Chapitre 16
Quand je sors de la salle de bain, je me sens mieux. Enfin aussi bien qu'on peut aller quand on a mon histoire. Enroulée dans ma serviette, je me laisse tomber sur le lit deux places aux côtés d'Alice.
- J'ai l'impression que tu deviens humaine, le Dog. Je dois avoir peur ?
- Très drôle. Fais toi brûler et reçois-toi un plafond sur la gueule. On verra si tu as toujours ta bouille d'ange.
- D'où j'ai une bouille d'ange ?!
- Tu es tellement facile à mettre en rogne tu sais.
Je baille et ferme les yeux.
- Tu as faim ? Je compte commander quelques trucs.
- Oui, merci.
Je m'écroule de sommeil juste après.
C'est l'odeur de la nourriture qui me réveille, deux heures plus tard.
Toujours, ma serviette sur le dos, je m'assois dans un des fauteuils de la chambre et attire une assiette à moi. Du bacon et des oeufs. Miam ! Fourchette en main, je déguste avec joie et mon corps semble apprécier encore plus le fait que je le nourrisse enfin.
- Bien dormi ?
- J'ai quelque peu récupérer, donc ça va.
Je continue à manger tandis qu'elle feuillette un journal.
- Par contre, tu avais besoin de commander toute la carte ?
- Je ne savais pas ce que tu voulais. Et j'avais faim.
- Ils n'ont pas trouver cela louche ?
Elle lève les yeux vers moi et sourit.
- Quoi ?
- Oh rien.
- Dis.
- Je crois bien qu'ils ont encore conclu des trucs à notre propos.
- Tu es sérieuse ?
- Ben quoi ? Je n'ai rien dit. C'est sa tête qui a viré au cramoisi en te voyant.
- Quelqu'un est entré dans la chambre ?! Je te signale que je suis juste en serviette !
- C'est peut-être pour ça qu'il a fuit aussi rapidement, alors...
Je lui lance un oreiller à la figure tandis qu'elle rigole.
- Mais ne t'inquiète pas, je lui ai dit que tu étais à moi.
Je soupire de désespoir. Mais qu'est-ce que je fais avec elle ?
- Tu ne pouvais pas embêter quelqu'un d'autre pour une fois ? Ou juste être normale ?
- Je m'ennuyais. Puis tu dormais là. C'est comme si tu m'offrais une opportunité sur un plateau.
- Ah oui, excuse moi, c'est ma faute. Suis-je bête !
Je continue de manger un peu de tout en ruminant.
- Allez, le prends pas comme ça, c'était une blague !
- Mais quelle rigolote tu fais, ma parole !
- Je sais. C'est une de mes qualités.
Je ne peux m'empêcher de lâcher un sourire avant de lui envoyer un nouvel oreiller à la figure.
- Et ben tu vois, tu peux sourire !
- Tais-toi, va. Et tu devrais prendre une douche. Sentir bon n'est pas une option.
Elle sourit à pleine dent en se levant.
- Bonne répartie le Dog. Mais rappelle toi qui domine en la matière, ici !
Elle disparait dans la salle de bain et j'en profite pour enfiler des habits neutres en plus de ma paire de basket fraichement lavée. Je mets à la poubelle mes autres habits. Ceux qui semblent avoir tout vécu.
Quand Alice sort, elle est encore plus canon qu'avant dans son top en cuir et son short destroy en jean. Je hausse un sourcil en la regardant.
- Tu cherches à séduire qui là ?
- Et toi, tu cherches à faire fuir même les enfants avec ces sacs de patates sur le dos ?
- C'est un débardeur blanc et un pantacourt. En quoi, ça fait peur ?
- Tu es sincèrement désespérante le Dog.
- Je m'habille de circonstance.
- Un enterrement ?
- Quel humour ! Et toi comment tu comptes courir avec ces bottines à talon ?
- Tout est dans l'art, petite.
- Si tu le dis.
Je me lève et me dirige vers la porte. Mais comme une habitude que tout le monde semble prendre avec moi en plus de fouiller mon esprit, elle me coupe le chemin.
- Tu ne sors pas comme ça.
- Je sors comme je veux Alice. Pousse-toi, maintenant.
Son arme apparait. Enfin l'arme que je lui ai fabriqué et qui m'a presque brulé chaque partie du corps.
- J'ai rien d'autre de toute manière. Alors tu ne trouveras rien de mieux dans mon sac.
- Pas besoin.
Elle sourit et penche son arme vers moi.
Quand Lysie m'ouvre la porte, elle me regarde ahurie.
- Laisse tomber.
Je passe devant elle et m'assoit sur le canapé de la pièce. Liam s'étouffe de rire mais je le fais taire d'un seul regard.
Alice, elle, rentre fière comme un paon et s'installe tranquillement sur la commode. Ses jambes mates se balancent dans le vide tandis qu'un sourire ne quitte plus son visage.
Si je contrôlais mes pouvoirs à ce moment là, je lui en mettrais un dans la tronche.
- Alors... Tout va bien les filles ?
Lysie me regarde timidement quand elle pose la question.
- Yep. L'autre a dormi pendant des heures et a mangé pour trois.
- Ah... Du coup, vous avez pu vous reposer et vous restaurer. C'est bien. Nous aussi.
