32 - Motus

Coucou ! 


Bon alors je vous livre en vitesse le chapitre du jour parce que je pars en vacances et je n'ai pas trop le temps. Ce qui signifie en passant que vous n'aurez pas de chapitre la semaine prochaine. 


Bref aujourd'hui vous retrouvez James et également l'équipe qui est resté dans Poudlard. Ce n'est encore une fois pas un chapitre très joyeux, j'ai conscience que l'histoire est plutôt sombre mais j'essayerais de la rendre plus joyeuse pour la septième année. 



! TW VIOLENCE LÉGÈRE ! : Bon, il y a de la violence ( minime mais je préviens quand même au cas où. ) Je précise également que j'ai retiré une scène de torture à la fin du chapitre qui n'apparaîtra donc que racontée au passée par James dans le prochain chapitre parce que certaine personnes m'ont faîtes remarquer que c'était peut être trop violent, ce que je peux comprendre même si ça me paraissait nécessaire à ce stade de l'histoire. Bref et si les mentions de blessures et de sang sur des enfants vous évoquent des traumatismes, faîtes attention et ne lisez de préférence pas certains passages de l'histoire. ( en soi ce n'est vraiment rien de bien méchant mais je préfère le dire parce que je suis légèrement paranoïaque et que chacun à une sensibilité différente. ). 



 Bonne lecture et  bonne vacances à ceux qui ont la chance d'être partis.




Chapitre 32 : Motus 



Lily se trouvait dans la Grande Salle attablée à la table des Gryffondor. Autour d'elle des regards perdus et des sanglots fusaient mais l'adolescente avait l'impression d'être dans un brouillard total. Il pleuvait dehors et les professeurs étaient tout de noir vêtus. La seule chose qu'elle arrivait à ressentir était l'atmosphère étouffant et triste de la Grande Salle ainsi que la culpabilité qui la dévorait de l'intérieur. Ses yeux la piquait et elle ressentait une violente envie de s'effondrer en larmes, mais les larmes ne parvenaient même plus à couler. Ses joues restaient sèches tout comme sa gorge qui la brûlait au point qu'elle ne puisse plus parler. 


A sa droite, Emily sanglotait éperdument accrochée de son mieux à  Cassidy qui tremblait légèrement et avait l'air bouleversée. Les deux filles semblaient avoir du mal à respirer, du mal à intégrer la situation et Lily ne pouvait rien faire d'autre que de les regarder en contenant ses larmes. 


En face d'elle, Alice était désespérée. Elle ne cessait de murmurer en boucle " ce n'est pas possible, ça ne peut pas être vrai ". Lily aurait aimé pouvoir lui dire qu'il y avait encore de l'espoir  mais cette fois il semblait bien que la flamme s'était éteinte. Et il semblait à Lily que rien ne retrouverait jamais l'espoir et la lumière qu'elle avait connue auparavant.


La boule qui s'était formée au fond de sa gorge l'empêchant de parler menaçait d'éclater à tout instant. Elle avait l'impression de ne plus rien ressentir, que tout était comme un univers parallèle dans lequel elle était en train d'évoluer sans vraiment s'en rendre compte. Lily vit dans un espèce de brouillard flou le directeur monter lentement sur l'estrade. Il ne souriait pas et pour l'une des première fois, aucune expression d'espoir ou d'étincelle ne venait éclairer son regard habituellement si bienveillant. Dumbledore prononça lentement d'une voix presque éteinte :



- Comme vous le savez maintenant tous, James Potter n'est plus de ce monde aujourd'hui.



L'adolescente avait beau en être pertinemment consciente et ne pas se nourrir de faux espoirs inutiles l'entendre ainsi annoncé de la bouche du directeur qui avait toujours prôné l'espoir concernant le sort des élèves enlevés lui fit un choc. Elle mordilla furieusement sa lèvres inférieur, ne pouvant pas s'en empêcher. 


Lily ne parvenait pas à comprendre ce sentiment brisé qui venait s'installer en elle.  Ce sentiment qui lui démontrait que rien ne serait plus jamais comme avant. Qu'elle ne retrouverait peut être jamais la jeune fille qu'elle avait été. Elle avait beau être rationnelle et tenter de se convaincre de son mieux qu'on finissais toujours par se remettre de la mort de quelqu'un, son esprit lui refusait de l'accepter. Elle avait l'impression que le seul avenir qui s'offrait à elle désormais était flou, comme écrit dans un brouillard incertain de deuil et de peur. 


Elle avait envie de plonger dans un gouffre de tristesse sans fin duquel elle ne pourrait jamais sortir. Et une constatation la frappa en plein visage à mesure que le directeur continuait de rendre hommage à l'adolescent : comment pouvait elle survivre dans un monde où James Potter n'existait plus ? 



- Lily ! Lily réveille toi !



La jeune fille fut éblouie par une lumière aveuglante et cligna des yeux sans comprendre ce qu'il se passait. Elle n'était plus dans la Grande Salle mais bien dans son dortoir et elle distinguait le visage inquiet de Maïlys penché sur elle, sa baguette allumée à la main. Elle cligna des yeux hébété alors que son amie soufflait d'une voix rassurante :



- Tout va bien Lily, ce n'était qu'un mauvais rêve.  



L'adolescente prit alors conscience qu'elle était trempée de sueur et qu'elle avait terriblement chaud ensevelies sous ses couettes comme elle l'était. Elle s'en dégagea et réprima un frisson. Maïlys ne sembla pas se formaliser de son absence de réponse et continua d'un air relativement inquiet :



- Tu criais dans ton sommeil. Enfin ce n'était pas vraiment des cris de désespoir mais plutôt des cris de paniques et d'angoisse, comme si tu refusais d'accepter quelque chose. Je ne t'avais jamais entendu crier comme ça en pleine nuit. 



Lily mit quelques minutes supplémentaires à intégrer la situation et ce que son amie venait de dire puis elle faillit s'effondre en larme de soulagement. Elle souffla d'une voix épuisée et vacillante :



- Merlin ce n'était... ce n'était qu'un rêve. Oh par Merlin !



Malgré elle, une larme coula cette fois sur sa joue. Elle avait beau avoir intégrer que ce n'était qu'un rêve, tout cela lui avait semblé si réel, si tragique. Elle avait eu tellement peur que tout ça ne soit vrai et que sa vie change à jamais de cette manière. Ses yeux s'humidifièrent davantage.



- Lily. Souffla plus doucement Maïlys lorsqu'elle s'aperçut du trouble de l'adolescente. Ce n'était qu'un mauvais rêve rien de plus. Tout va bien je te le promets.



Il fallut quelques minutes supplémentaires à la jeune sorcière pour su'elle parvienne à se calmer. Lorsqu'elle eut enfin réussie à isoler ce cauchemar dans un coin reculé de son esprit, elle prit plusieurs inspirations puis chuchota d'une voix désolée et un peu plus stable :



- Excuse moi d'avoir crié. Je n'ai pas réveillé les autres au moins ? 



- Non ne t'en fais pas. La rassura son amie. Tes cris étaient plutôt étouffés à vrai dire. Et je ne dormais pas encore, c'est pour ça que je t'ai entendu. 



L'adolescente fut rassurée : ces derniers jours la situation avait été difficile pour tout le monde et tous avaient besoin de sommeil. Elle prit conscience qu'il lui faudrait sûrement un certain temps avant d'oser se rendormir aussi souffla t-elle :



- Je ne vais sûrement pas réussir à me rendormir tout de suite.



