51 - De l'amour, de l'indulgence et du chocolat -
Coucou !
Aujourd'hui c'est mercredi, autrement dit le jour du chapitre. C'est déjà l'avant dernier chapitre de cette sixième année et donc de ce tome. Après celui là, il ne me restera plus qu'un chapitre à vous partager et ce sera la fin. En tout cas j'espère qu'il vous plaira autant que j'ai aimé l'écrire, et surtout n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé.
Je vous spoil un petit peu mais il me semble que la fin de ce chapitre était attendue par pas mal d'entre vous, alors j'espère qu'elle ne vous décevra pas.
Petite précision : certains auront sûrement reconnu que la phrase du titre vient de la série Docteur House ( que je vous conseille vivement de regarder même si elle n'est pas sur Netflix ).
Merci à tous encore une fois d'être un peu plus au rendez vous chaque semaines et de m'avoir accompagné tout au long de la publication de cette fanfiction.
Bonne Lecture !
Chapitre 51 : De l'amour, de l'indulgence et du chocolat
Un grand soleil éclairait présentement le château de Poudlard en cette fin d'après midi. Les oiseaux chantonnaient toujours et les couleurs des fleurs n'avaient jamais été aussi vives. Ce n'était plus à prouver l'été faisait un grand bien au moral. Ainsi chaque journées ensoleillées qui passaient semblait faire revivre à la fois l'école de sorcellerie et ses occupants.
En cette douce fin de journée de juin, Lily Evans ne pouvait s'empêcher d'éprouver une pointe de nostalgie lorsqu'elle songeait qu'aujourd'hui commençait leur dernière semaine au château. Bientôt tout leur petit groupe serait en vacance, dispersés un peu partout, d'un bout à l'autre du Royaume Uni. Cependant, ce sentiment était en grande majorité éclipsé par la semaine apaisante et agréable qu'elle venait de passer. La première depuis de longs mois pour être honnête.
Elle se trouvait présentement assise sur l'herbe, non loin du Lac Noir, entourée de ses amies et des Maraudeurs. Dorcas s'était également jointe à eux ainsi que Franck, auquel il ne restait plus que deux épreuves d'ASPIC à passer avant d'avoir officiellement terminé sa scolarité à l'école de sorcellerie. Pour l'instant, le septième année avait d'ailleurs l'air plutôt content de ce qu'il avait réussit à accomplir lors de ses épreuves et avait fermement assuré à Alice qu'il aurait ses ASPIC il n'y avait aucun doute à avoir là dessus.
Lily avait d'ailleurs vue d'autre septième année, comme Mary McDonald pour ne citer qu'elle,
faire des crises d'angoisses et de larmes. Ce n'était pas étonnant. Elle même n'avait pas été dans un meilleur état au moment de passer ses BUSES et avait toujours été convaincue que les ASPICS restaient l'une des choses les plus difficiles de l'école. Elle savait parfaitement qu'elle serait sûrement dans le même état l'an prochain, ajoutant à cela le fait qu'aucun élève ne désirait quitter Poudlard, particulièrement en ces temps sombres.
Quoi qu'il en soit, Lily était donc fermement soulagée d'avoir encore une année de répit à Poudlard avant d'avoir à s'inquiéter de tout cela.
Durant la semaine passée, Dumbledore avait également organisé un match de Quidditch amical, dans le but de remplacer la finale de la Coupe de Quidditch qui n'avait pas pu avoir lieu et de distraire les élèves même si il n'y avait pas d'enjeux spécifiques à la clé. Ainsi Gryffondor s'était retrouvé une nouvelle fois contre Serdaigle et avaient sans surprise, remportés la victoire avec facilité arrachant des cris de joies à leurs camarades qui les prédisaient déjà comme les prochains gagnants de la Coupe l'année qui suivrait.
A l'inverse, Serpentard avait eu bien plus difficilement sa victoire sur les Poufsouffle, l'arrachant de justesse. L'équipe pourtant titulaire de la coupe depuis trois ans avait mal joué au possible et n'avait remporté la partie que grâce au jeu impressionnant de Wystéria Zabini et de la capitaine Emmeline Vance. Lily se souvenait que les deux filles semblaient d'ailleurs pratiquement être seules sur le terrain ce jour là tant tous les autres paraissaient absent ou trop absorbés par leurs pensées pour se concentrer sur le match. Ainsi, les Serpentard avaient bien failli ne pas l'emporter au plus grand désarroi de la capitaine qui jouait le dernier match de sa scolarité.
Actuellement, ils étaient tous tranquillement installés sous le doux soleil de juin. Lily se sentait légèrement nostalgique, se remémorant qu'elle s'était tenue exactement à cet endroit précis l'année précédente avant que Severus ne l'appelle Sang de Bourbe à la suite de l'humiliation de James. Et pourtant, c'était avec ce dernier qu'elle se tenait actuellement, se prélassant sous le soleil. Et elle ne pouvait s'empêcher de songer à l'étrangeté de la situation ce qui ne l'empêchait pas de se sentir apaisée.
Dès demain, ils commenceraient tous la dernière semaine de leur sixième année. La jeune fille, qui jusqu'alors était allongée sur l'herbe fraiche se redressa légèrement, s'appuyant sur ses coudes et regarda autour d'elle avec un petit sourire. A sa gauche, Alice et Franck étaient allongés eux aussi sur l'herbe, enlacés l'un contre l'autre dans une étreinte attendrissante. La lumière faisait ressortir les joues rougies et brillantes de joie d'Alice ainsi que le bracelet gravé à son nom que son petit ami lui avait offert seulement quelques jours auparavant, prétendant que ça lui porterait chance pour la septième année.
Non loin d'eux, en face de Lily, Maïlys se tenait assise en tailleurs. La jeune sorcière dut retenir un sourire en constatant que son amie paraissait ramasser des pavots bleu, fleur typique de l'Ecosse, qui jonchaient le sol autour d'elle pour les tresser soigneusement dans les longs cheveux blonds d'Emily dont la tête reposait sur ses jambes. La scène était plutôt attendrissante à voir et évoquait à irrémédiablement à Lily les jeunes filles traditionnelles de la bonne société britannique décrites dans de nombreux livres. Elle était d'ailleurs agrémentée par les longues robes blanches légèrement fleuries que portaient les deux adolescentes.
A la droite de Lily, Remus et Peter entreprenait plus ou moins sérieusement de jouer aux échecs version sorcier. Si Remus avait l'air réellement concentré, ce n'était pas tout à fait le cas de Peter qui passait plus de temps à prêter attention aux conseils idiots qui lui étaient prodigués par James qu'à essayer de gagner. De toutes façons, Lily était à peu près convaincue, pour s'y être essayée, que personne ne pouvait battre le lycanthrope aux échecs. Quoi qu'avec James comme arbitre, ce dernier était capable de déclarer Peter vainqueur et de trouver un moyen efficace de tricher alors tout restait possible. Sirius pour sa part était tranquillement assis à côté de James et ne prêtait qu'une oreille distraite au jeu que disputait ses amis, préférant visiblement taquiner Dorcas qui paraissait à demi amusée et à demi frustrée.
Enfin, Cassidy était perchée en équilibre précaire sur une des branches les plus basse de l'arbre non loin duquel le groupe d'ami était attroupé. Elle ne s'était plus énervée depuis quelques jours et un grand sourire luisait sur son visage alors qu'elle riait des avertissement de prévention de ses amies qui lui assurait qu'elle allait tomber.
En toute honnêteté avec elle même, Lily se sentait bien ; elle se sentait heureuse et apaisée. Ces dernières semaines, le deuil et la tristesse ainsi que la culpabilité avaient obscurcis sa vie. mais ils lui avaient dans le même temps permit de se rendre compte de la préciosité du sentiment de bonheur et de joie qui pouvait parfois s'emparer d'elle. Elle commençait lentement à prendre conscience qu'ils ne resteraient certainement pas des adolescents insouciants bien longtemps et qu'elle devait donc profiter des instants comme ceux ci durant lesquels elle se sentait à la fois heureuse et vivante. Parce que si il y avait bien une chose qu'elle avait retenue, c'était justement à quel point la vie était précieuse.
Presque instinctivement, sans réfléchir, un sourire lui éclaira le visage. Sans qu'elle ne sache pourquoi, ce fut précisément à ces instant là qu'elle croisa le regard de James. Il lui adressa un sourire en retour et, pour la première fois depuis qu'elle le connaissait, la jeune fille sentit malgré elle son pouls s'emballer. Puis l'adolescent lui adressa un clin d'œil furtif et le sourire de Lily s'agrandit alors qu'elle refoulait l'emballement de son cœur au plus profond d'elle même. Elle avait sûrement du l'imaginer, probablement peu habituée à la relation stable et sans moqueries coutumières qu'ils entretenaient à présent.
Finalement, ce fut la voix légèrement incertaine de Dorcas qui vint troubler toute la légèreté qui s'était emparée du petit groupe. Le regard de la Serdaigle passa sur chacun d'entre eux, au plus grand étonnement de Lily, avant qu'elle ne souffle d'une voix à peine suffisamment audible pour être entendue par tous :
- Je suis désolée de casser l'ambiance mais je tenais à vous présenter mes excuses.
Lily cessa de s'appuyer sur ses coudes pour se redresser définitivement avec surprise. Elle toisa Dorcas d 'un regard perplexe : La Serdaigle était certainement la fille la plus butée que l'adolescente connaissait et elle ne l'avait jusqu'alors jamais entendue s'excuser. Encore moins devant tout le monde. Lily fronça les sourcils, songeant qu'elle devait avoir quelque chose de sérieusement grave à se reprocher. De même, les Maraudeurs semblèrent se déconcentrer temporairement de la partie d'échec de Remus et Peter alors que Cassidy descendait de l'arbre et venait finalement s'installer sur le sol. Tous paraissaient attentifs à ce que s'apprêtait à dire Dorcas. Fidèle à elle même, cette dernière ne tarda pas et expliqua d'une voix qu'elle voulait assurée et ferme :
- Je sais que Maïlys vous a raconté à tous ce que j'ai fais avec Roockwood. Et même si je n'ai pas souhaitée être présente lorsque vous l'avez appris je pense que je vous dois tout de même des excuses. J'ai été faible et j'en suis parfaitement consciente, surtout compte tenu du fait de toute la souffrance qu'il a causé autour de lui. Alors pardon.
Lily écarquilla les yeux surprise alors que la voix de la Serdaigle n'avait pas vacillée une seule seconde. Puis elle secoua la tête presque par automatisme : Dorcas avait parfois un comportement étrange personne ne pouvait le nier. Or ses excuses étaient clairement inattendues et Lily trouvait au contraire que la jeune fille n'avait rien à se reprocher. Surtout qu'aucun d'entre eux n'avaient vécus sa relation à sa place et ne pouvait donc imaginer la façon dont ils auraient réagis si ils avaient été dans la même situation.
Comme le lui avait exprimé Maïlys quelques jours auparavant, Dorcas était entière dans tout ce qu'elle faisait. C'était certainement pour ça qu'elle s'excusait pour ce qui lui semblait être un moment de faiblesse. Mais ce n'en était pas un, du moins pas pour Lily. La Serdaigle était humaine, comme chacun d'entre eux et ne leur devait en aucun cas des excuses pour une décision qui lui appartenait et dont elle était la seule à souffrir. Personne n'avait encore dit quoi que ce soit et Lily s'apprêtait à prendre la parole quand, à la surprise générale, Emily lança d'un ton calme :
- Tu n'as aucune raison de t'excuser pour tout ça.
La jeune Evans dévisagea son amie avec un léger sourire. Depuis quelques jours, même si Emily était toujours anéantie et hantée par la tristesse de ce qu'il s'était passé dans le manoir des Lestrange, elle paraissait un peu moins renfermée. C'était peut être l'effet du soleil et de l'été qui approchait mais Emily paraissait un peu plus naturelle et ses sourires semblaient un peu plus sincères. Il lui faudrait du temps, Lily n'en doutait pas et c'était d'ailleurs visible compte tenu de ses yeux toujours rouges et des longues cernes qui s'étendaient sur son visage, mais enfin l'adolescente commençait à concevoir la possibilité que son amie ne finisse par aller mieux. Et c'était un soulagement indéniable.
