34 - Notre raison d'y croire -


Coucou !


Comme je l'avais annoncé c'est avec joie ( enfin pas trop étant donné que pour moi c'est le chapitre le plus triste que j'ai pu écrire  ) que je vous livre le 34ème chapitre de mon histoire. 


Mon bêta est décidément très occupé ( Je songe à la remplacer ) et n'a encore pas pu me faire une note. 


Est ce que lorsque vous aurez terminé la lecture, vous pourriez me préciser si vous trouvez que ce chapitre était bien écrit c'est assez important pour moi ? Et ensuite, je termine en vous précisant que l'écrire m'a rendue triste mais que je me voyais pas faire autrement. C'est une des scènes que j'avais en tête depuis bien longtemps, une des premières qui m'est venue à l'esprit quand j'ai imaginé les différents antagonistes de cette histoire, même si je trouve qu'elle arrive peut être un peu vite. N'hésitez pas à me le dire si vous trouvez qu'il n'y a pas eu assez d'émotions ou que c'était mal écrit. Je vous avouerai que je doute pas mal de ce chapitre. 


Bonne lecture à vous et merci d'être toujours là :)



Chapitre 34 : Notre raison d'y croire




" Quoi qu'il puisse arriver, je serais une flamme dans ton cœur. Pour toujours "


                                                                                                                                                       Pocahontas 





James tenta de changer de position sans toutefois y parvenir, grimaçant en sentant le douleur désormais presque coutumière de ses côtes. Il se redressa légèrement dans l'humidité et la froideur de la petite pièce miteuse dans laquelle il se trouvait toujours, enfermé par les Mangemorts. Il n'avait pas la moindre idée du temps qu'il avait bien pu passer ici, même si pour lui, c'était interminable. Il ne rêvait plus que du jour ou enfin, les maudits barreaux qui le retenait seraient ouverts par quelqu'un d'autre qu'un Mangemort. 



Sa posture et chacun de ses membres le faisait souffrir, conséquence du sortilège Doloris que le Mangemort venu quelques heures auparavant pour leur apporter à manger lui avait infliger. Depuis l'adolescent avait un peu dormi mais la douleur était toujours présente, sans compter que dormir sur le sol dur était loin d'être agréable et reposant.



Le Mangemort qui était venu quelques heures plus tôt était resté masqué si bien que James n'avait pu déterminer qui il était. Mais rien qu'en y repensant, il avait envie de vomir. Personne d'autre n'était venu mener de nouveau un interrogatoire depuis le succès de Bellatrix quelques jours plus tôt. Lena Strausser était d'ailleurs revenue dans sa cellule : une partie de son corps présentait toujours des marques de brûlures mais la plupart avaient été guéries et l'adolescente ne présentait pas de séquelle. De même, les soins prodigués par Narcissa à Haneylia Meadowes avaient été très bénéfiques et la deuxième année s'était réveillée dans les heures qui avaient suivies sa torture. 



La plupart du temps, du moins pour l'instant, personne ne venait rendre visite au prisonnier. James n'avait pas l'intention de s'en plaindre : pas de Mangemorts équivalait à beaucoup moins de risque de voir quelqu'un mourir. Mais l'adolescent s'ennuyait énormément, coincé dans cette minuscule cellule, lui qui était habitué à être énergique et très actif. 



Le plus souvent, pour tromper l'ennui et s'empêcher de devenir complètement fou, il discutait avec Lyméria Greengrass. Ils parlaient de longues heures durant de tout et de rien tant qu'ils pouvaient se distraire de ces prisons sordides. James avait vite découvert que malgré son appartenance à Serpentard, Lyméria était une fille intelligente, entière et qui s'efforçait de rester forte dans n'importe quelle situation comme elle l'avait si bien prouvée le matin même avec le Mangemort masqué. Quelques fois, leurs conversations étaient sérieuses et inquiètes mais la plupart du temps, elles étaient légères pouvant même paraître déplacées dans un endroit comme celui là. Mais le jeune homme s'en moquait : il avait absolument besoin de penser à autre chose si il ne voulait pas finir par faire quelque chose d'irraisonnable ou de stupide.




Cependant, ils ne parlaient pas tout le temps. Par exemple actuellement, la Serpentard dormait sur le sol de sa prison, l'air singulièrement épuisée même dans son sommeil. James se fit la réflexion que c'était plutôt normal qu'elle se repose étant donné ce qu'il s'était passé ce matin. 



Mais toujours était il que généralement, lorsqu'elle dormait, l'adolescent se retrouvait par enchaînement seul. Lui qui habituellement était une pile électrique et avait constamment besoin de parler et de bouger devait alors trouver tous les moyens possibles de s'occuper pour ne pas devenir fou. 



La plupart du temps, il pensait à comment il pourrait sortir d'ici. Il échafaudait des plans plus improbables les uns que les autres et qui ne verraient sûrement jamais le jour tout en se demandant si ses amis de leur côté préparait aussi quelque chose pour essayer de le faire sortir d'ici au plus vite. Il passait en revue toutes les options de sortie sans parvenir à en trouver d'acceptable c'est à dire qui n'entraîneraient la mort de personne.



Quand ce petit jeu le lassait ou devenait trop déprimant, l'adolescent faisait du sport. Les autres élèves enlevés dans les cellules alentours le regardait toujours étrangement lorsqu'il faisait cela mais l'adolescent s'en moquait. Il enchaînait les pompes, les abdominaux, et les exercices de renforcement, poussant son corps dans les extrêmes pour maintenir malgré tout une certaine condition physique. L'inconvénient, c'était lorsque ses muscles étaient trop endoloris, comme actuellement à cause d'un sortilège, et qu'il ne pouvait pas se résoudre à faire le moindre exercice. 



Et si il devait être honnête avec lui même, il devait bien admettre qu'il pensait énormément à Lily. Il espérait, égoïstement, il en avait bien conscience, qu'elle s'inquiétait énormément pour lui, exactement comme il se serait lui même inquiété si elle avait été à sa place. Il se demandait si elle parvenait à sortir, si elle était triste si elle avait peur. Ses interrogations lui revenait en permanence et il ne pouvait s'empêcher de se demander si elle s'investissait de quelques manières que ce soit pour tenter de lui venir en aide.



Mais une petite voix à l'intérieur de sa conscience lui soufflait ce qu'il savait déjà très bien : il se berçait certainement d'illusions. Pour la simple et bonne raison qu'il savait pertinemment que Lily, comme elle le lui avait déjà confirmé de nombreuses fois, n'était pas amoureuse de lui comme lui l'était d'elle.
 


Ce qui n'empêchait nullement l'adolescent, quelques fois avant de s'endormir, de revoir le  visage, le sourire, et la fougue de la jeune fille. Ce qui ne l'empêchait pas de se remémorer cette complicité fragile qui avait fini par se nouer entre eux et qui était plus que tout ce qu'il aurait pu espérer l'année précédente. Il voulait tant d'une certaine manière, lui prouver qu'il méritait son attention, qu'il méritait son amitié et peut être même plus. Et cette simple pensée l'empêchait d'agir stupidement : il voulait la revoir. 




- James... tu dors ?




En sursautant, l'intéressé revint à la réalité. Il tourna sa tête vers la cellule de Lyméria d'où provenait la voix et constata avec une certaine satisfaction qu'elle s'était réveillée, même si elle avait toujours l'ai épuisée. Il fit non de la tête en retenant une grimace de douleur en sentant ses muscles endoloris puis se dirigea lentement vers la jeune fille.


Lorsqu'il arriva à sa hauteur après quelques minutes de mouvement infructueux, il se laissa tomber près de la lucarne qui donnait sur sa cellule. Enfin, il était assis. Soulagé, il contempla sa voisine. Elle avait l'air incroyablement sauvage : encore plus que lorsqu'il était arrivé ici. Ses yeux étaient rouges, comme si elle avait pleurée, son teint très pâle et marqués d'égratignures diverses, et ses cheveux blonds étaient tout embroussaillés. 




- Tu as bien dormi ? Interrogea t'il d'une voix incertaine, bien que connaissant déjà la réponse.




