47 - Assumer ses actes -



Coucou !



Je vais vous livrez en vitesse le chapitre car c'est Noël, à savoir une des périodes que je préfère, et que je veux profiter de ma famille. Je voulais juste vous dire ces quelques mots que je vous remercie de toujours lire et de toujours soutenir cette histoire avec tout vos votes et commentaires.  


J'espère vraiment que votre Noël à tous c'est bien passé malgré tout et si ce n'est pas le cas, gardez espoir. Et surtout, en ce jour, n'oubliez pas que vous êtes aimés parce que je pense qu'on ne le rappellera jamais assez.


On se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau chapitre. Ce sera également le dernier jour de 2019. 





Chapitre 47 :  Assumer ses actes





Lily avait l'impression qu'elle ne s'était jamais sentie aussi heureuse et aussi immensément soulagée de toute sa vie. Elle se tenait debout, éclairée par les rayons de soleil du ciel chaleureux d'une matinée habituelle de juin. Ils étaient encore à l'extérieur du manoir des Lestrange et attendaient là la venue d'un professeur depuis maintenant près d'une demie heure. Mais personne ne semblait se tracasser pour ça plus que nécessaire. Et la jeune fille ne pouvait que le comprendre parce que c'était terminé. Ils s'en étaient sortis. 




Tout le monde se trouvaient dehors avec eux, aussi bien les élèves qui avaient été retenus prisonniers que ceux qui avaient participés à l'expédition pour tenter de les libérer. Seul manquait Emily qui du fait de ses blessures avait du transplaner avec le professeur Dumbledore pour être soignée en urgence.  Lily les dévisagea tous un à un.  Alice enlaçait et embrassait Franck avec un sourire un peu triste. Le couple était allongé dans l'herbe fraîche, collés l'un contre l'autre et Franck avait fermé les yeux pour se reposer après l'effort magique qu'il avait du fournir dans l'incendie. Il ne dormait cependant pas et Lily pouvait le voir sourire et répondre aux petits baisers d'Alice. 



Un peu plus loin, Remus assis sur l'herbe lui aussi avait ôté sa cape, se retrouvant ainsi en teeshirt, et entreprenait de fabriquer à l'aide de cette dernière une sorte de bandage pour l'épaule de Peter. En effet, ayant été coincée sous une pierre pendant près d'une heure, son épaule semblait lui faire terriblement mal et saignait d'une façon plutôt impressionnante.  



Bianca et Mattew s'était endormis dans les bras l'un de l'autre, eux aussi allongés sur l'herbe et appuyés soigneusement contre un tronc d'arbre. A en juger par les cernes qui s'étalaient sous leurs yeux comme sous ceux de tout les élèves qui avaient été retenus prisonniers, Lily ne put s'empêcher de se demander depuis combien de temps ils n'avaient pas eu une nuit sereine. Elle supposait qu'en réalité, ils n'en avaient jamais eu. 



Bruce était appuyé contre le même tronc d'arbre que le couple, mais de l'autre côté de façon à leur tourner le dos. Pour sa part, il ne dormait pas mais paraissait moins maussade que précédemment. Il se contentait d'inspirer l'air frais et de laisser le soleil se réfléchir sur lui avec un sentiment de soulagement visible.  Lily eut un demi sourire : elle supposait que la peur pouvait faire avoir aux gens des comportements déraisonnés qui n'étaient pas ceux qu'ils auraient en temps normal. Actuellement, Bruce Chang avait l'air d'être un garçon plutôt appréciable. 




Restée debout, un petit peu à l'écart, Marlène McKinnon discutait avec Isabella Foutain de ce qu'elles feraient en premier lorsqu'elles seraient rentrés. Si Lily ne pouvait entendre leur dialogue, elle fut frappée de constater que les deux adolescentes s'étaient montrés incroyablement courageuses tout au long de la nuit, et ce malgré le jeune âge d'Isabella. Il était visible maintenant, alors qu'elles discutaient tranquillement, qu'aucun des deux n'avaient jamais perdue l'espoir de s'en sortir un jour, elles avaient simplement refoulées cette pensée. Et actuellement, c'était avec un air radieux sur leurs deux visages qu'elles semblaient enfin se permettre de songer à un retour à leur vie normale. 


Non loin d'elle mais n'étant pas inclue dans la conversation, Lena Strausser était assise en tailleur toute seule sur l'herbe. Ses joues étaient humides et elle avait l'air de ne toujours pas avoir réalisé qu'ils étaient définitivement en sécurité. Elle ramassait machinalement des fleurs qu'elle laissait retomber juste après agissant comme par automatisme et Lily songea qu'elle serait certainement de celle à qui il faudrait du temps et de la patience pour que tout ne redevienne comme avant. 



Dorcas Meadowes était également assise en tailleur sur le sol un peu plus loin mais pour sa part n'était pas toute seule. Sa petite sœur s'était confortablement endormie entre ses jambes et la Serdaigle lui caressait les cheveux avec une douceur que Lily ne lui connaissait pas. Elle n'avait plus rien cependant de la Dorcas alarmée et au bord des larmes qui était sortie de l'incendie. Elle arborait de nouveau son habituelle expression à la fois sarcastique et assurée, comme si cet instant de faiblesse n'avait jamais existé. Lily était d'ailleurs à peu près sûre que c'était ce qu'elle essayait de faire paraître. Sirius et Maïlys étaient assis à côté de Dorcas et l'adolescent parlait tranquillement à cette dernière avec un sourire entendu. Maïlys pour sa part ne disait rien et l'inquiétude était encore largement perceptible sur son visage. Cependant, Lily ne put s'empêcher de remarquer qu'elle fixait Sirius d'une façon visiblement insistante sans même s'en apercevoir. En l'observant, la jeune fille se demanda l'espace d'un instant si son amie avait conscience d'être terriblement niaise. James qui lui tenait toujours la main, sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi même si elle n'avait pas envie de la lâcher, la dévisagea avec un sourire apparemment amusé et lui glissa :





- Tu ne veux pas la laisser tranquille ?






Lily le dévisagea légèrement surprise et protesta :





- Mais je n'ai rien dit. 





- Non mais tu penses. Rétorqua James avec un demi sourire moqueur. Je te parie deux Noises que tu es en train de te dire que Maïlys est terriblement niaise et que jamais tu ne seras comme ça avec un garçon quel qu'il soit.





Les joues de Lily rosirent légèrement et elle eut un petit sourire coupable. C'était précisément ce qu'elle était en train de se dire. Néanmoins, elle tenta de se justifier en désignant son amie du regard et en lançant : 




- En même temps regarde la. 





James leur jeta un regard bref et constata à haute voix :







- Moi je la trouve attachante. Mais bon, étant donné que ce n'est pas le romantisme qui t'étouffe je ne te demanderais jamais de me dévisager de la sorte rassure toi. 






Lily vira cette fois carrément rouge pivoine ce qui eut l'air de beaucoup amuser James. Elle le maudit intérieurement et se contenta de rouler des yeux ne sachant pas quoi dire. Décidemment, quelques mois sans Potter et elle perdait tout son sens de la répartie. D'un autre côté, il fallait dire qu'il était son adversaire préféré. Elle cherchait quelque chose à dire lorsqu'elle constata que le jeune homme la dévisageait avec une tendresse surprenante. On pouvait lire dans son regard une étrange reconnaissance envers elle que l'adolescente ne parvenait pas vraiment à comprendre. Puis, il ouvrit la bouche comme elle aurait du s'y attendre étant donné qu'il exprimait à voix haute à peu près tout ce qui lui passait par la tête et prononça :




- Lily.








L'intéressée arqua un sourcil interrogatif, rendu légèrement curieuse par l'air sérieux qu'il arborait, l'invitant à continuer. Contre toute attente, James laissa simplement tomber d'une voix sincère :





- Merci.








Lily resta interdite une dizaine de secondes sans comprendre  puis se ressaisit  et demanda d'une voix sincèrement interrogative tout en arquant un sourcil :





- Merci pour quoi au juste ?






- Pour tout. Se contenta de répondre son interlocuteur dans un bref haussement d'épaule. 





La jeune fille ne comprenait toujours pas. Puis, en le fixant, elle finit par apercevoir la lueur de reconnaissance envers elle qui brillait au fond de ses yeux et comprit. Il la remerciait pour les évènements de la nuit, pour sa libération et pour tout ce qu'il s'était passé. Lily se sentit automatiquement touchée mais protesta tout de même :






- Tu sais, c'était surtout un travail de groupe et je n'ai...







James leva les yeux au ciel et l'interrompit en souriant l'air amusé :







- Tu ne peux pas dire « de rien » comme tout le monde.









En réalité il n'y était pas. Lily ne faisait pas preuve de modestie mal placée. C'était réellement un travail de groupe duquel elle ne pouvait pas décemment prendre toute la responsabilité parce que si elle acceptait de la prendre pour tous les évènements positifs qui avaient eu lieu durant la nuit, elle acceptait également de la prendre pour le négatif. Et elle savait bien qu'elle ne supporterait pas longtemps de se sentir tenue comme responsable de la perte d'Edward ou de la mort des Mangemorts qui avaient péris dans l'incendie. D'autant plus que c'était la vérité, elle n'aurait jamais accepté ni même donné l'idée de cette mission à elle toute seule. Mais ce n'était pas vraiment le moment de l'expliquer à James aussi se contenta t-elle de sourire malicieusement en rétorquant :




- Mais tu devrais savoir que je ne suis pas comme tout le monde Potter. 







L'adolescent roula des yeux et lui répondit :





- Oh crois moi j'en suis bien conscient Evans.  Tout le monde n'est pas aussi insupportable que toi.






Lily ne put s'empêcher de laisser passer un sourire amusé, bien consciente qu'il se moquait d'elle. Elle songea évasivement qu'il était incroyable de constater à quel point leur relation avait changée entre le début de leur sixième année et aujourd'hui. Il allait peut être d'ailleurs falloir qu'ils en parlent un jour car si tout ça était peut être naturel pour James, Lily était une fille qui avait besoin de tout comprendre or elle ne comprenait pas comment un tel changement était possible. Et surtout, elle ne savait pas si il allait durer. Mais ce n'était ni l'endroit ni le moment de parler de ça aussi garda t-elle pour elle ses réflexions. 



Remus s'approcha finalement d'eux,  abandonnant Peter et son épaule en écharpe. Il était recouvert uniquement d'un tee shirt qui laissait apercevoir ses bras et la forme de son torse ce qui était assez rare pour le jeune homme. Lily constata avec un certain amusement que Dorcas, qui se rapprochait également d'eux, paraissait toiser entièrement le jeune homme du regard avec un sourire gourmand.  Ce n'était de toutes façons pas un secret que la Serdaigle trouvait Remus plutôt à son goût  même si ce dernier pour sa part semblait plus mal à l'aise qu'autre chose et prenait grand soin de l'ignorer. 