- Elle a raison. Appuya aussitôt Maïlys avec vigueur. Je te l'ai déjà dit mais non seulement tu n'as aucune raison de t'excuser pour ça et en plus, tu es sûrement celle qui souffre le plus de ta décision.
Lily était bien d'accord avec ça. Elle vit d'ailleurs les Maraudeurs échanger un regard furtif mais aucun des quatre garçons ne prit la parole. La jeune fille leur en fut reconnaissante. Lorsque Maïlys les avaient informés de la situation, James comme Sirius avaient passés près d'une demie heure à essayer d'élaborer divers moyen d'empêcher définitivement Roockwood de s'approcher de la Serdaigle pendant que Remus tentait de les convaincre que ce n'était pas faisable. Elle n'était pas certaine que cette dernière apprécierait d'être au courant de ça et pour cette raison, elle trouvait préférable que les Maraudeurs ne se taisent. De la même façon, Cassidy qui avait implicitement déclarée que Dorcas s'était montrée faible et qu'elle n'aurait jamais du céder à un homme comme Roockwood ne prit pas la parole, semblant juger que ce n'était pas nécessaire qu'elle partage à haute voix son opinion.
- Sans compter que rien n'est de ta faute. Acheva finalement Lily du ton le plus compréhensible qu'elle possédait en réserve. Personne ne peut te reprocher d'être tombée amoureuse de la mauvaise personne. Tout comme personne ne peut te reprocher de ne pas réussir à ne plus l'aimer simplement parce qu'il n'est pas quelqu'un de bien. Et quoi qu'il en soit, même si ça doit prendre du temps, je suis persuadée que tu finiras par passer à autre chose et par le sortir de ton esprit.
- Bien sûr. Confirma James en haussant les épaules avec un sourire malicieux, comme si il n'en doutais pas une seule seconde. C'est Dorcas Meadowes après tout.
L'intéressée eut un léger sourire et sembla se détendre légèrement. Elle s'inclina un peu vers l'herbe mais ne s'allongea pas, se contentant de s'accouder au sol. Lily lui adressa un sourire calme que la Serdaigle en s'en apercevant lui retourna l'air incertaine. La jeune sorcière songea vaguement à l'amitié que leur tout nouveau petit groupe avait développé avec Dorcas au cours de l'année écoulée et ne put s'empêcher de sourire de nouveau, cette fois intérieurement. Si leur bonne entente n'avait rien d'évident de prime abord compte tenu du caractère fougueux et imprévisible de Dorcas, un véritable lien s'était formé entre tous. Et peu importait à quel point la Serdaigle avait du mal à se l'admettre à elle même, et ne savait pas si elle pouvait oui ou non leur accorder réellement toute sa confiance. De toutes façons, Lily ne comptait pas lui laisser le choix : elle tenait désormais à Dorcas que celle ci ne le veuille ou non.
Il y avait d'ailleurs autre chose à propos de la Serdaigle qui turlupinait l'adolescente. En effet, depuis la nuit dans le manoir des Lestrange, elle paraissait légèrement honteuse et détournait régulièrement le regard instinctivement lorsqu'elle croisait Lily. Bien sûr, ça ne durait que quelques secondes mais c'était assez pour déstabiliser cette dernière. Elle n'en avait parlé à personne mais avait remarqué qu'excepté elle même, Dorcas avait aussi tendance à avoir ce comportement avec James. Lily ne savait pas vraiment pourquoi mais elle avait déjà formulée l'hypothèse intérieur que la fière jeune fille avait honte de s'être montrée si faible et au bord des larmes devant eux lorsqu'elle avait fui l'incendie. Elle avait eu l'air si vulnérable et Lily était capable de dire qu'elle devait détester ça. C'était la seule hypothèse plausible qu'elle avait pu trouver pour expliquer ce comportement étrange et elle espérait que cela finirait par disparaitre petit à petit, au fur et à mesure que la nuit chez les Lestrange ne serait plus qu'un lointain souvenir.
Finalement, la discussion s'orienta un peu sur les potentiels futurs petits copains que Dorcas pourrait potentiellement avoir sans doute dans le but de la distraire. Lily écouta d'abord d'une oreille distraite puis cessa complètement lorsque James mentionna vaguement le nom de Bruce Chang tant la proposition était absurde.
Elle regarda donc une nouvelle fois chacun des visages qui l'entourait, alors que le soleil commençait à décliner légèrement derrière le lac. La pensée qu'ils leur restait à tous des choses à régler avant que l'année ne se termine lui traversa l'esprit. En y réfléchissant avec plus d'attention, force était de constater que c'était la vérité.
En effet, elle même voulait absolument mettre définitivement les choses au clair avec James concernant leur relation. Elle n'avait pas de reproche à lui faire mais parler avec lui sans s'insulter mutuellement était relativement nouveau pour elle. Et Lily savait que si elle voulait conserver ce semblant de relation, elle devait aborder avec le jeune homme les raisons qui la poussait à ne pas être capable de lui faire pleinement confiance même si elle le voulait ainsi que de lui affirmer qu'elle était amie avec lui parce qu'il n'avait plus rien du garçon odieux qu'il avait été. Enfin, elle se devait également d'être clair, même si il le savait sans doute déjà, et lui préciser que malgré leur amitié naissante dont elle doutait toujours et était fière à la fois, elle ne savait que trop bien qu'il n'y aurait pas plus et ne voulait pas le faire espérer inutilement.
Concernant ses amis, Alice et Franck devaient pour leur part faire le point sur ce qui les attendaient l'année prochaine alors que Franck aurait quitté Poudlard. Lily savait pertinemment qu'ils étaient trop fusionnels pour que leur relation ne survive pas à la distance mais pouvait comprendre les appréhensions qu'avait Alice surtout compte tenu du fait que son petit ami envisageait de se lancer dans la guerre déjà en cours. Quoi qu'il en soit, il était évident qu'une discussion s'imposerait avant que l'année ne se termine.
Emily elle allait devoir se reconstruire. Lily savait qu'elle ne pourrait pas faire complètement cela avant de partir en vacance mais espérait que passer deux mois en compagnie de sa famille lui ferait du bien. De plus, son amie avait admit que malgré toute sa tristesse, elle commençait à entrevoir la possibilité d'aller de l'avant avec le soutien de son entourage. Toutefois, avant de quitter l'école elle devait encore avoir une discussion avec Mary McDonald. En effet, la septième année qui avait été la meilleure amie d'Edward avait selon la rumeur tenue indirectement Emily pour responsable de sa mort et son amie voulait s'assurer que ce n'était pas fondée étant donné que Mary était réputée pour être une personne relativement mature et capable de faire la part des choses.
Cassidy en ce qui la concernait devait quant à elle s'entretenir en privé avec le directeur aussi bien à propos de son avenir à la sortie de Poudlard que par rapport à sa maladie. Bien que cette dernière n'ait pas semblée se développer pour l'instant, Lily avait fermement insisté, argumentant qu'une discussion avec le directeur lui permettrait peut être d'envisager une possibilité de guérison. Elle espérait juste ne pas lui avoir crée de faux espoirs mais de toutes façons, elle était à peu près convaincue que son amie ne s'attendait à rien.
Du côté des Maraudeurs, Remus après les multiples insistances de ses trois amis avait fini par leur assurer qu'il prendrait sur lui pour essayer d'échanger quelques mots avec Lena Strausser, ne serait ce que pour s'enquérir de son état depuis leur retour du manoir des Lestrange. Cette situation ne pouvait s'empêcher d'amuser Lily qui trouvait que la timidité de Remus lui conférait un charme particulier et qui ne pouvait que concéder le fait qu'il irait plutôt bien avec la très introvertie Lena. Cette fille parlait encore moins aux personnes qu'elle ne connaissait pas que Maïlys ce qui voulait tout dire.
Justement ses pensées dérivèrent vers son amie. Elle savait que cette dernière avait passé quelques jours à s'angoisser quant au lieu où elle séjournerait pendant les grandes vacances, ne pouvant pas passer les deux mois chez une seule de ses amies. Finalement le problème avait été réglé car elle avait reçue la veille une lettre de la sœur de sa mère, sa tante, moldue à laquelle elle n'avait pas parlé depuis un certain temps n'ayant que très peu de lien avec les membres de sa famille depuis la mort de ses parents. Sa tant lui avait donc proposé de venir passer le premier mois chez elle ce que Maïlys après avoir hésité pendant plusieurs heures s'était décidée à accepter bien qu'avec une certaine appréhension que Lily pouvait comprendre étant donné que sa tante était l'une des seules à être au courant qu'elle était une sorcière.
Maintenant qu'elle n'avait plus à s'inquiéter de ça il ne restait plus pour Maïlys qu'à avoir une sérieuse discussion avec Sirius à laquelle Lily la poussait depuis qu'elle lui avait avouée qu'ils s'étaient embrassés. Malheureusement la jeune fille semblait bien plus déterminée à l'éviter pour le restant de ses jours qu'à faire quoi que ce soit et compte tenu de la stupidité parfait avec laquelle Sirius se comportait généralement avec les filles elle ne misait que très peu sur lui. Quoi qu'il en soit, il était pour elle évident qu'ils devraient parler un jour ou l'autre et elle espérait que ça se ferait avant le début des vacances.
En résumé, l'adolescent savait déjà que malgré le soleil et l'atmosphère en apparence légère, cette semaine s'avérerait sûrement pleine de changements et de nouveau départ à la veille des vacances. Bercée par le soleil, elle ferma les yeux quelques secondes, laissant les doux rayons se projeter sur sa peau. Malgré ses yeux clos, elle pouvait presque sentir le regard perçant de James posé sur elle.
Lily retint un sourire tout en conservant ses yeux fermés : elle accepterait le changement.
*********
Le lendemain matin on ressentait indéniablement l'arrivée imminente de l'été dans le dortoir des Maraudeurs. Et de fait, malgré qu'il soit plus de dix heures du matin et qu'ils soient actuellement sensé être en cours, aucun des trois garçons n'étaient levés. D'un autre côté ils avaient une excuse : la pleine lune venait d'avoir lieu, la première depuis le retour de James et aucun d'entre eux n'avaient donc fermés l'œil de la nuit. Sans compter qu'en tant normal, c'était Remus qui se chargeait de les tirer du lit et étant donné qu'il se trouvait actuellement à l'infirmerie, c'était un rôle qu'il pouvait difficilement tenir.
Ce fut exceptionnellement James qui ouvrit les yeux en premier. Si auparavant il avait tendance à dormir bien plus que ses trois amis le jeune homme faisait maintenant des nuits en peu plus courtes, encore conditionné par les longs mois qu'il avait passé enfermé à ne pouvoir dormir que d'une oreille. Toujours fut il qu'il était réveillé et que James étant James, il eut tout de suite envie de réveiller ses deux amis. Ils ne pouvaient pas gâcher leur dernière semaine à dormir jusqu'à des heures irraisonnables : ils avaient autre chose à faire notamment aller voir Remus en tête de liste même si ils étaient sensés être en cours. De toutes façons les cours de la dernière semaine ne servaient généralement pas à grand chose.
James rejeta donc d'un geste énergique ses couvertures et sauta hors du lit. Il se sentait de bonne humeur et le soleil qu'il voyait briller dehors ne faisait que renforcer cette impression. Sans attendre davantage, il se dirigea vers le lit de Peter qui, il le savait, serait plus aisé à réveiller. Une fois qu'il fut assez près, il secoua doucement son ami tout en lançant d'une voix joyeuse :
- Peter ! Peter c'est l'heure !
