Chapitre 6
- Puis-je ?
Peter me regarde tandis que je suis toujours plongée dans mon mutisme. Je l'observe et finit par hausser les épaules.
- Tente quelque chose et tu le regretteras.
- Je l'avais compris les deux fois précédentes.
Je l'observe psalmodier dans la langue inconnue et dessiner des choses dans l'air. Un cercle bleu ciel se dirige alors vers moi et semble me scanner. Je ne bouge pas et laisse celui-ci faire son job. La magie est douce et chaude à la fois tandis qu'elle tâte mon corps. Je frissonne et je sens de nouveau en moi quelque chose qui réagit à ce contact.
- Arrête !
- Je n'ai pas encore totalement terminé.
- Arrête, je te dis !
Il arrête et je m'écroule au sol en sueur.
- C'est quoi encore ces caprices Jade ? Tu as fini, oui ?
- Oh excusez moi d'avoir voulu éviter d'attaquer votre protégé une nouvelle fois. Je vous rappelle que je ne contrôle rien de ce qui passe en moi. Alors si vous pouviez faire quelque chose comme tout supprimer et me renvoyer dans le monde libre, je suis pour.
- Tu voudrais qu'on inhibe les capacités qui te sont offertes ?
Ce Peter me regarde avec étonnement.
- Oui. Pourquoi pas ? Je ne vois pas en quoi elles me sont utiles. Comme vous me l'avez si bien fait remarqué, je ne fais que détruire et causer la mort. Je préfère revenir à ma petite vie normale, sans soucis, avec mes amis et des gens aimables.
- Ce n'est pas possible.
- Vous mentez.
- Ah oui ?
- Oui. Peter a trop parlé dans sa question. Je sais que c'est possible.
Peter est mal à l'aise maintenant. Bien fait. Avec son air condescendant, il m'énerve plus qu'Alice.
- Peut-être bien que l'on peut. Mais je te demande une semaine ici avant de prendre en considération ton idée farfelue et t'expliquer ce qu'il en est vraiment. Ce n'est pas négociable. Sinon, tu repars dehors toute seule et aucun de nous ne t'apportera ton aide.
- Vous laisseriez votre fille mourir aux mains de ses monstres ? Comme ça ? Sans un clignement d'œil ?
- C'est ce que tu souhaites, non ?
Une semaine ici ? Avec eux ? Le rêve. Non merci. Avec sans cesse des regards haineux envers moi, devoir voir la personne qui me sert de père et passer du temps avec des personnes aussi aimables qu'Alice ou Peter. Très peu pour moi.
- Bien. Merci du peu alors.
Je récupère mon sac et le met sur mes épaules.
- La sortie, c'est par où ?
- Jade.
Sa voix froide sonne comme un avertissement.
- Jasmine, je reprends. La vieillesse ne fait pas des miracles chez vous. Faudrait consulter. Sinon, la sortie, gauche ou droite ? Bon laissez tomber, je vais me débrouiller.
J'ouvre la porte devant moi mais hurle à son touché. La poignée vient de me brûler la main. Saleté de magie.
Je me retourne et observe mon père.
- S'il faut que je sorte d'ici en tant que grand brûlé, je le ferais quand même. Vos petits pièges subtils restent inutiles.
Je claque la porte derrière moi. Je l'entends trembler un moment avant qu'elle ne s'écrase au sol. Sérieux ? J'ai vraiment réduit cette pièce en morceaux maintenant.
Des personnes arrivent de tous les côtés et observent ahuris la scène. Je me faufile entre eux et ils me regardent avec crainte. Génial, de nouveaux amis... Ils murmurent et me désignent du doigt.
- Tu crois que c'est elle qui a fait ça ?
- Elle est dans quelle guilde ?
- Pourquoi tout est détruit ? C'est quoi son problème ?
- Regarde le directeur et Peter, ils ne sont pas en super état.
Je soupire et continue d'avancer en tentant de ne pas écouter les commentaires.
Quand, je me retrouve enfin seule, je suis perdue. De frustration, je tape du pied.
- Alors, on détruit notre charmant hameau maintenant ? Ce n'est pas joli-joli quand on est la fille du plus grand chasseur.