- Vous avez une idée de qui est ce que le directeur va nous envoyer comme professeur ? Demanda t-il s'adressant plutôt à Lily. 




- Pas la moindre. Répondit l'adolescente en haussant les épaules. Enfin je suppose que la personne que nous attendons ne devrait plus tarder. Quoi que ça dépend, on ne sait jamais. Après tout, les Aurors auraient du venir nous aider cette nuit et personne n'est venu. 





La jeune fille ne pouvait s'empêcher de rester amère sur le fait que seul Dumbledore et Alice était venu leur porter secours. le directeur, qui certes était très puissant, et une simple adolescente. C'était complètement irréaliste surtout quant on parlait de prisonniers qui étaient recherchés depuis plusieurs mois. Mais visiblement, les Aurors avaient eu d'autres préoccupations, ce qui ne pouvait l'empêcher de se sentir énervée à juste titre lorsqu'elle y songeait. 









- Tout ce que j'espère, c'est que ce ne sera pas Slughorn. Fit valoir Sirius qui s'était rapproché d'eux également, abandonnant Maïlys sur le sol. 





James l'approuva vigoureusement alors que Lily levait les yeux au ciel. En ce qui la concernait, elle préférait toujours voir arriver Slughorn qui ne manquerait pas en premier lieu de les féliciter pour leur détermination plutôt que McGonagall dont elle commençait réellement à craindre la réprimande, même si elle savait que celle ci serait certainement justifiée. Elle allait évoquer à voix haute sa légère inquiétude quant à la sanction qui les attendaient lorsque le professeur Slughorn se matérialisa au milieu de leur petit groupe. 



Le premier réflexe de l'adolescente fut de lancer un regard narquois en direction de Sirius et de James qui levèrent les yeux au ciel dans un mouvement parfaitement identique. Si certains des élèves ne se réveillèrent pas à la venue du professeur de potions, la plupart se turent cependant aussitôt. Mais contre toute attente, le directeur des Serpentard eut un petit sourire, bien que désolé, et lança d'une voix aux accents plus ou moins joyeux  :





- Je suppose que vous savez tous pourquoi je suis ici. Albus m'a chargé de vous apporter le Portoloin qui nous permettra d'arriver directement devant la Grande Porte du château. Il n'avait simplement pas précisé que vous seriez aussi nombreux mais je suppose que c'était à prévoir : vous n'auriez jamais pu vous infiltrez dans un repaire de Mangemort si cela n'avait pas été le cas. 




Tous échangèrent le même regard. Visiblement, le professeur Slughorn était à peu près au courant des évènements de la nuit passée. Lily constata qu'on pouvait lire dans presque tous leurs regards un étrange mélange de soulagement mais également d'appréhension. Pour certains, comme Lily, cette appréhension était due à la réprimande qu'ils étaient presque certains de recevoir une fois arrivés au château. Pour d'autres, comme James, c'était bien plutôt l'appréhension d'un retour à la vie normale après tous ces mois passés dans leur prison souterraine. Pourtant c'était indéniable, tous avaient hâte de rentrer. 





Le professeur de potion adressa à Lily qui était sûrement l'élève qu'il connaissait le mieux un regard rassurant puis parcourut du regard la foule des élèves l'air passablement inquiet quand la plupart levaient sur lui un regard plein d'espoir. La jeune fille put facilement deviner que Slughorn, qui n'avait presque aucune pédagogie, était pris au dépourvue face à tous ces élèves qui venaient de vivre des moments difficiles dont il n'avait pas la moindre idée. Il ne savait ni quoi dire exactement, ni comment agir pour les rassurer. Après avoir réfléchi quelques secondes, Lily décida finalement de prendre la parole et s'exclama d'une voix forte et confiante, de façon à être entendue par tout les élèves :




- Le professeur Slughorn vient de dire qu'il avait en sa possession un Portoloin pour nous permettre de retourner rapidement et tous ensemble à Poudlard. Là bas, les familles de certains nous y attendrons probablement et ceux qui sont blessés pourront recevoir des soins dignes de ce nom par l'infirmière, même si je suppose qu'avant de faire toutes ces chose, nous devrons passer dans le bureau de Dumbledore. Enfin peu importe, toujours est il que prendre ce Portoloin, c'est la première étape pour le retour à une vie définitivement normale. Pour chacun d'entre nous. 





Aux mots de Lily, le groupe sembla s'animer comme par magie. Dorcas réveilla délicatement sa petite sœur et lui prit la main pour l'aider à se relever tout en lui expliquant la situation à voix basse. La deuxième année affichait un air épuisé mais confiante comme si maintenant qu'elle avait retrouvé sa sœur, rien ne pouvait plus mal tourner. Peter se releva également malgré sa blessure à l'épaule ainsi que Maïlys qui vacilla légèrement et se raccrocha à Sirius pour ne pas tomber.  Alice cessa d'embrasser Franck et l'aida à se relever étant donné que contre toute attente, il ne s'était pas endormi. Lena, Isabella et Marlène se rapprochèrent du petit groupe. Bruce réveilla de façon plus ou moins douce Mattew et Biance et les trois élèves les rejoignirent également après que le Serdaigle eut expliqué au couple la situation.  Lily,  qui avait une multitude de question lui brulant les lèvres, ne put s'empêcher de demander à voix haute :





- Monsieur, je sais que vous ne connaissez pas forcément la réponse mais j'aimerais savoir : est ce que Emily va s'en sortir ?  




Le directeur de Serpentard la dévisagea quelques secondes paraissant hésiter sur la réponse à lui donner. Mais quand il s'aperçut que Lily n'étit pas la seule à vouloir connaître la réponse et que tous, même ceux qui n'avaient jamais parlé à Emily, levaient sur lui un regard interrogatif, il abdiqua et répondit : 




- Honnêtement, je suis au regret de vous informer que je n'en ai pas la moindre idée. Lorsque Dumbledore est rentré au château et m'a informé que je devais vous retrouver ici, je n'ai pas songé à lui demander quoi que ce soit. Tout ce dont je suis certain, c'est qu'il venait de déposer votre amie à Sainte Mangouste où elle doit toujours se trouver actuellement. 





Il y eut quelques secondes de silence puis le directeur de Serpentard eut une moue désolée et reprit :






- En revanche, de ce que Dumbledore m'a dit, il semblerait que monsieur Hood ne s'en soit pas sorti. La rumeur dont parlait les élèves du château annonçant la mort de l'un des prisonniers étaient donc bel et bien fondées. 






Lily le détrompa en répondant à demie voix de la façon la plus basse possible, comme si cela rendrait les choses moins difficiles en le disant de la sorte même si elle savait bien que ce n'était pas le cas :






- Edward est mort cette nuit. Il a tenté de se retourner contre le Seigneur des Ténèbres et ce dernier l'a assassiné. Il était mort bien avant que l'incendie ne se déclare et nous n'avons pas retrouvé son corps dans les cendres et les ruines, la chose la plus probable étant qu'il se soit consumé. 







Elle vit un léger frisson parcourir le directeur de la maison Serpentard. Elle se mordilla la lèvre inférieur puis précisa tout de même parce qu'elle n'était pas certaine que Dumbledore lui même ne soit au courant de l'information :






- En revanche la rumeur qui circulait dans Poudlard était bel et bien fondée. Lyméria Greengrass est morte il y a quelques semaines. Pour elle, nous sommes arrivés bien trop tard. 






La jeune fille sentit James à sa droite se tendre légèrement et lui jeta un regard intrigué sans toutefois lui demander de plus amples précisions. Le directeur de Serpentard sembla relativement abasourdi d'apprendre de la sorte la mort d'une élève appartenant à sa maison. Puis il se ressaisit et déclara d'un ton à la fois désolé et hâtif : 





- Tout cela est sincèrement désolant. Mais je pense qu'il est grand temps d'y aller à présent. Vous vous sentirez certainement tous beaucoup mieux lorsque nous serons de retour à Poudlard. 





Si c'était indéniable qu'ils allaient dans un premier temps se sentir mieux, Lily n'était maintenant plus certaine que l'effet allait durer. Peu importe à quel point elle avait hâte de revoir Poudlard, elle savait qu'il leur faudrait un temps d'adaptation avant que tout ne revienne à la normale. Et ce temps d'adaptation s'annonçait d'ors et déjà difficile. Le professeur de potion leur désigna d'un geste de la main la boite de conserve qu'il avait apporté et qui gisait au sol à seulement quelques mètres des adolescents. 






- Vous savez tous comment fonctionne un Portoloin ? Interrogea t'il d'une voix incertaine. Nous devons tous l'attraper en même temps.




Évidemment, le petit groupe hocha la tête ce qui parut passablement soulager le directeur de la maison Serpentard. Cependant, il précisa tout de même : 










- Comme vous pouvez le voir, cette boite est trop petite pour que nous puissions tous poser nos mains dessus. Pour cette raison, nous allons donc nous prendre la main les uns les autres et former un cercle que nous ne fermerons pas. De cette façon, seules les deux personnes aux extrémités se saisiront de la boite ce qui nous amènera tous à Poudlard. 







Lily constata avec un certain amusement que ses précisions semblaient en réalité plus destinés au professeur lui même qu'aux élèves qui eux avaient l'air relativement confiants et sereine. D'un autre côté, compte tenu de la nuit qu'ils venaient d'avoir, elle ne voyait pas bien comment utiliser un Portoloin pourrait être pire. Joignant finalement l'acte à la parole, Slughorn saisit doucement la main de la seule Serpentard présente : Bianca Blossom. Elle même se saisit de la main de Mattew et la chaîne se continua par automatisme. James et le professeur Slughorn se retrouvèrent ainsi aux deux extrémités de la chaîne.


La jeune fille tenait fermement la main de James d'un côté et celle de Maïlys de l'autre. Quand l'adulte demanda d'une voix légèrement hésitante si ils étaient tous prêt, elle vit que leurs mouvements de tête positifs furent identiques. Tous voulaient retrouver Poudlard, leurs familles et leurs vies. Tous semblaient vouloir un retour à la normale. Et Lily, même si elle l'appréhendait le voulait aussi. Désespérément. 




- A trois. Souffla le professeur de potion. Un. Deux. Trois. 




Et, accordant son mouvement à celui de James, il se saisit de la boite de conserve de sa main restée libre. Aussitôt Lily eut l'habituelle sensation désagréable et impressionnante d'être embarquée dans une sorte de tourbillon accéléré. Comme à chaque fois qu'elle avait utilisée un Portoloin, son estomac se souleva légèrement et elle dut déglutir alors que sa tête continuait d'avoir la sensation de tourner dans tous les sens. 



