire, Remus vit une jeune fille aux cheveux bleu marine sortir seule de la Salle Commune des Serdaigle. Le lycanthrope savait parfaitement qu'il s'agissait de Dorothy Jorkins, la meilleure et la seule amie de Lena. Si quelqu'un savait où se trouvait la jeune fille, s'était forcément elle. Remus prit donc son courage à deux mains et s'avança vers elle, d'un air aimable. Puis il l'interpella avant qu'elle ne s'en aille, faisant de son mieux pour paraître confiant :

-  Jorkins c'est ça ? 

L'air surprise la concernée se retourna vers lui et sembla le reconnaitre aussitôt ce qui fit à la fois sourire et grimacer Remus intérieurement. Il était bien conscient que faire partie des maraudeurs lui valait une certaine notoriété, chose dont il se serait volontiers passé la plupart du temps. La Serdaigle se contenta d'opiner lentement du chef et le jeune homme n'attendit pas davantage pour lancer d'un ton qu'il essaya de rendre le plus aimable possible :

- Je suis désolé de te déranger mais je cherche Lena Strausser et je sais que vous êtes amis. Tu ne saurais pas où elle se trouve ? 

Son interlocutrice parut à la fois surprise et intimidée alors qu'elle marmonnait d'une petite voie tout en regardant légèrement ailleurs :

- Lena n'est pas dans la Salle Commune. Elle est allée chez Hagrid, je crois qu'elle y est depuis ce midi.

- Chez Hagrid ? Répéta Remus surpris.

Il savait que certains élèves s'entendaient particulièrement bien avec le garde chasse. Lui même le concernant lui était très reconnaissant d'avoir beaucoup été là pour lui lors de ces deux premières années. Pour autant, il ne se voyait pas passer plusieurs heures seul en sa compagnie, même si avec les Maraudeurs cela ne l'aurait pas dérangé. Cependant DorothyJorkins lui répondit sur le ton de l'information :

- Lena s'est toujours très bien entendue avec lui et elle lui rend régulièrement visite depuis la première année. Elle adore les animaux et les créatures magiques en tout genre, même si cette passion m'échappe quelque peu. Toujours est il  qu'elle ne devrait sûrement pas tarder à revenir, ses affaires ne sont pas encore prêtes. Si tu la vois, dis lui que je l'attends devant la Salle de Divination. 

Le jeune homme hocha la tête et avant qu'il n'ait eu le temps de demander ce qu'elle allait faire devant la salle de Divination, la jeune fille était partie. Il songea évasivement n'aurait pas pensé que Lena était le genre de personne à rendre régulièrement visite à Hagrid mais étrangement cela lui conférait un petit côté imprévisible qui lui plaisait. Elle n'était visiblement pas qu'une adolescente timide et studieuse même si c'était ces caractéristiques qui avait au départ attiré son regard.  

Comme Dorothy Jorkins le lui avait dit, Lena ne mit pas longtemps après ça à arriver devant sa Salle Commune. Il la reconnut aussitôt et ce alors même qu'elle était encore loin, de part la blondeur de ses cheveux et son teint perpétuellement pâle, comme intimidée.  Il avait beau essayer de ne pas se concentrer sur ça, il la trouvait toujours incroyablement belle et ce alors même que James comme Sirius lui assurait qu'elle n'avait rien de spécial et que ses oreilles étaient trop pointus. Lui pour sa part n'avait jamais fait attention à ce détail et ne le remarquait même pas. Il hésita quelques secondes puis prit sur lui et s'avança pour l'interpeller d'un ton qu'il voulut à la fois rassurant et assuré :

- Lena c'est ça ? Excuse moi de te déranger. 

La Serdaigle se stoppa et le toisa avec une certaine surprise alors que Remus se traitait mentalement d'idiot. Tout le monde à Poudlard savait qui était Lena depuis son enlèvement et il ne servait à rien de feindre avoir un doute. Pour la énième fois, il se demanda mentalement ce qui avait pu le pousser à faire une promesse aussi stupide à James. Elle ne disait rien se contentant de le regarder et semblant logiquement attendre qu'il poursuive ce qu'il finit par faire bien qu'avec une légère pointe de gêne parfaitement audible dans la voix :

- Je voulais  juste savoir comment tu te sentais ? Suite à tout ce qu'il s'est passé cette année. Et savoir ce que tu avais prévu de faire durant tes vacances. 

Lena eut cette fois l'air franchement prise au dépourvue alors qu'elle devenait encore plus pâle qu'elle ne l'était d'ordinaire. Remus se fit la réflexion que sa réaction n'avait rien d'anormal et que si quelqu'un qu'il ne connaissait pas était venu le voir pour lui demander ce qu'il avait prévu de faire durant ses vacances, il n'aurait probablement pas répondu. Mais c'était la seule chose qui lui était passée par la tête pour entamer une conversation avec l'adolescente. Et à sa grande surprise, cette dernière ne paraissant pas vouloir voir le silence s'éterniser finit par répondre d'une petite voix :

- C'est très gentil de venir me demander ça. Mais je vais mieux, je retrouve petit à petit mes habitudes et ma vie quotidienne. Et je ne sais pas du tout ce que ma mère a prévu pour moi cet été alors je ne peux pas vraiment te dire ça. Et toi qu'est ce que tu vas faire ? 

Remus songea brièvement qu'elle ne lui demandait même pas qui il était puis se rappela que ça n'avait rien d'étonnant. Il devait admettre être surpris qu'elle ait répondue avec honnêteté à sa question. Peut être qu'elle était moins timide qu'il ne le pensait jusqu'alors ce qui ne serait peut être pas plus mal. Se rendant compte qu'elle se balançait d'un pied sur l'autre, ne paraissant pas savoir si elle devait s'attendre à une réponse le jeune homme finit par souffler :

- Je ne sais pas non plus. Sûrement me reposer et passer du temps avec mes amis. Peut être que j'aurais envie de t'écrire. 

Il ne savait pas exactement ce qui lui avait pris de dire une telle chose mais vit aussitôt son interlocutrice virer au rouge, bien qu'elle ne conserve sa pâleur habituelle. Lui même n'aurait sûrement pas réagi autrement si une inconnue avait mentionnée l'idée de lui écrire des lettres pendant les vacances. Cependant, le premier instant de surprise passée, Lena parut se détendre quelque peu. La commissure de ses lèvres se releva même légèrement alors qu'elle soufflait :

- Ce serait très gentil Lupin même si je ne vois pas très bien pourquoi tu ferais une telle chose. Mais, je ne sais pas si tu l'as remarqué, j'ai assez peu d'amis à Poudlard. Alors si tu m'écris, ça me ferait très plaisir. 

Remus n'en revenait pas : elle ne l'avait pas trouvé ridicule. Ou peut être que si mais tout du moins elle ne lui avait pas dit et ne s'était pas non plus enfuie en courant. Il eut un demi sourire alors qu'ils échangèrent un regard rempli d'une gêne réciproque puis la Serdaigle fit valoir d'une petite voix :

- Je dois y aller si je veux vraiment espérer avoir fini de préparer mes affaires avant le banquet de ce soir. Mais même si ça me surprend, je suis contente que tu sois venue me parler. Bonne vacances Lupin. 









