1 - Lily Evans


Chapitre 1 : Lily Evans


- Miss Evans ! Ne restez pas là, entrez donc.


Lily hocha la tête et suivit timidement le directeur à l'intérieur de son bureau. Elle attendait déjà devant depuis une bonne dizaine de minutes lorsque ce dernier lui avait adressé la parole. mais elle n'avait pas osé frapper, par crainte de déranger l'éminent sorcier, et s'était contentée d'attendre sans bouger. Elle serrait dans sa main un parchemin tenu et enroulé par un ruban argenté.

Elle avait reçu ce parchemin sur lequel ses doigts étaient à présents crispés le matin même pendant la traditionnelle distribution de courrier.


Dans un premier temps, la jeune fille avait été intriguée : Seul ses parents lui écrivaient. Or ces derniers avaient pris l'habitude depuis maintenant trois ans d'envoyer des lettres à leur cadette uniquement le dimanche, exceptée lorsque une nouvelle urgente devait lui être annoncée. Elle s'était donc tournée vers une de ses plus proches amies, Emily Lawrence, et lui avait demandé la date. Sans trop comprendre, Emily avait répondu que l'on était un mercredi. L'inquiétude s'était aussitôt emparée de Lily qui avait retenue son souffle et dénouer le parchemin d'une main tremblante.

Il ne lui avait fallu que quelques secondes pour déterminer que ce parchemin ne venait pas de ses parents : Son père n'écrivait jamais plus de trois lignes et l'écriture de sa mère était bien plus brouillonne que celle présente sur la lettre. Elle avait alors jeter un coup d'œil à l'expéditeur inscrit en bas à droite du parchemin et avait eu la surprise de constater qu'il ne s'agissait de nul autre que du directeur de son école, Albus Dumbledore.

Il lui demandait de se rendre le soir même, à vingt heures précises devant son bureau, et avait ajouté qu'elle devait impérativement être seule. Connaissant Dumbledore et sa passion pour l'entretien des énigmes, Lily ne s'était pas étonnée de ne pas avoir plus d'informations.


Cependant, étant une jeune fille de nature passablement angoissée, elle n'avait pas pu s'empêcher de s'inquiéter et de se questionner toute la journée. Elle se demandait pour quelles raisons Dumbledore souhaitait la voir seule, et pour quelles raisons il avait transmis le message par hiboux au lieu de lui faire parvenir par quelqu'un.

Obnubilée par ce parchemin, la jeune fille avait été distraite toute la journée, plus particulièrement au cour de divination qu'elle n'avait suivi que d'une oreille au grand désarroi de Lucinda Trelawney, la professeure, qui était convaincue que Lily possédait le troisième œil.

Elle ne s'était pas pour autant permise, troublé qu'elle était par cette lettre, de ne pas suivre les autres cours de sa journée avec une attention, certes moins élevée que les jours précédents, mais tout de même importante. Lily savait qu'elle ne devait en aucun cas se laisser distraire si elle souhaitait réussir dans tout, or c'était bien là son objectif. Elle ne voulait pas avoir de faiblesses scolaires, et pour cela elle s'investissait corps et âmes dans ses études au grand désespoir de ses meilleures amies.



- Prenez donc un chocolat Miss Evans. Lança d'un ton doux le directeur tout en lui tendant une boite remplie de chocolats divers et variés. Une amie à moi me les à offert, mais il est bien plus agréable de les partager.



Lily hocha la tête et esquissa un sourire mais ne trouva rien à répondre. Elle songea seulement évasivement que le directeur n'avait pas l'air de vouloir la renvoyer de Poudlard. Elle admettait qu'elle s'était fait un sang d'encre à ce sujet tout au long de la journée, quand bien même elle ne trouvait aucune raison valable qui aurait justifié son exclusion.

Elle s'aperçut que le directeur la fixait avec insistance et décida de lui obéir en attrapant un chocolat. Le gout sucré lui emplit la bouche et elle se sentit tout de suite plus détendue. Le directeur l'invita ensuite à prendre une chaise ce qu'elle fit. Elle en profita pour jeter un coup d'œil autour d'elle. 


C'était déjà la deuxième fois qu'elle pénétrait ici mais elle était toujours impressionnée lorsque elle entrait dans le bureau de Dumbledore. Cette pièce était emplie d'objet, dont elle n'avait aucune idée du rôle, de décorations diverses et variées, de babioles sûrement inutiles et des portraits des anciens directeurs du château. Et puis dans un coin, il y avait Fumseck, qui aujourd'hui semblait être en train de mourir. Lily ne s'inquiétait pas pour lui, il serait revenue de ses cendre le lendemain sans aucun doute et bientôt, il serait de nouveau le resplendissant phénix qu'elle avait eu la chance de voir une fois.



- Parfait ! Sourit il une fois qu'elle fut assise. Je dois bien avouer que j'ai eu un peu peur quand j'ai emprunté ce hibou qu'il ne comprenne pas bien que je lui avais demandé de rester dans l'école pour transmettre mon message. Il avait l'air un peu perdu. Mais visiblement tu as bien reçu mon parchemin.



