50 - Nos mains entrelacées -
Coucou !
C'est mercredi aujourd'hui ce qui veut donc dire nouveau chapitre. Je ne crois pas trop m'avancer en vous disant qu'il ne se passe rien d'extraordinaire dans ce chapitre c'est le retour à la normal, à l'ambiance habituelle de Poudlard. Et franchement, après les chapitres précédents, je trouve que ce n'est pas plus mal. je vous promets d'être moins tragique pour la septième année.
Je veux aussi vous dire que j'ai fait les comptes et j'estime qu'il me reste environ deux à trois chapitres avant la fin de la sixième année , et donc de ce tome. Mais bien sûr, je ne m'arrêterais pas là et publierais la septième année le plus rapidement possible.
Bonne lecture !
Chapitre 50 : Nos mains entrelacées
Le doux soleil du début du mois de juin brillait haut dans le ciel ces jours ci, se reflétant sur le Lac Noir auquel son nom n'avait jamais si peu allé tant sa surface était étincelante. Poudlard semblait revivre et avec lui, la promesse d'un été radieux qui paraissait attendre tous les jeunes sorciers.
Mais les apparences étaient trompeuses. Emily, assise seule sur le sol, adossée à l'ombre d'un énorme chêne, savait pertinemment que cet été ne serait pas synonyme de de joie. Malgré l'atmosphère apaisante qui entourait le château depuis quelques jours, elle avait intérieurement l'impression que son esprit partait à la dérive. Et l'adolescente doutait que cette sensation de froid intérieur qu'elle éprouvait depuis la mort d'Edward ne puisse disparaître un jour, et ce même compte tenu de la venue de l'été.
Elle se rendait cependant bien compte qu'elle était pitoyable. Ses longs cheveux blonds étaient emmêlés derrière son dos, s'accrochant au racine de l'arbre. Elle avait ramenée ses genoux proscrits contre son torse et gardait sa tête enfouie à l'intérieur de peur d'être reconnue. C'était idiot mais elle ne voulait pas que qui que ce soit ne la voit dans cet état. Emily n'avait après tout pas mis un pied en dehors de son dortoir depuis l'hommage prononcé par le directeur pour Edward et Lyméria quelques semaines auparavant. Pour être plus précis, elle n'avait plus mis le pied nul part se contentant de rester cloîtrée dans son dortoir et refusant d'aller en cours.
L'adolescente avait cette après midi, pour la première fois depuis plusieurs jours, été tentée de sortir et de profiter un peu du soleil rayonnant. De toutes façons, elle avait déjà complètement laissé tomber les cours. Voulant être seule, elle avait donc profitée de l'absence de ses amies pour s'éclipser et s'installer à l'ombre de chêne.
Emily ne put s'empêcher de pousser un soupir en repensant à ces derniers jours : elle avait agie de façon complètement égoïste et elle en avait parfaitement conscience. Elle se détestait de réagir de la sorte mais elle n'arrivait tout bonnement pas à faire autrement, quand bien même elle voyait à quel point son attitude affectait son entourage. Elle ne se montrait ni odieuse ni capricieuse, loin de là. Seulement elle agissait comme un véritable robot, prononçant de rares syllabes par automatisme. Elle était en permanence absente : bien loin de la fille rayonnante et énergique qu'elle avait pu être. Si elle était honnête envers elle même, Emily savait qu'elle aurait aimée être plus forte. Malheureusement, cette force, elle ne l'avait pas encore retrouvée et elle doutait d'y parvenir un jour.
Le visage d'Edward hantait en permanence ses pensées. Elle revoyait son sourire calme, ses mais rassurantes, ses yeux marrons qui faisaient chavirer son cœur. Ils étaient tellement jeunes. Elle ne pouvait s'empêcher de songer à tout ce que la vie lui avait volée, à cette histoire d'amour inachevée. Elle avait beau se répéter intérieurement le plus souvent possible de faire un effort, de sourire, de participer aux conversations, elle n'y parvenait pas.
Sans relever la tête, elle songea à tout ce qu'il s'était produit depuis son retour à Poudlard. Après avoir vue sa vie être menacée et passée plusieurs jours à Sainte Mangouste, elle était revenue au château, juste à temps pour assister à la cérémonie en l'honneur de son petit ami. Après ça, étant encore trop faible pour être livrée à elle même, elle avait fait un séjour d'une semaine également à l'infirmerie. Elle n'était revenue à son dortoir que depuis quelques jours et même si elle avait honte de l'admettre, le calme de l'infirmerie lui manquait parfois.
Lorsqu'elle y était encore, son petit frère passait la voir tous les jours, s'inquiétant en permanence de son état, de ses silences et de tout ce qui aurait pu témoigner d'un quelconque trouble. Le voir s'inquiéter pour elle comme ça alors qu'elle avait toujours mis un point d'honneur à être celle qui le protégeait avait bouleversée l'adolescente. Et sa sollicitude l'avait touchée autant qu'elle lui avait donnée l'envie de lui jeter à la figure tout ce qui se trouvait à portée de main. Elle se rappelait que le premier jour où il avait débarqué dans l'infirmerie pour venir à son chevet, il avait passé près d'une demie heure à pleurer. D'abord parce qu'il était l'ami de Cheryl Rosier et qu'il n'avait rien vu venir concernant le fait qu'elle aidait les Mangemorts à entrer dans Poudlard. Ensuite, une fois qu'elle lui avait assurée fermement qu'il n'aurait certainement pas pu le savoir, il avait continué de pleurer parce qu'il pensait à tout le danger que sa grande sœur avait encourue cette nuit là. Ce qui avait fini par également faire pleurer Emily et les deux adolescents s'étaient retrouvés à sangloter l'un contre l'autre pendant plusieurs minutes.
Il était venu tout les jours après ça, lui parlant de tout et de rien et essayant de la distraire. Même depuis qu'elle était retournée dans son dortoir, il semblait mettre un point d'honneur à venir la voir tous les soirs. Et il n'était de toute évidence pas le seul à se soucier d'elle. Ses amies aussi faisaient attention en permanence. Chacune d'entre elles, à sa manière, faisait tout ce qui était en son pouvoir pour la soutenir et l'aider à aller mieux.
Par exemple, Lily, étant Lily, elle lui accordait du temps, de la patience et une douceur infinie, expliquant avec gentillesse qu'elle serait toujours là quand Emily avait besoin de parler ou d'exprimer sa tristesse. Et ça fonctionnait quelques fois. Mais d'autres fois, l'adolescente n'avait pas envie de parler et elle ne pouvait s'empêcher de songer que les mots aussi libérateurs soient ils ne pourrait jamais changer le fait que son petit ami était mort.