Ne sachant pas quoi dire, Remus se contenta de lui retourner un sourire incertain puis la vit faire volte face, répondre à l'énigme posée par l'aigle et disparaître à l'intérieur de sa Salle Commune avant que celle ci ne se referme. A peine eut elle disparue qu'il se réprimanda mentalement : pourquoi avait il fallu qu'il ait l'air si hésitant. Il c'était certainement tourné en ridicule sans même s'en rendre compte ce qui le frustrait énormément. Cependant, une partie de lui même ne pouvait s'empêcher d'être satisfaite : pour la première fois il avait adressé la paroles à Lena Strausser et l'adolescente ne lui avait pas parue traumatisée. Mieux, elle avait accepté implicitement qu'il lui écrive durant les vacances et avait sous entendu qu'elle lui répondrait.  

C'était déjà une avancée considérable, il en était bien conscient. Ce fut donc pour ça qu'il se dirigea vers la Cour du château, où devaient sûrement se trouver ses amis, avec un léger sourire au coin des lèvres. Il faudrait qu'il ne pense à remercier James, même si il venait de passer les deux dernières heures à maudit les idées stupides que pouvait avoir son ami. 

********

Dorcas plaqua une main sur ses yeux espérant se protéger du soleil rayonnant qui brillait sur la Cour de Poudlard en ce dernier après midi. Elle avait prit soin de préparer ses valises le matin même pour la première fois de sa vie et ne le regrettait pas : ainsi, elle pouvait passer son après midi avec les Gryffondor sans avoir à retourner dans son dortoir. Elle était plutôt heureuse de voir arriver la fin de sa sixième année et n'aspirait qu'à se reposer et à faire la fête durant les vacances qui se profilaient. 

Actuellement, la jeune fille était à moitié allongée sur l'herbe fraiche sa tête reposant entre les jambes en tailleur de Lily alors que ses pieds étaient étendus à la fois sur Sirius et sur James qui eux étaient restés assis. Elle n'avait pas hésitée à se mettre à son aise et avait eut un petit sourire en voyant les autres la laisser faire comme si tout était parfaitement naturel. peut être que tout compte fait, elle avait réellement fait sa place au sein du groupe.

Certaine fois cependant, notamment lorsqu'elle voyait les Gryffondor manger ensemble à la même table, la jeune fille ne pouvait s'empêcher de se sentir exclue. C'était dans ces moments là qu'elle trouvait que le système des maisons était tout de même sacrément fermé et qu'il était assez dommage de ne pouvoir développer de vrais liens, autrement que par les cours, avec les personnes de sa maison. Sans compter que pour quelqu'un comme elle, détestée ou jugée comme une allumeuse sournoise et provocante par presque toutes les filles de Serdaigle, l'intégration devenait rapidement compliquée. Heureusement, les Gryffondor étaient doués pour faire en sorte que ce sentiment d'exclusion qu'elle pouvait parfois ressentir ne perdure pas.  Après tout, ils s'étaient maintes et maintes fois assurés qu'elle savait qu'elle était leur amie. Ce dont Dorcas avait d'abord franchement doutée et qu'elle commençait tout juste à accepter petit à petit bien qu'avec une certaine méfiance due à son problème de confiance envers les autres. 

- Qu'est ce que vous avez prévus de faire pendant les vacances ? Demanda finalement Lily d'une voix tranquille venant rompre le silence bien plus apaisant que gênant qui s'était installé jusque là. 

Alors que James se lançait avec joie dans un récit plus ou moins détaillé du programme concocté par ses parents, qui comportait un mois sur les plages espagnols entre autres, Dorcas songea qu'elle n'en savait rien. Habituellement, durant les vacances, elle fréquentait des bars sorciers comme moldus à outrance durant les soirées, parfois avec Roockwood, et faisait son possible pour passer ses journées avec sa petite sœur. Mais cet été, la Serdaigle savait qu'elle ne se mettrait pas la tête à l'envers avec beaucoup d'alcool et de la musique trop forte. Ce n'était plus de ça dont elle avait besoin, sans compter que sa perte de contrôle d'elle même durant l'incendie l'avait terrifiée et qu'elle ne voulait en aucun cas recommencer. 

Peut être qu'elle essayerait de réparer sa relation avec sa mère. Après tout, elles s'entendaient plutôt bien avant le départ de son père. Et Dorcas, malgré son entêtement devait reconnaître que pour une fois les torts étaient partagés. Peut être qu'elle pourrait essayer de recoller les morceaux, étant parfaitement consciente que seule sa fierté la bloquait et que sa mère comme sa sœur n'attendaient que ça. Après tout, c'était justement parce qu'elle était sensée savoir outrepasser cette fierté qu'elle avait été triée à Serdaigle et pas à Gryffondor ni à Serpentard malgré la longue hésitation du Choixpeau pour ces deux maisons. 

Lorsqu'elle s'aperçut que c'était finalement à son tour de parler, elle releva légèrement la tête pour distinguer tout le monde sans être éblouie par le soleil est s'accouda sur l'herbe fraîche. Puis elle haussa les épaules et répondit :

- Je ne sais pas trop. Ce qui est certain, c'est que je vais passer du temps avec ma petite sœur. 

Elle n'était pas la seule à ne rien avoir de prévu en particulier. En fait la plupart d'entre eux prévoyaient simplement de passer du temps avec leurs familles à l'exception de Cassidy qui s'envolerait vers l'Inde durant tout le mois de juillet et de Sirius et James qui partaient en Espagne comme ce dernier venait de passer cinq minutes à le répéter. 

- On pourrait peut être essayer de se voir. Proposa Alice d'une voix détendue. Je veux dire tous ensemble. 

Alors que tous approuvaient joyeusement et que la conversation s'orientait sur les différentes possibilités de sorties qui s'offraient à eux durant l'été, Dorcas ne put s'empêcher de songer à l'année précédente. C'était tout bonnement incroyable comme la situation avait évoluée depuis. 

Elle ne se rappelait que trop bien d'elle le dernier jour de l'année dernière. Elle n'avait pas dormie depuis une semaine et passait le plus clair de son temps à faire des semis crises d'angoisse à l'idée de rentrer chez elle. Elle se souvenait qu'elle avait comblée cette angoisse par des moments passionnés avec Augustus Roockwood mais toujours était il qu'elle n'était pas sereine et s'en rendait presque malade, même si elle savait qu'elle n'allait être chez elle qu'en journée lorsque seule sa sœur se trouverait dans leur grande maison. 

Mais durant cette année, tout avait changé. Elle ne voulait pas se souvenir du scandale qu'elle avait fait elle même éclaté volontairement à la fin de l'année précédente, n'en pouvant plus. Mais toujours était il que tout ça avait provoqué le départ de leur père de leur maison ainsi que l'effondrement de leur mère. Mais honnêtement ce dernier point, l'adolescente s'en moquait. Tout avait été tellement dur et elle était passée par les pires moments de sa vie pour en arriver au jour d'aujourd'hui, où elle se sentait plutôt sereine quant aux vacances qui se profilaient. Ça ne lui était encore jamais arrivé. Et même si elle en avait voulue à sa mère de s'effondrer complètement après le départ de leur père livrant ainsi ses deux filles à elle même, elle savait qu'elle ne pouvait pas continuer de lui en vouloir éternellement. Sans compter que depuis, bouleversée par l'enlèvement qu'avait subie sa cadette, sa mère s'était reprise et avait même retrouvée du travail, maintenant leur famille à bout de bras. Dorcas savait qu'elle ne cesserait jamais complètement de lui reprocher le départ de leur père dont elle souffrait toujours terriblement mais le reproche était justifié : elle avait volontairement fait son possible pour qu'il parte et était soulagée d'y être parvenue. Et la jeune fille se sentait prête à vivre avec cette responsabilité mais voulait retrouver la relation de confiance qu'elle avait eu précédemment avec sa mère. 