Lily hocha la tête. Dumbledore avait toujours eu cet effet là sur les gens, il semblait intimidant tout en étant profondément sage. Et il donnait l'impression avec son regard perçant, de pouvoir lire dans les pensées. Pour cette raison, il intimidait souvent les élèves, et la jeune fille pouvait le confirmer, elle qui n'osait même pas prononcer le moindre mot, alors qu'elle n'était pas connue pour être particulièrement timide. Le directeur ouvrit la bouche et commença d'un ton plus sérieux indiquant ainsi à l'adolescente qu'il s'apprêtait à entrer dans le vif du sujet :



- Lily, je pense que tu doutes bien que je ne t'ais pas fait venir ici pour bavarder, même si j'adorerai à l'occasion. Seulement mon emploi du temps ne me le permets pas tant que ça. Enfin passons, je disais donc que je vais t'expliquer la raison de ta venue ici. Seulement j'aimerai que tu me promettes quelque chose : Essaye de ne pas m'interrompre, jusqu'à la fin de mes explications. Après tu seras libre de poser toutes les questions que tu souhaites. Ça te va ?



- Oui monsieur ! Affirma l'adolescente qui ne voyait pas très bien ce qu'elle aurait pu dire d'autres et qui se sentait tout de même inquiète devant tant de mystère.



Elle espérait simplement qu'il ne soit rien arrivé de grave à sa famille ou qu'elle ne soit pas accusée injustement d'une faute susceptible de la faire renvoyer. Le directeur commença :



- Très bien, tout d'abord je pense que tu n'es pas sans savoir qu'un mage noir au pouvoir immense qui se fait appeler Lord Voldemort possède en ce moment une influence grandissante dans le monde de la magie ? La manière dont je l'évoque peut te sembler direct, surtout tenant compte du peu d'informations que l'on trouve dans la Gazette en ce moment, mais cet homme ne reste pas sans agir et étend un peu plus chaque jour son influence dans notre Monde. Est ce que tu en as au moins déjà entendu parlé ?



La jeune sorcière hocha la tête. Bien sûre, qu'elle avait entendue de nombreuses fois le nom de plus en plus craint de Lord Voldemort. Mais son influence se limitait pour l'instant, et heureusement, aux vieilles familles de sangs purs qui certes étaient puissante mais ne constituaient même pas la moitié de la population sorcière existantes. Cependant, elle savait bien que dehors, les prémices d'une guerre faisaient rage et jusqu'à présent, elle avait toujours tâchée de ne pas s'y attarder, se concentrant sur son avenir scolaire et sur ses amies.



- Si tu en as déjà entendue parler, tu dois donc savoir contre quoi, ou plutôt contre qui Voldemort se bat il ? 



- Les gens comme moi... Murmura Lily. Et si j'ai bien compris, il ne fait pas que se battre. Il veut nous éradiquer... 



- Pas seulement contre les gens comme toi ! Affirma le directeur d'un ton qu'il voulait probablement rassurant mais qui fit se crisper un peu plus la jeune fille. Il se bat certes contre les nés moldus, mais également contre les hybrides, et même parfois contre les Sang Mêlés. En réalité il se bat contre toutes personnes possédant de la magie qui ne soit pas de Sang Pur. Bien sûr c'est une vision erronée et de nos jour, très peu de sorciers seulement n'ont aucune traces de sang moldu dans les veines. Pour tout te dire, Lord Voldemort lui même n'est pas un Sang Pur.  Mais ce mage noir espère rallier un nombre important de sorcier à sa cause pour débarrasser les sorciers de la domination des Moldus. Son but à long terme serait possiblement d'être à la tête de l'Angleterre des sorciers comme de l'Angleterre Moldue.



Il marqua une courte pause dans son récit pendant que Lily déglutissait. Elle savait déjà tout ça, elle avait conscience du nombre d'attaques de nés moldus et du nombre d'assassinats qui s'élevaient chaque jour. Mais elle ne voyait pas très bien en quoi tout cela la concernait et elle commençait à craindre que Dumbledore lui annonce qu'elle était la prochaine cible de ce mage noir.



- Je ne vous ai pas fait venir pour vous racontez des choses que vous devez sûrement déjà savoir, reprit le directeur d'un ton moins grave. Je voulais vous voir pour pouvoir vous parlez de ce qui me donne de l'espoir pendant cette guerre : l'Ordre du Phénix.



Lily ouvrit de grands yeux, attendant d'en savoir plus.



- Ça ne m'étonne pas que vous n'en ayez probablement jamais entendu parler et j'irais presque jusqu'à dire que ça me rassure. Cette Ordre est une organisation que j'ai moi même mise au point avec l'aide précieuse du professeur McGonagall et du chef du bureau des Aurors Alastor Maugrey. Le but premier de cet organisation est d'empêcher que Voldemort ne puisse prendre le pouvoir par la peur en rappelant aux gens qu'il y aura toujours des personnes pour lui tenir tête. Mais nous avons depuis peu un autre but : venir à bout de ce sorcier. Ce n'est pas une tâche aisée et nos actions sont limités, mais c'est notre objectif à long terme. Je vais te parler un peu de l'Ordre Lily : elle compte environ une soixantaine de membres, mais seulement la moitié sont aptes à se battre, d'autres ne sont que des soutiens financiers. C'est une organisation indépendante du bureau des Aurors, malgré la présence dans nos rangs d'Alastor, et elle est connue et approuvée du premier ministre Harold Minchum. Nous effectuons principalement des filatures, ou des recherches d'informations pour avoir une idée de l'organisation des Mangemorts  mais il y a aussi des batailles, et parfois des morts. De leur côté comme du notre.



