20 - Choisir le bien -


Coucou !



Aujourd'hui, je vous retrouve pour un tout nouveau chapitre... Je tiens à préciser que j'ai vraiment galéré à l'écrire parce que j'avais l'impression de faire de la merde à chaque mots... Encore maintenant, je n'en suis pas totalement satisfaite mais je le poste parce que je doute d'arriver à faire beaucoup mieux. Sachez que j'ai corrigé encore et encore ce chapitre pour qu'il soit exactement comme je le voyais dans ma tête et ce n'est pas totalement réussi.


Bref j'espère que vous l'aimerez et j'attends votre avis avec vraiment beaucoup d'impatience... hésitez pas à commenter parce que j'en ai vraiment besoin sur ce chapitre en particulier


Pleins de bisous et merci d'être toujours là à lire cette fic ! 


Bonne Lecture :)




Chapitre 20 : Choisir le bien






Sirius fut réveillé le lendemain de Noël par le hibou de James qui frappait et hululait contre la fenêtre de sa chambre. Il cligna des yeux, fatigué puis constata qu'il avait neigé sur Londres et que ce pauvre hibou devait mourir de froid. Même si d'ordinaire, l'adolescent n'était pas particulièrement attaché à la cause animale, il se leva en marmonnant que c'était vraiment absurde d'envoyer un hibou aux aurores : il ne devait même pas être huit heures. Il ouvrit la fenêtre ignorant sciemment le fait qu'il était vêtu seulement d'un vieux tee shirt que le froid hivernal traversait sans mal et laissa entrer le hibou. 



Il hulula bruyamment en entrant à l'intérieur de la pièce et Sirius le maudit intérieurement : si jamais l'animal réveillait ses parents, James devrait sûrement organiser un enterrement à son hibou. Il se demandait bien ce qui était passé par la tête de son meilleur ami pour qu'il lui envoie du courrier, étant donné qu'ils avaient chacun depuis la deuxième année un miroir à double sens offert par les bons soins du père de James pour communiquer. Il secoua la tête et s'approcha de l'animal pour remarquer qu'il transportait un sac qui avait l'air étonnamment léger. Il se douta aussitôt qu'en réalité, James devait avoir utilisé un sortilège d'Extension pour mettre quelque chose dans le sac sans que ce ne soit trop lourd pour le pauvre hibou. Il ne put empêcher un grand sourire de venir illuminer son visage lorsqu'il plongea sa main dans le sac pour en ressortir plusieurs paquets enveloppés dans du papier cadeau.  


Sa famille n'avait pas fêté Noël, étant donné que c'était une fête d'origine moldue, donc complètement aux antipodes des convictions des Black et même si il y était habitué, c'était tout de même satisfaisant de recevoir des cadeaux au moins de ses amis. Chaque années, ils se débrouillaient pour les lui faire parvenir et chaque années, Sirius trouvait encore le moyen d'être surpris. 


Il ouvrit le premier paquet et put presque tout de suite deviner qu'il s'agissait de celui de James : c'était des feux d'artifice, exactement comme ceux que lui même li avait offert, et le papier avait visiblement été fait à la hâte ce qui ressemblait bien à son ami. Ensuite, le papier cadeau de Remus était vraiment plus soigné et il découvrit avec un petit sourire la jolie plume pour écrire que son ami lui avait offert après qu'il ait cassé la sienne dans un match de Quidditch improvisé dans leur dortoir. Enfin, Peter lui avait envoyé un sweat à l'effigie des Beattles, un groupe moldu que Sirius aimait beaucoup. En plus des cadeaux de ses amis, Maïlys avait visiblement joint au paquet plusieurs friandises ce qui fit sourire d'avantage le jeune garçon. 


Il s'empressa d'aller attraper son miroir à double sens et prononça tranquillement le nom de James Potter, certain que son ami ne dormirait pas. Et effectivement, quelques secondes plus tard, le visage surexcité de l'adolescent s'afficha sur le verre et il s'exclama avant même que Sirius n'ait pu dire quoi que ce soit :



- Alors mon hibou est bien arrivé ? Nos cadeaux t'ont plus ? Avoue que tu as été bluffé par mon sortilège d'Extension ? 



Sirius leva les yeux au ciel et répondit avec amusement :



- Bonjour déjà. Et ensuite oui, le hibou est bien arrivé, c'est d'ailleurs lui qui m'a réveillé, et vos cadeaux sont bien arrivés aussi. Ils étaient pas trop mal, même si je remarque que tu n'as pas d'originalité puisque tu m'as offert exactement pareil que ce que je t'ai offert.



- Que veux tu, j'ai trouvé l'idée tellement bien que j'étais obligé de t'offrir ça. Lança James. Et tu n'oublies pas de surtout attendre qu'on soit ensemble pour les tester, ce n'est pas drôle sinon. Et comment ça pas trop mal, tu devrais plutôt nous remercier de t'avoir offert des cadeaux aussi géniaux. 



Sirius haussa les épaules et fit mine de paraître blasé en répondant :



- Bof... mes idées de cadeaux pour vous étaient meilleurs mais de toutes façons on ne va pas revenir sur mon intelligence supérieur. Maïlys est là ? 



- Si tu avais été à côté de moi, je t'aurais envoyé un oreiller mais la distance compromets un peu mon plan. L'informa James. Et non elle n'est pas là parce qu'au cas ou tu ne l'aurais pas remarqué, il n'est même pas neuf heure. Je ne vois pas ce qu'elle viendrait faire à une heure aussi matinale. 



Sirius haussa une nouvelle fois les épaules en répondant :



- J'en sais rien je demandais juste puisqu'au dernière nouvelle elle vit chez toi cette semaine. Et la vraie question c'est surtout pourquoi est ce que toi, tu t'es levé aux aurores ? 



James eut un large sourire et répondit joyeusement :



- Pour répondre au cadeau de Noël d'Evans.



- Laisse moi deviner elle t'as déclaré son amour éternel ? Ironisa Sirius.



- Elle a acceptée de venir au Nouvel An. Rectifia James une joie perceptible dans la voix. Chez moi.



Sirius en resta abasourdi : aux dernières nouvelles, Lily détestait James.



- Et bah dis donc. Souffla t-il toujours incrédule. Tu es sur la bonne voie. Tu as intérêt à assurer.



- Comme si je n'avais pas déjà assez la pression. Marmonna James. 



Son ami leva les yeux au ciel et siffla :



- Relax James tu ne t'apprêtes pas non plus à la demander en mariage elle vient seulement passer une soirée chez toi, pas besoin de te transformer en futur mari parfait potentiel pour l'occasion. 



- C'est exactement le contraire de ce que m'a dit Remus. Fit remarquer l'adolescent. 



- Mais on sait tout les deux que mes conseils sont bien meilleurs. Répliqua Sirius avec un clin d'œil. Enfin toujours est il que si Evans viens, ça me fait une vraie raison de venir au Nouvel - An, rien que pour la regarder te recaler quand tu lui proposeras une danse.



- Va te faire voir. Siffla James bien que la lueur amusée dans ses yeux démentissait ses paroles.



Sirius eut un grand sourire puis lança :



- Bon, on se parle plus tard, je vais aller voler un peu.



- C'est ça entraîne toi parce qu'à la entrée, en tant que capitaine remplaçant, j'ai bien l'intention de vous épuiser et ce peu importe la température. 



- Comme si parce que tu étais capitaine, tu avais de l'autorité. Se moqua Sirius. 



James lui adressa un geste significatif de la main avant de dire :



- Tu as vraiment intérêt à venir pour le Nouvel-An. 



- Comme si tu avais de l'autorité. Répéta une nouvelle fois Sirius. 



Puis il ajouta tout de même :



- Je vais essayer d'être là de toutes façons mais pas parce que c'est toi qui me le demande. 



Ce fut au tour de James de lever les yeux au ciel. Sirius eut de nouveau un sourire et lança :



- Au fait, merci pour vos cadeaux, j'admets que ton sortilège d'Extension était pas si mal. Bonne journée Jamesie. 



James semblait s'apprêter à protester sur le surnom mais son ami ne lui en laissa pas le temps et coupa la communication avec un rictus amusé. 



Une fois qu'il eut raccroché, Sirius secoua la tête en se demandant vaguement pourquoi James était si heureux que Lily vienne au réveillon si c'était dans l'optique de se prendre des gifles ou de se faire recaler. Visiblement il n'aurait jamais la réponse à cette question : l'amour que James portait à Lily demeurait un mystère pour lui. Toujours était il que rien que parce que l'adolescent venait au Nouvel An, il devait absolument y aller, ce serait sûrement l'occasion de lui faire avouer qu'elle appréciait de plus en plus James. Le seul problème de était que pour l'instant, il n'était pas certain d'avoir l'autorisation de se rendre chez les Potter. Il n'avait pas encore demandé à ses parents mais étant donné leur humeur depuis le début de ces vacances, il doutait franchement que ce soit faisable. Tant pis, il n'aurait qu'à faire le mur comme il l'avait déjà fait de nombreuses fois, même si il le regretterait sans aucun doute lorsqu'il rentrerait.  



L'adolescent enfila un tee shirt plus convenable que celui qu'il portait pour dormir ainsi qu'un jean et traversa sa maison le plus silencieusement possible. Il était encore tôt et il ne voulait réveiller personne mais ce n'était pas une tâche aisée tant la maison était ancienne et emplie d'objets sûrement aussi précieux qu'inutiles. Il devait se concentrer à chaque pas pour ne rien faire tomber, l'avantage étant qu'il connaissait mieux sa maison de nuit que de jour préférant s'y promener lorsque personne d'autre ne s'y trouvait. Il atteignit enfin la porte, marmonna le sortilège qui permettait de désactiver les sorts de protections mis en place autour de la maison par son père et sortit. La porte grinça bruyamment lorsqu'il la referma derrière lui et Sirius ne put s'empêcher de faire la grimace : pour la discrétion, c'était compromis. 



Il s'adossa au mur extérieur et sortit de la poche de son jean un paquet de cigarette. Lui et James avaient commencés à fumer l'été dernier, séduits par cette invention moldue, et aucun des deux n'avaient vraiment arrêtés depuis. Une fois arrivé au bout de la cigarette, il l'écrasa sur le sol enneigé de son jardin et lança un Recurvite aussitôt. Puis il empoigna son balais qui était étalé dans la neige, le secoua un peu, et l'enfourcha. 


A peine ce fut il envolé qu'il regretta aussitôt de ne pas avoir enfilé autre chose qu'un tee shirt et un jean. Il n'était autorisé à voler que dans l'enceinte de sa maison, et n'avait pas l'intention de transgresser cette règle là ne voulant pas voir son balais partir en cendres, et ça ne lui laissait en fait que peu de place pour prendre de la vitesse et se réchauffer. Et puis, même si il adorait voler, il devait admettre que tout seul ce n'était pas très amusant... Quelques années auparavant, il aurait été cherché Regulus pour l'entraîner avec lui de force mais étant donné qu'il ne parlait presque plus avec son frère, il pouvait difficilement entrer dans sa chambre pour lui imposer de venir voler. 