Voyant que son ami n'effectuait pas le moindre mouvement, et ne semblait même pas réagir au son de sa voix, James qui n'était pas connu pour sa patience décida d'employer la manière forte. Il se saisit à l'aide de ses deux mains des épaules de son ami et le secoua vivement, quoiqu'avec une certaine douceur ne voulant pas non plus trop le brusquer. Après encore quelques minutes, Peter ouvrit finalement les yeux, l'air encore hagard et le teint pâle. Il se redressa aussitôt, se cogna la tête contre le lit, puis fit face à son ami avec des yeux fatigués tout en marmonnant :
- Pourquoi est ce que tu m'as réveillé si tôt ?
- Il es déjà dix heures Queudver. Indiqua James avec un grand sourire. Et Remus est encore à l'infirmerie. On avait dit qu'on irait le voir ce matin. Et puis, tu as vraiment envie de passer ta dernière semaine dans le château à dormir ?
Il savait qu'il avait utilisé un argument imparable. Peter fit non de la tête et s'extirpa plus ou moins rapidement de son lit. Puis il s'empêtra involontairement les pieds dans son pantalon qui trainait au sol et se dirigea vers la salle de bain en lançant d'une voix encore fatiguée :
- Je vais me préparer. Bon courage pour réveiller Sirius.
Un sourire satisfait se dessina aussitôt sur les lèvres de James. Son meilleur ami était connu pour être généralement de mauvaise humeur le matin mais personne ne savait que les réveils du jeune Potter n'étaient pas étranger à ce fait. Il s'efforçait dès qu'il était réveillé avant Sirius, ce qui n'arrivait jamais lors de leur première année et était toujours assez rare mais arrivait généralement maintenant après les nuits de pleine lune, de trouver des moyens plus inventifs les un que les autres pour le tirer du lit.
Et cette fois ci il avait une idée parfaite, bien que manquant peut être un peu d'originalité. Le plus doucement possible, il se rapprocha donc du lit de son meilleur ami, parfaitement conscient que Sirius avait un sommeil très léger et pouvait se réveiller au moindre bruit. Toujours silencieusement, il sortit donc sa baguette de la poche arrière de sa robe de sorcier qu'il avait déjà prit soin de revêtir et la pointa sur son ami tout en chuchotant :
- Levicorpus !
Quelques secondes après, Sirius était suspendu dans les airs par les chevilles et vociférait contre James en l'insultant de toutes ses forces. Bien entendu ce dernier ne pouvait s'empêcher de rire et Peter, qui alarmé par le bruit était sorti précipitamment de la salle de bain, n'avait pas mis longtemps à éclater de rire à son tour. James trouvait la scène d'autant plus drôle que Sirius ayant l'habitude de dormir uniquement vêtu d'un tee-shirt et d'un caleçon, son haut lui recouvrait entièrement la tête l'obligeant à se dépêtrer dedans pour tenter d'apercevoir quelque chose.
Finalement, après encore quelques secondes à se moquer allègrement de son ami James décida dans sa grande bonté d'âme de le faire redescendre et Sirius alla s'écraser la tête la première contre son lit ce qui ne fit que redoubler l'hilarité de Peter. Mais James pour sa part lorgna attentivement son ami, guettant le moindre signe de sa part pour s'emparer de sa baguette magique, bien conscient qu'il y aurait forcément des représailles.
Cependant, il avait beau être attentif, il ne fut pas assez réactif. Sirius se redressa brutalement les cheveux en bataille et sans attendre davantage se jeta littéralement sur lui, les faisant tout deux basculer au sol dans un éclat de rire. Ils restèrent ainsi pendant plusieurs minutes échangeant quelques coups. James riait trop pour vraiment être concentré sur la bagarre et Sirius avait fini par laisser également l'hilarité s'emparer de lui ce rendait un drôle d'effet. Après encore quelques instants, il furent finalement interrompus par la voix de Peter qui les rappela à l'ordre visiblement l'air inquiet après avoir vu la tête de Sirius se cogner plus ou moins violemment contre le mur :
- Essayez de faire attention à ne pas vous blesser quand même. Je vous rappelle qu'on devait aller voir Remus à l'infirmerie pour s'enquérir de son état et pas parce que l'un de vous aura besoin de soins après vos idioties.
- Va dire ça à l'idiot qui m'a réveillé ce matin. Marmonna Sirius tout en se dégageant de James laissant ce dernier respirer et en passant une mains dans ses cheveux pour les discipliner.
James ne put s'empêcher de sourire de nouveau alors qu'il se redressait. Son avis n'avait pas été demandé mais en ce qui le concernait, il était plutôt fier de sa propre idée. L'intervention de Peter avait eu moins eu le mérite de leur rappeler qu'ils étaient sensés aller retrouver Remus - même si théoriquement, ils étaient plutôt sensés être en cours - et les deux garçons se préparèrent rapidement.
Il ne leur fallut que quelques minutes supplémentaires afin de rassembler leurs affaires. James prit d'ailleurs soin de farfouiller dans la malle de Remus et d'en tirer une tablette de chocolat noir dont son ami aurait forcément besoin. Ça n'avait pas été leur pleine lune la plus simple. Après ça, ils descendirent dans la salle commune, s'attendant à la trouver vide étant donné que tous étaient sensés être en cours. Et de fait, elle était presque entièrement vide à l'exception de Liam Markle, le batteur de l'équipe de Gryffondor, qui sauta pratiquement sur James et Sirius pour leur annoncer qu'il sortait officiellement avec Paloma Sintzel, une Poufsouffle qui était certainement la fille la plus convoitée de son année. James se moqua de lui n'y croyant pas une seule seconde alors que Sirius plus sarcastique lui demanda si il l'avait payé. Bien évidemment, son commentaire manqua d'engendrer une bagarre amicale entre les deux batteurs mais Peter intervint leur rappelant qu'ils n'avaient pas le temps.
Finalement, les trois Maraudeurs sortirent de la Salle Commune et parcoururent les couloirs du château, bercés par les rayons solaires qui traversaient les vitres et se reflétaient sur leurs visages. Après environ dix minutes de marche énergique, ils atteignirent finalement l'infirmerie. James servit simplement quelques clin d'œil à l'infirmière qui, à la fois légèrement agacée et également habituée à les voir ici les lendemains de pleine lune se contenta de lever les yeux au ciel et de les guider vers le fond de la pièce où se trouvait le lit habituel de Remus.
En deux pas, les adolescents furent au côtés de leur ami qui pour sa part avait l'air parfaitement réveillé et lisait attentivement son manuel de métamorphose, essayant sûrement de prendre de l'avance sur le cours qu'il était en train de manquer. James reconnaissait bien là le lycanthrope.
Lorsqu'il les vit, Remus leur adressa un sourire et posa tranquillement le livre sur la table de chevet à proximité. Ce simple mouvement permit à James de constater les cicatrices qui bordaient son torse. Certes c'était comme ça après chaque pleine lune depuis plusieurs années, et celle ci était bien loin d'être la pire malgré le fait qu'elle soit également loin d'être la meilleure, mais James trouvait toujours le moyen d'être révolté lorsqu'il voyait les blessures de son ami. Toujours fut il qu'il secoua rapidement la tête : ce genre de pensées ne le mènerait nul part et il savait pertinemment que c'était déjà beaucoup mieux depuis qu'ils étaient devenus des Animagus.
- Comment tu te sens ? Interrogea il finalement en passant une main dans ses cheveux et en se servant de l'autre pour attraper la chaise à la droite du lit de son ami et s'y installer.
Remus eut un sourire tranquille et haussa les épaules en répondant simplement :
- J'ai connu pire. Ce n'était pas vraiment une bonne nuit. Vous avez bien dormi ?
James ne se fit pas prier et dénonça aussitôt, tout en occultant volontairement le fait qu'il s'était lui même réveillé seulement quelques instants avant Peter :
- Ils viennent seulement de se réveiller et ils dormiraient toujours si je ne les avaient pas forcés à se lever.
Remus eut aussitôt l'air légèrement coupable et marmonna :
- Vous savez, si ça vous fatigue trop de m'accompagner à chaque pleine lune vous n'êtes pas obligés. Je pense que je pourrais me débrouiller quelque fois sans vous, notamment l'année prochaine, si le rythme est trop dur à tenir avec les ASPIC.
Sirius eut un sourire amusé et s'adossa tranquillement au mur tout en sifflant :
- N'espère pas te débarrasser de nous comme ça. Et je te rappelle que James étant une incroyable drama queen, il nous a fait signer un pacte l'année dernière comme quoi nous ne devons manquer aucune pleine lune.
- Pacte que j'ai soit dit en passant largement échoué à respecter. Marmonna James se sentant maintenant vaguement coupable à son tour.
Il était vrai que c'était lui qui avait instauré ce pacte et avait poussé ses deux amis à le signer quand ces derniers trouvaient ça absolument ridicule. Finalement d'eux tous, il était celui qui l'avait le moins respecté, bien qu'involontairement. La première fois, c'était l'année dernière après la farce de Sirius, mais bien évidemment personne ne lui en avait tenu rigueur. La fois précédente, ça avait été la nuit de l'enlèvement de Bruce Chang durant laquelle James était arrivé en retard et qui avait bien failli se transformer en catastrophe. Et après, il y avait eu les longs mois prisonniers des Mangemorts durant lesquels il n'avait évidemment pu être présent.
- En même temps, ce n'est pas vraiment comme si ça avait été de ton ressort. Fit très justement remarquer Peter.
- Je suis sérieux. Insista Remus, revenant à la discussion de départ. Vous êtes toujours venus avec moi jusqu'à présent mais l'année prochaine, vous aurez besoin de vous reposer et de travailler sérieusement. Croyez moi, vous n'êtes pas obligé de venir à chaque fois, votre présence de temps à autre m'apporte déjà beaucoup. Ce que je veux dire, c'est que je ne veux pas que vous délaissiez votre sommeil pour moi.
James leva les yeux au ciel hésitant entre l'amusement pour l'inquiétude de son ami et l'incrédulité de voir après toutes ces années Remus douter encore du fait qu'ils l'accompagnerait à chaque fois. Il fit finalement valoir en réponse :
- Ce n'est qu'une nuit par mois Remus. Ce n'est définitivement pas ça qui va nous tuer ne t'en fais pas.
- Sans compter qu'on n'est pas devenu des Animagus pour rien tout de même. Appuya Sirius. Avec tout le temps que ça nous a prit pour réussir à y arriver.
James vit Peter approuver d'un vigoureux signe de tête et retint un léger sourire : son ami avait été celui qui avait réussi le plus tardivement sa transformation. Il se souvenait encore des deux longs mois pendant lesquels lui et Sirius pouvaient aisément se transformer quand Peter n'y parvenait pas mais se souvenait aussi avoir fermement insisté pour ne se rendre dans la Cabane Hurlante avec Remus seulement une fois que Peter aurait réussi sa transformation. Finalement, sa confiance avait finie par payer, bien plus que l'impatience de Sirius, et Peter avait pu les accompagner lors de leur première pleine lune en tant qu'Animagus. Remus voulut protester et souffla :
- Les gars...
Le jeune Potter jugea préférable de ne pas le laisser terminer et l'interrompit en lançant d'une voix ferme :
- Débat terminé. Ça ne nous dérange pas et tu es bien plus important que notre sommeil. Si ça nous dérangeait, ou qu'on pensait le regretter, nous n'aurions jamais pris le risque de devenir des Animagus, illégalement comme Sirius vient de le dire. Alors tu ne te débarrasses pas de nous.
Remus sembla vouloir dire quelque chose, mais sa phrase mourut sur ses lèvres avant qu'il n'ait eu le temps de la prononcer. James ne lui laissa d'ailleurs pas le temps d'en rajouter une couche avec son inquiétude et enchaîna d'un ton joyeux tout en se balançant tranquillement en arrière :
- C'est la dernière semaine de notre sixième année. Je n'arrive toujours pas à y croire.