- Dorcas ? Tout va bien ?

Revenant à la réalité, la Serdaigle sursauta légèrement et adressa un demi sourire à Maïlys qui venait de lui poser cette question. Elle secoua la tête comme pour elle même : pour une fois qu'elle n'appréhendait pas ce qui l'attendait en rentrant chez elle, elle n'allait tout de même pas se créer des angoisses toute seule en se remémorant les pires moments de son année. Quoique peut être que les pires avaient été la découverte de la trahison de Roockwood ainsi que l'enlèvement de plusieurs élèves. Toujours était il qu'elle avait l'impression d'avoir vécue une des années les plus difficile de a vie, autant d'un point de vue familial que d'un point de vue social et elle était plutôt soulagée d'en être arrivée à la fin. Elle allait pouvoir prendre un nouveau départ. Elle s'aperçut que Maïlys la toisait toujours avec une inquiétude grandissante et s'empressa de lui répondre d'un ton qui se voulait rassurant :

- Ça va. J'étais juste en train de penser aux vacances.

- Et tu n'es pas contente de rentrer chez toi ? Demanda curieusement Lily.

Dorcas eut un sourire intérieur. Pour la première fois de sa vie, elle allait pouvoir répondre à cette question sans mentir et sans sentir l'angoisse s'emparer d'elle. 

- Si. Souffla t-elle. Je suis contente de retrouver ma mère et ma sœur et de passer la majorité de mon temps avec elles. J'étais seulement en train de me dire que beaucoup de choses avaient changés. 

Elle ne développa pas d'avantage et heureusement, personne ne lui posa la question. De même que personne ne lui demanda pourquoi elle n'avait pas évoquée son père. Elle avait conscience que James savait que son paternel s'était fait la malle mais espérait que ses parents ne lui auraient pas expliqués pourquoi. Elle savait aussi que Sirius, en tant que Sang Pur, avait plus ou moins connaissance de tout le scandale qu'elle avait provoquée autour de sa famille qui avait entrainé le départ de leur père et la chute dans la pauvreté de sa famille mais il avait été assez intelligent jusque là pour ne pas aborder le sujet. En fait, elle capta seulement le regard intrigué que lui jetèrent en même temps Lily et Maïlys mais les deux se reconcentrèrent bien vite sur la conversation en cours. 

Dorcas eut un demi sourire intérieur, se replongeant de nouveau dans ses pensées. C'était tellement étrange pour elle d'être ici, au soleil et entourée. Ce sentiment d'appartenance à un groupe était nouveau pour elle, elle commençait tout juste à le découvrir et à sincèrement l'apprécier. Elle comprenait aussi qu'appartenir à un groupe ne signifiait pas forcément s'entendre exactement de la même façon avec chacun mais bien plutôt essayer d'être là les uns pour les autres. Elle être entouré de la sorte faisait naître en elle un besoin d'être appréciée qu'elle n'avait jusqu'alors jamais ressentie. 

C'était précisément dans ce genre de moment qu'elle prenait conscience d'à quel point sa relation avec Roockwood avait été nocive. Elle en avait justement parlée avec Maïlys durant la semaine écoulée, s'étant beaucoup rapprochée de l'adolescente qui était sûrement celle à laquelle elle s'était la plus attachée en peu de temps. Toujours était il qu'elle lui avait confié l'emprise que le Mangemort avait eu sur elle. Un exemple tout simple : elle ne se souvenait pas avoir pu passer un seul après midi au soleil lorsque le temps le permettait. Il faisait toujours en sorte qu'il soit tous les deux dans l'un de leur dortoir, l'excluant lentement de tous contacts avec autrui et le monde extérieur. Mais bien entendu, elle ne s'en était pas rendue compte jusqu'alors. 

En réalité, elle était consciente qu'elle avait de gros problèmes à la fois d'attachement et de confiance et s'était presque auto convaincue qu'elle était sûrement la personne toxique de leur relation, celle qui le poussait à aller voir ailleurs lorsqu'il en avait envie ou à l'envoyer contre un mur quand il estimait qu'elle allait trop loin. Elle l'avait laissée avoir cette emprise sur elle parce qu'elle était convaincue qu'elle le méritait et que c'était principalement de sa faute si leur couple les étouffaient parfois tous les deux. Mais de nombreuses discussions à ce sujet avec Maïlys avait finie par convaincre l'adolescente que, si certains aspects de sa personnalité avaient pu nuire à son couple, elle n'était responsable de rien. Ni des coups, ni des cris ni des insultes et des manipulations mentales dont elle s'était rendue compte après coup. Parce que comme lui avait très justement fait remarquer Maïlys, qui depuis un certain temps s'était révéler plutôt douée pour la conseiller, c'était difficile de voir le mal chez soi mais c'était encore plus difficile de voir le mal chez une personne qu'on aimait irraisonnablement. 

Finalement la Serdaigle secoua vivement la tête. Elle allait prendre un nouveau départ durant ces vacances : devenir une nouvelle personne. Elle n'avait jamais été autant déterminée à aborder l'avenir avec confiance. Après tout elle n'avait désormais plus rien à craindre de personnes et même si c'était le cas, elle savait qu'elle était bien entourée. Et quoi qu'il arrive, elle ferait face avec courage  parce qu'elle ne serait pas seule. Parce qu'elle avait apprit au cours de cette année qu'elle ne voulait plus être seule. 

*************

James porta un verre de jus de citrouille à ses lèvres tout en esquissant un grand sourire alors que le silence tombait sur la Grande Salle. C'était actuellement le banquet de fin d'année, le dernier repas qu'ils partageaient tous à Poudlard avant que chacun ne repartent chez eux le lendemain matin. Le banquet avait d'ailleurs débuté depuis déjà près d'une heure et, alors qu'ils étaient absorbés par l'ingestion de divers plats plus appétissants les uns que les autres, le directeur avait annoncé qu'il était temps de révéler la maison qui gagnait le tournoi cette année. 

Jusqu'alors, les Gryffondors n'avaient jamais gagnés : les frasques de Maraudeurs étant trop nombreuses pour être récupérées par les points que rapportaient certains élèves studieux comme Lily. James n'était pas convaincu qu'ils gagneraient cette année non plus surtout que compte tenu des conditions particulières, les point liés au Quidditch n'étaient pas comptabilisés. Mais d'un autre côté la plupart des élèves s'étant introduits au Manoir Lestrange étaient des Gryffondor et leur action avait quand même permit de récupérer de nombreux points.

- Chers élèves. Enonça le directeur de son habituelle voix grave et posée. Nous célébrons actuellement la fin d'une nouvelle année qui aura été si je puis dire particulière. 

Il y eut des chuchotements parmit les élèves alors que James arquait un sourcil : particulière était un sacré euphémisme. Cependant, le directeur ne se laissa pas distraire et poursuivit solennellement :

- Cependant, malgré toutes les tragédies qui ont accompagnées cette année, vous avez su réussir à rester soudés. Vous avez démontrés que, pour les temps qui se profilent, les endroit tels que cet école sont source d'action, de solidarité et de soutien. C'est grâce à chacun de vos efforts que Poudlard a été maintenue ouverte et que je peux me tenir face à vous aujourd'hui. 