L'approche d' Alice fonctionnait alors bien mieux, lorsqu'elle était dans l'un de ses moments où elle n'avait pas envie de parler de quoi que ce soit et voulait juste ne plus penser à rien. Son amie ne manquait jamais une occasion pour l'entraîner à sa suite dans des courses délirantes ou des défis tous plus idiots les uns que les autres. Et si cette folie et cette excitation permettait à Emily d'agir de façon un peu plus naturelle sans être en permanence guidée dans chacun de ses mouvements par la tristesse, parfois, elle n'avait envie que de s'effondrer sur son lit et de pleurer.
Cassidy prenait alors le relais et s'énervait sur Emily. Et de fait, cette dernière savait que son amie n'avait jamais aimée les lamentations. Aussi criait elle que de rester triste ne la mènerait nul part ou bien qu'elle ne pouvait pas se laisser dévorer par la douleur. Les mots de Cassidy étaient souvent efficaces et arrivaient à se frayer un chemin dans l'esprit de la jeune fille mais ils étaient parfois infiniment violents. Elle avait envie de rétorquer à Cassidy qu'elle n'avait pas été présente cette nuit là, qu'elle ne savait rien de ce qu'il s'était passé, de ce qu'elle avait vécue. Qu'elle ne l'avait pas vu rester accrochée au cadavre d'Edward alors que les flammes menaçaient de la dévorer. Qu'elle ne savait pas que sans l'intervention in extremis de Maïlys, elle serait morte là bas tout comme son petit ami. Pourtant, Emily était bien consciente que cela aurait été odieux et que Cassidy cherchait juste à l'aider à sa manière mais c'était peut être la technique la moins efficace en ce qui la concernait.
Enfin, Maïlys restait fidèle à elle même et ne lui parlait que très peu. Cependant, ça ne l'empêchait pas d'être là pour elle également. C'était elle qui venait l'enlacer sans rien dire lorsqu'elle sentait que son amie en avait besoin. C'était elle aussi qui restait à ses côtés jusqu'à ce qu'elle ne s'endorme et se réveillait parfois au beau milieu de la nuit, ayant toujours eu le sommeil léger, pour venir calmer ses cauchemars. C'était également grâce à Maïlys que l'adolescente conservait un mode de vie sain. Elle se serait sans doute complètement laissée aller si son amie n'avait pas mis un point d'honneur à lui apporter de la nourriture saine après chaque repas ou à la convaincre d'aller prendre une douche chaque matin ce qui n'était pas une tâche aisée tant Emily s'en moquait désormais.
Cependant, au vu de tout ce que ses amies lui apportait, Emily ne pouvait s'empêcher de culpabiliser. Elle ne savait que trop bien qu'elle agissait de manière égoïste en ne montrant pas le moindre signe d'amélioration de son état. Et pourtant, ce dernier s'améliorait c'était une certitude. Lorsqu'elle s'était réveillée à Sainte Mangouste et durant toute la durée de son séjour à l'infirmerie de Poudlard, elle en avait voulue à la terre entière. Aussi bien au directeur, qu'aux Mangemorts, à ses amies, aux Maraudeurs et tout ceci sans aucunes raisons valables. Etant donné qu'à l'exception de son frère personne n'était autorisé à venir la voir, elle avait eu tout son temps pour ruminer sa colère et son ressentiment, anéantie par le chagrin et la culpabilité.
Mais ce qui avait vraiment marqué un tournant dans les émotions qu'elle ressentait, ça avait été cette soirée où Lily et Maïlys s'étaient introduites en douce à l'infirmerie, dissimulées par la cape d'invisibilité de James. Ce soir là, Emily avait littéralement explosée. Elle leur avait déversée dans un mélange de hurlement et de larmes tout ce qu'elle pensait de ce plan affreux et de toutes les conséquences désastreuses qui en avaient résulté, de tout ce qui aurait pu tourner autrement. Elle leur avait rejetée dessus la responsabilité directe de la mort d'Edward. Il n'en avait pas fallu plus à Lily déjà bouleversée pour s'effondrer en larmes et se confondre en excuses. C'était en voyant la culpabilité et la peine dans les yeux de des filles qui l'avait le plus soutenue tout le long de cette année qu'Emily s'était rendue compte d'à quel point elle avait été injuste et odieuse. Après ça elle s'était excusée un nombre incalculable de fois et s'était endormie en larmes une heure plus tard.
A son réveil, la haine et la colère avaient disparues et elle ne cherchait plus à trouver le moindre coupable de la situation, convaincue que le seul qui l'était n'était autre que Voldemort. C'était lorsqu'elle s'était aperçue du changement qui s'était opéré chez l'adolescente que l'infirmière l'avait estimé guérie. Et de fait elle n'avait pas eu tort, elle n'était plus envahie par une colère inexplicable.
Mais si l'adolescente se trouvait là, prostrée seule sous ce chêne, c'était justement parce qu'elle n'était pas guérie. Elle avait toujours ce poids effroyable dans la poitrine et cette infinie tristesse. Et elle s'en voulait d'imposer ça à ses amies chaque jours quand ces dernières auraient simplement du être heureuse d'avoir réussie à libérer les prisonniers. D'autant plus qu'elle voyait bien que toutes culpabilisaient de ne pas avoir l'impression de réussir à l'aider à aller mieux. Pourtant elles le faisaient et Emily le pensait réellement. Mais c'était loin d'être encore suffisant et ce n'était en aucun cas de leurs fautes.
Elle savait qu'il lui faudrait du temps et elle doutait même d'être complètement capable de s'en remettre un jour. mais elle savait aussi que la fille rayonnante et énergique qu'elle était toujours quelque part en elle finirait par refaire surface même si ce n'était qu'en apparence. Ce ne serait sûrement pas tous les jours faciles et elle douterait certainement beaucoup. Mais elle se devait de faire de son mieux pour ne pas s'effondrer et pour se maintenir debout. Après tout, elle avait la chance incroyable d'avoir ne serait ce que quelques personnes qui tenaient fermement à elle, lui rappelant que malgré tout, la vie méritait d'être vécue.
*********
James était tranquillement installé sur son lit, en cette fin de mâtinée durant laquelle il n'avait pas cours, occupé à réviser avec une attention limitée une notion plutôt complexe de métamorphose qu'il avait loupé lors de ses longs mois enfermé. Cependant, cette tranquillité ne fut pas de longue durée et l'adolescent du retenir un sursaut de surprise lorsqu'il vit Sirius, jusqu'alors assis sur son bureau, envoyer rageusement un manuel de potion contre le mur tout en réduisant en cendre un morceau de parchemin qu'il tenait quelques secondes auparavant dans la main.
- Hey ! Protesta aussitôt Remus en se retournant vers lui visiblement surpris également et alerté par son trop grand amour pour les livres scolaires. Ce pauvre manuel ne t'as rien fait que je sache.
Sirius le toisa avant de sourire légèrement et de lancer d'un ton amusé :
- Peu importe, c'est celui de James de toutes façon.