Maïlys opina du chef l'air compréhensive puis lança :



- Ce n'est jamais évident de se rendormir après un cauchemar marquant.  Raconte moi ton rêve si tu veux, je n'ai pas vraiment sommeil.



La gorge de Lily se noua à la simple idée d'y repenser mais elle songea que son amie avait raison, c'était en le racontant qu'elle parviendrait à l'affronter et à ne plus le laisser la toucher. Elle raconta d'une d'une voix hésitante : 



- Ce n'était pas si affreux que ça en y repensant.  Mais dans mon rêve, on se trouvait tous dans Grande Salle. L'ambiance était horrible, un espèce de brouillard de tristesse et de pleurs. Tout le monde était habillé en noir. Lorsque le directeur est monté sur l'estrade, il a annoncé de façon officiel la mort de Potter. 



L'air horrifiée qui se peignit instantanément sur le visage de son amie acheva de rassurer Lily. Ce n'était donc bel et bien qu'un rêve. Et Maïlys se chargea de le lui confirmer une nouvelle fois en affirmant dans un souffle :



- Par tout les caleçons de Merlin j'espère que tu ne fais pas de rêve prémonitoire Lily. Parce que pour l'instant, bien qu'il ait été enlevé, tout porte à croire que James est vivant. 



- J'en suis sûre. Répondit Lily d'une voix plus assurée. Mais je t'assure que ce rêve... Il semblait tellement réel, tellement vrai que je n'ai pas pu m'empêcher d'y croire. 



Elle marqua une pause avant de reprendre d'une voix honteuse :



- Je suis désolée Maïlys. Je dois te paraître bien égoïste à me plaindre de la disparition de Potter alors que c'est quelque chose que j'ai passé la moitié de ma scolarité à souhaiter. Et puis je veux dire, je sais que nous ne sommes pas si proches que ça alors je ne devrais pas me trouver autant affectée par son enlèvement.



Son amie écarquilla les yeux avant de s'insurger :



- Mais qu'est ce que tu racontes Lily ?  Ecoute, ça va faire quatre jours demain matin que James a été enlevé. Durant ces quatre jours, tu t'es occupée de gérer la tristesse d'Alice, le craquage nerveux d'Emily, de te maintenir concentrée sur tes cours et de garder espoir. Et tu t'en ai sortie à merveille crois moi, j'ai été impressionnée.   Mais c'est parfaitement normal que tu ne finisses par craquer à ton tour Lily, je veux dire tu as complètement le droit d'être triste. Tu connaissais tout de même assez bien James et votre relation s'était améliorée et était devenue plus stable ces dernières semaines.  Emily n'était pas particulièrement proche de lui non plus mais ça ne l'empêche pas de craquer. Sans compter que ce plan, nous l'avions préparé tous ensemble et que je sais très bien que tu culpabilises autant si ce n'est plus que chacune d'entre nous d'avoir émit l'idée d'un plan aussi dangereux. 



Lily se contenta d'opiner du chef. C'était vrai qu'elle avait passé les trois derniers jours à tenter de rester la tête haute. Elle avait consolée ses amies et s'était plongée corps et âmes dans son travail scolaire pour ne pas couler. Mais l'enlèvement de Potter l'avait affectée et elle ne le savait que trop bien. Ce cauchemar en était simplement la preuve. Elle constata d'ailleurs avec un certain soulagement qu'il commençait déjà à devenir plus flou et à s'effacer de son esprit. Elle détourna la conversation en demandant d'une voix plus légère :



- Tu crois que Cass va m'en vouloir ? Je me suis mouché dans son doudou, elle me l'avait prêté la semaine dernière. 



La question fit légèrement rire Maïlys qui s'efforça de ne pas faire trop de bruit pour ne pas réveiller leurs camarades. En l'observant, Lily constata avec surprise qu'elle ne portait plus le collier communicateur qu'Emily avait fabriqué. 



- Tu as enlevé le collier ? Demanda t-elle intriguée. 



Son amie baissa les yeux vers son cou sans comprendre puis elle réalisa de quoi Lily voulait parler et répondit timidement :



- Oui. Je l'ai enlevé le soir du jour où on a appris l'enlèvement de James. J'étais triste, je culpabilisais et ces maudits bijoux n'avaient servis à rien. Alors je n'ai pas réfléchi, je l'ai enlevé. 



- Tu l'as jeté ? Demanda Lily incrédule. 



Maïlys était plutôt le genre de fille à être très attachée aux objets symboliques qui pouvait lui rappeler quelque chose.  Et de fait elle secoua négativement la tête en répondant :



- Non. J'ai voulu le jeter dans la cheminée dans un premier temps mais je me suis rétractée. Il est possible que j'ai un peu pleurée puis j'ai mis ce collier dans une boite dans un de mes tiroirs. je pense que je ne le remettrais que lorsque les élèves enlevés auront été retrouvés. 



- C'est une bonne idée. Approuva sincèrement Lily. Tu aurais du venir me voir, je ne savais pas que tu avais pleuré. 



Maïlys eut un petit sourire en répondant :



- Je ne te mens pas quand je te dis que c'est normal que tout le monde craque Lily. Je n'ai même pas tenue une journée en ce qui me concerne. Mais ce soir là, tu étais avec Alice et Emily dans la Salle Commune en train d'essayer de les rassurer parce que tu es une amie exceptionnelle. Et je n'était pas vraiment à l'aise à l'idée d'aller voir Cassidy. Mais je me suis calmée toute seule au final et de toutes façons ça n'a pas vraiment duré longtemps. 



Lily hocha la tête. Elle comprenait ce que son amie voulait dire. Et en même temps, elle prenait conscience qu'elle avait peut être voulu en faire un peu trop cette semaine et qu'elle ne s'était pas vraiment concentrée sur ce qu'elle ressentait. Elle inspira calmement. Maintenant qu'elle avait établie que l'enlèvement de Potter l'avait affectée plus qu'elle ne le pensait, il ne lui restait qu'une seule chose à faire : elle allait devoir être forte. Or c'était quelque chose dont elle s'était faîtes la spécialiste depuis l'an passé et elle était convaincue qu'elle tiendrait jusqu'à ce que quelqu'un parvienne à libérer les élèves enlevés. Elle ne savait seulement pas si les Aurors allaient s'en charger rapidement ou bien si ils auraient besoin de leur aide officieuse. 





*****




Quatre jours était passés depuis l'enlèvement de James lorsque Alice entra dans le cours de métamorphose ce matin là. La première chose par laquelle elle fut aussitôt frappée fut par l'angoisse perceptible et lisible dans les yeux de chacun des élèves. Certain le montrait plus facilement que d'autres mais il suffisait de bien y regarder pour se rendre compte que l'angoisse était partout. 


Dès que les parents avaient été informés de l'enlèvement d'un nouvel élève, nombre d'entre eux avaient retirés leurs élèves de Poudlard. Rien que dans la salle de métamorphose, six places étaient désormais vides.  Les parents d'Alice qui étaient très amis depuis toujours avec ceux de James avaient envoyés une lettre eux aussi voulant s'assurer que leur fille se sentait toujours pleinement en sécurité à Poudlard et qu'elle ne ne souhaitait pas retourner chez elle.  Pour être pleinement honnête, l'adolescente avait hésité avant de leur assurer qu'elle voulait rester à l'école de sorcellerie. Et elle n'avait fait ce choix uniquement parce qu'elle se serait sentie égoïste d'abandonner Poudlard, Franck, et ses amies dans une période aussi sombre. Mais la sécurité, il était évident qu'elle était loin de la ressentir. 