Sirius tenta donc d'effectuer une feinte de Wronski et alla s'écraser sur la neige gelée ce qui n'améliora pas le froid qu'il ressentait déjà. Visiblement, il n'arrivait pas à faire cette feinte et il n'avait pas assez d'espace pour essayer quoi que ce soit d'autre. Très bien, il n'était pas attrapeur mais très bien, il allait s'entraîner à cette fichue feinte. Après tout, il avait près de trois heures devant lui.





**




Trois heures plus tard, après être une nouvelle fois rentré tête la première dans la  neige sans avoir eu le temps de redresser son balais avant comme l'exigeait la feinte, Sirius capitula : de toutes façons en tant que batteur, cette feinte n'avait pas grande utilité pour lui. Il avait réussi correctement une seule fois et enchaînait les échecs depuis ça et il n'était pas connu pour être très patient. De toutes façons, il savait déjà qu'il était moins doué que son frère ou que James en Quidditch. Il n'avait pas de technique particulière et se contentait de voler dans la bonne direction. En fait, il aimait particulièrement être batteur pour cogner dans les Cognards et les envoyer sur à peu près tout le monde, il lui était même déjà arrivé d'un envoyer un par accident sur un joueur de sa propre équipe. Il aimait aussi voler bien sûr, il montait sur un balais depuis petit, mais il savait qu'il n'avait pas d'aptitude absolument exceptionnelle pour ça comme le démontrait cette feinte qu'il avait échoué. Bon l'important était qu'il avait pu voler un petit peu.



Il secoua son balais et le reposa contre le mur de sa maison songeant évasivement que quand il rentrerait il faudrait qu'il mette un sweat si il ne voulait pas mourir de froid. Il sortit une nouvelle cigarette et attendit que celle ci ne soit entièrement consumée avant de se diriger de nouveau vers la porte de chez lui. A peine eut il mit un pied dans la maison qu'il put presque sentir que ses parents étaient réveillés. Et effectivement, Walburga, sa mère feuilletait la Gazette dans  leur grand salon pendant qu'Orion, son père lisait un manuel dont le titre " Magie noire : le dernier recours de l'Angleterre sorcier  " suffisait à lui donner envie de vomir. Sirius sentit son estomac gargouiller mais se refusa de s'arrêter dans la cuisine ce qui voudrait obligatoirement dire que ses parents allaient le voir et lui adresser la parole.



C'était pareil à chaque vacances : le jeune homme évitait le plus possible toutes interactions avec ses parents, n'étant que trop conscient que ces dernières se finissaient presque toujours mal de toutes façons. Il passait le plus clair de ses journées enfermé dans sa chambre et ne descendait que lorsque ses parents réclamait sa présence, le plus souvent parce qu'ils avaient quelque chose à lui reprocher. Il sortait principalement de sa chambre la nuit, pour attraper quelque chose à manger  ou pour s'amuser à faire peur à Kreatur.  C'était d'ailleurs principalement pour ça qu'il détestait singulièrement les vacances lorsque celles ci signifiaient qu'il devait rentrer chez lui : il ne parlait presque à personne.



Sirius allait tenter de rejoindre sa chambre le plus discrètement possible quand il se souvint qu'il devait leur parler du Nouvel An chez James. 



- Et Merde. Marmonna t-il pour lui même. Autant se débarrasser de ça tout de suite.



Il était presque certain qu'ils allaient dire non de toutes façons. Ses parents, et particulièrement son père, détestait les Potter et ne les considérait pas comme des sorciers dignes de ce nom, quand bien même ils étaient une famille de sangs purs. Le jeune homme s'avança quelque peu en direction du salon sans rien dire et sa mère le remarqua la première. Elle leva les yeux de son journal et le fixa avant de siffler :



- Tu étais où ? 



- Bonjour à vous aussi. Ne put il s'empêcher d'ironiser. J'étais en train de voler.  



Son père interrogea froidement :



- Dans le jardin ? 



Sirius leva les yeux au ciel et répondit d'un ton agacé :



- Oui dans le jardin comme à chaque fois. Je voulais juste vous demander l'autorisation d'aller chez les Potter pour le Nouvel An.



Le visage de son père qui n'était déjà pas très ouvert se ferma encore plus et il répondit sèchement :



- Non. 



Avec n'importe qui d'autres en face, Sirius aurait protesté vivement ou aurait tenté de négocier comme il en avait l'habitude. Si sa mère lui avait répondu, il l'aurait probablement provoqué et poussée à bout jusqu'à ce qu'elle dise qu'elle s'en moquait ce qu'il aurait pu interpréter comme une semi autorisation. Mais avec son père, le jeune homme ne savait que trop bien qu'il ne servait à rien de négocier ou même de simplement songer à protester. Il se contenta d'opiner du chef en songeant amèrement qu'encore une fois, il devrait s'y rendre en douce ce qui lui vaudrait sûrement d'être puni pour la fin des vacances lorsque ses parents s'en apercevrait. Et avec son père, être puni revenait bien trop souvent à ne plus pouvoir marcher sans boiter.

Il allait s'éclipser, dans sa chambre, lorsque sa mère reprit la parole pour siffler :



- Tu n'as pas oublié que la famille vient dîner ce soir ? Essaye d'être convenable pour une fois.



Sirius leva les yeux au ciel et ne répondit rien. Il avait complètement oublié le repas de famille qui devait avoir lieu dans la soirée, comme c'était le cas au moins une fois par vacances. Il avait déjà assisté à ces repas de nombreuses fois mais cette année serait différente et il pouvait déjà l'affirmer. Et ce serait différent parce que c'était le premier repas depuis la fuite de sa cousine Andromeda l'été dernier.



Sa cousine avait toujours été son meilleur soutien lors de ces repas de famille. Mais, l'aînée des trois sœurs Black avait finie par partir, le dernier jour du mois de juillet. Sirius savait précisément pourquoi elle était partie et comment car s'était à lui qu'était revenu la tâche de l'aider. Ça ne l'avait pas dérangé de toutes façons : il adorait sa cousine et admirait énormément le fait qu'elle ose partir.


Andromeda était devenue pour quelques heures l'héroïne d'un roman d'amour : elle avait profité d'un confinement sensé durer cinq jours entier dans sa chambre,  car elle avait dit une parole bienveillante à l'égard des nés moldus, pour s'enfuir par la fenêtre et retrouver son petit ami qui l'attendait dehors. Elle n'avait laissée qu'une lettre pour sa famille leur disant qu'elle les aimaient mais qu'elle devait choisir puis elle avait rejoint Ted Tonks et le couple était parti le plus loin possible.   


Sauf qu'évidemment, on ne quittait pas la maison des Black comme ça : à peine avait elle mis le pied dehors que les alarmes s'étaient déclenchées. Son oncle Cygnus s'était levé aussitôt et était descendu, baguette à la main, sans aucun doute prêt à aller poursuivre sa fille en balais si il s'apercevait que c'était elle qui était partie. 


Sirius qui était en vacances chez eux, était intervenu à ce moment là : à la demande de sa cousine, il se promenait dans le jardin et ce fut lui et personne d'autre que son oncle trouva dehors. L'adolescent s'était fait quelque peu sermonner puis son oncle fatigué n'avait pas cherché plus loin et était remonté se coucher.


Maintenant qu'il y repensait, le jeune homme se disait qu'il aurait mieux fait de rentrer chez lui dans la nuit après la fuite de sa cousine. Parce que le lendemain, une mini crise familiale avait presque eu lieu. Sa tante Druella avait fondue en larme, affectée par la fugue de sa fille aînée, et son oncle ainsi que Bellatrix s'étaient mis dans une colère noire en voyant qu'elle n'était plus là. Le pire pour Sirius avait tout de même été la détresse apparente dans les yeux de Narcissa qui semblait complètement perdue et essayait de calmer Bellatrix tout en contenant ses propres larmes. Au début, le jeune homme avait tenté de se faire oublier puis son oncle avait lu à toute la famille la lettre d'Andromeda. Elle y faisait des adieux emplis de tristesse mais n'expliquait pas la raison pour laquelle elle était partie, ni où elle voulait se rendre.


A ce moment là, son oncle avait presque tout de suite compris qu'il l'avait aidé en toutes connaissances de cause et qu'il savait très bien pourquoi elle était partie. Il avait appelé en renfort les parents de l'adolescent et une seconde mini crise avait eu lieu avec cette fois beaucoup moins de tristesse et plus de colère. Quand Sirius avait fini par craquer en avouant que sa cousine était partie parce qu'elle aimait un né moldu, il se rappelait avoir cru que Bellatrix allait le tuer sans autre forme de procès tant elle était furieuse, contre sa sœur ou contre lui il n'en savait rien. 


Finalement, son oncle avait été brûlé lui même le nom de sa fille sur la tapisserie des Black et avait interdit à tout le monde de prononcer son nom. C'était fini elle n'existait plus pour eux.  Sirius savait déjà que si par hasard il avait le malheur de prononcer ce soir le nom de l'aînée des trois sœurs, il serait quitte pour la punition de sa vie. 



- Non je n'ai pas oublié. Mentit il. 



Il n'ajouta pas qu'il ferait un effort puisqu'il savait qu'il ne le ferait pas. Son père le toisa avant de questionner froidement :



- Et tu ne provoqueras pas Bella ?



Sirius haussa un sourcil : voilà qui s'annonçait plus compliqué. Il n'avait jamais rien partagé d'autres que des insultes et des cris avec sa cousine d'aussi loin qu'il pouvait s'en souvenir. Pour lui elle avait toujours été folle à lier, et finalement il avait eu raison puisque ce n'était plus à prouver qu'elle l'était aujourd'hui avec son adoration sordide de Lord Voldemort. Paradoxalement, l'adolescent savait que de ses trois cousines, c'était bien à Bellatrix qu'il ressemblait le plus et s'en rendre compte lui donnait trop souvent envie de vomir. La Mangemort avait beau être aux antipodes des convictions de Sirius, elle était aussi la plus impulsive et indépendante, celle qui voulait agir en première ligne et se battre pour défendre ce en quoi elle croyait. Et malgré tout ce qu'il pouvait dire, il savait que sur bien des points, il était identique à Bellatrix, c'était d'ailleurs peut être pour ça qu'il arrivait si bien à la faire sortir de ses gonds. malheureusement pour lui, l'inverse était tout aussi vrai et le jeu préféré de sa cousine lors des repas de famille était de faire en sorte que Sirius dise réagisse à ses provocations et dise quelque chose qui lui vaudrait une belle punition. Et évidemment, le jeune homme finit toujours par réagir. 



- On verra bien. Répondit il évasivement en haussant les épaules.



Son père le toisa avec froideur et Sirius siffla finalement :



- Tant qu'elle ne me parle pas et qu'elle ne parle pas de moi, il ne devrait pas y avoir de soucis.



Il n'y croyait pas : il y avait toujours des soucis avec Bellatrix, mais il évita de faire la réflexion à voix haute. Son père opina du chef et le jeune homme s'empressa de remonter le plus rapidement possible à l'étage. Il avait assez vu ses parents pour la semaine. Et dire que sa présence au repas de famille était obligatoire. 