- Quoi ? Protesta vigoureusement le concerné. Et on peut savoir ce que tu fabriques avec mon manuel ?
Peter, qui pour sa part était allongé sur son lit en train de griffonner ce qui avait tout l'air d'être un dessin sur une feuille dénonça calmement :
- Il a utilisé le sien pour jouer au Quidditch avec Liam Markle dans la salle commune avant les vacances de Pâques. Depuis, il utilise le tien.
James se demanda comment il avait fait pour ne pas s'en apercevoir. Pas qu'il ne suive les cours de potion avec une grande assiduité de toutes façons. Sans compter qu'il s'installait pratiquement toujours avec Remus dans cette matière et que bien entendu son ami se chargeait d'apporter son manuel. Cependant, il allait protester tout de même un peu pour la forme lorsque Sirius qui lorgnait avec amusement le manuel maintenant échoué sur le sol fit tranquillement remarquer :
- Quoi qu'il en soit, je doute que ce manuel ne sorte un jour de ce dortoir. Si je me souviens bien c'est dans celui là que James à déclaré son amour à Evans sur la deuxième page en lui écrivant un poème l'année dernière.
James s'en souvenait pour sa part parfaitement. Il avait écrit un poème pour Lily dans son manuel alors qu'il s'ennuyait en cours de potion. Et malheureusement pour lui, ses amis n'avaient pas tardés à s'en rendre compte. Et de fait, il espérait que Lily ne le lirait jamais car l'adolescent qu'il était l'année précédente pouvait se montrer particulièrement stupide. Notamment lorsqu'il louait ses formes généreuses ou précisait ses innombrables défauts ainsi que tous les endroit tortueux où il avait envie de se retrouver avec elle. Dès qu'il relisait ce poème, il se demandait ce qu'il avait bien pu lui passer par la tête pour écrire de telles absurdités, surtout dans un manuel. Tout compte fait, peut être que ce n'était pas plus mal que Sirius le garde. Au vu de l'état global des manuels de son ami, le poème ne tarderait sûrement pas à être définitivement détruit.
- Je m'en souviens. Souris Peter l'air amusé. On l'avait mis au défi de lui lire et il avait refusé.
- N'importe quoi. protesta aussitôt James. je n'avais pas refusé, je ne voulais juste pas le faire devant toute la Grande Salle. Et heureusement que je ne lui ai jamais lu parce que si ça avait été le cas, je doute qu'elle aurait acceptée de me parler comme elle le fait aujourd'hui.
Et de fait il était plutôt sincère tant il disait des absurdités, de manière certes très poétique mais des absurdités tout de même dans ce texte. Remus eut un léger ricanement et souffla :
- Et puis, je ne suis pas sûr qu'elle ait particulièrement besoin de savoir que sans les escaliers glissants, tu aurais utilisé ta cape d'invisibilité pour aller la regarder dormir. Elle t'aurais réellement pris pour un pervers au mieux et pour un psychopathe au pire.
James leva les yeux au ciel et marmonna d'un ton plaintif :
- Rappelez moi comment on en est venus à parler de ce poème ?
Remus haussa tranquillement les épaules et répondit :
- Tu étais en train de protester parce que Sirius avait brutalisé un manuel scolaire.
James souris franchement cette fois et rectifia :
- Non tu inverses les rôles, c'est toi qui a fait ça. Moi j'ai juste demandé pourquoi il avait mon manuel. Mais de toutes façon, il peut le brutaliser autant qu'il veut, si ça finit par faire disparaître ce maudit poème. je serais plus rassuré si Lily n'avait strictement aucune chance de tomber dessus.
- On serait tous plus rassuré. Merci pour ton manuel en tout cas. Souris narquoisement Sirius en retour tout en se baissant pour ramasser le livre concerné et profitant de ce geste pour glisser à la poubelle les cendres restantes du parchemin qu'il avait brûlé quelques minutes plus tôt.
James lorgna le livre dans la main de son ami d'un air mauvais, comme si il contenait quelque chose capable de détruire la planète. En réalité, ce livre n'avait que la possibilité de détruire le semblant de relation qui s'était instaurée entre Lily et lui. Puis, après quelques secondes, il abandonna son regard méfiant pour demander à Sirius avec curiosité :
- C'était quoi cette feuille que tu viens de brûler ?
Son meilleur ami parut d'abord automatiquement sur la défensive puis sembla hésiter et passa finalement une main dans ses cheveux tout en répondant évasivement :
- Le directeur nous avait prévenu qu'il relaterait la totalité de nos aventures dans le manoir des Lestrange à nos parents. Et bien entendu, les miens y ont trouvés quelque chose à redire. Enfin peu importe. Tu ne crois pas qu'il serait préférable de simplement jeter ce manuel pour être certain qu'elle ne tombe pas dessus sur un malentendu ?
James leva les yeux au ciel, ne manquant pas de remarquer que son ami tentait de changer de sujet, et ne se laissa pas avoir trop habitué :
- Ils t'ont dis quoi exactement ?
- Comme d'habitude. Répondit cette fois ci rapidement Sirius en haussant les épaules. Et au passage, ils disent que je dois retourner sur le droit chemin et aller présenter mes excuses à Voldemort pour le supplier de m'intégrer dans ses rangs si je veux avoir une chance de rentrer chez moi un jour. Heureusement qu'ils m'ont offert cette option, depuis le temps que j'en rêvais. Et tu n'as pas répondu à ma question par rapport à ton manuel ?
James voyait bien que la lettre avait du contenir autre chose, qui avait bien plus touché son ami qu'il ne voulait l'admettre. Mais il décida d'appliquer les conseils de Remus et d'agir avec tact en répondant à la question de son ami sans insister davantage :
- Pour le manuel honnêtement tu n'as pas tort, ce serait plus simple de simplement le jeter. mais Remus et son amour légendaire des livres m'assassineraient sur place si je faisais ça alors je préfère m'abstenir.
- Enfin si Lily le trouve, ce sera elle qui t'assassineras sur place. Fit distraitement valoir Peter. Je ne sais pas laquelle des deux options est préférable.
James fit un rapide calcul intérieur : à choisir il préférait se faire assassiner par Remus que laisser Lily feuilleter ce manuel. Il n'eut cependant pas le temps de le faire valoir à haute voix que Remus, qui paraissait s'être résolu à ne plus pouvoir travailler dans le calme lança tranquillement :
- Personne ne va assassiner personne. Et James ne jettera pas ce manuel, de toutes façons il ne fera pas long feux si Sirius le conserve. Par contre puisque tu en parles, ce qui nous intéresse tous, c'est de savoir où en est exactement ta relation avec Evans ?
