31 - De l'autre côté du miroir -


Coucou !


Alors aujourd'hui ( oui je sais il est encore très tôt mais j'avais hâte de vous publier ce chapitre ) un chapitre tout sauf joyeux je préfère d'ors et déjà vous l'annoncer mais après les événements de la semaine dernière, je suppose qu'il ne pouvait en être autrement.


Je ne sais pas si la deuxième partie vous plaira honnêtement : j'ai eu pas mal de difficulté à l'écrire parce que je me posais sans cesse des questions. N'hésitez pas à me donner des conseils ou à me faire part de vos théories concernant la suite.



 Bonne Lecture :)





Chapitre 31 : De l'autre côté du miroir




Wystéria Zabini ne savait par quel miracle elle avait réussie à se traîner jusqu'à la salle commune de Serpentard. Elle tremblait de tout ses membres et des larmes lui piquait les yeux, et ce alors même qu'elle ne connaissait pas particulièrement l'élève qui avait été enlevé. Rien que le fait d'avoir été la témoin de cet enlèvement et de ne rien avoir pu faire lui donnait envie de vomir
Les yeux brillants de larmes qui ne coulaient pas, elle chuchota d'une voix emplit d'angoisse le mot de passe et pénétra à l'intérieur de la salle commune.


Il était maintenant plus d'une heure du matin aussi cette dernière était entièrement vide, exception faîtes de Dyspan et de Regulus  qui l'attendaient, tout les deux assit dans un canapé près de la cheminée. A cette exception près, la Salle Commune était entièrement vide et la lumière verte se reflétait sur les murs sombres.



A peine entra t-elle dans la salle que son frère parut remarquer aussitôt que quelque chose n'allait pas. Il se redressa rapidement et darda sur elle un regard inquiet. Wystéria parvint à marcher jusqu'au fauteuil en face des deux garçons et se laissa tomber dessus épuisée et tremblante.



- Tout va bien ? Interrogea son frère d'une voix inquiète.




La jeune fille fit non de la tête avec honnêteté sans développer davantage. Inquiet, Regulus se redressa à son tour et l'observa avec inquiétude en demandant prudemment :



- C'est à cause de Lyméria ? 



Cette fois, la jeune Zabini inspira et parvint à répondre d'une voix entrecoupée de sanglots :



- Non...Oh par Merlin... 



- Alors qu'est ce qui t'arrive ? Interrogea son frère avec impatience et angoisse. 



Il était plutôt rare de la voir dans cet état et l'adolescente savait que ça troublait son frère jumeau. Elle inspira donc une nouvelle fois, essaya de se donner une contenance, et répondit d'une voix tremblante et incertaine, bien lois de son habituelle assurance :



-  Il y a eu un nouvel enlèvement.



Un air de stupéfaction se peignit sur le visage des deux garçons alors qu'ils dévisagèrent la jeune fille avec une inquiétude grandissante. Dire qu'aucun des deux ne s'attendait à ça devait sans doute être un euphémisme. Passé le premier instant de stupéfaction, Regulus demanda avec prudence :


- Qui ça ? Et qu'est ce que tu as vu ? 




La jeune fille réprima le violent frisson qui la traversa puis souffla en réponse les yeux dans le vide :




- Potter. Par Merlin j'ai vu toute la scène, absolument tout et je n'ai rien fait...  je suis restée là à simplement le regarder se faire enlever.




Elle enfouit son visage dans ses mains tremblantes. Elle savait qu'elle n'était pas une Gryffondor mais se refusait à justifier sa lâcheté par la maison à laquelle elle appartenait. Elle aurait du réussir à être plus courageuse. 


Dyspan s'était figé visiblement incertaine et apeuré et Wystéria n'avait même pas besoin de le regarder pour savoir qu'il était tout bonnement terrifié à l'idée qu'elle ne se retrouve accusée de complicité pour ne pas avoir tenté de faire quelque chose pour le Gryffondor. Elle même devait admettre qu'elle ressentait cette crainte en plus de se sentir terriblement honteuse de s'être enfuie dès qu'elle avait pu.  Regulus se leva de son fauteuil et s'approcha d'elle, écartant ses mains de son visage pour pouvoir la voir et prononça d'un ton étonnamment posé :




- Wystéria je comprends que ça ait du être éprouvant. Mais crois moi tu ne pouvais strictement rien faire. Si ils t'avaient vu, ils t'auraient emmené aussi et tu n'aurais pu prévenir personne ce qui aurait été singulièrement inutile. Ce n'est pas de ta faute d'accord, et tu n'as pas été lâche. Tu ne pouvais tout bonnement rien faire de plus et ça aurait été de la folie de t'opposer à des Mangemorts toute seule. 




- Il y avait ta cousine. Précisa Wystéria d'une voix éteinte. 




Regulus se crispa légèrement mais se contentant d'affirmer une voix de plus à l'adolescente qu'elle n'aurait de toutes façons rien pu faire ce à quoi cette dernière répondit par un gémissement incertain. 




- Et on fait quoi maintenant ? Interrogea Dyspan. Je veux dire, il va falloir aller prévenir Dumbledore. 




Il y eut un silence pendant lequel les trois Serpentard se regardèrent sans savoir que faire. Puis Regulus décida :




- Effectivement il va falloir qu'on aille voir le directeur. Mais que ce soit ce soir ou non n'y change plus grand chose désormais. Alors je propose que pour l'instant, on aille dormir. On ira le voir demain matin à la première heure. 




- Tu es sûr ? lança Dyspan l'air incertain. Je veux dire, si on va le voir maintenant, l'enlèvement sera plus récent et il pourra faire quelque chose de plus concret tu ne crois pas ? 




Wystéria était trop troublée pour émettre une opinion mais elle était plutôt de l'avis de son frère de courir maintenant chez le directeur. Regulus eut l'air d'hésiter un instant puis insista :




- Croyez moi, ça ne servirait à rien. A l'heure qu'il est, les Mangemorts sont sûrement déjà repartis. Et le traître à Poudlard qui les aident à entrer est sûrement déjà dans son dortoir.




Wystéria ne releva pas le fait qu'elle savait parfaitement que Regulus avait une idée très précise de la personne qui aidait potentiellement les Mangemorts parce qu'elle savait aussi qu'il ne leur révélerait jamais. Même si ça pouvait empêcher d'autres agressions il ne le ferait pas pour des raisons sûrement connues uniquement de lui même. Elle décida de le croire sur parole et visiblement, son frère en fit de même car il accorda :




- Très bien. On ira demain matin à la première heure.




Wystéria précisa d'une voix un peu plus maîtrisée :




- Je veux aller voir les Gryffondor avant.  Parce qu'ils avaient un plan, qui impliquait des bracelets communicateurs et que ce plan a échoué. Les Mangemorts ont trouvés le bracelet. Je veux juste les mettre au courant avant le directeur.




- Quelle idée stupide. Marmonna Regulus. Ils croyaient vraiment que des bracelets communicateurs seraient suffisants ? 




Wystéria ne releva pas et se tourna vers son frère qui interrogea avec réserve :




- On ferait peut être mieux d'en informer Dumbledore avant ? 




Elle opina négativement du chef d'un geste décidé. Elle voulait mettre au courant les Gryffondor impliqués dans le plan avant toutes conversations avec le directeur. Les deux garçons abdiquèrent finalement, plus ou moins à contrecœur et l'adolescente s'affaissa davantage dans son fauteuil. Elle n'oublierait pas que cette nuit, un garçon qu'elle ne connaissait que de nom l'avait certainement volontairement protégée en parlant assez fort pour la prévenir de la présence de Mangemorts et lui permettant ainsi de se cacher. 





******







Lily se réveilla très matinalement ce jour là. La lune luisait encore haut dans le ciel du mois de février.  Conformément au plan qu'ils avaient mis en place, ni Maïlys ni Cassidy n'avaient dormis dans le dortoir cette nuit. En revanche, Alice était déjà réveillée également et avait amorcé un léger mouvement vers son bureau. Lily supposait que c'était ce mouvement qui l'avait réveillée bien avant son heure habituelle. Elle cligna des yeux s'habituant à la faible luminosité du dortoir et demanda d'une voix suffisamment haute pour que son amie puisse l'entendre :



- Qu'est ce que tu fais ? 



Elle avait bien conscience que sa voix sonnait épuisée et pour cause, elle avait travaillée très tard hier soir pour ne pas prendre de retard malgré leur après midi passé à Pré au Lard. Alice, assise sur son lit, se retourna vers elle et lui sourit gentiment en soufflant :



- Bonjour Lily. Tu peux te rendormir tu sais... Il est encore très tôt, surtout pour un dimanche. 