James retint un frisson : lui même considérait l'école comme sa deuxième maison et aurait été franchement bouleversée si celle ci avait du fermer. Surtout compte tenu du fait que, pour la sécurité des élèves, il n'y avait pas d'endroits plus sûrs, du moins s'efforçait il toujours de le croire fermement. Ce fut d'on ton un peu plus léger que le directeur reprit finalement :

- Passons maintenant au moment que vous attendez tous. Comme chaque année, je me dois de préciser que chacune des maisons à fournie un travail remarquable. Et que cette Coupe n'a pas pour but premier de valoriser une maison plus qu'une autre mais bien de vous permettre de comprendre l'importance de diverses valeurs scolaires. 

James ne put s'empêcher d'échanger un regard complice avec ses trois amis. Il ne manqua pas les yeux légèrement levé au ciel de Lily qui paraissait mi amusée mi sceptique et dut retenir un sourire insolent. 

- Avec un sérieux, un dynamisme et sa rigueur habituelle, Serdaigle se retrouve dernière du classement avec l'honorable score de 472. 

Des murmures de déceptions se firent entendre depuis la table qui avait remportée la victoire les deux années précédentes. D'un autre côté James ne put s'empêcher de constater que leur score était tout de même excellent. Il échangea un regard avec Dorcas assise nonchalamment à sa table qui ne paraissait pas spécialement déçue semblant s'y attendre, même si on devinait une légère frustration dans son allure. 

- En troisième place avec des résultats presque similaires, nous avons donc Serpentard avec 476 points. Annonça avec assurance le directeur. 

Bien sûr il y eut des applaudissements. Mais leur troisième place ainsi que le faible écart qu'ils avaient avec Serdaigle empêchaient les Serpentard de trop se réjouir et ainsi les applaudissements de autre maisons manquaient singulièrement d'énergie. Tous attendaient les prochains mots du directeur, alors qu'il allait annoncer qui l'avait emporté. Ce fut finalement avec un sourire qu'il reprit la parole pour déclarer de son habituelle voix imposante :

- La grande gagnante de la Coupe des Quatre Maisons de cette année est Poufsouffle avec 497 points, suivie de Gryffondor qui a amassée un total de 485 points. Bravo aux quatre maisons qui n'ont pas démérités et félicitations au Poufsouffle qui ont mérités leur victoire cette année. 

Il y eut une grande explosion de joie depuis la table des Poufsouffle, à laquelle James se joignit avec entrain malgré la légère grimace de dépit qu'il effectuait. D'un autre côté ce n'était pas si étonnant et il était plutôt content que les Poufsouffle l'aient emportés. Comme il avait entendu Lily le dire une fois, c'était certainement la maison la plus respectueuse même si ce n'était pas le jugement qu'il aurait tenu en premier année. Toujours fut il qu'il applaudit vigoureusement, rejoint par l'entièreté de la table des Gryffondor. Bientôt, tous respectaient le rituel traditionnel et lançaient leur chapeau en l'air exception faîtes de quelques Serpentard et de certains Serdaigle visiblement frustrés par la défaite.

James haussa les épaules : si en première année perdre cette coupe des Quatre maisons lui avait paru injuste et l'avait indigné pendant les deux mois qui avait suivis et ce alors même qu'il était à l'origine de la plupart des points perdus, l'adolescent s'en moquait désormais. Il tenait à gagner le Tournoi de Quidditch ne serait ce qu'une fois dans sa scolarité, même si il était conscient qu'il ne lui restait plus qu'une seule chance mais n'accordait plus de grande importance à la Coupe des Quatre Maison et était heureux pour les Poufsouffle qui n'étaient pas assez valorisés au sein de Poudlard selon lui. 

- Alors Potter, prêt à rentrer chez toi ? 

Le jeune homme sursauta et se tourna vers Mary McDonald qui, maintenant que l'explosion s'était calmée, venait de lui adresser la parole  assise quelque chaise plus loin, a proximité de leur petit groupe. Il eut un sourire et regarda celle qui avait été durant cette année sa camarade de Quidditch autant que son alliée, bien que certain moments aient été compliqués et lança joyeusement :

- Plus que prêt. Je ne vais pas trop te manquer McDonald ? 

La jeune fille avait assez mal vécue la fin de son année de ce qu'il savait, étant la meilleure amie d'Edward et ayant eu elle aussi beaucoup de mal à se remettre de sa mort. Cependant ce fut avec un sourire franchement amusé qu'elle répondit bien qu'avec une pointe de nostalgie :

- C'est plutôt moi qui vais te manquer. Après tout, bonne chance pour retrouver une Poursuiveuse à mon niveau. 

James eut un sourire et se fit intérieurement la réflexion qu'elle n'avait pas tort et que ça allait être compliqué même si il ne l'exprimait pas. 

- Bof. Souffla t-il en haussant les épaules. Tu n'es pas irremplaçable. 

Il marqua ensuite volontairement quelques minutes de silence puis ajouta :

- Mais tu vas me manquer McDonald. Tu était la meilleure.

Les joues de la concernée rougirent légèrement alors qu'elle lui retournait un sourire reconnaissant. Ils s'étaient toujours bien entendus sur le terrain et James avait mit un point d'honneur à la protéger après son agression par Mulciber ainsi qu'après l'enlèvement d'Edward. Ils n'étaient peut être pas des amis proches mais elle était indéniablement une camarade pour lui. Et elle allait sincèrement lui manquer. 

- Trop de sentimentaliste Potter ça ne te ressemble pas. Railla doucement Lily avec un petit sourire alors que Mary reprenait sa discussion avec ses amis. 

L'adolescent ne trouvant rien à dire lui fit une grimace. Puis il se souvint qu'après ce soir, l'année serait définitivement terminée. Ils repartiraient chez eux et attendraient l'année prochaine. Leur toute dernière année. Il n'écouta pas les quelques mots supplémentaires que prononça le directeur se contentant d'inspirer un peu de l'atmosphère chaleureuse qui s'étendait à l'intérieur des murs du château. Une partie de son année lui avait été volée et, même si il était particulièrement heureux de rentrer chez lui cette année, il se sentait un peu frustrée de ne pas avoir pu passer autant de temps à Poudlard que les autres. D'un autre côté, James savait qu'il ne pouvait pas changer les évènements qui s'étaient déjà écoulés. Et cette année avait eu le mérite de lui apporter une maturité indéniable. 

En revanche, malgré tout les changements qui s'étaient opérés chez lui, certaines choses ne changeaient jamais. Et il avait bien l'intention de profiter de chaque instants que pourraient lui offrir les vacances qui se profilaient ainsi que sa septième année pour être la meilleure version de lui même. Parce que le changement n'était pas forcément synonyme de négatif et qu'en ce qui le concernait, au vu de la discussion qu'il avait eu avec Lily ce matin même, cette année avait été enrichissante à tout les points de vue, malgré qu'elle ait également été tragique, et lui avait permit de devenir quelqu'un de meilleur. 

Et il espérait qu'il serait en capacité de le conserver.

***************

Regulus Black  était assis depuis près de deux heure dans la largeur de l'embrasure de la fenêtre de son dortoir, sa valise bouclée attendant sagement le matin contre son lit. De toutes façons, le cinquième année était plus ou moins convaincu qu'il n'arriverait pas à fermer l'œil de la nuit. Pourtant les deux autres garçons de son dortoir dormaient déjà depuis bien longtemps alors que le réveil indiquait pratiquement deux heures du matin. Le jeune homme savait parfaitement que Dyspan, allongé sur son lit ne dormait pas et l'observait mais faisait mine de ne pas en tenir compte. De toutes façons peu importait : ils ne s'adressaient plus la parole.  