Lily déglutit mais elle ne comprenait toujours pas où le directeur voulait en venir avec ses explications qui n'en étaient pas moins intéressantes . Celui ci sembla le deviner car il sourit gentiment puis reprit d'un ton grave :



- Je ne te parle pas de tout ça par hasard. Le nombre de personne tenu au secret pour cette organisation est minime. Seulement nous nous rendons compte avec le temps d'un problème que nous avons de plus en plus souvent : nous sommes en sous effectifs. Les Mangemorts sont plus nombreux chaque jour et notre infériorité numérique nous affaiblis, malgré la puissance de nos membres. Nous ne recrutons pas des gens par la peur comme le fait Voldemort alors je crains que nous ne soyons toujours nombre inférieur... 



Lily comprit à cet instant la demande implicite de Dumbledore. Ses yeux s'écarquillèrent et elle observa le directeur l'air de lui demander si il était sérieux. Ce dernier semblait l'être visiblement car il l'interrogea :



- Je pense que tu as compris ce que je te proposais n'est ce pas Lily ? Bien sûr tu es libre de refuser tout comme tu es libre de me poser toutes les questions que tu souhaites à présent et je me doute que tu dois en avoir.



La jeune fille avala sa salive. Elle n'avait aucune question, seule une pensée qui clignotait en rouge dans sa tête. Et elle ne put s'empêcher de l'exprimer d'un ton paniqué sans trouver autre chose de plus cohérent à dire :



- Mais professeur Dumbledore je suis en sixième année. Pourquoi recrutez vous des élèves de l'école au lieu de parler à des sorciers aguerris qui seraient bien plus efficace ? La montée au pouvoir de ce Voldemort devient elle si importante ? 



Le directeur la regarda d'un air triste :



- Nous avons essayé d'embrayer dans l'organisations des sorciers puissants, plus âgés, plus susceptibles de faire pencher la balance en notre faveur. Certain ont acceptés, mais pas assez. Et du reste, je suis le directeur de cette école aussi ne suis je que plus conscient du fait que Voldemort n'attends pas la sortie de Poudlard pour tenter d'embrayer certains élèves dans ses rangs et malheureusement je suis contraint d'admettre qu'il devient de plus en plus puissant. Si nous voulons lui tenir tête, nous devons procéder de la même manière que lui bien que je m'y répugne. L'Ordre se refuse à employer de la magie noire, excepté dans les cas les plus extrêmes, et il nous faut compenser cette faiblesse par un effectif plus puissant ce qui est loin d'être le cas. C'est pour ça que cette année comme la précédente, je me suis résigné à convoquer des élèves de sixième année et à leur en parler. Croyez bien que si je pouvais vous éviter à tous de vous impliquer dans ce qui s'annonce comme une guerre, et bien je le ferai... 



- Pourquoi ne pas attendre que nous soyons en septième année pour nous demander de prendre une telle décision ?



- Pour vous laissez une année de paix, une année de tranquillité où votre décision étant déjà prise, vous n'aurez plus à vous en souciez. Et surtout pour nous laisser une année à tenter d'en finir avant qu'une nouvelle génération de plus ne rejoigne le combat. Parce qu'on veut sûrement sa garder la chose la plus précieuse : l'espoir. L'espoir de pouvoir vous annoncez l'année prochaine que finalement, plus personne n'aura besoin de l'Ordre du Phénix car nous avons triomphé. C'est pour conserver ce maigre espoir que nous en parlons au sixième année. De plus, les septième année ont déjà pour la plupart des projets d'avenir concrets auxquels nous ne pouvons pas leur imposer de renoncer. L'avenir est généralement plus flou pour les sixième année Lily. De plus imaginons que tu acceptes de rejoindre l'Ordre, cette intégration ne se fera définitivement qu'à la fin de ta scolarité. Ce qui te laisse plus d'un an pour changer d'avis.




La réponse ne satisfit pas la jeune fille mais elle la comprenait cependant. L'esprit envahie par une multitude d'interrogation, elle demanda :



- Une autre chose que je ne comprends pas professeur Dumbledore :  pourquoi avez vous besoin de l'Ordre, vous avez bien battu Grindelwad seul après tout ? Vous êtes le sorcier le plus puissant de votre génération... 



