40 -Le temps du printemps -


Coucou !



On est enfin en vacances. Je ne sais pas vous mais moi je les attendait vraiment. J'espère que tout se passe bien pour vous actuellement dans vos vies parce que je sais que ce n'est pas forcément le cas pour tout le monde et que ça ne fait jamais de mal de vous souhaiter à tous le meilleur.  Je sais qu'aujourd'hui ce n'est pas un mercredi mais comme certain l'ont sans doute remarqué, je n'ai pas eu le temps de poster mercredi dernier alors je suis légèrement en décalé.



Toujours est il que voici le chapitre numéro 40 de mon histoire ( c'est hallucinant comme le temps passe vite ). Ce n'est pas un chapitre très développé, il est assez simple et plutôt court enfin compte tenu du fait de la longueur des précédents, mais je pense que les histoires ont tout autant besoin de ce genre de chapitre simple




Merci encore en passant pour tout vos adorables messages en privé et pour tous vos compliments. Vous me rendez si heureuse. Passez de bonnes vacances.



Bonne Lecture :)




EDIT : en modifiant ce chapitre, je me suis rendue compte que les vacances scolaires de Poudlard sont quelque chose d'assez flou. J'ai fait pas mal de recherche là dessus sans vraiment rien trouver de précis. Si quelqu'un à des informations, n'hésitez pas à me les partager parce que ça m'intéresse. En tout cas pour cette histoire comme je ne savais pas vraiment, je suis partie du principe que les élèves avaient deux semaines de congés, à Noël et à Pâques. Désolé si ce n'est pas canon mais ça correspondait mieux et je crois qu'il n'y a pas vraiment de canon à propos de ça. 






Chapitre 40 : Le temps du printemps




La valise de Lily l'attendait depuis maintenant près de dix minutes sur le pallier du dortoir des sixièmes années de Gryffondor. Et pourtant, la jeune sorcière observait le paysage qui s'étendait à perte de vue depuis la fenêtre du dortoir sans se préoccuper des bruits environnants. Elle était prête à partir depuis maintenant une vingtaine de minutes pour les deux semaines qu'allait durer les vacances de Pâques mais elle n'en avait pas la moindre envie. 


Malheureusement, elle avait fait la promesse à ses parents, qui se plaignaient déjà de ne pas la voir assez, qu'elle rentrerait chez elle. Et elle ne le regrettait pas vraiment : ses parents lui manquaient autant que c'était possible et l'adolescente était toujours ravie de les revoir. Elle avait d'ailleurs toujours trouvé qu'onze ans était un âge bien trop avancé pour séparer ainsi des enfants de leur famille même si être à Poudlard avait toujours été considérée comme une chance pour elle. 


Mais d'un autre côté, l'appréhension de devoir une nouvelle fois faire face à sa sœur lui tordait le ventre. Elle n'avait aucune envie de subir de nouveau leurs disputes incessantes mais savait d'ors et déjà qu'elle ne pourrait jamais se résoudre à ne simplement pas lui adresser la parole. Elle restait sa sœur quoi qu'il arrive. 



Sans compter qu'en quittant l'école ne serait ce que pour deux semaines, les missions de surveillance d'Augustus Roockwood allaient être fortement compromises. Certes Dorcas, Sirius et Maïlys restaient au château mais elle ne pouvait s'empêcher de se répéter intérieurement qu'il ne serait jamais assez de trois pour coincer le deuxième traître si toutefois celui ci restait également pour les vacances. Enfin de deux pour être plus exacte parce que tous s'étaient mis d'accord que Dorcas ayant été trop proche du Serdaigle, elle ne pouvait pas le suivre seule et discrètement ce qui l'excluait donc de la mission. 




- Lily ! Par Merlin mais qu'est ce que tu fabriques ?




La voix d'Emily arracha la jeune fille à sa contemplation songeuse du paysage qui s'étendait. Elle se retourna d'un mouvement rapide  pour faire face à son amie qui la fixait l'air interrogative. Emily commençait à aller mieux et c'était déjà un soulagement : elle ne sautait plus de repas, souriait de nouveau et avait retrouvé une partie de son énergie habituelle. il fallait la connaître comme Lily la connaissait pour s'apercevoir que ses yeux se remplissaient encore de larmes et que ses mouvements étaient guidés par l'inquiétude quand personne ne la remarquait. Mais l'adolescente était confiante : le fait qu'elle soient de nouveau soudées toutes les cinq avait grandement amélioré les choses et elle ne doutait pas que cela continuerait d'être le cas.  La jeune sorcière sortit de ses pensées et haussa les épaules en répondant dans un souffle d'une voix qu'elle essaya de faire paraître détachée :




- Je n'ai pas vraiment envie de partir. 




Emily posa sa propre valise sur le sol et s'approcha d'elle. Elle jeta à son tour un coup d'œil furtif à la fenêtre avant de reporter à nouveau son attention sur Lily pour répondre d'une voix rassurante :




- Je me doute bien. Mais essaye de penser à tes parents, je suis sûre qu'ils t'ont manqués. 




Lily savait qu'Emily pour sa part avait attendu les vacances avec impatience principalement pour cette raison. Elle avait toujours été d'un naturel très attaché à sa famille malgré les difficultés que celle ci avait encourue, et ne se ressourçait jamais plus qu'entouré de ses parents et de son petit frère.




- Bien sûr qu'ils me manquent. Soupira l'adolescente d'une voix contrite. mais retourner chez moi, ça veut aussi dire revoir Tunie. 




Emily eut un grimace qui amusa quelque peu la jeune fille. C'était assez étonnant de voir que ses amies détestaient plus sa sœur qu'elle même ne pouvait le faire. D'un autre côté, c'était plutôt compréhensible puisque ce n'étaient pas elles qui avaient un lien de parenté important avec Pétunia. 




- Avec un peu de chance elle ne sera pas beaucoup là. Tenta de la réconforter son amie. Vos disputes seront peut être moins nombreuses que cet été. 




Lily aussi se souvenait de l'été précédent. Après sa cinquième année qui avait été en tout point catastrophique, elle était rentrée chez elle. Pour la première fois, contrairement aux été précédents, elle n'avait pas été voir Severus étant donné qu'ils n'étaient plus amis. Mais plus de temps au sein de sa maison avait signifié bien plus de temps avec Pétunia et cette dernière s'était montrée plus désagréable et odieuse que jamais, rabaissant sans cesse l'adolescente et ses amies quand l'une d'entre elles étaient présentes. A tel point que la jeune fille avait finie par demander d'elle même à passer les deux dernières semaine chez Alice, malgré la présence réconfortante de ces parents. 




- Peut être. Souffla t-elle en n'y croyant toutefois pas vraiment. Toujours est il que c'est épuisant de ne jamais pouvoir rentre chez moi sereinement et de le faire en permanence avec une boule d'angoisse dans la poitrine. Surtout que nos vies sont déjà suffisamment agitées en ce moment et que je ne peux pas parler de tout ça avec mes parents au risque de les inquiéter d'avantage. 




Son amie ne répondit rien, certainement parce qu'il n'y avait rien à répondre à ça. Elle se contenta de s'avancer et enlaça Lily dans une étreinte qui réconforta singulièrement la jeune fille. Puis elle murmura d'une voix douce :




- Ce n'est que deux semaine Lily chérie.  Tu vas réussir à tenir te t'en fais pas.




La concernée lui rendit son étreinte sans rien ajouter. Elles se détachèrent finalement lorsque Maïlys sortit de la salle de bain ses longs cheveux noirs encore trempés et la peau ruisselante par endroit. 




- Tout va bien ? interrogea t-elle avec inquiétude, sûrement en constatant le visage tendu de Lily.




Les deux adolescentes répondirent par l'affirmatif avec vigueur et elle n'insista pas d'avantage. Lily quitta finalement sa contemplation du paysage  pour enfiler une veste verte légère. Malgré le printemps qui faisait petit à petit son entrée de façon visible, l'air écossais restait encore très frais.  Elle s'avança vers sa valise et Maïlys lui demanda prudemment :




- Est ce que tu fêtes Pâques chez toi ? 




Lily n'eut pas de difficulté à deviner qu'elle était la destinataire de cette question. La plupart des familles sorcières ne fêtaient pas Pâques, ne comprenant pas vraiment le principe de cette fête et la considérant seulement comme un jour banalisé.  




- Oui. Répondit elle avec un petit sourire à la pensée de la fête qu'elle appréciait énormément en temps normal. Chaque années, mes parents insistent sur le fait que c'est une des fêtes les plus importantes. Ils sont très chrétiens alors nous respectons la tradition. Et le repas familial est toujours impressionnant. 