Enfin, après un temps qui sembla relativement long à l'adolescente, la sensation s'arrêta et ils se retrouvèrent tous debout sur leurs deux pieds devant la Grande Porte de Poudlard. En regardant le château, Lily constata qu'elle n'arrivait pas à réaliser qu'ils l'avaient quittés seulement quelques heures auparavant. Elle avait l'impression que tant de choses s'étaient produites depuis qu'ils avaient démasqués le deuxième traître de Poudlard. Et pourtant, ces évènements avaient lieu moins de vingt quatre heures auparavant.  Il y eut quelques secondes de silence pendant que tous dévisageaient le château, et particulièrement les anciens élèves retenus prisonniers, comme si c'était la première fois qu'ils le voyait. Puis Marlène laissa échapper dans un souffle de voix :




- On est rentrés. Définitivement. 









Lily la dévisagea. SI la force et la détermination de la septième année étaient toujours palpables, il semblait maintenant évident que toute la fatigue accumulée ces dernières semaines se faisait ressentir et elle paraissait épuisée. Epuisée mais heureuse ce qui était selon Lily un bon compromis.      


En fait, en regardant avec un peu plus d'attention chacun des visages qui l'entourait Lily s'aperçut rapidement que la fatigue avait l'air d'être une émotion récurrente.  Exception faîtes de Dorcas qui paraissait seulement soulagée et de Sirius et James qui débordaient visiblement d'énergie, l'adrénaline semblait être retombée pour chacun d'eux laissant transparaître leur épuisement. Lily se fit vaguement la réflexion qu'elle n'avait pas dormi depuis plus de vingt quatre heures mais ne le constata pas à voix haute bien consciente que pour ceux qui avaient été retenus par Voldemort, la fatigue était encore plus importante. 



Puis le professeur Slughorna s'avança et ouvrit la Grande Porte d'un rapide geste de sa baguette magique.  porte. Tous constatèrent bien vite que Rusard, le concierge, les attendaient de l'autre côté avec son habituel air maussade. Lily ne put s'empêcher de laisser passer un sourire lorsqu'elle constata que même le concierge semblait avoir manqué à James  quand ce dernier exécuta un grand sourire à sa simple vue. En revanche, ce sentiment ne sembla pas réciproque puisque Rusard toisa James en levant les yeux au ciel. 



Puis la jeune fille remarqua qu'étrangement, aucun des élèves ne paraissaient oser franchir la porte. Les anciens prisonniers n'arrivaient sûrement pas à réaliser que tout ceci était réel et ceux qui étaient venus dans le but de les libérer ne devait pas vouloir les brusquer. Elle se demandait si elle devait avancer lorsque James, qui n'avait pas lâché sa main depuis le Portoloin, leva les yeux sur elle et lui adressa un regard entendu.  Ce furent donc symboliquement ensemble qu'ils passèrent les premiers la porte du château, suivis de près par tout les autres dans un ordre aléatoire. Lily s'autorisa enfin à prendre une grande et véritable inspiration : c'était bel et bien terminé. 



Elle allait pouvait recommencer à  s'inquiéter pour des choses futiles comme par exemple la sanction qui les attendaient ou le retard qu'elle avait accumulé dans son travail malgré l'annulation des examens de fin d'année. Ça avait été dangereux, mais en voyant les visages de tous les élèves autour d'elle et en sentant la main de James dans la sienne, l'adolescente ne put s'empêcher de se dire que ça en valait sincèrement le coup. 




Puis, Rusard vint troubler le silence en s'approchant d'eux et en lançant d'une voix grinçante :




- Le professeur Dumbledore vous demande de prendre congé et vous remercie professeur Slughorn. Il m'a chargé de conduire moi même tous les élèves dans son bureau désormais.







- Nous tous ? S'inquiéta Lily.





Elle aurait espérer qu'au moins ceux qui avaient été retenus prisonniers auraient pu se reposer. Mais visiblement pour chacun d'entre eux, le repos devrait encore attendre un peu. Rusard hocha lentement la tête la tête en réponse à l'interrogation de la jeune fille. Horace Slughorn prit donc rapidement congé des adolescents, après avoir donné une tape affectueuse sur l'épaule de Lily ce qui n'avait pas manqué d'entraîner un roulement des yeux de James. Puis, Lily vit avec un certain amusement Sirius passer joyeusement son bras autour de l'épaule du concierge et déclarer avec entrain :




- Allons y !




La moue dégoutée avec laquelle le repoussa Rusard fit rire tout le petit groupe. Après ça, pendant tout le temps que dura le trajet pour se rendre dans le bureau de Dumbledore, James et Sirius ne lâchèrent plus le pauvre concierge d'une semelle. Les deux adolescents se mirent à parler lui à toute vitesse, déblatérant les pires idioties et ne lui laissant même pas le temps de répondre quoi que ce soit.  Il semblait faire un concours de qui dirait la chose la plus stupide tant leurs paroles n'avaient aucun sens même si elles étaient plutôt bien accordées. Le reste du petit groupe souriait et riait distraitement à leur pitreries tout en appréhendant visiblement de se rendre dans le bureau du directeur. Lily songea évasivement que ce n'était certainement pas le cas des Maraudeurs qui avaient du passer plus de temps là bas au cours de leur scolarité que dans la bibliothèque. 



Enfin, ils arrivèrent devant le bureau de Dumbledore. Rusard marmonna le mot de passe d'une voix à peine audible de façon à ne pas le révéler à Sirius et James qui tournaient autour de lui en essayant de prendre leurs airs innocents qui ne fonctionnaient pas le moins du monde. Après quelques secondes, le bureau s'ouvrit, dévoilant un escalier en colimaçon. Le concierge lança de sa voix éreinté quoi que légèrement plus réjouies que d'ordinaire :





- C'est ici que je vous laisse. Amusez vous bien.









Puis il partit abandonnant là les dix sept élèves. Lily constata rapidement qu'elle devrait vraiment s'inquiéter : le concierge n'était satisfait que lorsque les choses risquaient de mal tourner pour les élèves. Ce qui les attendaient n'allait certainement pas être une partie de plaisir. Elle constata à ce moment  là qu'elle tenait toujours la main de James mais ne se dégagea pas pour autant. De toutes façons, elle tenait cette main presque sans interruptions depuis qu'elle avait libéré l'adolescent de sa cellule.







- Vous croyez qu'on logera tous dans son bureau ? Interrogea Isabella l'air incertaine. Nous sommes tout de même nombreux ?





Remus à côté d'elle lui assura fermement que oui d'un air confiant. Lily ne remit pas sa parole en doute : elle savait qu'il était allé de nombreuses fois dans le bureau du directeur, principalement à cause des pitreries de ses amis.  Elle même pour y être allée une fois ne se rappelait pas que le bureau puisse être considéré comme particulièrement grand mais était à peu près certaine que le directeur pouvait lui donner la taille qu'il désirait. 




Ils empruntèrent donc l'escalier tous étant maintenant plus ou moins rassurés même si ils avaient que rien de pire que cette nuit ne pouvait les attendre. Lily se répéta toutefois qu'elle aurait bien aimé pouvoir se reposer avant d'endurer le sermon du directeur et celui, inévitable, de sa directrice de maison qui devait sûrement être elle aussi dans le bureau de Dumbledore.  Cependant, ce n'était rien comparé à ce qui l'attendait également et son cœur rata un battement lorsqu'elle pénétra dans le bureau. 



La première chose qu'elle vit ne fut pas le sourire bienveillant de son directeur ni le regard empli de sévérité et la moue pincée du professeur McGonagall. Non, la première chose que Lily vit fut l'imposante silhouette d'Alastor Maugrey accompagné de quatre membres éminents du bureau des Aurors à en juger par leurs insignes flamboyantes. Elle se fit vaguement la réflexion qu'elle ne savait pas à quel point ce qu'ils avaient fait pouvait être considéré comme grave mais elle pouvait déjà être à peu près certaine  qu'ils n'allaient pas s'en sortir aussi facilement. Et le regard glacial et sévère du chef des Aurors le lui confirmait bien. En face du bureau de Dumbledore était disposée environ une vingtaine de chaises et le directeur invita d'un mouvement de tête les adolescents à s'installer. 



 Ces derniers s'exécutèrent de façon plus ou moins hésitante. Lily pour sa part prit place entre James et Maïlys. Quelques secondes après, ils eurent également la surprise de voir arriver, maintenus par deux autres Aurors, Augustus Roockwood et Cheryl Rosier. James écarquilla les yeux en les voyant, principalement à la vue de Cheryl qui avec ses yeux rougis et bouffis par les larmes ne paraissait rien de moins que terrifiante. En revanche Augustus prit soin de leur jeter à tous un regard haineux avant de prendre soin de s'asseoir le plus loin possible de Dorcas, toujours maintenu par un Auror. 





- Bien. Commença le directeur avec bienveillance. Je suis conscient que la nuit a sûrement été dure et que vous n'aspirez plus qu'à une chose : une bonne nuit de sommeil. Malheureusement, je crains que cela ne doive attendre encore un peu. En effet, j'aimerais régler au plus vite les détails de cette affaire et les Aurors ici présents sont d'accord avec moi.  Je vous assure cependant tout d'abord que je suis heureux de voir chacun d'entre vous ici ce matin. 





Il y eut quelques secondes de silence qu'Alice brisa finalement en demandant avec empressement, n'y tenant visiblement plus :









- Est ce qu'Emily va bien ? 





Lily vit Maugrey la fusiller du regard mais Dumbledore à l'inverse lui répondit avec bienveillance quoique d'une voix légèrement hésitante :







- Votre amie a été très rapidement prise en charge par de très bons médecins de Sainte Mangouste. Ils avaient l'air de sous entendre que ses jours ne sont pas compromis même si bien évidemment, ses blessures autant physiques que psychiques sont graves et qu'elle en gardera certainement des séquelles. 




Lily ne put s'empêcher de soupirer de soulagement. Peu lui importait tout le reste tant qu'Emily allait s'en sortir. Le directeur parut vouloir repartir sur le sujet qui l'intéressait car il reprit d'une voix plus sérieuse et plus grave :





-  Je pense ne pas vous apprendre grand-chose, du moins en ce qui concerne la majorité d'entre vous, en vous révélant que Voldemort comptait faire de chacun des élèves qu'il retenait prisonnier une sorte d'armée qu'il aurait utilisée utiliserait contre moi. Et de fait cette méthode aurait pu être particulièrement efficace car il sait la répugnance que j'aurais éprouvé à me battre contre ne serait ce qu'un seul d'entre vous. 





Il y avait un certain nombre de choses sur lesquelles Lily doutait du directeur mais là dessus, elle voulait bien le croire sur parole. Dumbledore essayait toujours de faire le meilleur en ce qui concernait ses élèves. 





-  Ainsi, poursuivit il. Pour ceux d'entre vous qui ne seraient pas encore au courant, ces enlèvements au sein de l'école ont été rendus possibles  par l'intermédiaire de deux élèves de Poudlard : Monsieur Roockwood et Mademoiselle Rosier comme l'ont découvert hier vos camarades. 