Dumbledore hocha la tête avec un petit sourire et expliqua :



- Seulement Lily ce sont deux situations très différentes. Grindelwad se battait presque essentiellement seul. Contrairement à lui, Voldemort lève une armée sur laquelle il peut se reposer et qui en cas d'attaque contre lui se chargera de le défendre. Tu te doutes bien que je ne peux pas vaincre à moi seul des centaines de Mangemorts, qui pour certains sont relativement puissants, avant de combattre Voldemort qui est selon moi plus puissant et déséquilibré que ne pouvait l'être Grindelwad. Sans compter que je connaissais les faiblesses de ce dernier et que j'ai donc eu plus de facilité à les exploiter pour le vaincre là où je ne sais au fond pas grand choses des faiblesses de Lord Voldemort. Mais je vous remercie tout de même pour votre compliment.



Lily se rendait bien compte que les deux situations n'avaient rien à voir. Malgré tout, elle n'arrivait toujours pas à croire que Dumbledore, aussi puissant soit il ne puisse pas battre le mage noir à lui tout seul. Elle trouvait ça en un certain sens rassurant de savoir que l'Ordre du Phénix se battait, mais également terrifiant car elle démontrait l'impuissance de Dumbledore comme des Aurors face à Voldemort.



- Professeur Dumbledore pourquoi moi ? Interrogea t-elle finalement poussée par son élan. Je veux dire, je ne sais pas forcément me battre. Enfin j'ai des capacités en cours c'est certain mais je n'ai jamais expérimenté sur le champs de bataille. Et je ne sais même pas si je serai capable de blesser quelqu'un alors lui infliger des sortilèges puissants pour le mettre hors d'état de nuire...



- Pourtant je vous ai vu plus d'une fois blessé James Potter d'un coup de pied bien placé ou d'un sortilège de Chauve Furie si je ne m'abuse.



Les joues de Lily se colorèrent instantanément de rouge. Certes elle n'avait pas toujours été tendre avec Potter mais celui ci le cherchait bien. Et elle savait que même dans les moments les plus agaçants du jeune garçon, elle n'aurait jamais osée lui infliger un sortilège vraiment nuisible. Dumbledore parut lire ses doutes sur son visage car il expliqua :



- J'ai observé depuis deux ans, depuis la création de l'Ordre, les comportements de chacun de mes élèves avec attention. Votre génération m'intéresse particulièrement car elle présente des profils divers et variés qui peuvent chacun être utiles de différentes façons à l'Ordre. Vous Lily, vous êtes une jeune fille talentueuse, sage et réfléchie qui ne se précipite pas au devant d'un danger sans réfléchir. Certes, l'Ordre à besoin de  personnalités intrépides, mais il a aussi besoin de personnes capables de réfléchir à des stratégies ou qui savent analyser lorsqu'une situation devient mortelle. De plus, votre talent en potion n'est plus à démontrer, bien que vous soyez talentueuse dans l'ensemble des matières. Et je dois bien avouer que la réputation de vos claques magistrales est arrivée à mes oreilles et qu'elle m'a confortée dans mon idée de vous proposez d'intégrer l'Ordre. Bien sûr, je ferai cette même demande à d'autres élèves de votre génération, une quinzaine il me semble bien. Mais vous avez l'honneur d'être la première Lily.



La jeune sorcière ne savait pas réellement si c'était ou non un honneur. Elle n'avait aucune idée du choix qu'elle allait faire, assaillie par la peur mais également par l'envie de protester. Et elle ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi il n'avait pas convoqué les quinze élèves en même temps au lieu de les faire venir un par un ce qui n'était pas rassurant.  Il lui restait d'autres  points à éclaircir  et elle demanda :



- Vous avez laissé entendre que Voldemort recrutait également des élèves pour rejoindre ses rangs. Des élèves qui ne sont même pas sortis de Poudlard... Mais si vous le savez, pourquoi ne renvoyez vous donc pas ces élèves, sans vouloir être impolie ?



Dumbledore soupira puis il répondit d'un ton las :



- C'est là toute la complexité d'exercer mon métier en ces temps périlleux. Dis moi, comment réagirais tu si tu étais directrice, et que tu connaissais l'identité de certains élèves qui auraient prévu de devenir Mangemort à leur sortie de Poudlard ? Les renverrai tu en pensant que leurs cas est à présent désespéré, pour qu'ils intègrent les rangs des Mangemorts plus rapidement encore que prévu ? Ou ferais tu le choix de les garder dans l'école en espérant encore et toujours les faire changer d'avis jusqu'à que l'heure de quitter l'école ne soit venue ?



- Je ne les renverrai pas. Admit elle, prenant soudain conscience de l'étendue de la complexité du choix.



Elle se prit à penser à Severus Rogue, son ancien meilleur ami, qui serait sûrement l'un de ceux qui deviendrait Mangemort dès leur sortie de Poudlard. Elle avait mis un terme définitif à leur amitié l'année précédente, après s'être rendue compte que son allégeance à Voldemort était déjà entamé et elle ne regrettait pas ce choix. Mais les mots du directeur l'emplissait de doutes : aurait elle du tenter envers et contre tout de rester son amie dans l'espoir de le faire changer d'avis jusqu'à ce qu'il ne soit trop tard. Ou avait elle bien fait de le renvoyer en quelque sorte de sa vie ? Elle avait été persuadée d'avoir fait le bon choix à l'époque, mais maintenant...