Sans savoir pourquoi, il fixait obstinément l'extérieur et le ciel particulièrement étoilé ce soir là, comme si ce dernier contenait des réponses universelles aux multiples questions qui se bousculaient en lui. Si il devait être honnête envers lui même, il savait très bien pourquoi il ne parvenait pas à s'endormir et ce alors même qu'il avait réellement essayé pendant près de deux heures avant d'aller s'installer sur la fenêtre. Il redoutait le lendemain matin et voulait retarder ce moment le plus longtemps possible : parce qu'alors sa cinquième année serait définitivement terminée et qu'il quitterait le château sans possibilité de retour en arrière. 

Or, il n'avait aucune envie de quitter Poudlard et de rentrer chez lui. peu importait à quel point l'année avait été compliquée il voulait éperdument rester dans ce lieu qui constituait les derniers souvenirs qu'il avait encore avec Lyméria. Leurs derniers éclats de rire, leurs longues conversations et leur premier baiser. C'était au sein du château qu'il avait réalisé qu'il l'aimait tout comme c'était dans ce lieu qu'il avait apprit sa mort. Il avait l'impression que Poudlard serait par conséquent toujours témoin de leur histoire puisque personne d'autre ne pouvait l'être désormais.  Il ne se sentait pas prêt à laisser tout ses souvenirs de la jeune fille derrière lui pendant deux mois. Et dire qu'il prétendait avec mépris que son deuil était fait lorsque des gens comme Evan Rosier lui posaient la question. 

Sans compter que la perspective de rentrer chez lui ne lui avait jamais paru aussi peu attrayante. Il appréhendait déjà le rictus suffisant qu'arborait Bellatrix en permanence et il savait qu'il devrait continuer de la respecter et lui parler correctement malgré le fait qu'elle ait tuée Lyméria de sang froid. C'était terriblement injuste : elle méritait d'être punie et c'était d'autant plus frustrant qu'encore une fois il ne pourrait rien faire et devrait se contenter de se taire et d'être ce qu'on attendait de lui.

- Regulus ? Tu dors ?

Le Serpentard se retint de justesse de répondre par l'affirmatif alors qu'il levait les yeux au ciel. Il savait que la question provenait de Dyspan et savait aussi que son ancien meilleur ami était parfaitement au courant qu'il ne dormait pas. Après tout c'était plutôt facile à deviner étant donné qu'il n'était même pas dans son lit. 

- Non. Lâcha t-il simplement avec froideur en guise de réponse.









Il n'avait sincèrement aucune envie de parler avec lui maintenant, alors qu'il était occupé à appréhender ce qui l'attendrait le lendemain matin. Sans compter qu'ils ne s'étaient pas adressés la parole depuis plusieurs semaines, se reprochant mutuellement des tas de choses, toutes liées à la mort de Lyméria.  Cependant, Dyspan ne parut pas se formaliser de sa froideur et interrogea :

- Tout va bien ?

Regulus cessa de fixer l'extérieur et se retourna pour lui faire face. Le lit de son ancien meilleur ami était juste en face de la fenêtre ce qui était propice à une conversation que l'adolescent ne souhaitait même pas. Toujours fut il qu'il répondit en haussant légèrement les épaules : 

- A ton avis ?

Si il était sincère, il n'avait pas envie de lui parler. En fait, il en voulait même terriblement à Dyspan.  Après avoir apprit la mort de Lyméria et l'avoir annoncée au jumeaux Zabini,le jeune Black avait eu désespérément besoin de solitude, ayant en permanence l'impression d'étouffer au sein du château. Chose que Dyspan avait eu beaucoup de mal à accepter. il avait passé plusieurs jours à essayer de lui parler et de faire ressortir ses émotions, ne comprenant visiblement pas que ce n'était pas ce dont le jeune homme avait besoin. Alors Regulus avait finit par exploser et c'était mis à lui hurler dessus sans raison valable au beau milieu de la Salle Commune de Serpentard. 

La situation avait rapidement dégénérée en dispute et Dyspan avait mentionné une vérité qui avait plus ou moins rendu Regulus malade : il savait qui était au moins l'une des personne qui aidait les Mangemorts à entrer dans l'école, en l'occurrence Augustus Roockwood, depuis le début. Si il était allé le dénoncer dès le premier enlèvement, Lyméria n'aurait peut être jamais été enlevée et serait actuellement toujours en vie. Si l'entendre de la bouche de son meilleur ami avait fait tant de mal, c'était sûrement parce que Regulus y avait déjà songé de nombreuses fois auparavant et se considérait comme responsable. Après ces paroles, lui même avait craché des horreurs et les deux garçons en étaient venus aux mains. Ils auraient d'ailleurs certainement finis à l'infirmerie sans l'intervention presque hystérique de Wystéria qui avait adressée un regard désolé et plein de larmes à Regulus puis avait quittée la Salle Commune avec son frère. 

Après ça, il n'avait plus adressé un mot aux jumeaux et ne pouvait s'empêcher d'en vouloir à Dyspan. Ce dernier n'avait pas comprit son besoin de solitude et aurait voulu pouvoir compter sur son soutien ce que Regulus, déjà au plus mal, n'avait pas été capable de fournir. Après tout il savait déjà qu'il n'était pas doué pour l'empathie et pour l'entraide et cette dispute le lui avait définitivement montré. Quoi qu'il en soit à présent le jeune homme s'en moquait : il était évident pour lui que les jumeaux ne voulaient plus de lui comme ami et il n'avait pas l'intention de faire quoi que ce soit pour changer ça, surtout compte tenu du fait qu'il en voulait toujours à Dyspan de ne pas avoir respecté sa façon d'essayer de faire son deuil, qui d'ailleurs s'était évérée être un véritable échec. 

Cependant, contre toute attente, son ancien meilleur ami asséna dans un souffle :

- Je sais que tu m'en veux et ce non sans raisons. Et pour être honnête je t'en veux aussi et je n'ai pas totalement réussit à tout te pardonner. Pas encore même si je sais déjà que j'y arriverais quand ce ne sera pas ton cas. Mais peu importe : je te connais et je voulais juste te dire que je sais à quel point cet été risque d'être compliqué pour toi. C'est sûrement pour ça que tu ne dors pas. Alors je voulais juste te dire de faire attention à toi. Sincèrement. Et surtout de ne rien faire d'idiot que tu risquerais fortement de regretter plus tard. 

Regulus comprit le message implicite : son ami avait peur, non pas sans raisons, qu'il ne rejoigne les Mangemorts. Ceux la même qui avaient tués Lyméria. Et, alors même que quelques mois plus tôt la pensée rebutait l'adolescent, il s'y était plus ou moins résigné et ne voyait pas comment il pourrait en échapper. L'adolescent cligna des yeux surpris. Il devait admettre qu'il pensait n'être plus ami avec Dyspan. Toujours fut il qu'il ne s'attarda pas sur ça et prit sur lui pour répondre d'un ton moins froid et plus calme, celui qu'il avait auparavant l'habitude d'employer avec son meilleur ami : 

- Merci de me mettre en garde. Mais ne t'inquiète pas trop pour moi, je saurais gérer la situation. Et tout ce que tu viens de dire, ce serait bien si tu pouvais également l'appliquer. Je veux dire, fais attention à toi. Et à Wystéria. 

Il vit du coin de l'œil le jeune Zabini esquisser un petit  sourire incertain dans sa direction puis lui tourner le dos, clôturant ainsi la discussion ayant visiblement intégré que Regulus ne souhaitait par réellement parler. Ce fut sûrement lorsqu'il fit ce simple geste que l'adolescent réalisa soudainement qu'il n'avait jamais rien compris à l'amitié. Et aussi étrange qui puisse paraître ce constat fait à presque trois heures du matin : c'était pourtant bel et bien une réalité. 