C'était la vérité. C'était peut être du au mois qu'il avait passé chez les Mangemorts mais l'adolescent avait l'impression que cette année était passée à une vitesse folle. Et étrangement, alors qu'elle avait été plus que tourmenté, il se sentait bien plus serein qu'il ne l'avait été à la fin de l'année précédente. Bien qu'en y réfléchissant, ce n'était pas franchement étonnant si l'on prenait en compte le fait que sa cinquième année n'avait été qu'un grand désastre sur le plan émotionnel autant que sur l'épanouissement individuel. Fort heureusement, il pouvait plus ou moins se venter d'avoir reprit la bonne direction cette année.
- Moi non plus. Admit Remus avec un sourire tranquille. J'ai l'impression qu'hier encore, nous étions en première année. Et après les vacance, nous allons pourtant entamer la dernière.
James eut de nouveau un sourire. Il avait presque l'impression de se revoir lorsqu'il était en première année, impatient et joyeux de rentrer chez lui après l'année scolaire formidable qu'il avait passé. Il songea évasivement que malgré le désastre qu'avait été sa cinquième année et les complications liées à la guerre et aux Mangemorts qui avaient eu lieu il n'aurait jamais pu rêver d'une meilleure scolarité au sein de Poudlard. Rapidement, il secoua négativement la tête. Il avait l'impression d'être déjà en train de faire ses adieux définitifs à Poudlard quand il avait encore une année devant lui.
- On est tout de même mieux maintenant qu'en première année. Fit remarquer Sirius en haussant les épaules avec un petit sourire.
James par pur orgueil protesta aussitôt :
- J'étais déjà très bien en premier année. Tout le monde m'admirait.
- Et tu trouves que ça a changé ? Ironisa Peter assis à la gauche du lit de Remus tout en levant les yeux au ciel.
Les quatre amis éclatèrent d'un même rire. James devait admettre que cette capacité qu'il avait toujours eu à être apprécié de tous, excepté de Lily Evans, n'avait pas vraiment changé. Il avait même, depuis quelques jours, l'impression que son enlèvement par les Mangemorts n'avait fait que renforcer cette admiration des autres élèves pour lui. Etant donné que cet engouement avait toujours flatté son égo, il ne s'y était d'ailleurs jamais opposé se contentant de faire croire qu'il était la perfection incarnée mais il commençait maintenant à s'en sentir un peu dérangé. Peut être qu'il grandissait et qu'être le roi de Poudlard n'était finalement plus si attrayant. Bien évidemment, tout ça restait une question d'objectivité et il doutait franchement que les Serpentard, pour avoir vu un certain nombre de fois leurs cheveux changer de couleurs à cause des Maraudeurs ne lui voue une admiration particulière.
Sans réfléchir, le jeune Potter reprit la parole pour lancer avec une sincérité qui même à ses propres oreilles parut déconcertante :
- Ça m'avais manqué tout ça. Quand j'étais enfermé là bas je veux dire. Notre amitié, et votre présence m'ont terriblement manqués. Même si c'est très égoïste, ça aurait été plus simple pour moi si l'un d'entre vous avez été là bas. De toutes façons tout est toujours plus simple pour moi lorsque je ne suis pas tout seul, et je crois que la solitude est ce dont j'ai le plus souffert lorsque j'étais enfermé dans les souterrains.
Il marqua une pause et ajouta ensuite :
- Je pensais tout le temps à vous, à Lily et à toutes les choses passionnantes que vous étiez sûrement en train de faire sans moi. C'était sûrement idiot mais j'avais un peu peur également d'être exclu lorsque je reviendrais et que rien ne puisse rattraper ces quatre mois qu'on m'a volé.
Lorsqu'il arrêta de parler, James leva aussitôt les yeux au ciel en voyant le petit sourire satisfait qui s'étirait sur le visage de Remus. Il savait que son ami attendait depuis qu'ils étaient revenus du manoir Lestrange que James ne parle un peu de ce qu'il avait vécu ce qu'il s'était pour l'instant plus ou moins volontairement bien gardé de faire. Toujours fut il que le lycanthrope n'insista pas davantage et se contenta de répondre simplement dans un haussement d'épaule :
- Pour être honnête, nous n'avons pas fait grand-chose de passionnant ici. On s'est contenté de ne pas se laisser abattre et de tout mettre en œuvre pour te retrouver avec l'aide de Lily et des filles. Enfin toujours est il que moi aussi je me suis fait de nombreuses fois la réflexion que j'aurais presque aimé être enfermé avec toi, afin que tu n'ailles pas à supporter la solitude en plus de tout le reste.
James vit Sirius lever les yeux au ciel et passer une main dans ses cheveux tout en faisant remarquer avec désinvolture :
- Enfin ça aurait été tout de même mieux que personne ne se fasse enfermer tout court de toutes façons.
James devait admettre qu'il n'avait pas tort et esquissa un demi sourire. Puis Peter lança d'un ton concluant :
- En tout cas tu nous a manqué ici ne vas pas croire l'inverse.
James se sentit inexplicablement touché et adressa un clin d'œil complice à son ami. Sirius leva une nouvelle fois les yeux au ciel et s'exclama énergiquement :
- Cette conversation devient beaucoup trop niaise à mon goût !
- Ce n'est pas comme si on t'incluais dedans de toutes façons. Ironisa Peter.
Sirius fit mine de ne pas l'avoir entendu et lança :
- Alors je pense que je vais vous laisser discuter de vos sentiments profonds entre vous. On se retrouve tout à l'heure. Au fait Mumus, James t'as pris du chocolat.
Le concerné se rappela qu'effectivement il avait pensé à apporter une traditionnel tablette de chocolat noir à son ami et il farfouilla donc dans sa poche intérieur pour la lui tendre. Remus s'en empara alors que Sirius leur adressait un sourire rapide et s'éclipsait de la pièce sous le regard amusé des trois autres.
- Merci pour le chocolat. Lança finalement Remus à James tout en croquant fermement dans un carreau. Et je profite que tu ais lancé le sujet pour te dire qu'en ce qui nous concerne, on ne pourra certes qu'imaginer ce que tu as du endurer là bas, mais que si tu as besoin de parler ou de te confier sur ce qu'il s'est passé, tu sais que nous sommes là pour toi. Je sais que ça se fera sans doute progressivement mais je tenais à te le faire savoir.
James eut un sourire une nouvelle fois sincèrement touché et remercia du regard le lycanthrope. La conversation dévia après ça entre Remus et Peter mais il n'écoutait plus que d'une seule oreille.
Il savait bien qu'à un moment ou un autre il allait devoir raconter à ses amis ce qu'il s'était passé durant les longs mois durant lesquels il avait été emprisonné. Sans vraiment savoir pourquoi il ne s'y sentait pas encore près même si il savait qu'il finirait inévitablement par le faire, étant certainement celui à qui la règle stipulant qu'il ne devait pas y avoir de secrets entre eux quatre tenait le plus à cœur.
La première nuit qui avait suivi son retour à Poudlard, étant donné que ni lui ni Sirius n'arrivaient à s'endormir, il avait déjà parlé à son meilleur ami d'une bonne partie des longs mois qui s'étaient écoulés ainsi que la détresse qu'il avait ressenti. Toujours était il qu'il lui restait énormément de choses à dire. Il ne le montrait pas mais il était parfaitement conscient que cette année l'avait définitivement changé : il avait vu la guerre se concrétiser et avait prit pleinement conscience de ce que signifiait se battre de toutes ses forces.
Mais peu importe ce qu'il adviendrait, il avait au moins l'assurance que maintenant comme toujours, il pourrait compter sur le soutien et la légèreté des Maraudeurs.
Secouant la tête, il revint à la réalité et se reconcentra sur la conversation de ses deux amis qui s'était maintenant dirigée vers le rôle que Remus, en tant que loup garou, pourrait potentiellement exercer dans l'Ordre. James devait admettre s'être d'ailleurs lui même posé la question. Si Remus, avec sa paranoïa habituelle s'inquiétait à voix haute d'utiliser sa lycanthropie pour le compte de l'Ordre par crainte de blesser involontairement quelqu'un ou bien d'être manipulé, Peter pour sa part assurait que cette particularité pourrait justement faire pencher la balance en leur faveur et être en quelque sorte leur atout secret. Parce que bien évidemment, personne n'était sensé être au courant excepté les Maraudeurs et Dumbledore.
James se mordilla vaguement la lèvre en se remémorant un léger détail grâce à la discussion en cours de ses deux amis : si l'argument de Peter était valable, il n'en étais pas moins faux. En effet il avait la confirmation que les Mangemorts avaient connaissance de la lycanthropie de Remus et n'en avait pas encore informé son ami. Certes cette information lui était jusqu'alors sortie de la tête mais en y réfléchissant, il ne savait pas si Remus devait vraiment le savoir. Après tout, cela ne ferait sûrement que l'inquiéter d'avantage. Puis il se rappela de la règle selon laquelle il ne devait pas y avoir de secret entre eux et s'insulta mentalement pour l'avoir instauré.
- Et toi James tu en penses quoi ? Finit par demander Peter, l'air persuadé que l'adolescent irait dans son sens ce qui de fait pouvait paraître le plus logique.
L'adolescent hésita quelques secondes, ne sachant pas si c'était le bon moment pour révéler que les Mangemorts étaient en réalité au parfum de la lycanthropie de son ami. Finalement, après quelques secondes de réflexions avec lui même il décida qu'au contraire l'occasion était idéale, même si il aurait préféré que Remus n'apprenne pas ça après une pleine lune compliqué alors qu'il était à l'infirmerie, et souffla d'une voix tendue :
- Je suis plutôt d'accord avec Peter sur le fait. En théorie, ta lycanthropie aurait pu être un atout indéniable pour l'Ordre. Mais il fait a quelque chose que vous ne savez pas ni l'un ni l'autre.
Remus dressa automatiquement un sourcil à la fois interrogateur et visiblement inquiet. James se tourna vers lui étant donné que c'était principalement à son ami qu'il s'adressait et indiqua d'une voix qu'il voulut la plus calme possible :
- Lorsque j'était retenu dans le manoir des Lestrange, il y avait régulièrement des interrogatoires. Autrement dit des sessions pendant lesquelles certains Mangemorts venaient nous poser des questions. Et vous vous doutez bien que nous n'avions pas réellement le choix de répondre ou non. Toujours est il que quelques jours après la mort de Lyméria, Lucius Malefoy est venu m'interroger pour que je lui apporte certaines informations.
Il marqua quelques secondes de pause, pouvant lire sur le visage de ces amis que ceux ci ne comprenaient pas bien où il voulait en venir. Il prit donc une légère inspiration puis poursuivit d'une voix rapide :
- J'avais déjà révélé sous la contrainte à Bellatrix qui étaient ceux de mon année qui avaient potentiellement acceptés de rejoindre l'Ordre à la fin de leur scolarité. Bien évidemment, je ne voulais pas donner vos noms mais je n'ai pas vraiment eu le choix. C'était soit ça soit elle menaçait d'assassiner Bianca Blossom, l'une des élèves prisonnière, et je n'ai aucun doute quant au fait qu'elle l'aurait vraiment fait. Toujours est il que lorsque Lucius Malefoy est venu m'interroger, il a lancé un Assurdiato histoire que nous ne soyons entendus par personne autour et il m'a demandé de confirmer l'information selon laquelle Remus serait un lycanthrope.
James n'eut pas besoin d'en dire davantage que son ami, déjà pâle à cause de la fatigue, semblait avoir perdu trois teintes de couleur se confondant presque avec les lits de l'infirmerie. Le jeune homme pouvait comprendre sa réaction : Remus avait toujours été très paranoïaque concernant sa lycanthropie. Eux même ne l'auraient jamais appris si ils ne l'avait pas découverte par eux même. Alors forcément, étant donné qu'il venait d'apprendre que les Mangemorts, autrement dit les gens contre lesquels il serait amené à se battre à sa sortie de Poudlard, étaient au courant, il y avait de quoi être bouleversé. Peter paraissait aussi inquiet que surpris pour sa part et interrogea d'une voix légèrement étranglée :
- Comment il savait pour Remus ? Je veux dire nous sommes sensés être les seuls au courant. Enfin nous et le directeur.