- Professeur, finit elle par interroger pour ne pas laisser le silence s'éterniser. Pourrai je parler de tout ça avec mes amies ?



Lily avait bien du mal à garder des secrets, en particulier lorsqu'il s'agissait de cacher des choses à ses meilleures amies. C'était une fille qui avait pris l'habitude d'être droite et honnête au maximum et qui souffrait des mensonges et des trahisons.



- Non ! Répondit-il fermement d'un ton désolé. Vous ne savez pas si vos amies font partie des personnes à qui je vais parler de cette organisation. Sans compter que même si elles en font partie, leur faire part à l'avance de votre choix à vous les influencera forcément. Je veux laisser chacun prendre ses propres décisions, sans peur d'être jugé trop lâche, ou de se sentir obligé d'accepter et c'est pour cette raison que je convoquerai chaque élèves séparément. L'Ordre ce n'est pas un jeu et il faut être conscient de ce dans quoi on s'engage. Par conséquent, même si je vous fais confiance, pour vous empêchez de céder à la tentation de tout dévoiler qui sera sûrement très forte, vous serez sous l'emprise du sortilège Langue-de-plomb dès que vous essayerez de parler à quelqu'un de l'Ordre. Ce sortilège ne fera bien entendu effet qu'avec les personnes ignorant l'existence de l'organisation. Ainsi, si jamais une de vos amies vient à être convoquées dans mon bureau, vous pourrez sans problème échanger avec elle sur vos choix respectifs et sur vos ressentis. Je ne vous demande pas une décision immédiate bien sûr, seulement une orientation. SI vous répondez qu'il est hors de question que vous fassiez cela, vous n'aurez plus aucun souvenir de notre conversation dès l'instant où vous franchirez cette porte. Si en revanche vous hésitez ou que vous souhaitez intégrer l'Ordre, vous conserverez cette discussion en mémoire jusqu'à une petite réunion avec tous les élèves de votre année ayant laissé une porte ouverte à l'idée. J'organiserai cette réunion et ce sera à ce moment là que votre décision définitive devra être prise. Mais bien sûr vous aurez jusqu'à la fin de votre scolarité pour vous rétracter. 



Lily n'avait pas prévue de ne pas pouvoir en parler avec ses meilleures amies. Elle savait que ces filles, incroyablement courageuses et fortes allaient être convoquées à coup sûr par le directeur, mais elle aurait aimée pouvoir leur en parler dans la soirée même et ne pas avoir à attendre. Pourtant en un sens, elle comprenait que le directeur fasse ce choix, elle ne voulait pas influencer ses amies dans leurs décisions respectives et ne voulait pas non plus compromettre la sécurité de l'Ordre. Une autre question lui vint en tête et elle s'empressa de demander :



- Vous avez exprimé que vous proposiez depuis déjà deux ans aux sixièmes années d'intégrer l'Ordre. C'est à dire que certains septième année se sont déjà engagés à en faire partie ?



Le directeur hocha la tête mais s'empressa de préciser, comme si il avait une fois de plus lut dans ses pensées :



- Certains ce sont déjà engagés oui. Malheureusement Lily, je ne peux vous révéler leurs identités. C'est autant pour garantir la sécurité de l'Ordre que la tranquillité de ces élèves pour leur dernière année à Poudlard.



Il restait deux points qui inquiétaient encore l'adolescente et elle demanda d'une petite voix :



- Je...comme vous l'avez dit, je me débrouille en potion. Et j'avais déjà des projets pour mon avenir, et une carrière de spécialiste des potions et des remèdes en tête. Les deux ne seront pas compatibles n'est ce pas ?



- Dans une organisation, chacun ne peut pas avoir le même rôle. Expliqua Dumbledore. L'Ordre comporte il faut l'avouer, une majorité d'Aurors qui se battent et qui n'hésite pas à aller sur le terrain. Mais elle comporte aussi des Médicomages, en cas de blessures sur le champs de bataille ce qui est fréquent. Et enfin, elle comporte des spécialiste des potions qui se chargent de préparer des remèdes pour les blessés mais également de préparer des potions offensives comme du Gaz étrangleur. Evidemment, les Médicomages comme les spécialistes des potions restent au QG la plupart du temps. Mais certaines fois, leur présence est exigé sur le champ de bataille ou pour des filatures, par manque d'effectif ou pour tout autre raison. Et dans ce cas ils doivent savoir se battre. Mais entrer dans l'Ordre ne veut pas dire, ou du moins pas pour toi, renoncer à ton rêve.



Lily acquiesça rassurée. Son choix était presque fait malgré l'inquiétude et l'appréhension qu'elle ressentait. Seulement il lui restait une unique question qu'elle posa sur un ton indécis :



- Et si je refuse ?



- Tu quitteras cette pièce sans aucun souvenir de notre conversation. Tu reprendras ta vie, tes rêves et ton chemin. J'ai conscience que je ne vous demande pas une chose facile, et il faut être conscient de ce dans quoi on s'engage. Si on ne se sent pas prêt, ce n'est pas être lâche : C'est s'écouter sois même. Chacun est libre de refuser ou d'accepter. Si tu refuses, tu reprendras ta vie exactement comme elle l'était avant que tu n'entre dans ce bureau. Mais encore une fois je ne te demande pas de prendre dès maintenant une décision définitive. Je te demande simplement si tu envisages ne serait ce qu'une seconde cette possibilité.