Puis elle demanda à son amie d'une voir curieuse :



- Tu fêtais Pâques toi dans ta famille ? 




Maïlys eut un sourire légèrement crispé mais répondit tout de même, ce qui était une grande amélioration par rapport à l'année précédente où elle serait restée silencieuse :




- Oui. Aucun de mes parents n'étaient chrétiens et ils n'avaient pas d'attachements significatifs pour la fête de Pâques mais mes grands parents aussi bien maternels que paternels y tenaient énormément.  Alors on le fêtait chaque année pour leur faire plaisir. 




Lily coula un regard vers Emily. Son amie en tant que Sang Mêlée connaissait le concept de Pâques mais ne l'avait jamais réellement fêté. Elle allait lui demander quelque chose lorsque la jeune fille l'interrompit en lançant :




- Désolée de vous couper dans la discussion mais on devrait descendre dans la salle commune. Alice et Cassidy y sont déjà. On risque de rater le train si l'on ne se dépêche pas. 





Lily songea vaguement que ce serait fortement dommage en particulier pour Cassidy. Leur amie partait au Canada dès ce soir et attendait ce séjour avec une impatience grandissante. El l'adolescente ne pouvait que la comprendre : elle qui n'avait encore jamais eu la chance de quitter l'Angleterre aurait bien aimé échanger leurs places. Surtout étant donné le nombre impressionnant de voyages que faisait Cassidy qui partait à chaque vacances vers une destination toujours plus éloignée et idyllique. 



Finalement, Lily et Emily attrapèrent leurs valises d'un même mouvement pendant que Maïlys empoignait le sac à main d'Emily afin d'aider son amie. Lily lança un dernier regard de regret au dortoir et se gifla mentalement en songeant qu'elle devenait vraiment trop sentimentale et qu'il allait réellement falloir qu'elle se ressaisisse : elle serait de retour dans deux semaines. Les trois adolescentes descendirent donc ensemble les escaliers menant à la salle commune. 


Une fois arrivée, elles distinguèrent très rapidement Cassidy, Alice, Franck et les Maraudeurs qui paraissaient visiblement les attendre. Et de fait, à peine se furent elles rapprochées que Peter fit remarquer avec un léger haussement de sourcil :



- Vous êtes en retard.




Lily ne releva pas le reproche implicite parce que de fait, il n'avait pas tort. Sans compter qu'il avait fait des efforts considérables ces dernières semaines pour être moins maussade et moins insupportable et qu'elle pouvait difficilement lui en vouloir pour une simple remarque. 




- On attendait que Maïlys finisse de se doucher. Dénonça aussitôt Emily sans le moindre scrupule. 




Les trois Maraudeurs les lorgnèrent l'air tous assez sceptiques mais ne firent pas de commentaire. Alice qui s'était lovée dans les bras de Franck tel un chat fit un petit sourire et souffla d'une voix enthousiaste :




- On y va ? Maintenant que les filles sont arrivées, il ne faudrait pas louper le train. 




- Certainement pas. Confirma vigoureusement Cassidy. Je n'ai pas l'intention de louper mon bateau pour le Canada et il part ce soir dernier délai alors on va tous se dépêcher de monter dans le train.  




- Tu nous raconteras tout ? Demanda Maïlys, une lueur d'envie évidente brillant dans ses yeux. 




Leur amie s'empressa d'accepter. Il y eut quelques secondes de silence puis Lily souffla :




- J'espère que quand on reviendra, on arrivera à mettre un terme à tout ça. J'espère vraiment.




Personne ne lui répondit mais leurs réactions diverses pouvaient se lire dans leurs regards. Et ils semblaient tous déterminés et concentrés. Lily amorça donc un mouvement pour partir, vite suivie par Cassidy qui trépignait d'impatience. Elle prit cependant quelques secondes pour s'approcher de Maïlys et l'enlacer avec gentillesse ayant une pensée pour son amie qui allait se retrouver presque toute seule pendant deux semaines. Maïlys eut un léger sourire et souffla doucement à l'oreille de son amie : 




- Passe de bonne vacances. N'hésite pas à m'écrire si Pétunia t'énerve trop. 




Lily opina du chef en soufflant à son tour d'une légèrement inquiète :




- Surtout sois prudente. Ne reste jamais seule quelque part dans le château et arrange toi pour que quelqu'un sache en permanence où tu te trouves.  Je ne veux pas que tu te fasses enlever à ton tour, je pense que je ne le supporterais pas. 




Maïlys eut un léger mouvement d'approbation et un demi sourire qui se voulait probablement rassurant. Sirius à leur droite qui n'avait pas perdu un miette de leur discussion s'empressa de s'exclamer avec un petit sourire narquois :




- Sois tranquille Evans, je m'occupe d'elle. Je te promets que je ne vais pas la lâcher d'une semelle. 




Les joues de son amie rougirent aussitôt et Lily ne put s'empêcher de penser que c'était tout sauf rassurant. Elle le fit d'ailleurs remarquer d'une voix légèrement grinçante :




-  C'est sensé me rassurer ?




Elle devait admettre qu'elle lui en voulait encore un peu. Il s'était battu la semaine dernière avec Severus Rogue et il avait eu beau insisté de nombreuses fois sur le fait qu'il l'avait mérité, ce comportement rappelait bien trop à l'adolescente celui que les Maraudeurs avaient en cinquième année pour qu'elle ne puisse être à l'aise avec ça. Elle avait décidé de ne pas lui en tenir rigueur et de lui laisser le bénéfice du doute, n'étant de toutes façons pas très proche de lui, mais ça ne l'empêchait pas de lui lancer quelques piques de temps à autres.  Maïlys reprit finalement la parole pour lancer d'une voix rassurante et confiante :




- Ne t'inquiète pas Lily. Encore une fois, je t'assures que tout va bien se passer. Et vous revenez dans seulement deux semaines, ce ne sera pas long.  




Lily opina du chef seulement à moitié convaincue puis  lança d'une voix résignée :




- C'est l'heure.




Il échangèrent encore quelques mots puis le petit groupe abandonna là Maïlys et Sirius pour se diriger vers le quai du Poudlard Express d'un pas plus ou moins énergique. Si Cassidy par exemple avait l'air ravie et trépignait presque d'impatience, ce n'était clairement pas le cas de Lily qui trainait des pieds plus qu'autre chose. 



Lorsqu'enfin ils arrivèrent sur le quai après une vingtaine de minutes de marche, ce fut pour s'apercevoir qu'une multitude d'élève y étaient déjà traînant leurs valises derrière eux. Comme l'avait signalé brièvement Alice, ils étaient en retard. Et effectivement, peu de temps après leur arrivée, le Poudlard Express émit un sifflement, signe qu'il n'allait certainement pas tarder à partir.




- Je vous avais bien dit qu'on allait être en retard. Marmonna inutilement pour la seconde fois Alice.




Traînant derrière eux leurs encombrantes valises, ils entrèrent donc tous ensemble à l'intérieur du train. Ils passèrent près de dix bonnes minutes à essayer sans succès de trouver un compartiment libre et finirent finalement par s'avouer vaincus et en prendre deux séparés. Lily se retrouva avec Alice, Franck et Remus sans qu'elle ne comprenne bien par quelle manière avait été faîtes la répartition. 




Elle s'installa près de la fenêtre et le train partit rapidement. L'adolescente laissa son regard dériver longuement sur le paysage et les verdures fleurissantes qui s'étendaient à perte de vue. 
Elle appréhendait le retour chez elle et chaque minutes qui passaient la rapprochait de cet instant. Sans compter qu'elle ne put s'empêcher de se rappeler avec une certaine tristesse et une amertume incontestable que c'était le premier trajet en Poudlard Express qu'elle allait passer sans que son chemin ne croise une seule fois celui de James Potter qui habituellement se débrouillait toujours pour la voir. 






********





La voiture de Monsieur Evans, une Austin bleue légèrement cabossée par endroit roulait tranquillement sur l'autoroute  en direction de  Carbones les Mines. Un petit quartier moldu en banlieue londonienne dans lequel il n'y avait pour habitants une énorme majorité de personnes âgées dans lequel la famille Evans habitait depuis la naissance de leur première fille Pétunia. A l'intérieur de la voiture cependant, ce n'était pas Pétunia mais Lily qui, assise à côté de son père, contemplait la route qui défilait et les champs qui la bordait.  En temps normal, lorsque son père venait la chercher à la gare de King Cross, le trajet du retour était toujours empli de discussions vives et de sourires. C'était le moment où le père et la fille pouvait se retrouver et Lily savait que son père comme elle tenaient à ces instants privilégiés. 