- Bien ce n'est pas tout à fait le mot que j'emploierai. Répondit l'adolescente d'une voix rauque.  Mais on va dire que j'ai récupéré de l'énergie.




James hocha la tête les yeux légèrement plissés par l'inquiétude. Il comprenait ce qu'elle voulait dire : lui même ne dormait jamais paisiblement enfermé ici, il avait constamment peur de voir Bellatrix fendre l'air avec son sourire menaçant ou l'un des Mangemorts prêts à les torturer simplement pour se divertir. Mais Lyméria elle n'était pas terrifiée par Bellatrix ce qui était un exploit en soi.  En revanche, elle l'était des Mangemorts qui la dévisageait bien trop souvent comme si elle n'était rien d'autre qu'un joli morceau de viande. Elle ne le lui avait pas dit ouvertement mais James voyait bien qu'elle reculait et se figeait face à certains regards et qu'une lueur alerte se mettait à briller dans ses yeux. Exactement comme ce qu'il s'était passé ce matin.



Il hésita quelques secondes à lui en reparler puis demanda finalement :




- Comment tu te sens. 




Elle eut un sourire triste et haussa une nouvelle fois les épaules en répondant simplement :




- Ça va. Je préférerai juste ne pas en parler. Plus du tout. 




James pouvait amplement le comprendre aussi hocha t-il la tête avec conviction. Puis, dans une volonté de changer de sujet il lança avec un entrain clairement forcé :




- J'ai réfléchi à différents moyens de sortir d'ici et je me posais une question..




Lyméria eut l'air méfiante mais haussa un sourcil intrigué en lançant :




- Dis toujours ? 




- Eh bien, je me demandais si c'était possible que la sœur de Bellatrix puisse nous aider. Tu m'as dit que tu la connaissais d'avant et elle avait l'air plutôt douce. Je ne sais pas, on pourrait par exemple lui demander de nous rapporter nos baguettes ou alors de nous fournir un plan de ces souterrains.





Sa voisine écarquilla les yeux visiblement prise par surprise. Puis elle parut réfléchir quelques secondes avant de lancer d'une voix prudente, voulant certainement tempérer James :




- Honnêtement ce serait compliqué mais pas totalement impossible.  Ce n'est pas vraiment une Mangemort comme je te l'avais dit plutôt un soutien.  Mais elle est terriblement loyale envers sa sœur et envers Lucius Malefoy avec lequel elle est en train d'organiser son mariage et de qui elle est sincèrement éprise. Tout dépend de ce que tu as l'intention de lui demander. Par exemple je ne vois pas comment elle pourrait nous fournir nos baguettes magiques, mais un plan des souterrains serait peut être envisageable. Enfin toujours est il que je ne vois pas bien comment on pourrait sortir d'ici avec seulement un plan. 




James réfléchit : avec un plan, il était convaincu qu'ils pourraient se repérer dans les souterrains et donc s'enfuir. Mais Lyméria avait raison, ils étaient toujours emprisonnés en réalité, et sans baguette toute opération était presque impossible à mener.  Il nota cependant dans un recoin de sa tête que ils pourraient potentiellement disposer d'un plan si jamais ils en avaient nécessairement besoin. Toutes informations pouvaient être bonnes à prendre. 





- Sérieusement James, marmonna la Serpentard d'un voix légèrement inquiète. Je te conseille d'être prudent. Parce que je comprends que ce soit important pour toi de t'imaginer des plans d'évasions, mais il faut absolument que tu gardes à l'esprit qu'ils n'ont que très peu de chance de se réaliser. Peu importe à quel point tu es courageux et déterminé, il faut que tu évites de te bercer d'illusions ou de faux espoirs. Sinon crois moi, tu risques de vite devenir fou comme tu dis. 




L'adolescent ne comprenait que trop bien ce qu'elle voulait dire mais il ne pouvait pas non plus simplement se résoudre à attendre ici que quelqu'un vienne les délivrer parce que ce n'était pas dans son tempérament et qu'il éprouvait en permanence le besoin de faire quelque chose. 


Alors qu'il s'apprêtait à dire à sa voisine de ne pas s'inquiéter, la porte de la salle dans laquelle ils étaient tous retenus grinça. D'un même mouvement, les deux adolescents tournèrent la tête vers la provenance du bruit, le cœur s'accélérant à l'idée que ce ne soit un Mangemort venu pour une autre séance de " divertissement ". 



Mais ce ne fut que Narcissa qui entra dans la pièce d'un pas lent. James songea vaguement qu'elle venait peut être les délivrer avant de se traiter mentalement d'idiot : elle avait beau avoir l'air douce, elle n'en restait pas moins une Sang Pur privilégiée et conservatrice. Et comme le lui avait dit Lyméria elle était stupidement loyale : elle ne trahirait jamais sa sœur et son futur mari de la sorte. Il constata tout de même une fois de plus qu'elle détonnait passablement dans l'ambiance sombre de la pièce et des souterrains en général avec ses longs cheveux presque blanc et brillants, sa robe claire et propre et sa peau très pâle. Elle semblait bien trop propre pour ce lieu. 




La femme n'accorda pas le moindre regard à James, ni a aucun autre des prisonniers. Elle se dirigea lentement vers la cellule de Lyméria et adressa un nouveau regard désolé à l'adolescente. Puis elle tira gracieusement de sa poche un parchemin soigneusement enroulé qu'elle tendit à Lyméria sans rien dire avant de faire demi tour, toujours d'un pas noble et aristocratique. Il eut à peine le temps de cligner des yeux qu'elle avait déjà disparue.



En revanche, aucun des élèves enlevés ne semblaient avoir oublié le papier qu'elle avait donné à la Serpentard. Il le fixait d'ailleurs tous avec plus ou moins d'appréhension. 




- On est sûr qu'il ne va pas exploser ? Demanda craintivement Haneylia Meadowes, l'autre voisine de James d'une petite voix.




Lyméria haussa les épaules, tout en tournant plusieurs fois le parchemin entre ses mains puis en le défaisant prudemment. Quand il fut déroulé, elle jeta un rapide coup d'œil en bas du papier puis répondit en prenant garde à ne pas parler trop fort :




- C'est bon il ne va pas exploser. C'est juste du courrier extérieur. 




James entendit Bruce Chang et Mattew Craw râler ouvertement en s'exclamant que eux n'avaient jamais eu droit à du courrier extérieur quand bien même ils avaient accepté tout ce que les Mangemorts leur avait demandés de de faire. Et il devait admettre que c'était plutôt curieux. Les autres élèves se désintéressèrent rapidement de l'adolescente mais James continua à la fixer au fur et à mesure qu'elle lisait lentement le parchemin.




Au bout de quelques secondes, il vit avec stupéfaction les yeux de sa voisine s'humidifier alors qu'elle l'air presque incrédule et triste à la fois. Elle se mordilla nerveusement la lèvre, puis continua de lire. Une larme lui échappa, puis deux. Lorsqu'elle arriva finalement à la fin de sa lecture, James se demanda comment elle pouvait encore lire avec les larmes qui coulaient de ses yeux, lui brouillant très certainement la vue. Il espéra très fort qu'un membre de sa famille n'était pas mort, parce qu'avec les événements de la mâtinée, elle n'avait pas du tout besoin de ça. Il laissa passer quelques secondes puis il s'enquit prudemment :




- Tout va bien ? 




Lyméria hocha silencieusement la tête en reniflant légèrement. James insista en demandant :




- Alors qu'est ce que cette lettre disait ? Narcissa veut nous aider à nous enfuir ? 




Il avait demandé ça aléatoirement tout en sachant très bien que ce n'était sûrement pas ce qui était marqué, mais dans le but d'inciter Lyméria en le corriger en lui expliquant ce qu'il en était vraiment de ce courrier " extérieure " comme elle avait dit. 




- Quoi ? Souffla finalement l'adolescent d'une voix tremblante en essuyant ses joues du revers de la main, revenant à la réalité. Non pas du tout. Ce n'était même pas d'elle si tu veux tout savoir. 




Elle marqua une pause puis précisa :




- Elle m'a juste transmis du courrier. 




- Je peux la lire ? Interrogea t-il prudemment. C'est la première fois que quelqu'un reçoit des nouvelles de l'extérieur. 