C'était tentant. Vivre sa vie sans se soucier des guerres extérieurs ou de la montée en puissance de Voldemort. Et puis, elle pourrait toujours fuir, dans un autre pays comme l'Australie. Là bas, personne ne connaîtrait Voldemort et elle pourrait mener une vie paisible. Seulement, ça voulait aussi dire laisser d'autres gens comme elle mourir ici. Et laisser des personnes se battre pour elle à sa place, tout en fuyant comme une lâche. Elle savait déjà que jamais elle ne pourrait vivre avec ça sur la conscience, sans compter qu'elle savait que ses connaissances pouvaient profiter à l'Ordre. Elle pouvait être utile et ne pas se contenter d'être passive comme elle l'avais toujours fait.



Le directeur lui demanda avec douceur :



- Avez vous réfléchie à ma proposition Lily ? Ou bien avez vous d'autres questions ?



La jeune fille fit hocha négativement la tête. Elle n'avait rien d'autre à demander. Il lui restait simplement à trouver en elle le courage d'annoncer au directeur le choix qu'elle avait pris. Le courage d'énoncer à voix haute tout ce à quoi elle s'apprêtait à renoncer avec une simple phrase. Même si elle savait qu'elle pouvait toujours revenir sur sa décision, elle ne pouvait s'empêcher de se dire qu'elle s'engageait d'ors et déjà d'une certaine façon. Après quelques minutes, elle releva la tête, fixa le directeur dans les yeux, puisa dans son courage intérieur et lança d'un ton qu'elle fit de son mieux pour rendre décidé :



- Je ne ferme pas complètement la porte. Il va me falloir du temps pour accepter l'idée, mais je ne refuse pas complètement.



Le directeur opina du chef visiblement conscient que la décision était compliquée. Il savait déjà  qu'au moins une personne serait présente à la petite réunion qu'il organiserait et cela suffisait à le rendre optimiste :



- Bien. C'est un choix très noble, très courageux qui me prouve comme je croyais l'avoir remarqué en toi que tu n'as pas encore perdue espoir. C'est une qualité précieuse et nécessaire, pour l'Ordre comme dans la vie. Dans quelques semaines, tu recevras un nouveau message dans lequel tu seras conviée à te rendre à Pré au Lard avec toutes les personnes de sixième année concernées par la réunion d'intégration à l'Ordre. D'ici là sois prudente et prends le temps d'y réfléchir en n'oubliant pas que rien ne t'ai imposé. 



Puis, avec un regard plus serein et adoucie qu'au début de leur entretien, le directeur congédia l'adolescente.




Lily se retrouva donc dehors, les yeux fixés sur le portrait hideux qui représentait sûrement une créature inconnu et qui trônait en face du bureau du directeur. Elle inspira un bon coup puis lâcha :



- Oh Merlin !



Et hésitant entre le rire nerveux ou les larmes, elle courut vers son dortoir. Elle avait besoin de calme, et la journée avait été bien trop épuisante, taraudée de questions et d'inquiétudes pour elle. Il fallait qu'elle réfléchisse calmement à tout ce qu'elle venait d'apprendre.


Une fois arrivée devant la salle commune des Gryffondors, sa maison depuis six ans maintenant, elle lança distraitement au tableau de la Grosse Dame qui l'observait dans l'attente du mot de passe :



- Chocogrenouille !



Le portrait s'écarta sans dire un mot, Lily nota que ça ne ressemblait pas à a vieille dame et jugea qu'elle devait être fatiguée.


La salle commune paraissait vide, il faisait sombre et personne n'était présent, ce qui était assez inhabituel étant donné qu'il n'était pas si tard que ça. Il devait être seulement vingt et une heure. Cependant, elle se surprit à avoir peur qu'un Mangemort ne soit venu attaquer leur salle commune, et se réprimanda mentalement pour ne pas sombrer dans la paranoïa. Elle gravit les escaliers qui menaient au dortoir des filles et entra dans son dortoir sans frapper.


Aussitôt les rires cessèrent et quatre jeunes filles, chacune dans leurs lits respectifs, questionnèrent Lily du regard.



- Alors, pourquoi est ce que Dumbledore t'a convoqué comme ça ? Demanda Emily Lawrence d'un ton avide.



Emily avait plusieurs passions dans la vie, mais les ragots étaient incontestablement dans le classement de ce qu'elle préférait. Elle ne ratait jamais une occasion d'apprendre de nouvelles rumeurs, ou de nouvelles informations sur la vie de ses meilleures amies.



- Je ne peux pas en parler. Répondis Lily d'un ton désolé mais avec honnêteté. Je suis soumise au sortilège Langue-de-Plomb.



Emily la regarda d'un air déçu, mais elle comprenait visiblement que Lily ne pouvait rien ajouter de plus.