Mais Lily ne se sentait déjà plus fatiguée malgré l'heure matinale et savait pertinemment qu'elle ne parviendrait pas à se rendormir.  Elle avisa Emily sur sa gauche qui dormait encore profondément, son beau visage entièrement détendu et chuchota à Alice pour ne pas réveiller leur troisième camarade :



- Je n'ai plus vraiment sommeil. mais toi qu'est ce que tu fabriques à cette heure là ?



Le visage d'Alice s'assombrit légèrement et elle marmonna :



- J'ai fait un cauchemar. Je m'apprêtais à écrire une lettre à ma mère pour savoir si elle et mon père se portaient bien. Je sais que c'est un peu idiot et que ce n'était sûrement qu'un rêve mais j'ai besoin d'être rassurée. 



Lily n'eut pas besoin de demander plus de détails. Elle même, depuis le début de la montée en puissance de Voldemort, ne comptait plus le nombre de cauchemars dans lesquels ses parents étaient tués qui étaient venus assombrir ses nuits. 



- Ce n'est pas ridicule. Assura t-elle à son amie. Mais ne t'en fais pas, je suis persuadée qu'ils vont bien. 



Les lèvres d'Alice se tordirent en une moue à la fois incertaine et angoissée. 



- Bon, puisqu'on est toutes les deux réveillées, une fois que tu auras écrit cette lettre à tes parents, nous n'aurons qu'à descendre dans la Salle Commune. Il me semble que Franck et Remus sont là bas  cette nuit pour surveiller les bijoux. Ça te feras du bien d'être un peu avec lui tu ne crois pas ? 



Alice opina du chef mais rectifia :



- Normalement, c'est Peter et Cass qui sont actuellement dans la Salle Commune pour les bijoux. Enfin, peut être qu'ils auront décider de tous se rassembler. De toutes façons on ne va pas rester ici très longtemps si on ne veut pas réveiller Emily.



Lily confirma vigoureusement. Emily avait de toutes évidences besoin de repos. D'autant plus que lorsque Lily était remontée dans le dortoir, à une heure relativement tardive après avoir achevé son travail, Emily n'était toujours pas endormie. Elle n'avait pas parlé bien sûr mais Lily avait entendu de petits reniflements inhabituels émaner d'elle et l'adolescente en avait facilement conclue que son amie n'avait pas trouvé le sommeil.   



Alice se plongea donc dans sa lettre pendant que Lily fit un effort pour se tirer des couvertures et de leur chaleur réconfortante. A peine fut elle sortie qu'elle s'empressa de se diriger vers la salle de bain pour revêtir sa robe de sorcière qu'elle surmonta en frissonnant d'un pull en laine à col roulé, aux motifs colorés. Lorsqu'elle quitta la salle de bain, Alice s'était également habillée et tenait dans sa main une enveloppe scellée qu'elle essayait d'attacher aux griffes de son hibou. 



- Tu t'en sors ? Chuchota l'adolescente compatissante. 



Alice paraissait en effet se battre avec le hibou ce qui n'était pas d'une grande discrétion. 



- A merveille ! Répondit son amie lorsque enfin l'enveloppe fut attachée. 



Le hibou s'envola alors qu'une voix endormie s'éleva derrière elles faisait sursauter les deux adolescentes :



- Qu'est ce que c'est que ce boucan ? 



Emily s'était visiblement réveillée et avait les paupières plissées, sûrement en train de s'adapter à la luminosité. Elle était légèrement redressé et avisa d'un rapide coup d'œil son réveil avant de se laisser retomber sur l'oreiller en soufflant :



- Il est beaucoup trop tôt !



- Désolé Em? S'excusa platement Lily. C'est de la faute d'Alice. Je lui avais pourtant dit d'être discrète. 



- Mais c'est ce maudit hibou aussi. Protesta Alice à demi voix l'air légèrement coupable d'avoir d'une certaine façon réveillé tout le dortoir. Enfin, pardon Em.



La jeune fille balaya leurs excuses d'un geste désinvolte de la main puis s'étira gracieusement. 



- Tu peux te rendormir tu sais. Proposa Lily. On allait descendre dans la Salle Commune de toutes façons. 



Emily réfléchit un instant puis lança :



- Non ça ira, je n'ai plus vraiment sommeil. Donnez moi dix minutes et je viens avec vous. 



Alice et Lily se regardèrent puis opinèrent du chef pendant qu'Emily se glissait lentement hors de son lit. Lily songea vaguement qu'elles auraient tout aussi bien pu rester dans leur dortoir mais elle n'en avait pas réellement envie et il était préférable d'en sortir pour qu'Alice puisse par la même occasion se sortir son cauchemar de la tête. 



Quelques minutes plus tard, les trois adolescentes quittaient donc leur dortoir d'un pas tranquille. Elles étaient en train de descendre les escaliers menant à la Salle Commune, agrippées à la rampe comme à leur habitude lorsqu'elles distinguèrent plusieurs silhouettes qui se tenaient debout dans la Salle près de la cheminée dans un coin un peu plus éclairé qu'ailleurs. En plissant un peu les yeux, Lily reconnut sans grande difficulté les Maraudeurs ainsi que la silhouette plus maigre de Franck et les chevelures de Maïlys et de Cassidy. 


Assez surprise par leurs horaires matinales à tous, elle descendit plus rapidement et avança jusqu'au petit groupe suivis par Alice et Emily. Ce ne fut que lorsqu'elle ne se trouva plus qu'à quelques mètres d'eux qu'elle s'aperçut de l'absence de Potter. Elle songea vaguement qu'il devait encore être en train de dormir comme toutes personnes normales à cette heure et rejoignit tranquillement le groupe qui, à son grand étonnement, avait l'air passablement agité. 


Lily se laissa tomber dans un fauteuil en arrivant près d'eux et voulut ouvrir la bouche pour saluer tout le monde et s'interroger sur leurs horaires matinaux mais Sirius la prit de cours et lança avant qu'elle n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit :



- James a disparu !



La jeune Evans stupéfaite referma net sa bouche en écarquillant les yeux. Alice derrière elle interrogea sans comprendre :



- Comment ça James a disparu ?



Remus expliqua d'une voix troublée, l'air visiblement assez anxieux :



- On ne sait pas vraiment en fait. Il est parti se promener hier soir et il n'est pas revenu. Ce matin, il n'était pas dans son lit quand je suis monté dans notre dortoir.  Et je peux aussi vous dire qu'on sait de source sûre qu'il n'est plus dans Poudlard à l'heure actuelle. 



Lily ne demanda pas de quelle source il parlait. Elle se doutait bien qu'il évoquait la carte du Maraudeur que James lui même lui avait montré quelques semaines plus tôt. Et si cette carte l'affirmait alors cela voulait dire qu'effectivement, James n'était plus dans Poudlard.




- Il a peut être décidé de sortir en douce à Pré au Lard. Proposa Emily d'une voix dans laquelle l'angoisse commençait à se faire ressentir. 




- Non ! Affirma net Peter. On le saurait. 




Là encore Lily comprit qu'il évoquait implicitement la carte et remercia silencieusement James de l'avoir mis au courant de cette incroyable invention sans laquelle elle n'aurait sûrement pas crue les Maraudeurs sur parole. Elle remarqua que Peter était très pâle et qu'il avait l'air tout sauf assuré. Alice interrogea :




- Et aucun de ceux qui surveillaient les bijoux n'ont vu quoi que ce soit ? Personne n'a essayé de vous contacter ? 




- Personne. Affirma Maïlys d'une voix également inquiète. Sirius et moi n'avons pas quitté les bijoux des yeux de toute la nuit et personne n'a essayé d'entrer en contact. 




- Alors je suppose qu'il ne devrait pas tarder à revenir. Tenta de positiver Lily. Peut être qu'il y a eu une urgence pendant la nuit et que McGonagall l'a convoqué avant de le faire sortir du château. 




- Je ne vois pas pourquoi elle aurait fait ça. Commenta Sirius. 




- Peut être mais c'est l'hypothèse la plus probable. Souffla Alice. 




Lily était d'accord avec son amie. Elle refusait d'imaginer une autre hypothèse. Mais un coup d'œil aux Maraudeurs lui permettait d'établir qu'ils étaient presque déjà convaincus que James avait été enlevé par les Mangemorts et qu'un imprévu avait eu lieu, ce qui l'avait empêché d'utiliser son bijou communicateur. 



Ils échangèrent tous le même regard inquiet. Remus allait ajouter quelque chose lorsque le portrait de la Grosse Dame s'ouvrit les faisant tout sursauter. Ils se retournèrent d'un même bloc espérant voir James apparaître mais les deux sorciers qui se distinguaient dans l'obscurité était visiblement plus petits que James. Lily plissa légèrement les yeux, ce qui lui permit de distinguer deux cravates aux couleurs de Serpentard. Lorsqu'ils s'avancèrent dans la zone éclairée de la salle, semblant venir dans leur direction, elle identifia aussitôt Wystéria et Dyspan Zabini, les jumeaux connus pour savoir des tas de choses sur tout le monde dans l'école.