- Et Rogue. Souffla sombrement Remus d'une voix à la fois angoissée et fataliste en se tournant vers eux. C'est forcément lui. Je pense que maintenant, alors qu'il projette définitivement de devenir Mangemort, les arguments du directeur pour le convaincre de garder le silence ne doivent plus tenir. Et si c'est le cas alors il pourrait parfaitement le révéler à toute l'école à tout moments.
James vit pratiquement le visage de son ami se liquéfier à l'idée qu'il venait d'exposer et s'empressa d'intervenir dans le but de le rassurer même si il doutait de réellement y parvenir :
- Non, Rogue n'a rien dit. Je ne suis même pas certain qu'il fasse déjà parti des Mangemorts et si c'est le cas je n'en ai pas entendu parler lorsque j'étais là bas. Mais de toutes façons qu'ils ne le sachent ou pas ne change rien à la situation. Ils ne peuvent pas s'en servir contre toi. Le seul problème c'est que ta lycanthropie ne peut plus être un atout secret pour l'Ordre.
- Bien sûr qu'ils peuvent s'en servi contre moi James. Souffla amèrement l'adolescent d'une voix qu'il paraissait tenter de maîtriser sans véritable succès. Et certains Mangemorts sont relativement influents au sein du Ministère. Si jamais l'un d'eux révèle ma condition il y aura inévitablement des répercussions aussi bien sur moi que sur Dumbledore. Et donc comment ils ont su exactement si ce n'est pas Rogue ?
De fait James n'y avait pas pensé mais son ami avait raison. Si jamais la lycanthropie de Remus fuitait alors qu'il était encore à Poudlard, les conséquences pourraient être désastreuses. Il n'y avait plus qu'à espérer que les Mangemorts auraient autre chose à faire d'ici la fin de la septième année même si c'était plutôt bancale comme garantie. Il occulta donc volontairement la première partie de la phrase de son ami pour répondre à son interrogation d'une voix incertaine et coupable :
- En réalité c'est plus ou moins de notre faute si les Mangemorts l'ont apprit. Lucius m'a dit que Bellatrix aurait surprit une conversation entre moi et Sirius à travers les miroirs à double sens dans laquelle on aurait abordé ta lycanthropie. Elle devait écouter à sa porte ou quelque chose de ce type et en aurait informée les Mangemorts. C'était quand Sirius était encore chez lui alors c'était probablement l'été dernier. Et jusqu'alors ce n'était que des soupçons, mais je n'ai pas eu d'autre choix que de les confirmer.
James ne pouvait s'empêcher de se sentir affreusement coupable. Il savait que son ami avait toujours essayé de conserver ce secret et faisait preuve d'une grande discrétion à ce sujet. Sans compter que c'était indéniablement un sujet sensible pour Remus et qu'il devait tomber de haut en apprenant que les Mangemorts étaient maintenant officiellement au courant. Le lycanthrope avait pris sa tête entre ses mains alors que Peter lui avait posé une main réconfortante sur l'épaule. James se mordilla une nouvelle fois la lèvre et souffla d'une voix désespérément optimiste :
- Remus ça ne va rien changer du tout, ne t'en fais pas.
Son ami se redressa légèrement et eut un rictus alors qu'il répondait en le fixant :
- Ça pourrait tout changer pourtant. Certains à Poudlard font certainement déjà parti des Mangemorts, et alors ils le savent sûrement et peuvent en informer n'importe qui selon leur volonté. Sans compter toute les contraintes que ça va entraîner lorsque j'entrerais dans l'Ordre. Ils auront la possibilité de me traquer durant les nuits de pleine lune, et pourront potentiellement m'envoyer Fenrir Greyback.
James n'avait pas pensé à ça et vit son ami retenir un frisson au nom du lycanthrope qui l'avait mordu. L'adolescent sentit le nœud de la culpabilité lui tordre le ventre. Si Remus venait à être renvoyé de Poudlard parce que son secret avait été découvert au ministère, ce serait en grande partie de sa faute. Il avait confirmé leurs soupçons déjà présents.
- Je suis vraiment désolé. Lança t-il finalement d'une voix incertaine et coupable. On aurait du être plus prudents. Et, même si je n'avais pas vraiment le choix, j'aurais du trouver un moyen de ne pas confirmer leurs soupçons.
Remus resta silencieux plusieurs secondes puis finit par répondre en adressant au jeune Potter un regard un peu plus posé bien que toujours marqué par l'angoisse :
- Ce n'était pas de ta faute, je ne suis pas sûr que tu aurais pu faire autrement que de leur confirmer de toutes façons. Sans compter qu'en y réfléchissant c'était sûrement bien plutôt une question pour tester ta loyauté : ils devaient déjà être parfaitement au courant. Ce qui expliquerait la pleine lune de l'enlèvement de Bruce Chang pendant laquelle le Mangemort n'a pas semblé surpris de me voir et savait exactement quel sort me lancer pour que je perde tout contrôle. Ils exploitent sûrement des méthodes pour que je me retourne contre l'Ordre ou contre mes alliés pendant les pleines lunes pour lorsque notre scolarité sera terminée.
- On fera en sorte que ça n'arrive pas. Assura fermement Peter.
- Je ne suis pas sûr que vous puissiez y faire quoi que ce soit en réalité. Souffla le lycanthrope avec un certain défaitisme en haussant les épaules.
James voyait bien que ce n'était pas franchement le moment de l'affirmer à Remus mais il était pour l'instant fermement d'accord avec Peter. Remus était la personne la plus gentille et aux intentions les plus louables de toutes les personnes qu'il connaissait et il était hors de question qu'il ne laisse les Mangemorts réussir à le manipuler les nuits de pleine lune. Après tout ces derniers n'étaient sûrement pas aux courants qu'ils auraient également affaire à trois Animagus non déclarés.
- Toujours est il que je suis désolé. Insista t-il en se rendant compte que l'angoisse de son ami était loin d'avoir disparue. Nous aurions du être plus prudents. Et tu aurais parfaitement le droit de nous en vouloir.
Il le pensait réellement : après tout les efforts que Remus avait fourni pour protéger son secret, savoir que celui ci avait été indirectement révélé par une simple conversation entre Sirius et James devait lui rester au travers de la gorge. Mais Remus étant Remus, il secoua la tête négativement et assura :
- Encore une fois ce n'est pas de ta faute. C'est seulement compliqué d'apprendre que tous les efforts que je fournis depuis de nombreuses années pour protéger ce secret ne servent presque plus à rien. Mais comme tu l'as dit, ils le savent sûrement depuis l'été dernier maintenant et pour l'instant rien n'a été dévoilé. Peut être qu'ils attendent donc ma sortie de Poudlard ce qui honnêtement serait préférable autant pour moi que pour Dumbledore et pour l'école. De toutes façons quoi qu'il en soit il ne sert à rien de me voiler la face, les Mangemorts l'auraient appris de Rogue un jour ou l'autre.
James ne pouvait qu'être d'accord sur ce point là lui qui était plus ou moins convaincu que Severus Rogue était foncièrement mauvais et détestait les Maraudeurs sans raison valable. Ou plutôt il admettait que la haine du Serpentard contre lui soit justifiée par leur animosité commune mais il ne pouvait pas comprendre sa haine envers Remus qui avait toujours essayé de prendre sa défense face à James et Sirius pendant leurs premières années. Et pourtant Rogue s'était toujours méfié sans raison valable de Remus ne manquant pas une occasion de lui adresser des piques. Et cette méfiance avait atteint un stade largement supérieur depuis que Rogue était au courant de la lycanthropie de leur ami et lui adressait des regards emplit de mépris chaque fois qu'il le croisait, ce qui pouvait peut être s'expliquer par le fait que Remus avait essayé de le tuer cette nuit là mais qui pour James était bien loin d'être une raison suffisante. Toujours était il que c''était à peu près certain que le Serpentard aurait fini par révéler le secret de leur ami aux Mangemorts un jour ou l'autre. Cependant, ça ne changeait rien au fait qu'il se sentait toujours affreusement coupable. Et visiblement c'était aussi le cas de Peter dans une moindre mesure car ce dernier marmonna :
- Si nous n'avions pas découvert ton secret personne n'en aurait jamais rien su excepté le professeur Dumbledore ce qui t'aurais sûrement évité pas mal d'ennui.
James était d'avis que de toutes façons quelqu'un aurait bien finit par le découvrir un jour ou l'autre : les soupçons que Rogue avait toujours eu étaient le parfait exemple. Et Remus paraissait plutôt d'accord avec lui sur ce point car il lança d'un ton philosophique et plus calme que précédemment :
- On peut refaire le monde avec des si Peter. Ne culpabilisez pas ça ne sert à rien. Et puis si vous ne l'aviez pas su, vous ne seriez jamais devenu des Animagus. Et que les Mangemorts soient au courant est finalement une contre partie que je suis plus ou moins prêt à accepter.
James n'en était pas tout à fait convaincu mais il savait que Remus disait vrai lorsqu'il disait qu'il préférait avoir ses amis auprès de lui lors des nuits de pleine lune, peu importe si cela avait compromit son secret. Le lycanthrope secoua la tête et termina :
- Je suppose que j'aurais largement le temps de m'inquiéter de ça l'année prochaine avant chaque pleine lune et après la fin de ma scolarité. Ça ne sert à rien de m'imaginer le pire dès maintenant.
Le jeune Potter était bien d'accord même si cela l'étonnait. Remus avait tendance à s'inquiéter de tout avec beaucoup d'avance contrairement à James qui lorsqu'il s'inquiétait le faisait plutôt à la dernière minute, quand il était déjà trop tard pour faire quoi que ce soit. De toutes façons peu importait, il ne pouvait qu'être d'accord avec son ami si ce dernier entendait profiter de sa dernière semaine de cours ainsi que des deux mois de vacances avant de s'inquiéter de la possible révélation de son secret. Sans compter que c'était quelque chose sur laquelle il n'avait plus aucun contrôle et qui dépendait entièrement des Mangemorts.
- Au fait, Sirius le sait ? Interrogea Remus en fronçant les sourcils. Parce que si ce n'est pas le cas, il vaut peut être mieux ne pas lui dire.
James secoua la tête négativement et indiqua en réponse :
- Non il ne sait pas. Je viens seulement de me le rappeler, sinon je vous l'aurais dit avant. Mais de toutes façons tu as raison je n'avais pas vraiment l'intention de le dire à Sirius. Enfin du moins pas tout de suite.
- Pourquoi ? Interrogea Peter sans comprendre.
James haussa les épaules et répondit :
- Parce qu'il est stupide et qu'étant donné que c'est indirectement par son intermédiaire que sa cousine folle l'a apprit il risque de ne pas très bien réagir et de culpabiliser inutilement. Je pense que je vais attendre un peu et je lui en parlerais sûrement dans l'été.
Remus approuva d'un signe de tête manquant significativement d'énergie et croqua dans le dernier carreau de chocolat noir de sa tablette. Puis Peter embraya la conversation sur les élèves du château qui selon lui étaient susceptibles de rejoindre les rangs des Mangemorts à leur sortie de Poudlard. James se joignit à lui distraitement et Remus ne tarda pas à en faire de même, bien que le jeune Potter soit parfaitement conscient que son ami n'écoutait que d'une oreille distraite, sûrement trop perturbé par les révélations qu'il venait d'entendre.
Peu important, l'adolescent avait un excellent moyen de distraire son ami. un petit sourire se dessina malicieusement sur son visage alors qu'il lança au lycanthrope d'un ton tranquille, venant interrompre Peter avec un regard d'excuse :
- Sans aucun rapport avec les Mangemorts je tenais tout de même à te rappeler Remus John Lupin que tu m'as fait la promesse solennel d'aller parler à Lena Strausser avant la fin de la semaine.