- J'espère que ça ne t'inquiète pas trop en tout cas. Sourit doucement Alice.



Ça aussi c'était une réaction parfaitement normale de la part d'Alice Fortescue. La jeune fille était d'un naturel tellement empathique et doux qu'il était vite difficile de ne pas craquer. Depuis qu'elles s'étaient liées d'amitié dans les barques en direction de Poudlard durant leur première année, elles ne s'étaient jamais disputées. Lily la remercia d'un sourire et répondit :



- Non ça va, je vais bien. Je suis juste fatiguée, j'ai passée la journée à m'inquiéter alors...



- Et on s'est inquiétée pour toi aussi. Souffla Alice. Et si tu es fatiguée alors : Tout le monde au lit !



Emily râla un peu, pour la forme, mais en réalité, elle était épuisée aussi. Elles étaient évidemment déjà dans leurs lits aussi seule Lily dut se changer puis se glisser sous sa couette.



- Bonne nuit les filles ! Lança Cassidy de son habituelle voix éreintée.



Quatre « bonne nuit » résonnèrent dans la pièce en retour.



Au bout d'une demie heure, le dortoir était entièrement silencieux. Lily se tourna une nouvelle fois, ne parvenant pas à trouver le sommeil toute obnubilée qu'elle était par sa discussion avec le professeur Dumbledore.
Elle aurait eu terriblement besoin de pouvoir parler de toute cette histoire avec quelqu'un et aucune de ses amies ne pouvaient être au courant pour l'instant.



Lily Evans avait toujours été comme ça, elle avait toujours eu ce besoin de se confier aux autres, de partager ses pensées quitte à ce qu'après on trahisse sa confiance. Elle ressentait le besoin d'extérioriser ses sentiments et savoir qu'elle ne pouvait pas le faire présentement, dans une des situations les plus complexes de sa vie, la poussait à s'inquiéter encore plus.


Elle avait hâte qu'une de ses quatre meilleures amies soit appelés dans le bureau du directeur. Parce qu'elle ne doutait pas un instant qu'elles feraient toutes les cinq parties de l'Ordre tant ses amies lui apparaissaient comme des filles exceptionnelles et indispensables.


Lily réalisa soudainement qu'elle devait absolument profiter de cette vie à Poudlard que Dumbledore lui offrait. Elle n'était certes plus la petite fille impressionnée qui avait franchie les portes du Château le soir de la Répartition mais elle avait encore la chance de pouvoir profiter de cette vie un minimum sécurisé et heureuse qu'offrait Poudlard ( excepté lorsque les Maraudeurs s'en mêlaient ). Même si elle savait bien que tout cela n'était que temporaire, elle devait profiter de ce temps, de ce répit, de ce calme avant la tempête, auquel elle avait le droit.


Perdue dans ses pensées, ces dernières l'emmenèrent à l'année précédente. Elle pouvait affirmer que ça avait été l'année la plus horrible qu'elle ai eu à vivre à Poudlard. Elle avait tournée le dos à ses amies les plus proches tout ça parce que Severus le lui avait demandé. Elle avait séché trois cours pour lui, et giflé James environ douze fois. Toute sa cinquième année, elle l'avait vécue pour lui, pour Severus Rogue. Elle s'était entièrement concentrée sur lui, pour qu'il reste la personne bien qu'il lui avait laissé entrevoir, pour qu'il ne sombre pas du mauvais côté, pour l'empêcher de fréquenter des Serpentard peu fréquentable. Et elle l'avait épaulée malgré les nombreuses intimidations qu'il avait vécu.



Mais à la fin de cette année affreuse, après s'être mis un certain nombre de Gryffondor à dos à force de défendre Severus, dont ses meilleures amies qui, à part Alice, ne lui adressait presque plus la parole étant donné que Lily les avaient entièrement délaissées, il y avait eu cette fameuse dispute au lac.

Le souvenir était encore très clair dans l'esprit de Lily, c'était probablement l'événement qui l'avait le plus marqué, mais aussi le plus blessé de toute sa vie. Elle revoyait très nettement les sourires moqueurs de Potter et de Black qui une fois de plus s'amusaient à humilier Rogue. Une fois de plus, une fois de trop...

Ce n'était pas de la cruauté, c'était seulement de la méchanceté et de la moquerie gratuite, choses dont les deux garçons semblaient d'ailleurs être devenus les spécialistes, mais Lily n'avait jamais supporté qu'on s'en prenne à son meilleur ami de quelques manières que ce soit.


Alors elle était intervenu, elle avait insulté James Potter et sortit sa baguette. Elle s' était sentie prête à se mesurer à deux garçons de sa maison, connu pour être relativement bon dans toutes les matières particulièrement en sortilège, afin qu'ils laissent Severus tranquille. Elle avait été aidée à se dresser pour prendre sa défense par le fait qu'elle savait pertinemment que James Potter n'était pas quelqu'un de méchant, qu'il était seulement un imbécile prétentieux, et qu'il ne l'aurait jamais attaquée elle, comme aurait pu le faire un Serpentard.