- Tu peux me lâcher ? Je croyais que tu ne voulais pas de moi.
- C'est vrai. Mais est-ce que c'est vrai que tu as mis Peter au sol deux fois et que tu as fait faillir ton père ?
- Qui est-ce qui t'as dit cela ?
- J'ai mes sources. Alors le Dog, c'est vrai ?
Je hausse les épaules.
- Oui.
Elle tape des mains, toute contente d'elle et sautille sur place en riant. Elle me pince ensuite les joues en souriant.
- Tu es cool.
- Waouh, est-ce un compliment qui vient de sortir de ta bouche ou suis-je devenue folle au point d'entendre des voix dans ma tête ?
- Ah, je l'ai bien cherché celle-là le Dog mais fais gaffe à toi tout de même. On se voit tout à l'heure !
- Non.
Elle se retourne, ses yeux noirs me regardant avec suspicion.
- Pourquoi ? Si c'est parce-que tu n'es pas dans ma guilde, on s'en fiche, les règles, j'ai toujours dit que c'était pour les nazes. Ou c'est pour autre chose ?
- Je ne suis dans aucune guilde. Je m'en vais, c'est tout.
- Tu es en train de me dire que je me suis cassée le cul à te ramener vivante jusque ici pour que dalle ?!
- C'est ça. Il aurait fallu que tu précises que mon père s'y trouvait pour que je te dise "Tchao" tout de suite.
- TU RIGOLES LA ?
- Non. J'en ai l'air ?
Elle s'approche de moi, menaçante.
- Ne joue pas avec moi comme ça. Je passe pour qui après, moi ? Tu penses aux autres avant de penser à ton petit nombril ? Tu passes ton temps à pleurnicher, te plaindre et à nous faire le coup du malaise. Puis t'arrives ici et tu fais ta difficile alors que tu m'as harcelé pour que je t'y emmène !?! Il y a quoi qui va pas ici, on est pas assez bien pour Mademoiselle ?
Je ne sais pas ce qui me prend mais je la gifle de toutes mes forces. Elle me regarde étonnée avant de devenir rouge de colère. Je tente en vain de m'excuser mais elle a déjà sorti son arme dans un hurlement plein de hargne.
J'entends derrière moi des gens arriver en courant.
- Qui a eu l'idée de se lancer un défi contre la Furie ?
Si c'est toi, lève la main ! Ouais, c'est moi qui aie eu cette merveilleuse et charmante idée.
- Alice... Uhm... Ce n'est pas vraiment ce que je voulais. Enfin si, sur le coup. Mais pas sur le long terme.
- Tu viens de me frapper !
Elle se jette sur moi et je l'évite de justesse et atterrit (élégamment) sur mon postérieur. Je retire mon sac qui entrave mes mouvements.
- Oui, mais c'était pas grand chose, non ? Tu as du vivre pire avec tous ces trucs dehors !
- Je t'avais dit qu'il ne fallait pas me toucher !
Elle lance son arme dans ma direction et je roule sur moi-même avant de me remettre sur pieds.
- On ne pourrait pas en parler ?
- Cette fille croit vraiment qu'elle va réussir à discuter avec elle ? La pauvre. Elle va souffrir.
Super, même les autres pensent que c'est peine perdue pour moi. En même temps, je ne me suis jamais trop fait d'illusions. Je l'ai vu à l'action aujourd'hui et je sais de quoi elle est capable.
Quand elle lance de nouveau son arme sur moi, je croise les mains en l'air, me déplace d'un pas sur la gauche avant positionner mes mains devant mon visage. Dans l'air, un glyphe de la couleur jaune se balance.
La lame se trouve suspendu au dessus du sol à 5 centimètres de mon visage. Je sers du poing ma main droite tout en laissant deux doigts en l'air que je baisse lentement. Le glyphe change de forme et du jaune passe au noir. L'arme se brise en morceaux et le tout tombe au sol dans des cliquetis stridents.
Oups... Je ne sais pas comment je viens de faire ça et si j'aurais dû vu le regard que me lance Alice. Là, je crois que c'est pire que la mort qui m'attend.
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