Elle posa en douceur son sac sur son bureau et sortit ses lèvres en jetant un coup d'œil à son partenaire dans cette matière qui s'avérait être Peter par un concours de circonstance douteux qui avait eu lieu au début de l'année. Son voisin faisait sincèrement peine à voir depuis l'enlèvement de James.  Il ne parlait presque plus et se contentait de répondre par monosyllabes d'une voix triste et lasse. Il paraissait constamment épuisé et sur la défensive et ne se concentrait plus dans aucun des cours, quand auparavant il mettait un point d'honneur à se débrouiller pour tout de même obtenir la moyenne.  Alice se sentait triste pour lui mais elle ne pouvait que comprendre d'une certaine façon. C'était sa manière de faire face à l'enlèvement d'un de ses plus proches amis. 



- Salut Alice ! La salua furtivement Remus en la faisant sursauter. Tu vas bien ? 



L'adolescente songea que c'était une question plutôt étrange étant donné qu'elle était convaincue que personne n'allait plus réellement bien dans Poudlard mais elle n'en fit pas part à haute voix. Remus était assis devant eux à la place habituellement occupée par James. Il était évident que lui aussi paraissait triste mais il semblait moins déboussolé et abattu que Peter. Alice savait qu'il se concentrait principalement sur ses devoirs et ses cours et que, malgré le fait que l'absence de son ami lui pesait énormément, il continuait de discuter aimablement avec les gens, principalement avec Lily d'ailleurs. 



A côté de Remus, la place qu'aurait habituellement du occuper Sirius était vide ce qui n'était pas complètement une surprise. L'adolescent ne se rendait plus qu'à la moitié des cours, et son assiduité qui était loin d'être suffisante avant s'était passablement dégradée depuis l'enlèvement de James. Bien évidemment, il récoltait un bon paquet d'heure de colle mais ça lui était visiblement égal. Sirius non plus n'avait pas l'air d'avoir changé radicalement d'attitude. Il n'était ni abattu, ni visiblement triste et parlait toujours avec son cynisme et sa désinvolture habituelle. La différence frappante résidait dans le fait qu'il semblait avoir en permanence besoin de faire quelque chose, c'était d'ailleurs principalement pour ça qu'il séchait la plupart des cours.  Il passait son temps à survolter les différents recoins du châteaux d'un bout à l'autre sans objectif particulier et s'entraînait au Quidditch à n'importe quelle heure, sous n'importe quelle température. Il était survolté et semblait bouger en permanence mais au moins, il ne déprimait pas. 



 Non, le seul des Maraudeurs qui inquiétait véritablement Alice c'était décidément Peter. Elle se promit d'ailleurs d'en toucher un mot à Remus dans la journée même si avec son sens incroyable de l'observation, le jeune homme devait déjà l'avoir remarqué et avoir tenté de l'aider de toutes les façons possibles.  


Elle se souvint finalement que Remus lui avait posé une question et cligna des yeux en répondant :



- Oui ça va. Désolé, j'étais perdue dans mes pensées. 



Remus lui adressa un sourire compréhensif et se retourna pour suivre le cours. Alice essaya d'en faire de même, tachant comme toujours de se concentrer, elle qui était bien loin d'avoir le talent magique et intellectuelle de Lily. 


Le cours commença, d'une lenteur accablante. Elle avait l'étrange impression que c'était comme ça depuis que la nouvelle de l'enlèvement de James avait été rendue public, quatre jours auparavant. Personne ne semblait s'en remettre parfaitement et même McGonagall paraissait touchée. Alice avait l'impression que plus rien n'était normal, et que Poudlard n'était plus vraiment Poudlard. Certes, d'autres élèves avaient déjà été enlevés avant mais le fait que ce soit James mettait un coup au moral de tout le monde. Parce que toute l'école le connaissait de près ou de loin. Elle avait même entendue certain Serpentard affirmer que " cet imbécile de Potter l'avait bien cherché ". Le lendemain, les Serpentard concernés arboraient des cheveux roses pailletés et les trois Maraudeurs restant avaient échangés un regard passablement satisfait ce qui avait fait passer l'envie à tout le monde de dire quoi que ce soit à l'encontre de James. 



Elle se déconcentra du cours pour localiser sans peine les longs cheveux roux et épais de Lily à deux tables d'elle et fit une légère grimace. Même si elle savait bien que Lily était triste intérieurement, Alice trouvait qu'elle le cachait tout de même drôlement bien. Elle n'avait rien changé à ses habitudes et continuait de se donner corps et âmes dans le travail comme si tout allait à merveille. Elle les avaient consolées, elle et Emily, sans verser la moindre larme ni montrer la moindre tristesse. Si Alice ne pouvait s'empêcher d'être impressionnée par la force mentale de sa meilleure amie, une partie d'elle lui soufflait que Lily était  insensible.  Au fond, peut être que justement paraître insensible était une méthode assez efficace et qu'ainsi elle arrivait à se persuader que rien n'avait vraiment changé dans l'école.



Mais Alice n'était pas d'accord. Parce que tout avais changé et elle refusait de ne pas le voir. L'adolescente en avait même été jusqu'à remettre sur un coup de tête sa relation avec Franck en question. 



Pas parce qu'elle ne l'aimait plus, non ça elle doutait que ça n'arrive un jour, mais la peur de le perdre lui aussi suite à un enlèvement était devenue de plus en plus grande et de plus en plus permanente. Elle avait commencée à se demander à chaque fois qu'elle posait ses yeux sur lui comment elle pourrait faire face si il était le prochain élève enlevé. Et la réponse était simple : elle savait qu'elle ne pourrait tout simplement pas. Elle voyait bien comment Emily gérait mal la disparition de son petit ami et savait que sa propre réaction aurait été bien pire. Si Franck était enlevé, elle était intérieurement convaincue qu'elle ne s'en remettrait pas.  


Elle lui avait proposé de rompre, pour se préserver l'un et l'autre de la douleur qu'ils ressentiraient inévitablement si l'un des deux était enlevé. Mais Franck s'y était fervemment opposé, argumentant qu'on ne pouvait pas prévoir l'avenir et que quoi qu'il arrive, si il devait être enlevé un jour, il préférait passer ses derniers jours libres avec elle plutôt que sans à se morfondre. Comme toujours, la douceur, les mots et l'amour de son petit ami avaient fini par avoir raison d'elle et elle avait admit que son idée était idiote. 



Elle soupira légèrement et sortit de ses pensées en secouant la tête. Elle devait absolument rester concentrée sur la métamorphose.








******







Sirius avançait d'un pas rapide dans les couloirs vides de Poudlard. la plupart des élèves étaient en cours à cette heure là. Lui même était sensé être en métamorphose mais il n'avait pas assisté à une bonne moitié de ses cours depuis l'enlèvement de James. Certes, il savait que McGonagall risquait de lui remettre quelques heures de colles mais pour être honnête il s'en moquait. Il commençait à préférer passer trois heures à astiquer la salle des trophées plutôt qu'une seule à être assis en cours à écouter sans rien faire. Remus lui avait dit la veille qu'il était peut être légèrement survolté. Le jeune homme admettait que c'était d'une certaine façon vrai mais il avait vraiment besoin en permanence de faire quelque chose, même de complètement inutile pour ne pas céder à l'impulsion d'agresser tous les élèves du château un par un jusqu'à retrouver celui qui aidait les Mangemorts et lui faire avouer où était James. 



