Chapitre 7

- Qu'est-ce que tu viens de faire ?

Son hurlement est transcendant. Je secoue la tête et place mes mains en avant dans un geste d'incompréhension.

- Je ne sais pas... Je ne voulais pas faire ça. Je voulais juste éviter de mourir.

- Elle a brisé l'arme de la Furie en quelques secondes !

Les personnes alentours ressemblent beaucoup à des poissons. Ils sont étonnés, je crois.

- Répare !

- Quoi ? Je ne sais pas comment on fait ! Fais-le toi.

- Il n'y a que l'auteur de l'acte qui peut le faire, le Dog. Maintenant, débrouille toi pour effacer la dernière minute avant que je te tue.

J'observe les morceaux de son épée à mes pieds. Je me concentre de toutes mes forces pour tenter de trouver un moyen mais peine perdue. Je suis aussi débutante que d'habitude. Ne me sentant plus visé, la bulle de pouvoir flottant en moi a disparu.

- Je ne peux pas.

Tout le monde retient son souffle tandis qu'Alice s'approche de moi à pas lent.

Collée au mur, un doigt posé sur moi, Alice me lance un regard de haine. J'ai l'impression de voir de la tristesse à un moment donné, mais je me fais des idées.

- Je te laisse une semaine pour la remettre en état. Pas un jour de plus, pas une heure de plus, ni une minute, ni une seconde.

Une semaine ou même une heure ne change rien. Je ne sais pas comment faire, un point c'est tout. Comment elle veut que je devine le moyen de réparer sa chose ?

- Tu ne vas pas deviner mais apprendre. Tu vas rester avec nous que tu le veuilles ou non le Dog. Et tu vas me remettre ça en ordre.

Elle s'éloigne et un passage se fait rapidement parmi nos spectateurs pour qu'elle puisse quitter les lieux. Puis je remarque qu'on m'observe. Bon, c'était déjà le cas avec mon public qui me regarde toujours avec crainte et ahurissement mais là, je distingue l'œil vert et noir de mon cher ami Peter.

Bien qu'au milieu de la foule, je le distingue nettement ainsi que son regard qui semble moqueur. Qu'il se moque. J'en ai rien à faire. Je récupère mon sac ainsi que les morceaux brisés de l'arme d'Alice. Je les range dans une poche vide du sac et me dirige vers lui.

- Je dois faire quoi maintenant ? Un pacte du sang avec le diable ?

- Pas que je sache. Tu vas voir ça avec ton père.

- Le diable, quoi. Génial.

Je le suis à travers le dédale de couloirs et on s'arrête devant une porte de couleur orange à laquelle il frappe.

Je pousse la porte sans attendre la réponse que j'ai déjà vu et que je ne veux pas entendre.

- Le respect, tu connais ?

- La fermer, tu connais ?

- Jade.

Je me tourne vers mon père. Il m'observe sans émotion. Il n'a même pas l'air étonné que je sois là.

- La politesse instaure qu'on attendre une réponse de l'hôte avant d'entrer.

- Peut-être bien mais j'ai vu ce que vous alliez dire et ça m'a partiellement gonflé, donc j'ai évité ce moment.

- La prochaine fois, que cela te plaise ou pas, tu attendras une réponse.

- Ouais, ouais.

- Sont-ils prêts ?

Il regarde Peter en posant la question. Celui-ci hoche la tête.

- Allons-y alors.

- Aller où ?

- Voir le niveau de tes capacités et quelle guilde te correspond le mieux.

Je les suis dans les couloirs et je réfléchis à tout ça.

- Vous saviez que je reviendrais ?

- Bien sûr.

- Comment ?

- Une simple idée.

- Mais bien sûr. Vous êtes dans laquelle au fait ?

- Je suis moi-même Alphatage, tandis que Peter est Aliudcura.

- Super, je sais ce que je dois éviter à tout prix maintenant.

Mon père me lance un regard noir que je lui rends sans peine.

On s'arrête devant une porte blanche, style hôpital. Tout ce que j'aime et qui me rappelle de tellement beaux souvenirs.

On entre et mon père se fait limite saluer comme un roi par ceux que nous rencontrons. J'observe avec attention ceux devant quoi nous passons et enregistre les petits détails que personne ne remarque à moins de les chercher. Comme moi.

Sans prévenir, ils s'arrêtent et je finis dans Peter. Je recule d'un pas en me massant le nez, contrariée tandis qu'il me lance un regard désabusé et ennuyé par ma petite personne. Je lui souris avec ironie et son visage se trouble un instant avant de redevenir le bon petit muet de service.