En regagnant sa chambre, il passa devant celle fermée de son cadet et hésita à toquer comme à chaque fois. Finalement il haussa les épaules et poursuivit son chemin. De toutes façons, Sirius n'avait vu son frère qu'une ou deux fois durant ces vacances, ce dernier semblant encore plus renfermé qu'il ne l'était d'ordinaire. Il savait que c'était à cause des fiançailles organisées de Lyméria Greengrass de qui son frère était plus que proche depuis toujours et, contrairement à son père qui avait l'air de penser que les mariages arrangés étaient une excellente chose, lui trouvait ça triste pour l'adolescente qu'il connaissait un peu et qui ne pourrait sûrement être heureuse qu'avec Regulus. De même son frère était donc passablement déprimé et il n'était pas le seul à le penser. Les jumeaux Zabini étaient venus passer une journée chez les Black comme souvent et ils avaient du user de patience et de fermeté pour que Regulus accepte de faire quelque chose d'autre que de rester enfermé seul dans sa chambre. Et son frère ne leur avait presque pas adressé un mot alors qu'en temps normal, les jumeaux faisaient partis des seuls avec qui son cadet parvenait à être naturel. 



Il haussa donc les épaules et, ignorant la sensation de culpabilité qu'il ne connaissait que trop bien et qui s'enfouissait dans son estomac chaque fois qu'il hésitait devant cette porte, passa son chemin une fois de plus, refermant à clé la porte de sa propre chambre derrière lui.





***




Aux alentours de vingt heures , la voix résonnante de sa mère parvint jusqu'à sa chambre dont il n'était pas sorti du reste de la journée :



- Les invités seront là dans quinze minutes. Préparez vous convenablement et descendez d'ici dix minutes.



Sirius soupira :  Il allait commencer une soirée qui il le savait d'avance s'annonçait sûrement longues et pénibles. C'était dans ces moments là qu'il regrettait de ne pas avoir suivi sa cousine l'été dernier lorsqu'elle s'était enfuie. 


L'adolescent enfila  rapidement un pull rouge et doré ainsi qu'un un jean : ce n'était certes pas ce que sa mère appelait être habillé convenablement, mais c'était ce qui selon lui, serait le plus adapté pour survivre à cette soirée. Il passa devant son miroir et s'observa un instant. Il avait beau savoir qu'il était beau, les filles de Poudlard le lui avait assez répété, il n'en était pas moins que lui détestait la quasi totalité de son apparence. De ses cheveux noirs à ses yeux gris, en passant par la forme de son visage, celle de sa bouche et celle de son nez, tout sans exception en lui  évoquait son paternel. Il en était le portrait craché et c'était presque à faire peur. 


Décidant de ne pas s'apprêter plus que nécessaire, Sirius poussa la porte de sa chambre et se dirigea vers les escaliers. Il les atteignit au moment même où  Regulus sortit de sa chambre. Les deux frères se toisèrent un instant du regard, et le jeune homme en profita pour remarquer distraitement que son cadet s'était habillé comme pour une soirée du ministère de la magie.
Ce fut son frère qui comme souvent détourna le regard en premier et l'adolescent secoua la tête avant de s'engouffrer dans les escaliers. 

Sa mère les attendaient tout les deux en bas, elle aussi habillée d'une façon traditionnelle que Sirius trouvait vraiment laide. Mais il savait que sa tante et ses cousines seraient probablement habillées similairement à l'exception de Bellatrix dont sa mère, bien qu'elle adorait sa nièce, qualifiait souvent les tenues de trop provocantes. De toutes façons, le jeune homme savait que c'était là exactement le but rechercher par sa cousine. Sa mère les toisa longuement tous les deux du regard et Sirius ne put s'empêcher d'ironiser :



- Bonsoir à vous aussi.



- Ne commence pas. Siffla t-elle. 



Le jeune homme leva les yeux au ciel : depuis quand des salutations étaient elles considérées comme une provocation ? Comme il s'y attendait, sa mère ajouta avec mépris :



- Et tu considères vraiment cette tenue comme convenable ? 



Sirius leva les yeux au ciel une nouvelle fois sans pouvoir s'en empêcher et pile à cet instant, la sonnette de la maison retentit. Sa mère se désintéressa de lui presque aussitôt pour, en bonne femme au foyer qu'elle était, aller accueillir ses invités. Lui trouvait tout ce cérémonial stupide : ce n'était pas la première fois que la famille se réunissait et ce ne serait certainement pas la dernière, pas la peine d'en faire tout un événement à chaque fois. Ou peut être qu'il pensait comme ça parce que le mot famille n'avait jamais eu pour lui le sens qu'il avait pour d'autres, il ne savait pas.




**





Environ une heure et demie plus tard, Sirius était coincé à table avec la totalité de cette famille qui le répugnait, écoutant d'une oreille distraites les nouvelles et les paroles de courtoisies hypocrites échangées. En face de lui, évitant soigneusement son regard, Regulus ressemblait à un ministre pendant une soirée avec ses ambassadeurs. Il parlait avec tout le monde, faisait mine de se réjouir de chaque nouvelles, prenait soin de tout écouter attentivement et de ne parler que lorsqu'il le fallait et souriait beaucoup comme si il était très heureux de se trouver là. Sirius se demanda un instant si il était le seul des invités capable de voir que son frère jouait la comédie et qu'il s'ennuyait sûrement presque autant que lui ? Visiblement oui il était le seul. 


A la droite de l'adolescent se trouvait sa cousine Narcissa qui écoutait silencieusement les hommes parler, souriant de temps à autres. C'était comme ça depuis toujours, lors des repas de famille les femmes se taisaient et écoutaient les hommes parler de choses sérieuses. La seule qui avait toujours refusé cette règle, c'était sa cousine Bellatrix qui exposait haut et fort ses idées et s'exploit, critiquant ouvertement lorsque l'un des hommes était en tort pour elle. Et étrangement, elle ne se faisait jamais sermonner parce que c'était Bellatrix et que, n'étant pas encore mariée, elle avait élevée le nom des Black déjà reconnu encore plus haut que les adultes n'auraient pu l'imaginer. Mais parfois, l'adolescent avait envie de secouer Narcissa et de lui dire qu'elle n'était pas obligée de jouer à la poupée de cire, conditionnée pour être parfaite. Il aimait beaucoup sa cousine étant enfant et même si aujourd'hui celle ci était plus proche de son frère, il ne pouvait s'empêcher de se dire qu'elle méritait bien mieux qu'être enfermée ici. Narcissa aurait du faire le tour du monde et venir en aide à tout ceux qu'elle croisait avec sa patience et sa douceur qui détonnaient franchement dans la maison. Au moins n'aurait elle pas à subir un mariage forcé : elle avait elle même choisie d'épouser Lucius Malefoy qu'elle aimait visiblement sincèrement. 


La soirée lui paraissait durer des heures même si il savait que ce n'était pas le cas. Au moins l'avantage était que personne ne lui parlait pour l'instant et que les propos tenus lui paraissait  modérés même si il ne les écoutait que d'une oreille. Cependant, il put presque sentir que les choses se gâtaient quand Bellatrix décrivit avec les détails comment elle avait réussie à monter aussi haut dans le rang des alliées de Voldemort. Savoir comment elle avait torturé des nés moldus avant de les égorger le plus lentement possible les condamnant à mourir dans des souffrances atroces le répugnait plus qu'autre chose et il s'efforça de penser à autre chose et de ne pas écouter. Mais les autres conversations s'étaient tus et absolument toute la table écoutait Bellatrix parler comme si elle avait détenue la Parole Divine. Et lui même finit par sortir de ses pensées au moment même où sa cousine déclarait d'une voix langoureuse :





- Vous le verriez,  il est si fort, si puissant. Il peut tuer sans prononcer le moindre mot... Il m'a avoué que j'étais sa plus fidèle lieutenante, qu'il n'avait confiance qu'en moi. Il pense que notre famille est au dessus des autres et que nous devons nous battre pour exterminer ces sorciers de pacotilles qui dérobent notre magie. 



L'adolescent tiqua sur le terme exterminer et observa les visages autour de lui qui semblaient admiratif. Lui avait été assez attentive en Etude des Moldus ces deux dernières années pour savoir que le projet de Voldemort ressemblait un peu trop au projet qui avait provoqué la seconde guerre mondiale chez les moldus. Il espérait bien qu'ils n'auraient pas en arriver jusque là. Il fixa son regard sur celui de Bellatrix et cette dernière lui adressa un clin d'œil amusée. Sirius comprit aussitôt que sa cousine cherchait, comme à chaque fois, à faire en sorte qu'il réagisse. Il se promit qu'il n'allait pas lui donner la satisfaction de se faire avoir, du moins pas maintenant. Bellatrix continua avec une admiration presque audible dans la voix :



- Vous avez sûrement entendus parler des meurtres de la famille Xield. Ou bien  de celui des triplés Brown ?  Ce sont tous notre œuvre. D'ailleurs je suppose que vous avez eu vent des enlèvements à Poudlard également ? Et bien j'étais sur le terrain les deux première fois sous les ordres de mon Maître.



Sirius songea évasivement à demander poliment sur le ton de la discussion à sa cousine où les Mangemorts avaient eu la brillante idée d'amener les élèves enlevés ou qui les aidaient à pénétrer dans Poudlard mais il se retint. De toutes façons elle se moquerait probablement de lui et ne lui répondrait jamais aussi facilement. Il se dit furtivement que d'ici les vacances de Pâques, lui et les Maraudeurs auraient peut être le temps de mettre du Véritasérum au point pour qu'il puisse le donner à sa cousine lors du prochain repas de famille. C'était une idée stupide et elle ne serait sûrement jamais dupe mais si jamais ils n'avaient toujours pas progressé d'ici là dans l'enquête, ce serait une solution à envisager. Bellatrix continua :



- Vous sauriez ce qu'il à prévu de faire de ces enfants. Bien sûr je ne peux pas en parler mais je peux vous affirmer qu'après ça, Dumbledore ne sera plus un problème. Pas qu'il en soit un pour mon Maître bien évidemment, mais ça fait trop longtemps que cet adorateur des Sangs de Bourbes à une influence sur notre ministère. 



- Bella à raison. Approuva Orion l'air admiratif de sa nièce. Il est grand temps que les choses changent et ce n'est pas avec Dumbledore comme conseiller privé du Ministre que des changements se produiront. 



Bellatrix eut un sourire visiblement ravie de voir que le chef de la famille l'approuvait, même si ce n'était un secret pour personne, et continua :



- Imaginez un monde où ils ne seraient plus là à nous envahir. Ils ne voleraient plus nos biens, notre argent, nos baguettes. Seuls les sorciers digne de ce nom auraient droit à la puissance, les autres n'existeraient tout simplement plus.



Sirius put voir Narcissa à sa droite pâlir un peu à l'entente d'un véritable projet d'extermination qu'elle avait pourtant déjà due entendre de nombreuses fois  et il capta le regard sceptique de son cadet. Mais excepté eux il réalisa sans surprise mais avec dégoût que  toute la famille contemplait Bellatrix avec approbation et avec une impatience visible que les projets de Voldemort soient enfin réalisé. Il esquissa une grimace d'énervement que sa cousine perçut car elle enchaîna aussitôt d'un ton joyeux :



- Je me rappelle comme si c'était hier le jour où mon maître à tué toute la famille Gregor d'un seul sort qui ne lui a demandé aucun effort. Personne n'arrive à sa hauteur, même le plus puissants des Aurors. Je me souviens avoir justement retrouvé le cadavre de leur bébé impur en entrant dans la maison en cendre des Gregor. En fait, la bonne solution est d'éradiquer ces Sangs de Bourbes dès la naissance, et ainsi de les empêcher de se propager comme une maladie dans notre monde.  J'attends comme vous avec impatience le moment où les sorciers n'auront plus besoin de se cacher et pourront vivre au grand jour et régner sur la totalité de l'Angleterre.