Si la plupart du temps l'adolescent n'avait pas d'objectif précis, il en avait aujourd'hui un parfaitement clair dessiné dans son esprit. Il fallait qu'il parle à son frère que cela ne plaise à ce dernier ou non. Parce que si jusqu'à présent il avait réussi à ignorer que son cadet avait une idée très précise du traître de Poudlard, il n'en restait pas moins que c'était le cas. Et que cette fois ci, il était hors de question que Regulus ne s'en tire sans le lui avoir dit comme ça avait été le cas les fois précédentes. 



Tout en marchant, le jeune homme ne put s'empêcher de songer à quel point ces quatre derniers jours avaient été étranges. Pas seulement pour les Gryffondor mais également pour toute l'école. L'angoisse et la tristesse n'avaient jamais été aussi présentes sur les visages que depuis l'enlèvement de James. 



Le changement le plus marquant avait tout de même été chez Peter. L'enlèvement de James avait du lui faire prendre conscience que les Maraudeurs n'étaient pas intouchables, contrairement à ce qu'il croyait visiblement jusqu'alors, et son ami s'était renfermé dans sa tristesse. Il ne bougonnait plus que de vagues monosyllabes ce qui avait le don d'agacer prodigieusement Sirius. Remus avait beau lui répéter qu'il fallait être patient avec lui, et que chacun réagissait de façon différente à un événement marquant, il n'en restait pas moins que l'adolescent trouvait la façon de réagir de Peter plutôt faible. Il espérait que ça allait rapidement s'arranger parce qu'il risquait de ne pas tenir longtemps sans s'énerver autrement, ce qui ne serait peut être d'ailleurs pas plus mal si cela pouvait permettre une prise de conscience à son ami. 




Sirius sursauta lorsque plusieurs élèves commencèrent à déambuler dans les couloirs, revenant à la réalité. Visiblement, les cours étaient finis. Il n'était plus très loin de la salle de potion dans laquelle se trouvait son cadet aussi accéléra t-il le pas. Par un coup de chance, quand l'adolescent arriva devant la salle et jeta un coup d'œil à l'intérieur, il s'aperçut qu'il ne restait que son frère en train de parler avec le professeur Slughorn. 




Finalement, après encore quelques minutes, Regulus sortit de la salle. Sirius n'hésita pas et l'attrapa par le bras en l'entraînant dans un couloir un peu plus à l'écart, malgré ses protestations. Il le lâcha quelques mètres plus loin. Son cadet sortit aussitôt sa baguette sur la défensive et siffla d'une voix glaciale tout en époussetant la manche de sa cape là où Sirius l'avait froissée :




- Qu'est ce que tu me veux ? 




L'adolescent eut un sourire intérieur. Au moins, son frère l'avait reconnu tout de suite. Il le fixa et répondit tranquillement bien que d'un ton assez froid lui aussi :




- La même chose que après l'enlèvement de Lena Strausser. Mais cette fois je veux une vraie réponse.  Qu'est ce que tu sais sur ces enlèvements et sur la personne qui aide les Mangemorts à entrer ?




Sirius vit son frère blêmir comme si il s'était attendu à cette question et qu'il ne savait pas ce qu'il devait lui dire ou non. Il observa son cadet un peu plus attentivement : ce dernier n'avait pas changé depuis la dernière fois qu'il l'avait vu le soir où il avait quitté Square Grimmauld. Il avait toujours l'air hésitant dans toutes ses actions et même ses yeux trahissaient une certaine forme d'incertitude. Pourtant il se redressa et le fusilla du regard en sifflant d'une voix mal assurée :





- Je n'ai pas changé d'avis. Je ne te dirais rien et je ne suis pas concerné par toutes ces histoires. 




Il essaya ensuite de contourner Sirius pour rejoindre son prochain cours mais ce dernier lui bloqua le passage. Par Merlin il avait oublié à quel point son frère pouvait être têtu. Il se demanda intérieurement comment il pouvait être aussi égoïste alors que sa presque petite amie s'était également faîtes enlevées et qu'il disposait d'informations qui auraient éventuellement pu permettre de la sauver. 




- Ce n'est pas un jeu. Répliqua Sirius d'une voix légèrement menaçante sans vraiment s'en rendre compte. Des tas de personnes dont Lyméria Greengrass  risque leur vie toutes les heures dans cette histoire et... 




Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que Regulus l'interrompait pour lancer d'un ton accusateur :




- Ne dis pas n'importe quoi. Tu n'en as rien à faire de retrouver Lyméria ou même les autres.   Tu veux juste éviter que Potter ne meurt.




Le jeune homme faillit éclater de rire ce qui n'aurait pas franchement été approprié. C'était franchement comique que son cadet soit celui qui lui reproche de ne pas vraiment vouloir aider les élèves enlevés en sachant que c'était lui qui savait qui était le traître de Poudlard. Ce fut d'ailleurs ce qu'il lança d'un ton incrédule en répliquant :




- C'est moi qui n'en ai rien à faire ? Je crois que tu confonds les rôles.  Je te rappelle que c'est toi qui pourrait potentiellement les sauver tous, y comprit ta petite amie, et qui ne fais rien pour protéger une personne qui aide délibérément des criminels. 



Il vit le visage de Regulus se tordre puis se fermer. Ils se toisèrent quelque secondes en chien de faïence  puis son cadet siffla d'une voix ferme et contrôlée qui lui ressemblait peu :



- Je ne te dirais rien.  Et Lyméria n'est pas ma petite amie. Maintenant laisse moi passer !



Sirius le regarda avec rage. Il ne comprenait pas comment ce dernier pouvait ne pas voir qu'il ne s'agissait pas d'un jeu ou de quelque chose dans le genre et que des gens risquaient vraiment leurs vies. Que pouvait il avoir à perdre à lui révéler le nom de la personne qui aidait les Mangemorts ? Plus dans l'idée d'effrayer son frère que de réellement s'en servir, il sortit sa baguette et répliqua une nouvelle fois d'une voix encore un peu plus menaçante :



- Je t'ai dis que cette fois, je voulais une vraie réponse ! Ou alors une explication de pourquoi tu ne peux pas me le dire. Parce que si c'est juste pour soutenir les Mangemorts et la suprématie des sangs purs stupides, est ce que c'est vraiment pour toi une cause qui mérite de laisser certaines personnes mourir ? 




Regulus secoua frénétiquement la tête de gauche à droite avec dignité, puis avant que Sirius n'ait pu dire quoi que ce soit, sortit sa baguette à son tour. Avant que l'adolescent n'ait pu avoir la moindre réaction, son frère lança un Expelliarmus et sa baguette fut sur le sol. Quelques secondes après, Regulus était parti en courant, profitant visiblement de la stupéfaction de son aîné. 



Le cerveau de Sirius mit plusieurs minutes à intégrer ce qu'il venait de se produire. Dépité, il s'agenouilla pour ramasser sa baguette tout en murmurant pour lui même :



- Quel idiot. 



Et il le pensait. Son frère se comportait comme un idiot doublé d'un lâche et d'un égoïste. Il aurait pu faire quelque chose et il le refusait sans même avoir de raisons valables à lui fournir. Avec frustration, il songea qu'il pourrait toujours réessayer le lendemain. Après tout, il connaissait presque l'emploi du temps de son frère par cœur même si bien sûr, ce dernier n'était pas au courant. Plus qu'agacé par l'échec de son objectif, Sirius se dirigea pour la dixième fois en quatre jours vers le terrain de Quiditch. 




.