Mais cette fois c'était différent : la jeune sorcière avait beau se sentir affreusement coupable, elle n'avait échangé que quelques mots avec son père avant de se mettre à contempler le paysage en silence. La vérité, c'était qu'actuellement elle n'avait pas envie de faire semblant. Elle ne voulait pas inquiéter son père mais ne voulait pas non plus lui mentir et prétendre que tout allait à la perfection parce que ce n'était pas le cas et qu'elle n'avait pas l'intention de passer deux semaines à feindre la joie absolue. 




- Et comment ça se passe en ce moment dans ton école ? Demanda finalement son père coupant ainsi un silence qui s'éternisait. 




Il avait l'air aussi mal à l'aise que l'était l'adolescente, en plus de se sentir coupable car elle avait conscience de gâcher des instants qu'elle affectionnait particulièrement. Mais elle appréhendait les retrouvailles avec sa sœur et sentait bien que ses nerfs étaient à deux doigts de lâcher avec tout ce qu'il s'était passé ces dernières semaines et toute la tension qui retombait. Cependant, la jeune fille lui fut reconnaissante d'essayer d'entamer la conversation.  Elle détourna son regard de la vitre et répondit d'un ton qu'elle espérait convainquant :




- Ça peut aller. Il n'y a pas d'examens importants cette année alors c'est moins intensif que pour les BUSES de l'année dernière. 




Au moins sur ce sujet là elle ne pouvait pas mentir. Et de fait heureusement que ce n'était pas l'année de ses BUSES ou de ses ASPICS car elle n'aurait jamais pu se concentrer sur ses examens et sur la recherche des élèves enlevés en même temps. 




- Tu es sûre ? Interrogea prudemment son père. Tu n'as pas l'air très bien pourtant. Et je te trouve un peu fatiguée, tu n'arrêtes pas de bailler.  




La jeune fille savait que c'était la vérité et qu'elle était épuisée. Sans compter que son reflet dans le rétroviseur ne manquait pas de lui renvoyer les cernes violacées de plus en plus voyantes qui s'étalaient sous ses yeux. Elle ne pouvait pas encore rivaliser avec Remus mais n'était pas loin  de le rattraper. Elle décida de répondre en modifiant un peu la vérité et faisant de son mieux pour avoir l'air sincère :




- Si ça va ne t'en fais pas. C'était un peu compliqué avec les filles ces derniers jours c'est tout. 




- Comment ça ? Demanda Monsieur Evans tout en fixant rapidement son regard sur sa cadette avant de le retourner vers la route. 




- Eh bien il y a eu quelques tensions avec Alice. Et je me suis disputée avec Cassidy alors forcément, tout cela a influé sur mon moral. Sans compter que c'est complètement stupide et comme dispute et que c'est seulement à cause de...




- Ce crétin de Potter je présume ? L'interrompit son père en complétant sa phrase avec un sourire complice à sa fille.




Lily eut tout juste le temps de songer que ce n'était pas étonnant : elle avait passé tant et tant de temps à vociférer chez elle contre toutes les inventions stupides que lui avait fait subir le jeune garçon au cours de sa scolarité que ses parents avaient finis par trouver très drôle d'inclure James dans chacune des phrases agacées ou négatives que Lily prononçait. Sans compter qu'elle ne s'était la plupart du temps disputé avec des personnes qui lui était chères uniquement par sa faute. Pour autant, si la phrase de son père n'avait rien d'étonnant, ce fut sa propre réaction qui la surprit. Sa gorge se bloqua et une boule se forma à l'intérieur alors que ses yeux la brûlait. 



Elle tenta de prendre une inspiration et son père eut l'air légèrement inquiet en interrogeant :



- Tu es vraiment certaine que tout va bien ? Je te trouve étrange. 




Cette phrase bien qu'elle n'ait rien d'exceptionnel fut l'élément déclencheur sans que la jeune fille ne sache pourquoi. Les larmes se mirent à déverser ses joues à une rapidité affolante alors qu'elle cachait son visage entre ses mains. Son père l'observa et parut aussitôt à la fois impuissant et emplie d'une inquiétude grandissante alors qu'il demandait :




- Lily ma chérie, je ne voulais pas te mettre dans cet état !Tu veux que je m'arrête qu'on puisse discuter tranquillement ?




L'adolescente exécuta un non catégorique de la tête tout en se maudissant intérieurement sans parvenir à s'arrêter de pleurer. Ses nerfs avaient lâchés au pire moment possible et elle n'allait pas pouvoir échapper à une discussion avec ses parents.  Elle allait possiblement devoir expliquer pourquoi la simple mention de l'adolescent l'avait faite pleurer et pourquoi ses nerfs étaient mis à rudes épreuves ces derniers temps. Elle renifla tentant de retrouver son calme. peut être qu'après tout, les mots réconfortants et l'inquiétude de ses parents ne seraient pas de trop. 




- Non. Souffla t-elle finalement tout en laissant échapper un léger reniflement et en essuyant une larme d'un revers de la main. Je vous expliquerai tout ça à la maison. 




Son père ne répondit rien et se contenta d'opiner du chef et lui jetant des coups d'œil inquiets qu'il pensait sûrement indétectable. Et Lily put presque sentit qu'étonnement, il se mit à appuyer davantage sur la pédale d'accélération de la voiture faisant filer cette dernière sur l'autoroute. 







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Ma petite Lily !



Comment vas tu ? Est ce que tu tu passes de bonnes vacances ?  Et surtout est ce que tout se passe bien chez toi ? Tu n'as pas besoin qu'on vienne égorger Pétunia dans son sommeil ?


Non plus sérieusement, j'ai une nouvelle qui risque de te décevoir étant donné ton trop grand amour pour le travail. Le directeur à pris la décision cette semaine d'annuler les examens finaux de l'école à l'exception des BUSES et des ASPICS. Je préfère te tenir au courant comme je sais que tu ne reçois pas les journaux sorciers et que tu vais sûrement prévu de travailler durant toutes les vacances. Heureusement que je suis là pour t'épargner des révisions inutiles même si je te connais par cœur et que je suis certaine que tu vas quand même relire chacun de tes cours au moins une fois au cas ou ce ne soit pas véridique :)



Autre chose que je voulais te dire Lily, même si je me doute que tu ne vas pas apprécier particulièrement. Ma mère m' informée hier de quelque chose qui m'a paru intéressant. Comme tu le sais, elle travaille au Ministère et elle m'a dit que là bas le bruit courait que des membres de la Brigade auraient fait une perquisition et seraient allés fouiller le manoir Lestrange. Selon certaines sources gardées bien évidemment gardées secrètes les prisonniers seraient probablement là bas. 



Mais malheureusement ils n'ont rien trouvés sinon tu te doutes bien que j'aurais commencé par te l'annoncer. Après je ne sais pas si c'est qu'ils n'ont pas bien cherchés ce qui est probable ou bien si il n'y a vraiment personne. En tout cas j'y pense presque en permanence depuis que je suis au courant et je n'arrête pas de me dire que peut être qu'on pourrait aller voir par nous même ?



Lily je sais déjà ce que tu vas me dire mais je t'assure que je n'en peux plus de ne rien savoir sur le sort de mon petit ami. Tu crois qu'une infiltration chez les Lestrange est possible ? Tu crois qu'ils sont assez puissants pour abriter les prisonniers de Lord Voldemort ? Parce que si c'est eux, nous n'avons rien à perdre à tenter d'aller y jeter ne serait ce qu'un simple coup d'œil. Aice m'a dit que c'était beaucoup trop incertain lorsque je lui en ai parlé mais c'est une possibilité envisagée par la Brigade et par les Aurors. Nous n'avons rien à perdre à simplement aller jeter un coup d'œil n'est ce pas.




Enfin bref, réponds moi le plus rapidement possible pour pouvoir mettre en place l'idée rapidement. je suis très impatiente. Et sinon, les retrouvailles avec ma famille m'ont faîtes beaucoup de bien et je vais revenir plus en forme que jamais à Poudlard.  J'ai vraiment hâte de te revoir et presque autant d'avoir ta réponse. Je vais écrire de suite à Maïlys pour lui demander si elle est partante pour le projet de la grande infiltration.



Bisous ma Lily, on se revoit bientôt !



Tu me manques. 



Emily qui t'aime. 





********




Emily !



Ce n'est pas une question d'approbation c'est une question de bon sens. Je suis désolé si c'est violent comme manière de commencer une lettre mais j'ai bien senti ton enthousiasme débordant et il va absolument falloir que tu m'écoutes, enfin que tu me lises attntivement. 