Toute les élèves se retournèrent d'un même mouvement, d'abord vers Augustus Roockwood assis parmi eux, ce que Lily soit dit en passant trouvait parfaitement irréfléchi comme idée. L'adolescente remarqua toutefois que Dorcas elle n'avait pas accordée le moindre regard à son ancien petit ami et se contentait de fixer fermement le mur devant elle avec résolution, malgré le regard inquiet que sa petite sœur posa sur elle avant de le retourner sur Roockwood. Ce dernier ne se laissa cependant pas intimider et se contenta de laisser échapper un petit sifflement moqueur. 





- Est ce qu'on peut savoir pourquoi tu as fait ça ? Demanda d'une voix incrédule Marlène McKinnon  qui connaissait sûrement plutôt bien Augustus du fait de leur appartenance à la même maison. 





Le Mangemort eut tout d'abord l'air simplement furieux puis répondit finalement avec haine après quelques secondes :







- Oui, vous pouvez le savoir. J'ai fait tout ça parce que j'ai rejoint Lord Voldemort. Et si vous voulez savoir pourquoi j'ai choisi d'être du bon côté et bien c'est plutôt simple. J'ai fait ça parce que je n'en peux plus de voir ces Sangs de Bourbes nous voler notre magie et nos forces, jours après jours. J'ai fait ça parce que nous leur sommes supérieurs et que nous méritons de ne plus vivre dans l'anonymat et la dissimulation. J'ai fait ça parce que je soutiens l'idéologie de Voldemort et que mes nombreuses recherches m'ont permises d'établir que les nés moldus ne sont en aucun cas de véritables sorciers. 




- Ferme la.







Le silence se fit d'un seul coup. Dorcas n'avait pas crié : elle avait simplement énoncée cette phrase comme si il s'agissait d'un fait irrémédiable. Elle regardait toujours fixement le mur mais Lily remarqua que ses mains s'étaient crispées sur le rebord de sa chaise comme si elle faisait un effort considérable sur elle même pour ne pas se retourner et le regarder. Et de fait, Roockwood parut s'en apercevoir car il changea de ton du tout ou tout pour murmurer plus doucement et avec moins de haine dans la voix :




- Dorcas. Dorcas regarde moi s'il te plaît. 







La jeune fille ne céda pas sous le regard admiratif de Lily. Après quelques secondes, Sirius qui était le plus proche d'Augustus, lui envoya un coup de pied dans le tibias puis siffla :






- Elle a raison. Tu devrais te taire. 




Lily vit le jeune Mangemort lui renvoyer un regard mauvais mais constata qu'il eut tout de même la sagesse de ne  rien ajouter. De toutes façons, cela n'aurait pas changé grand chose car Maugrey déclara d'un ton qui n'admettait aucune réplique :




- Il me semble Albus que le sort de ce jeune homme est tout vu. Vous ne pouvez pas décemment le laisser à Poudlard. Il sera jugé et probablement expédié à Azkaban pour plusieurs années. Sans compter qu'il est majeur et donc parfaitement responsable de ses actes. 




Le directeur hocha lentement la tête. Lily comprit qu'il savait en cet instant qu'il ne pouvait plus rien pour Augustus Roockwood malgré la difficulté que cela lui coutait certainement de l'admettre, lui qui aimait à considérer qu'il y avait toujours du bon en chaque personnes. L'Auror qui maintenait donc toujours solidement Roockwood le força à se lever et l'entraîna en dehors du bureau. C'était terminé pour lui et Lily le savait. Elle tourna immédiatement son regard vers Dorcas à l'instant où la porte claqua. Si les mains de la Serdaigle se détendirent légèrement, elle pouvait encore percevoir la tension qui émanait d'elle ainsi qu'un autre sentiment ressemblant à de la tristesse. Elle haussa les épaules : ça n'aurait rien d'anormal. Dorcas avait aimé ce garçon au point d'accepter des choses inacceptables. Son association avec les Mangemorts avait seulement été la limite de ce qu'elle avait pu accepter. 




Puis, le regard de Maugrey se posa sur autre un recoin de la pièce : là où Cheryl Rosier était recroquevillée sur sa chaise, les yeux rougis. Lily vit James se pencher légèrement dans sa direction et lui murmurer à l'oreille d'une voix presque inaudible :





- C'est vraiment elle la deuxième traître ? Je veux dire elle n'y a pas été forcée ou quelque chose du genre ? Je croyais qu'elle était justement différente de son frère et qu'elle n'avait rien contre les nés moldus. 





La jeune fille haussa haussa les épaules. Elle aussi l'avait cru.  D'autant plus lorsque CHeryl était venue les voir un peu plus tôt dans l'année, en prétendant avoir des informations sur les enlèvements. Mais visiblement, la troisième année avait menti même si elle devait admettre être curieuse d'entendre les explications que celle ci avait à fournir. Ce fut finalement Bianca, la seule autre Serpentard de la pièce, qui demanda d'une voix douce malgré une amertume parfaitement audible et compréhensible  :





- Cheryl, pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi est ce que tu as décidé de venir en aide à Voldemort, de l'aider à enlever des élèves ?





La troisième année parut se tassez davantage sur elle même alors que ses longs cheveux blonds vénitiens venaient encadre son visage encore marqué par les quelques rondeurs de l'enfance. Lily ne put s'empêcher de se demander comment Voldemort avait pu en arriver à embrigader des enfants, comment de tels choses étaient devenues possibles dans le monde sorcier. Cheryl Rosier répondit toutefois d'une petite voix sous le regard sévère et implacable que Maugrey posait sur elle :






- Je ne sais pas. 








Le chef des Aurors parut perdre patience car il secoua la tête et demanda d'un ton brusque :





- Tu avais quelque chose contre les nés moldus ? Tu soutenais les idées de Voldemort ? Tu voulais mener une vengeance personnelle et tu t'es faite avoir ? 






Cheryl fit non de la tête l'air cette fois franchement terrorisée et parvint à bredouiller d'une voix presque rendue suppliante :






- Non ce n'est rien de tout ça rien de tout ça. Je n'ai absolument rien contre les nés moldus, et je me suis toujours opposée à mon frère lorsqu'il affirmait que l'idéologie de Voldemort était le meilleur chemin à suivre. Je ne sais vraiment pas pourquoi j'ai accepté de les aider. Je suppose que c'était simplement pour m'amuser un peu.  








Lily, qui venait tout juste de porter à ses lèvres le réconfortant verre de jus de citrouille que Dumbledore venait de leur servir à tous manqua de s'étouffer avec.  Cheryl disait qu'elle avait voulue s'amuser ? Mais qu'avait elle bien pu trouver de drôle en participant à l'enlèvement d'élèves du château alors que Poudlard tout entier vivait dans la peur ? Elle ne songeait de plus pas un seul instant à toutes les personnes qui avaient soufferts, qui avaient passées de longs mois enfermés.  Ce n'était pas possible il devait bien y avoir une véritable explication. Mais visiblement, si Maugrey était de son avis, ce ne fut pas le cas du directeur qui se contenta de dévisager la troisième année et de glisser d'un ton calme et passablement bienveillant alors que le chef des Aurors levait les yeux au ciel :




- Expliquez nous donc comment vous en êtes arrivés là Miss Rosier ? Je suis convaincu que vous ne vous êtes pas réveillée un matin en désirant ardemment aider Lord Voldemort à enlever vos camarades. 






La jeune fille hésita quelques secondes puis craqua finalement et raconta tout d'une traite, avec une voix à la fois honteuse et suppliante :







- Je n'avais pas prévu de faire de telles chose. Ça m'est tombé dessus même si je dois admettre que je n'ai rien fait pour lutter contre ça. Tout a commencé le soir du banquet d'Halloween, un peu avant l'enlèvement d'Edward Hood. 





Lily sentit un frisson la parcourir en songeant à tout le temps qu'Edward avait effectivement passé dans ces sordides souterrains. Tout ça pour ne jamais en sortir, ce qu'elle trouvait incroyablement injuste et triste à la fois. La Serpentard poursuivit :





- Je devais retrouver Dan, mon meilleur ami dans un couloir. Il avait prévu de me montrer un passage secret qu'il avait découvert quelques jours plus tôt. C'était mon tout premier passage secret depuis que j'ai intégré Poudlard alors j'y suis allé le plus discrètement possible. En chemin, j'ai croisé Augustus Roockwood que je savais être un ami de mon frère. Or j'ai toujours mis un point d'honneur à essayer de mon mieux d'empêcher mon frère et ses amis de s'en prendre aux nés moldus. Et ce soir là, Augustus était en compagnie d'une fille que je n'avais jamais vu. C'est pour ça que je me suis rapprochée en premier lieu : pour m'assurer qu'il n'était pas en train de persécuter une née moldue. Mais la fille m'a rapidement repérée et elle n'avait rien d'une née moldue. C'est d'ailleurs elle qui a proposé à Augustus de m'enlever étant donné que j'étais la première élève qu'ils croisaient.  Je ne les ai pas vraiment pris aux sérieux et me suis mise à rire ce qui a parut plaire à la fille. Je crois qu'il n'est pas utile de préciser que c'était Bellatrix. 






Lily se rappelait qu'effectivement, c'était la Mangemort qui avait été à l'origine des enlèvements en s'en prenant à Edward et Emily le soir du banquet d'Halloween. Cheryl continua sous l'œil attentif de Maugrey et du directeur :





- Après s'être rapidement présentée et m'avoir exposé dans les grandes lignes leur projet, Bellatrix m'a donc demandé si je voulais les aider. Je pense qu'un refus de ma part aurait entraîné mon enlèvement mais de toutes façons, je n'ai même pas pensé à refuser. A vrai dire, j'avait l'impression de ne pas réellement vivre ma vie d'étudiante à Poudlard, de ne rien faire d'extraordinaire à part étudier et de ne pas vivre les aventures fabuleuses dont on m'avait parlé. Alors j'ai sauté sur l'occasion. Je ne savais à l'origine pas que  tout ça était lié aux Mangemorts, je croyais que c'était juste un projet dont Bellatrix avait eu l'idée et qu'elle avait enrôlée Roockwood pour l'aider. Je ne savais même pas ce qu'il allait advenir des élèves enlevés, je n'y ait même pas réfléchi. Ce soir là, Bellatrix a enlevée Edward. 