******







James fut réveillé ce matin là par la voix tout sauf chaleureuse d'un Mangemort masqué qu'il n'identifia pas. Il laissa quelques minutes à ses yeux pour s'habituer à la luminosité et se redressa sur la défensive. Il n'avait aucune idée du nombre de jours depuis lesquels il se trouvait dans cette prison morbide. Aucune fenêtre vers l'extérieur lui permettant de distinguer la nuit des jours n'étaient visibles et la lumière de la pièce circulaire était en permanence allumée, sûrement pour troubler le sommeil déjà peu reposant des élèves prisonniers et justement pour ne pas leur permettre de repérer la date.



Toujours était il qu'il n'avait la moindre idée du nombre d'heures passées dans sa minuscule prison. Pour l'instant, seul deux Mangemorts étaient venus leur apporter de la nourriture. James avait pu constater que ce que disait Lyméria était vrai. Il avait eu une portion minuscule de nourriture et avait constaté avec horreur que celles de ses deux voisines étaient plus maigres encore. A l'inverse, Mattew Craw et Bruce Chang qui étaient clairement les plus privilégiés avaient eut à manger en quantité plus que suffisante et James avait été franchement écœuré de voir qu'aucun des deux n'avaient partagés avec leurs deux voisines. Il aurait pensé que même si certains avaient des privilèges, la solidarité des élèves de Poudlard régnerait en maître. Visiblement ce n'était pas le cas et Merlin savait à quel point il exécrait ce genre d'attitude. 



Le Mangemort qui venait de faire irruption était accompagné par deux autres Mangemorts comme le constata rapidement James. Ils n'avaient pas de nourritures mais semblait enjoués, comme si rendre visite aux prisonniers étaient un cadeau extrême. L'adolescent se redressa prudemment et se tint bien droit dans sa cellule attendant de voir ce que leur voulait les Mangemorts. 



Un coup d'œil dans les cellules voisines à la sienne lui permit de repérer que sur sa gauche, Haneylia Meadowes s'était recroquevillée sur le sol et fixait les Mangemorts l'air terrifiée. A sa droite, Lyméria s'était également redressée et fixait les nouveaux arrivants avec autant d'animosité que d'angoisse dans le regard. Ils échangèrent un bref regard qui fit comprendre à James que c'était sûrement ce dont elle parlait la dernière fois : ils allaient servir de divertissement aux Mangemorts. 




- Bonjour. Lança joyeusement le premier Mangemort, un grand brun à l'air terrifiant. Vous avez bien dormi ? 




Ses deux compagnons partirent d'un grand rire moqueur et James eut envie de leur envoyer son poing dans la figure et dut se contenir de justesse. Bien évidemment, aucun des prisonniers ne répondit aux hommes. Ces derniers n'eurent cependant pas l'air de s'en formaliser car l'un d'eux s'exclama d'un ton faussement joyeux :




- Vous voulez vous amuser un peu avec qui aujourd'hui ? 




Le deuxième, un roux, haussa les épaules et répondit d'une voix bourrue :



- Rappelle toi ce qu'a précisé Bella. Elle veut qu'on garde Potter en forme pour son interrogatoire de tout à l'heure. 




James frissonna : Lyméria l'avait prévenu qu'il risquait de subir un ou plusieurs interrogatoires pour dévoiler tout ce qu'il savait concernant l'Ordre du Phénix. or, malgré le fait qu'il est accepté de potentiellement rejoindre l'organisation à sa sortie de Poudlard, il ne savait en réalité pas grand chose sur les missions menées ou les membres à temps plein. Il revit le visage enjoué de Bellatrix lui lancer le sortilège impardonnable et inspira : il fallait qu'il reste convaincu que tout allait bien se passer. C'était peu être d'un ridicule optimiste mais si il ne conservait pas cela, James savait qu'il ne tarderait certainement pas à devenir fou. 




- Je sais bien. Lui répondit le premier. De toutes façon personnellement, je préfère m'amuser avec les dames. 




- Bof. Marmonna le troisième. Trop faible. Et puis Bella n'a pas précisée qu'on ne devait pas toucher à Potter, elle nous à dit de le conserver dans une certaine forme. 




Le jeune homme était sidéré de la façon dont les hommes parlaient d'eux comme si ils n'avaient pas été réellement des humains. Ils devaient le faire exprès pour les humilier, ce n'était tout bonnement pas possible d'avoir aussi peu de considération pour des êtres humains. Du moins ça lui paraissait personnellement inconcevable. 




- Personnellement je penche pour la petite. Fit valoir le premier Mangemort, celui qui était masqué. C'est toujours plus amusant de l'entendre pleurer. Et puis, c'est une Meadowes, donc une Sang Pur alors nous ne  risquons pas de nous salir les mains. 




James crispa les poings sentant la rage l'envahir. Lyméria dans la cellule à sa droite murmurant d'une vois suffisamment audible pour n'être entendue que par lui :




- Ne proteste surtout pas. Ils en feront encore plus si ils s'aperçoivent que quelque chose te touche. 




James serra les dents en songeant que son sens prononcé de la justice n'allait pas accepter qu'il se taise bien longtemps. Lyméria l'avait avertit que le jeu préféré des Mangemort consistait à torturer les prisonniers : elle n'avait pas précisée dans quelle mesure. L'adolescent réalisa également qu'il n'allait pas aimer très longtemps Bruce Chang qui fit un petit sourire amical au Mangemort roux. Certes, il protégeait certainement sa vie de son mieux mais d'une certaine façon, il cautionnait en faisant cela les actes odieux des Mangemorts. 




- Personnellement, je préférerais voir ce que vaut le nouveau. Décida le troisième homme vêtu de noir. Le Maître nous a ordonné de laisser un peu Edward tranquille mais celui la m'a l'air de la même étoffe ce qui s'annonce divertissant pour sûr. 



James révulsé par ces discussions sordides décida qu'il en avait assez et se boucha sciemment les oreilles dans une attitude défiante. L'un des Mangemorts parut le remarquer et marmonna à ses compagnons quelque chose que l'adolescent n'entendit pas. Quelques secondes plus tard, une flamme jaillit de la baguette de l'homme. James recula aussitôt vers le fond de sa cellule par automatisme en voyant la flamme se diriger droit sur lui et retint de justesse un cri de douleur lorsqu'il sentit son tee shirt brûler au niveau de son épaule droite. 



Le Mangemort eut un sourire satisfait en voyant l'adolescent souffler de son mieux pour tenter d'éteindre les étincelles qui venaient brûler son épaule. Au bout de plusieurs minutes, la flamme finit par s'éteindre et l'un des homme lança joyeusement :




- Tes parents ne t'ont pas appris qu'il était irrespectueux de se boucher les oreilles pendant une conversation sérieuse ? 




James ne répondit pas, se contentant de les fusiller du regard tout en s'efforçant de ne pas grimacer à la douleur que lui insufflait son épaule brûlée. Finalement, les Mangemorts semblèrent se désintéresser de lui, sans que l'adolescent ne parvienne à s'en sentir réellement soulagé. Ils s'approchèrent à la place de la petite prison d'Haneylia Meadowes et entrèrent à l'intérieur.


La deuxième année eut l'air terrifiée et se recroquevilla tout au fond de sa cellule. 




- Quels bandes de lâches. Souffla d'une voix parfaitement audible Isabella Foutain, quelques cellules plus loin. Etre à trois pour vous en prendre à une gamine de deuxième année qui n'est même pas armée.




L'un des Mangemorts la fusilla du regard et lança d'une voix menaçante :




- Nous pouvons rester ici aussi longtemps que nous le voulons. Je ne te conseille pas de faire la maline sale  Sang Mêlée parce que tu risques d'être la suivante. 