Il n'avait jamais, si il était honnête, réellement été ami avec Lyméria tant l'attirance qui planait entre eux avait était palpable depuis leur plus jeune âge. Il avait toujours été évident qu'ils avaient un lien plus fort qu'une simple amitié pour reprendre les mots de la mère de Lyméria alors qu'ils n'avaient que onze ans. En fait, les seuls véritables amis qu'il n'avait jamais eu avaient été les jumeaux Zabini et ce depuis déjà de nombreuses années. Mais plus il y réfléchissait, plus il se rendait compte que lui n'avait jamais su être un bon ami. Les jumeaux avaient du tolérer aussi bien sa froideur que sa tendance à ne pas s'exprimer et à se renfermer. Ils avaient également supportés sans se plaindre l'absence totale de sentiments quels qu'ils soient que le jeune homme paraissait éprouver pour eux, même si ce n'était pas le cas. Au final, peut être qu'il était simplement comme ça : que son tempérament naturellement indépendant et solitaire ne n'était pas compatible avec l'amitié et empêchait les gens de rester à ses côtés. 

Il ne put s'empêcher de songer avec un net soupçon d'amertume que son frère en ce qui le concernait semblait pour sa part réussir à merveille à comprendre le sens du mot amitié, étant visiblement plus doué que lui pour ça. Mais il secoua rapidement la tête et refoula ces réflexions sur le sujet tout au fond de son esprit, ne voulant pas y penser maintenant.  

Puis le jeune homme cessa de fixer le dos de Dyspan qui s'était retourné mais qui visiblement ne dormait toujours pas et retourna à sa contemplation du parc du château.  Ce faisant, il eut une dernière pensée pour Lyméria Greengrass qu'il avait aimé d'une façon qu'il ne pourrait jamais décrire. Et plus il y pensait, plus il réalisait que, si elle n'avait pas voulue se donner la mort, elle ne s'était pas non plus battue avec acharnement lorsque cette dernière était arrivée. Et cette pensée l'obsédait. Il avait parfaitement conscience que sa propre vie était en train de partir en lambeaux sans que personne ne soit à ses côtés pour la reconstruire mais il était simplement obnubilé par le fait qu'elle n'avait pas vraiment cherchée à survivre, ne voulant pas se trahir elle même. Et ce fut sans doute ces réflexions, qui il l'admettait n'auraient pas eu beaucoup de sens pour quelqu'un d'extérieur, qui lui permirent de constater une dernière chose. Que Lyméria Greengrass l'avait probablement aimé jusqu'à la toute fin. 

***********











Lily fut la première levée ce matin là, ce qui n'était pas vraiment rare. Son premier fut réflexe fut comme à l'ordinaire de cligner des paupières puis de regarder avec fatigue autour d'elle. Elle pouvait entrevoir les rayons déjà perçants du soleil qui transparaissaient à travers les rideaux de la pièce, rendant cette dernière naturellement éclairée. 

Tout en parcourant la pièce du regard, ses yeux tombèrent sur Alice sur laquelle elle s'attarda quelques instants. Bien évidemment, les cinq amies avaient tenues à veiller tard pour leur dernière nuit. A une certaine heure, sa meilleure amie s'était effondrée en sanglots, appréhendant le départ de Poudlard et la distance qui allait la séparer de Franck ainsi que l'avenir de leur relation. Il n'avait pas fallu longtemps à Lily suite à ca pour aller prévenir le principal concerné qui avait passé suite à ca près d'une heure seul dans la Salle Commune avec sa petite amie pour tenter de la convaincre que rien ne changerait. Finalement, au terme de plusieurs minutes, Alice s'était laissée convaincre et avait rejoint ses amies pour la suite de la soirée. 

Emily comme à son habitude avait bue beaucoup d'alcool. Bien trop malgré les regards de préventions de Maïlys et l'inquiétude dans les yeux de Lily. Finalement, il y avait eu un moment inévitable ou, ses émotions décuplées par l'effet de l'alcool, Emily s'était elle aussi mise à pleurer. Puis elle leur avait admit qu'elle se consolait comme elle le pouvait, et d'une manière terriblement égoïste, en se répétant sans cesse qu'elle avait au moins été la seule fille qu'Edward Hood avait véritablement aimé et que pour cela elle devait vivre. 

Cette façon de faire son deuil ne choquait pas Lily si tant était que cela pouvait réconforter son amie. En revanche ce qui l'avait inquiétée, c'était les verres qu'elle avait bu alors qu'elle pleurait. Mais finalement, après plusieurs minutes de consolation et des mots qui se voulaient rassurants, le moment de faiblesse de leur amie était passé. Et même si la douleur et la tristesse étaient toujours indéniablement présentes chez elle, elles s'atténuaient chaque jour un peu plus et Lily voyait avec joie son amie recommencer à vivre plus ou moins normalement. Elle était de plus convaincue que l'été qu'elle s'apprêtait à passer en compagnie de ses parents et de son petit frère ne pourrait lui faire que du bien. 

Après encore quelques minutes de réflexions personnelles, Lily jeta un furtif coup d'œil au réveil bruyant de Cassidy qu'elle avait passée une bonne partie de l'année à maudire : l'horloge indiquait huit heure quinze. Il lui fallut à peine quelques secondes pour se souvenir que le Poudlard Express partait à neuf heures du quai. 

Elle songea évasivement aux Maraudeurs qui, l'année précédente avaient eu une sorte de dispute de dernière minute à régler entre eux si Lily avait bien compris et avaient par conséquents louper le train. Tous les quatre avaient du appeler leurs parents respectifs pour que ces derniers ne viennent les chercher en transplanant à Pré au Lard puis en gagnant le château. Elle fut légèrement prise de panique à l'idée de vivre la même situation, et ce quand bien même elles n'étaient pas particulièrement en retard même si elles auraient du se réveilleur une demie heure plus tôt.

Toujours fut il que la jeune sorcière s'extrayant rapidement du lit, s'emmêla les pieds dans le tapis de sol affreux que lui avait offert Pétunia lors d'un Noël. Une fois qu'elle se fut finalement redressée, elle se jeta sur le lit le plus proche, autrement dit, celui de Cassidy et secoua avec délicatesse son amie tout en lançant d'une voix ferme et plus ou moins sonore :

- Cass ! C'est l'heure de rentrer chez nous. 









Son amie n'eut aucune réaction mais Maïlys à côté qui avait le sommeil léger ouvrit les yeux l'air endormie. Lorsqu'elle constata ce qu'essayait de faire Lily, elle se décida à lui venir en aide et sortir de ses couvertures à une vitesse qui impressionna la jeune rouquine. Puis elle se dirigea vers le lit d'Emily pour réveiller avec délicatesse cette dernière pendant que Lily était toujours bloquée avec Cassidy. Décidant d'être moins délicate, elle secoua cette dernière avec plus de vivacité tout en assénant fermement :

- On va louper le train si tu ne te lèves pas tout de suite. Nous aurions du être levées depuis une demie heure. 

Ces paroles semblèrent faire réagir Cassidy qui écarquilla les yeux et se redressa lentement. Lily allait crier un bon coup pour la réveiller définitivement lorsque Maïlys, semblant décider d'employer une méthode plus radicale, tira les rideaux laissant les rayons du soleil pénétrer dans la pièce. Lily empêcha Cassidy de se réfugier dans un grommellement sous sa couverture et quelques minutes après, les cinq jeunes filles étaient debout. 