Elle marqua une pause le temps de reprendre son souffle puis reprit son récit :






- Puis ça a recommencé un certain nombre de fois. Nous avions une bonne organisation Augustus et moi et il avait par ailleurs promis de ne pas parler de tout ça à mon frère. Je continuais de vivre ma vie d'étudiante parfaitement normalement en apparence mais à côté de ça, je ressentais l'adrénaline d'avoir un rôle majeur dans les enlèvements dont tout le monde parlait. C'est principalement pour ça que j'ai accepté de les aider : pour sortir de la routine de ma vie quotidienne. J'avais apprit que c'était lié aux Mangemorts et à Lord Voldemort mais j'étais convaincue que tant que je ne soutenais pas son idéologie, je ne faisais rien de mal. Jusqu'au jour où j'ai appris pour la mort d'un des élèves enlevés. Je m'en rappelle très bien : il y a eu une dispute dans ma salle commune entre Regulus Black et Dyspan Zabini. Ce dernier à sous entendu qu'un élève était mort et c'est d'ailleurs à partir de là que la rumeur à commencée à se propager dans le château. Moi j'ai été de celles qui ont cru à cette rumeur justement parce que je commençais à connaître les Mangemorts et que je savais que c'était possible. Et j'ai pris conscience de tout ce que j'avais fait ce qui m'a horrifié de moi même. C'est à peu près à ce moment là que j'ai tout raconté à Dan, mon meilleur ami. Et c'est lui qui m'a convaincu que je devais absolument arrêter tout ça le plus rapidement possible.  






Elle s'interrompit de nouveau. Lily réalisait doucement l'enchaînement de circonstances qui avaient conduites la troisième année à venir en aide aux Mangemorts et devait admettre ne pas bien comprendre. C'était tout bonnement de la folie d'utiliser de telles extrémités simplement pour sortir d'une routine quotidienne. Cheryl continua, toujours de sa voix suppliante et désolée :





- J'ai décidé de l'écouter et j'ai dit à Bellatrix, alors qu'elle venait pour enlever un nouvel élève qui s'est avéré être Marlène McKinnon, que je ne voulais plus faire partie de tout ça. Il faut que vous sachiez que j'avais une grande confiance en Bellatrix. Je l'admirais et elle m'impressionnait mais elle avait toujours été très gentille avec moi. Et à ma grande surprise, elle s'est montrée très compréhensive lorsque je lui ai expliqué et a dit qu'il n'y aurais pas le moindre problème. Je ne l'ai plus jamais revue.  En fait je croyais que tous ma décision allait faire s'arrêter tout ces enlèvements. Mais ça n'a pas été le cas puisque finalement, un nouveau Mangemort est venu me voir. Walden McNair qu'ils ont réussis à arrêter. Et qui par la suite a menacé de me faire exploser et aurait sans doute fini par le faire si cette fille ne m'avait pas sauvée la vie. 





Lily la vit désigner Alice d'un geste évasif de la main. Elle comprit alors que sa meilleure amie avait du trouver le moyen d'alerter le directeur tout en faisant en sorte que la troisième année n'encours aucun risque. Il faudrait qu'elle pense à lui demander comment elle s'y était prise. Finalement, Cheryl conclut d'une voix incertaine, tremblante et honteuse :








- Je suis vraiment désolée. Pour tout. Je n'avais pas l'intention d'être responsable de tout ça. Je ne voulais rien de plus que sortir de l'ordinaire. Je vous en supplie, je n'avais vraiment pas l'intention de causer tant de mal. 





Lily vit avec surprise les yeux de la troisième année se mettre à briller alors qu'elle se rendait bien compte que personne dans la pièce n'avait l'air attendri par son comportement. La jeune fille trouvait ça compréhensible : elle s'était indirectement rendue responsable de plusieurs mois de peurs, de doutes et d'enfermements pour les élèves ayant été retenus prisonniers. Ce n'était pas quelque chose qu'on pouvait pardonner facilement.  Toutefois le directeur pour sa part ne semblait avoir rien perdu de sa bienveillance habituelle car il prononça d'un ton calme :






- Vous vous rendez bien compte d'avoir indirectement causée la mort d'Edward Hood, un élève de cette école ?







Cette fois ci une larme coula sur le visage rond de Cheryl Rosier, rapidement suivie d'une deuxième, puis d'une troisième. Elle se contenta d'opiner lentement du chef en réponse à l'interrogation du regard. Si Lily pouvait dire que ses regrets étaient réels et que la jeune fille lui faisait malgré tout un peu de peine, elle ne pouvait s'empêcher de songer qu'en même temps rien ne pourrait plus effacer les évènements qui s'étaient déroulés durant l'année et auxquels elle avait grandement contribué. Elle posa les yeux quelques secondes sur le visage du chef du bureau des Aurors. Il était bien évident que Maugrey semblait vouloir envoyer également la Serpentard se faire juger dans un tribunal digne de ce nom. Pour autant, il paraissait attendre la décision de Dumbledore comme si il n'était que trop conscient que ce serait lui qui aurait le dernier mot. Après encore quelques minutes de silence et un bref regard échangé avec le professeur McGonagall, Albus Dumbledore déclara lentement d'une voix calme :






- Compte tenu de tout les tenants et aboutissants de cette histoire je pense qu'une audience au Ministère sera inévitable. Cependant, je ne préconiserai pas de sanctions trop sévères aussi soit rassurée, tu n'iras pas à Azkaban. En revanche, je me dois de te prévenir que la suite de ta scolarité à Poudlard risque d'être fortement compromise. Tes parents seront informés de tout ça dès demain et je m'entretiendrais avec eux quant aux décisions te concernant. Je rajoute également qu'un passage par l'hôpital Sainte Mangouste me semble indispensable. 






Lily trouvait que le directeur se montrait particulièrement généreux. mais visiblement, Cheyrl ne savait pas quoi en penser car, si ses larmes avaient cessés de couler, elle avait toujours un air horrifié peint sur le visage. L'adolescente songea qu'elle ne pouvait tout de même pas s'attendre à ce qu'il n'y ai aucune conséquences pour ses actes. Finalement, après quelques instants de silence, la troisième année parut ne pas comprendre et arqua un sourcil interrogateur tout en demandant d'une petite voix, toujours tassée sur sa chaise :




- Pourquoi Sainte Mangouste ? Je ne suis ni malade, ni blessée et vous aviez dit vous être chargés du sortilège de magie noir que m'avaient lancés à mon insu les Mangemorts. Vous aviez dit qu'ils ne pourraient plus me faire exploser. 






- En effet Miss Rosier, c'est exactement ce que j'ai dit. Confirma tranquillement le directeur. Et n'en doutez pas, vous ne risquez plus rien à présent. En revanche, j'aimerais m'assurer que vous ne présentiez pas des troubles d'un autre types et pour pouvoir le déterminer, un passage par Sainte Mangouste est nécessaire. Mais ne vous en faîtes pas, j'aborderais ce sujet avec vos parents. 




Lily comprit aussitôt que Dumbledore sous entendait des troubles d'ordre psychiatriques. Si elle fut dans un premier temps assez surprise, elle dut ensuite admettre que c'était logique. Il fallait vraiment ne pas avoir conscience de la réalité pour en venir à aider impulsivement des Mangemorts seulement dans le but de se divertir. C'était un comportement instable et il était possible que les psychomages de Sainte Mangouste ne lui diagnostique un trouble comportemental.  De fait c'était donc presque indéniable, Cheryl avait besoin d'être prise en charge malgré les sanctions qu'elle devait aussi encourir et les actes qu'elle avait pu commettre. Après avoir gravement opiné du chef, la troisième année sortit donc, elle aussi suivie par un Auror, du bureau de Dumbledore ne laissant plus à l'intérieur que les élèves ayant été retenus prisonniers ainsi que ceux qui s'étaient infiltrés pour essayer de les libérer. 




Lily secoua la tête et chassa Cheryl Rosier de son esprit : ils allaient sûrement avoir le droit eux aussi à une sévère réprimande pour leurs actions irréfléchies. Réprimande qui, elle devait l'admettre, ne serait pas totalement injustifiée. Heureusement, Dumbledore parut d'abord avoir quelque chose à dire aux élèves qui, pendant de longs mois, avaient endurés des choses dont Lily n'avait même pas idée. Son regard passa quelques secondes sur chacun d'entre eux puis il indiqua d'un ton grave :






-  Pour commencer sachez tout d'abord que je suis sincèrement heureux de vous revoir devant moi en vie. j'ai conscience que vous êtes certainement épuisé et que vous n'aspirez qu'au retour à une vie normale mais malheureusement cela devra attendre encore un peu je le crains. Vos familles sont en ce moment même prévenus de votre libération et devraient être à Poudlard dans les prochaines heures. Vous les retrouverez dans la Grande Salle où je prononcerais également quelques mots. Mais avant ça, j'ai besoin de m'enquérir de votre état.  








Lily vit les élèves se concerter pendant quelques minutes du regard. Tous semblaient ressentir à la fois des émotions similaires et singulièrement différentes, mêlées à une fatigue générale. Finalement, ce fut apparemment James qui fut désigné silencieusement pour répondre en leurs noms à tous puisque ce dernier lança d'une voix assurée, bien que légèrement rauque :




- Maintenant ça va. Je pense qu'on réalise tous petit à petit que c'est enfin définitivement terminé. L'adrénaline est quelque peu retombée alors je dirais qu'on appréhende tous d'une façon différente le retour à nos vies normales, parce qu'on sait que forcément, certaines choses auront changées. Mais nous savons également que le pire est derrière nous et que rien ne pourra désormais être plus compliqué à surmonter. Même si bien sûr, chacun d'entre nous restera certainement marqué à vie par ce que nous avons vécus, nous pouvons au moins dire désormais que nous avons eu la chance d'en réchapper.  Ce qui n'est malheureusement pas le cas d'Edward et de Lyméria. 





Le directeur ainsi que McGonagall eurent un sursaut de surprise. Lily se rappela à ce moment là que si Dumbledore avait vu de ses yeux le cadavre d'Edward lorsqu'il était venu les secourir, la mort de Lyméria n'avait pas été rendue publique malgré la rumeur qui avait circulée dans Poudlard. Elle sentit aussitôt son cœur se serrer en songeant que le directeur avait sûrement du prévenir les parents de l'adolescente de la libération de leur fille. Le faux espoir serait certainement déchirant.  Et de fait Dumbledore s'adressa aussitôt à McGonagall en déclarant :






- Je n'était pas au courant de la mort de Miss Greengrass. Minerva, auriez vous la gentillesse d'aller avertir les parents de cette jeune fille avant que ceux ci ne prennent la direction de Poudlard ? Ils vont certainement avoir besoin de solitude je le crains, plutôt que d'assister aux retrouvailles des autres familles. 