- Qu'est ce qu'ils fabriquent ici ? Demanda aussitôt Cassidy sur la défensive. C'est la Salle Commune des Gryffondor. Et comment ont ils eu notre mot de passe ? 




Lily et le reste du petit groupe ne quittèrent pas des yeux les jumeaux tandis qu'Emily répondit en haussant les épaules sur le ton de l'évidence :




-  C'est les jumeaux Zabini Cass.  Ils savent des tas de choses. Ce ne serait même pas étonnant qu'ils aient les mots de passes de toutes les Salles Communes.




Wystéria eut un minuscule sourire satisfait de leur réputation mais son frère avait l'air bien trop anxieux pour esquisser ne serait ce qu'un signe positif. Sirius interrogea d'une voix calme : 




- Qu'est ce que vous faîtes ici exactement ? 




L'adolescente parut hésiter puis répondit en baissant les yeux :




- Je voulais venir vous voir parce que je sais ce qui est arrivé à votre ami. 




- A James ? Demanda Alice avec empressement en haussant un sourcil sceptique. 




La Serpentard opina du chef et Lily l'invita à poursuivre d'une signe de tête encourageant. Elle échangea un regard visiblement incertain avec son jumeaux puis souffla d'une voix hésitante :




- Il a été enlevé par les Mangemorts... 




- Quoi ? S'exclama Lily d'une voix incrédule. 




Elle s'y était attendue mais ne voulait pas y croire. Ce n'était pas possible, ils avaient mis en place un plan qui aurait du fonctionner. 




- Comment tu sais ça ? La pressa Alice d'une voix légèrement agressif. Tu es sûre de ce que tu avances ? 




- Certaine. Affirma Wystéria Zabini d'un ton qui n'admettait aucune réplique. C'était hier soir vers minuit, et j'ai été témoin de toute la scène. 



Lily avait l'impression qu'un épais brouillard s'était installé dans son cerveau l'empêchant de réfléchir convenablement. Elle n'arrivait pas à savoir si elle devait la croire, ce qu'elle devait demander, elle se sentait simplement perdue. 




- Alors raconte nous. Exigea Emily d'une voix légèrement tremblante. 




Wystéria parut hésiter une seconde puis baissa les yeux et raconta :




- C'était hier soir. Aux environs de minuit. Je suis allée porter une lettre personnelle à la volière et j'en redescendais.  Il faisait noir, et personne n'était sensé être dans les couloirs. Je n'étais pas très loin de la Salle Commune de Serpentard lorsque j'ai entendu un craquement, comme si quelqu'un lançait un sortilège. je n'étais pas vraiment rassurée alors j'ai continuée d'avancer prudemment en tenant ma baguette quand je me suis retrouvée nez à nez avec celle allumée de Potter.  Sur le coup, je me suis sentie soulagée que ce ne soit pas un Mangemort. Mais il m'a rapidement précisé que lui aussi avait entendu l'espèce de craquement et qu'il n'en était pas l'auteur.  On ne s'est pas parlé longtemps parce que je ne le connais pas et que j'étais pressée de regagner ma Salle Commune. 




Elle marqua une pause puis reprit en fermant légèrement les yeux :




-  J'avais parcouru quelques mètres dans la direction opposée à la sienne lorsqu'il a  demandé l'identité de quelqu'un de la voix la plus forte possible. Je n'ai pas réfléchi et j'ai estimé que si Potter ne connaissait pas quelqu'un de ce château, ce n'était sûrement pas un élève. Alors je me suis dissimulée derrière le pan de mur à l'angle auquel j'ai eu la chance d'être arrivée.  Quand j'ai essayée de regarder discrètement la scène, il ne m'a pas fallu longtemps pour reconnaître qu'il se trouvait en face de Rabastan Lestrange et de Bellatrix Black. 




- Oh par Merlin ! Souffla Alice en portant ses mains à sa bouche.




Lily observa le regard terrifiée de sa meilleure amie et les regards crispés par l'inquiétude des autres. Wystéria termina d'une petite voix rapide, comme si en le disant plus vite, le choc serait plus évident à affronter :




- Ils ont échangés quelques mots suite auxquels James à laissé tombé sa baguette. Ensuite Bellatrix a demandé a son acolyte de fouiller Potter. Je crois que c'est au moment où il lui a enlevé sa cravate et son bracelet qu'il a compris que votre plan ne se déroulait pas comme prévu parce qu'il a fait une tête étrange. Bellatrix a récupéré les affaires, les a observées et s'est tout de suite moquée de votre bracelet communicateur si j'ai bien compris. Elle l'a gardé avec elle et a lancé un sort à Potter qui a eu l'air de le faire sombrer dans l'inconscience.  Puis ils sont partis tous les trois. 





- Ils ont transplanés ? Interrogea Emily d'une voix toujours tremblante. 




- Non. Affirma Wystéria en secouant négativement la tête.  J'ai d'ailleurs trouvé ça étonnant. Ils ont soulevés le corps de James et l'ont maintenus en lévitation avec leurs baguettes mais ils sont simplement partis en marchant rapidement. J'aurais pu les suivre mais...




Sa voix se brisa sur les derniers mots et Lily sentit bien qu'elle avait terriblement honte : 




- Mais je n'en ai sincèrement pas eu le courage. J'avais tellement peur qu'ils ne me voient et ne décident de m'enlever aussi. Je suis vraiment désolée. 



Lily fut parcourue d'un frisson incontrôlable. Cette situation était sincèrement l'un des pires scénarios possibles et signifiait non seulement l'échec total de leur plan mais également l'enlèvement officiel de l'un d'entre eux. Elle ne savait pas si elle avait de pleurer ou d'éclater d'un rire hystérique : elle avait juste l'impression d'être dans l'incapacité totale de réfléchir. 



Mais Lily étant ce qu'elle était, elle n'était pas du genre à se laisser démonter par n'importe quelle situations même les plus horribles. Elle redressa la tête et regarda autour d'elle. La première chose qu'elle vit fut le visage trempé d'Alice qui s'était tout bonnement effondrée en larme. Elle était la meilleure amie d'enfance de James et Lily ne pouvait que voir à quel point son enlèvement la touchait.  Bouleversée et anxieuse mais s'efforçant de son mieux de ne pas le montrer, l'adolescente s'approcha de sa meilleure amie et referma sa main sur la sienne la serrant désespéramment. Sirius finit par rompre le silence pesant en lançant d'une voix maîtrisée :




- On fait quoi maintenant ? Je veux dire il va falloir en informer les autres élèves, ainsi que le directeur non ? 




Lily n'y avait même pas pensé. Bientôt, tout le château finirait par être au courant de l'enlèvement de Potter. Dyspan Zabini prit la parole pour la première fois en répondant :




-  Wystéria avait prévu d'aller raconter tout ça au directeur en sortant d'ici. Elle tenait juste à vous prévenir avant. Pour savoir si on devait parler à Dumbledore de l'échec de votre plan ou si vous pensez que ce n'est pas préférable.




Lily n'en avait aucune idée et ne pouvait s'empêcher de sentir en elle une étincelle de culpabilité. Elle avait été la principale investigatrice de ce plan ce qui la rendait d'une certaine façon responsable de l'échec complet qu'ils venaient de subir.  Et d'une certaine façon, cela la rendait également responsable de l'enlèvement de Potter. Elle secoua aussitôt la tête : elle ne savait que trop bien que ce genre de pensée n'avaient jamais menée nul part. Elle revint à la réalité lorsque Remus répondit l'air sincèrement atterré :




- Je pense qu'il vaudrait mieux pour nous que Dumbledore ne soit pas au courant de l'échec de ce plan. En fait, il vaudrait même mieux qu'il ne soit jamais au courant de son existence. 




- Très bien. Accepta aussitôt Wystéria. Nous ne lui en parlerons pas.




Lily ne demanda pas pourquoi la Serpentard respectait leur choix. Il était évident qu'elle culpabilisait de ne pas avoir eu le courage de suivre les Mangemorts et d'avoir vu James se faire enlever sous ses yeux sans rien pouvoir faire pour empêcher ce désastre de se produire. Finalement, les deux cinquième année de la maison adverse à la leur quittèrent la la Salle Commune de Gryffondor et disparurent derrière le portrait de la Grosse Dame, se dirigeant sûrement vers le bureau du directeur. 