Aussitôt s'ensuivit dans le dortoir une joyeuse cohue. Chacune courrait un peu partout dans le dortoir, cherchant à récupérer leurs dernières affaires manquantes et se battant pour l'ordre de passage à la Salle de Bain. Tout en ramassant sa pince à épiler qu'elle avait bizarrement retrouvée sous le lit d'Emily même si celle ci lui avait fermement assurée ne pas l'avoir prise, Lily s'était rendue compte que c'était le dernier jour de l'année.  

Le lendemain, et pendant les deux mois qui suivraient, elles ne se réveilleraient plus toute les cinq ensembles. Elles allaient passer deux mois séparés après une année entière ensemble et c'était toujours quelque chose de difficile à réaliser. Durant deux mois, elles allaient chacun vivre leurs propres expériences, qu'elles ne manqueraient bien sûr pas de se raconter à la rentrée. En fait, à bien y réfléchir, c'était la même chose à chaque vacances d'été. Ce qui n'empêchait aucunement Lily de trouver ça toujours aussi triste d'une fois sur l'autre.

Et Lily, tout en donnant un coup de brosse pour tenter de démêler ses cheveux songea qu'indéniablement, elles appréhendaient toutes l'année prochaine : lorsque le moment serait venue pour elles de quitter définitivement Poudlard et de se lancer dans une vie d'adulte qui s'annonçait remplie d'incertitudes et de désillusions. Lily n'était pas certaine d'être prête. Mais peu importait : pour l'heure, elles étaient juste triste de passer les deux prochains mois séparées même si elles savaient qu'elles essayeraient de se voir. 

Toujours était il que Lily s'était de nombreuses fois demandée ce qu'elle citerait en premier si elle devait ne citer qu'un seul des nombreux avantages de cette école. Et alors qu'elle nouait fébrilement ses chaussures tout en riait à l'angoisse qui s'agrandissait sur le visage d'Emily, à laquelle il restait plein de choses à mettre en ordre, l'adolescente se fit la réflexion en regardant autour d'elle qu'elle savait ce qu'elle pouvait répondre à cette interrogation. Poudlard créait des amitiés qu'elle espérait indestructible.








**

Quelques dizaine de minutes plus tard, les adolescentes descendaient précipitamment dans le parc du château sans avoir eu le temps de prendre un petit déjeuner. Peu importait, elles devaient surtout être rendues sur le quai avant que le train ne parte. Elles pourraient manger une fois à l'intérieur. 

En chemin, elles croisèrent Liam Markle le batteur de l'équipe de Gryffondor, embrassant à pleine bouche la très jolie Paloma Sintzel et lui tenant la main. Lily songea avec un certain amusement que, contrairement à ce que lui avait affirmé James et Sirius, le cinquième année n'avait pas l'air d'avoir exagéré lorsqu'il s'était vanté de sortir avec elle. 

Alors qu'elles continuaient de marcher avec précipitation, James et Sirius firent finalement irruption en face d'elles. 

- Il a cru que vous alliez louper le train et a voulu vérifier que vous n'aviez pas eu de problèmes. Dénonça aussitôt Sirius en haussant les épaules, comme pour expliquer leur présence ici alors qu'ils étaient sensés être installés dans Poudlard Express. 

Puis sans rien ajouter d'autres, il enlaça Maïlys et l'embrassa fermement ce qui fit rougir son amie. Pendant ce temps, James leva les yeux au ciel et se défendit :

- Pour en avoir fait l'expérience, je sais que ce n'est pas très agréable de louper le Poudlard Express. Je voulais simplement m'assurez que ça ne vous arrive pas. 

Emily cessa de regarder avec attendrissement Sirius et Maïlys pour s'exclamer l'air légèrement inquiète :

- Le train ne va vraiment plus tarder à partir. Et Maïlys a promit à Dorcas qu'on la rejoindrait à l'intérieur du Poudlard Express.

James lui indiqua  calmement :

- Remus, Peter et Franck sont déjà installés avec elle à l'intérieur. On vous a gardez des places. Je pense qu'aucun compartiment ne sera plus remplis que le notre. 

Puis, sans attendre davantage, James empoigna la main de l'adolescente qui sursauta par l'effet de la surprise, et l'entraîna à sa suite en direction de la locomotive rouge qu'elle parvenait à distinguer grâce aux rayons du soleil qui la faisait briller en se reflétant. Elle constata que ses amies et Sirius leur avaient emboités le pas, courant également, alors que le train sifflait pour annoncer un départ imminent.


 Lorsque le train siffla pour la seconde fois, annonçant un départ immédiat, Cassidy venait tout juste de poser son deuxième pied à l'intérieur, haletante. Lily, elle même respirant avec difficulté, lâcha la main de James et se tourna vers son amie pour interroger avec inquiétude :

- Cass ça va ? Tu n'es pas trop essoufflée. 

Elle capta sans davantage y prêter attention le regard qu'échangèrent James et Sirius qui avaient visiblement oubliés la maladie qui se développait petit à petit chez la jeune fille. 

- Non ça va. Assura la concernée en tachant de reprendre son souffle. Je ne suis juste plus habituée aux efforts physiques. Et puis, nous avons eu le train.

Les cinq adolescentes se regardèrent en souriant alors que le train roulait et qu'elle voyait déjà Poudlard s'éloigner petit à petit. Sirius attrapa à la volée la main de Maïlys, ce dont celle ci ne sembla pas se plaindre, et prit la tête du petit groupe se dirigeant vers le compartiment où les attendaient les autres. Enfin, ils arrivèrent dans un compartiment occupés par Dorcas, Franck, Remus et Peter. Lily s'étrangla à moitié lorsqu'elle aperçut Dorcas assise sur les genoux du lycanthrope, et l'air singulièrement mal à l'aise qu'arborait ce dernier, ce qui contrastait avec l'air satisfait de la Serdaigle. 

Sirius comme James en voyant la scène se mirent à se moquer de leur ami alors que le lycanthrope protestait :

- Je ne voulais pas mais elle ne m'a pas demandé mon avis. 

Dorcas eut un sourire l'air très fière d'elle même et lui claqua un énorme baiser ironique sur la joue. Le jeune homme pesta en avisant par la vitre la marque bien voyante de rouge à lèvre très rouge qu'il avait à présent ce qui fit redoubler le rire de James et Sirius alors que Lily elle même ne pouvait retenir un sourire amusé. 

- Elle est invivable. Soupira Remus d'un ton à moitié las à moitié joyeux. Par Merlin vivement les vacances.  

Lily était de son avis : Dorcas avait bien remarquée qu'elle ne l'intéressait pas aussi aurait elle plutôt due miser sur quelqu'un d'autre. Mais Emily pour sa part semblait avoir un tout autre avis sur la question puisque ce fut d'une voix qui lui ressemblait qu'elle prononça joyeusement :

- J'ai particulièrement hâte que vous vous mettiez ensemble tous les deux.  Vous êtes mon prochain objectif en ce qui concerne les couples de notre petit groupe. Après James et Lily bien entendu mais nous aurons le temps de voir tout ça l'année prochaine.

L'intéressée prit aussitôt une couleur rouge vive tandis que James se retenait visiblement de ne pas fanfaronner ni faire le malin, ce dont l'adolescente lui était reconnaissante. Il tenait de ce qu'il montrait à ne pas perdre cette amitié grandissante avec Lily et cette dernière s'en réjouissait sans vraiment comprendre pourquoi. Toujours fut il que l'adolescent se contenta de passer sa main dans ses cheveux avec un sourire faussement gêné ce qui était franchement mieux que si il avait prit la parole. 