McGonagall hocha lentement la tête et Lily se sentit légèrement soulagée. Au moins, ils échapperaient peut être à la réprimande de leur directrice de maison, même si elle n'était pas certaine que celle du chef des Aurors ne soit préférable. La stricte femme quitta la pièce à grandes enjambées. Dumbledore parut ensuite avoir d'autres question à poser sur la mort de Lyméria mais Maugrey l'interrompit, semblant ne plus y tenir. Il posa durement les paumes de ses mains sur le bureau du directeur et leur fit face en demandant d'une voix qui n'admettait aucune réplique :





- Je suis désolé de vous interrompre Albus mais il est grand temps pour mes Aurors et moi même d'obtenir des réponses. Et ce que je voudrais savoir, c'est comment Evans, Siren, Lawrence, Lupin, Black, Pettigrew, Meadowes et Londubat, ont réussis à trouver l'endroit où était retenu les prisonniers ? Comment ils ont su avec exactitude qui étaient les traîtres à Poudlard ? Comment ils s'y sont pris pour aller libérer les élèves retenus. Et surtout, pourquoi est ce que qu'ils n'ont pas songés une seconde à avertir un adulte compétent de ce qu'ils savaient ? 




Il avait pratiquement tonné les derniers mots et Lily se tassa sur son siège, sentant un léger frisson la parcourir. Elle ne savait pas qui de Voldemort ou de Maugrey la terrifiait le plus. Puis elle se remémora le Mage Noir essayant de tuer James et secoua la tête : c'était idiot et elle ne pouvait pas comparer les deux, Maugrey ayant au moins le mérite d'essayer de faire ce qui était juste. Toujours était il que le chef du bureau des Aurors les toisaient semblant attendre une réponse claire. Et pour une fois, Lily n'avait pas envie de répondre : elle n'avait pas envie d'avoir la responsabilité de tout raconter. Mais de toutes évidences la sensation était générale puisque personne ne parla. Elle crut un instant que Dorcas allait ouvrir la bouche pour rétorquer quelque chose d'ironique et se sentit passablement soulagée en voyant la septième année renoncer. Ce fut finalement Sirius qui prit la parole, après encore quelques secondes de silence, et l'adolescent déclara d'une voix bien trop tranquille et enthousiaste pour la situation :



- Alors pour répondre à votre première question, nous avons réussi à trouver le lieu où était retenus les prisonniers de Lors Voldemort grâce à Walden McNair : le Mangemort qui venait pour tenter d'enlever de nouveau un élève ce que nous avons empêché. D'ailleurs où est il ? Est ce qu'il va être emmené à Azkaban ? 






Lily leva les yeux au ciel : elle pouvait déjà deviner que les explications de l'adolescent, qui manquaient cruellement de précisions, ne pourraient jamais satisfaire Maugrey, aussi se préparait elle mentalement à prendre la parole dès que ce dernier en exprimerait la demande. Pour l'instant, l'Auror se contenta de toiser fermement Sirius puis rétorqua d'un ton ferme :






- Ce n'est pas, ou du moins ce n'est plus une information qui vous regarde. Et c'est moi qui pose des questions pas l'inverse. Maintenant continue. 





Sirius roula des yeux et siffla à demi voix :





- Ce n'est pas la politesse qui vous étouffe. 







Lily crut que Maugrey allait l'assassiner mais heureusement pour lui, exceptés les élèves aux alentours, seul Dumbledore semblait l'avoir entendu. Le jeune homme reprit donc plus fort :







-  Du coup je disais donc : nous avons maîtrisé MacNair et, chose moins compliqués, Cheryl Rosier qui était avec lui; Puis nous l'avons forcé à nous dire où se trouvait le lieu où les prisonniers étaient retenus. Et ensuite... 








- Stop. L'interrompit Maugrey comme Lily s'y était attendue. Je veux savoir dans l'ordre, comment vous avez fait pour accéder à toutes ses informations. je ne veux pas des bribes de moments aléatoires. N'allez pas me faire croire que vous êtes tombés par hasard sur Walden McNair et Cheryl Rosier. Comment avez vous su exactement où les chercher et pourquoi les suspectiez vous ? 






Sirius allait pour reprendre la parole lorsque le directeur l'interrompit et proposa calmement :







- Je pense qu'il serait plus efficace de laisser quelqu'un d'autre nous raconter cette histoire Monsieur Black vous ne croyez pas ? Je suis persuadé qui ni vous ni moi n'avons envie de passer ici l'entièreté de la journée. 





Lily roula des yeux au ciel lorsqu'elle vit Sirius échanger avec James un demi sourire amusé puis hausser les épaules en se fendant d'un assuré :





- Comme vous voudrez.









La jeune fille décida donc de prendre le relais, comme elle s'y était préparée mentalement. Après tout, elle était certainement la plus à même de le faire étant relativement à l'aise à l'oral de base, et pas agressive comme pouvait l'être Dorcas, malgré la peur que Maugrey lui inspirait. Elle se redressa donc légèrement sur sa chaise, tout en crispant un peu plus ses mains sur les rebords puis expliqua d'une voix qu'elle essaya de rendre assurée :





- Je vais prendre le relais. Je vais essayer de tout vous expliquer le plus précisément possible, sans toutefois y passer trop de temps. Pour que vous puissiez comprendre, tout a démarré un peu avant l'enlèvement de James. A ce moment là, mes amies, les Maraudeurs et moi avions préparés un plan pour tenter de découvrir l'endroit où les Mangemorts retenaient enfermés leurs prisonniers. je ne précise pas que ce plan n'a pas marché puisque James a été enlevé et que nous n'avions aucune idée de l'endroit où il se trouvait.  Les semaines qui ont suivis son enlèvement ont été compliquées. 






Elle marqua une pause : c'était peu de le dire. Elle se remémora la froideur de Cassidy, la distance d'Alice et les larmes d'Emily. Tout lui avait paru si difficile. Et pourtant, elle était bien consciente que ce n'était rien comparé à ce que James avait du vivre dans le même temps. 






-  Pendant les quelques semaines qui ont suivies son enlèvement, nous nous sommes contentés d'élaborer des idées et des théories sans rien proposer de concret. Poursuivit elle. Puis, il y a eu la rumeur de la mort d'un élève. Certains d'entre nous n'ont pas pu y faire face, comme Emily qui s'est convaincue que c'était d'Edward dont parlait cette rumeur. Maïlys, les Maraudeurs et moi avons continués de nous réunir pour essayer de trouver des réponses. Sans grand succès toutefois. Mais tout s'est débloqué dans le courant du mois de mars.  Nous étions réunis dans le dortoir des Maraudeurs et nous venions tout juste d'avoir la confirmation que la rumeur était fondée et qu'un élève, en l'occurrence Lyméria, était bien mort lorsque Dorcas a débarquée. 








- Je t'arrête. La coupa soudainement Maugrey, la faisant sursauter au passage. Comment avez vous su exactement pour la mort de Miss Greengrass quand cette information a visiblement échappée au directeur lui même ? 





Ce fut Sirius qui répondit, cette fois plus précisément que précédemment :





- L'une de mes cousines est fiancée à un Mangemort, mais elle est plus ou moins tolérable et est par conséquent au courant de tout un tas de choses. Elle avait accès à l'endroit où étaient retenus les prisonniers, même si elle ne nous l'aurait jamais dévoilé, étant donné qu'elle reste tout de même fidèle à son mari. Enfin bref, toujours est il qu'elle m'a écrit une lettre pour m'annoncer la mort de l'une des élèves et m'a indiqué qu'il s'agissait de Lyméria. Après ça, nous avons prévenu Dyspan Zabini étant donné que nous savions que c'était un de ses amis proches, et il s'est chargé de répandre la rumeur selon laquelle un élève aurait été tué, sans préciser de qui il s'agissait.  Sur ce, Evans tu peux reprendre.




Lily lui jeta un regard passablement impressionnée : il avait largement reformulé la vérité mais la version qu'il avait donné paraissait parfaitement crédible.  La jeune fille ne savait pas bien pourquoi il avait menti mais ne chercha pas à le savoir, même si elle ne manqua pas le regard étonné de James. L'explication parut en tout cas satisfaire Maugrey aussi l'adolescente reprit elle :





- Nous étions donc réunis dans le dortoir des garçons et nous venions tout juste d'apprendre pour Lyméria lorsque Dorcas a fait irruption. Elle nous a affirmée qu'elle avait des informations sur les enlèvements alors nous l'avons écoutés. Nous ne la connaissions pas bien mais ce n'était pas difficile d'établir qu'elle n'aurait eu aucun intérêt à mentir étant donné que sa propre petite sœur avait été enlevée. Elle nous a donc expliqué qu'elle avait, à elle toute seule, démasqué Augustus Roockwood et qu'elle avait appris en passant qu'il n'y avait pas qu'une seule personne qui aidait les Mangemorts à entrer dans le château mais bel et bien deux. 




- Comment avez vous démasqué Roockwood et pourquoi étiez vous sûre qu'ils étaient deux Meadowes ? Interrogea brusquement Maugrey en posant ses yeux sur la Serdaigle. 





La jeune fille ne parut pas surprise, contrairement à Lily, qu'il ne connaisse son nom de famille. Elle eut un sourire à demi sarcastique et répondit d'un ton qu'elle essaya de rendre détaché :










- Augustus était mon petit ami. je passais pour ainsi dire tout mon temps avec lui. Au retour des vacances de Noël, j'ai constaté qu'il commençait à avoir un comportement étrange. Je l'ai suivi de nombreuses fois pour tenter d'obtenir une explication. Pour être parfaitement transparente, j'ai d'abord pensé qu'il me trompait et je voulais en être certaine. Jusqu'à ce que je ne le vois relever sa manche, dévoilant ainsi la marque des Ténèbres. Cependant, ça ne suffisais pas, du moins pas à mes yeux, pour faire de lui la personne qui aidait les Mangemorts. J'ai donc employé du Véritasérum pour interroger Darren Mulciber qui m'a confirmé ce que j'avais déjà presque deviné. Que Roockwood était bien l'une des personnes qui permettait aux Mangemorts de pénétrer dans le château. Mais il m'a confirmé par la même occasion qu'il n'était pas le seul. j'était perdue et je ne savais pas comment agir alors je suis allée tout raconter aux seuls personnes en qui j'avais encore un tant soi peu confiance dans ce château. je savais qu'eux assi cherchaient un moyen de libérer les prisonniers et je me suis dit qu'en partageant nos informations, nous aurions plus de chance d'y parvenir. 






Lily échangea avec Maïlys un regard alarmé alors que Sirius fusillait très clairement la Serdaigle la regard. Elle n'aurait jamais du avouer qu'elle avait employée du Véritasérum. C'était entièrement illégale et elle risquait non seulement d'être exclue de l'établissement mais en plus de compromettre le travail de sa mère qui n'aurait jamais du lui en fournir. La jeune fille n'arrivait pas à croire que Dorcas ait réellement laissé échapper ça. Ou peut être s'en moquait elle tout simplement, ce qui n'était pas plus rassurant. Maugrey semblait perdre patience au fur et à mesure des révélations aussi siffla t-il d'un ton ferme :





- Du Véritasérum. De mieux en mieux. Et je suppose que vous vous attendiez à des félicitations. Je vais devoir être dans l'obligation d'ouvrir une enquête : cette potion est réservée à un usage strictement réglementé. Et j'aimerais savoir pourquoi lorsque que la culpabilité de Roockwood s'est avérée être confirmée, tu n'es pas allée prévenir le directeur ou un autre adulte à même de gérer ce genre de situation ? 