Ce fut lorsqu'elle prononça sa dernière phrase avec une conviction profonde que Sirius vit le regard de son frère s'illuminer : son cadet était visiblement plus que tenté par l'idée de ne plus vivre caché et si cela devait passer par l'extermination des nés moldus, ça le révulserait peut être un peu mais après tout ils étaient inférieurs pour lui. Le jeune homme sentit une vague de colère le traverser : il était hors de question que son frère ne devienne un Mangemort à cause des discours radicaux de Bella. Il ne dit rien mais ses mains se crispèrent légèrement sur la nappe blanche. 



- Il est effectivement le sorcier le plus puissant de ce siècle. Confirma d'un ton joyeux son oncle Cygnus. Je pense que tout le monde commence petit à petit à s'en rendre compte. Je connais de plus en plus de sorciers qui changent d'allégeance à mesure qu'ils voient la faiblesse du Ministère et la puissance du Seigneur des Ténèbres. 



- En effet. Confirma Bellatrix une lueur de folie admirative et dangereuse dans le regard. Il a presque entièrement conquis le monde sorcier et partout ou le nom de mon Maître n'est pas synonyme d'admiration, il est synonyme de peur. 



Sirius se retint de dire que pour lui ce nom était surtout un synonyme de ridicule et de prétentieux. Il doutait que sa cousine apprécie et s'était fait la promesse intérieur de ne pas réagir à ses provocations au moins pour ce repas. Bellatrix enchaîna avec un sourire mutin :



- Même dans le monde moldue, la terreur commence à grandir lorsqu'on parle de lui. Ils ne savent bien sûr pas que c'est un sorcier mais savent qu'il a tué plusieurs personnes.  Je me rappelle comme si c'était hier de l'assassinat de cette famille de nobles moldus, celle qui lui à valu sa réputation de sorte de  tueur en série pour eux. 



- Je m'en souviens ! S'exclama son père. C'était un plan parfait pour démontrer qu'aucune famille dans ce monde inférieur ne pouvait lui résister. Comment ils s'appelaient déjà ? 



Bellatrix éclata de rire comme si elle racontait un événement particulièrement joyeux en répondant :



-  La famille Siren...il les a littéralement fait exploser en fumée. L'une des deux gamines s'est enfuie après avoir vu la première se faire tuer. Je suppose qu'elle est retournée à Poudlard depuis avec un sérieux traumatisme. L'un de vous la connait peut être ? 



Sirius sut tout de suite qu'il allait lui répondre cette fois. Ce n'était pas la première fois qu'il entendait parler du massacre de la famille Siren et, même avant de commencer à parler avec Maïlys, il s'était toujours indigné à voix haute en lorsque sa famille en parlait comme de la météo. Il se composa un visage neutre et répondit à Bellatrix d'un ton sec :



- Moi je la connais mais elle n'est pas traumatisé du tout. En fait, elle est même plutôt fière d'être parvenue à s'enfuir. Comment ça se fait qu'un sorcier comme Voldemort ait pu être berné et distancé par une fille de, quel âge avait elle à l'époque, ah oui quatorze ans ?  



Il ne disait pas la vérité mais peu importait : il voulait juste leur montrer qu'il existait des gens qui n'étaient ni terrifiés ni traumatisés ou du moins pas encore, par Voldemort. Les regards des convives firent l'aller retour en Sirius et Bellatrix, et cette dernière rétorqua avec un sourire satisfait :



- Je suppose que tu ne la connais pas très bien alors parce que si ça avait été le cas, elle t'aurait raconté qu'elle ne s'est jamais échappée. On l'a laissé partir en toutes connaissances de cause. Mais elle te donnera elle même les détails tu n'auras qu'à lui demander directement si elle n'a pas été traumatisée. 



Il dut se retenir de ne pas lui dire d'aller se faire voir. Elle enchaîna :



- Mais puisque tu en parles, l'ambiance à Poudlard à du être joyeuse ces dernières semaines ? J'espère sincèrement qu'aucune personne que tu connais n'a été enlevée.



Il la fusilla du regard en répondant ironiquement :



- Non personne mais c'est très aimable de t'en faire pour moi.



Ce n'était pas vrai il connaissait assez bien Edward Hood, son capitaine, avait entendu pendant près d'un an Remus parler de Lena et Haneylia était la petite sœur de Dorcas. Ce n'étaient pas des personnes qui lui étaient proches mais il les connaissait tous ne serait ce que de vu. 



- J'espère pour toi que ça n'arrivera pas alors. Siffla joyeusement Bellatrix. Ce serait tout de même dommage que... 



Sirius la coupa avant qu'elle n'ait pu finir sa phrase en rétorquant :



- On aura démasqué votre complice à l'intérieur de Poudlard avant que vous ne puissiez enlever trop de monde.



- Tu penses ? Interrogea t-elle avec un sourire carnassier.



- J'en suis certain ! La défia t-il.



- D'accord, acquiesça t-elle les yeux pétillants. Et comment comptes tu t'y prendre exactement  ? Toi et tes petits camarade n'allez tout de même pas demander des informations à ses abrutis de l'Ordre du Phénix ?



Sirius tressaillit : comment pouvait elle être au courant. Il fit mine de demander :



- A ses abrutis de qui ?



Bellatrix ne parut pas dupe et lança :



- Ne fais pas l'ignorant. Je sais parfaitement que tu prévois de t'engager dans l'Ordre avec ta petite bande de Gryffondors prétentieux ! On a une petite liste plus ou moins certaine tu sais. Après tout pourquoi crois tu que la petite sœur de cette chère Meadowes ait été enlevée ? Ce n'était pas vraiment du au hasard. 



Sirius déglutit : Ce n'était donc plus à confirmer sa cousine était donc parfaitement au courant de l'existence de l'Ordre.



- Je ne vois pas de quoi tu parles. S'entêta t- il pourtant.



- Si. Contra t-elle avec un sourire ravie. Tu vois parfaitement de quoi je parle. Mais de toute manières ne te fais pas d'illusions je ne te reproche pas de vouloir y entrer. Ton rôle dans l'Ordre nous sera très utile.



- Si tu crois un instant que je vous délivrerai ne serait ce qu'une miette d'informations.



- Si tu crois un instant que tu as le choix ! Singea Bellatrix  dans une parfaite imitation sarcastique de la voix de Sirius. De un tu t'es cramé tout seul cher cousin, tu m'as confirmé l'existence de l'Ordre.



- Comme si tu n'étais pas déjà  au courant ! Répondit il avec colère.



- Et de deux, reprit elle sans tenir compte un instant de son intervention. Le Maître à explicitement réclamé ta présence dans ses rangs...



- Comment ça ? Demanda Orion l'air intéressé.



Une lueur alarmée passa dans les yeux de l'adolescent. 



- Je voulais profiter de ce repas pour vous en parler, déclara Bellatrix se tournant vers lui et se délectant du regard furieux de son cousin. Le Maître a mentionné il y a peu de  temps qu'il désirait la présence de Sirius dans ses rangs le plus rapidement possible. Il pense qu'il peut nous être très utile. Il aura évidemment d'ors et déjà une place privilégié au sein des Mangemorts...



Le sourire avide qui s'étala quasi instantanément sur les lèvres de son géniteur fit se stopper net la respiration cardiaque de Sirius l'espace d'un instant. Il se reprit tout de même rapidement lança sarcastiquement à sa cousine :



- Je pensais que ton Maître était puissant. Me voilà déçu. Il est vraiment désespéré au point d'avoirs recours à des sorciers de tout juste dix sept ans ?



La réponse de Sirius ne plut  de toutes évidences pas à Bellatrix et l'expression de cette dernière se durcit. Ses traits devinrent plus prononcés et sa voix plus sèche et menaçante lorsqu'elle déclara :



- Ne parle pas comme ça de mon Maître. Il est capable de prouesse dont tu n'as même pas idée.



- De prouesses pour lesquels il a besoin d'un sorcier de dix sept ans ? Insista le jeune homme. 




- Non, des prouesses comme le massacre de la famille Siren ! Siffla t-elle en retour.



Ils s'affrontèrent un instant du regard puis Bellatrix reprit cruellement  :



- La seule raison pour laquelle il ordonne ton intégration rapide à ses rangs, c'est que tu vas pouvoir lui fournir des informations. Une sorte d'agent double. Après tout tu es ami avec des Gryffondors et tu vas intégrer l'Ordre. 



Sirius siffla simplement :



- Je ne ferais jamais ça !



Bellatrix eut d'abord l'air contrariée puis un sourire mesquin se dessina sur ses lèvres et elle répondit en haussant les épaules :



- Comme tu voudras. Mais si tu refuses, tu déshonoreras la famille Black toute entière. Et pour rehausser la donne, je suppose que Regulus fera l'affaire. Mais évidemment, il ne pourra pas jouer les agents doubles et n'aura pas une place aussi privilégiée que tu aurais pu avoir. 



Sirius comprit immédiatement les sous entendus dans la phrase de sa cousine : Si Regulus rejoignait les Mangemorts, il n'aurait pas une place importante et se ferait presque tuer à coups sûrs. Il espérait que son frère refuserait de les rejoindre mais il devait admettre qu'il n'en savait rien et qu'il ne pourrait pas anticiper ça. Mais d'un autre côté il ne pouvait pas non plus accepter la proposition de Bellatrix : il était hors de question qu'il trahisse Dumbledore et ses amis en les espionnant pour le compte des Mangemorts. C'était une possibilité absolument exclue. 



Heureusement pour lui, avant qu'il n'ait eu à répondre, son oncle Cygnus posa une question à Narcissa sur la robe de mariée qu'elle allait porter lors de ses fiançailles en début d'été. La jeune fille embraya avec plaisir sur le sujet et se lança corps et âmes dans une explication détaillée de ce qu'elle avait prévue. L'adolescent se détendit et décrocha à peu près au moment ou Narcissa passait en revue les différentes teintes de rouges à lèvres qu'elle avait sélectionnée pour les différents moments du mariage.



Cependant, si la conversation était plus légère et plus détendue que quelques minutes auparavant, le sourire mesquin de Bellatrix lui faisait clairement comprendre qu'il aurait un choix à faire et qu'il se retrouvait donc face à un dilemme. Il s'aperçut alors que son père l'observait et se fit la réflexion qu'il valait mieux pour lui de se concentrer sur le nombre réglementaire de bouquets de fleurs dont parlait à présent Narcissa plutôt que sur la conversation qu'ils risquaient d'avoir une fois les invités partis. 





**




- Il faut qu'on parle de ce qu'a dit Bella !