Au vue de la rougeur de ses joues et de son hésitation, devina presque aussitôt que cette lettre était sûrement très personnelle. L'adolescente lui avait dit au cours d'une de leur conversation que ses parents la destinait à un mariage arrangé mais il aurai presque pu parier que cette lettre ne venait pas de son futur fiancé. C'était la toute première qu'il la voyait pleurer et pour que cela arrive, cette lettre devait soit être particulièrement triste, soit particulièrement touchante. 



Pourtant, malgré qu'elle soit certainement très personnelle, le jeune homme voulait absolument la lire.  Déjà par pure curiosité, pour savoir ce qui avait provoqué les larmes de l'adolescente. Ensuite parce que toutes nouvelles du monde extérieur qu'elle qu'elle soit lui paraissait terriblement attractive. 



La Serpentard sécha ses dernières traces de larmes puis tendit la lettre à James dans un haussement d'épaule. Elle précisa toutefois :




- Je te préviens, ce n'est pas très intéressant. 




Le jeune homme haussa les épaules et commença à lire silencieusement.





Lyméria.



Par Merlin si tu savais comme je suis content que tu sois vivante. Je dois t'admettre que j'avais un énorme doute. Il y a deux jours, Narcissa m'a écrit pour me dire qu'elle t'avais vue dans l'une des cellules et que tu avais l'air d'aller bien malgré ton épuisement visible. Je lui ai donc demandé si elle pouvait, juste une fois, te transmettre mon courrier parce que j'ai terriblement envie de te parler. 



Est ce que tu vas bien ? D'accord cette question est stupide. Est ce que les Mangemorts t'ont torturé ? Probablement en fait et je ne veux même pas savoir toutes les horreurs qu'ils ont pu te faire.


Ça fait des semaines que je rêve de pouvoir ne serait ce que t'adresser un mot et maintenant que j'en ai l'occasion je ne sais pas quoi dire. Pathétique n'est ce pas ? Je devrait arrêter de te poser des questions, je me doute que tu ne pourras pas répondre à ma lettre et que je n'aurais donc jamais de réponse.


Alors je vais me contenter de te faire un monologue, même si tu es bien placée pour savoir à quel point je déteste ça. Mais je le fais parce que j'en ai besoin et parce qu'il y  a certaine chose que tu dois absolument savoir. 


Déjà, pour te donner une petite idée du contexte dans lequel je t'écris, la situations à Poudlard se dégrade considérablement.  Les gens ont de plus en plus peur. Tu dois sûrement déjà le savoir mais Potter est le dernier à avoir été enlevé et sa disparition a affecté le moral d'énormément de personnes au château. Pour être tout à fait honnête, plus personne n'agit normalement. Depuis lui, il n'y a eu aucun enlèvement à signaler. 


Je voulais aussi en profiter pour te dire que je me suis réconcilié avec Wystéria le soir de ta disparition. Et elle m'a fait prendre conscience d'à quel point je n'avais pas été correct avec toi sur de nombreux points. 


Donc maintenant je vais arriver là ou je voulais en venir depuis le début, depuis que j'ai appris que tu étais encore vivante et que j'ai ressenti l'envie irrémédiable de te dire tout ça. 


Je ne sais déjà que trop bien que tu es fiancé. Je sais aussi qu'il doit sûrement plus te mériter que moi, et que  que je me suis comporté  de la pire et de la plus égoïste des façons possibles  en t'évitant chaque jours comme je l'ai fais avant ton enlèvement, ruinant ainsi le semblant d'amitié qu'il nous restait.


Et pourtant, je sais bien que tu n'as strictement rien à te reprocher. Je l'ai toujours su. Je sais que c'est moi qui ai choisi de t'embrasser, tout comme je sais que c'est moi  qui ai refusé de me battre pour notre histoire et de t'accorder une discussion ou des explications.


Mais tu ne peux pas savoir à quel point je regrette et à quel point j'ai honte de ne pas l'avoir fait et de m'être comporté comme ça. Sincèrement, je pense que j'avais seulement peur  de venir te parler et de laisser les sentiments que nous avions tous les deux éclater. Parce que je ne pouvais pas me le permettre.  Tu es une fille formidable, certainement la meilleure que je connaisse et je ne sais que trop bien que je ne pourrais jamais être à la hauteur pour toi. 
Cependant, je sais que je t'ais fait souffrir en agissant comme ça, et pour être honnête puisque c'est le but premier de cette lettre, j'ai également mal vécu le fait de ne plus te parler. 


Merlin Lyméria j'ai besoin de toi ! C'est horrible maintenant... Au rythme ou je vais, je n'aurais même pas mes BUSES et je suis devenu incapable de monter sur un balai de Quidditch. J'ai l'impression que tu as toujours été dans ma vie et sincèrement, je ne sais pas comment me débrouiller pour agir et faire les bons choix sans toi. 


A pas savoir ce qu'on veut on perd ce qu'on a non ? Et bien je trouve que c'est le dicton qui résume le mieux ce que je pense de toute cette situation ( et pourtant c'est une référence moldue ). Je savais que je voulais être avec toi, je n'en doutais pas, mais je ne savais pas comment faire pour rendre cela possible.  Et tu as eu entièrement raison : ça aurait été égoïste de ma part de te demander d'annuler ton mariage alors que je savais que je ne pourrais pas être ton petit ami parce que ma famille ne l'accepterait jamais. 


Donc je voulais aussi t'écrire cette lettre pour te faire une promesse,  quelque chose que je te jure de respecter quoi qu'il arrive : Si tu reviens, je te promets de t'aimer comme tu le mérites. Je te promets d'arrêter d'avoir peur et de faire le nécessaire pour construire quelque chose avec toi. Peu importe ce qu'en pense les autres,  je te promets que si c'est nécessaire je me battrais pour toi Lyméria. Si bien sûr tu veux toujours de moi lorsque tu reviendras. 


Sache aussi que je regrette sincèrement  de m'être renfermer ( c'est Dyspan qui m'a dit que j'avais fait ça ) alors que c'était les moments où j'avais le plus besoin d'être avec toi et de ta présence.  De toutes façons, je ne vais pas te rappeler que  tu as toujours été la meilleure de nous deux et que c'est toujours le cas. Tous les mots du monde n'exprimeront jamais à quel point tu comptes pour moi et à quel point je regrette de ne pas t'avoir laissé m'aimer alors que c'était ce que je désirait plus que tout au monde.


Bon, je pense que j'ai déjà assez écrit, tu me connais je ne suis pas doué pour les lettres romantiques ( même si je pense avoir fait de mon mieux ).



Non en fait  non. Avant de signer et d'envoyer cette lettre, il y a encore une chose que je dois te dire, une chose qui restera vraie quoi qu'il arrive même si je regrette d'avoir à te le dire sur un morceau de parchemin parce que c'est loin de ce que tu mérites. Une chose que j'ai, d'une certaine façon, toujours su et que je veux que tu saches aussi.


Je t'aime. 


C'est dingue l'effet que peuvent faire de si petits mots sur une personne tu ne trouves pas ? Pourtant je t'assure que je les ressens à l'intérieur de moi et qu'ils m'effrayent un peu je dois l'avouer parce que je ne sais pas comment m'y prendre. C'est pour ça que tu dois absolument revenir !  Parce que j'ai enfin compris que je t'aimais  et qu'il est hors de question que tu disparaisses sans que je ne puisse te revoir.  Alors n'oublie pas : je n'arrêterai jamais d'attendre ton retour. 

Reg. 






Stupéfait, James contempla le visage encore légèrement humide de sa voisine. Jusqu'à la toute dernière ligne, et il s'était demandé qui avait bien pu écrire cette lettre. Il avait pensé à Rogue pendant quelques secondes, mais ce dernier était indéniablement amoureux de Lily et n'aurait jamais écrit une lettre aussi révélatrice que celle la de toutes façons. Il fronça légèrement les sourcils : il ne connaissait pas bien Regulus, voir pas du tout pour être parfaitement honnête. Il savait juste que c'était le frère de son meilleur ami mais il n'avait jamais vu les garçons s'adresser la parole quoi qu'il en soit. Pourtant, c'était visiblement lui que Lyméria aurait souhaitée épouser. 