Dorcas ne répondit tout d'abord rien. Mais la réponse frappa Lily comme si ça avait été une évidence. Dorcas avait été prête à les laisser dévoiler ce qu'elle savait au directeur si jamais ils le décidaient mais avait refusé de le faire elle même. Et pourtant, la jeune fille ne savait que trop bien que ça ne pouvait pas être par manque de courage. Et à en juger par la façon méfiante avec laquelle Dorcas toisait présentement à la fois Maugrey et Dumbledore, il lui apparut comme évident que la véritable raison pour laquelle elle n'en avait pas parlé à un adulte avait été le manque de confiance. Elle ne faisait confiance à aucun adulte, même quand celui ci affirmait rechercher son propre bien, et Lily n'avait aucune idée de pourquoi exactement. Toujours était il qu'à eux, elle leur avait fait confiance même si l'adolescente se demandait encore parfois pourquoi étant donné qu'aucun d'eux ne semblaient particulièrement proche de la Serdaigle auparavant. Finalement, cette dernière répondit d'un ton sans réplique :





- Parce que je ne savais pas quoi faire. Je savais que si on vous en parlais, vous risqueriez d'arrêter Roockwood sans chercher à en savoir plus sur le deuxième traître et rien n'aurait réellement changé. Sans compter que ça m'a déjà demandé toute ma bonne volonté d'accepter d'en parler aux Gryffondor. Mais quelqu'un devait être mis au courant et, au risque de vous décevoir, ils étaient ceux qui se démenait le plus pour les élèves retenus prisonniers. Alors logiquement, c'est vers eux que mon choix s'est tourné. 






Maugrey parut outré et Lily ne sut pas si elle devait réprimandé Dorcas du regard ou s'inquiéter de la trop grande sincérité de la Serdaigle. Elle décida cependant qu'il était plus sûr qu'elle reprenne le récit pour éviter à tout le monde de se laisser emporter par un trop plein d'émotion. 







- Comme elle vient de vous le dire, elle nous a tout raconté. Poursuivit donc l'adolescente. Et elle nous a laissés prendre la décision de ce qu'il advenait de faire. Nous étions plutôt divisés alors nous avons choisi de voter entre surveiller Roockwood nous même pour démasquer le deuxième traître ou bien en parler au directeur. Le vote n'était pas unanime mais la majorité a optée pour la première option. 






- C'était complètement irresponsable. Siffla l'un des Aurors qui prenait la parole pour la première fois. 






- Au moins, nous avons essayé de faire quelque chose. Répliqua Dorcas. 






Lily la fusilla à son tour du regard. Elle se rendait bien compte que la Serdaigle était en train de craquer et n'appréciait pas tout les reproches implicites qu'on leur adressait. Sans compter qu'elle paraissait avoir conscience de s'être trahie en mentionnant le Véritasérum ce qui semblait la mettre sur les nerfs. L'adolescente s'empressa donc de reprendre la parole pour temporiser :






- Nous sommes conscients que c'était un choix irresponsable. Nous ne nous serions jamais retrouvé dans la situation à laquelle nous avons aboutie hier si nous avions parlé de tout ça avec un adulte. Mais seul Peter et Remus pensaient qu'il fallait en parler et ils étaient en minorité alors nous ne les avons pas écoutés. Je me rends bien compte qu'on aurait peut être du. Toujours est il qu'en suivant Roockwood, nous nous sommes aperçus qu'il aidait les Mangemorts à entrer en lançant un sortilège au Sale Cogneur pour le rendre immobile ce qui permettait aux Mangemorts de passer par le tunnel se trouvant en dessous.







Dumbledore échangea un regard avec Remus que Lily ne manqua pas : ils allaient devoir revoir la sécurité de la Cabane Hurlante c'était indéniable.  Elle reprit rapidement :






- Puis, hier, nous nous sommes rendus compte qu'il emmenait justement un Mangemort dans l'enceinte du château alors que nous le suivions. A partir de là, nous nous sommes organisés de notre mieux et nous avons trouvé le moyen d'aller discrètement espionner la Salle Commune des Serpentard, ce qui nous a permis d'identifier Cheryl Rosier comme étant la deuxième traître.  Je vous épargne les détails les plus insignifiants mais nous avons réussi à les amener dans les toilettes de Mimi Geignarde.  Là bas, nous les avons attachés puis forcés, mais sans violence bien sûr, à nous dire où se trouvaient les prisonniers.






Lily fut plus prudente que Dorcas et prit bien soin de ne pas mentionner leur usage de Véritasérum pour forcer Walden McNair à leur communiquer l'information. Elle continua simplement :





-   McNair savait bien évidemment où étaient les prisonniers et il ne lui a pas fallu bien longtemps pour nous révéler qu'ils se trouvaient dans la maison de vacances des Lestrange. A partir de ce moment là, il nous a semblé évident d'aller rapidement prévenir un adulte. Mais comme vous l'a sûrement déjà expliqué Alice, les Mangemorts avaient prévus selon ses dires un moyen magique pour pouvoir faire exploser Cheryl Rosier au moindre imprévu. Ce dont elle n'était pas consciente. Il nous a menacé de passer à l'acte en faisant au passage exploser une bonne partie du château si nous tentions de prévenir un adulte. Je pense qu'il espérait qu'on irait de nous même tenter de libérer les prisonniers. 






- Et évidemment, c'est ce que vous avez fait. Siffla Maugrey. Vous vous êtes jetés sans réfléchir davantage dans une maison inconnue gorgée de Mangemorts. 










- En résumé oui. Fut forcée d'admettre Lily. Nous nous sommes arrêtés à Pré au Lard durant la journée parce qu'on voulait attendre la nuit. On était certains de se faire repérer sinon et nous voulions être le plus efficace possible. Alors nous avons attendu là bas, puis, lorsque la nuit  est finalement tombée, nous avons transplané par deux jusqu'à la maison de vacances des Lestrange. Ça n'avait rien d'illégal étant donné que tous ceux qui ont transplané disposaient de leur permis. 





L'information semblait relativement insignifiante aux yeux du chef des Aurors et Lily ne put s'empêcher de constater qu'il ne semblait pointer que le négatif de leurs initiatives et pas tout le positif qui en avait tout de même résulté. Cependant, il ne laissa pas Lily reprendre et demanda tout de même :









- Comment avez vous su où se trouvait la maison de vacance des Lestrange ? Même au Ministère, j'ai mis un temps fou à trouver la localisation de ce maudit manoir. 






- C'est pour ça que vous n'êtes pas arrivés à temps pour venir nous aider ? Interrogea Dorcas d'une voix directe. 





Lily crut qu'elle allait assassiner la Serdaigle et vit Maïlys lui envoyer un léger regard de reproche, qui cependant n'avait rien d'impressionnant. S'efforçant de ne pas tenir compte de son intervention, la jeune sorcière reprit en expliquant :




- Sirius était déjà allé là bas plusieurs fois.  C'est sur ses conseils que nous avons réussis à nous infiltrer plus ou moins discrètement à l'intérieur. Il nous a assuré que les élèves retenus prisonniers ne pouvaient se trouver que dans les souterrains et c'est donc vers là que nous nous sommes dirigés. Nous avons à peine eu le temps de pénétrer à l'intérieur que nous avons été assaillis par une vingtaine de Mangemorts. Comme l'objectif était de retrouver les prisonniers, nous nous sommes rapidement séparés et Remus et Emily sont restés pour s'occuper d'eux pendant que nous avons continués. Un peu plus loin, nous avons abandonnés Dorcas et Peter face à Lucius Malefoy, Rabastan lestrange et d'autres Mangemorts. Ensuite, nous avons continué notre progression jusqu'à arriver dans une petite salle de pierre à l'intérieur de laquelle nous a rejoint Bellatrix ainsi que d'autres Mangemorts. Cette fois ci, c'est Sirius et Maïlys qui sont restés pour les ralentir pendant que Franck et moi avons continués jusqu'aux prisonniers. Nous les avons libérés assez facilement je dois dire, après que Franck ait terrassé la plupart des Mangemorts chargés de les surveiller. 






Le septième année eut un demi sourire. Visiblement lui même restait très fier du combat qu'il avait mené à ce moment là et Lily devait admettre avoir été impressionnée. Elle termina finalement en expliquant le plus précisément possible sans toutefois s'éterniser :






-   Puis, nous sommes retournés dans la salle où nous avions laissés Sirius et Maïlys et nous les avons aidés à se battre contre Bellatrix ainsi que contre un autre Mangemort. Malheureusement, nous étions à deux doigts de les immobiliser le temps de pouvoir nous enfuir lorsque Voldemort et une cinquantaine de ses Mangemorts sont arrivés, avec nos amis en otage, menaçant de les tuer. Nous avons donc fait ce qu'il nous a demandé sans protester et nous avons lâchés nos baguettes magiques.  Puis Voldemort nous a demandé qui se sentait prêt à le rejoindre pour survivre. Certains y sont allés, d'autres non mais au final ça n'avait pas grande importance et ce n'était pas vraiment un choix mais plutôt de l'instinct de survie. Edward à fait mine de vouloir le rejoindre pour se rapprocher de lui puis a essayé de lui jeter un sortilège de mort. Voldemort ne l'a pas vu venir et a été dans l'obligation de le dévier par réflexe, tuant ainsi l'un de ses Mangemorts. Il ne lui a pas fallu plus de temps pour lancer à Edward un sortilège Impardonnable et le tuer également. Il s'apprêtait à en rajouter et à  assassiner James lorsque vous êtes arrivé et que vous l'avez sauvé, nous sauvant tous au passage.  






Dumbledore envoya à Lily un léger sourire à la fois calme et appréciateur. la jeune sorcière songea qu'elle n'avait fait qu'énoncer les faits et qu'ils n'auraient réussis à rien sans l'aide précieuse de leur directeur. Il y eut ensuite quelques instants de silence alors que tous, principalement les élèves qui avaient été retenus prisonniers et qui n'avaient pas conscience de tout, essayait de digérer toutes les informations. Puis, Maugrey interrogea d'une voix menaçante :





- Donc si nous devions résumer la situation, vous vous êtes délibérément jetés tête baissée contre un mur qui aurait pu être mortel pour chacun de vous. Mais est ce que vous vous rendez compte à quel point ce que vous avez fait est grave ?  A quel point les conséquences auraient pu être terribles ? Est ce que vous vous êtes seulement demander si, au lieu de les aider, vous n'étiez pas en train de mettre davantage en danger les élèves retenus prisonniers en agissant comme vous avez choisi de le faire ? 