Sirius avait eu raison : il se tenait dans le bureau de son père face à ses deux parents réunis. Son père ne faisait presque jamais entrer ses fils dans son bureau, arguant que c'était son endroit personnel. Sirius était convaincu qu'il devait simplement y entasser des tas de choses potentiellement dangereuses que des Aurors ne devraient pas voir si jamais ils exécutaient une fouille de la maison.  A l'instant même ou les invités avaient franchis le portail de leur maison, après un repas qui s'était déroulé sans autre incident que sa confrontation avec Bellatrix, Orion et Walburga avaient décrétés qu'ils devaient avoir tout de suite une conversation de la plus haute importance avec leur aîné.



Regulus était resté la porte du bureau n'étant pas invité à participer à la conversation, mais Sirius n'était pas dupe et  se doutait que son frère allait écouter tout ce qu'il se dirait  si tant est qu'ils arrivaient à dialoguer.

Son père le dévisageait assis dans son fauteuil pourpre, avec des yeux décidés et un regard ferme. Sa mère juste à côté était debout toujours dans sa robe traditionnelle. Le jeune homme, qui leur faisait face, répondit aussitôt :



- Il n'y a rien à dire de plus que ce que j'ai déjà dit tout à l'heure. Je ne rejoindrais pas les Mangemorts.



- Ne commence pas. Gronda sa mère.



Son père plissa ses yeux si identiques à ceux du jeune homme et déclara d'une voix froide :




- Tu ne nous avait pas parlé de cette histoire d'Ordre ?



Sirius leva les yeux au ciel et ironisa :



- C'est vrai tiens. J'aurais parfaitement pu vous dire que je comptais entrer dans une organisation qui s'emploierait à combattre Voldemort et la suprématie des sangs purs. Vous n'y auriez vu aucun problème.



Sa mère grogna. Orion se contenta de le toiser avec mépris avant de reprendre :



- J'en déduis que tu ne comptes pas intégrer les Mangemorts ?



Au moins, cette question était facile et Sirius avait une réponse toute prête qu'il s'empressa de lancer :



- Tu déduis bien.



- Tu sais que si tu ne le fais pas, la honte et le déshonneur seront jetés sur notre famille. Insista son père d'un ton calme qui inquiéta  plus le jeune homme qu'autre chose.



- Alors quoi, je devrai devenir un Mangemort et trahir tout le monde seulement parce que Voldemort le demande ? 



- Ne pas le devenir reviens à nous trahir nous. Siffla son père. Et par nous, j'entends également ton frère.



C'était la le plus gros arguments de ses parents pour le convaincre de rejoindre les Mangemorts, la seule raison qui aurait pu pousser Sirius à accepter. Visiblement son père le savait et semblait prêt à l'exploiter. Le jeune homme n'avait pas encore pris de décision mais ça ne l'empêcha pas de répondre d'un ton provocant :



- Reg fera ses choix. J'ai fait le mien en ce qui me concerne !



- Il se fera tuer. Insista méchamment son père. Il se fera tuer et ce sera de ta faute.



Sirius avait depuis très longtemps appris à ne plus porter d'attention à ce que ses parents disaient quand ils l'accusaient de toutes sortes de choses, mais la phrase de son père l'atteignit en pleine tête. Si Regulus se faisait tuer en rejoignant les Mangemorts, ce serait de sa faute, parce qu'il avait refusé de les intégrer. Il lança froidement :



- Ce sera en grande partie de ma faute c'est vrai ! Mais ce sera aussi de la votre. Parce que vous pouvez aussi ouvrir les yeux, voir à quel point tout cela est stupide et faire une croix sur la réputation de notre famille et changer de camps. Vous pouvez décider qu'aucun de vos enfants ne doit rejoindre les rangs de Mangemort et personne ne mourra.



Il ne savait même pas pourquoi il avait dit ça, juste parce qu'il s'était dit que le moment était bien placé pour une prise de conscience de la part de ses parents. De toutes façons il savait bien qu'il n'y avait aucune chance que cela arrive. Plus jeune il se rappelait avoir cru  pouvoir les faire changer d'avis sur toute la ligne, leur montrer à quel point leur vision du monde était fermée. Il avait vite compris que ce ne serait jamais le cas et encore aujourd'hui le visage presque moqueur de son père et celui fermé de sa mère le lui démontrait. Cette dernière prit d'ailleurs la parole  en intervenant :



- Ne dis pas n'importe quoi, il n'y a qu'une seule personne ici qui doit se rendre compte de son erreur et ce n'est pas nous. Par Salazar pourquoi refuses tu à ce point un avenir honorable en participant au plus grand projet révolutionnaire que l'Angleterre ait jamais connu ?



- L'extermination des nés moldus ? Douta Sirius en haussant un sourcil.



- Non. Rectifia sa mère. L'extermination des Sang-de-Bourbes ! C'est précisément là que se situe ton erreur, tu t'évertue à les voir comme nos égaux quand ils nous sont inférieurs en  tout points.



Sirius eut un rire moqueur et siffla :



- Oh mais rassurez vous mère je vais participer au plus grand projet révolutionnaire que l'Angleterre ait jamais connu comme vous dîtes, je ne comptes pas en rester simple spectateur. Seulement moi je serais de l'autre côté.



- Du côté des perdants. Siffla froidement son père. Du côté de la vermine et des Sangs de Bourbes.



Sirius eut un sourire sans joie et conclut :



- Peut être du côté des perdants je vous l'accorde. Mais en tout cas, du côté du bien !





**





Lorsque Sirius sortit du bureau de son père, il était pratiquement une heure du matin. Il venait de passer près d'une heure à essayer de leur faire comprendre que peu importe ce qu'ils pourraient dire, il n'avait pas l'intention d'accepter la proposition de Bella et de rejoindre les Mangemorts. L'adolescent était épuisé : comme il s'y attendait, la discussion avait rapidement dégénéré. Il porta machinalement la main à sa temps et grimaça : il devait très certainement avoir un hématome qui s'étendait jusqu'à son arcade sourcilière. Finalement, son père n'avait pas réussi à être patient très longtemps.   


Il referma la porte du bureau derrière lui, et se retourna pour se retrouver nez à nez avec son frère. Regulus avait probablement écouté toute la conversation et devait attendre là depuis un bon bout de temps. Il allait continuer son chemin et monter dans sa chambre quand il s'aperçut que son cadet le fixait avec insistance.



- Qu'est ce que tu veux ? Interrogea t-il avec lassitude.



Il n'avait sincèrement ni l'envie ni la force d'entamer une dispute avec son frère maintenant. En fait il voulait juste aller se reposer et ne plus voir sa famille des vacances. Mais sur ce dernier point, il savait déjà que ce serait impossible et qu'il ne manquerait pas de se refaire punir lorsque son père s'apercevrait qu'il était sorti en douce pour le Nouvel An chez James. 

Cependant, à sa grande surprise, Regulus parut chercher ses mots avant de demander en réponse  :



- Qu'est ce que tu as l'intention de faire ?



La question lui avait été si souvent posé au cours de la soirée qu'il commençait à en avoir assez. Il répondit sans réfléchir  :



- Je ne vais pas intégrer les Mangemorts.



- Tu en es sûr ? Demanda son cadet en tentant de masquer l'appréhension dans sa voix.



- Certain ! Reg je ne peux tout simplement pas faire ça.



- Mais moi je n'aurais pas le choix alors ? Interrogea t-il.



Sirius en eut presque envie de se frapper. Il avait conscience d'avoir échoué un certain nombre de fois, trop conscience même, mais il avait toujours essayé de protéger son frère avant toutes choses. Et il se demanda une nouvelle fois si intégrer les Mangemorts était vraiment impossible pour lui. Puis il songea à tout ces nés moldus qui se faisaient assassiner, aux élèves de Poudlard qui étaient en train de se faire enlever, à tout ceux que les Mangemorts avaient fait souffrir et réalisa que non il ne pourrait pas. 



Mais il ne pouvait pas abandonner son frère non plus, en sachant à quel point son cadet était plus malléable et à quel  point il voulait plaire à leurs parents. C'était l'une des différences entre eux : Sirius avait compris très tôt que jamais ses parents ne seraient entièrement satisfaits de ce qu'ils accompliraient et qu'ils ne les complimenteraient jamais. Il s'était fait à l'idée et avait trouvé d'autres façons d'attirer leur attention même si généralement ça finissait mal pour lui. Regulus pour sa part faisait toujours ce qu'attendait ses parents, il voulait les rendre fiers, il voulait leur attention et leur amour. Et pour ça il faisait toujours en sorte d'être le meilleur et si pour satisfaire ses parents il devait rejoindre les Mangemorts, Sirius était presque certain qu'il le ferait. 

L'adolescent répondit :



- Si tu auras le choix, on a toujours le choix. La famille voudra probablement que tu  deviennes Mangemort si je ne le deviens pas.  Mais tu peux t'opposer à eux et tu peux t'opposer à tout ça.



Sirius plongea ses yeux gris dans ceux identiques de son frère et continua :



- Tout comme tu pourras t'opposer à eux lorsqu'il t'imposeront une fiancée. Tu peux assumer tes choix et choisir Lyméria Greengrass même si ça ne leur plaît pas. En fait si tu le veux, tu peux faire exactement comme l'a fait Andromeda. Laisser tomber toute cette mascarade et en finir avec les Black. 



Regulus s'était crispé à la mention de Lyméria et encore plus lorsque Sirius prononça le nom d'Andromeda. Puis il réfléchit quelques secondes et interrogea :



- Pourquoi tu ne le fais pas toi ? Faire comme Andy. 



Sirius faillit répondre d'instinct la vérité, à savoir qu'il ne le faisait pas en grande partie parce qu'il ne voulait pas abandonner son cadet ici. Il se retint juste à temps et se contenta d'hausser les épaules. Regulus insista :



- Je n'arrête pas de me dire qu'ils vont me rayer de la tapisserie si je refuse de rejoindre les Mangemorts quand ils me le demanderont, ou si je m'enfuis. Mais on sait tout les deux que tu te moques pas mal de cette tapisserie et de cette maison en général. 



C'était un reproche à peine dissimulé et Sirius accusa le coup : on lui avait de toutes façons suffisamment répéter qu'il était égoïste pour qu'il l'intègre. Et de fait son frère n'avait pas tort : rien ne le retenait ici à part justement ce dernier ce qu'il se refusait fermement à lui dire. L'adolescent ne répondit donc pas et demanda :



- Et toi, qu'est ce que tu vas faire ? Etant donné que je ne rejoindrais pas les Mangemorts, si ils se rabattent vers toi, qu'est ce que tu feras ? 



Regulus hésita et son aîné vit parfaitement qu'il n'en savait rien mais que faire la fierté de ses parents en rejoignant les Mangemorts ne le dérangerait pas. 



- Je ne sais pas. Finit il par répondre incertain. Je suppose que je finirais par accepter. Sans trop de mal. 



- Et c'est vraiment ça que tu veux ? 



Cette fois Regulus parut se sentir attaqué car il répondit vivement :



- Ce que je veux surtout c'est être différent de toi. Je ne veux pas des hurlements, des provocations, des punitions. Je ne veux pas de tout ça. Et je... enfin ils ont toujours dit que les nés moldus nous étaient inférieurs. 



Sirius dut se retenir de ne pas encastrer son poing dans le mur : ça aurait de toutes façons été inutile et il n'avait pas l'intention de se blesser d'avantage. Et si il faisait un petit effort, il pouvait comprendre : ce n'était pas étonnant que son cadet pense de la sorte étant donné que c'était ce qu'ils entendaient depuis petit.