Tu es complètement folle. On ne peut pas nous infiltrer quelque part enfin, peu importe l'endroit d'ailleurs. Ce serait tout simplement un délit et nous risquerions bien pire qu'une simple heure de colle. L'exclusion définitive de Poudlard en tête de liste. 



Sans compter qu'en plus de ça, nous ne disposons d'aucune informations concrètes permettant d'affirmer qu'ils sont bien retenus chez les Lestrange. Ensuite, même si on en avait la certitude,  nous n'aurions ni la qualification ni le rôle de faire des infiltrations. Et tu sais comme moi que les Lestrange baignent jusqu'au cou dans la magie noire et qu'ils sont très dangereux. C'est un plan complètement irréfléchi et tu dois abandonner cette idée. Tout de suite. 



Je crois sincèrement que l'héroïsme te monte à la tête et je suis vraiment inquiète. Je ne sais pas qui tu as déjà  mis au courant de ton plan d'infiltration mais tu dois annuler ça tout de suite et ne donner de mauvaises idées à personnes.  



Je sais que tu veux retrouver Edward et que ne rien faire est difficile mais ce n'est pas en nous faisant tous tuer que cela pourra mener quelque part. 


Ecris moi dès que tu reçois cette lettre que tu as compris et que tu abandonnes cette idée.  Ou alors  viens à la maison dès que tu peux pour qu'on en discute toutes les deux.  



Moi aussi je t'aime Emily mais là je ne peux tout simplement pas accepter de faire ça, c'est insensé et pratiquement suicidaire. Je répondrais à tes autres questions dans une prochaine lettre, pour être sûre que celle la t'arrives le plus rapidement possible. 



Gros Bisous.



Ta Lily qui t'aime et qui t'aimera toujours même si tu es complètement folle de me faire angoisser comme ça. 





***********




Un vent léger et tiède du début de printemps en Ecosse parcourait l'extérieur de Poudlard. Sur le terrain de Quidditch, les longs cheveux noirs de Maïlys s'envolèrent malgré elle avant de retomber aussi rapidement sur ses épaules. La jeune fille secoua la tête et y passa un main furtive pour les replacer correctement derrière ses oreilles. Puis elle se retourna et dévisagea le jeune homme qui l'accompagnait et qui lui souriait d'une façon aussi suggestive qu'insolente. 




- J'ai dit non. Souffla t-elle catégorique. C'est absolument hors de question que j'accepte de monter sur ce balais. 




Le soleil commençait tout juste à se coucher et les deux adolescents devaient avoir encore près d'une heure devant eux avant que ce ne soit le tour de Maïlys d'aller surveiller Roockwood. Malgré leurs protestations, Dorcas avait assurée qu'elle pouvait parfaitement s'en occuper et suivait donc actuellement son ancien petit ami. Maïlys ne savait pas trop comment d'une après midi sensée être tranquille et agréable, elle avait pu se retrouver dehors sur le terrain de Quidditch. Ou pour être exacte, elle savait que c'était parce que Sirius lui avait demandé de l'accompagner une fois encore :  elle ne se rappelait seulement pas ce qui lui avait pris d'accepter. C'était presque certain dès l'instant où il le lui avait proposé que ça finirait de cette façon. 





- Mais si. Ça va être amusant je te le promets.





L'adolescente en doutait fermement. Ça allait faire près de dix minutes, depuis qu'ils étaient arrivés sur le terrain, que le jeune homme essaye de la convaincre d'apprendre à voler. Elle roula rapidement des yeux mais ne put s'empêcher de se mordre les lèvres avec une certaine hésitation. Elle se donna une gifle mentale : elle avait toujours détesté le Quidditch et avait peur de l'altitude. Elle n'allait pas songer à accepter simplement parce que Sirius lui envoyait son regards le plus persuadeur. 





- Je ne t'enverrai pas de Cognard. Promit il en insistant davantage, semblant se rendre compte qu'elle pourrait potentiellement céder.




- Encore heureux. Soupira légèrement la jeune fille. Écoute, je vais simplement dans les gradins et je vais te regarder voler, je t'assure que c'est tout aussi bien. 




- Mais non ! Protesta t-il vigoureusement. Ce n'est pas drôle pour toi de juste me regarder voler pendant une heure en attendant dans le froid. Et puis ce n'est pas drôle pour moi si je ne peux pas te voir essayer d'apprendre à voler. 




La jeune fille entreprit sans conviction et avec timidité de lui donner un petit coup de balai dans les côtes, mouvement qu'il esquiva sans la moindre difficulté avec un éclat de rire amusé. Maïlys sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine et fit de son mieux pour ne rien laisser paraître. Visiblement il ne le remarqua pas car il se contenta d'insister de nouveau :




- Allez s'il te plaît. Je te promets que je reste à côté de toi tant que tu n'es pas entièrement rassurée. 




- Mais je ne suis pas montée sur un balais depuis ma première année Sirius excepté derrière Alice au Nouvel An. Soupira t-elle d'une voix légèrement paniquée. Et j'ai peur de l'altitude. Vraiment peur. 




Sur ce point elle ne mentait pas. On ne pouvait pas vraiment dire de la jeune fille qu'elle était une aventurière dans l'âme. Elle préférait de loin la tranquillité et la vie monotone aux risques et aux défis. Elle se remémorait vaguement être tombée d'une échelle à l'âge de quatre ans. Elle n'avait eu que quelques bleus mais l'expérience lui avait laissé une peur plutôt forte de prendre ne serait ce qu'un peu d'altitude. Ce n'était pas du vertige mais elle ne s'en sentait simplement pas capable. 




- Justement, c'est une occasion d'apprendre avec en bonus ma merveilleuse compagnie. Sourit il en la fixant avec insistance et amusement. Franchement je ne vois pas ce que tu pourrais demander de plus. Sans compter que c'est le coucher de soleil et que le cadre est idyllique. 




Elle se mordit les lèvres et détourna légèrement le regard. Il n'avait pas tort la lumière qui baignait actuellement le terrain de Quidditch était resplendissante et embellissait d'ailleurs le jeune homme dont la beauté était déjà saisissante. Elle avait toujours aimé les couchers de soleil et ne pouvait s'empêcher de se dire en son for intérieur que tout ça avait quelque chose de légèrement romantique même si elle était presque convaincue qu'il ne s'en rendait pas compte. ou peut être qu'il s'en moquait. Toujours était il que l'hésitation la reprenait. Elle n'avait bien sûr aucune envie de monter sur un balais et de voler de quelques manières que ce soit mais elle avait incontestablement envie de lui céder. Peut être juste parce que c'était lui et qu'il la regardait avec tant d'assurance et d'amusement qu'elle commençait sérieusement à se demander si elle allait vraiment être capable de refuser. 




- D'accord. Finit elle par souffler à contre cœur d'une voix légèrement contrite. Mais seulement cinq minutes. 




Un sourire satisfait et joyeux s'étala sur ses lèvres faisant papillonner le cœur de l'adolescente et chassant presque son appréhension. Elle songea évasivement que ce n'était pas humain d'avoir cet effet la sur les gens. Il passa une main dans ses cheveux dans lesquels passaient des reflets dorés dus au coucher de soleil puis lui tendit d'une main énergique le balais qu'il avait ramené pour elle. 




- Tiens. Souffla t-il avec un nouveau sourire. C'est le balais de James mais je suppose qu'il ne verra pas d'inconvénient à ce que tu lui emprunte. Et, même si tu t'en moques sûrement, sache que tu vas apprendre à voler sur ce qui est aujourd'hui le plus puissant des balais de Quidditch. Un Nimbus 1500. 




- Formidable. Marmonna Maïlys d'une voix angoissée. Si jamais je casse ce balais, James saura que c'était de ta faute.




Elle avait beau ne pas s'intéresser au Quidditch plus que nécessaire, elle n'avait pas manqué la sortie cet été du si célèbre balais Nimbus 1500. Tout le monde ne faisait que d'en parler et même elle avait été forcée d'admettre qu'il était impressionnant à voir. Ce n'était absolument pas étonnant que James, étant un passionné de Quidditch et un enfant passablement gâté comme elle l'avait remarqué durant les vacances de Noël ne possède le dernier balais à la mode. Le contraire l'aurait même étonné. Mais elle se doutait bien que l'adolescent devait énormément tenir à son balais et ne voulait pas prendre le moindre risque. Sirius secoua la tête et souffla :




- Ne t'en fais pas, je suis sûr que tout ira bien. 