Pour changer de sujet et détourner la conversation qui était donc partie sur eux deux, Lily lança une petite blague sur Liam Markle qu'ils avaient croisés embrassant sa petite amie, la très admirée Paloma Sintzel, ce qui provoqua les cris de stupéfaction de James comme de Sirius qui n'avaient visiblement pas réellement cru le batteur de Gryffondor quand il leur avait annoncé.

L'adolescente profita ainsi du changement de conversation pour aller s'asseoir, en face de Potter et à la gauche de Remus et Dorcas alors qu'Emily venait rapidement s'installer à sa droite. Sirius proposa malicieusement un genou à Maïlys mais Lily pouvait deviner que son amie était encore trop peu habituée au contact physique pour accepter. Elle eut finalement raison car la jeune fille se contenta de s'asseoir à côté de lui avec un sourire intimidé. Pendant ce temps, Alice s'était assise sans la moindre gêne sur les genoux de son petit ami tandis que Cassidy avait pris place à l'extrémité du compartiment. Lily dut retenir un sourire : certes ils étaient quelque peu serrés mais au moins, ils étaient ensemble.

L'adolescente lança un petit coup d'œil furtif par la fenêtre près de laquelle elle était assise, se détachant petit à petit de la conversation et des rires qui l'entourait. Poudlard avait déjà disparue à l'horizon et on ne distinguait plus que la vague forme du château. Lily savait que malgré l'apparence tranquille qu'elle affichait, des dizaines de craintes venaient envahir son esprit. Elle appréhendait tout sans ordre de priorité : autant de poser un pied sur le quai ce qui allait l'éloigner de ses amies pour deux longs mois que la guerre contre Voldemort qui se profilait. C'était tout de même étrange comme les sources d'inquiétudes pouvaient être variées. 

Mais actuellement, alors qu'ils étaient tous en train de rire dans ce compartiment qui semblait si petit pour eux tous, illuminés par les rayons d'un soleil déjà bien haut dans le ciel, Lily songea qu'au final toutes les angoisses qu'elle pouvait ressentir n'avaient aucune importance. Parce que peu importe ce qu'il finirait par advenir du monde des sorciers, cette année lui avait montré qu'il y avait toujours des raisons d'y croire, des raisons d'espérer. Parce qu'envers et contre tout, pour l'instant et pour longtemps, du moins elle l'espérait, ils étaient de ceux qui vivaient. 

Et la fierté et l'affection qu'elle éprouvait désormais pour chacun des membres de leur petit groupe lui paraissait à la fois immense et déraisonnée mais aussi réellement fondée et sincère. Alors que ses yeux passaient sur chacun des visages qui l'entouraient, sans pour autant entendre leurs rires ou leurs mots, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir heureuse d'appartenir à cette génération. D'appartenir à ce groupe de personne qui n'allaient pas abandonner. Elle savait pertinemment que le temps de se battre allait finir par venir mais cela n'avait pour l'heure aucune importance.

Elle grandirait, elle rirait, elle aimerait et continuerait de croire en ses amis. 

Et actuellement, rien ne lui semblait impossible, même les choses les plus surréalistes. Elle voulait croire qu'ils parviendraient à faire triompher l'amour. Elle voulait continuer de croire aux  paroles que tous n'avaient cessés de se répéter durant cette année : L'espoir meurt en dernier.

Fin de la sixième année 

Voilà c'est terminé pour la sixième année de nos amis. J'espère que vous serez toujours au rendez vous pour la Septième qui arrivera très bientôt, pas la semaine prochaine car je serais en Turquie et car il me faut du temps pour peaufiner certains détails mais si tout se passe bien, la suite devrait arriver pendant les vacances.

Je ne sais pas si j'aurais encore des lecteurs à ce moment là, mais ça ne m'empêchera pas de continuer d'écrire. Bien sûr si je vois que l'histoire plait moins, je m'arrêterait en route mais ne vous inquiétez pas je vous préviendrai si jamais ça arrive.

Je suis désolée pour cette notre très longue mais je devais vous posez quelques questions auxquels j'espère vous pourrez prendre le temps d'y répondre parce que ça m'aiderait énormément dans la construction de la septième année pour laquelle je piétine un peu. J'ai vu PerriePuce faire des bilans de ce type à la fin de ses tomes ce qui m'a donné l'idée : après tout, toutes les critiques sont bonnes à prendre. Donc c'est parti.

1) Quel est votre ressenti final sur cette année ? Et sur cette fanfic en général ?

2) Qu'est ce que vous aimeriez voir changer dans cette histoire ? Ou autrement dit, quels défauts y trouvez vous ? ( n'hésitez pas je ne me vexe pas et je suis sûre qu'il y en a énormément :) )

3) De façon honnête êtes vous déçu de la fin ?

4) Quel est votre personnage préféré ? Pourquoi ?

5) A quoi vous attendez vous pour le tome 2 ( dites tout ce qui vous passe par l'esprit )

6) Quelque chose à rajouter ?

Ensuite je voulais également dire que j'aurais donc besoin d'une couverture, un peu dans le même style que celle ci ( pour laquelle je remercie encore et toujours titilove2005 ) pour le deuxième tome. N'hésitez pas à venir en DM si vous savez réaliser des couvertures ( parce que je suis très nulle ).

Enfin, le plus important, je voulais vous dire Merci. Un énorme MERCI.

Ça fait pratiquement deux ans que cette histoire est lancée, deux ans qu'elle rythme mes semaines. Je me suis bien sûre attachée à mes personnages mais voir que vous y êtes attachés aussi reste le plus beau des cadeaux.

Je voudrais prendre le temps de vous remerciez chacun individuellement mais ça prendrait trop de temps et ce serait infaisable. Alors de façon plus générale, merci à tous ceux qui commentent qui votent et qui m'incitent à poster plus vite. Merci aussi à tous ces lecteurs fantômes que je ne vois jamais mais qui sont arrivés jusqu'ici. Merci à tous ceux qui m'envoient des messages pour m'exposer leurs théories, à tous ceux qui attendent les mercredis avec impatience pour recevoir la notification de cette histoire. Vraiment à chacun d'entre vous MERCI !

Cette histoire ne serait vraiment pas pareil pour moi sans tout votre soutien chaque semaine et votre gentillesse. Je vous aime tant je vous assure. Je mets énormément de moi dans cette histoire et c'est quelque chose que je suis peu habituée à faire et c'est pourquoi votre avis est si important. 

Alors une dernière fois, même si vous ne revenez pas pour le tome 2 pour quelques raisons et même si j'abandonne ce projet en route, ce que je n'espère pas, je vous dis MERCI plus que tout pour votre présence chaque semaine. Merci de m'avoir accompagné inconsciemment dans l'écriture de ce tome. Cette fanfiction, je pense honnêtement qu'elle  elle est autant de vous que de moi. Parce que les idées ne suffisent pas si il n'y a personne pour les apprécier derrière. 

Je sais j'en fais beaucoup mais ça me paraît vraiment fou tout le chemin que cette pauvre petite histoire à parcouru. Je n'aurais jamais imaginé que ça prendrait cette ampleur dans ma vie, ce n'était même pas l'objectif pour être honnête, je voulais simplement écrire ce que je mourrais d'envie de savoir sur la vie de la génération des Maraudeurs comme beaucoup l'ont fait avant moi. 

Enfin, j'ai déjà beaucoup trop parlé donc je vais vous laisser. Je vous dit à très bientôt pour la suite. J'espère évidemment vous revoir tous.

MERCI POUR TOUT ❤