Il était encore très tôt : sept heures du matin venait seulement de sonner et le ciel était toujours profondément noir. A peine les jumeaux eurent ils tourner le dos qu'Alice, le visage toujours strié de larmes lâcha la main de Lily et se réfugia dans les bras protecteurs de Franck. Ce dernier avait l'air sous le choc et n'en menait de toutes évidences pas très large mais il serra Alice contre elle de toutes ses forces. 



Lily pour sa part ne savait pas vraiment quoi faire ni comment réagir. Elle se sentait simplement perdue et coupable.  Elle se demandait en boucle comment leur plan avait pu foiré à ce point. Elle était également inquiète pour Potter. Elle ne savait que trop bien qu'il avait en lui tout le courage et la témérité propre aux Gryffondors et espérait sincèrement qu'il parviendrait à faire preuve de prudence. 




Un rapide coup d'œil autour d'elle lui permit de constater qu'Emily n'était pas restée. Elle devait s'être enfermée dans son dortoir pour que personne ne la voit sangloter. Elle n'était pas spécifiquement proche de James mais ils s'étaient toujours bien entendu et son enlèvement signifiait également l'échec cuisant de leur plan dans lequel elle avait tant misée.  Cassidy poussa un soupir à la fois las et emprunt d'inquiétude alors qu'elle se dirigeait à son tour vers le dortoir des adolescentes. Elle assura à Lily d'un vague signe de tête qu'elle s'occupait d'Emily pour le moment. Lily s'en sentit aussitôt soulagée : elle même avait l'impression d'être vide et perdue et ne savait pas comment elle aurait pu soutenir son amie. 



Maïlys pour sa part semblait presque autant perdue que Lily. Elle ne parlait pas se contentant de suivre avec inquiétude l'échange des trois Maraudeurs restant. L'adolescente ne parvenait pas à entendre ce qu'ils se disaient aussi se rapprocha t-elle pour s'asseoir en équilibre précaire sur l'accoudoir du fauteuil sur lequel Remus s'était laissé tomber quelques minutes auparavant. 



- De quoi parlez vous ? Demanda t-elle d'une petite voix en les interrompant. S'il vous plaît dîtes moi que vous avez quelque chose, la moindre idée, une solution miracle, n'importe quoi qui pourrait nous permettre de retrouver Potter.




Remus se décala légèrement pour ne pas la faire chuter de l'accoudoir  et souffla l'air terriblement anxieux :




- Je disais que je ne comprenais pas comment c'était juste possible que nous n'ayons même pas envisagé sérieusement la possibilité que les Mangemorts ne découvrent les bijoux avant d'enlever l'élève. Et sincèrement je ne sais même pas si il existe une solution autre que attendre à ce stade alors... 




Il avait l'air sincèrement malheureux et Lily sentit un nœud se former dans sa poitrine en se rappelant que l'adolescent avait été contre ce plan dès le début et les avaient mis en garde sur le fait que ça allait mal finir et que tout ça était voué à l'échec. Par Merlin mais pourquoi ne l'avait il pas écouté ? 




Maïlys paraissait avoir suivie le même cheminement de pensée qu'elle car elle laissa tomber d'une voix tremblante :




- Tu avais raison Remus.  Nous n'aurions jamais du mettre ce plan à exécution. C'était bien trop risqué et nous n'avions pas tout anticipés. Nous aurions du nous préparer davantage et anticiper tous les imprévus.  




Lily se mordilla furieusement la lèvre alors que l'étincelle de culpabilité grossissait en elle. l'adolescente n'oubliait pas qu'elle et ses amies étaient à l'origine de ce plan. Elle échangea un regard atterré avec Maïlys : si elles et leurs amies n'avaient pas émis l'idée folle de ce plan, peut être que Potter serait toujours parmi eux à l'heure actuelle. Sirius parut étonnamment deviner à quoi elle pensait car il siffla vivement :




- Personne ne pouvait prévoir ce qui allait se passer de toutes façons.  Ce n'est de la faute d'aucun d'entre nous.  Mais maintenant, on ne va pas rester là à attendre. Il va falloir qu'on se débrouille pour sortir James  et les autres élèves enlevés  de là !




Lily aurait presque pu prédire qu'il allait dire ça. C'était évident à la façon nerveuse dont il se tenait qu'il prenait déjà sur lui pour ne pas aller attaquer chaque élèves de l'école un par un pour leur soutirer qui était le traître et si il savait où étaient retenus les élèves enlevés. Maïlys avait l'air incertaine et Remus répliqua catégorique :




- Non. On ne va pas prendre le risque que l'un d'entre nous ne soit de nouveau enlevé. Cette expérience nous a démontrés que nous n'avons pas à interagir dans cette enquête. Nous devons laisser Dumbledore et les Aurors se débrouiller et faire de leur mieux. Pas de mauvaises nouvelles idées imprudentes du type  « on force la cachette des Mangemorts, on se met tous en danger au passage mais ce n'est pas grave parce que la chance nous sauvera et qu'on parviendra à libérer tout le monde » ! 




Lily ne l'aurait jamais avouée à voix haute mais elle n'était pas totalement en accord avec Remus. En effet, elle n'était pas convaincue que les Aurors avec leurs règles, leurs lois et leurs procédures ne parviennent à avoir des résultats concrets. Or, maintenant qu'elle se sentait plus que simplement concernée par les enlèvements, elle devait admettre avoir également besoin de faire quelque chose. N'importe quoi tant qu'elle avait l'impression d'être utile pour retrouver et sauver les élèves enlevés. Naturellement ce n'était pas pour ça qu'elle allait accepter n'importe quelle idée, certainement très imprudente et très dangereuse que pourrait potentiellement proposer Sirius mais elle devait admettre qu'il avait raison sur le fait qu'ils ne pouvaient tout bonnement pas se résoudre à attendre. 




- De toutes façons là tout de suite, je ne vois pas vraiment ce qu'on pourrait faire. Souffla Peter fataliste en haussant les épaules. 




- Ils vont sûrement annoncer l'enlèvement de James pendant le petit déjeuner. Fit remarquer Maïlys d'une voix incertaine. 



Lily nota avec une certaine ironie à quel point ce qu'elle ressentait aujourd'hui était différent de ce qu'elle avait pu ressentir la veille. Alors qu'hier elle s'était sentie sincèrement amusée et heureuse de sa journée passée à Pré au Lard, aujourd'hui les seules choses qu'elle ressentait était la culpabilité et l'angoisse. Elle ferma les yeux : il n'était que sept heures mais elle pouvait presque déjà prédire que cette journée allait être l'une des plus difficile de toute sa vie.






******







James ouvrit les yeux avec un mal de crâne atroce dans une position des plus inconfortable. Il ne se souvenait pas avoir déjà été dans un état pareil, même lors de sa toute première gueule de bois.  L'adolescent s'étira douloureusement pendant quelques seconde puis regarda autour de lui, essayant d'habituer ses yeux à la pénombre de la pièce. 


Il ne lui fallut pas longtemps pour réaliser qu'il ne se trouvait plus dans le dortoir des Gryffondor. D'abord parce qu'il venait visiblement de dormir sur le  sol, ce qui expliquait peut être la douleur au dos qu'il ressentait, et ensuite parce qu'il ne reconnaissait rien. De fait il n'y avait rien à reconnaître. La pièce étrange dans laquelle il se trouvait paraissait entièrement vide. 


James avait terriblement soif et une envie de faire pipi presque insoutenable. Il se redressa et se mit debout puis fit quelques pas dans la pièce pour tenter de situer où est ce qu'il se trouvait. Il crut d'abord à une plaisanterie stupide de ses amies lorsque d'un seul coup, les événements de la veille lui revinrent en mémoire. Il revoyait sa rencontre avec Wystéria Zabini dans les couloirs du château, puis l'apparition des deux Mangemorts. Ils lui avaient pris son bracelet communicateur, Bellatrix s'était moquée un peu et puis trou noir. Il supposa qu'elle avait du lui jeter un sort pour qu'il soit plus facile à transporter.



Une question se forma dans sa tête :  Depuis combien de temps était il là exactement ?


Il regarda autour de lui une nouvelle fois et se rendit compte que la salle dans laquelle il se trouvait devait en réalité être une prison. Il n'y avait pas la moindre fenêtre et le plafond était tellement bas que James devait se tenir légèrement voûté si il voulait rester debout. 


Il distinguait en face de lui une porte en métal d'apparence si lourde et si massive qu'il sut de suite qu'il n'arriverait jamais à la forcer même avec toute la volonté du monde. Il tenta de prendre une grande inspiration en réfléchissant à ce qui allait lui arriver.  Était il en train d'attendre ici sa mise à mort ? Non, de ce qu'il savait jusqu'à présent, les élèves enlevés n'avaient pas été tués. Peut être qu'il allait avoir droit à un interrogatoire sur l'Ordre ? Ou que Voldemort en personne allait lui proposer de rejoindre ses rangs et de coopérer. Après tout, même si il savait d'ors et déjà qu'il refuserait, il n'en restait pas moins un sang pur. 