L'intéressé reprit quelques couleurs alors que ses joues rougissaient. Puis il leva les yeux au ciel bien qu'avec lui aussi avec un petit sourire. James savait que, de part sa timidité, son ami n'en menait pas large à cette idée et c'était justement ce qui rendait la situation si amusante. Et puis après tout quoi de mieux qu'une nouvelle rencontre pour terminer définitivement l'année ?
**************
Maïlys, assise en face de Lily sur un canapé de la salle commune des Gryffondor pestait intérieurement contre un devoir d'Astronomie particulièrement compliqué sur lequel elle aurait du travailler depuis déjà plusieurs semaines, mais qu'elle avait laissée trainer sur la durée se faisant maintenant prendre par le temps. Elle était passionnée d'astronomie et ne regrettait pas du tout d'avoir conservée cette option mais celle ci pouvait parfois s'avérer assez compliquée. Enfin, au vu de la tête désespéré de Lily penchée sur ses calculs d'Arithmancie, elle n'avait pas l'intention de se plaindre.
- Rappelle moi pourquoi est ce que j'ai choisi cette option déjà ? Marmonna son amie sans lever les yeux de sa feuille.
Maïlys eut un petit sourire et répondit dans un haussement d'épaule :
- Parce que tu es un peu trop studieuse. Et un peu suicidaire.
Elle marqua un temps d'arrêt puis rectifia malicieusement :
- Non en fait je pense que c'est simplement une excellente capacité que tu as à faire des choix stupides.
Lily releva cette fois la tête de ses calculs d'arithmancie paraissant outragée. Puis un sourire narquois se dessina sur son visage et elle haussa les épaules en décrétant l'ait très satisfaite d'elle même :
- Et pourtant je ne suis pas tombée amoureuse de Sirius Black.
Maïlys rougit instantanément alors que Lily faisait tranquillement mine de ne s'être rendue compte de rien, baissant de nouveaux les yeux sur sa feuille de calcul. Si la jeune fille admettait qu'elle avait involontairement tendue le bâton pour se faire battre, ça restait tout de même un coup relativement petit de la part de son amie. Mais pour autant elle n'avait pas l'intention de protester et donc de s'enfoncer davantage.
- Un point pour toi. Marmonna t-elle à contrecœur.
Lily lui adressa un sourire rayonnant, prouvant ainsi à Maïlys qu'elle n'était pas si concentrée que ça sur ses calculs. Cette dernière roula donc des yeux et se leva du canapé en ramassant sa feuille d'arithmancie puis décréta avec un petit sourire à son tour :
- En attendant en ce qui me concerne, mes devoirs sont finis. Mais je suppose que tu as eu le bon goût de choisir arithmancie. Bonne chance en tout cas. Je retourne dans le dortoir.
Elle mentait un peu pour se moquer de son amie : en effet elle n'avait pas vraiment avancée sur son devoir et avait l'intention de se remettre dessus dans la soirée. Mais après le pique de Lily, elle n'allait pas laisser passer l'occasion de se montrer quelque peu narquoise. Elle ne se démonta pas et sourit légèrement au signe grossier que lui adressa son amie puis fit énergiquement volte face pour se diriger vers les escaliers menant à son dortoir. Ce faisant elle se heurta involontairement à quelqu'un qui venait visiblement de faire irruption derrière elle et laissa tomber sa feuille sur le sol. Elle allait s'excuser lorsqu'elle se rendit compte que c'était Sirius et ses joues s'empourprèrent instantanément alors qu'elle se fit la réflexion que ce genre de scénario était tout de même moins gênant dans les films à l'eau de rose dans lesquels l'héroïne semblait toujours savoir quoi dire.
- Pardon. Bafouilla t-elle ridiculement. Je ne t'avais pas vu.
- C'est normal je viens d'arriver. Répondit tranquillement Sirius en haussant les épaules. Je te cherchais en fait.
Le cœur de l'adolescente se mit à palpiter plus vite malgré elle alors qu'elle tentait d'ordonner à ses joues de reprendre une couleur normale, sans grande réussite. Elle qui avait prit la résolution de l'éviter pour les années à venir voilà qu'il était en train de la chercher. Formidable. Il devait certainement vouloir qu'ils aient une conversation quand c'était vraiment la dernière chose que désirait l'adolescente. Elle se sentait déjà suffisamment stupide comme ça, ce n'était définitivement pas la peine d'en rajouter. Elle allait lui demander pourquoi il la cherchait lorsque, la prenant de cours, il se baissa et récupéra la feuille qu'elle avait laissée tomber au sol. Il jeta un rapide regard dessus et la lui rendit en interrogeant :
- Tu as gardé l'Astronomie ?
Elle faillit lui répondre que non, elle apprenait par cœur le nom d'une bonne vingtaine d'étoiles pour le plaisir mais se retint, consciente que sa tentative de plaisanterie serait certainement plus pitoyable qu'autre chose. De plus, elle pouvait pratiquement sentir le regard inquisiteur que lui jetait Lily derrière elle aussi se contenta t-elle de répondre rapidement en tentant de ne pas bafouiller :
- Oui. Pourquoi tu me cherchais ?
Il haussa tranquillement les épaules et lança avec un demi sourire qui, bien qu'elle soit consciente que Lily l'aurait sûrement incendiée pour l'utilisation d'une telle formule, lui fit pratiquement fondre le cœur sur place :
- Je me suis dit qu'on devrait avoir une petite discussion. Tu n'avais rien de prévu ?
Il fallait absolument qu'elle trouve une excuse : elle s'était promit à elle même qu'elle ne lui parlerait plus jamais. Elle ne lui en voulait pas mais ne voulait pas non plus se sentir misérable et avoir le cœur brisé lorsqu'il lui annoncerait ce qu'elle savait déjà à savoir que l'embrasser ne voulait rien dire.
- Euh si en fait. Répondit elle bégayante, d'une voix qui même à ses propres oreilles sonnait fausse. Je devais justement terminer ce devoir.
- C'est marrant tu viens de me dire que tu avais fini. Ironisa Lily derrière elle assez fort pour que Sirius puisse l'entendre
Maïlys crut qu'elle allait assassiner son amie alors que ses joues devenaient encore plus rouges qu'elles ne l'étaient déjà. Elle tenta de se redonner une contenance et bredouilla :
- Euh oui mais je me suis trompé. Je crois que je n'ai pas relié les bonnes étoiles et il faut que je recommence. Et ça va me prendre du temps parce que je ne suis pas très douée en Astronomie.
Sirius avait l'air franchement amusé, autant de l'air narquois de Lily que de la gêne de Maïlys. Celle ci ne savait pas si elle devait s'en réjouir ou non. Quoi qu'il en soit l'adolescent eut un sourire et assura d'une voix joyeuse :
- Ça tombe bien en ce qui me concerne je suis très doué en Astronomie. Et à vu d'œil, je peux te dire que tu as bien relié les bonnes étoiles, même si il te manque deux constellations. En tout cas ça ne te prendras pas longtemps à finir et je pourrais t'aider après si tu veux. Tu viens ?
Maïlys pouvait pratiquement sentir que Lily se retenait d'éclater de rire derrière elle. Pourquoi de toutes les options proposées fallait elle qu'elle choisisse celle dans laquelle Sirius Black avait l'air de s'y connaître plutôt bien. Et pourquoi par Merlin était elle venue réviser dans la Salle Commune quand elle aurait pu être bien plus tranquille dans son dortoir. Comprenant qu'elle n'avait pas réellement le choix, elle opina du chef, préférant ne pas s'enfoncer davantage, et déposa sa feuille de cours sur le canapé derrière elle à côté de celui de Lily. Cette dernière en profita pour lui glisser au passage avec d'un ton faussement sérieux :
- Tu ne crois pas que tu aurais plutôt du choisir l'arithmancie ?
Maïlys lutta contre l'envie de lui retourner un geste grossier. Au lieu de cela, elle ne répondit pas et emboîta silencieusement le pas à Sirius alors qu'il se dirigeait vers le dortoir des Maraudeurs. Fabuleux. il ne pouvait décidemment pas choisir un lieu plus intimidant pour une conversation. Sans compter que le dortoir des Maraudeurs rappelait inévitablement à Maïlys la fois où, pendant les vacances de Pâques, ils y avaient passés une partie de la soirée. Avant qu'elle ne l'embrasse, n'admette ressentir quelque chose pour lui et qu'ils ne s'endorment tous les deux au beau milieu de la Salle Commune.
Finalement il poussa la porte et elle entra à l'intérieur à sa suite. Elle se sentait à la fois déraisonnablement intimidée et inexplicablement impatiente, quand bien même elle redoutait terriblement la conversation qui allait suivre. Elle devait prendre sur elle pour ne pas se souvenir de la sensation de ses lèvres sur les siennes et faisait de son mieux pour bloquer cette pensée tout au fond de son esprit. Parce qu'elle n'avait aucun doute sur le fait qu'il lui suffirait d'un sourire pour qu'elle ne se jette dans ses bras. Et c'était justement ce contre quoi elle était intérieurement en train de lutter.
Il se retourna pour lui faire face et l'adolescente tenta d'imaginer comment une personne telle que Lily ou Dorcas aurait réagit dans ce genre de situation. Dorcas était finalement à exclure car la scène finirait certainement rapidement sur un lit mais elle pouvait au moins tentée d'imiter l'air de supériorité et d'assurance qu'arborait généralement Lily en présence d'un individu masculin. Malheureusement pour elle, l'effet ne sembla pas être le même car Sirius la regarda étrangement, penchant quelque peu sa tête sur le côté comme si il essayait de l'analyser puis demanda d'une voix franchement intriguée :
- Pourquoi est ce que tu louches exactement ?
Les joues de Maïlys s'empourprèrent brusquement alors qu'elle se maudissait intérieurement. Ce qui était évident, c'est qu'elle était plutôt douée par perdre ses moyens et être ridicule lorsqu'elle était à proximité. Secoua vivement la tête, elle se contenta donc de bredouiller en réponse :
- Je ne fais pas exprès.
Sirius ne parut pas vraiment dupe et sembla assez amusé par sa réponse. Maïlys se demanda une nouvelle fois comment il faisait pour avoir l'air si à l'aise quand en ce qui la concernait, elle avait juste envie de se cacher et n'arrivait pas à formuler une seule pensée cohérente. Cependant, elle décida de ne pas lui laisser une occasion de plus de se moquer d'elle et prit l'initiative de demander d'une voix incertaine avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit :
- De quoi est ce que tu voulais me parler qui justifiais de me kidnapper de la sorte alors je m'apprêtais à raconter quelque chose de très intéressant à Lily ?
Elle mentait en pleine conscience : en réalité elle n'avait rien de particulier à faire et s'apprêtait simplement à retourner dans son dortoir lorsqu'elle avait heurtée Sirius. Et d'ailleurs ce dernier ne parut pas dupe et esquissa un petit sourire tout en interrogeant :
- Je croyais que tu devais aller retravailler ton Astronomie mais soit. Qu'est ce que tu voulais lui dire ?
Maïlys rougit encore plus : elle ne savait même pas qu'il était possible de prendre une telle teinte de peau. Sans compter que généralement, les filles rougissaient de façon attendrissante. Elle s'était à la fois son nez et l'entièreté de ses joues qui devenaient d'un rouge plutôt ridicule. Parce qu'évidemment, ce n'était pas très pratique de sembler avoir de la température à chaque fois qu'elle devait adresser la parole à quelqu'un, surtout lorsque la personne en question était Sirius Black. Se souvenant qu'il lui avait posé une question, elle tenta de se défendre en protestant légèrement d'une petite voix :
- Ce n'est pas juste. Tu ne peux pas répondre à mes questions par d'autres questions. Sinon cette conversation n'en finira jamais.