Cela ne rassura absolument pas l'adolescente qui insista en demandant du bout des lèvres :




- Tu ne préfèrerais pas me donner ton balais ? Je veux dire je me sentirais moins coupable si je le casse accidentellement qu'en cassant celui de James puisque c'est toi qui a insisté pour me faire voler. 




Sirius eut un petit rire et haussa les épaules en lançant :




- Comme tu voudras. Le mien n'est pas trop mal mais celui de James est bien meilleur mais je comprends que tu préfères ne pas prendre le risque. Tiens. 




Il lui tendit un balais qu'elle reconnut comme étant un Nimbus 1001. Réputé également pour être excellent car venant de la marque Nimbus mais plus ancien que celui de James. Elle l'attrapa avec un petit mouvement tout en lui tendant en échange le balais du jeune Potter. Sirus n'attendit pas une seconde de plus et l'enfourcha avant de se tourner vers elle en souriant pour lui dire :




- Tu vas voir c'est très facile. Pour commencer, tu dois enfourcher ton balais comme on l'a vu en première année. 




L'adolescente fit une légère grimace et marmonna d'une voix gênée :




- Je ne compterais pas trop là dessus si j'étais toi. J'ai passé la plupart des cours de vol à être à l'infirmerie. Je ne simulais pas vraiment, je ne voulais juste pas que toute la classe ne se rendent compte que j'étais effrayée par les hauteurs. 




- Et ce n'était pas de la simulation ? Demanda le jeune hommes en dressant un sourcil amusé. 




La jeune fille rougit et baissa légèrement les yeux avec un demi sourire coupable. Puis elle reporta son attention sur le balais qu'elle tenait dans la main. Elle jugea d'elle même qu'elle devrait être à peu près capable de l'enfourcher, l'ayant déjà fait pour monter à l'arrière du balais d'Alice au Nouvel An. Quelques secondes plus tard, elle avait effectivement réussit et se tenait dans la même position que son voisin. Ce dernier eut un sourire approbateur :




- Tu vois tu t'en sors bien. Bon je te l'accorde, c'était l'étape la plus simple. Mais je te promets que ça n'a rien de compliqué. Maintenant que tu as enfourché ton balais, tu as simplement  à donner un léger coup de talon au sol et tu devrais prendre de la hauteur tout de suite. Normalement.




- Comment ça normalement ? Et si ça ne fonctionne pas ? S'alarma t-elle légèrement. 




Elle savait qu'elle n'aurait jamais du accepter. Merlin pourquoi fallait il toujours qu'elle trouve le moyen de se ridiculiser de son plein gré ? Et pourquoi fallait il qu'elle soit incapable de refuser quoi que ce soit quand il la regardait avec insistance ? Sirius parut amusé de son ton alarmé et répondit tranquillement :




- Normalement tu devrais prendre un peu de hauteur. Mais si ça ne fonctionne pas ce n'est pas grave. Tu resteras simplement au sol et tu n'auras qu'à réessayer. 




- Super. Marmonna t-elle dans un grincement de voix audible seulement d'elle même. 




Sirius lui lança un nouveau sourire encourageant puis donna un ferme coup de talon sur le sol s'élevant ainsi de quelques centimètres et la surplombant légèrement.  Il se stabilisa le plus près d'elle possible et l'invitant d'un mouvement de tête à l'imiter. 




Maïlys fit une petite grimace puis crispa ses mains contre le manche de son balais avant de donner un petit coup sec sur le sol. Rien ne se produisit. 




- Tu vois ça ne marche pas ! S'écria t-elle soulagée en sautant sur l'occasion. Le destin ne veux de toutes évidences pas que je vole.




Malheureusement pour elle, l'adolescent se contenta de la toiser et lança d'un ton légèrement moqueur bien que rieur également :




- Ça tombe bien je ne crois pas au destin.  Et pour être plus précis c'est seulement toi qui n'a pas frappé le sol assez fort. Tu cherchais à faire quoi au juste, imiter une plume ? Enfin ce n'est pas grave, tu vas réessayer. 




Maïlys se fit intérieurement la remarque qu'elle aurait du savoir qu'il ne laisserait jamais tomber son idée aussi facilement. Poussant un petit soupire contraint, elle donna un coup plus sec et bien plus fort sur le sol de terre. La réaction de son balais ne se fit pas attendre :  elle s'envola aussitôt et poussa un cri de surprise alors qu'elle sentit le sol se décoller sous ses pieds. Son balai n'étant absolument pas stabilisé il se dirigeait tantôt à gauche tantôt à droite dans des mouvements plutôt rapide. Elle poussa un autre cri d'appréhension et lança d'une voix paniquée  :




- Sirius !  Qu'est ce que je suis sensée faire ? 




Le jeune homme, qui avait éclaté de rire lorsqu'elle avait décollé, riait toujours en s'approchant d'elle. Il essaya d'un mouvement rapide d'attraper son balais pour le stabiliser mais celui ci bougeait dans tous les sens. Maïlys crut qu'elle n'allait jamais pouvoir redescendre et qu'elle était définitivement coincé sur ce balais fou, sans compter qu'elle se sentait singulièrement humilié. Mais Sirius riait toujours, de son rire qu'elle aimait tant, et lui conseilla avec un sourire tranquille :




- Il faut que tu arrêtes de gesticuler et de bouger dans tous les sens. Reste immobile et crispe bien tes mains sur le manche. Tu verras, ton balais va se stabiliser tout seul.




- N'importe quoi. Souffla Maïlys en réponse tout en commençant à s'alarmer singulièrement et faisant de son mieux pour ne pas laisser son regard vagabonder vers le sol. Si j'arrête de bouger, le balais risque de s'écraser au sol et je vais tomber. 




Sirius se mit à rire de plus belle et lança avec un amusement perceptible :




- Calme toi je t'assures que tout va bien.  Tu n'es qu'à trente centimètres du sol environ. Si tu tombes maintenant, tu auras un bleu dans le pire des cas. Alors écoute moi et tiens fermement ton balais sans bouger dans tous les sens.  




Maïlys, réalisa qu'effectivement elle n'avait pris que très peu de hauteur. Ses pieds se trouvaient seulement à une dizaine de centimètres du sol. Légèrement honteuse, elle arrêta de gesticuler et se décida à l'écouter en empoignant fermement des deux mains le manche du balais. La réaction ne se fit pas attendre cette fois non plus et son balais s'immobilisa aussitôt, quoi que tanguant encore un petit peu, étant légèrement poussé par le vent. 




- J'ai réussie. Souffla t-elle l'air légèrement incrédule. 




Elle jeta un regard fier à Sirius qui sembla faire un effort pour ne pas rire. Elle se renfrogna légèrement : ce qu'elle venait de faire était peut être évident pour lui mais en ce qui la concernait, ça n'avait rien d'une évidence. Il parut s'en rendre compte d'ailleurs car il retrouva vite son habituel regard pétillant et la félicita avec sincérité :




- Bravo. Tu t'en es bien sortie. Mais ce n'était pas vraiment le plus difficile. On va monter un peu plus haut maintenant que tu sais te stabiliser. D'accord ? 




- Non. Refusa t-elle d'un ton catégorique. Je ne monte pas plus tant que je ne sais pas comment redescendre. Je ne veux pas rester coincée à cinq mètres de hauteur.





- Comme tu voudras. Lui sourit l'adolescent. Tu vas voir c'est très simple de redescendre. Tu as juste à pointer ton balais vers le sol et ça va se faire tout seul. Regarde. 





Il  fit une  démonstration de quelques secondes et la jeune fille opina du chef. Descendre ne semblait pas être le plus compliqué. Elle exécuta à son tour le mouvement et cette fois y parvint sans encombres. Rassurée de savoir descendre, elle ne protesta pas quand il lui indiqua qu'ils allaient maintenant essayés de voler un peu plus haut. 




- Tu dois donner un plus grand coup de talon cette fois. Conseilla t-il. Et tu te stabilise comme tout à l'heure quand tu arrives à ma hauteur ou le plus près possible. Ce sera bon ?  




Elle rougit légèrement et souffla d'une voix incertaine :




- Oui, je pense. Tu peux y aller. 




Il n'eut pas besoin d'indication supplémentaires et donna simplement un ferme coup sur le sol. Automatiquement il s'envola et Maïlys retint légèrement son souffla : c'était très rapide. Il se stabilisa cinq mètres plus haut à une hauteur qui fit pâlir l'adolescente malgré elle. 





- C'est beaucoup trop haut. S'écria t-elle alarmée. 