Il n'eut pas le temps de réfléchir plus longtemps à son avenir que la porte métallique  s'ouvrit dans un long grincement insupportable.  Dans l'embrasure, la silhouette fine d'une sorcière se dessinait. Il sut aussitôt que ce n'était pas Bellatrix : la femme était beaucoup plus petite et paraissait à la fois plus trapue et légèrement plus vieille que la Mangemort. James songea évasivement qu'il n'aurait sans doute pas beaucoup de mal à la vaincre. 


Il constata également que les cheveux de la sorcière étaient relevés en un très stricte chignon qui ressemblait beaucoup à celui de McGonagall. Toutefois, toute ressemblance s'arrêtait là car elle grinça d'une voix criarde et aiguë 




- Enfin réveillé. Potter c'est ça ? 




James opina du chef sans rien dire en songeant vaguement que la voix de cette Mangemort lui évoquait un peu les groupies ridicules et maniérées des Maraudeurs. Il avait l'intention de garder le silence tant qu'il ne saurait pas ce qu'il en était. 




- Je m'appelle Alecto Carrow. L'informa t-elle froidement.  Suis moi !




James ne tenta pas de protester, du moins pas encore. Il voulait avant toute chose vérifier l'endroit où il se trouvait et si il y avait ne serait ce qu'une petite possibilité de s'enfuir.  De plus, il avait déjà entendu le nom d'Alecto Carrow. C'était la Mangemort en grande partie responsable d'une importante attaque en Irlande  qui avait renforcé les tensions politiques déjà présentes avec l'Angleterre. Si elle était de toute évidence moins terrifiante et moins cruelle que Bellatrix, James ne s'y trompait pas : elle n'en restait pas moins très dangereuse. 



Il suivit donc la Mangemort à l'extérieur, se laissant entraîner dans un long dédale de souterrains humides en pierre. Il tentait du mieux que possible de repérer les éventuels sortie ou du moins le lieu ou il semblait être retenue mais sans y parvenir. Tout ce qui l'entourait ressemblait à un gigantesque labyrinthe de pierre dans lequel il était pratiquement sûr de se perdre et ne tarderait pas à être retrouvé si jamais il tentait de s'enfuir. Par réflexe, il tapota machinalement la poche arrière de sa cape et s'aperçut qu'il n'avait plus sa baguette. Evidemment, les Mangemorts avaient du s'en emparer pour empêcher qu'il n'alerte qui que ce soit.  Il durent marcher comme ça durant une dizaine de minute  qui parurent durent une éternité à l'adolescent qui appréhendait ce qui allait pouvoir lui arriver. 




Finalement, ils arrivèrent dans une salle ronde immense et très éclairée que James aurait été tout bonnement incapable de situer. La différence de luminosité entre les souterrains et la pièce le fit cligner des yeux plusieurs fois. Lorsqu'il y fut enfin habitué, il distingua en premier lieu les lustres en diamant qui ornait le plafond. Très bien, cette salle devait être le salon privé d'une famille de Sang Pur. Il le nota dans un coin de sa tête n'étant que trop conscient que toutes informations pouvaient lui servir.  



Il s'aperçut dans un deuxième temps que la salle entière grouillait de Mangemorts de part et d'autre d'une allée. Il remonta cette même allée du regard le cœur battant et ses yeux tombèrent sur Voldemort en personne, trônant sur une estrade à la manière des empereurs romain, à l'extrémité de la pièce dans laquelle il se trouvait. 




Son instinct lui insuffla de reculer et de s'enfuir en courant  tant il le pouvait encore. Mais James sentit battre en lui tout l'orgueil des Gryffondor ce qui le poussa à avancer le long de l'allée sans baisser les yeux d'un pas déterminé. Chaque pas lui demandait un effort incroyable mais, poussé par sa fierté et sa témérité, il ne s'arrêta que lorsqu'il se retrouva seul devant Voldemort sans même s'en être vraiment rendu compte.


L'adolescent dut tout de même s'admettre intérieurement que le chef des Mangemorts était tout bonnement  terrifiant. On aurait dit un fantôme avec sa peau translucide et ses mouvements lents  mais même les fantômes n'avaient pas cet air cruel dans les yeux qui fit légèrement frissonner le jeune homme. A côté de lui, James repéra sans grande difficulté Bellatrix. C'était l'une des seule qui ne portait pas de masque et son sourire joyeux démontrait qu'elle s'amusait beaucoup de la situation ce qui n'était pas vraiment une surprise. Autour d'eux, des chuchotements et des ricanements frémissants parcouraient la salle. 



Tous se stoppèrent cependant lorsque Voldemort leva une main imposante. Dans un silence frappant, il leva les yeux sur James, toujours debout devant lui et lança d'une voix doucereuse tout en caressant avec précaution un serpent qui s'entortillait autour de lui : 




- Mes amis, nous accueillons aujourd'hui parmi nous James Potter. Le fils de l'Auror réputé Fleamont Potter...




Certains murmures furieux s'élevèrent autour de lui. James pouvait comprendre qu'avoir un père Auror ne soit pas un très bon moyen de se faire voir des Mangemorts, mais cela lui était égal. Il ne détourna pas le regard. Voldemort recentra son attention sur lui et continua d'une voix toujours douce et légèrement flatteuse :




- Selon les dires de bon nombre de mes sources d'informations, tu aurais pour projet de rejoindre dès ta sortie de Poudlard les troupes de L'Ordre du Phénix fondé par Albus Dumbledore pour me contrer ? 




Le mépris avec lequel il prononça le nom du directeur de Poudlard n'échappa pas à James.
Ce fut sans doute pour ça qu'il ne répondit pas, se contentant de fixer dignement celui qui se faisait appeler le Seigneur des Ténèbres. il n'avait pas l'intention de dire quoi que ce soit tant qu'on ne lui aurait pas posé une question claire. 


Bellatrix parut s'énerver de son manque de réponse mais Voldemort fit un geste de la main pour l'empêcher de parler et plissa les yeux en direction de James tout en lui lançant sereinement :



- Très bien tu ne veux pas me répondre, ce qui en toute honnêteté est tout à ton honneur. Je reconnais bien là le courage des sorciers de pure souche. Alors écoute simplement ce que j'ai à te proposer et nous verrons si tu as toujours l'intention de rejoindre cet Ordre.  Cette organisation est vouée à l'échec et ton directeur vous ment en prétendant l'inverse, chose dont il est parfaitement conscient.  Vous ne ferez jamais le poids face à toutes les forces dont dispose à l'heure d'aujourd'hui mon armée, et Albus Dumbledore si je reconnais qu'il est puissant ne possède pas le quart de mes pouvoirs. Pourquoi donc rester fidèle à un sorcier qui s'agenouillerait sans hésiter devant moi et ma puissance si je le lui demandais ? Je comprends cette admiration bornée que les élèves de Poudlard peuvent ressentir à l'égard de Dumbledore. Mais je peux également sentir  que tu es un garçon intelligent James Potter. Tu peux choisir d'être de mon côté, du côté des gagnants et de ceux qui veulent faire valoir les droits des vrais sorciers. Ou bien tu peux choisir de rester fidèle à un sorcier lâche qui n'est rien d'autre qu'un traître à son sang. 




James se crispa. Ce petit discours n'avait pas eu le moindre effet sur lui bien évidemment. Le schéma était très clair dans sa tête : rejoindre les forces de Voldemort équivalait à rejoindre les Ténèbres et à se battre pour toutes les valeurs qu'il exécrait. Aussi Fixa t-il le Seigneur des Ténèbres et interrogea du ton le plus méprisant qu'il possédait en réserve :




- Ce n'est pas plutôt vous qui avez peur dans le fond ? Vous tentez de recruter de jeunes élèves pour votre armée parce que vous savez pertinemment que seul, vous ne serez jamais capable de vaincre Albus Dumbledore.  Et je suis peut être un sang pur mais en ce qui me concerne, je ne reste pas fidèle à un sorcier pour sa puissance. Je reste fidèle pour des valeurs. Et si il y a bien une chose que je sais, c'est que jamais je ne pourrais me battre pour vos opinions. 




Il y eut des protestations et des insultes dans le rang des Mangemorts qui visiblement n'appréciaient pas que l'on s'adresse comme ça à leur maître. Mais James s'en moquait : il était plus que fier d'être considéré par ces gens comme un traître à son sang si cela signifiait qu'ils n'avaient pas les mêmes perceptions du monde. 