- Alors je suppose que tu feras ton vrai choix le moment venu. Conclut l'adolescent à regret. J'espère que tu ne choisiras pas la facilité mais tu as au moins raison sur un point : le choix te revient. En revanche là où tu as tort, c'est quand tu dis que tu ne peux pas t'opposer aux parents, que tu ne peux pas partir d'ici si tu envisages de faire ta vie avec Lyméria Greengrass. Parce que tu peux le faire... n'importe quand. 



L'adolescent espéra de tout cœur que ses paroles avaient au moins réussi à se frayer un chemin jusqu'au cerveau parfois fermé de son cadet. Puis, égoïstement, alors qu'il s'apprêtait à monter les escaliers menant à sa chambre, Sirius songea quelques seconde à lui. Il se fit la réflexion qu'il n'était pas pareil dans cette maison qu'à Poudlrd, qu'ici il était en permanence étouffe, qu'il se sentait constamment sur la défensive. Rien n'était naturel, tout était calculé dans les moindres détails. Mais l'adolescent savait qu'il n'avait pas convaincu ses parents tout à l'heure, que dès qu'ils pourraient ceux ci reviendrait à la charge encore et encore. Et lui finirait forcément par craquer à un moment ou un autre : il n'était pas stupide et savait bien qu'il avait une sacré tendance à faire des mauvais choix. En restant ici, il se condamnait presque tout seul à rejoindre les Mangemorts un jour ou l'autre.



Sa mère sortit finalement du bureau, suivie par son père avant que l'adolescent n'ait eu le temps de regagner sa chambre. Elle l'observa et lança :



- Vous pouvez aller dormir tout les deux. Mais Sirius soit bien conscient qu'on reviendra sur cette discussion jusqu'à ce que tu acceptes. Tu ne peux pas fuir tes responsabilités comme ça.



La phrase résonna dans l'esprit du jeune homme et dans son esprit, une solution très clair apparut à son dilemme. Il n'avait qu'à partir d'ici, faire comme Andromeda. Il y avait déjà pensé bien sûr mais l'idée que Regulus ne devienne Mangemort l'avait toujours retenu. Cependant vu ce que son cadet venait de lui avouer, qu'il reste ou non dans cette maison n'y changerait rien et Regulus devrait faire son choix lui même. Et en restant ici, les seules solutions qui s'offraient à Sirius n'était pas très glorieuses et se finissaient dans le meilleur des cas par sa mort et dans le pire par son intégration aux Mangemorts. Et l'adolescent savait qu'il ne pouvait pas penser à la place de son frère et qu'il ne pourrait pas non plus décider pour lui. C'était peut être lâche de penser comme ça il n'en savait rien mais tout ce qui lui paraissait clair en cet instant c'était qu'il ne voulait pas intégrer les Mangemorts. Et rien que pour ça il devait partir.



Sirius sortit sa baguette, sa décision était déjà prise malgré son épuisement et il murmura :



- Accio Affaires !



Un instant plus tard, un sac à dos dévala en volant les escaliers et l'adolescent l'attrapa au vol. 



- A quoi est ce que tu joues ? S'exclama  Walburga avec mépris.



- Vous n'avez que trop raison mère, si je reste ici je vais finir par accepter de rejoindre les Mangemorts. Répondit il avec insolence. Alors c'est terminé je m'en vais.



Et il se dirigea vers la porte d'entrée de sa maison. Son père ne fit pas le moindre mouvement se contentant de le fixer d'un air menaçant pendant que sa mère s'empressait de tenter de lui barrer l'accès. Elle lança un maléfice cuisant en désespoir de cause que l'adolescent bloqua sans difficulté.


Cependant, malgré sa détermination, une fois arrivé sur le pas de la porte, il se retourna et hésita. Il n'aurait pas d'autres occasions et il le savait. Une tornade de souvenirs se bousculèrent dans son esprit pendant que son cerveau oscillait entre deux choix : Partir ou rester ! Il n'avait jamais su ici ce que signifiait avoir une famille mais toujours était il que, même lorsqu'on en mourrait d'envie, c'était compliqué et ça demandait énormément de prise sur soi de quitter tout ce que l'on avait toujours connu. Si il réfléchissait un peu trop, se posait un peu trop de questions et essayerait d'être logique, il s'excuserait et remonterait dans sa chambre le plus rapidement possible. 



Il croisa le regard perdu de Regulus et sut immédiatement qu'il se rappellerait ce regard jusqu'à la fin de ses jours. Il culpabiliserait sûrement toute sa vie également, parce que quoi qu'il arrive, qu'il reste ou qu'il parte, c'était parce qu'il refusais d'intégrer les Mangemorts que son frère serait amené à le faire. Mais il n'avait presque plus le choix maintenant : Si il ne le faisait pas, il finirait par devenir Mangemorts et c'était hors de question que ça arrive. Dans une dernière idée irréfléchie, il fixa ses yeux gris sur son frère et lança :



- Viens avec moi !



L'adolescent ne fit pas le moindre mouvement. 



- Regulus ne bouge pas ! Hurla sa mère devenue pratiquement hystérique en quelques secondes.



De toute façon, avec ou sans l'avis de sa mère, Regulus n'esquissait pas le moindre mouvement.
Sirius le regarda quelques secondes  dépité tout en  tentant d'ignorer le sentiment de culpabilité qui s'infiltrait déjà dans sa poitrine : ce qu'il adviendrait de son frère serait de sa faute. Il ne détourna pas le regards et haussa les épaules en lâchant :



- Comme tu voudras.



Il ne pouvait pas choisir à sa place. 



- Sirius ! Le retint la voix de sa mère, plus hystérique que jamais. Si tu franchis le seuil de cette maison, ce n'est plus la peine de nous considérer comme ta famille.



Le jeune homme inspira. Malgré tout ce qu'il pouvait dire, cette phrase faisait mal à entendre et il avait beau dire qu'il les détestaient, ils n'en restaient pas moins sa famille d'une certaine manière. Il répondit donc d'une voix qu'il essaya de faire paraître détachée et provocante  :



- Alors vous pouvez d'ors et déjà aller brûler mon nom sur la tapisserie !



Puis faisant abstraction de la pluie et du vent hivernal qui régnait dehors, il passa la porte et claqua cette dernière derrière lui. Il se retrouva sur le perron et contempla une dernière fois cette maison dans laquelle il n'avait presque aucun bon souvenir à l'exception de Regulus et de ses cousines, excepté Bellatrix, avant qu'elles ne grandissent. 



Il portait toujours son pull rouge et or et se félicita d'avoir eu le bon sens de ne pas mettre seulement un tee shirt auquel cas il serait mort congelé avant d'avoir put aller quelque part. Il continua de marcher jusqu'au portail doré et s'arrêta devant un instant. Il avait beau être épuisé et vouloir seulement que cette journée s'arrête, il sentit une colère indescriptible s'emparer soudainement de lui au moment où il devait sortir pour de bon de cette maison. Il lutta quelques secondes contre l'envie idiote de frapper quelque chose puis inspira et passa le portail prenant bien soin de le refermer derrière lui.



C'était terminé et il en avait fini avec les Black !





*******





Il devait être aux alentours d'une heure et demi et les Potter venaient tout juste de rentrer chez eux.  Ils avaient passés leur soirée dans un club moldu qui proposait des parties de Times Up grandeur nature en équipe. Maïlys étant née moldue, elle connaissait bien ce jeu et la famille de James avait voulu le découvrir et lui faire plaisir par la même occasion en s'y rendant. 
Ils avaient fait deux partie : une fois Maïlys et Euphémia s'étaient liguées contre les garçons, et une autre James et Maïlys avait joués ensemble contre les adultes. La première partie avait été remportée haut la main par les garçon et durant la deuxième, le couple que formait les parents de James avait battu les deux adolescents. Toujours était il que le concept du jeu familial avait beaucoup amusé la famille de sorcier et particulièrement James avec son esprit compétiteur qui bien évidemment avait pris ce jeu beaucoup trop au sérieux et avait fait un discours presque moralisateur à Maïlys après leur défaite. 


Dès qu'il fut entré dans sa maison, James se précipita avec énergie dans la cuisine et proposa :



- Vous voulez boire quelque chose ?



Maïlys déclina poliment. James voyait bien qu'elle était fatiguée et que la perpétuelle énergie qui régnait chez les Potter l'impressionnait quelque peu. Elle se sentait visiblement bien chez lui mais elle avait également besoin d'être seule par moment, question d'habitude, or les moments de solitude étaient plutôt rares chez James. Il lui sourit gentiment et proposa :



- Si tu es fatiguée, tu peux aller dormir. 



La jeune fille parut hésiter entre la peur d'être impolie et l'envie qu'elle avait en même temps d'être seule. Finalement, elle se fendit d'un petit sourire mal assuré et répondit :



- Je pense que je vais y aller en effet. Merci beaucoup Monsieur et Madame Potter pour la soirée, c'était vraiment très amusant. 



La mère de James leva les yeux au ciel et souffla :



- Je t'ai déjà dit de nous appeler Fleamont et Euphémia. Je sais que ce ne sont pas des prénoms très avantageux mais tout de même... 



James vit Maïlys rougir un peu puis opiner du chef. Il lui souhaita bonne nuit d'une voix énergique et elle lui répondit par un sourire ainsi qu'un signe de la main aux Potter avant de s'éclipser dans les escaliers de la maison en direction de l'étage. La mère de James secoua la tête et lança :



- C'est une jeune fille très gentille. Un peu étrange mais très gentille. 



James haussa un sourcil surpris  et demanda :



- Comment ça un peu étrange? 



- Et bien disons que je ne m'attendais pas vraiment à ce que toi et ton énergie, vous puissiez devenir amis avec une fille comme elle. 



L'adolescent rectifia :



- Pour être honnête, nous ne sommes pas vraiment amis. C'est une amie d'Alice et de Lily Evans, et les filles avaient peur de la laisser toute seule à Poudlard alors j'ai chaleureusement proposé notre maison. 



- C'est une amie de Lily et ça ne te dérange pas qu'elle vienne ici ? Interrogea curieusement son père. 



- Pourquoi ça me dérangerait ? Non pas du tout au contraire, d'ailleurs je crois que c'est en partie grâce à la présence de Maïlys ici que Lily vient au Nouvel An.



James avait conscience qu'il n'était pas tout à fait " normal " pour un adolescent de parler aussi ouvertement de ses problèmes sentimentaux avec ses parents mais il n'y pouvait rien. La première chose qu'il avait faîtes lorsqu'il avait commencé à ressentir quelque chose de bizarre pour Lily, avant même d'en parler à ses amis, il avait écrit une lettre à sa mère pour lui demander conseils. Depuis, ses deux parents ne cessaient de lui demander des nouvelles et il racontait tout ou presque dans les détails. La seule chose dont il n'avait jamais parlé à ses parents concernant Lily, c'était l'épisode sous le saule cogneur. Il leur avait avoué qu'ils s'étaient disputés sévèrement mais n'avait pas précisé pourquoi pour la bonne raison qu'avec le recul, il n'était vraiment pas fier de ce qu'il avait fait ce jour là.