 Lily se tassa de nouveau un peu plus sur sa chaise se sentant honteuse. Elle savait que leur mission avait été une réussite, en témoignait tous les élèves qui se trouvaient à présent autour d'eux. Mais elle savait aussi que tout avait en grande partie été du à la chance et que sans l'intervention de Dumbledore, les évènements auraient pu se finir d'une façon bien plus tragique. Elle n'arrivait pas à croire que moins de vingt quatre heures auparavant, elle ne savait toujours pas si elle allait revoir le soleil se lever. Cependant, Maugrey ne parut pas vouloir s'arrêter là et éructa de nouveau :




- Vous avez enfreint le règlement de Poudlard au moins une bonne dizaine de fois. Ce n'est pas une plaisanterie, ce que vous avez fait n'avait rien d'un jeu. Vous avez voulu faire plus que ce que vous ne pouviez : un comportement typique des adolescents. Vous avez essayé de jouer aux héros et la principale conséquence de tout cela a été la mort d'Edward Hood. 






Lily sentit aussitôt les larmes lui monter aux yeux par automatisme : il ne pouvait pas les tenir pour responsable. C'était injuste, ils n'avaient jamais rien voulu d'autre que de sauver tout le monde. D'un autre côté, elle se rendait bien compte que ce n'était pas leur rôle et qu'ils avaient d'une certaine façon échoués. Et tout cela lui donnait l'impression de n'être qu'une petite idiote qui avait voulue démontrer son courage et agir bravement quand ils auraient très bien pu faire autrement. Et si elle était honnête avec elle même alors elle admettait avoir une part de responsabilité dans mort d'Edward ce qui l'horrifiait. Les larmes lui piquèrent les yeux. James lui jeta un regard et parut s'en rendre compte car il protesta aussitôt d'une petite voix :







- Vous êtes injuste. Ils nous ont quand même libérés. Sans eux, il est probable que nous soyons toujours enfermés dans les souterrains des Mangemorts. Vous n'auriez jamais pu mener d'opérations aussi discrètement qu'eux. 






Lily lui en fut reconnaissante de tenter de les défendre mais elle commençait à se dire que Maugrey avait raison. Ils n'auraient jamais du agir comme ça sur un coup de tête. Sans compter que ce n'était tout simplement pas elle. Elle échangea un bref regard avec Remus qui s'était tassé sur sa chaise et semblait penser la même chose. Le chef du bureau des Aurors secoua négativement la tête et répondit brusquement à James :








- Mais à quel prix par Merlin Potter ? Si ils étaient venus nous voir pour nous informer du lieu où vous étiez retenus prisonniers, peut être que vous auriez été libéré plus vite. Peut être qu'à l'heure actuelle Edward ne serait pas mort et Emily ne serait pas allongée dans un lit d'hôpital. 






- C'est trop facile de dire ça. S'exclama vertement Dorcas. Vous ne faisiez rien pour nous donner l'impression que vous vous préoccupiez du sort des élèves enlevés. Honnêtement, si nous étions venus vous voir pour vous révéler le lieu où ils étaient retenus, combien de temps auriez vous mit à arriver au manoir des Lestrange ?  





- Elle a raison. Appuya aussitôt Sirius au grand désespoir de Lily qui se demandait si elle n'allait pas vraiment finir par devoir bâillonner les deux adolescents. Lorsque Dumbledore vous a prévenu que nous nous étions rendus sur les lieux et qu'il fallait venir nous prêter main forte, aucun Auror n'est arrivé à temps. Vous aviez sûrement de bonnes raisons et des tas d'empêchements parce qu'une intervention ne se décide pas comme ça mais c'était justement ce temps que nous n'avions pas. Si nous étions venus vous voir, il vous aurait fallu ce même temps pour vous porter au secours des élèves enlevés. 






- Nous ne savons pas ce qu'il aurait pu advenir. Termina la Serdaigle sous le regard franchement désespéré de Lily. Nous avons peut être fait des erreurs. Mais toujours est il que c'est trop facile de nous faire porter la responsabilité de la mort d'Edward. Nous ne pouvons pas changer les évènements et le seul responsable de toute cette absurdité n'est autre que Voldemort, ainsi que Roockwood et Cheryl Rosier. 






Cette fois ci Maugrey parut songeur puis un air de lassitude se peignit sur son visage. Il prit quelques instants, semblant réfléchir, puis souffla d'un ton moins brusque, semblant décider de ne pas accabler davantage les adolescents :






- Ce que j'essaye simplement de vous expliquer c'est que vous n'êtes pas qualifiés pour jouer aux héros et que vous auriez pu ne faire qu'aggraver la situation. Sans compter les dangers que cela aurait pu avoir pour vous même. Certes, je dois admettre qu'exceptée la mort de Edward Hood les choses se sont plutôt bien déroulées parce que vous avez eu de la chance et que DUmbledore a su intervenir au bon moment. Et je reconnais que nous n'avons pas été très efficace pour vous venir en aide.  je sais également que vous êtes des adolescents, libres, irréfléchis et idiot mais tout cela n'empêche que je veux que vous compreniez  que la guerre, ce n'est pas un jeu. C'est réel. Et en agissant comme ça, en vous laissant uniquement guider par vos sentiments et vos instincts vous pouvez compromettre des opérations bien préparées et causer des morts, alors que vous pensiez bien faire. Vous comprenez ? Vous comprenez que vous ne devez absolument jamais refaire une chose pareille ?






Lily était très pale lorsqu'elle hocha la tête, comprenant que le discours du chef des Aurors s'achevait là. Pour sa part, elle trouvait que la remontrance était méritée, même si elle appréhendait la punition qui ne manquerait pas de suivre.  Elle devait d'ailleurs s'admettre à elle même qu'elle avait agie impulsivement, guidée par ses émotions et sans réfléchir lorsqu'elle avait acceptée de se rendre d'eux même au manoir des Lestrange.  Visiblement, tout ceux qui l'avait accompagné paraissait d'ailleurs de son avis si l'on exceptait  la moue sceptique de Dorcas et l'éclat d'indépendance dans les yeux de Sirius. De toutes façons ce n'était pas surprenant étant donné que ni l'un ni l'autre n'auraient admis qu'ils avaient torts et que c'était presque eux qui les avaient tous convaincus de mener eux même cette mission, ce que Lily se garda bien de dire à haute voix ne voulant pas attirer à Dorcas plus d'ennui qu'elle ne risquait déjà d'en avoir.  Puis, ce fut au tour de Dumbledore qui prit la parole pour déclarer d'une voix plus tranquille quoique tout de même moralisante :







- En ce qui me concerne, même si j'approuve entièrement ce qu'à dit Alastor, je ne peux m'empêcher d'être également admiratif du courage que vous avez eu. Chacun d'entre vous. C'est pourquoi vous recevrez tous cinquante points chacun : pour votre implication et votre courage qui ont permis à tous les élèves ayant été retenus prisonniers de se trouver face à moi aujourd'hui. 






Lily ne put s'empêcher d'échanger avec Alice un petit sourire satisfait : excepté Dorcas, ils n'étaient que des Gryffondor ce qui leur assuraient une longueur considérable d'avance pour la coupe des Quatre Maisons. Le directeur leur laissa quelques secondes puis reprit d'un ton toujours tranquille quoiqu'un peu plus grave :





- Cependant, vous vous doutez certainement que pour toutes vos infractions au règlement, je vais être dans l'obligation d'appliquer des sanctions.  Pour commencer, une lettre sera envoyée à chacune de vos familles pour les prévenir de la gravité de vos actes et de votre implication dans toute cette affaire. Certains de vos parents seront d'ailleurs certainement présents tout à l'heure.  Ensuite, vous écoperez donc tous de retenues jusqu'à la fin de l'année et pendant les deux premiers mois de l'année prochaine à l'exception de Monsieur Londubat qui est en septième année. 






Lily eut un grand sourire : une si petite sanction était inespérée. Cependant, le directeur ajouta bien rapidement :





- Gardez cependant à l'esprit qu'au moindre dérapage de votre part que ce soit cette année ou l'année prochaine pour les sixièmes années, je serais dans l'obligation de vous renvoyer de Poudlard.  J'aimerez beaucoup ne pas en arriver à cette alternative. 








Maugrey qui pour sa part avait l'air de trouver les sanctions dont ils avaient écopés bien légères rajouta également d'un ton bourru :




- Une enquête sera également ouverte au Ministère à l'encontre de Dorcas Meadowes pour usage illicite de Véritasérum. 





Cette fois, Lily s'accorda avec Sirius et Maïlys pour essayer de protester mais cela ne fonctionna pas et le chef des Aurors haussa les épaules en leur répondant d'un ton qui n'admettait aucune répliques :





- Ce sont les lois. Personne n'est au dessus. 





Sirius semblait s'apprêter à avancer d'autres arguments mais Dorcas lui fit un signe évasif de la main sûrement pour leur indiquer de laisser tomber. Lily se mordilla la lèvre inférieur : elle espérait qu'il n'en ressortirait rien de grave. Finalement, après encore quelques minutes de mises au point, Alastor Maugrey sortit du bureau du directeur. Ce dernier attendit qu'il ait claqué la porte derrière lui puis informa les élèves d'un ton tranquille :  





- La plupart de vos familles doivent désormais très certainement être arrivées dans le château et vous attendent dans la grande Salle. Je me doute que vous devez avoir très envie de les revoir, même si vous êtes sûrement épuisés également. Toujours est il que je vais me charger d'expliquer à vos parents ce qu'il s'est passé cette année et plus particulièrement cette nuit. Pendant ce temps, je vous invite à aller prendre une douche et à vous reposer quelques temps. 
D'ici deux heures, vous vous réunirez dans le Hall et vous serez libres de discuter avec vos familles dans la Grande Salle.  





Personne ne songea à protester, tous étant visiblement trop fatigués et trop soulagés d'être en vie pour se plaindre de quoi que ce soit. Lily savait déjà qu'arriver dans la Grande Salle avec toutes les familles prêtes à la remercier d'avoir sauvés leurs enfants risquait de la mettre profondément mal à l'aise mais elle savait bien qu'elle ne pouvait pas y couper. Et de toutes façons, elle était trop fatiguée pour y songer. Elle voulait juste prendre une douche et dormir, même si ce n'était que quelques temps. Elle voulait également revoir Cassidy même si elle espérait qu'Alice se chargerait de tout lui raconter étant donné qu'elle ne s'en sentait vraiment pas le courage. 




Dans un grand fracas de chaise, les élèves se levèrent dans un même mouvement pour sortir du bureau du directeur. Lily s'autorisa quelques minutes pour inspirer : c'était définitif, le retour à la normale commençait.


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