- Maître. Siffla Bellatrix d'une voix suave faisant sursauter l'adolescent par la même occasion. Laissez moi m'occuper un peu de lui. Je vous assure que d'ici quelques heures, il ne tiendra plus le même discours. 




James s'efforça de ne pas faire le moindre geste trahissant une faiblesse quelconque mais retint tout de même un frisson intérieur. La Mangemort lui faisant autant, voir plus, peur que Voldemort lui même. Fort heureusement, ce dernier leva une nouvelle fois lentement sa main et répondit d'une voix calme :



- Pas ici Bella, pas ici. Il ne faudrait pas salir le salon de nos hôtes. 




Quelques rires raisonnèrent dans la salle. D'un signe de tête Voldemort imposa de nouveau le silence puis reprit :




- Très bien il semblerait que ce garçon ait fait son choix si je ne m'abuse. 




James continua de le dévisager avec son expression la plus méprisante souhaitant ainsi lui transmettre toute la haine qu'il éprouvait pour lui, pour ses Mangemorts et pour ses idéaux. Mais cela parut faire rire le Seigneur des Ténèbres car un sourire terrorisant se dessina lentement sur son visage alors qu'il lançait :




- Quoi qu'il en soit, je suppose qu'il sait certaine chose sur cet Ordre du Phénix comme les alliés de Dumbledore l'appellent.  Et c'est aujourd'hui la toute première fois qu'un des élèves que nous enlevons à accepté de potentiellement rejoindre cet Ordre. Alors je serais ravi de savoir tout ce qu'il sait. 




James inspira.




- Mais pas maintenant. Ajouta t-il. 




Le jeune homme expira se sentant aussitôt soulagé même si il savait pertinemment que cela ne faisait que retarder une échéance inévitable. Voldemort repris l'air satisfait :




- Pour l'instant, Bella tu vas montrer à ce jeune homme un aperçu de ce qu'il arrive à ceux qui osent sous entendre que ma puissance est moindre que celle de Dumbledore. Juste un aperçu suffira, j'aurais besoin de lui en vie si je veux récolter quelques informations. Ensuite, emmène le avec les autres. 




Un sourire satisfait se dessina sur les lèvres de Bellatrix alors que son maître se désintéressait de l'adolescent. Elle opina du chef et lança :




- Bien Maître. 




Puis elle glissa souplement dans l'allée à la droite de James ce qui le fit sursauter. Il n'eut même pas le temps de réagir que déjà, la baguette de la Mangemort lui chatouillait les côtés alors qu'elle lançait d'une voix rieuse et chantante :




- Avance !




Pris en joue, James n'eut d'autre choix que de lui obéir.  Il parcourut l'allée en sens inverse sous 
 les ricanements des Mangemorts qui l'observait quitter la salle des sourires goguenards aux lèvres. Il songea brièvement que bien sûr, aucun n'aurait aimé être à sa place. Il ne savait pas vraiment ce que Voldemort entendait en demandant à Bellatrix de lui montrer un aperçu de ce qui arrivait à ceux qui insultaient a puissance mais il était pratiquement certain de se prendre un sortilège impardonnable. 



Et malgré le courage qu'il s'était jusque là efforcé d'afficher, James n'en menait intérieurement pas large. Pour être honnête, il était tout bonnement terrifié alors même qu'il s'attendait déjà à recevoir le sortilège. peut être que tout compte fait, savoir ce qui l'attendait était pire. Il avança sous les Ordres de la Mangemort, jusqu'à une petite salle faiblement éclairée au beau milieu des souterrains. Il nota que l'endroit était idéal pour la torture et que personne ne risquait de l'entendre hurler ici, entre les murs de pierre. 




Finalement, toujours pointant sa baguette droit sur lui, elle chantonna d'une voix joyeuse :




- Je te trouve plutôt insolent de manquer de respect au Maître de la sorte alors que tu viens tout juste d'arriver et que tu sais pertinemment qu'il a ta vie entre les mains. 




Elle prit une moue faussement agacée et marmonna d'une voix fluette :




- Pas que cela ne me dérangerait de te tuer mais enfin tout de même. Vos parents ne vous apprennent plus le respect de nos jours. 




- Ils nous apprennent à respecter ceux qui le mérite. Répliqua t-il sèchement par automatisme. 




Il le regretta presque aussitôt en voyant un sourire satisfait se dessiner sur les lèvres de la Mangemort. Cette dernière fit tournoyer sa baguette puis la pointa droit sur lui en lançant joyeusement




- Ce n'est pas très gentil. Endoloris !




James sentit plus qu'il ne vit réellement le sort le toucher. La douleur qui s'inséra aussitôt en lui fut telle qu'il eut envie de mourir pour que cela cesse. Ces os le brûlèrent, chacun de ses membres semblaient se tordre et la douleur semblait ne jamais partir.  Elle imprégnait l'entièreté son corps et le jeune homme n'arrivait plus à émettre une seule pensée cohérente. Il hurla encore et encore jusqu'à s'en déchirer la voix épuisé et essoufflé, les larmes aux yeux.



Lorsqu'enfin la douleur cessa, la première chose qu'il  entendit fut le fou rire hystérique de Bellatrix. Elle semblait prendre beaucoup de plaisir à le torturer. La première chose à laquelle il songea c'était que cette Mangemort était vraiment une putain de sociopathe dangereuse.  Il ne parvint qu'à lui envoyer un regard hargneux, sans toutefois réussir à se relever ce qui ne fit que redoubler le sourire de la sorcière. Quand elle se calma quelques minutes plus tard, elle marmonna à haute voix visiblement satisfaite d'elle même. 




- Bien. je suppose que ça suffit si le Maître souhaite qu'il puisse répondre à quelques questions. 



Puis elle s'interrompit et reprit d'une voix plus forte et légèrement plus rieuse :




- J'espère que l'envie de manquer de respect au Seigneur des Ténèbres te sera passés désormais. Maintenant, debout !




James préféra ne pas désobéir et se releva tant bien que mal malgré la sensation permanente que son corps allait lâcher. Il souffrait le martyre à tous les endroits possibles. Toutes ses articulations étaient terriblement douloureuse comme si elles avaient été rouées de coups plus violent les uns que les autres. 



Elle l'obligea à avancer toujours en pointant sa baguette sur lui à travers un nouveau dédale de souterrains en pierre. Cet endroit était un vrai labyrinthe et James commençait à voir l'espoir de s'en échapper se réduire de plus en plus. Il continua de marcher tout en essayant d'ignorer la douleur sourde qui pulsait en lui et qui le faisait grimacer à chaque pas qu'il exécutait. 




Finalement, au bout de minutes qui parurent à James durer une éternité, Bellatrix ouvrit une porte à l'intérieur de laquelle elle fit entrer l'adolescent avant de s'engouffrer à sa suite. James cligna aussitôt des yeux face à la luminosité plus importante de la pièce que celle de souterrains. Lorsqu'il s'y fut habitué, il distingua qu'il se trouvait dans une pièce circulaire et retint un hoquet d'horreur en s'apercevant que des prisons individuelles s'étendaient tout le long du contour du cercle que formait la pièce. C'était sûrement ici qu'étaient retenus les autres élèves enlevés. 



De fait Bellatrix le dirigea vers la prison à l'extrémité droite de la pièce. Celle qui se situait pile au quart du cercle. Elle marmonna frénétiquement une formule inaudible et lança deux sorts d'affilés que James n'entendit pas puis les barreaux s'ouvrirent. Elle poussa l'adolescent à l'intérieur sans autre forme de scrupule et s'empressa de refermer les barreaux derrière lui. 


James retint gémissement de douleur. Elle l'avait poussée violemment et son corps était encore endolori. 




- Amuse toi bien ! Lança joyeusement la Mangemort avant de repartir d'un pas léger, sa baguette à la main.



Elle n'éteignit pas la lumière et cela soulagea James de prime abord. Il n'allait pas se retrouver dans le noir. Il en profita pour faire un rapide tour de sa minuscule cellule. La première chose qu'il constata, ce fut étrangement la présence de toilettes ainsi que d'un lavabo dans cette prison. Il s'en sentit aussitôt sincèrement soulagé. Peu importait qu'il n'y ait ni lit ni douche, tant qu'il pouvait rester un minimum propre sur lui et possédait tout de même de l'eau pour faire un minimum de toilette. Il remarqua également que deux minuscules fenêtres sur le mur de droite et de gauche de sa prison lui permettait de voir les occupants des deux cellules qui l'entourait. 