James se moqua un peu de son ami le traitant de commère puis devint silencieux lorsqu'il se rendit compte que Remus comme Peter semblaient s'attendre à le voir répondre sérieusement. Sirius pour sa part manipulait avec plus ou moins de précaution ce qui ressemblait à un briquet moldu et James ne voulait même pas savoir comment il l'avait obtenu. Toujours était il que la conversation semblait s'orienter vers Lily Evans et même si cela ne dérangeait jamais James, il devait admettre être trop incertain lui même pour exprimer clairement ce qu'il en était de sa relation actuelle avec l'adolescente. Finalement, il ébouriffa d'une main hésitante ses cheveux déjà en batailles et répondit avec honnêteté :
- Je ne sais pas trop. Ce qui est certain, c'est qu'on a dépassés la relation de haine mutuel qu'on entretenait, même si je ne l'ai jamais vraiment haïe. Et on s'est indéniablement rapprochés, mais je pense que pour elle ça ne va pas encore au-delà de l'amitié. En tout cas, cette relation me satisfait pour l'instant. Et ce serait trop prématuré de lui demander une plus grande avancée maintenant. Je veux seulement qu'on continue comme on le fait là, à se soutenir, à rire et à se parler. Pour le reste, on prendra notre temps. Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire mais 'aimerais faire les choses bien. Enfin, je ne veux pas tout gâcher en me comportant de nouveau comme en cinquième année.
Remus eut un sourire à demi sarcastique, à demi satisfait et commenta avec une fierté non dissimulée :
- Ravi de voir que tu écoutes, parfois, mes conseils.
James ne put s'empêcher de sourire pour la bonne raison que c'était la vérité. Aussi bien cette année que la précédente, son ami lui avait assuré que l'insistance et la persuasion ne fonctionnerait pas avec Lily. Et si au début James ne l'avait pas écouté voulant simplement qu'elle le remarque même si elle le détestait, il se rendait compte maintenant que tout allait mieux lorsqu'il n'essayait pas d'être quelqu'un d'autre devant elle. Bien sûr il était toujours un peu orgueilleux parce que ça faisait partie de son caractère mais en réalité il ne s'estimait ni méchant ni réellement irrespectueux contrairement à la façon dont Lily l'avait vu tout le début de sa scolarité. Et il était satisfait d'avoir plus ou moins réussi à la faire changer d'avis, même si ils n'en avaient pas parlés ensemble, et de voir un semblant de relation basée sur la confiance se construire entre eux. Comme il venait de l'exprimer à haute voix, il ne voulait pas tout gâcher. Secouant la tête devant les regards inquisiteurs de ses amis, il secoua la tête et se tourna vers Remus pour interroger avec amusement :
- Et toi alors mon petit Mumus, tu en es où avec les filles ? Ça fait bien longtemps qu'on a pas fait de point général sur ta vie sentimentale je trouve.
La tête mortifiée du lycanthrope fit sourire James, sourire qui s'accentua quand son ami protesta avec empressement :
- Ce n'était pas le sujet ! Et de toutes façons il n'y a rien de nouveau à dire depuis la dernière fois que tu m'as posé cette question, c'est à dire il y plusieurs mois.
Cette fois, Sirius sembla se décider à participer à la conversation puisqu'il leva les yeux au ciel et ironisa en reformulant :
- Autrement dit, il est toujours béat devant Lena Strausser mais peu importe puisqu'il n'osera jamais aller lui parler. Mais je pense qu'il oublie un peu rapidement l'intérêt actuel que lui porte Meadowes.
James eut de nouveau un sourire. Ces derniers jours, Dorcas avait effectivement déployée tous ses talents pour faire tomber Remus sous son charme. Et des talents, ce n'était certainement pas ce qu'il lui manquait dans la matière. Seulement, à la grande incompréhension de James qui était à moitié convaincu que les contraires finissaient inévitablement par s'attirer, Remus ne semblait pas manifester le moindre intérêt pour la Serdaigle. Et de fait ce dernier répondit en secouant la tête lentement, comme légèrement agacé :
- Non je n'ai pas oublié mais pour la énième fois, elle ne m'intéresse pas. Sans compter que la seule chose qu'elle veut présentement, c'est pouvoir se glisser dans mon lit la nuit et je ne serais jamais la personne pour ça. Et puis soyons claire, c'est une fille que je trouve incroyable mais elle est franchement instable. Et en prenant en compte ce que Maïlys nous a raconté l'autre soir, c'est évident qu'elle est juste perdue et toutes relations avec elle serait automatiquement invivable.
James eut une légère grimace, la conversation qu'ils avaient eu moins d'une semaine plus tôt avec Maïlys lui revenant en mémoire. En effet, quelques jours après l'avoir elle même appris de Dorcas, Maïlys avait, avec l'autorisation par cette dernière de relater ce qu'il s'était passé avec Augustus Roockwood avant que celui ci ne soit emmené pour son procès. Bien sûr, la Serdaigle avait tenue à ne pas être présente et Maïlys s'était fermement assurée que personne ne la jugerait avant de dire quoi que ce soit.
James se souvenait que les réactions avaient été diverses, passant de l'incompréhension à l'inquiétude. Lily, fidèle à elle même, c'était immédiatement inquiétée de l'état actuel de Dorcas, imaginant à quel point l'adolescent devait souffrir. Son amie Cassidy à l'inverse n'avait pas compris comment une personne telle que Roockwood pouvait manquer à la Serdaigle et s'était indignée en apprenant qu'elle avait craquée et était retournée dans ses bras.
Le jeune homme pouvait dire que lui et les Maraudeurs se situaient un peu entre les deux. Bien sûr, ils en voulaient à Roockwood et leur sens de la justice et de la loyauté les empêchait de comprendre complètement comment Dorcas avait pu retomber dans ses bras après tout ce qu'il lui avait fait. Mais, après en avoir reparlé entre eux, les quatre garçons avaient établis que la Serdaigle devait surtout avoir le cœur brisé à l'heure actuelle et que la situation devait être particulièrement difficile pour elle. Et personne ne pouvait lui reprocher de ne pas avoir été en mesure de résister au garçon qu'elle aimait, quand bien même ce dernier c'était avéré être un Mangemort et quand bien même il avait été toxique tout au long de leur relation.
De toute façon, comme le leur avait fermement fait comprendre Maïlys en constatant que Cassidy semblait juger la Serdaigle un peu rapidement, aucun d'entre eux ne pouvaient comprendre ce qui avait poussé Dorcas à faire ce choix puisque personne n'avaient vécus son histoire d'amour à sa place. Et donc par conséquent, si ils pouvaient avoir un avis personnel, ils ne pouvaient pas l'exprimer et la juger à haute voix et devaient se contenter d'être là pour elle et de la soutenir parce que c'était tout ce dont elle avait besoin actuellement.
- Certes. Souffla finalement Sirius. Ce serait certainement compliqué.