- D'ailleurs en parlant du Nouvel An, fit valoir sa mère. Tu sais que nous sommes d'accord pour te laisser la maison, nous te faisons confiance. En revanche, je préfère te préciser que je préférerait que vous ne soyez pas nombreux, une dizaine au maximum. 



- Ce sera le cas. Assura James. Ce n'est pas une grosse soirée. Normalement on ne sera que huit, peut être neuf si Meadowes répond à mon invitation. 



- Je ne savais pas que tu étais proche de la petite Meadowes. Remarqua son père. Tu ne nous en avait jamais parlé.



James lui même ne savait pas très bien ce qu'il lui était passé par la tête et et il était pratiquement certain que la Serdaigle aller se moquer de lui et refuser de venir. Mais il s'était dit que si jamais par hasard personne d'autre ne l'invitait, elle serait condamnée à passer le Nouvel An avec sa famille ce qui ne manquerait pas de lui rappeler toutes les secondes que sa petite sœur avait été enlevée. 



- Nous ne sommes pas proches. En fait j'ai du lui parler un grand total de deux trois fois. Mais je ne sais pas, je crois qu'elle nous apprécie même si c'est difficile à dire avec elle. Et puis, étant donné ce qui est arrivé à sa sœur je me suis dit que je ne pouvais pas ne pas au moins lui proposer de venir. 



Sa mère lança avec une certaine fierté dans la voix :



- C'est exactement les valeurs que je me suis acharné à te donner, je suis très fière de toi. Mais tu sais je ne suis pas sûre qu'elle accepte. Avec l'enlèvement de sa petite sœur, si elle accepte de venir chez nous, elle laisse sa mère seule pour le Nouvel An et je ne suis pas sûre qu'elle veuille bien. Mais l'important c'est que tu lui ai proposé de venir. 



- Son père ne vit pas avec eux ? interrogea curieusement James. 



- Leur père est parti au début de l'année, ce qui selon moi n'était peut être pas plus mal. Il a embarqué vers la Norvège en emportant avec lui toute les richesses et les actes de propriétés de la famille Meadowes. Il a laissé sa femme seule avec leurs deux filles et sans le moindre revenu, la moindre économie. Elles n'avaient plus de maison à leur nom et se seraient retrouvées à la rue si leur mère n'avait pas rapidement trouvé un petit travail. Mais ça ne change rien, elle vivent dans une situation très précaire. 



L'adolescent n'en savait rien et il se sentit soudainement encore plus mal pour Dorcas : ce n'était décidément pas son année.



- Comment tu sais tout ça ? Demanda t-il.



- La nom de Meadowes est réputé, ils ont toujours fait partis du Registre des Sangs Purs et de la liste stupide des Vingt huit sacrés. Leur réputation s'est légèrement assombrie quand les parents de Dorcas se sont mariés, étant donné que sa mère était une née moldue mais ils ont toujours vécu dans le luxe et la richesse tout de même. Le départ du père a été relaté dans presque tout le Ministère ainsi que dans la Gazette et a alimenté les sujets de commérages des Sangs Purs pendant plusieurs semaines. 



- Et pourquoi leur père est il parti ? 



Fleamont haussa les épaules et répondit  :



- C'est une histoire compliquée. Et de toutes façons, je ne peux pas te le dire, si tu veux mon avis Dorcas préférerait que le moins de personnes possibles ne soient au courant. 



Le jeune homme, pas le moins du monde fatigué malgré l'heure tardive, allait insister mais le regard de son père l'en dissuada. Sa mère lança :



- Bon, je vois bien que tu n'es pas fatigué mais tu vas encore te lever en début d'après midi demain si je ne t'envoie pas te coucher maintenant. Et puis il faut bien que je joue la mère stricte quelques fois non ? 



- Non. Affirma James en réponse d'un ton insolent. Si tu doit jouer la mère stricte, ça voudrait dire que je ne t'obéis pas assez. Or je suis un garçon très obéissant. 



Son père eut un sourire moqueur et  lança :



- Un garçon obéissant quand ça t'arranges. Allez file te coucher !



- Mais à vos ordres. Sourit joyeusement James. Bonne nuit papa, bonne nuit maman, faîtes de beaux rêves. 



Ses parents lui retournèrent ses salutations et l'adolescent s'éclipsa avec un sourire innocent. Il entendit vaguement derrière lui sa mère dire que jamais il n'arriverait à s'endormir avec une énergie pareille. De toutes façons il n'avait pas vraiment l'intention d'aller dormir tout de suite : il allait d'abord lire la lettre que Remus lui avait envoyé dans la mâtinée puis écrirait peut être à Alice si il n'était toujours pas fatigué.   James savait que lorsqu'il était énergique comme ça, il lui fallait du temps pour parvenir à se calmer et à s'endormir et visiblement ses parents aussi car ils étaient tombés d'accord sur le fait que l'adolescent ne dormirait pas tout de suite.


En passant devant la chambre d'ami, il put entendre la respiration saccadée de Maïlys et se fit la remarque qu'elle respirait tout de même drôlement fort. On avait l'impression qu'elle étouffait dans son sommeil, qu'elle cherchait absolument de l'air. Il faillit entrer pour voir si elle allait bien mais n'osa pas ne sachant pas si le geste serait bien interprété. 


Il poussa donc silencieusement la porte de sa propre chambre et alluma la lumière. Ses parents lui avait peint sa chambre en rouge et or lorsqu'il n'était encore qu'un bébé ce qui d'une certaine façon avait conditionné James à aller à Gryffondor. De toutes façons, avec ou sans cette peinture, l'adolescent savait qu'il n'aurait jamais pu être répartie ailleurs. Il s'assit à son bureau et commença par déplier la lettre que Remus lui avait envoyé le matin même pour la lire, étant donné qu'il n'avait pas encore pris le temps :



Cornedrue !


Merci de m'avoir envoyé une lettre hier, ne t'en fais pas la pleine lune s'est bien passée. C'est toujours plus douloureux lorsque vous n'êtes pas là mais j'y suis habitué. Sinon pour réagir à la grande nouvelle : c'est fabuleux que Lily vienne au Nouvel An mais tu me l'a déjà annoncé dans ta lettre précédente. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que depuis que tu le sais, tu es légèrement bloqué sur cette nouvelle. Enfin toujours est il que comme je le disais dans ma lettre d'hier : laisse lui de l'espace. Ne la harcèle pas et ne déduis pas qu'elle vient parce qu'elle meurt d'envie de danser avec toi, je ne pense pas que ce soit le cas ou alors inconsciemment. Et si jamais tu t'ennuis même si je sais que tu trouves toujours à t'occuper, n'hésite pas à lire le bouquin que je t'ai offert pour Noël sur la séduction, ça t'aideras peut être à avoir une idée de la façon dont tu devrais essayer de te conduire avec Lily. 


Bref, à dans deux jours pour le Nouvel An ( avec Lily oui je sais... )


PS : C'était vraiment une bonne idée de proposer à Meadowes, on ne la connaît pas vraiment mais si on peut faire la moindre chose pour elle. Cette idée, c'est du James tout craché. Tiens tu devrais essayer de montrer davantage cet aspect là de ta personnalité à Lily peut être que ça marcherait. 



James eut un sourire amusé : c'était vrai et Maïlys comme ses parents pouvaient le confirmer, il avait fait une légère fixette sur le fait que Lily avait acceptée de venir au Nouvel An chez lui. En soi ce n'était si exceptionnel mais pour lui, ça marquait une avancée considérable dans leur relation. 


L'adolescent sortit ensuite un morceau de parchemin. Il s'apprêtait à écrire une lettre à Alice lorsque son attention fut captée par le miroir à double sens qu'il utilisait pour communiquer avec Sirius et qui venait de s'allumer. James intrigué attrapa le miroir pour voir la tête de son ami s'afficher de l'autre côté du verre. Il vit presque aussitôt que quelque chose n'allait pas déjà parce que c'était très inhabituel d'appeler quelqu'un aussi tard, ensuite parce que Sirius avait l'air d'être près de la Tamise et qu'il était trempé. 



- Salut ! Lança t-il aussitôt. Tu as fait un plongeon nocturne dans le fleuve ? Et dire que c'est moi qu'on trouve bizarre.



Un demi sourire se dessina sur les lèvres de son ami et il répondit :



- Vraiment très drôle. Je te signale qu'il pleut à Londres, comme toujours. 



James leva les yeux au ciel et souffla :



- Et on peut savoir ce que tu fabriques dehors dans Londres à presque trois heures du matin ?



- Je me suis barré. Répondit il d'un air détaché.



James s'étrangla presque :



- De chez toi ? 



- Non du bar au coin de la rue. Ironisa sarcastiquement Sirius. Oui de chez moi. Et comment dire, je n'ai pas vraiment d'endroit où aller alors je...



- Alors tu viens chez moi ! Le coupa James d'un ton autoritaire. 



Sirius soupira :



- J'allais te dire que je comptais prendre une chambre au Chaudron Baveur et qu'il était donc inutile de m'envoyer des hiboux. 



James haussa un sourcil et rétorqua :



- Tu ne vas pas débarquer au Chaudron Baveur à cette heure là, tout le monde doit dormir au cas ou tu ne l'aurais pas remarqué. Sérieusement viens à la maison, tu pourras m'expliquer ce qu'il s'est passé comme ça. Et ne réponds pas non parce qu'en fait tu n'as pas le choix.



Sirius fit une grimace, et après une demie seconde d'hésitation lança :



- D'accord. Merci. 



James leva les yeux au ciel une fois de plus et souffla :



- On t'attend !



Puis il coupa la communication. Une fois que le visage de son ami eut disparu et que le verre lui renvoya son propre reflet, James ne put s'empêcher de se demander ce qu'il s'était passé. Il savait déjà que Sirius avait une mauvais relation avec ses parents et que les vacances étaient toujours compliquées pour lui mais il ne comprenait pas ce qui avait pu le pousser à partir. De toutes façons, son meilleur ami ne parlait presque jamais de sa famille, seulement  quelques bribes de phrases de temps à autres. James savait que leur relation était mauvais parce que Sirius ne recevait presque aucune lettre et qu'il était presque toujours dépité lorsque les vacances arrivaient mais il ne pouvait pas évaluer à quel point c'était tendu étant donné que justement, il n'en parlait jamais. 



L'adolescent haussa les épaules, résolut de demander des détails et des précisions lorsque son ami arriverait et descendit dans le salon. Sa mère et son père était lové l'un contre l'autre et discutaient visiblement. Lorsqu'elle le vit, Euphémia leva les yeux au ciel et souffla :



-James, je croyais qu'on t'avais dit d'aller dormir. Tu vas être épuisé demain. 



- Je sais mais ce n'est pas vraiment de ma faute. Se défendit l'adolescent. Je n'arrivais pas à dormir ! Et Sirius vient de m'appeler avec le miroir à double sens.



- A trois heures du matin ? Douta son père. 



- Ouais. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais il est parti de chez lui définitivement si j'ai bien compris. Il voulait prendre une chambre au Chaudron Baveur mais je lui ai dit de venir ici. 



Sa mère parut surprise mais approuva :



- Tu as bien fait il n'y a pas de problème. De toutes façons c'est le bienvenu ici comme toujours. 