Il redonna sa lettre à l'adolescente qui l'enroula de nouveau avec soin. Elle ne pleurait plus mais avait toujours l'air touchée : un drôle de mélange de joie et de tristesse. 




- C'est surprenant. Commenta simplement James en haussant les épaules.




Il eut évasivement la pensée qu'il aurait bien aimé recevoir une lettre comme ça de Lily mais secoua très rapidement la tête : ce n'était absolument pas son genre.




- Je sais. Répondit Lyméria d'une voix légèrement distraite. Moi aussi je suis surprise pour être honnête. Il ne fait jamais ça d'habitude : je veux dire il ne parle jamais ouvertement de ce qu'il ressens. 




- Là dessus je veux bien te croire. Grinça James en songeant que si Regulus ressemblait à son frère, ce n'était pas vraiment étonnant.




L'adolescente souffla d'une voix toujours un peu incrédule :




- Je ne comprends pas vraiment pourquoi il m'a dit tout ça. Mais toujours est il que j'ai l'impression d'avoir attendu ces mots depuis  longtemps...Et c'est bizarre parce que je devrais être furieuse contre lui et j'ai juste envie de le voir et de l'embrasser. 




James n'avait aucune idée du lien qui pouvait unir les deux adolescents pourtant ce n'était pas difficile de comprendre que c'était extrêmement fort. Et dans un sens il comprenait ce que ressentait la jeune fille: si jamais par un malentendu absurde, Lily venait à lui déclarer tous ce qu'il avait longtemps attendu, il savait qu'il n'aurait pas la moindre idée de comment réagir, de quoi faire et de quoi dire.



Il avait beau ne pas aimer le moins du monde Regulus, il était visiblement une des raisons de vivre de Lyméria ce qui restait extrêmement touchant. 




- Je pense qu'on peut juste en conclure que ce n'est pas ma journée. Souffla sa voisine. 




Elle avait retrouvé cet air épuisé qui s'était volatilisé lorsqu'elle avait lu la lettre de Regulus. James repensa à ce qu'il s'était passé le matin même et crispa légèrement les poings. La jeune fille parut s'en apercevoir car elle détourna légèrement le regard avant de souffler d'une voix qu'elle tenta visiblement de rendre condescendante ce qui faisait ressortir son appartenance à une famille de Sang Pur :





- Au fait, je voulais te dire merci. Parce que tu m'as remercié la dernière fois, lorsque nos cris ont réussis à faire venir les Mangemorts et qu'ils ont sauvés la vie de Lena Strausser. Alors cette fois, c'est à mon tour de te remercier. Pour ce matin. 




James ouvrit aussitôt la bouche prêt à protester vigoureusement mais elle l'interrompit :




- Ne dis pas que tu n'as rien fait parce que c'est faux. Je ne veux même pas penser à ce qu'il serait probablement arrivé si tu n'avais pas été là. Juste merci James. 




L'intéressé eut un demi sourire en l'entendant l'appeler par son prénom comme il le lui avait demandé. Mais son sourire disparut bien vite lorsque son esprit retourna sans pouvoir s'en empêcher aux événements de la mâtinée. Si il estimait ne pas avoir besoin d'être remercié pour quoi que ce soit, ce n'était pas parce qu'il pensait n'avoir rien fait mais bien parce qu'il pensait simplement avoir fait ce qu'il devait faire, même si cela lui avait valu un sortilège Impardonnable. 



Il revit le Mangemort masqué qu'il n'avait pas pu identifier s'approcher de sa voisine avec un sourire de prédateur inscrit sur le visage et secoua aussitôt la tête. Il ne voulait pas y penser et le pire avait été évité, même si Lyméria ne risquait pas de l'oublier de sitôt. 




- Ne t'en fais pas. Lui assura la jeune fille comme si elle lisait dans ses pensées. Je m'en remettrais. Ça aurait été encore une fois bien pire si tu n'avais pas été là. Je te le revaudrais ne t'inquiète pas. 




- Tu n'en as pas besoin. Assura l'adolescent en levant les yeux au ciel. 




- Je sais. Affirma t-elle avec un demi sourire. Mais j'y tiens. 




- Et on dit que c'est les Gryffondor qui sont orgueilleux ? Fit il mine d'interroger en souriant légèrement. 




- Ce n'est pas de l'orgueil. Répondit elle avec suffisance. Les Serpentard n'aiment pas être redevable. 




- Ce n'est pas toi qui était contre tout ses clichés sur les Quatre Maisons ? 




Lyméria roula des yeux et rétorqua :




- Si. Mais je ne suis pas aveugle pour autant et je sais que la plupart des Serpentard détestent être redevables envers qui que ce soit. C'est d'ailleurs pour ça, si jamais tu viens à te poser la question, que Severus te déteste davantage depuis que tu lui as sauvé la vie. 




James eut un sourire :




- C'est une théorie intéressante mais il me détestait déjà profondément bien avant ça. D'ailleurs je pense qu'il me déteste tellement que ce n'est pas possible un seul instant pour lui de me détester plus. 




- Tu serais surprise d'apprendre à quel point la haine des gens peut être élevée parfois. Se contenta de souffler l'adolescente en réponse.




James allait surenchérir sur quelque chose lors la porte de la pièce s'ouvrit une nouvelle fois. Comme tout à l'heure les deux adolescents tournèrent d'un même mouvement le regard vers l'entrée. De toutes évidence, ce n'était pas Narcissa cette fois ci, mais un Mangemort brun aux épaules carrés accompagnés de la femme qui avait emmenée James devant Voldemort le jour de son emprisonnement. 




- Amycus et Alecto Carrow. L'éclaira Lyméria dans un murmure à peine audible. Ils sont frères et sœurs. 




James se tendit, comme tous les autres élèves de la pièce. Chacun avaient apprit à ses dépends que ce n'était jamais un bon signe quand les Mangemorts étaient présents. Et cette fois, cela sembla encore plus vrai que les fois précédentes car à la suite des Carrow entrèrent deux autres personnes. Bellatrix, follement joyeuse comme à son habitude et surtout, ce qui fit pousser un petit cri de frayeur à Haneya Meadowes, le Seigneur des Ténèbres en personne. Le jeune home se mordit la lèvre alors que Lyméria murmurait très rapidement à voix basse :




- Ce n'est pas normal. Il n'est jamais venu en personne. 




Malheureusement, Voldemort sembla l'entendre car il se tourna lentement vers les deux adolescents alors qu'un sourire très fin se dessinait sur sa peau translucide. 




- Il se trouve que j'ai eu envie de vous rendre à tous une petite visite. Glissa t-il dans un sifflement rauque. 




En entendant sa voix, James fut saisi d'un frisson. Était il lâche si il admettait être terrifié par le Seigneur des Ténèbres ? 




- Vous ne m'avez pas l'air tous bien traité à égalité. Constata justement ce dernier d'une voix lente en fixant son regard sur les cellules spacieuses et relativement confortables de Bruce Chang et de Mattew Craw.




- Croyez moi on se demande tous pourquoi. Ne put s'empêcher de chuchoter James avec ferveur.  




Il le regretta aussitôt en voyant Voldemort fixer de nouveau son regard glacial sur lui et fit de son mieux pour l'esquiver tout en fermant son esprit le plus possible de son mieux. Il était hors de question qu'il ne donne au Maître des Mangemort l'occasion de lire dans ses pensées si il pouvait l'en empêcher.  Et fort heureusement pour lui, son père en tant qu'Auror l'avait entraîné à la pratique de l'occlumencie à ses heures perdues ce qui faisait que le jeune homme ne se débrouillait pas trop mal. 




- Moi aussi je me demande pourquoi Potter. Répondit Voldemort d'une voix doucereuse. Tout serais tellement plus facile pour chacun d'entre vous si vous n'opposiez aucune résistance et que vous acceptiez de collaborer avec moi. 




- Ça ne changerai rien. Rétorqua vertement Isabella Foutain avec témérité. Haneylia n'a opposée aucune résistance et ça ne l'empêche pas de dormir sur le sol, tout comme ça n'a pas empêché vos Mangemorts de s'en prendre à elle l'autre jour ! 