Elle le vit se retenir de ne pas lui demander pourquoi il ne pouvait pas faire une telle chose, semblant penser qu'elle n'apprécierait pas tant que ça. Et de fait, si elle préférait que ce soit lui qui réponde à ses interrogations, c'était parce qu'elle se sentait fermement ridicule quand elle prenait la parole devant l'adolescent quand ce dernier avait pour sa part une assurance proche de l'indécence. Pourquoi par Merlin n'avait elle par héritée du gène de la désinvolture à sa naissance ?
- Et donc, de quoi tu voulais me parler ? Interrogea t-elle de nouveau, bien consciente d'être légèrement insistante mais voulant surtout voir cette conversation se terminer au plus vite.
- A ton avis ? Ironisa l'adolescent.
Elle crut qu'elle allait l'assassiner. Ou plutôt partir en courant parce qu'elle était de toutes façons incapable de s'approcher trop près de lui tant ses jambes tremblaient déjà. Qu'est ce qu'il n'avait pas intégré au juste dans le fait qu'ils ne pourraient pas avoir une conversation si il répondait à ses questions par d'autres questions. Et de fait, sa gêne était accentuée parce qu'elle avait bien une petite idée du sujet que le jeune homme semblait vouloir aborder. Or en ce qui la concernait, elle voulait surtout refouler au plus profond de sa mémoire qu'elle l'avait embrassé et qu'elle lui avait à moitié avouée qu'elle l'aimait, chose qu'elle espérait d'ailleurs qu'il aurait oublié désormais même si elle ne se faisait pas trop d'illusions. Finalement, Sirius parut comprendre qu'elle ne dirait rien car il haussa les épaules et lança tranquillement :
- Je voulais te parler de l'autre jour dans la salle commune. Je ne sais pas si tu t'en souviens.
Maïlys faillit éclater d'un rire nerveux. Evidemment qu'elle s'en souvenait. Comment aurait il pu en être autrement ? Elle avait passée des nuits et des soirées à se questionner sur ce qu'il en était depuis qu'ils s'étaient embrassés. A ce qu'il pouvait potentiellement advenir. Elle n'avait jamais pu aboutir à une véritable décision étant donné qu'elle n'était pas toute seule dans cette histoire et n'était pas en capacité de deviner ce qu'il se passait dans la tête de l'adolescent. Elle avait cependant émit quelques hypothèses, allant de l'amour fou qu'il ressentait pour elle potentiellement depuis la première année même si elle admettait être fortement influencée par quelques romans à l'eau de rose, jusqu'à l'hypothèse qu'il ne l'avait embrassé que sur le moment et qu'il ne la voyait que comme une fille gentille mais pas davantage. Pour autant, si elle avait refoulée cette nuit dans un coin de sa tête, c'était aussi parce qu'elle ne pouvait se résoudre à avoir la réponse à une question qui la taraudait en permanence depuis : Et si jamais tout était terminé avant d'avoir commencé ?
Et en toute honnêteté, elle n'était même pas vraiment certaine de vouloir connaître la réponse. Elle préférait se maintenir dans l'illusion plutôt que de l'entendre dire qu'il était désolé mais que l'embrasser avait été une erreur. Parce que si il lui expliquait qu'il n'avait juste pas réfléchit mais que tout ça ne signifiait rien pour lui, elle savait qu'elle serait inévitablement très triste. D'un autre côté, elle ne pourrait pas dire qu'elle n'avait pas été prévenue que dès l'origine, tomber amoureuse de lui avait été une mauvaise idée.
- Tu vas bien ? Interrogea Sirius l'air légèrement inquiet la faisant sursauter et revenir à la réalité au passage.
L'adolescente prit alors conscience qu'elle se trouvait pratiquement au bord de l'asphyxie à retenir son souffle de cette façon. Elle secoua la tête et prit une grande inspiration, essayant de laisser passer le plus d'air possible à travers ses poumons. Elle songea ironiquement qu'elle se sentait à deux doigts de la crise d'angoisse quand, même dans les situations les plus extrêmes, elle n'en avait jamais faîtes. Désespérée elle se fit également la réflexion que l'entièreté de son visage devait désormais être rouge et qu'elle devait vraiment être hideuse. Comment faisait les héroïnes de séries pour sembler toujours garder le contrôle ou paraître attendrissantes dans ce genre de situation ? En ce qui la concernait, elle avait juste l'impression de se comporter comme une idiote complète.
- Alors, qu'est ce que tu en penses ?
Elle dressa un sourcil interrogateur, n'osant rien dire mais n'étant pas certaine d'avoir bien comprit le sens de sa question. Décidément, si elle ne réglait pas rapidement ce problème de communication, leur relation, à supposer qu'elle voit le jour, ne risquait pas d'aller bien loin. De toutes façons ils n'en étaient pas encore là, pour l'instant, elle devait juste essayer de ne pas se ridiculiser davantage. Comprenant qu'elle n'avait pas saisit, Sirius eut un demi sourire confiant et précisa :
- Ce que je veux dire c'est qu'est ce que tu attends toi après la nuit de l'autre jour ? Je sais que ça fais déjà un certain temps mais je n'ai pas franchement eu le temps de venir t'en parler avant. En tout cas, je veux savoir ce que tu en as pensé ?
Qu'est ce qu'il attendait d'elle exactement? Qu'elle lui dise qu'il embrassait bien ? Elle n'était pas certaine que ce soit ça, même si il était évident que la réponse était plus que positive. Toujours était il qu'elle ne savait pas ce qu'il voulait entendre : tout ne dépendait pas d'elle. En fait c'était même plutôt l'inverse : rien ne dépendait d'elle. Si ça avait été le cas, ils se seraient mis officiellement en couple au lendemain de la nuit où il l'avait embrassé. Parce que ça avait beau paraître ridicule, elle n'était jamais sortie avec personne. Et pour la première fois, elle désirait réellement être en couple avec quelqu'un, et pas parce qu'elle s'estimait assez âgée pour mais parce qu'elle en avait incroyablement envie. Si il y avait bien un point sur lequel elle était très claire avec elle même, c'était qu'il était tout bonnement hors de question qu'elle ne soit la fille qu'il embrasserait aléatoirement au détour d'un couloir quand l'envie lui prendrait. Elle n'avait ni besoin ni envie de ça et préférait mille fois avoir le cœur brisé d'un seul coup maintenant plutôt que de souffrir petit à petit sur la durée.
Elle n'oubliait pas qu'il était toujours devant elle dans l'attente d'une réponse. Elle mentit évasivement dans un filet de voix les mains légèrement tremblantes :
- Je ne sais pas.
Il ne répondit rien, se contentant de la fixer d'un regard inquisiteur. Elle tenta de ne pas se concentrer sur le fait que ses yeux étaient vraiment indescriptiblement beaux. Et si encore ce n'était que ses yeux. Elle se donna une gifle mentale : elle devait rester concentrée. Après encore quelques secondes d'hésitations et de silence, elle finit par rectifier son mensonge et laissa tomber d'une voix à peine audible :
- En fait si je sais ce que j'attends. Mais ce n'est pas très compliqué à deviner et je suis à peu près persuadée que tu le sais aussi. Alors ce n'est pas franchement utile que je le précise.
Sirius ne paraissait visiblement pas de son avis. Il s'adossa contre le poteau en bois du lit de Remus et insista :
- Si c'est utile. J'aimerais bien l'entendre.
Maïlys faillit se mettre à pleurer d'angoisse et songea intérieurement qu'elle allait vraiment devoir apprendre à contrôler ses émotions dans ce genre de situation. Elle aurait aimé avoir l'air aussi confiant qu'il ne l'était. D'un autre côté, elle supposait que c'était parce qu'il avait le rôle le plus simple. Il savait déjà ce qu'elle voulait et n'avait plus qu'à prendre une décision. Toujours était il qu'elle ne comprenait justement pas ce qu'il voulait entendre de plus : elle lui avait déjà à moitié avouée qu'elle l'aimait durant les vacances de Pâques. D'un autre côté, elle pouvait relativiser en se disant qu'étant donné qu'il était déjà au courant, elle ne risquait pas grand chose à lui répondre. De toutes façons ce qu'il pouvait advenir de pire serait que potentiellement il l'insulte et l'humilie devant toute l'école le lendemain. Or, si elle n'avait pas la prétention de très bien le connaître, elle savait qu'il ne ferait jamais ça. Ce fut sans doute pour ça qu'après encore quelques secondes de silence, elle répondit d'une voix tremblante d'hésitation en baissant légèrement les yeux :
- Je te l'ai déjà dit. Je tiens à toi et il est évident que ce n'est pas qu'amical.
Il dressa un sourcil l'invitant à poursuivre et Maïlys laissa finalement tomber le plus rapidement possible, croisant les doigts pour qu'il ne l'entende pas :
- En d'autres termes j'aurais aimé me mettre en couple avec toi après la nuit de l'autre jour. Après tout, on s'est embrassé et je n'avais jamais embrassé personne avant.
Elle aurait voulu lui demander avec une certaine ironie si c'était bien ça qu'il voulait entendre mais c'était au dessus de ses forces. Elle venait de lui avouer explicitement qu'il avait été son premier baiser et qu'inévitablement, elle y accordait de l'importance. Beaucoup d'importance. Sirius haussa les épaules et fit valoir :
- Je pensais que c'était peut être simplement la fatigue qui t'avais poussée à m'embrasser.
Maïlys fut forcée d'admettre d'une petite voix :
- Aussi. Je suis trop timide sinon et sans ça je n'aurais jamais accepté de rester dormir dans la Salle Commune avec toi. Mais si je me rappelle bien, c'est toi qui m'a embrassé.
- Mais tu ne m'a pas repoussé. Sourit doucement le jeune homme.
Elle faillit de nouveau éclater d'un rire nerveux. Bien évidemment qu'elle ne l'avait pas repoussée. Elle avait eu le cœur qui battait comme ce n'était pas permit et n'avait pu lutter contre son esprit qui la poussait à l'embrasser de toutes ses forces. Elle manqua de lui dire que ce n'était pas étonnant étant donné qu'elle était plus ou moins intéressée par lui depuis leur première année, et ce quand bien même ils ne se connaissaient pas, et qu'il était de toutes façon le seul qu'elle avait jamais eu envie d'embrasser mais se retint juste à temps n'ayant pas envie de se rendre plus ridicule qu'elle ne l'était sûrement déjà. Finalement, après quelques secondes de silence qui étrangement ne lui parurent pas gênante, l'adolescente prit sur elle et interrogea d'une petite voix :
- Et toi, qu'est ce que tu veux ?
Il fit une légère grimace et Maïlys sentit son cœur s'arrêter de battre temporairement. Elle était à peu près certaine qu'il allait inventer quelque chose pour la repousser plus ou moins gentiment et essayer de rester malgré tout ami avec elle. Et elle n'était pas sûre qu'elle pourrait se contenter d'une amitié Elle n'était pas sûre qu'après l'avoir embrassé, elle pourrait le regarder en embrasser d'autres sans que son cœur ne se serre. D'un autre côté, comme le lui avait maintes et maintes fois répétée Lily, c'était Sirius et on ne lui avait jamais connu une seule relation sérieuse. Il valait mieux pour elle ne rien espérer plutôt que d'être déçue, même si en son for intérieur, elle savait bien que c'était déjà trop tard. Sans compter qu'elle n'avait pas le moins du monde la prétention de pouvoir être spéciale ou quelque chose du genre même si au fond d'elle même, elle ne pouvait s'empêcher d'espérer désespérément qu'il soit en réalité fou amoureux d'elle à la manière des histoires à l'eau de rose qu'elle avait pu lire. Finalement, l'adolescent la fixa encore quelques secondes avant de déclarer tranquillement en haussant légèrement les épaules :
- Je ne sais pas.