Malheureusement pour elle, il ne l'entendit visiblement  pas et lui fit simplement signe de la rejoindre avec un sourire encourageant. Les jambes légèrement tremblantes, la jeune fille se résigna à le rejoindre et répéta son mouvement un donnant un coup aussi fort que sec sur le sol. 



Seulement, la vitesse à laquelle son balai s'envola la prit de cours. Elle n'eut même pas le temps de s'en rendre compte que déjà elle dépassait la hauteur à laquelle Sirius s'était arrêté. Paniquée elle crispa sans réfléchir ses deux mains sur le manche du balais et se redressa le plus possible, se penchant légèrement en arrière. Le balai se stabilisa aussitôt et s'arrêta à son plus grand soulagement. Quelques secondes après, Sirius l'avait rejoint, l'air passablement amusé quoiqu'un peu inquiet. 




- Ne panique pas. Souffla t-il. On est un peu plus haut que ce que j'avais prévu alors évite de regarder en bas. 




Bien évidemment, Maïlys fit exactement l'inverse sans même savoir pourquoi. Elle risqua un coup d'œil et blanchit singulièrement aussitôt.




- On est beaucoup trop haut. S'alarma t-elle d'une voix légèrement tremblante. 




Sirius eut l'air un peu ennuyé mais se contenta de répondre d'un ton relativement tranquille :




- On doit être aux alentours de huit mètres. Ce n'est pas si haut que ça mais disons qu'il ne faudrait pas que tu tombes. Je te conseille de bien tenir le manche de ton balais quoi qu'il arrive. 




- Je veux descendre. Souffla l'adolescent d'une voix vraiment paniquée cette fois. Huit mètres, c'est beaucoup trop haut. 




- Mais non. Assura Sirius en retrouvant son ton joyeux. Si tu fais bien attention et que tu m'écoutes, tout devrait bien se passer. Mais pourquoi tu ne t'aies pas arrêté à ma hauteur comme convenue ? 




La jeune sorcière rougit légèrement, effet qui fut accentué par le coucher de soleil, et marmonna d'une voix coupable :




- J'ai été prise de surprise par la vitesse à laquelle le balai s'est envolé. Tu es sûr qu'on ne risque rien à cette hauteur là. 




- Si tu ne paniques pas et que tu ne regardes pas en bas, je t'assure que ça ne risque rien. C'est la hauteur coutumière d'un match de Quidditch. Approximativement. 




A moitié rassurée, Maïlys marmonna :





- Je ne suis pas sûre que ce soit vraiment une bonne idée. On devrait peut être redescendre dès maintenant. 




- Mais non. Sourit il d'une voix convaincue. Ça va bien se passer. Et puis maintenant que tu es là, ce serait dommage de redescendre tu ne crois pas ? Ce n'est vraiment pas compliqué en plus, le plus dur c'est d'être en hauteur. Donc crois moi tu as fais le plus difficile.




- Tant que je ne regarde pas en bas Répondit t-elle d'une voix incertaine. 




- Exactement. Lança t-il avec enthousiasme. Maintenant, pour diriger ton balais c'est plutôt simple. Si tu veux aller à droite tu te cramponnes au manche et tu te penches vers la droite, et pour la gauche c'est l'inverse.




- Un peu comme le volant d'une voiture ? Interrogea t-elle d'une voix hésitante. Enfin excepté le fait de se pencher mais c'est dans le même ordre d'idée ? 




Sirius la dévisagea l'air visiblement hésitant et l'adolescente mis quelques secondes à se rendre compte qu'il n'en avait probablement aucune idée. Ayant grandi dans le monde moldue, il lui arrivait encore de temps en temps même si c'était de plus en plus rare, d'oublier que tout le monde n'avait pas grandi avec le même mode de vie qu'elle. Particulièrement à Poudlard. 




- Je suppose. Finit il pas répondre en haussant les épaules évasivement. Je n'en ai aucune idée à vrai dire. Mais ça doit être ça. Tu as compris ?




Elle hocha lentement la tête en essayant de ne pas paraître trop inquiète.




- Alors suis moi. Sourit il avec un clin d'œil qui fit battre son cœur un peu plus rapidement. On va commencer en douceur. 




Et joignant le geste à la parole, il démarra doucement. Elle le suivit tant bien que mal et prit grand soin de copier chacun de ses mouvements à la perfection. Elle tournait à droite quand il tournait à droite et imitait chacune de ses postures. Elle n'avait aucune intention de faire une chute de plusieurs mètres aujourd'hui et mettait un point d'honneur à être très prudente. 




- Tu t'en sors très bien. Sourit chaleureusement  le jeune homme qui volait à côté d'elle et ne cessait de lui lancer des petits regards pour surveiller sa façon de voler. Je pense qu'on va pouvoir accélérer un peu maintenant que tu as compris comment manipuler le balais. 




- Quoi ? protesta t-elle incrédule.




Honnêtement, elle avait déjà l'impression d'aller très vite et ses mains étaient déjà rougies à force d'être crispés sur le manche du balai alors que l'adolescente devait également se concentrer pour ne pas regarder vers le bas. Mais Sirius ne tint pas compte de sa protestation et lui adressa un nouveau clin d'œil insolent avant d'accélérer considérablement. 



Maïlys se sentit aussitôt inquiète à l'idée de  se retrouver seule dans les airs, et accéléra donc elle aussi pour se maintenir à ses côtés. Il lui fallut quelques minutes pour le rattraper en tentant d'ignorer l'altitude et le fait que ses jambes commençaient à trembler légèrement, ce qui était sûrement du à l'angoisse. Il lui envoya un regard joyeux et s'exclama :




- Je suis impressionné. Tu t'en sors très bien pour une première fois. 




Il avait l'air sincère et l'adolescente sentit le rouge lui monter aux joues tout en laissant passer un sourire satisfait. Ils n'allaient tout les deux pas à une vitesse égalable à celle qu'on obtenait pendant les matchs mais la jeune fille ne pouvait tout simplement pas accélérer plus et il parut s'en rendre compte. 




Il continuèrent donc de voler tous les deux tranquillement en faisant plusieurs fois le tour du stade et en discutant plus ou moins sereinement, cela dépendant des moments d'angoisses de Maïlys. Loin d'être devenue une fan du vol sur balai, elle commençait toutefois à se sentir un peu plus en confiance tant qu'elle se répétait en boucle dans sa tête de ne pas regarder en bas. Et elle devait admettre que la partie romantique dissimulée en elle qui avait une grande tendance à se manifester lorsqu'elle se retrouvait avec l'adolescent appréciait énormément cette promenade en balais sous le soleil couchant. 


Du doré se reflétait sur les deux silhouettes et elle avait légèrement l'impression d'être dans un film. Ses cheveux voletaient légèrement, sans être ébouriffés, et lui paraissait plus éblouissant qu'il ne l'était déjà d'ordinaire. Il avait au moins eu raison sur un point, le cadre était idyllique. Et à contre cœur, elle devait également admettre que son premier vol sur un balai était bien loin d'être aussi terrifiant qu'elle aurait pu l'imaginer.



Ils volèrent pendant encore plusieurs minutes lorsque finalement, Maïlys trop concentrée sur le fait de ne pas regarder au sol et sur la magie qui se dégageait pour elle de ce moment se prit l'un des poteaux de but de plein fouet. Sentant une  douleur soudaine sur sa pommette, elle n'eut même pas le temps de paniquer qu'elle se sentit projeter à l'arrière de son balais. L'impact du choc n'avait pas été trop violent mais avait suffi pour la déséquilibrer. 



Heureusement pour elle, Sirius était juste à côté et la rattrapa à temps. Elle sentit un frisson la parcourir lorsqu'il mit sa main à sa taille pour l'aider à se repositionner correctement sur le manche.  Quelques secondes après, elle était de nouveau assise et lui la lorgnait avec un léger sourire un peu inquiet en interrogeant :




- Tout va bien ? Tu ne t'es pas fait mal ? 




Elle hocha négativement la tête et répondit :




- J'aurais seulement un bleu je pense. 




Il la dévisagea puis décida :




- Il va être temps de descendre tu ne crois pas ? 




Elle hocha vigoureusement la tête. La tranquillité était brisée et elle ne voulait pas gâcher le souvenir qu'elle gardait du moment.  Sans compter qu'elle avait certes appréciés mais que ses angoisses n'avaient pas totalement disparues et qu'elle craignait que celle ci ne refassent surface avec plus de force si elle continuait. D'autant plus que l'heure touchait à sa fin et qu'il allait bientôt être temps pour elle de remplacer Dorcas à la surveillance de Roockwood. 