James jeta un furtif regard à la Gryffondor de quatrième année qui venait de parler et lui intima silencieusement de se taire. Elle avait beau avoir raison, il valait mieux pour leur sécurité à tous que chacun opte pour le silence. 




- On se demande pourquoi ? Grinça avec un certain amusement Alecto Carrow. Peut être parce que ce n'est rien d'autre qu'une petite pleurnicharde inutile. 




- Voyons. Souffla doucement Voldemort en posant ses yeux sur Haneylia. Elle ne nous sera peut être pas très utile et ne m'a pas l'air très résistante mais toute aide est la bienvenue. 




- Vous êtes en difficulté à ce point ? Ne put s'empêcher de demander James. 




Il se gifla intérieurement presque aussitôt : le but n'était pas de se faire tuer bêtement pour avoir été trop insolent envers le Seigneur des Ténèbres. Ce dernier le fixa de nouveau et eut un sourire cruel avant de glisser lentement :




- Il me semble que tu n'es pas prêt d'accepter une collaboration. 




- Mais une collaboration pour quoi au juste ? Intervint Isabella. Vous ne nous l'avez même pas expliqué. 




Voldemort ne quitta pas James du regard tout en répondant d'une voix lente, rauque et détachée :




- Une collaboration avec mes Mangemorts pour former une armée. Une armée constituée de ses précieux élèves contre laquelle Albus Dumbledore ne pourra jamais se battre, tant il est perverti par ses principes idiots. 




- Vous voulez qu'on se batte contre nos amis et contre Dumbledore ? Réalisa James avec incrédulité. 




- Non. Souffla doucement Voldemort. Je veux purifier le monde sorcier de ses nés moldus ignares qui nous ont tout pris. Et je n'y parviendrait pas tant qu'Albus Dumbledore sera en vie. Alors votre objectif à tous sera de le tuer. Mais ne vous inquiétez pas vous ne serez pas seuls... d'autres élèves vous rejoindront bientôt ici. 




- En quelques sortes on va leur servir d'appâts, d'otage, et de chair à canon. Résuma Lyméria à voix basse. 




Le Seigneur des Ténèbres l'entendit car il hocha lentement la tête tout en précisant d'une voix suave :




- Mais pour cela, il va vous falloir vous entraîner. Or je ne peux lancer cet entrainement tant que chacun d'entre vous n'a pas accepté de collaborer. 




- Dans ce cas vous pouvez toujours courir. Rétorqua James sans réfléchir. 




Il n'avait pas besoin d'analyse pour savoir qu'il ne se battrait jamais au côté des Mangemorts dont les idéaux étaient aux antipodes de ses convictions. Voldemort ne l'avait toujours pas quitté des yeux et lança d'une voix doucereuse :




- Vous êtes encore quelques un à refuser Potter. Mais ne vous y trompez pas, je saurais vous faire changer d'avis. 




Les paroles de Lyméria revinrent en mémoire à l'adolescent : elle lui avait dit de toujours les laisser croire qu'il y avait une possibilité qu'il change d'avis, sinon ils n'hésiteraient pas à le tuer. Cependant, il n'avait pas l'intention de les laisser croire qu'une telle chose était possible aussi  répondit il courageusement :




- J'espère que vous êtes patients dans ce cas. 




Le Seigneur des Ténèbres ne répondit pas et se détourna lentement de lui pour regarder Bellatrix sur sa droite. La Mangemort parut comprendre le message informulé de son Maître car elle pointa sa baguette sur l'adolescent et s'exclama d'une voix énergique :




- Endoloris !  




James ne vit pas le sortilège arriver, mais, même si il était désormais préparer à la douleur qui l'attendait, ne put s'empêcher de hurler lorsqu'il eut l'impression qu'un feu brûlant se déversait en lui venant lui tordre les entrailles et rompre ses os uns à uns. Il entendit vaguement les autres prisonniers hurler eux aussi et l'un des Carrow lancer un deuxième sortilège Impardonnable à quelqu'un d'autre mais il ne parvenait pas à se concentrer sur autre chose que sur la douleur insoutenable qu'il éprouvait. Bellatrix maintint son sortilège bien plus longtemps que les fois précédentes, bien plus longtemps que le Mangemort de ce matin. James hurlait et n'arrivait plus à penser à rien d'autres qu'au fait qu'il voulait que cette souffrance cesse.



Finalement la voix de Voldemort ordonnant à Bellatrix d'arrêter se fraya un chemin dans le brouillard qui entourait son cerveau et la douleur s'estompa petit à petit, même si ses muscles restèrent terriblement endolori. Il se fit vaguement la réflexion que ce sortilège Impardonnable pouvait rendre fou une personne et il se demanda à partir de quel stade de torture il ne pourrait plus jamais reprendre une vie normale. 




- James. S'inquiéta Lyméria d'une voix angoissée dans la cellule d'à côté. Est ce que ça va ? 




Il savait que l'adolescente n'attendait pas une réponse positive, et qu'elle voulait juste qu'il dise quelque chose pour lui montrer qu'il était toujours conscient. Il ouvrit les yeux et opina lentement du chef en essayant de ne pas grimacer. 




- Quelqu'un d'autre souhaite me dire que mon projet est voué à l'échec ? Interrogea Voldemort d'une voix doucereuse. 




Personne ne parla. Isabella Foutain se contenta d'un regard furieux et tout les autres baissèrent la tête, à l'exception de Lyméria qui fixait James avec une inquiétude perceptible. Le Seigneur des Ténèbres se tourna vers Amycus et lui demanda avec lenteur :




- Rappel moi qui dans cette pièce à déjà accepté de collaborer. 




Amycus réfléchit quelques instants puis énonça tout en désignant du doigt les personnes concernées :




- Mattew Craw, Bruce Chang, Bianca Blossom...




Il s'interrompit en paraissant réfléchir, ne connaissant sûrement pas tous les prénoms puis reprit :




- Haneylia Meadowes et Lena Strausser. Voila Maître il me semble que c'est tout. 




Les yeux de Lors Voldemort se plissèrent alors qu'il analysait d'un ton lent :




- Ce qui veut dire qu'il y en a encore quatre d'entre eux qui refuse. 




Sa voix était tellement menaçant que James ne put s'empêcher de frissonner : il avait envie de hurler aux trois autres qui refusaient de collaborer d'accepter immédiatement pour ne pas avoir à subir ce que les Mangemorts risquaient de leur faire. Le Mage Noir reprit lentement, comme si il réfléchissait à haute voix :




- Je pensais que plusieurs jours, voir plusieurs mois seraient suffisants pour les faire changer d'avis.




James pensa à Edward qui était là depuis Halloween et qui résistait toujours. Il tenait à peine debout et son teint creusé semblait en permanence à bout. Ce fut d'ailleurs vers ce dernier que se tourna finalement le Seigneur des Ténèbres tout en interrogeant d'une voix aussi doucereuse qu'angoissante :




- Edward, depuis le temps que tu es ici... n'as tu pas fini par voir que la cause pour laquelle nous nous battons est la bonne. Refuse tu toujours de collaborer et nous aider ? 




Le jeune Potter avait jugé Bruce Chang et Mattew Craw quand Lyméria lui avait dit qu'ils avaient tous les deux acceptés d'aider les Mangemorts sans sourciller mais il ne pouvait s'empêcher de souhaiter qu'Edward accepte. Voldemort paraissait être arrivé au bout de sa patience et James pouvait presque affirmer qu'il serait à coup sûr tués si il refusait encore. Il retint sa respiration lorsque Edward, qui ne s'était pas levé et était toujours allongé sur le sol, répondit finalement d'une voix faible et épuisée, les yeux entrouverts :



- Je...je veux bien vous aider. J'ai changé d'avis. 




James pouvait voir que son ancien capitaine de Quidditch s'était littéralement battu jusqu'au bout de ses capacités ce qui forçait son admiration, et il ne pouvait s'empêcher d'être rassuré de voir qu'il avait finalement accepté. Peut être que personne ne mourrait aujourd'hui, malgré l'aura menaçante qui s'échappait de Voldemort, et peut être que leur emprisonnement continuerait sans que rien ne change. 