Isabella leur retourna un regard de défi mais ne prononça rien de plus. Les Mangemorts s'enfoncèrent dans la prison d'Haneylia. Lorsque James ne les vit plus, il songea à aller regarder ce qu'il se passait par la fenêtre commune qu'il avait avec la jeune fille. 




- Un conseil Potter n'y vas pas. Vraiment. murmura Lyméria d'une voix à peine audible. 




- Pourquoi ? Interrogea t-il sur le même ton. Qu'est ce qu'ils vont lui faire ? 




Elle n'eut pas le temps de répondre que des cris aigus s'élevèrent de la cellule de la deuxième année les faisant sursauter tous les deux. Lyméria détourna le regard et lutta visiblement contre l'envie de se boucher les oreilles. Lorsqu'un second hurlement, puis un troisième encore plus fort retentirent, l'adolescent n'y tint plus et se précipita vers la petite lucarne lui permettant de voir ce qu'il se passait dans la cellule de sa voisine. 




Il dut retenir un hoquet d'horreur et tituba légèrement en arrière lorsqu'en arrivant, il vit deux des Mangemorts penchés sur la deuxième année, des sourires satisfaits aux lèvres. L'un d'entre eux tenait un couteau qui avait l'air relativement tranchant dans une de ses mains. L'autre avait sa baguette fixée sur la petite qui elle était recroquevillée contre le mur. Elle venait visiblement de recevoir un coup au visage et hurlait dès que le couteau s'approchait d'elle. James remarqua avec un haut le cœur un ligne rouge plutôt profonde  fraîchement gravée le long de son épaule droite en remontant jusqu'à son coup. 

Le Mangemort avec sa baguette siffla d'une voix amusée : 



- Incarcerem !



Aussitôt, des cordes vinrent s'enrouler autour d'Haneylina, d'abord largement puis se serrant de plus en plus forçant la petite à se tortiller. Les cordes commencèrent à creuser et à entrer dans sa peau au niveau de ses chevilles et de sou cou. 




- Arrêtez vous lui faîtes mal ! S'exclama James sans réfléchir. 




Cela parut amuser encore plus le Mangemort qui continua de resserrer ses cordes magiques autour de la petite qui suffoquait. Le deuxième type s'esclaffa et lança à son tour :




- Diffindo !




James serra les poings en voyant une entaille se creuser sur la joue d'Haneylia alors qu'elle hurlait d'une voix étouffée par les cordes. Il observa rapidement autour de lui et fut frappé par le fait que tout les prisonniers avaient plaqués leurs mains sur leurs oreilles pour ne pas entendre les cris et regardaient ailleurs que dans la direction où se trouvait les Mangemorts. Il comprit alors qu'ils étaient habitués à ce genre de spectacle, et que protester ou hurler ne servait à rien et ne faisait qu'empirer les choses, ce qui pour James était presque aussi douloureux que d'être lui même torturé. Lyméria était la seule qui n'avait pas mis ses mains sur ses oreilles mais elle fixait l'adolescent en l'implorant silencieusement de se taire et de ne rien dire. Ce que ce dernier décida d'écouter : il ne voulait pas aggraver les choses pour qui que ce soit. 



Il s'éloigna de la lucarne et des hurlements d'Haneylia pour se rapprocher du mur à l'autre extrémité, celui qui donnait sur la cellule de Lyméria. 



- C'est horrible. Lui murmura t-il avec une rage évidente. Comment est ce qu'ils peuvent faire ça ? Elle n'est encore qu'en deuxième année. 



C'était un spectacle particulièrement difficile à supporter pour lui. Etant un parfait Gryffondor, James avait eu tendance à imaginer que si jamais il était enlevé, il se retrouverait en héros et meneur d'une sorte de rébellion parmi les élèves capturés. Il avait imaginé qu'ils prépareraient tous ensemble un plan d'évasion qui serait risqué mais dont ils se sortiraient. Et la vérité, c'était qu'aucun plan ne pouvait être mis en place et qu'aucune rébellion n'était sincèrement possible. La plupart des élèves enlevés cherchaient simplement à protéger leur vie le plus longtemps possible en attendant la venue des Aurors et l'adolescent ne pouvait certainement pas le leur reprocher car c'était un comportement des plus normale. 




- Je sais bien. Souffla Lyméria en retour les yeux légèrement baissés. Mais on ne peut rien faire. Et en protestant, non seulement tu te mets en danger mais tu vas provoquer les Mangemorts qui vont répondre en jouant encore plus fort avec la vie d'Haneylia. Et crois moi, ils sont relativement délicats avec elle. Parfois c'est... c'est pire. 



James aurait voulu demander ce qu'elle entendait par la, mais son visage l'en dissuada. Il ne put retenir une grimace alors qu'un autre hurlement s'élevait et demanda d'une voix crispé :



- Combien de temps ça dure en général ? 




- C'est variable. Souffla l'adolescente. Je pense qu'ils ne s'arrêteront que lorsque Bellatrix arrivera pour t'interroger. Tu sais ce qu'elle veut savoir ? 




- Elle espère obtenir des informations sur un ordre fondé par Dumbledore. Et il se trouve que selon Voldemort, j'ai des information intéressantes. 



Si Lyméria avait la moindre idée de ce qu'était l'Ordre du Phénix, elle n'en laissa rien paraître et demanda simplement :



- Et c'est vrai ? Tu as vraiment des informations qui peuvent les intéresser ? 



James confirma d'une voix assurée :



- Oui je pense. Mais tu ne me connais pas si tu penses que je vais leur dire ne serait ce que la moindre information pouvant être compromettante pour le directeur. 



La Serpentard pinça les lèvres, ce qui fit prendre conscience au jeune homme qu'elle n'était probablement pas une grande admiratrice d'Albus Dumbledore, mais ne protesta pas. Elle se contenta de lancer d'une voix prudente :



- C'est tout à ton honneur. 



Puis elle précisa tout de même :



- Je serais toi, je ferais tout de même attention. Je te rappelle que c'est Bellatrix qui va t'interroger. A en juger par l'état dans lequel elle t'as amenée l'autre jour, tu avais subis un Sortilège Impardonnable et je doute qu'elle ait le moindre scrupule à réitérer l'expérience. Sans compter qu'elle est... disons très douée pour obtenir ce qu'elle veut. 




James le savait déjà. Pourtant il protesta :




- Peu importe ce qu'elle pourra faire, je ne dirais rien de compromettant. Je ne suis pas un traître. 




- Même si elle menace la vie d'un autre des élèves enlevés par exemple ? Insista Lyméria. Personne ne t'en voudras d'avoir révéler des informations pour protéger une vie. 




James n'avait pas pensé à cela. Il savait qu'il aurait pu supporter les pires tortures sans rien dire mais ne s'était pas imaginé qu'elle irait jusqu'à torturer les autres dans le but de le faire céder lui. 




- Elle ne peut pas faire ça. S'exclama t-il dans un souffle. 




Haneylia hurla et James prit conscience au même moment à quel point sa phrase était naïve. bien sûr qu'elle le pouvait et elle n'aurait d'ailleurs certainement aucun scrupule. Lyméria le lui confirmant en répondant :




- Evidemment qu'elle peut. Elle peut pratiquement tout faire sauf te tuer. Ça ne fait pas encore assez longtemps que tu es ici pour que Voldemort ne sache si il y a une chance ou non que tu acceptes de te battre aux côtés des Mangemorts un jour. Je te rappelle qu'on parle de Bellatrix, je ne sais pas si tu es au courant mais c'est une psychopathe complètement aliénée. Elle peut faire à peu près n'importe quoi comme je le disais et je ne suis pas certaine qu'avec elle, la torture ne soit préférable à la mort. 