Après avoir parcouru l'endroit du regard, il tâcha de s'asseoir malgré ses membres flambants et contractés.  La douleur l'aurait presque fait crier mais il n'avait plus de voix après avoir tant hurlé avec Bellatrix quelques minutes auparavant. Il parvint finalement à s'asseoir à proximité des barreaux de sa cellule ce qui lui permit d'observer ses voisins et les autres occupants de la pièce. 



Dans la cellule sur sa droite une fille blonde le fixait avec une expression étrange dans les yeux qu'il ne sut pas comment interpréter.  Il se rendit compte qu'il la connaissait de vue mais qu'il ne parvenait pas à se remémorer son nom, quand pourtant il était convaincu que c'était l'une des élèves qui avait été enlevée. Il remarqua que ses cheveux étaient sale et emmêlés et des traces de blessures étaient visibles l'entièreté de son corps. Ses vêtements étaient en lambeaux et sa peau semblait translucide. Elle avait un petit air à la fois sauvage et misérable et James essaya de se souvenir de son nom sans toutefois y parvenir. Il se désintéressa donc d'elle, songeant qu'il pourrait l'identifier quand il aurait identifié tous les autres prisonniers. 




A la droite de l'inconnue blonde, recroquevillée sur le sol probablement en train de dormir, il distingua Isabella Foutain. la quatrième année de sa maison qui avait été enlevée le jour de l'anniversaire de Lily.  Il se fit distraitement la remarque qu'il valait peut être mieux pour lui qu'elle dorme actuellement tant ses crises de nerfs étaient réputés pour être insupportables puis songea qu'ici, les crises avaient du être réprimées à coups de Doloris et eut aussitôt de la peine pour la jeune fille.



Encore à la droite d'Isabella , Bruce Chang qui avait été enlevé le soir de la pleine lune était lui parfaitement éveillé. Il n'avait pas l'air salement amoché et ne semblait même pas avoir remarqué que James venait d'arriver. Il tenait un bouquin à la main et l'adolescent se demanda comment il l'avait obtenu. Il n'avait jamais vraiment apprécié le batteur de Serdaigle à cause d'une vieille histoire et de sa prétention, aussi préféra t-il ne pas lui parler. 



Toujours plus sur la droite, James reconnut facilement Bianca Blossom, la première Serpentard à avoir été enlevée. Ses cheveux roux lui évoquait vaguement ceux de Lily à ceci près que les siens étaient sales et emmêlés, sûrement en conséquence des heures qu'elle avait passée enfermée. Des traces de blessures et de sang étaient légèrement visibles mais paraissait avoir cicatrisé. La jeune fille ne dormait pas mais chuchotait avec ferveur avec son voisin de droite que James reconnut comme étant le Poufsouffle, Mattew Craw, enlevé pendant les vacances de Noël. Il ne pouvait pas entendre leur conversation mais, a la grande surprise du jeune homme, Mattew avait l'air presque en parfait état, ses vêtements semblaient propre et il disposait même d'un lit pour dormir. A côté de lui, les autres prisons sur la droite étaient vide.


Il regarda ensuite à sa gauche et aperçut à sa grande horreur Haneylia Meadowes, la petite sœur de Dorcas. C'était la plus jeune des élèves enlevés et sa vision serra le cœur de l'adolescent.  Elle était recroquevillée dans un coin de sa prison, occupée à verser des sanglots silencieux et avait l'air terrifiée malgré des blessures peu apparentes. Il remarqua qu'elle avait l'air singulièrement frêle et fragile et songea distraitement avec rage que les Mangemorts n'avaient vraiment pas de cœur.



Sur la gauche de la petite, il distingua une chevelure blonde paille redressée en un chignon défait qui ne pouvait appartenir qu'à une seule personne : c'était Lena Strausser.  Il fut tout de même soulagé qu'elle ne soit pas morte, il savait très bien que Remus éprouvait une fascination étrange pour elle. La Serdaigle était blessée mais sa gestuelle exprimait une certaine résignation qui fit grimacer James. 



Enfin, dans la cellule à la gauche de Lena, il devina Edward, son capitaine de Quidditch. Il dormait à même le sol et paraissait terriblement affaibli. Lui qui avait connu le jeune garçon si fort et si imperturbable était horrifié de voir à quel point il avait maigri et paraissait en permanence apeuré. 



James retint un soupir en voyant qu'il dormait : Edward était le seul parmi toutes ces personnes qu'il connaissait vraiment. Le seul à qui il aurait potentiellement pu parler même si il aurait certainement du hurler pour parvenir à se faire entendre. Le jeune homme était perturbé par le silence de la pièce : il s'était imaginé que les prisonniers le questionnerait aussitôt mais aucun n'avaient l'air de se soucier plus que nécessaire de sa présence. 




- Potter, c'est ça ? 




Il avait pensé trop vite. Il se retourna en sursautant légèrement, ce qui le fit tressaillir à cause de la douleur, cherchant à quelle captive appartenait le chuchotement indubitablement féminin qui venait de l'appeler. 


Il n'eut pas à chercher très longtemps. L'inconnue blonde dans la cellule voisine de la sienne sur sa droite, s'était rapprochée de la fenêtre qu'il y avait sur leur mur en commun et l'appelait, les yeux fixés sur lui. Il exécuta une rapide élimination mentale et devina rapidement l'identité de la prisonnière qui lui manquait. Si ses souvenirs étaient bon, c'était la Serpentard Lyméria Greengrass. Sans hésiter une seule seconde, il se rapprocha lui aussi de la fenêtre. Il n'avait certes jamais parlé à la cinquième année mais d'un autre côté, il ne s'était jamais retrouvé enfermé par les Mangemorts non plus. 


Leurs visages fut bientôt face à face et il demanda afin d'être sûr :



- Lyméria Greengrass c'est ça ? 



La blonde hocha fébrilement la tête. En voyant son visage de plus près, James constata qu'elle avait de multiples hématomes et qu'elle avait très certainement été violemment roués de coups. Des traces de brûlures étaient également perceptibles sur son cou. 



-  Ils t'ont enlevés toi aussi Potter ? Demanda t-elle dans un murmure.



- Visiblement. Grinça simplement l'adolescent  en réponse. 



Il n'était pas surpris qu'elle le connaisse. Il se savait relativement populaire que ce soit en bon ou en mauvais terme au sein de Poudlard et pratiquement tout le monde le connaissait ne serait ce que de nom. Principalement les Serpentard qui avaient du le maudire lui et ses amis un certain nombre de fois pour leurs farces. 



- Qu'est ce qui t'es arrivé ? Interrogea t-il curieux.




Son visage se rembrunit et elle éluda sa question d'un geste évasif de la main en répondant



- Peu importe. Dis moi plutôt comment ils t'ont eu ?



- Je me promenais dans les couloirs en pleine nuit exprès pour les appâter.  Mes amis et moi avions une sorte de plan pour aider les Aurors dans leur enquête. Comme tu t'en doutes étant donné ma présence ici, ça n'a pas été très concluant. 



La jeune fille avait l'air de trouver cette idée de plan particulièrement stupide et imprudente mais ne fit pas de commentaire. Après tout, tout deux étaient déjà parfaitement conscients de leur différence de maison. Lyméria réfléchit quelques minutes puis demanda avec espoir :



- Quelqu'un a vu que tu as été enlevé ?



Sa voix était ferme et stable, mais malgré ça James devinait sans mal qu'elle avait du subir ici un certain nombre d'horreurs. C'était parfaitement visible dans la lueur de ses yeux qui paraissait à la fois brisée et meurtrie. 



- Oui. Répondit il après un instant de réflexion. Wystéria Zabini, une fille de ta maison, je ne sais pas si tu la connais. 



L'ombre d'un sourire apparut sur le visage de l'adolescente alors qu'elle lui précisait que c'était sa meilleure amie ce dont James n'avait aucune idée. En fait, il ne savait strictement rien de la vie de cette fille ce qui avait un côté légèrement intimidant surtout qu'elle à contrario semblait déjà bien informée. Elle parut hésiter quelques secondes puis finit par dire dans en soufflant d'une voix incertaine :



- Ecoute Potter, tu dois être assez surpris de te retrouver ici. On est tous passés par là. Je vais t'expliquer comment tout fonctionne ici, pour éviter que tu ne te fasses bêtement punir par les Mangemorts. Déjà, ne pense pas que si personne ne t'a parlé ou ne semble avoir remarqué ta présence, c'est parce qu'ils sont indifférents.  En réalité, des détecteurs sonores se trouvent partout dans la pièce.  Si on parle ne serait ce qu'un peu trop fort ou qu'on élève la voix ils viennent et s'amusent à en torturer deux ou trois de façon aléatoire. je pense que c'est pour éviter des complots groupés pour programmer une éventuelle évasion, qui de toutes façons serait pratiquement impossible. C'est pour ça qu'il n'y a qu'à moi et à ta voisine de gauche, donc Haneylia je crois, à qui tu peux parler en toute sécurité grâce aux fenêtres communes. 