James les remercia d'un hochement de tête. Ses parents adoraient les Maraudeurs en général et particulièrement Sirius qui venait le plus souvent possible, la plupart du temps en douce, chez eux. 



- On ne vas pas tarder à aller dormir par contre. L'informa sa mère. On reste le saluer mais trois heures du matin c'est vraiment trop tard pour moi. 



En effet, les yeux d'Euphémia paraissait papillonner. James opina du chef et, à peine quelques secondes après, la sonnette de la porte d'entrée retentissait.  L'adolescent se précipita pour ouvrir à Sirius. Son meilleur ami n'était plus trempé, il avait visiblement utilisé un sortilège de séchage, mais James remarqua distraitement qu'il avait un bleu sur la tempe et que malgré le sourire qu'il affichait, il paraissait assez tendu. 



- Tu vas bien ? Interrogea t-il en premier en s'effaçant pour le laisser entrer à sa suite. 



Son ami opina vigoureusement du chef et répondit :



- Oui très bien ! 



James leva les yeux au ciel : il n'était pas idiot et Sirius ne pouvait pas aller parfaitement bien comme il disait alors qu'il venait tout juste de quitter définitivement sa famille. Il entraîna son meilleur ami dans le salon et ce dernier s'empressa de saluer :



- Bonjour Monsieur et Madame Potter. Je suis désolé de débarquer aussi tard...



- Il n'y a pas de problème vraiment. Assura Euphémia. Pas le moindre. Je suis très contente que tu sois ici. 



Le père de James approuva et interrogea avec le plus de tact possible :



- James nous a dit que tu étais partis de chez toi définitivement. Il y a eu un problème particulier ? 



- Non. S'empressa d'assurer Sirius. Non tout va bien. C'est juste compliqué.



Euphémia opina du chef et lança gentiment :



- Je comprends. Fleamont et moi allons aller nous coucher, mais tu es le bienvenu ici. Tu peux rester autant de tant que tu veux. 



Sirius les remercia une nouvelle fois et assura qu'il ne les dérangerait pas longtemps ce qui fit soupirer James. Les Potter leur souhaitèrent une bonne nuit et montèrent les escaliers. A peine eurent ils disparus à l'étage que James se tourna vers son meilleur ami et interrogea énergiquement :



- Qu'est ce qu'il s'est passé ?  



- Presque rien. Répondit il dans un soupir. Disons juste que c'était une soirée fatigante. 



James leva les yeux au ciel et souffla :



- Et avec plus de détails ça donne quoi ?



Sirius resta silencieux un instant puis répondit d'un ton maîtrisé :



- Je ne sais pas si je te l'avais dit mais ce soir, mes parents organisaient un grand repas avec toute la famille ce qui inclut entre autres ma cousine Bellatrix. Et j'avais obligation d'y assister.



- Non tu ne me l'avais pas dit. Lança James. Et donc ?



- Donc Bellatrix est complètement folle même si ce n'est pas la surprise de l'année. Elle a passée la moitié du repas à vanter les mérites de Voldemort et à raconter ses exploits. D'ailleurs je pense qu'elle sait où sont retenus les élèves enlevés. 



James nota cette information dans un coin de sa tête pour leur enquête et invita son ami à poursuivre. 



- Enfin bref toujours est il que c'est une Mangemort en admiration devant son Maître. On s'est un peu embrouillé parce qu'évidemment elle racontait n'importe quoi sur les nés moldus. Puis elle a dit devant toute la famille que Voldemort lui même avait réclamé ma présence dans ses rangs.




- Pardon ? S'étrangla James. Mais si tu sais qu'elle est une Mangemort, il faut la dénoncer histoire qu'elle se fasse arrêter par le bureau des Aurors.



- Tout le monde sait que c'est une Mangemort. Répondit Sirius avec amertume. Mais personne ne peut prouver quoi que ce soit sans compter qu'elle verse pas mal d'argent à quelqu'un au département de la justice chaque mois pour que les accusations contre elle soient retirés. Et la plupart des personnes qui l'ont accusées ont finis par mourir. Elle est presque intouchable et n'a même pas besoin de vivre cachée.



- C'est scandaleux ! S'indigna James. Et donc, Voldemort veut que tu rejoignes les Mangemorts ? Mais pourquoi ?



- Pour jouer les agents doubles. Répondit honnêtement son meilleur ami avec un sourire sans joie. Parce qu'apparemment  ils sont au courant pour l'Ordre, enfin ont quelques infos, et voudraient que j'espionne les différents membres et que je les rapportent les projets de Dumbledore. Bref du grand n'importe quoi.



- Tu as répondu quoi ? 



Sirius haussa un sourcil avant de répondre sur le ton de l'évidence :



- J'ai refusé. Mes parents n'ont pas trop acceptés : ils ont attendus que les invités partent pour tenter de me convaincre d'accepter. J'ai encore refusé. J'ai parlé avec mon frère qui m'a avoué à demi mot qu'il n'hésiterait pas à devenir Mangemort pour sa part si c'était pour faire la fierté de nos parents. Je me suis dit qu'il devrait faire le choix par lui même et que finalement ma présence n'y changerait rien et je suis parti. Ma mère m'a dit que si je partais ce n'était pas la peine de revenir et j'ai claqué la porte alors je suppose que c'est définitif. Après j'ai marché pendant environ une heure dans Londres puis je t'ai appelé. 



James en resta abasourdi et dut se retenir pour ne pas crier sur son meilleur ami. Par Merlin mais pourquoi ne lui avait il jamais dit que ses parents voulaient qu'il devienne Mangemort ? Il savait que les Black étaient une famille de Sang Pur traditionnels et qu'ils désapprouvaient le fait que Sirius soit à Serpentard mais ne pensait pas qu'ils étaient à ce point axés sur la Magie Noire. Il ne fit pas de réflexion parce qu'il voyait bien sur le visage de son ami que ce n'était pas le moment mais se promit de lui en reparler : Sirius ne pouvait pas ne jamais rien dire de concret sur sa famille puis déballer tout ceci comme si c'était parfaitement normal. Enfin peut être qu'en y réfléchissant, c'était vraiment normal pour lui étant donné qu'il avait grandi avec les Black et qu'il savait comment ils fonctionnaient. En tout cas une chose était sûre :



- Tu as bien fait de partir. Assura t-il avec énergie.



Sirius haussa les épaules et répondit honnêtement :



- Je ne sais pas trop. Je ne voulais pas devenir Mangemort mais... enfin je ne sais pas si j'ai eu raison de laisser Regulus tout seul là bas. 



- Tu ne pouvais rien faire pour lui. Tenta de le rassurer James avec objectivité. Et puis Regulus est comme tes parents non ?



Le regard de son ami se crispa et il secoua négativement la tête en réponse. James fut assez surpris pour la simple et bonne raison qu'en six années de scolarité, il n'avait pratiquement jamais vu les deux frère se parler et en avait déduit que c'était parce que Regulus était à Serpentard. 



- J'aurais pu insister plus. Reprit Sirius en haussant les épaules. Ou rester là-bas.



James assura fermement :



- Écoute tu n'aurais pas pu faire plus que ce que tu as déjà fait. Ou en tout cas, pas sans finir par être enrôlé dans les Mangemorts toi aussi.



Sirius lui accorda ce dernier  point d'un hochement de tête. James vit bien qu'il essayait de garder un visage neutre comme si le fait d'être parti ne le touchait pas mais il savait que c'était faux. Tout comme il savait que Sirius ne lui avait qu'exposé les faits et n'était pas rentré dans les détails des mots qui l'avaient sûrement poussés à quitter sa maison. 



- Tu vas faire quoi maintenant ? Demanda James.



Sirius haussa une nouvelle fois les épaules et répondit calmement :



- Je ne sais pas trop. Si je peux rester ici jusqu'à la fin des vacances de Noël ça m'arrangerait déjà beaucoup. Après je vais m'arranger pour trouver un appartement je pense.



- Bien sûr que tu peux. Sourit James avec fermeté. Tu restes là autant de temps que tu veux.



- Oui enfin pas trop longtemps non plus. Sourit légèrement Sirius. C'est déjà assez difficile pour moi de te supporter toute l'année alors... 



James leva les yeux au ciel montrant qu'il ne le croyait pas du tout ce qui était vrai puisqu'il était génial. Puis il reprit plus sérieusement :



- Tu as fait le bon choix. C'est évident que tu ne pouvais pas devenir Mangemort et encore moins jouer les agents doubles. 



- Ouais... Je me serait fit chopper en deux jours. Ricana amèrement son ami.



- Et puis de toute façon, tu ne nous aurais pas trahi. Affirma James avec un petit sourire.



Sirius eut lui aussi sourire, plus sincère cette fois.



- Et sinon, demanda James avec curiosité. Comment tu as eu ce bleu ?



Son meilleur ami porta instinctivement la main à sa tempe et eut une légère grimace. Puis il haussa les épaules et répondit avec détachement :



- Mon père n'a pas vraiment apprécié que je refuse de rejoindre les Mangemorts... 



Les yeux de James s'écarquillèrent et il se jura d'avoir plus tard une conversation avec son meilleur ami pendant laquelle il exigerait en détail toutes les informations possibles sur ses parents et sa famille en général et sur la façon dont il avait été élevé. Il allait dire quelque chose  mais avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit, Sirius reprit plus légèrement :



- Enfin l'avantage c'est que je n'aurais pas à sortir en douce pour le Nouvel An, tu peux d'ors et déjà considérer que je serais là. Et ça m'arrange puisque je n'aurais manqué pour rien au monde toutes les fois ou Evans va te recaler à coups sûrs. 



- Eh ! Protesta James. Ça n'arrivera pas ! et puis je ne l'ai pas forcée, c'est elle qui à acceptée de venir chez moi.



- On se demande tous pourquoi. Répondit Sirius. 



James lui adressa un geste grossier de la main. Il vit son meilleur ami cligner des yeux plusieurs fois d'affilé et décréta :



- Bon, je pense qu'on devrait aller dormir. Mes parents vont me tuer si je me réveille à midi.



- Compte sur moi pour te réveiller aux aurores ! Assura Sirius. 



- Hors de question ! Refusa catégoriquement James. C'est les vacances et pendant les vacances c'est mon horloge interne qui organise mes heures de sommeil. je me réveillerai quand mon corps le voudra. Si tu es levé aux aurores en ce qui te concerne tant mieux pour toi, tu pourras toujours aller voir Maïlys, elle se lève tôt elle aussi. 



- J'avais presque oublié qu'elle était là. Sourit Sirius. 



- C'est parce qu'elle dort à l'étage. Oh et si tu l'entends respirer comme si elle allait s'étouffer ne t'inquiète pas c'est normal tout va bien. Elle a seulement une respiration pour le moins étrange.


- C'est toujours bon à savoir. Répondit Sirius.



Les deux garçons se dirigèrent vers l'escalier. Avant de poser son pied sur la première marche, James se tourna vers son ami et interrogea d'un ton plus sérieux :



- Est ce que tu es sûr que ton départ est définitif et que ton choix est fait ? 



Sirius hésita une demie seconde avant de répondre avec détermination :



- Certain ! J'ai choisi mon camp.















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