Il y eut encore une fois un hurlement de la jeune Meadowes et James songea que Lyméria avait raison. Si la Mangemort utilisait le chantage pour lui faire avouer certaines informations en échange de la vie de quelqu'un, il n'était pas certain de rester muet. Il se fit vaguement la remarque que personne dans l'Ordre et dans ceux qui avaient pour projet d'y entrer ne pourrait lui en vouloir pour ça. Il y eut encore un hurlement. 




- Il faut que je fasse quelque chose. Lança James à voix haute. Il faut vraiment que je fasse quelque chose, je vais devenir fou sinon. 




Les yeux sombres de sa voisine le fixèrent et elle souffla :




- Crois moi c'est tout sauf une bonne idée. Essaye de faire du sport, des pompes, je ne sais pas, n'importe quoi, mais n'intervient pas en t'opposant aux Mangemorts. 




Nouveau cri. ils étaient de plus en plus fréquents. James inspira longuement pour tenter de retrouver son calme. Il fallait absolument qu'il pense à autre chose. Si il faisait du sport comme le lui avait conseillé Lyméria, il serait probablement survolté et n'en aurait que plus envie de leur hurler de laisser Haneylia tranquille. Il devait trouver un moyen de se distraire. 




- Comment tu fais ? Demanda t-il à l'adolescente. Tu ne te bouches pas les oreilles mais pourtant tu n'as pas l'air déstabilisé par les cris. 




- Ne t-y trompes pas ça me révulse. Marmonna sombrement sa voisine en réponse. Mais je ne suis pas une Gryffondor, et je ne ressens pas cette impulsion d'intervenir. Ou du moins je la ressens moins je suppose. Sans compter que si ma vie m'a apprise une chose jusque là, c'est qu'il vaut souvent mieux pour tout le monde de ne pas intervenir pendant la tempête mais d'être là par la suite pour ramasser les morceaux brisés. 



Elle eut un léger sourire en ajoutant :




- Généralement quand je dis ça, les gens se demandent pourquoi je ne suis pas à Poufsouffle. 




James était plutôt d'accord sur le fait qu'en effet, cela tenait plutôt d'un raisonnement de Poufsouffle. En fait, si il n'avait pas su que l'adolescente était bel et bien à Serpentard, il ne l'aurait pas cru. Il demanda d'ailleurs sincèrement curieux en s'efforçant de se concentrer sur leur discussion pour ignorer les hurlements :




- Et sérieusement, comme ça se fait que tu ne sois pas à Poufsouffle ? 





Lyméria haussa les épaules et répondit évasivement :




- Je ne sais pas trop. je suppose que j'aurais pu y aller. Je suis restée assez longtemps sous le Choixpeau et pour être honnête, il était assez hésitant entre Poufsouffle et Serpentard. Mes  parents ont tous les deux été à Poufsouffle alors je suppose que j'aurais perpétuer la tradition. Mais je tenais à aller à Serpentard et c'est d'ailleurs ce que j'ai expliqué au Choixpeau. Il m'a dit qu'il prendrait en compte mon choix dans ses délibération. Et c'est ce qu'il a fait puisque je suis une Serpentard. 




Sa discussion avec la jeune fille arrivait à point nommé pour distraire James de la torture de la deuxième année dans la cellule à côté, aussi la poursuivit il en lançant sans réfléchir :




- Mais tu n'es pas vraiment comme les autres Serpentard je trouve. Tu es plus gentille. Tu aurais du être une Poufsouffle. 




Il réalisa en disant cela qu'il aurait pu paraître légèrement insultant. Mais visiblement, cela ne troubla pas Lyméria car elle répondit tranquillement :



- Tu sais Potter, des gens ont déjà du te le dire mais les Serpentard ne sont pas que des personnes machiavéliques et rusés, prêt à tout pour être au dessus des autres. Chacun possède tout de même sa personnalité propre. Certains Poufsouffle diraient que je ne suis pas assez gentille et trop maline pour être l'une d'entre eux et ils n'auraient pas complètement tort. J'ai été répartie à Serpentard principalement parce que je l'ai demandé. Ensuite, parce que le Choixpeau à pensé que je pourrais m'y épanouir et que cela m'apprendrait à acquérir une certaine autonomie et une assurance que je n'aurais sûrement pas acquérir si j'avais été répartie à Poufsouffle. 




James fronça les sourcils. Lyméria sourit et lança :




- C'est sûrement difficile à visualiser pour toi parce qu'aucune question ne s'est jamais posée. Je veux dire, même en te voyant agir ici il n'y a pas le moindre doute que tu appartiennes à Gryffondor. C'est à la fois la maison qui correspond le plus à ton caractère et celle dans laquelle tu pouvais le plus t'épanouir et apprendre. Je pense sincèrement que tu es l'une des seule personne de ce château pour laquelle la répartition a été une évidence. Et même les Serpentard le pensent. 



James fut assez surpris de la révélation et demanda avec curiosité :



- C'est vrai ? Même ceux qui me détestent sont persuadés que je ne pouvais pas être répartie ailleurs qu'à Gryffondor. 



Elle eut un petit rire et répondit à voix basse :



- Désolé de te l'apprendre mais pratiquement tous ceux de ma maison te déteste profondément Potter. Et je suis forcée de te dire que ce n'est pas sans raison valable pour le nombre de fois ou tes petites plaisanteries ne sont venus frapper que notre maison. Mais évidemment, tout le monde est persuadé que pour toi Gryffondor était une évidence. 



L'adolescent en fut satisfait et se força à rapidement poser une autre question. Plus ils parlaient, plus cela le distrayait à la fois des cris de la petite qui n'avaient pas cessés, et également de la sombre pensée que Bellatrix n'allait sûrement pas tarder à venir l'interroger. 



- Pourquoi est ce que tu me parles si tes camarades me détestent ? 



L'adolescent haussa un sourcil et répondit simplement :



- Parce que nous sommes emprisonnés ici et que la situation est différente. Je ne t'aurais probablement jamais adressé un mot à Poudlard. 



Elle marqua une pause et ajouta :



- Et puis, en ce qui me concerne je ne te déteste pas. Je déteste rarement quelqu'un que je ne connais pas. Sans compter que la grande majorité des Serpentard te détestent sans raison valable. Certains ont une raison mais elle leur est personnelle. Par exemple pour te donner une petite idée, les jumeaux Zabini qui sont mes meilleurs amis ne t'apprécient pas mais il y a une raison à cela. Tu es leur adversaire au Quidditch et tu as traumatisé Wystéria lors de son tout premier match en l'humiliant bien plus que nécessaire. Elle s'en ait un peu remise et est suffisamment intelligente pour ne pas te maudire mais tu peux comprendre qu'elle et son frère ne te portent pas dans leur cœur. Et puis, pour Rogue par exemple, je crois que je n'ai même pas besoin de préciser. 



James lui confirma qu'effectivement elle n'avait pas besoin. Il savait pourquoi Rogue le haïssait : pour toutes les humiliations pendant leurs cinq première années et parce qu'il le tenait pour responsable de la fin de son amitié avec Lily. De toutes façons les deux garçons s'étaient presque détestés dès qu'ils s'étaient rencontrés. Et ses soupçons sur Remus ainsi que l'incident du Saule Cogneur n'avaient fait que renforcer cette animosité entre les deux garçons, même si James avait tout de même sauvé la vie de Rogue ce que ce dernier avait tendance à oublier légèrement vite. 