James comprit alors pourquoi elle chuchotait et pourquoi aucun bruit n'avait l'air de s'élever dans la pièce. Ils y étaient obligés. 



- Autre chose. Reprit Lyméria. Tu vois Mattew Craw là bas ? 



James tourna son regard vers le Poufsouffle qui bénéficiait d'un lit et semblait aller très bien. 


- Oui Répondit il avec curiosité. D'ailleurs pourquoi est ce qu'il a le droit de dormir sur un lit lui ?



- C'est ce que j'allais te dire. Il n'a pas tenu tête aux Mangemorts. Il a fait tout ce qu'on lui demandait de faire sans protester ni crier ou pleurer. Il a même accepté de se battre à leurs côtés si jamais cela s'avérait nécessaire. Alors il n'a presque rien subi et il a le droit à pas mal de privilège. Par exemple, ce n'est jamais lui que les Mangemorts torturent quand ils viennent ici. Pareil pour Bruce que tu vois là bas avec un livre.



La première pensée de James fut de songer que ces garçons étaient des lâches puis après avoir réfléchit, il se rétracta. Lui même n'aurait jamais été capable d'une telle attitude mais vouloir sauver sa vie était hautement compréhensible. Ils étaient des prisonniers tout comme lui. Lyméria poursuivit :



- Pour Bianca Blossom, Haneylia Meadowes et Lena Strausser elles ont pas mal pleurées à leur arrivée ce qui a fini par énerver les Mangemorts. Ils leurs ont balancés quelques sortilèges quand au début pour qu'elles se taisent et puis plus rien. Elle n'ont pas protestés et ont également acceptées de venir en aide à Voldemort, même si les Mangemorts les considèrent comme faible et ne leur ont donc accordés aucun privilège. Ils les torturent à l'occasion de temps à autre mais disons qu'elles ne sont en vie que parce que leur Maître ne l'exige.  Isabella Foutain de ta maison leur a fait la plus belle de ses crises de nerfs et crois moi, on a du entendre ses cris d'ici. Ils l'ont torturés un peu pour la faire taire et l'ont amenée ici. Ils aiment bien s'en prendre à elle et le font facilement étant donné qu'elle a comme toi complètement refusé de rejoindre Voldemort mais je crois que ses crises de nerf et ses hurlements finissent par les agacer à la longue.



James eut un sourire à la fois peiné et fier. Peiné parce que la quatrième année avait sûrement du souffrir et fier parce qu'elle était une Gryffondor et qu'elle le démontrait bien en ne cédant pas à la peur de Voldemort. il savait que c'était réducteur de penser comme ça et que Lily l'aurait probablement réprimander si elle avait su mais il ne parvenait pas à s'en empêcher. 



- Et pour toi et Edward ? Interrogea t-il finalement bien que la réponse fut assez évidente.




- Edward sincèrement je n'en sais rien.  Il n'a pas ouvert la bouche depuis que je suis là et personne n'est venu le voir. je crois qu'il est trop affaibli pour être torturé et que les Mangemorts veulent qu'il retrouve des forces.  




Elle s'interrompit puis lança :




- Si je te raconte tout ça, c'est pour t'expliquer que plusieurs fois par jour, des Mangemorts viennent ici. Certaine fois, c'est pour s'amuser un peu avec nous, d'autre fois dans le but de nous faire accepter d'aider Voldemort, encore d'autres fois avec la simple volonté de se défouler. Et enfin il y a quelques fois où ils viennent mener des interrogatoires. Il n'y a pas vraiment de but précis à tout ça, le but étant de nous faire craquer et de nous pousser à accepter de faire tout ce qu'ils nous demandent sans protester pour obtenir ce qu'on veut. 




James haussa un sourcil sans vraiment comprendre. 




- En résumé. Souffla t-elle. Si les Mangemorts viennent avec de la nourriture par exemple, ils n'en donneront en quantité suffisante pour ne pas ressentir la faim qu'à ceux qui leurs paraissent fort, vigoureux, et qui ont facilement accepté de venir en aide à Voldemort, contribuant ainsi à sa petite armée d'élève qu'il veut lancer dès que possible contre Dumbledore dès que nous serons assez nombreux. Et les Mangemorts qui viennent ici pour se défouler ne le feront que contre ceux qui auront montré le plus de résistance. 




- C'est à dire ? Demanda James.




- Pour l'instant depuis que je suis ici, Isabella et moi sommes les principales cibles. Je suppose que Edward l'a été pendant longtemps et qu'il l'est toujours car il n'a toujours pas accepté de soutenir les Mangemorts, mais Voldemort à demandé à ce qu'il récupère et retrouve de sa vigueur alors en ce moment il mange correctement et ne subit rien. Tu risques d'être une cible principale aussi : ils vont essayer de te faire craquer pour leur fierté personnelle parce que tu es à Gryffondor. 



Une multitude de question se bousculait dans la tête de James et il demanda simplement :



- Qu'est ce qu'ils font exactement ? 



Lyméria se crispa puis répondit d'une vois maîtrisée :



- Ça dépend de leur humeur. Certaines fois c'est de la torture, à base de Doloris, de couteaux, des sortilèges de magies noires, de coups ou d'autres méthodes plus rares. Certaines fois c'est une autre forme de torture, plus mentale, avec de la legilimancie et des manipulations pour te faire entendre et voir des choses qui sont fausses. J'ai failli en devenir folle une fois. 



Elle ricana nerveusement puis continua :



- Ils peuvent aussi t'affamer pendant plusieurs jours. Ou alors il y a les humiliations avec le sortilège de l'Imperium. En bref, ils s'amusent et nous sommes leurs jouets. 



James essaya de ne pas imaginer ce qu'il allait devoir subit étant donné qu'il n'avait pas la moindre intention de venir grossir de près ou de loin les rangs de Voldemort un jour. Au lieu de ça, il interrogea de nouveau :



- Et toi, tu as accepté de soutenir Voldemort ? 



- Non. Affirma t-elle aussitôt d'un ton sans réplique. Je suis peut être une Serpentard qui croît à la suprématie des sangs purs dans le sens ou j'aimerais que les sorciers n'aient plus à se cacher pour ne pas être vue des moldus. Mais je suis avant tout partisane de la paix quoi qu'il arrive et c'est dans mon caractère alors je suis et resterai fermement opposée à l'idée de me mêler aux combats de n'importe quelle façon et pour n'importe quel camp. 




James n'avait pas cette vision là des choses et avaient de nombreuses raison de la contester mais il ne le fit pas. Parce qu'il la comprenait honnêtement et que d'une certaine façon, c'était un choix tout aussi lâche qu'empli de courage. Il se fit vaguement la réflexion que l'adolescente aurait certainement eut sa place à Poufsouffle. Finalement, Lyméria reprit d'une voix un peu distante quoi que pleine de bon volonté :



- Toujours est il que si je t'ai raconté tout ça, c'est principalement pour te mettre en garde Potter. Parce que pour être honnête, j'ai une idée approximative de ton caractère. Ne vas pas croire que je suis une groupie ou quelque chose du genre, au contraire je suis à Serpentard alors tu te doutes que l'image que j'ai de toi est plutôt négative. En fait je crois que je n'ai même jamais entendu personne parler de toi en bien dans mon entourage. Mais toujours est il que je sais que ton caractère est comme il est et qu'il va te pousser à être téméraire voir imprudent. Et c'est contre ça que je veux te mettre en garde. Sincèrement, ne les provoquent pas et essaye d'oublier ne serait ce que pour certains moments ton orgueil de Gryffondor. Parce qu'il faut que je te prévienne que la patience n'est pas leur fort et que tu ne survivras certainement pas très longtemps si ils estiment que tu es trop têtu pour un jour pouvoir être de leur côté. Je sais que tu l'es mais je t'en prie, pour ta propre sécurité et ta vie, tu dois absolument les laisser croire l'inverse. Leur faire voir qu'il y a en toi une faille et que tu peux basculer dans leur camps, même si tu sais que tu ne le feras jamais.



James opina sombrement du chef compréhensif. Ce qu'elle lui conseillait ce n'était pas de soutenir les Mangemorts mais bien plutôt de leur donner la minuscule illusion que c'était possible que ça arrive un jour, afin de rester en vie le plus longtemps possible, peut être jusqu'à l'arrivée des Aurors. Il regarda autour de lui : ça n'allait pas être facile parce qu'être téméraire était dans son tempérament. Mais si il savait une chose, c'était qu'il avait également un instinct de survie et d'auto préservation sur développé. Et il n'allait pas mourir ici.  

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