James était plus que d'accord. Même si il soutenait Dorcas et ne voulait que son bonheur elle n'était certainement pas ce qu'il fallait à Remus pour une toute première relation. Parce qu'il connaissait son ami et savait que du fait de sa lycanthropie, il avait tendance à s'attacher rapidement et à toujours culpabilisé et rejeter la faute sur lui même au moindre problème. Or il était à peu près convaincu qu'une relation avec Meadowes ne pouvait pas se faire sans problèmes et que la jeune fille avait d'ailleurs également certains traits toxiques indéniables qui feraient certainement souffrir son ami. Sans compter que de toutes façons, ce dernier avait toujours son solide béguin pour Lena Strausser. Il décida donc de laisser tomber et se tourna vers Peter qui rouge comme un Souaffle, faisait mine de ne pas l'avoir remarqué en se concentrant sur son dessin.
- Et toi Queudver, tu as trouvé la femme de ta vie ? Interrogea t'il malicieusement.
Cela pouvait paraître étrange de prime abord mais Peter était en réalité sorti avec plus de personnes que Remus. Et James savait que si le lycanthrope avait du mal à accepter de sortir avec quelqu'un par peur de lui faire du mal, Peter lui craignait de ne pas être assez bien et que la personne ne l'aime pas réellement. Il ne l'avait jamais dit mais James comme Remus savaient qu'il avait été traumatisé par la fois où, en quatrième année, il était sorti avec une fille absolument magnifique qui lui avait finalement admit qu'elle l'avait utilisé pour se rapprocher de Sirius et de James. La concernée avait par la suite passée une semaine à l'infirmerie à cause d'une irruption cutanée particulièrement coriace à soigner mais la confiance en lui même déjà faible de Peter avait diminuée davantage et depuis il était à moitié convaincu qu'aucune des filles qui s'intéressaient à lui n'étaient sincères.
- Il n'arrête pas de reluquer McKinnon. Dénonça aussitôt Sirius sans états d'âmes.
James s'étrangla à moitié en visualisant l'assurance de la septième année :
- McKinnon comme dans Marlène ? Mais elle a un an de plus. Et puis, elle n'était pas déjà en couple ?
- Non elle ne l'est pas. Souffla Peter toujours fermement concentré en apparence sur son dessin. Mais de toutes façons ça n'a aucune importance. Une fille comme elle ne sortirait jamais avec un garçon comme moi, à moins qu'elle ne soit aveugle.
James, passé maître dans l'art des discours de remotivation pour son ami s'empressa de protester vigoureusement :
- Ne dis pas n'importe quoi. McKinnon pourrait parfaitement être intéressé par toi. Et je t'assure qu'elle est pleine de qualité en plus de tout ça. Bien sûr, je ne m'attendait pas à ce que tu l'aies remarquées étant donné qu'elle est relativement démonstrative et extravertie mais après tout, je suis fermement convaincu que les opposés s'attirent. Et tu n'as rien à perdre à essayer d'apprendre à la connaître.
Il était sincère : Peter ne s'en rendait pas compte du tout mais il était tout de même assez beau garçon. En fait il avait un physique pouvait être qualifié de banal, ne présentant aucune spécificité extraordinaire mais restant dans les normes. Personne n'aurait eu l'idée de le qualifier de " moche " bien qu'il soit intimement convaincu du contraire. Et James devait admettre que ce complexe injustifié s'était peut être formé chez son ami à force de passer son temps avec les Maraudeurs et de voir la popularité grandissante de James et Sirius ainsi que tout l'intérêt curieux que les autres élèves portaient au mystérieux Remus. Pour cette raison, le jeune Potter culpabilisait légèrement à chaque fois qu'il voyait le manque de confiance en lui de son ami, même si il savait qu'il n'y était pour rien et que Peter s'était convaincu de tout cela tout seul. Quoi qu'il en soit, son ami hocha rapidement la tête et marmonna :
- Si, je pourrais perdre ma dignité. Mais de toutes façons, elle s'en va à la fin de l'année alors il ne servirait à rien d'apprendre à la connaître maintenant.
Là dessus, James était obligé d'admettre qu'il n'avait pas totalement tort. Il s'empressa tout de même d'assurer à son ami qu'il ne perdrait pas sa dignité et que quand bien même c'était le cas, il finirait par s'en remettre. Sinon, lui même se serait fait avoir par Evans depuis bien longtemps. Quand il fut évident que Peter ne voulait pas s'attarder davantage sur le sujet McKinnon, James poussa un soupir et lança de façon exagérément tragique :
- C'est tout de même triste que le seul d'entre nous à être en couple soit cet espèce de chien galeux.
Sirius lui envoya son oreiller en pleine tête par automatisme en réponse à l'insulte, comprenant que visiblement aussitôt que c'était de lui que son ami parlait. Puis il parut s'attarder plus attentivement sur les paroles de James et toisa son meilleur ami avec une mine déconfite en soufflant sans comprendre :
- Mais je ne suis pas en couple.
James ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel avec un certain amusement. Le premier soir qui avait suivi leur retour du manoir Lestrange, il n'était pas parvenu à s'endormir et il en avait été de même pour Sirius. Les deux adolescents avaient parlés longtemps, principalement de ce que James avait vécu lorsqu'il était enfermé dans les prisons et Sirius avait admis qu'il avait embrassé Maïlys durant les vacances de Pâques et que cette dernière lui avait avouée l'aimer. Se souvenant qu'avec tout ce qu'il s'était justement passé depuis les vacances de Pâques, Remus et Peter ne devait pas être au courant au vu de la mine étonnée qu'ils abordaient, le jeune homme se fit une joie de raconter tout ce que son meilleur ami lui avait dit.
Lorsqu'il mentionna qu'après l'avoir embrassée et avoir passé la nuit avec elle dans la Salle Commune Sirius ne s'était pas expliqué avec elle, la laissant dans le doute et ne lui parlant que lors de la sortie du manoir des Lestrange d'où il l'avait aidé à sortir malgré ses blessures en la soutenant, leurs deux amis écarquillèrent les yeux alors que le principal intéressé prenait soin de regarder ailleurs. Finalement, Remus marmonna :
- Je le savais. C'était la pire des choses à faire alors il a forcément fallu que tu le fasse.
Sirius parut sur le point de protester et James, le voyant se raviser constata avec amusement que lui même reconnaissait intérieurement qu'il aurait du être plus clair avec Maïlys ce qui était déjà un grand point positif. Puis Peter interrogea l'air visiblement perplexe :
- Mais tu dis que vous n'êtes pas en couple alors qu'elle a admit qu'elle t'aimait et que vous avez pratiquement passés les derniers mois tous les deux ? Sans compter que tu l'as embrassé ?
Sirius haussa évasivement les épaules :
- Je ne sais pas trop en fait. Enfin je veux dire je ne lui ai rien promis alors le fait que je l'ai embrassé n'a pas réellement d'importance. Si ?