Ils redescendirent en piqué vers le sol, côte à côte. Maïlys ne pouvait s'empêcher de se sentir apaisée. Elle avait eu peur certes, mais elle avait aussi passé indéniablement un bon moment. Et le sourire qui s'étalait sur les lèvres de Sirius lui confirmait que c'était sans doute le cas pour lui aussi ce qui suffisait à lui donner l'impression que son cerveau se transformait en guimauve.  


Lorsqu'ils arrivèrent sur le sol, l'adolescente n'avait pas prévu que, du fait de la hauteur, l'atterrissage sera plus violent. Elle fut prise de surprise par le choc et passa à moitié par dessus son balais pour aller rouler quelques centimètres plus loin. Sirius la rejoignit aussitôt et demanda :




- Ça va ? 




- Ça va. Confirma t-elle avec un petit sourire gênée. J'ai été prise par surprise, mais je ne me suis pas fait mal. 




- Tant mieux. Lui répondit joyeusement l'adolescent. En tout cas j'espère que je ne t'ais pas traumatisée parce que je t'assures que tu t'en aie sortie à merveille. 





Le compliment fit rougir la jeune fille malgré elle. Elle eut de nouveau un petit sourire et souffla, toujours allongée sur le sol :




- C'est parce que tu as été un bon professeur. 




- Ça ne fait aucun doute. Confirma l'adolescent avec un sourire assuré. 




Il ponctua sa remarque par un clin d'œil complice puis tendit la main à la jeune fille pour l'aider à se relever. Maïlys fut parcourue d'un frisson en saisissant sa main, alors que les derniers reflets rougeâtres du soleil couchant se répercutaient sur leurs deux visages. Les palpitations de son cœur s'accélérèrent et elle laissa malgré elle passer un sourire enchanté. Son frisson s'intensifia lorsque, sans lâcher sa main, il lui adressa un sourire sincère en retour. 






**********






Regulus n'en pouvait plus. Enfermé dans sa chambre au 12 Square Grimmaurd qu'il avait été forcé de retrouver à l'occasion des vacances de Noël, il ne s'était jamais senti aussi proche du craquage nerveux.  Il s'était volontairement enfermé de lui même dans sa chambre depuis près d'une heure, et s'efforçait de ne pas prêter attention aux rires de son oncle et sa tante et à la présence de ses cousines dans son salon. Il avait beau essayer de toutes ses forces, il n'y arrivait cependant pas réellement. 


Un peu plus d'une heure plus tôt, durant le repas familial sensé célébrer les fiançailles de Bellatrix et de Rodolphus Lestrange malgré l'absence du dit fiancé, sa cousine Ce n'était pas une surprise, elle faisait inévitablement ça à chaque fois. Il n'avait d'abord pas relevé dans un premier temps. Mais tout avait basculé pour lui quand sa cousine avait laissé échapper par inadvertance, qu'il soupçonnait d'être intentionnelle, qu'elle était coupable du meurtre de Lyméria. 


Elle avait expliqué qu'elle s'était contentée d'obéir aux ordres de son Maître et qu'elle avait choisie de faire ç vite, n'aimant pas particulièrement gaspiller inutilement du sang sorcier. Regulus avait eu envie de vomir et avait prétexté un mal de tête pour s'enfuir le plus rapidement possible et s'enfermer dans sa chambre. 

Sans doute ses parents avaient ils acceptés de le congédier parce qu'ils avaient connaissance de l'amitié entre leur fils et Lyméria Greengrass. L'adolescent ne voyait pas comment il en aurait été autrement en sachant qu'il se rendait chez la jeune sorcière le plus souvent possible depuis son enfance. Il se remémora vaguement les après midis qu'ils avaient passés chez elle à parler de tout et de rien ou à jouer à des jeux d'enfants avec les jumeau Zabini. 


La période de son amitié avec les jumeau était pratiquement résolu et il ne le savait que trop bien. Quelques jours après leurs avoir annoncé la mort de Lyméria, il s'était pratiquement battu avec Dyspan, au beau milieu de la salle commune, propageant ainsi la rumeur d'une mort de l'un des élèves enlevé dans tout Poudlard. Il avait fallu l'intervention de Wystéria, qui avait les larmes aux yeux après les avoir presque suppliés plusieurs fois d'arrêter ça, pour les séparer. La jeune fille avait retenue son frère et lui avait pris la main avant de l'éloigner en l'entraînant vers son dortoir.  Et Regulus les avaient regardés partir plus furieux que jamais sans essayer un seul instant de les rattraper. 


Il entendit le rire  hystérique de Bellatrix s'élever depuis le salon et se crispa. Comment était il sensé supporter dans sa propre maison la présence de la meurtrière de la fille qu'il avait aimé ? Il n'en savait rien. Mais il savait en revanche que de toutes façons, peu importe combien il en aurait envie, il ne dirait jamais rien à l'encontre de Bellatrix. Elle lui faisait bien trop peur et il n'avait que trop conscience de ce dont elle était capable. Il espérait seulement qu'elle n'était pas au courant de son amitié avec Lyméria. Qu'elle n'avait pas tuée une fille qu'il aimait tout en continuant de le regarder dans les yeux comme elle l'avait fait au repas. 


Il inspira profondément pour tenter de se calmer et sursauta lorsque trois petits coups brefs furent frapper à sa porte. Il sursauta malgré lui puis fut saisi d'une légère appréhension. Si c'était Bellatrix, il ne pourrait pas lui dire de partir et serait forcer de lui parler ce qui était la toute dernière chose dont il avait envie en cet instant. 



Cependant, lorsque sa porte s'ouvrit avec un léger grincement avant qu'il n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit, ce ne fut pas la silhouette de Bellatrix, mais celle bien plus lumineuse de Narcissa qu'il distingua dans l'embrasure de la porte. Ses longs cheveux pâles tombaient en cascade sur ses épaules et elle luit fit un faible sourire en interrogeant d'une voix douce, bien que froide comme à son habitude :



- Je peux entrer ? 




Il se contenta d'hocher la tête se renfermant sans en avoir conscience dans le mutisme dans lequel il avait passé ces dernières semaines en refusant d'adresser la parole à qui que ce soit. 



- J'avais dit à Bellatrix de ne pas venir mais elle ne m'a pas écouté comme tu as pu le constater. Souffla Narcissa d'un ton désolé en se rapprochant légèrement de lui. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi et elle tenait à être présente. 



Regulus rompit son mutisme aussi vite qu'il l'avait commencé, ne pouvant s'empêcher de faire remarquer d'un ton rempli d'amertume :



- Ce n'est pas franchement étonnant, ce sont ses fiançailles qu'on célèbre. Elle n'allait pas ne pas être présente alors que c'est elle qui est célébrée. 




Narcissa ne répondit rien, se contentant d'un petit sourire triste. Guidé par une certaine curiosité, Regulus interrogea :



- Et toi tu ne te maries plus ? Je n'ai pas entendu parler une seule fois de tes propres fiançailles. 



Les yeux de sa cousine s'assombrirent d'une façon impressionnante. Elle ne se départit cependant pas de sa dignité et se contenta de répondre avec un sourire de façade : 



- J'ai repoussé le mariage. Lucius m'en a voulu ce qui est compréhensible, mais je pense que c'est mieux comme ça pour l'instant.



Regulus dressa un sourcil. Il savait qu'il n'y avait rien que sa cousine attendait plus que de se libérer de l'autorité de ses parents et d'épouser son fiancé. 



- Mais pourquoi ? Demanda t-il sincèrement surpris. 



Ce n'était que des futilités et il ne savait pas pourquoi il lui parlait si facilement alors qu'il avait été une loque ces derniers jours. Peut être tout simplement parce que c'était Narcissa et qu'ils faisaient partis de la même famille. Il ne pouvait tout simplement pas l'ignorer.



- Je ne sais pas. Souffla t-elle dans un haussement d'épaule. Je n'ai pas de doute sur le fait que je suis amoureuse de Lucius et je sais que notre mariage est déjà une chance énorme.  Mais je ne suis pas sûre d'être prête à épouser un Mangemort et il l'est indéniablement. J'ai bien vu durant ces derniers mois les sacrifices que cette condition engendrait.  On s'est disputé parce que je n'étais pas sûre d'être prête à signer pour ça. 



Elle marqua une légère pause puis reprit :



- Sans compter que ce dont j'ai toujours rêvé, c'est d'avoir un enfant avec lui. Mais  je veux pouvoir élever cet enfant loin de toute cette noirceur, de tous ces mensonges et de tout ces dangers. Je veux que mon enfant puisse avoir une vie normale pas qu'il ne soit un moyen de pression du Seigneur des Ténèbres contre nous. 