Maïlys eut la douloureuse impression qu'on écrabouillait sans pitié son cœur. C'était à peu près le moment où il allait ajouter qu'elle était une fille incroyable mais qu'il ne se sentait pas près à être en couple avec elle ou quelque chose du même type. Elle prit une grande inspiration, attendant qu'il poursuive et luttant fermement contre les larmes qui menaçaient d'apparaître au coin de ses yeux. Semblant se rendre compte qu'elle se préparait déjà à souffrir, Sirius leva légèrement les yeux au ciel et laissa tomber d'une voix confiante, bien que son sourire ait l'air légèrement incertain :
- Mais en tout cas, je t'aime bien.
Elle crut d'abord qu'elle avait mal entendu et écarquilla les yeux de surprise. Sirius sembla mal interpréter sa réaction car il parut se sentir obligé de préciser avec une certaine maladresse :
- Enfin tu es amusante. Et puis comme je te l'ai déjà dit, tu es très gentille. Mais je ne sais pas trop quoi dire, pour être honnête je m'attendais plus ou moins à ce que tu me dises que tu m'avais embrassé à cause de la fatigue l'autre nuit.
Maïlys l'injuria copieusement dans sa tête. Décidemment elle était à deux doigts de lui accorder le prix du garçon le plus stupide de sa génération : il avait réellement cru qu'elle l'avait embrassé à cause de la fatigue ? Pour être honnête, elle ne savait pas si il se moquait d'elle ou bien si elle était sincère. Fébrilement elle protesta :
- Encore une fois je te rappelle que c'est toi qui m'a embrassé. Pas que je n'y accorde une importance particulière mais tout de même.
Sirius leva les yeux au ciel et un sourire plus confiant se dessina sur son visage alors qu'il répondait :
- Ne fais pas semblant je sais très bien que tu accordes forcément de l'importance à ton premier baiser. Mais tu as raison c'est moi qui t'ais embrassé en premier. Et je suppose que je l'ai fait parce que ça faisait un petit moment que j'en avais envie.
Une nouvelle fois Maïlys arrêta de respirer. Elle n'avait donc pas imaginée l'attirance mutuelle qu'ils ressentaient et cette dernière était bel et bien fondée. Sirius ne l'avait donc pas embrassée parce qu'elle était la seule personne disponible sur le moment mais bien parce qu'il avait envie que ce soit elle. Ce constat lui donna aussitôt l'impression erronée d'être spéciale et elle secoua rapidement la tête. Elle ne devait pas se réjouir trop vite : peut être qu'il avait simplement eu envie de l'embrasser mais que lorsqu'il l'avait fait, il était passé à autre chose. Ce ne serait pas étonnant, il était connu pour se lasser très vite. Et Maïlys à l'inverse savait être très vite lassante.
- Et donc ? Demanda t-elle incertaine lorsqu'elle se rendit compte qu'il n'avait pas l'intention de reprendre de lui même la parole.
- Donc j'ai toujours envie de t'embrasser. Souffla l'adolescent en fixant son regard sur elle. Ça n'aurait pu être lié qu'à la fatigue de ce soir là mais le fait est que ça faisait déjà un petit moment que j'avais remarqué que tu me plaisais bien.
Maïlys sentit son cœur palpiter dans sa poitrine : était il vraiment en train de lui dire ce qu'elle croyait entendre ? Sans réfléchir, elle interrogea avec une certaine curiosité :
- Depuis quand ?
- Pas directement. Lui assura tranquillement Sirius d'un ton rassurant. Ne t'inquiète pas tu ne me plaisais pas du tout la première fois que je t'ais parlé.
Il parut se rendre compte qu'il avait été maladroit car il s'empressa de rectifier :
- Enfin bien sûr, tu étais très jolie personne ne peut dire l'inverse. Mais tu étais surtout intrigante et honnêtement un peu trop distante pour moi. Mais disons que je suis content d'avoir plus ou moins appris à te connaître cette année car je serais passé à côté de quelque chose si ça n'avait pas été le cas. Je crois que j'ai commencé à constater que tu me plaisais un peu plus qu'amicalement quand on a passé la soirée ensemble après le match de Quidditch contre Serdaigle.
Maïlys ne s'était jamais sentie aussi heureuse de toute sa vie et sincèrement, elle ne pensait même pas être en train d'exagérer de quelque façons que ce soit. Parallèlement, elle avait l'horrible impression qu'il se moquait d'elle et qu'il ne pouvait être sincère. Elle secoua la tête : elle risquait de tout gâcher en pensant de la sorte. Il venait explicitement de lui dire qu'elle lui plaisait, et, même si on était bien loin d'une déclaration d'amour, c'était bien plus que tout ce à quoi elle s'était attendue.
- Alors qu'est ce que tu veux faire ? Demanda t-elle d'une voix incertaine.
Elle ne savait plus comment elle devait agir maintenant qu'il était acté qu'ils se plaisaient mutuellement. Elle n'avait pas la moindre idée de comment étaient sensés agir les gens en couple et ne savait pas non plus ce qu'elle était sensé lui dire ou bien si elle devait l'embrasser. En fait la seule chose qui tournait en boucle dans son esprit c'était qu'elle lui plaisait. Que ce n'était pas un rêve et qu'elle ne l'avait pas inventée. Elle avait l'incroyable impression d'être dans un film d'adolescents tant elle se sentait fébrile et hésitante à la fois. Son cœur battait furieusement dans sa poitrine alors qu'elle se rendait compte qu'elle n'avait presque rien attendue dans sa vie avec autant d'impatience que la réponse de l'adolescent en face d'elle. Il haussa tranquillement les épaules et lança :
- Et bien je suppose que selon la logique des choses on est sensés être plus ou moins en couple.
- Plus ou moins ? Releva aussitôt Maïlys en arquant un sourcil, les mains moites.
Elle n'était pas idiote. les rares fois où Sirius avait été véritablement en couple s'étaient toutes terminés de la même manière, à savoir des rumeurs de tromperies qui s'avéraient toujours être véridiques. C'était peut être à ses yeux la pire chose possible et c'était l'une des rares choses qu'elle ne pouvait pas tolérer. Visiblement il avait comprit le sous entendus car il roula légèrement des yeux et souffla :
- Ne va pas déjà t'imaginer ce genre de choses, on ne va pas aller bien loin sinon. Vraiment je t'assure je ne me suis jamais imaginé en couple avec une fille comme je m'imagine l'être avec toi.
Autrement dit, elle était spéciale. Elle sentit son cœur s'emballer de plus belle alors que ses joues s'empourpraient de nouveau. Elle n'arrivait pas à détacher ses yeux de son visage et elle put constater avec un soulagement inexplicable qu'il soutenait son regard sans vaciller, une lueur d'amusement dansant dans ses yeux gris. Elle se fit vaguement la réflexion qu'elle pourrait parfaitement le contempler à longueur de journée puis secoua la tête : ce n'était pas vraiment le moment de penser à ça. Sans détourner le regard, Sirius eut un petit sourire et annonça d'une voix amusée :
- Tu es au courant que Lily va te tuer ? Ou te faire une leçon de prévention pendant plusieurs heures ?
Maïlys ne put s'empêcher de sourire à son tour, surtout compte tenu du fait qu'il n'avait pas vraiment tort. Son amie ne s'attendait certainement pas à ce qu'elle sorte avec Sirius et allait sûrement trouver quelque chose à y redire. mais pour être honnête, ça lui était parfaitement égal. Elle ne savait pas comment aller se dérouler leur relation ni même si elle allait survivre ne serait ce qu'à l'été. Et honnêtement, elle se moquait à peu près de tout le reste tant qu'elle lui plaisait et que c'était avec elle qu'il voulait actuellement être en couple. Cependant une pensée lui traversa l'esprit et elle baissa finalement les yeux en demandant d'une petite voix :
- Je suppose que tout Poudlard sera bientôt au courant ?
Sirius eut cette fois un sourire confiant et lui assura :
- Si tu t'inquiètes à propos de la célébrité laisse moi te rassurer je n'y serais pas pour grand chose. Tout le monde connaît déjà ton nom dans le château même si tu ne t'en ais peut être pas rendue compte. Et pas seulement parce que tu es la fille du massacre Siren mais aussi parce que tu as participé il y a moins d'une semaine à la libération des élèves retenus prisonniers des Mangemorts.
De fait, l'adolescente avait légèrement occultée ce détail, même si ça ne la rassurait pas totalement. Elle était plutôt habituée à la discrétion et savait que si elle pouvait rester relativement discrète jusqu'à la fin de l'année scolaire, si leur couple tenait jusqu'à la rentrée prochaine, elle se retrouverait inévitablement à devoir affronter une vague de rumeur et de ragots sont Lily faisait les frais depuis trois ans et ce alors même qu'elle n'était encore jamais sortie avec James. Sans compter un second détail qu'elle avait occultée plus ou moins volontairement : Sirius était déjà sorti avec Cassidy l'année passée. Or leur règle stipulait que les ex petits amis étaient strictement interdits. Par Merlin son amie allait la détester à juste titre et toute cette histoire allait mal finir. Sirius parut s'apercevoir de son trouble soudain car il se décolla légèrement du lit de Remus pour s'approcher d'elle. Dès qu'il fut suffisamment proche, Maïlys en oublia instantanément tout le reste. Cependant, il ne parut pas le remarquer et souffla d'un ton tranquille et confiant :
- Ne t'inquiète pas tout va très bien se passer.
Elle ne savait même plus de quoi il parlait. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'il avait vraiment un effet anesthésiant sur son cerveau. Elle en venait même à se demander si il n'avait pas du sang de Vélane, même si elle savait que c'était strictement impossible. Mais pourquoi par Merlin était il aussi parfait ? Et il était tellement proche d'elle. Elle avait presque envie de le supplier de l'embrasser, ce qui ne lui ressemblait pas du tout. Elle avait oubliée tout le reste, ne laissant plus qu'une seule affirmation tourner dans son esprit : elle lui plaisait.
C'était étrange mais elle avait la sensation de flotter, quand bien même elle savait pertinemment que ses pieds touchaient le sol. Elle se fit vaguement la réflexion qu'il avait du la droguer et rit intérieurement à cette pensée : il n'avait nullement besoin de faire ça pour qu'elle n'ait qu'une seule envie, à savoir se jeter dans ses bras. Finalement, elle n'eut pas le temps de dire ou de faire quoi que ce soit ni même s'amorcer le moindre mouvement pour reculer que les lèvres de l'adolescent étaient déjà sur les siennes et que ses bras entouraient fermement sa taille, lui arrachant un léger sursaut de surprise.
Ses yeux s'écarquillèrent, puis elle les ferma, lui rendant avec force son baiser. C'était une sensation incroyable et grisante comme pouvait en témoigner les battements largement accélérés de son cœur dans sa poitrine. Elle était presque convaincue qu'il pouvait même les entendre. Elle recula quelques secondes le temps de reprendre son souffle et ferma de nouveau les yeux lorsqu'il l'embrassa une nouvelle fois.
Indéniablement il était doué pour ça : il embrassait terriblement bien, lui donnant l'impression que rien ne pouvait arriver et que son être entier n'était imprégné que de joie. Elle n'arrivait toujours pas à y croire : c'était bien réel, ce n'était pas un rêve. Elle était vraiment en train de l'embrasser à en perdre le souffle. Et plus que tout, elle n'arrivait pas à croire que ce rêve ne s'arrêterait pas à l'aube. Qu'il continuerait pour une durée indéterminée. Et étrangement tout lui semblait réalisable, et le monde entier lui paraissait plus lumineux alors qu'elle glissait une main tremblante d'hésitation et de joie dans celle de l'adolescent, ne cessant pas pour autant de l'embrasser.
Il le lui avait dit, tout irait bien. Et elle était convaincue qu'il ne pouvait en être autrement aidé en cela par la sensation indescriptible des lèvres de son petit ami, qu'elle avait pour l'instant du mal à appeler comme ça, sur les siennes.
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