- Oh par Merlin. Soupira Remus en faisant mine de se frapper le front contre la paume de sa main. Elle t'as ouvertement dit qu'elle t'aimais Sirius.
- Et on parle de Maïlys Siren là. Fit valoir James assez satisfait de voir Remus aller dans son sens. Autrement dit, la fille la moins apte à exprimer ses émotions et la plus introvertie de tout Gryffondor. Alors si elle te dis qu'elle t'aime, c'est qu'elle le pense. Et à partir de là, ce n'est pas correct vis à vis d'elle de la laisser dans le doute de la sorte.
Sirius parut légèrement hésitant et Peter qui paraissait ne pas comprendre totalement la logique de son ami interrogea :
- Mais tu ne veux pas te mettre en couple avec elle ? Maintenant que tu sais qu'elle t'aimes.
Sirius haussa les épaules et répondit d'une voix incertaine :
- Savoir qu'elle m'aime, ce n'est pas un critère suffisant pour se mettre en couple avec quelqu'un. En tout cas vous n'avez pas tort, il va sûrement falloir que je discute un peu avec elle. Mais quoi qu'il en soit nous ne sommes pas en couple.
- Et bien moi je pense que si. Lança James avec un sourire ravi et satisfait. Je vous ai bien vu durant la nuit du sauvetage et tu t'inquiétais énormément pour elle quand elle était piégée dans l'incendie et qu'on ne la retrouvait pas.
Sirius eut un demi sourire et rétorqua :
- Ça ne veut strictement rien dire. J'aurais eu la même réaction pour n'importe qui. Et puis je n'allait pas simplement me dire « Une fille que je connais et que j'ai déjà embrassé est coincée dans un incendie meurtrier après avoir risqué sa vie toute la nuit. Ce n'est pas grave, allons acheter un glace, de préférence au caramel beurre salé. »
James se mit aussitôt à rire, et concéda :
- C'est vrai que vu comme ça. Mais je suis certain que tu tiens à elle en tout cas.
Sirius haussa une nouvelle fois les épaules et souffla évasivement :
- On verra bien. Mais de toutes façons je... Attention !
James écarquilla aussitôt les yeux et se recula d'un bond. Le briquet moldu avec lequel jouait Sirius depuis le début de la conversation venait d'enflammer les rideaux du lit de ce dernier suite à un mouvement aléatoire de sa part.
- Aguamenti ! S'empressa de lancer Remus, réagissant aussitôt.
Le feu n'étant pas très développé, il s'éteignit sur le champs. James s'écroula à moitié de rire sur son lit au vu de la tête ahurie qu'arborait Peter ainsi que de l'expression franchement surprise de Sirius. Le lycanthrope enleva d'un geste sec le briquet des mains de ce dernier et leva les yeux au ciel en soupirant :
- Pour une fois qu'on aurait pu finir une année scolaire sans avoir manqué de détruire notre dortoir, je pense que c'est de nouveau un échec. Sirius tu ne t'approches plus d'un briquet d'accord ? Surtout quand tu ne comprends pas bien comment ça fonctionne. Et James arrête de rire, ne l'encourage pas.
Sirius se mit à rire lui aussi à la réprimande de leur ami et les deux adolescents se concertèrent du regard avant de répondre d'une même voix, un peu trop haute perchée et clairement moqueuse :
- Oui papa !
Peter les rejoignit dans leurs éclats de rire alors que James voyait Remus lever les yeux au ciel malgré le sourire amusé qui se dessinait sur son visage.
*************
Lily posa d'un geste sec ses affaires sur la table de son cours d'étude des Moldus en cette fin d'après midi. Elle venait tout juste de calmer avec la plus grande peine du monde la crise de larmes qui s'était emparée d'Alice. Les rayons du soleil couchant se reflétaient dans la selle mais cela ne parvenait même pas à calmer l'adolescente. De toutes façons, cette journée avait démarrée de la pire des façons possibles.
Tout avait commencé la veille, lorsque qu'Emily était sortie dehors prendre l'air dans la mâtinée, pour la première fois depuis plusieurs jours. Certes elle s'y était rendue seule mais c'était là une nette amélioration. Et durant la journée qui avait suivie, elle s'était montrée plus ou moins enjouée et motivée, allant même jusqu'à faire une apparition le soir dans la Grande Salle. Ce n'était pas encore tout à fait naturel mais les quatre adolescents avaient eu un sentiment réconfortant de progression comparé aux derniers jours.
Mais ce matin, l'attitude de son ami était redevenu la même que les jours précédents. Elle agissait comme un robot et ne s'exprimait que par des syllabes courtes et indistinctes. Lily avait pris sur elle, consciente que ça allait demander du temps et prête à recommencer le processus de consolation qu'elles avaient toutes essayées de faire de leur mieux. Seulement elle n'en avait pas eu le temps : Cassidy s'était énervée avant. Son amie avait commencée à crier sur Emily, réveillant du même coup Alice qui dormait jusqu'alors ayant besoin de plusieurs heures de sommeil.
Seulement contrairement au fois précédentes, les cris moralisateurs et les reproches de Cassidy n'avaient pas eu l'effet escompté. Emily s'étant contentée de décréter d'une voix tremblante, retenant visiblement ses larmes qu'elle était désolée de ne pas réussir à ne pas être triste quand bien même elle essayait. Lily avait donc essayée d'intervenir mais son amie l'avait repoussée d'une voix remplie de culpabilité et de tristesse qui lui avait brisé le cœur. Cassidy, qui avait une certaine tendance à la colère avait donc claquée la porte de leur dortoir énervée et s'exclamant qu'elle n'allait pas supporter longtemps toute cette ambiance emplie de tristesse surtout compte tenu de l'été qui approchait, ce qui n'avait eu pour but que d'amplifier les sanglots d'Emily.
Lorsqu'elles étaient toutes revenues dans leur dortoir après leurs cours, en milieu d'après midi pour leur heure de libre, elles avaient vu Emily exactement dans la même position que celle dans laquelle elles l'avaient laissée. Cette dernière avait bafouillée d'une voix éteinte qu'elle était désolée puis s'était levée d'un bon de son lit et s'était éclipsée en courant du dortoir. Aucune des filles n'avaient réagi assez vite pour pouvoir la rattraper.
Il n'en avait pas fallu plus à Alice pour s'effondrer en larmes quelques secondes après le départ de leur amie. Cassidy s'était de nouveau énervée et étaient partie rejoindre d'autres de ses amies arguant que ce n'était pas possible que ses camarades ne pleurent à tour de rôle et qu'elle n'allait pas s'en sortir dans une telle ambiance. Lily la comprenait même si elle trouvait certaines de ses formulations blessantes et égoïstes.