Mais au moment où Lily avait voulue aider Rogue, ce dernier  l'avait insulté : son propre meilleur ami pour lequel elle avait sacrifié tant de chose l'avait traité de « Sang de Bourbe ». 


Bien sûre, l'adolescente s'était habituée à cette insulte, depuis sa première année à Poudlard, et ça faisait longtemps que cette dernière ne l'atteignait plus. Mais entendre ça sortir de la bouche du garçon pour qui elle avait sacrifié tant de chose cette dernière année lui avait brisé le cœur et l'avait rendue si triste que les larmes lui étaient montées instantanément aux yeux. Bien sûr, Potter avait cru bon d'intervenir, lui qui détestait cette insulte plus que tout. Manque de chance, Lily avait déversée sur lui toute la colère qu'elle n'avait pas pu déversée sur Severus. Et elle avait très bien vu, à l'éclair blessé qui était passé dans les yeux de James, qu'elle l'avait blessé. Pour autant c'était un peu ce qu'elle avait inconsciemment cherché sur le moment : blesser quelqu'un de la même manière que Severus ne venait de la blesser. Puis elle était partie, consciente que rien ne serait plus comme avant. Elle s'était enfuie en courant et n'avait pas réapparue de l'après midi.



Ses meilleures amies l'avaient retrouvés le soir même roulée en boule en haut de la tour d'astronomie, le visage strié de larmes et le cœur en morceau avec l'impression d'avoir perdue une partie énorme d'elle même.


Elles avaient été présente pour Lily ce soir là, lui avait fait comprendre que cette confiance avait été accordée à la mauvaise personne et que malgré son sentiment de douleur énorme la jeune fille allait devoir s'en remettre. Elles avaient toutes les quatre fait preuve d'une douceur infinie avec la jeune fille, et finalement, ça avait finie par porter ses fruits et elles étaient redescendues dans leur dortoir. Emily avait d'ailleurs pris soin de lancer discrètement un sort à toutes les personnes qui tentaient d'approcher Lily pour savoir si cette dernière souhaitait s'exprimer sur les événements de l'après midi. Une fois dans leurs dortoirs, les jeunes filles n'avaient pas dormi de la nuit, se contentant d'enfiler leurs pyjamas et de discuter de toutes sortes de choses, sérieuses comme légères en prenant grand soin de faire rire Lily.



Cette dernière en avait donc profité pour s'excusée auprès d'elles pour cette cinquième année durant laquelle elle avait été odieuse avec ses amies pour pouvoir passer du temps avec Severus. Elle leur avait avouée des tas de vérités sur elle même et avait présenté des excuses plus sincères les une que les autres. Ce soir là, Lily avait certes perdu un ami que personne ne pourrait jamais remplacer, mais elle s'était également trouvée des amies en or qui lui promettaient déjà d'être toujours là pour elle.


La nuit suivante, Severus Rogue avait menacé de dormir devant la Salle Commune, obligeant ainsi Lily à descendre. Il avait répété des excuses, avait assuré qu'il regrettait, mais c'était trop tard et le choix de la jeune sorcière était déjà fait.


Ça faisait aujourd'hui près de cinq mois que cette dispute était passé : Lily avait entamée sa sixième année avec tranquillité, heureuse à l'idée d'être avec ses amies les plus chères, bien que la blessure que Severus avait laissé en elle n'ait pas entièrement cicatrisé. L'air frais du mois d'octobre avait remplacé l'air doux de l'été mais pour autant, elle se sentait bien entourée et elle avait l'impression d'avoir trouver sa place, une place différente certes, mais qui lui convenait de plus en plus.



Bien sûr, James Potter et ses amis étaient toujours dans les parages. Lily avait essayé de ne pas leur accorder plus d'attention qu'il ne le méritait. Elle ne haïssait pas Potter contrairement à ce que tous pensaient mais il était hors de question qu'elle parle avec lui. Ils étaient trop différents pour pouvoir s'entendre et là où lui semblait destiné à rester un imbécile immature, Lily avait bien l'intention de grandir. Elle avait affirmée à Potter qu'elle ne le détestait pas après cette terrible dispute au bord du lac, elle savait que ses mots avaient affectés le jeune homme et elle avait tenue, une fois ses esprits recouvrés, à présenter ses excuses. Du reste elle avait également été claire avec Potter, elle ne lui en voulait pas, et ne le détestait pas, mais ils en revenaient à leur relation normale : celle où il ne s'adressait la parole que pour se lancer des piques. Bien sûr, ce garçon idiot n'avait pas cessé pour autant de lui demander de sortir avec elle, mais ça faisait bien longtemps que Lily n'y croyais plus et n'y portais plus attention.


Inévitablement, les pensées de Lily finirent par revenir sur la décision qu'elle venait de prendre : Elle était convaincue qu'il s'agissait du bon choix, mais malgré tout, elle était toujours terriblement effrayée. En effet, combattre les Mangemorts n'avait rien d'un choix de vie anodin et elle n'était toujours pas certaine d'en avoir les capacités. Guidée par ses pensées, qui pour la plupart concernait l'Ordre du Phénix, la jeune sorcière finit par finalement se laisser entraînée dans les Bras De Morphée.




Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top