Je passe devant eux et entre dans la salle sans attendre. Banale, je ne vois pas réellement ce qu'ils vont découvrir. Il n'y a qu'un piédestal au milieu et c'est tout.

- Enchantée, Jade.

La femme qui vient de parler, me prend la main et la serre avec joie. Je ne comprends pas pourquoi.

- J'étais là le jour de ta naissance.

- Elle était aussi agaçante et condescendante qu'aujourd'hui ?

- Oh, attention, M. Moralisateur se dévergonde ! Qu'on appelle une ambulance, il risque de ne pas y survivre.

Peter se pince les lèvres et ne répond rien. Tandis que j'entends des gens rirent derrière nous. Mon père se retient de quelque chose. Peut-être de m'exterminer sur place tandis que la scientifique sourit et me prenant par l'épaule.

- Tu as bien grandi ma petite. Tu es devenue une jolie jeune fille avec une langue qui semble bien affutée. C'est du beau travail tout ça.

- Merci.

Car oui, je l'apprécie. Elle a quelque chose de simple et sympa qui me rappelle de bons souvenirs. Et là, je suis certaine que vous vous dites "Ô miracle ! Elle apprécie quelqu'un". Je ne suis pas quelqu'un d'asocial non plus, hein. Je fais juste attention à qui fait partie de mon entourage.

- On t'a expliqué ce que tu devais faire ?

- Non. Ils n'ont pas pris la peine de s'intéresser à moi sauf quand je suis soi-disant "malpolie".

- Soi-disant ?

Bien que Peter marmonne en le disant, je l'entends clairement.

- Ce n'est pas grave, je vais m'en occuper alors. Messieurs, il va falloir quitter la pièce. Vous pouvez m'attendre dans la salle d'analyse.

Peter murmure quelque chose à mon père qui m'observe tout d'un coup. Qu'est-ce que j'ai encore fait cette fois ? Cela fait plus de 20 minutes que je n'ai attaqué personne ou détruit quelque chose !

- Fais-le.

Mon père m'observe. Peter tend les mains vers moi. Il s'attend à que je lui donne les miennes et qu'on se promène dans un parc en amoureux ou quoi ?

- Cela ne risque pas d'arriver. Tes mains.

Il se moque de moi et vient de lire dans mon esprit. Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à s'incruster dans ma tête ? Et en quoi ce que je viens de penser est marrant ?

Je lui tends mes mains. Chaude et douce, ses mains enveloppent les miennes qui disparaissent dans les siennes, immenses. Il murmure deux mots et un glyphe bleu-violet flotte dans l'air au dessus de nos mains liés. Mes mains me chatouillent. Comme des fourmis semblent se déplacer dessus. Quand le glyphe s'évapore dans l'air, il me lâche (enfin !) et j'observe mes mains. Elles sont comme neuves. Mes coupures récentes aussi bien qu'ancienne, et mes brûlures, tout a disparu. Plus aucune trace de n'importe quelle blessure que j'ai pu avoir.

- Bien. Jade, je compte sur toi.

Mon père jette cela comme un ordre avant de quitter la pièce avec Peter.

Il compte sur moi pour quoi, lui ? Non mais sérieusement.

- Tu vois le socle au milieu de la pièce ? Tu vas devoir poser tes mains dessus pendant environ 2 minutes. Sur le mur en face de toi, des mots vont s'afficher. Tu devras juste les regarder.

- C'est tout ? Votre truc ne va pas me torturer en même temps ?

- Pas du tout Jade. La seule règle est que tu ne dois jamais retirer les mains de l'appareil jusqu'à que je te l'autorise d'accord ?

- D'accord... ça semble assez facile.

- Tu n'as pas à t'inquiéter. Cela va être très rapide.

Elle m'amène jusqu'au centre de la pièce et m'indique comment positionner mes mains sur ce qui paraît être un plateau. Je fais comme elle me dit et je la laisse quitter la pièce. Je me retrouve seule dans cette pièce blanche immaculée, les mains posées sur le socle.

- Jade, souviens-toi de ce que j'ai dis. Ne retire tes mains sous aucun prétexte.

J'approuve de la tête à la voix qui me parvient d'un petit haut parleur dans la salle.

- Je m'excuse d'avance pour ce que tu vas voir.

Quoi ?!? 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top