Regulus ne sut lui même pas pourquoi il lança avec sincérité :



- Je vois ce que tu veux dire. Mais je suis presque convaincu que Lucius ne laissera personne te faire de mal et qu'il fera également en sorte que votre vie soit le plus normal possible. Dès que vous serez mariés, je suis convaincu qu'il ne sera plus qu'un lointain soutien financier pour le Seigneur des Ténèbres, exactement comme l'est mon père.  Il t'aime Cissy et il aimera votre enfant j'en suis certain. Ne repousse pas ce mariage indéfiniment, tu risques de le regretter.



Sa cousine hocha lentement la tête l'air toujours un peu attristée. Puis elle haussa les épaules et souffla avec dignité :



- De toutes façons, il est bien évident que j'ai la ferme intention de l'épouser. Mais en plus de tout ça comme tu le sais sûrement, Bellatrix étant l'aînée son mariage passe en premier. Je suis dans l'obligation d'attendre que le sien soit acté pour pouvoir épouser Lucius. De toutes façons, son mariage n'étant pas un mariage d'amour, les préparatifs ne sont pas ce qui lui importe le plus. Ce sera sûrement Mère qui s'en chargera. En ce qui me concerne, je tiens à tout organiser dans les moindres détails et à faire les choses bien, alors il vaut mieux de toutes façons qu'il ne soit qu'après celui de Bella.  



Sa cousine secoua une nouvelle fois la tête puis souffla d'une voix douce bien que prudente et toujours aussi distante que sa voix habituelle :



- Mais pour être honnête, ce n'était pas vraiment de mariage dont je voulais te parler Regulus.



L'adolescent se crispa. Il avait beau ne savoir que trop bien pourquoi sa cousine était présente, il avait jusqu'alors réussit à se maintenir lui même dans l'ignorance en abordant un sujet qui ne le concernait pas vraiment.  



- Je sais. Répondit il d'une voix emplie d'amertume. Mais sincèrement je ne sais pas quoi te dire. Je n'arrive même pas à en parler à ceux qui étaient encore il n'y a pas longtemps de ça mes amis les plus proches. Et la présence de Bellatrix aujourd'hui n'aide en rien.



Comme si elle l'avait entendu, sa cousine éclata de son rire hystérique à cet instant précis. Regulus ne put s'empêcher de se crisper et la pensée furtif lui traversa l'esprit que c'était peut être avec ce même rire qu'elle avait assassinée Lyméria. Il secoua aussitôt la tête : ce genre de pensées ne le mènerait nul part. Il n'avait de toutes façons ni le droit, ni la possibilité d'en vouloir à Bellatrix. Narcissa eut elle aussi un sourire amer et questionna d'une voix digne :



- Tu l'aimais ? 



La question était tellement directe qu'elle prit Regulus au dépourvue. Il faillit d'ailleurs la renvoyer paître, puis songea que ce n'était peut être pas une mauvaise idée de lui en parler. Narcissa était à bien des égards la seule personne dans l'entourage familiale comme amicale de Regulus à connaître véritablement l'amour. Cet amour intense et sincère qui t'assure que tu souhaites finir ta vie avec la personne avec laquelle tu es. Il hésita encore quelques secondes puis répondit finalement dans un haussement d'épaule de la voix la plus distante possible :




- Je ne sais pas. Est ce qu'on peut prétendre aimer quelqu'un qu'on laisse souffrir ? Est ce qu'on peut prétendre aimer quelqu'un qu'on abandonne comme je l'ai abandonnée ? Je ne pense pas que l'amour puisse être ça. 



Narcissa hocha lentement la tête puis demanda à nouveau d'une voix prudente :



- Ça, c'est ce que tu pense de votre relation. Et je ne connais rien de votre histoire pour pouvoir établir si c'est ou non la réalité. Mais je te demande maintenant ce que tu ressentais pour elle. 



Regulus dut réprimer un léger frisson alors qu'il revoyait clairement dans sa mémoire le visage rieur de la belle adolescente blonde. Avant toute cette histoire entre eux, elle était tellement enjouée, tellement heureuse. Un rayon de soleil dans la vie des Serpentard. Il avait probablement gâché la vie de l'adolescente en la laissant tomber amoureuse de lui. Il se força cependant à se concentrer sur la question de sa cousine et sur ce que lui ressentait pour elle. Après plusieurs minutes de silence, il finit par rompre ce dernier en soufflant d'une voix à paine audible :




- J'étais terriblement attaché à elle. Elle illuminait mes journées et me faisait découvrir chaque jours ce que cela voulait dire de pouvoir compter sur quelqu'un. C'est sûrement d'elle que j'ai appris le plus de choses sur la façon réelle dont ce monde pouvait être perçu. Et sincèrement, c'était probablement l'une des personnes les plus importantes en ce monde pour moi. Elle m'a sauvé de toutes les façons possibles et je n'aurais jamais l'occasion de lui dire. 




La dernière phrase résumait parfaitement ce qu'il ressassait en boucle dans sa tête depuis qu'il avait appris sa mort, même si c'était la première fois qu'il le formulait à voix haute de la sorte. Il n'aurait jamais les mots pour décrire tout ce que la jeune fille lui avait apporté, tout ce qu'elle avait changé pour lui. C'était grâce à elle qu'il avait appris qu'il pouvait être plus fort si il comptait sur les autres, , grâce à elle qu'il s'était fait ses premiers amis. C'était grâce à elle qu'il avait découvert ce que c'était d'aimer une personne plus que n'importe qui et de se sentir prêt à faire tout et n'importe quoi pour elle, même si ce n'était pas ce qu'il avait fait. 


Et c'était grâce à elle également qu'il avait découvert la vraie douleur de l'impuissance face au deuil et à la mort.  Qu'il s'était rendu compte que toutes les personnes qui entraient dans sa vie finissaient forcément par partir. C'était la conclusion à laquelle il en était finalement arrivé. 



- Donc tu l'aimais. Conclut avec dignité et assurance Narcissa d'une voix prudente. Tous les amours sont singulièrement différents mais je peux t'assurer que ce que tu éprouvais pour elle était bel et bien de l'amour. 



Elle marqua quelques secondes d'arrêts puis reprit d'une voix sincère bien que toujours légèrement guindées :




 - Si tu savais comme je suis désolée Regulus. J'aurais tant aimé être là au moment de sa mort. Si j'avais été présente, j'aurais pu tenter de dissuader Bella. Je suis convaincue qu'elle m'aurait écouté. Elle n'a aucune idée de l'importance qu'avait Lyméria pour toi et je suis persuadée qu'elle n'aurait jamais fait ça si elle en avait été consciente.  




Regulus haussa les épaules : il ne savait pas vraiment ce dont sa cousine était capable et à vrai dire ne voulait même pas y penser. Il eut tout de même intérieurement un sourire amer en songeant à quel point certaine choses ne changeaient jamais : quoi que Bella ait pu faire et peu importe si elle avait tord sur toute la ligne, Narcissa trouvait toujours un moyen, même absurde, de prendre sa défense. Il était à peu près persuadé qu'elle aurait pu tuer Lucius accidentellement, Narcissa ce serait effondrée mais aurait tout de même trouvée matière à la défendre. Encore et toujours. Il n'avait jamais vraiment compris cette solidarité tout comme il ne comprenait pas pourquoi Narcissa était la seule personne avec laquelle Bellatrix se comportait d'une façon à peu près normale. Il laissa finalement passer d'une voix amère :



- Peut être que tu aurais pu l'empêcher de la tuer mais ç n'aurait rien changé Cissy. Le Seigneur des Ténèbres l'aurait ordonné à quelqu'un d'autre et vous aurait puni toutes les deux. En ce qui me concerne j'aurais également pu faire de nombreuses choses pour empêcher sa mort, ou même son enlèvement. Et je n'ai rien fait non plus. C'est peut être aussi pour ça que sa mort est si douloureuse. Mais on ne peut pas refaire le passé Cissy et c'est l'idée que j'essaye d'accepter maintenant.



Il ne précisa pas que c'était bien évidemment sans grand succès mais Narcissa parut le deviner. 

Ils échangèrent brièvement un regard toujours digne mais empli de tristesse. Narcissa murmura une nouvelle fois qu'elle était désolée ce à quoi Regulus répondit par un hochement d'épaule. Il y avait des tas de coupables dans la mort de Lyméria, lui même en tête de liste, mais sa cousine n'en faisait certainement pas partie. Le rire hystérique de Bellatrix raisonna une nouvelle fois en provenance du salon. Regulus détourna le regard.  





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