- Tu es ami avec Rogue ? Renchérit il rapidement à voix basse pour ne pas entendre les hurlements. 



Lyméria eut l'air horrifiée et s'empressa de répondre :



- Non, bien sûr que non. Rogue n'est ami avec personne de toutes façons, il a des camarades de son année mais c'est plutôt un solitaire. Et puis de toutes façon, la seule fois où je lui ai parlé  de toutes ma vie, ça a été pour lui demander de l'aide en potion et il m'a renvoyée balader. 



James eut un sourire narquois. Il savait que sourire et tenir ce genre de discussion futile dans un endroit comme celui la et dans les circonstances de la torture d'une deuxième année pouvait ne pas paraître approprié mais faire comme si tout était normal, c'était littéralement la seule chose qu'il pouvait faire pour ne pas hurler aux Mangemorts de laisser la jeune fille tranquille. Et visiblement, Lyméria semblait plutôt d'accord avec lui puisque cette fois, ce fut elle qui interrogea :



- Mais en fait pourquoi est ce que tu détestes Rogue exactement. 



Ce qu'il y avait de bien avec cette conversation, c'était qu'aucun des deux ne prenait vraiment le temps de réfléchir à la réponse, voulant juste parler pour combler leur pensée. Aussi James répondit il spontanément :



- Aucune idée. Enfin si, principalement c'est parce qu'on s'est disputés dans le train en premier année. Et peut être parce qu'il représente tout ce que je déteste chez quelqu'un. Et peut être un peu par jalousie aussi. 



Lyméria haussa un sourcil incrédule :



- Tu es jaloux de Rogue. 



- Était. Précisa James avec empressement. Et pas de lui spécifiquement, je n'avais rien à lui envier. J'étais plutôt jaloux de sa relation avec Lily. 



L'adolescente ne demanda pas qui était Lily. James supposait qu'elle devait déjà le savoir tant leurs disputes avaient été légendaires à Poudlard. 



- C'est pour ça que tu es un Gryffondor. Commenta rapidement Lyméria. Tu détestes Rogue mais quand il a fallu lui sauver la vie, tu n'as pas hésité si la rumeur est exacte. 



Le jeune homme exécuta une grimace et répondit spontanément sans réfléchir :



- A vrai dire ce n'était pas tant pour Rogue. Si je devais être honnête je dirais que c'était plutôt pour ne pas ruiner complètement la vie d'un de mes meilleurs amis. Voir de deux, et la mienne à l'occasion. 



Lyméria eut un sourire mais ne demanda pas de plus amples précisions. Après tout ils ne se connaissaient pas vraiment. Un nouveau cri raisonna : le temps semblait interminable. 



- La pauvre. Finit par murmurer la Serpentard dans un souffle. Après tout ce que les Meadowes ont endurés cette année, elle ne mérite vraiment pas de se retrouver ici. Surtout aussi jeune. 



- Qu'est ce qu'elles ont endurés ? Demanda aussitôt James curieux et voulant continuer de se concentrer sur la discussion. 



- Beaucoup trop déjà. Répondit la jeune fille alors que sa bouche se tordait. Leur père s'est fait la belle au début de l'année et leur mère est inconsolable. Elle est tombée gravement malade et ne fais plus rien, laissant ses deux filles livrées à elle même. Sans compter que, je ne sais pas si tu connais l'aînée mais je ne suis pas certaine qu'elle soit très heureuse. 



- Dorcas ? Oui je la connais mais comment ça ?  



Le visage de l'adolescente s'assombrit et elle souffla :



- Vers le mois d'octobre, avant le début des enlèvements, je me promenais dans les couloirs, enfin pour être plus précise, je recherchais le fichu chat de Dyspan. J'ai entendu des bruits de vois et je me suis arrêtée pour écouter discrètement. Et je me suis vite rendue compte que Dorcas était avec son petit ami, un certain Augustus Roockwood. J'allais partir et les laisser à leur dispute de couple, parce qu'ils sont connus pour en avoir fréquemment. Mais j'ai entendu son copain la pousser violemment contre le mur et la faire tomber avant de lui mettre une gifle sous le coup de la colère. Etant qui elle, tu te doutes bien que Meadowes ne s'est pas laissée faire et qu'elle s'est jetée sur lui. Elle avait un œil au beurre noir et sa joue à lui était complètement griffée lorsqu'ils ont arrêtés de se battre et se sont finalement embrassés. 



James écarquilla les yeux. Il n'avait aucune idée de tout cela et, n'étant déjà pas un grand admirateur de la forme d'amour que ressentait Dorcas et Augustus, il en fut encore plus écœuré.



- Ce n'est pas de l'amour. Siffla t-il. Qu'est ce qu'il y a ?



Lyméria avait soudainement eu l'air déconcentrée, voir angoissée. Il se tut et regarda autour de lui sans rien remarquer de particulier. Tout était silencieux et... le silence. Haneylia avait cessée de hurler. Pourtant les Mangemorts n'étaient pas sortis de sa cellule. James ne réfléchit pas et quitta la Serpentard pour se précipiter vers la fenêtre opposée, celle donnant sur la prison de la deuxième année. Il déglutit avec rage en voyant que l'un d'entre eux tenait un fouet à la main. La petite s'était évanouie, recroquevillée dans ses liens et ensanglantés. James ne put supporter cette vision et s'exclama d'une voix furieuse envoyant au diable tous les précieux conseils de Lyméria :



- Vous n'êtes vraiment que des monstres ! Elle a à peine treize ans !



Le Mangemort se retourna vers lui un sourire satisfait aux lèvres mais il n'eut pas le temps de parler que déjà, une voix que l'adolescent reconnut aussitôt s'exclama joyeusement :



- Mais qu'est ce que j'entends ? Le petit Potter veut déjà se rebeller ? 



Il fit de son mieux pour ne pas sursauter et se tourna vers la nouvelle arrivante à savoir Bellatrix. Il se fit vaguement la réflexion qu'il aurait du rester discuter avec Lyméria, peut être que le temps se serait arrêté et qu'elle ne serait jamais arrivée, puis il songea que c'était rarement de la sorte que les choses se passaient. Il lorgna la Mangemort du regard : elle conservait toujours une beauté traditionnelle et une prestance indéniable mais James songea une nouvelle fois qu'effectivement elle avait l'air folle. Complètement aliénée. 



- Je suis content de tous vous revoir. Fit elle mine de s'exclamer. 



Elle ordonna ensuite aux trois hommes de sortir de la cellule d'Haneylia ce qu'ils firent en prenant bien soin de la refermer derrière eux. Elle donna quelques autres et ils quittèrent la pièce. Satisfaite, elle tourna son regard vers James et lança :



- Bien. je suppose qu'ils t'ont prévenus mais j'ai quelques questions pour toi. 



Elle fit une petite moue et marmonna :



- Des questions auxquels mon Maître veut une réponse. Or je fais toujours en sorte de le satisfaire. Alors pour ta santé autant que pour celle de tes charmants petits camarades que tu as retrouvés ici, je te conseille de me répondre. 



Elle sortit tranquillement sa baguette et fit craquer ses jointures. James déglutit alors qu'elle posait sa première question dans un éclat de rire. Est ce que cela faisait de lui un lâche si il admettait intérieurement être tout bonnement terrifié par ce qui l'attendait ? 







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