- Excellent. Souffla lentement le Seigneur des Ténèbres alors qu'un fin sourire satisfait se dessinait sur son visage. Tu as fait le bon choix, même si il vient un peu tardivement. Bellatrix s'occupera de toi après, tu auras vite retrouvé ta vigueur ne t'en fais pas. 




James songea que c'était tout sauf rassurant et que si il avait été à la place de Voldemort et qu'il avait du choisir quelqu'un pour guérir un élève, Bellatrix était bien la dernière personne qu'il aurait appelé même si il ne fit pas cette réflexion à haute voix. Le Mage Noir se tourna vers lui, resta silencieux quelques instants puis prononça :




- Eh bien Potter... je pense qu'il est apparu clairement que tu n'étais pas prêt à changer d'avis. Mais parce que tu es fort et que Dumbledore t'apprécie particulièrement, je vais te laisser encore un peu de temps pour changer d'avis. Estime toi heureux de ce sursis, tu es le seul qui va en bénéficier. Mais comme tu le vois, je suis presque arrivé aux limites de ma patience en ce qui concerne chacun d'entre vous. Alors ne te fais pas attendre trop longtemps... 




La respiration de l'adolescent s'accéléra à mesure qu'il intégrait les paroles du Mangemort. Il n'allait pas mourir tout de suite, c'était sûr à présent. Pour autant, lorsqu'il vit Voldemort fixer son regard dans celui de Lyméria, il sut qu'il ne se sentirait entièrement rassuré que lorsque le Mage Noir aurait quitté la pièce, et que ses Mangemorts en auraient fait de même. 




- Je ne comprends pas ton obstination Greengrass. Souffla lentement le Seigneur des Ténèbres. Tu es à Serpentard. Tu devrais te rendre compte de l'honneur considérable que signifie te joindre à nous. Je suis convaincu que tu serais à ta place parmi nous. J'ose espérer que tu as au moins eu l'intelligence de changer d'avis depuis la dernière fois que je t'ai vu ? 




James ferma les yeux et croisa les doigts. Il savait que Lyméria n'avait pas changé d'avis mais espérait de toutes ses forces que son instinct de survie soit assez puissant pour la pousser à leur affirmer le contraire. Il retint son souffle et entendit la Serpentard affirmer avec détermination :




- Non. Je n'ai pas changé d'avis et je reste campée sur mes positions. je suis partisane d'une paix que vos méthodes ne permettent pas d'obtenir. Alors je refuse de collaborer et je n'ai pas l'intention de changer d'avis. 




L'adolescent envoya à sa voisine un regard affolé : n'était ce pas elle qui lui avait vivement conseillé de toujours leur laisser croire qu'il y avait une possibilité de changement d'allégeance pour rester en vie ? Lyméria chuchota à voix basse :




- Je sais ce que je t'ai dit. Mais sa patience arrive à zéro et je n'ai plus d'entre deux possible. Alors mon choix est fait. 




- Voilà qui est regrettable. Siffla Voldemort en plissant les yeux et en fixant la Serpentard. Je n'éprouve jamais de plaisir à tuer des Sangs Purs... 




- Vous n'allez pas la tuer ! S'exclama James sans pouvoir s'en empêcher. Elle peut encore changer d'avis !




Le Seigneur des Ténèbres le toisa et répondit :




- Peut être mais encore une fois, ma patience à ses limites. Je veux commencer à mettre en place mon plan et cela ne sera possible que lorsque vous serez tous d'accord. Alors j'ai bien l'intention de me débarrasser des éléments défectueux. Bella...




Bellatrix eut un sourire perfide et s'approcha à pas lent de la cellule de Lyméria. James se tourna vers sa voisine et s'exclama :




- Dis leur que tu es d'accord et que tu veux bien collaborer. Lyméria, ils vont te tuer !




Il prit conscience au même instant que l'adolescente le savait déjà et qu'il ne lui apprenait rien. Un éclair de témérité qu'il n'avait jamais vu jusqu'alors brillait dans ses yeux. Elle le dévisagea et souffla à travers la lucarne de façon à être entendue seulement par lui tout en lui tendant trois morceaux de parchemin :




- Donne ces deux parchemins à Narcissa. Le premier est pour ma famille et le deuxième est pour Reg. Garde le troisième pour toi et ouvre le seulement lorsque tu seras sorti d'ici. 




- Qu'est ce que tu fais ? Répliqua James horrifié en fixant les papiers. Tu ne vas pas simplement mourir comme ça ! 




- Si. Affirma dignement la jeune fille. Je ne suis pas une Gryffondor et je n'ai pas prévu de me révolter et d'attaquer les Mangemorts au moment où je me retrouverais devant eux. Je vais juste mourir. 




James allait protester vivement mais elle le coupa en poursuivant d'une voix calme :




-  Mais au moins quoi qu'il en soit, je mourrais en sachant que je ne me suis jamais détournée du chemin. Je ne mourrais pas en ayant abdiqué face aux Mangemorts. 




- C'est ridicule. Persista l'adolescent en prenant conscience qu'il allait peut être assister à la mort résignée de l'adolescente si il ne faisait rien.  C'est du suicide et d'une certaine façon, c'est être lâche.




En réalité il n'en pensait pas moins : son acte était courageux au possible et entièrement motivé par ses convictions de paix. Mais il fallait absolument qu'il arrive à la convaincre de renoncer. 




- Merci James. Se contenta t-elle de souffler d'une petite voix. Merci pour le soutien que ta présence m'a apporté dans cet endroit horrible. Je ne l'oublierais pas crois moi. 




Le jeune homme la croyait. Il vit Bellatrix se saisir du bras de l'adolescente, certainement pour l'entraîner à l'extérieur de la cellule. 




- C'est un acte lâche. Insista t-il une dernière fois en désespoir de cause. 




Les autres prisonniers autour n'osaient rien dire, terrorisés par la scène qui risquait de se jouer devant eux. 




- Je te l'ai dit, je n'ai jamais été téméraire. Murmura Lyméria dans un souffle avec un demi sourire. 




Puis elle disparut de la lucarne entraînée en dehors de sa cellule par la poigne de Bellatrix. Quelques instants après, elle était dehors et faisait face à Voldemort en personne ainsi qu'aux trois Mangemorts qui l'accompagnait. James décida alors qu'il n'allait pas la laisser mourir sans rien faire aussi se mit il à crier, vite rejoint par Isabella Foutain. 




Voldemort les contempla l'air assez amusé puis leva sa baguette et sans qu'il n'ait eu à prononcer ne serait ce qu'un mot, les deux adolescents furent réduits au silence et à l'impuissance. 



Glacé jusqu'au sang, James contempla donc la jeune fille à l'air sauvage qui se tenait debout au milieu des quatre Mangemorts. A bien des égards, c'était grâce à Lyméria qu'il avait un minimum survécu ici sans se laisser abattre.  Il avait appris à tenir à elle, même si il était plus qu'évident qu'ils ne se seraient jamais parlé si un concours de circonstance ne les avaient pas amenés à se retrouver tous les deux ici. Leurs longues heures de discussions puériles dans le seul but de les distraire l'un l'autre et de penser à autre chose lui revinrent en mémoire et il serra les poings. Elle ne pouvait pas simplement mourir maintenant.  Pas quand il s'était fait la promesse intérieur qu'ils sortiraient tous d'ici vivant. Pas quand il était plus que convaincu de ne pas pouvoir monter ne serait ce qu'un infime projet d'évasion sans elle pour lui maintenir les pieds sur terre et l'empêcher de jouer aux héros. 




- Tu es une véritable sorcière. Lança lentement Voldemort d'une voix douce. Une Serpentard. Je ne désire pas particulièrement te tuer. Mais vois tu, ma patience à atteint ses limites. Alors je te le demande une dernière fois : acceptes tu de collaborer avec nous ? 




James pria de tout son être pour qu'elle dise oui. Pour qu'elle retourne dans sa cellule et que rien ne change. Pour qu'ils aient toujours la possibilité de partir de cet enfer tous ensemble; Mais, si il était honnête avec lui même, il avait maintenant passé suffisamment de temps avec Lyméria pour que ses intentions soient parfaitement clairs. Elle se redressa et annonça avec assurance et détermination, ses yeux brillants de larmes et d'un éclat de témérité incroyable :




- Non. 