Toujours était il qu'Alice avait pleurée longtemps. Elle avait finie par expliquer à Lily et Maïlys d'une voix incertaine rompue par les tremblements et les respirations qu'elle s'était efforcée de prendre qu'elle n'en pouvait tout simplement plus d'avoir l'impression de ne rien réussir à faire pour aider Emily. Elle avait admis combien ça la rendait triste de constater chaque jours un peu plus que leur amie s'enfonçait dans des ténèbres dans lesquels elle n'était pas sûre d'arriver à la suivre. Lily lui avait assurée avec toute la conviction du monde que leur présence l'aidait à ne pas sombrer, mais Alice avait la ferme impression de ne pas lui être utile mêlée à une sensation de culpabilité qui le taraudaient toutes quant à ce qu'il s'était passé durant la nuit au manoir des Lestrange.
Sa meilleure amie avait également par ailleurs admit qu'elle ne pouvait s'empêcher de s'imaginer à sa place dès qu'elle se concentrait sur Emily. Elle pensait en permanence à comment elle remonterait la pente si jamais ça avait été Franck ce soir là et non Edward et si elle en serait même tout simplement capable. C'était lorsqu'elle avait avouée ce dernier fait que Lily et Maïlys d'un commun d'accord l'avait envoyée voir Franck. Personne mieux que lui ne pourrait consoler l'adolescente et le jeune homme était en train de réviser ses ASPICS, il pouvait donc amplement consacrer quelques minutes à sa petite amie.
Après ça, Lily s'était dirigée vers son cours d'étude des moldus dans lequel elle se trouvait actuellement pendant que Maïlys était restée seule dans le dortoir, ayant prit l'option Astronomie qui n'avait lieu qu'à la nuit tombée.
- Miss Evans. l'interpelle soudainement Charity Burbage, sa professeur, la faisant légèrement sursauter. Pourriez vous m'indiquer qui sont ses personnes ?
Lily revint à la réalité et jeta un rapide coup d'œil à l'image lumineuse qui émergeait de la baguette de sa professeur. Elle les reconnut en moins de trois secondes et répondit aussitôt :
- Ce sont les Beatles.
- Exactement !Approuva vigoureusement l'énergique professeur en se lançant dans un long discours sur ce groupe anglais qu'elle semblait apprécier tout particulièrement.
Lily ne prêta au cours qu'une oreille distraite et peu attentive elle qui était pourtant fan des Beatles et avait été bercée par leur musique grâce à son père. Désormais, si ce groupe lui évoquait son enfance, il lui faisait également penser à la fois où, en quatrième année, les Maraudeurs avaient temporairement pris les apparences de chacun des membres du groupe grâce à des déguisement lors de la traditionnel soirée d'Halloween.
Elle visualisait toujours parfaitement James vêtu d'un costume évoquant immédiatement John Lennon, une fausse moustache en supplément. malgré le peu de considération qu'elle avait pour le jeune homme à l'époque elle se souvenait avoir pourtant trouvé l'idée excellente et avoir particulièrement appréciée le choix du personnage qui, selon ce qu'elle savait des Beatles, lui allait à merveille. Et c'était toujours le cas en y réfléchissant, même sans le costume. James de part ses lunettes et le côté un peu intello tout en conservant sa beauté, mais également de part son côté courageux et sa détermination ressemblait énormément au chanteur que Lily avait toujours admiré. Même si elle avait moins de mal à le reconnaître maintenant qu'à l'époque.
Elle se rappelait aussi parfaitement que les Maraudeurs avaient prolongés la soirée dans la Salle Commune des Gryffondors, toujours affublés de leurs costumes plus ou moins réussis, pour offrir à leurs camarades un concert privé des « Beatles » à leur version.
Ainsi James avait chanté debout sur une table, enlevant sa veste à la moindre occasion pendant que Remus s'était emparé d'une guitare et avait également chanté un peu. Sirius, bien que déguisé en un curieux mélange de Paul McCartney et Pete Best si le souvenir de Lily était bon, avait improvisé une batterie et tapait dessus à l'aide des bûches habituellement destinées à la cheminée. Peter quand à lui, était un peu en retrait comme à son habitude, mais ça ne l'avait pas empêché de partager la scène avec James pour un morceau où de jouer un peu de la guitare pendant que Remus chantait.
Certes, les adolescents avaient peu être un peu trop bu ce soir là, quoi qu'il lui avait semblé qu'ils étaient simplement euphorique, mais toujours était il que Lily se souvenait avoir passée une très bonne soirée.
Finalement, elle secoua la tête et se reconcentra sur ce qui occupait la grande majorité de son esprit actuellement à savoir ses meilleures amies. Elle aussi, même si elle ne l'avait pas avouée à Alice ne voulant pas l'angoisser davantage, était relativement inquiète pour Emily. Comment aurait elle pu ne pas l'être ? Et dans le même temps, elle comprenait aussi que son amie ne pouvait pas toujours faire semblant d'être forte, qu'elle avait aussi parfois besoin de craquer et de faire son deuil dans les larmes et la tristesse. Cependant, ça n'enlevait rien au fait qu'elle aussi se sentait toujours de plus en plus inutile.
Elle avait l'impression qu'avec n'importe quels autre amies un peu plus efficace, Emily serait déjà en passe d'aller mieux, quand les adolescente ne notaient dans le cas présent presque aucun progression. Ou pour être plus exacte, Lily était tout de même soulagée de voir la colère qui avait habitée son amie s'éclipser après la soirée où cette dernière avait explosée devant elle et Maïlys. Elle savait qu'elle même, tout comme son amie, ne s'étaient toujours pas débarrassée du sentiment de culpabilité qui s'était infiltré en elles suite à cette soirée mais pour autant aucune des deux n'en voulaient à Emily. Elles étaient simplement soulagées qu'exprimer toute cette colère lui ait permit d'en ressortir plus calme, bien qu'également plus triste et plus résignée.
Parfois, Lily avait l'impression que tout ceci était un cercle vicieux. Le moral d'Alice fléchissait inévitablement dès qu'Emily était triste ce qui était presque devenu un état permanent. Et voir Alice se morfondre, ainsi qu'Emily énervait toujours Cassidy qui était relativement peu patiente et cette dernière finissait pas s'énerver ou par quitter la pièce. Or, Maïlys et Lily qui détestaient les cris et les disputes autant que de voir leurs amies tristes finissaient par se laisser entraîner et par devenir à leurs tours plus ou moins moroses. Et dans cet état, elles ne pouvaient rien faire pour aider Emily à aller mieux et étaient donc inutiles. Un cercle vicieux encore une fois, comme se le répétait Lily.
Pour cette raison l'adolescente n'en voulait pas à Alice lorsque cette dernière avait besoin de s'échapper dans les bras de Franck pour se ressourcer et sortir de l'atmosphère sombre du dortoir, et ce malgré l'été qui était déjà bien installé.