Un mot. Un simple mot. Le Seigneur des Ténèbres la contempla longuement et souffla d'une voix faussement attristée :




- Quel gâchis. Bella ? 




La Mangemort répondit avec un sourire maniaque :




- Oui Maître ? 




- Je te laisse t'occuper d'elle. Fais ça vite : c'est une véritable sorcière et elle mérite de mourir dignement. 




Bellatrix eut un sourire entendu l'air ravie. James vit Lyméria lui faire face avec une droiture et une assurance qui forçait le respect. Lui même n'était pas certain d'avoir un jour un courage identique face à la mort. Elle garda les yeux ouverts, fixant la Mangemort avec détermination et courage. James pouvait affirmer que c'était sans aucun doute l'acte le plus téméraire qu'il avait vu de toute sa courte vie. Bellatrix leva sa baguette, la pointa sur l'adolescente, et souffla simplement d'une voix légère, presque inaudible :




- Avada Kedavra !




James eut juste le temps d'apercevoir le remerciement silencieux qui brillait dans les prunelles de la jeune fille à son égard, pour tout ce qu'ils s'étaient apportés mutuellement durant cet emprisonnement forcé. Il y lut aussi tout ce qu'elle regrettait de n'avoir pas dit et tout ce qu'elle aurait sans aucun doute voulu vivre. Enfin, la dernière chose que vit l'adolescent, ce fut une quantité infini d'amour à donner qui brillait comme un soleil dans son regard qui avait commencé à s'embuer légèrement. Puis l'éclair vert la frappa. 




Les yeux de Lyméria se fermèrent d'un seul coup et elle tomba. Et alors que James regardait sa poitrine qui ne se soulevait plus luttant contre l'envie de hurler, une seule phrase résonnait en boucle dans l'esprit de l'adolescent :




" La première qualité d'un héros, c'est d'être mort et enterré "







******






Reg. 


Sache que comme tu me l'as demandé, j'ai bel et  bien réussi sans trop de difficulté à faire parvenir ta lettre à Lyméria Greengrass. Elle l'a donc bien lu. 


Maintenant, avant de poursuivre, je me dois de t'annoncer quelque chose. Personne n'est sensé être au courant  mais si quelqu'un doit absolument le savoir, c'est bien toi. Je suis sincèrement navrée de devoir t'annoncer ça dans une lettre et j'aurais aimé pouvoir faire plus pour toi. Mais malheureusement, je suis impuissante et je ne sais même pas comment t'annoncer ça en douceur. 


De toutes les façons, je pense que quoi que je puisse dire, ce sera affreux pour toi. Alors il n'y a pas énormément moyen d'annoncer une nouvelle comme celle ci, excepté d'être directe et c'est ce que je vais faire.  


Lyméria est morte hier soir.


Je sais que ces trois mots vont être  terriblement durs à encaisser pour toi, qu'ils changeront à jamais le cours de ta vie. Je ne vais pas te dire de ne pas être triste parce que je sais pertinemment que c'est impossible. Mais, j'ai confiance en toi, je sais que tu sauras faire face d'une façon ou d'une autre Regulus. 


Ne cherche pas à savoir qui l'a tuée, je t'assure que ça ne changerais rien et que te venger ne te feras pas te sentir mieux. Et surtout  ne culpabilise pas Regulus, ce n'est en aucun cas de ta faute. Tu n'aurais rien pu faire pour empêcher cela d'arriver, et te blâmer ne te mèneras nul part. 


Avec cette lettre, je te transmets autre chose. Juste avant de mourir, Lyméria a transmis à Potter, son voisin de cellule, deux parchemins qu'il devait me donner. Un était pour toi et l'autre pour sa famille. J'ai envoyé le premier à sa famille mais de façon anonyme et je n'ai pas précisé qu'elle était morte. Comme je te l'ais dit, c'est mieux si personne n'est au courant pour l'instant. 


Le deuxième parchemin est pour toi : elle l'a rédigé après avoir reçu ta lettre. je ne sais pas ce qu'elle t'as écrit mais je te conseille d'attendre un peu avant de l'ouvrir. Tu verras, le temps finira par apaiser la douleur. 


N'hésite pas à m'écrire si jamais tu en ressens le moindre besoin, ou même simplement si tu veux parler à quelqu'un. Je sais que nous ne sommes pas particulièrement proche mais tu restes mon cousin et je tiens à toi.

Avec toutes mes pensées et mon soutien.


 Narcissa.






Le parchemin de sa cousine était court. Trop court. En quelques lignes, quelques instants, elle venait de réduire pour toujours son monde à néant. Les mains tremblantes et engourdis par le froid alors qu'il se trouvait seul en haut de la Tour d'Astronomie, Regulus ne put s'empêcher de froisser avec rage la lettre de Narcissa avant de la fourrer dans sa poche. 


Il neigeait beaucoup, et le froid était glacial mais l'adolescent s'en moquais. Il essayait simplement d'intégrer pleinement ce que lui avait annoncé sa cousine. Lyméria avait lu sa lettre, puis elle était partie. Morte. Définitivement. Et il ne savait même pas comment une telle chose avait pu se produire, ni qui était à l'origine de ce meurtre. 

La réalité de ce que tout ça signifiait le pris de plein fouet : Il revit si distinctement son visage qu'il étouffa une plainte. Il sentit ses yeux s'humidifier mais les larmes ne coulaient pas. On lui avait appris à ne jamais pleurer. Cependant, un étrange mélange de tristesse, de révolte et surtout de rage s'insuffla en lui, dans chacun de ses membres.



La seule personne pour laquelle il aurait été prêt à tout sacrifier, la seule qui le connaissait à la perfection, n'était désormais plus de ce monde. Elle qui aurait tellement méritée, plus que n'importe qui à ses yeux, de vivre pour toujours. C'était tellement injuste. Une fille comme Lyméria n'aurait jamais du mourir aussi jeune.

Guidé par la tristesse et par une colère aveuglante, il envoya sans réfléchir son poings dans le mur. Une fois, puis deux, puis trois... C'était terriblement grisant et ça mettait en effervescence son esprit, l'empêchant ainsi de penser réellement à Lyméria. En fait, il ne pensait plus à rien, se laissait guider par la colère et la peur. 


Il avait peur de se retrouver dans ce monde sans elle. Ou plus exactement, de ce que ce monde allait bien pouvoir faire de lui maintenant qu'elle n'était plus la pour lui assurer une alliée infaillible. Et sans elle, il pouvait tout aussi bien se jeter maintenant du haut de la Tour d'Astronomie que l'effet qui en résulterait serait probablement le même. 



Tout en lui s'emballait. Il avait l'impression que la douleur qu'il ressentait était tel qu'elle allait finir par l'engloutir. Peut être valait il mieux qu'il meurt de douleur maintenant au final ? Son regard accrocha le vide qui s'étendait devant lui et il dut ce faire violence pour ne pas céder à son impulsion première et se jeter délibérément dans le vide. Une pensée ironique traversa le brouillard de douleur qui entourait désormais sa conscience et il songea vaguement que la Tour d'Astronomie n'était peut être pas l'endroit le plus approprié pour une personne venant d'apprendre la mort de quelqu'un. 



Il ne parvenait pas à se défaire d'un sentiment de culpabilité qui grandissait en lui de minutes en minutes. Il savait qui était responsable de ces enlèvements, il aurait pu faire quelque chose pour empêcher tout cela et il n'avait rien dit. Il s'était contenté de croire aveuglément que les Aurors s'en sortiraient tout seul  et que sa contribution n'aurait rien apportée. Mais maintenant il ne parvenait pas à arrêter de se demander ce que ça aurait changé si il avait dénoncé dès le début le traître qui aidait les Mangemorts à s'infiltrer dans l'école. Peut être que Lyméria serait toujours en vie. 



Il se dégouttait : il avait d'une certain façon laissé la personne la plus chère à ses yeux se faire enlever. Tout ça pour quoi ? Pour un prix qu'il ne s'était jamais senti prêt à payer. 



Au bout d'une heure, sa colère avait fini par se calmer puis par totalement disparaître. Il s'était assis sur le sol la tête entre les mains. Ses yeux le piquaient mais il n'allait pas pleurer. Pas maintenant. Le brouillard de tristesse qui entourait ses pensées s'était renforcé et il n'arrivait plus à penser à autre chose qu'au fait que c'était la fin. Que Lyméria était morte et que plus rien n'aurait jamais de sens. 



Et l'adolescent  avait l'impression affreuse de ne plus être personne : l'impression que son identité était morte en même temps que Lyméria. Que sa mort lui avait arraché tout ce qu'il restait de positif en lui pour ne laisser que la tristesse, la colère, la culpabilité et les regrets. 


Puis, dans son brouillard, une pensée lui traversa l'esprit : Lyméria lui avait écrit une lettre. Ignorant les recommandations de sa cousine qui lui conseillait d'attendre un peu, il se saisit du deuxième parchemin qu'il avait récupéré à la volière. Il n'avait même pas besoin de le lire pour savoir qu'il garderait très certainement ce parchemin toute sa vie. De cette façon, il ne pourrait jamais oublier qu'une fille comme Lyméria avait un jour existé dans sa vie et qu'elle l'avait illuminée de toutes les manières possibles. 


Les doigts toujours tremblant et engourdis par le froid et la tristesse, il porta la lettre à sa hauteur et commença à lire silencieusement :






Reg.


Narcissa m'a bien transmise ta lettre. Et laisse moi te dire en premier lieu que tu es un imbécile fini ! Et que moi non plus je ne suis pas très douée pour écrire alors j'espère que ce parchemin sera à la hauteur de tes attentes. 


Maintenant que ça c'est dit...


Regulus Black, si tu arrêtais quelque secondes d'être un idiot, tu saurais déjà que tout ce que tu ressens et ce que tu as décrit dans ta lettre, je le ressens aussi. Je l'ai toujours ressenti et ça m'a toujours semblé évident. Je ne sais que trop bien également que tu avais peur : que d'être avec moi t'effrayais autant, même plus, que de te jeter dans le Grand Canyon. Et je sais enfin que, si je suis honnête, tu n'as jamais été doué pour les mots et leurs romantisme.


Pourtant tu m'as envoyé cette lettre. Dessus tu as écris tout ce que je mourrais d'envie de t'entendre dire depuis tellement de temps. Tout ce que tu ressentais au plus profond de toi. Et cette lettre elle m'a brisée je te jure, tu n'as même pas idée de la puissance de ce que j'ai pu ressentir en la lisant. Je n'avais jamais été aussi heureuse. De t'entendre dire que tu ferais les sacrifices suffisant pour être avec moi  et que tu te battrais pour nous deux, c'était quelque chose que j'avais d'une certaine façon espéré depuis de nombreuses années.


Et si lire ta lettre m'a tant brisée, c'est parce que lorsque je l'ai lu,  j'étais déjà consciente que j'allais certainement mourir. Je ne savais pas quand ni comment mais je savais que je ne survivrais pas à cette prison. Et si tu lis ma lettre aujourd'hui c'est sûrement parce que je ne suis plus de ce monde. Lorsque je l'ai écrite, je me suis promise de ne te la faire parvenir que si je voyais ma mort arriver.



Je sais déjà depuis pas mal de temps que je ne survivrai pas. Que quoi qu'il arrive je ne mourrais pas en ayant accepté, même à contrecœur , de collaborer avec le Seigneur des Ténèbres. C'est peut être lâche ou peut être aussi que c'est de la témérité stupide et mal placée mais je préfère mourir en paix avec ma conscience plutôt que de vivre une vie de regret.  Alors peu importe ce que tu pourras te dire, ce n'est pas et ce ne sera jamais de ta faute si je ne suis plus là aujourd'hui. Tu peux blâmer tout et n'importe quoi mais surtout ne te blâme pas toi parce que je ne pourrais pas le supporter.  C'est seulement la faute de mes convictions et de ma faiblesse d'esprit. Tu le sais que j'ai toujours été du genre à abandonner bien trop vite.


Pourtant je veux que tu saches que je suis extrêmement fière de mourir en ayant connu ne serait ce qu'une miette de l'amour qui nous unissait. Je suis heureuse d'avoir été dans ta vie et  d'en avoir fait partie. 


Par Merlin qui aurait cru qu'on finirait en tragédie de cette façon ? Et bien figure toi que c'est plutôt ironique mais je l'ai en quelques sortes toujours su d'une certaine façon. Essaye de me voir un peu comme Antigone : tu sais à quel point j'aimais cette tragédie bien qu'elle soit moldue. Et surtout je t'en supplie ne fais pas comme Hémon. Tu vaux bien mieux qu'un homme qui choisit simplement de s'ôter la vie par amour. Tu es destiné à mieux. 


N'oublie surtout pas que je ne te laisse pas. Jamais.  Je serai toujours avec toi. Et j'espère que tu feras les bons choix et que tu écouteras ton cœur comme tu t'apprêtais à le faire avec moi. Parce que si je meurs aujourd'hui avec une certitude : c'est la conviction profonde que tu es quelqu'un de bien. Que quoi qu'il puisse arriver tu n'es pas foncièrement mauvais. Et que tu mérites le bonheur et une vie paisible presque plus que n'importe qui d'autres sur cette planète.


Je vais aussi te demander  une dernière  faveur : Dit aux jumeaux que je les aiment comme si ils étaient ma famille. Rappelle leur à quel point ils sont courageux et forts et à quels points ils sont importants pour moi. Et je t'en supplie ne les laissent pas tomber quoi qu'il arrive. Et dit aussi à Wystéria qu'elle est comme la sœur que je n'ai jamais eu et  que si elle doute de notre amitié un jour, elle a maintenant le droit d'ouvrir mon troisième tiroir dans notre dortoir, dans lequel se trouve chacune des lettres que je lui ai écrite pour la remercier d'avoir été avec moi à tant de moments importants de ma vie. Je te le répète mais surtout ne te renferme pas et reste près d'eux. Vous ne tiendrez pas les uns sans les autres et si je suis capable de le dire alors que c'est de ma mort qu'on parle, c'est parce que je sais que c'est la vérité. 



Désolé pour cette lettre désordonné et sans sens : comme je l'ai dit au début, il faut croire que moi non plus je ne suis pas douée avec les mots.


Pourtant si c'est le derniers que je peux  t'adresser alors je veux faire ça bien.


Et c'est pour ça que je pense que c'est le moment idéal pour que tu saches que c'est avec toi que je me voyais vivre. Avec toi que je me sentais pleinement heureuse. Et avec toi que tout était infiniment plus simple, plus compliqué et plus beau à la fois. Il est tant que tu saches que aucun de nous n'était parfait mais que tu me méritais amplement. On se comblait simplement l'un l'autre. 


Et si je suis en train de pleurer là en écrivant, c'est parce que je me rends compte de ce que la vie va me voler.  Je sais que d'une certaine façon, je choisi de mourir mais renoncer à vivre fait tout aussi mal.  C'est ironique de constater que cette fois, c'est moi qui renonce à toi. N'oublie pas que tu as été le seul que j'ai aimé, et celui que j'aimerai toujours. 


Tu as peut être l'impression que la mort nous sépare mais c'est faux . D'une certaine manière, la mort nous rapproche. Je ne cesserai jamais d'exister en toi désormais.  Je suis déterminée et prête à mourir et pourtant, je regrette tellement... 


Parce que Reg je t'aime. Voilà, c'est dit. Je ne cesserai jamais de t'aimer. A chaque instants, à chaque secondes et à chaque minutes de chaque jour de ta vie, je continuerai à t'aimer même si je ne suis plus physiquement auprès de toi. Alors je veux que tu me promettes de continuer à vivre pour moi. 


 Si je devais te dire une dernière chose Reg, c'est que je suis désolée. Et que je t'aime. Et que j'aurais aimé... j'aurais aimé être avec toi à jamais. 


Lyméria.



Regulus reposa vivement le parchemin et sentit ses joues s'humidifier. Pour la première fois depuis ses neuf ans, il était en train de pleurer. 


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top