De même, Maïlys si elle était plus présente possible étant indéniablement celle qui apportait le plus à Emily, ce qui était sûrement du au fait qu'elle avait elle aussi une expérience du deuil et qu'elle savait plus ou moins comment agir en théorie, faisait de plus en plus de sauts dans le dortoir de Dorcas chez les Serdaigle. Elle évitait généralement de s'y rendre en pleine journée, voulant rester soutenir ses amies, mais Lily l'avait surpris plusieurs fois s'y éclipser la nuit, revenant régulièrement pour vérifier qu'Emily n'était pas aux prises avec un cauchemar. Entre tout ces allers retours et les heures nocturnes qu'elle passait à soutenir Emily, Maïlys était probablement celle qui dormait le moins. Lily pour sa part fermait les yeux presque aussitôt après s'être allongée tant ses journées l'épuisait.
Cependant, selon l'adolescente, le fait que Maïlys rende visite à Dorcas relevait bien plutôt d'un désir de se sentir utile à au moins une de ses amies. Parce qu'il était désormais indéniable que la présence de Maïlys faisait énormément de bien à Dorcas qui avait désespérément besoin de ne pas rester seule et que les deux jeunes filles s'étaient beaucoup rapprochées.
En fait, la seule à qui Lily en voulait, c'était Cassidy. Elle lui reprochait de ne pas être capable de s'exprimer autrement que par les cris et les hurlements ce qui n'aidait en rien Emily contrairement à ce qu'elle paraissait croire, même elle savait que son amie était comme ça et qu'elle ne pouvait pas lui demander de changer complètement.
L'adolescente secoua finalement la tête, chassant temporairement ses amies de son esprit pour se concentrer quelque peu sur le cour. Elle avait parfaitement conscience d'avoir négligé son travail pendant que James avait été enlevé et qu'ils élaboraient un plan pour lui venir en aide, et le retard qu'il lui semblait avoir prit l'inquiétait pour les Aspics qu'elle devrait passer l'année prochaine. Cependant, McGonagall comme James lui avaient fermement assurés qu'elle n'aurait aucun mal à passer ses épreuves et qu'ils avaient confiance en elle ; qu'il ne fallait pas non plus qu'elle occulte le fait qu'elle restait l'élève qui avait les meilleures résultats de toute sa classe. Ce à quoi James avait tout de même trouvé à redire, souhaitant tout de même souligner le fait qu'elle ne le battait pas encore en Défense contre les Forces du Mal.
Lily laissa finalement ses pensées dériver sur l'adolescent, songeant qu'elle se sentait de plus en plus satisfaite de la relation amicale qu'ils avaient réussis à développer. Et de fait, même si certains affirmaient le contraire, ils étaient amis. Bien sûr, ce mot sonnait encore étrange même à ses propres oreilles mais elle n'y prêtait pas attention mettant ça sur le compte du fait qu'étant donné leurs antécédents, elle ne comprenait toujours pas comment ils avaient pu en arriver à ne serait ce qu'être cordiaux l'un envers l'autre. Indéniablement, cette année avait été synonyme de changement.
Elle était du reste toujours parfaitement consciente de l'attachement de Potter envers elle et savait pertinemment qu'il éprouvait plus que de l'amitié. Il le lui avait assez répété pour qu'elle ne puisse plus douter du fait qu'il désirait toujours sortir avec elle. Mais en ce qui la concernait, Lily voulait continuer de rire avec lui, de l'épauler au besoin. Elle voulait simplement que cette relation amicale basée sur une confiance nouvelle et réciproque pour eux qui s'étaient combattus pendant si longtemps perdure.
Et elle était assez fière d'admettre que de son côté, elle avait acceptée de reconnaître que Potter n'était plus le même qu'en cinquième année. Certes il était toujours agaçant et orgueilleux mais elle avait découvert de nouvelles facettes de lui qu'elle ne connaissait pas jusqu'alors. Comme par exemple aussi bien sa loyauté que sa détermination, son empathie et son courage.
Elle s'admettait enfin à elle même après une année à ne pas savoir quoi penser que James avait du cœur, même si il lui arrivait de ne pas savoir s'en servir. Cependant, malgré les changement qu'elle avait pu voir chez lui, quelque chose restait inchangé au plus grand désarroi de Lily : James et les Maraudeurs détestaient toujours Severus. Mais la jeune fille avait compris que certaines choses ne pouvaient jamais être changées.
Elle avait d'ailleurs vu les quatre garçons s'en prendre à son ancien meilleur ami et à deux autres Serpentard le matin même, et elle n'était désormais plus dupe et savait parfaitement que cette fois, Severus était indéniablement en tort. Encore une fois. Pourtant, peu importe à quel point il pratiquait la magie noir, cela ne l'empêchait pas de détester singulièrement voir Severus se disputer avec eux, surtout qu'il finissait généralement à l'infirmerie et les Maraudeurs en retenue ce qui n'était bénéfique pour aucun d'entre eux.
Maintenant qu'elle côtoyait James, elle avait cherchée à connaître les raisons de cette animosité. L'adolescent ne lui avait pas répondu avec précision mais avait laissé sous entendre qu'au delà d'une simple rivalité entre maisons, il y avait également un lien avec la lycanthropie de Remus dont il était apparemment au courant même si le jeune sorcier ne s'était pas attardé sur la question. Ajouté cela au fait que le Serpentard était aux antipodes des convictions de James et il était évident que les deux ne pouvaient pas s'entendre. Cependant, elle avait tout de même réussie à faire admettre a l'adolescent que son ancien meilleur ami n'avait pas que des mauvais côtés ce qui était déjà une bonne chose.
Quoi qu'il en soit, la jeune fille ne pouvait s'empêcher d'être fière de la tournure qu'avait pris leur relation. Il pouvait la taquiner et elle le pouvait aussi, tout autant qu'ils pouvaient parler sérieusement. Elle se demandait toujours comment une telle évolution en si peu de temps était elle possible après des années passées à se détester.
Lorsqu'enfin, après encore plusieurs minutes consacrées aux Beatles le cours s'acheva, Lily prit soudainement conscience qu'elle n'avait aucune note. Ça n'avait pas grande importance dans ce cours : elle était moldue et connaissait déjà tout des Beatles.
Cependant le véritable problème n'était pas là spécifiquement, mais plutôt dans le fait qu'elle devait absolument cesser de se laisser distraire par ses pensées de la sorte pendant les cours. Elle ne l'avait jamais fait et il était absolument exclu qu'elle ne commence maintenant.
Car, en plus d'aimer réussir parfaitement dans tout ce qu'elle entreprenait elle redoutait ce que les professeurs allaient se demander lorsqu'ils s'en apercevraient, et ce qu'elle même se demandait déjà : mais où était donc passée la Lily Evans studieuse au possible qui détestait ne pas suivre un cour et qui refusait d'adresser plus de deux mots à un crétin à lunette ? Un léger sourire s'étira malgré elle sur les lèvres de l'adolescente.
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