Lys' ne sait plus quoi dire et se précipite donc sur la porte quand on entend frapper.
Adesh bouscule Peter pour entrer. Ils ont l'air de s'être amusé ensemble vu leur visage fermé et leurs traits tirés. Mais au moins, ils sont encore entiers. Et lavées. Même si prêt à se frapper.
- On ne dit rien les garçons ?
- Tu vas la fermer, oui !
Alice ne se formalise pas de mon vocabulaire peu aimable et me sourit avec ironie.
Adesh et Peter tournent alors le regard vers moi. Leurs réactions sont diamétralement opposées. Les yeux d'ambre d'Adesh brillent plus intensément et il sourit amusé, tandis que Peter a les pommettes rosées et les yeux écarquillés.
Ils s'assoient à mes côtés et je me retrouve coincée entre les deux. Je prends une grande inspiration et observe chaque personne de la pièce une à une.
- Bon, maintenant que la petite mascarade d'Alice a fonctionné vu la tronche que vous tirer tous et le sourire fière qu'Alice ne cesse d'afficher, je vais poser MES questions. Le premier qui ment... Sincèrement, je ne sais pas ce qui lui arrivera mais je pense que vous voyez tous à quel point je suis en rogne et pas seulement à cause du délire de l'autre mais à cause de vous tous donc ne me mentez pas.
Ma voix est tranchante et personne ne pipe mot. Même le sourire d'Alice a quitté son visage.
- D'où viennent-ils ?
- On ne sait pas vraiment... Les livres ne sont pas très précis quant à leur arrivé. On dit qu'un maléfice lancé par plusieurs personnes les amenés ici.
- Que font-ils ?
- Ils se nourrissent des humains. De leur santé. Ils sont la cause de la plupart des maladies et notamment celles qui sont incurables.
Je réfléchis à ce que vient de me répondre Peter puis Lysie. Pourquoi des gens ont appeler ces choses qui attaquent maintenant mon monde depuis des années ?
- Pourquoi j'étais la seule à pouvoir réparer ton arme alors que tout ce que j'ai détruis dans l'enceinte des sous-terrains a pu être rénové par d'autres ?
- Tu veux vraiment savoir ça ? Bon okay. C'est parce-que mon arme est un objet magique comme tu as pu le voir. Tout simplement.
- Pourquoi m'a-t-elle brûlé alors que je suis à l'origine de sa renaissance ?
- Tu n'es pas son maître, le Dog. Elle s'est défendue.
- Pourquoi est-ce interdit de sortir avec quelqu'un qui n'est pas de sa guilde ?
- On n'a jamais eu vraiment de réponses précises. Je sais que quelqu'un a instauré la règle mais je ne sais pas pourquoi. Mais ça n'empêche pas les transgressions.
Liam regarde Lysie amoureusement et elle lui sourit. Sur le coup, je me sens un peu jalouse de leur complicité et de ce qu'ils partagent.
- Pourquoi chacune des guildes semblent se détester ?
- C'est juste la nature humaine. On veut être les meilleurs et avoir des concurrents rend cela plus difficile. Alors on en profite pour se détester.
La réponse d'Adesh est honnête mais je trouve cela assez stupide. S'unir rend bien plus fort.
- Pourquoi mon père commande ?
- C'est le chasseur le plus puissant et le plus sage parmi toutes les guildes.
- Le plus sage ? Mon cul, oui ! Arrête de lui lécher le sien Aliudcuras, c'est pathétique.
- Fais attention à ton langage Mangepierre.
- Ou sinon quoi ? Je vais recevoir pan-pan -cucul ?
- C'est bon les enfants, j'en ai assez entendu ! Peter, comment m'as tu trouvé tout à l'heure ?
- Il a posé un marqueur sur toi.
Le fait que ce soit Lysie qui me réponde me surprend mais encore plus avec son regard désapprobateur envers Peter, qui lui serre les dents mécontent.
- Pourquoi ?
Il ne répond pas. Je prends son menton entre mon index et mon pouce et le pousse à me regarder dans les yeux. Il me fixe de ses beaux yeux vairons mais n'en démords pas.
- Pourquoi ?
Mes doigts sur son visage commencent à me piquer. Je sais qu'il en ait la cause.
- Réponds.
- Je ne suis pas obligé. La seule règle était de ne pas mentir. Pas de répondre.
Je grimace et le relâche finalement.
- Joue le comme ça, si tu veux. Lysie, s'il te plait.
Elle me regarde hésitante mais mon regard doit lui faire comprendre que je ne plaisante pas. Elle fixe alors Peter intensément et ses yeux clairs brillent d'un nouvel éclat.
Peter m'attire contre lui, son front luisant de sueur. Je pose une main sur son torse pour que reste une limite "respectable".
- Pas maintenant Jade. Crois-moi.
Son coeur tambourine rapidement sous ma main et des gouttes de transpiration dû à ses efforts pour combattre l'entrée de Lysie, glisse le long de ses joues. Je prends une grande inspiration en le regardant dans les yeux.
- C'est bon. On arrête.
Le corps tendu de Peter se détend sous mes doigts et il respire de nouveau normalement. Il me remercie du regard mais je détourne le mien avant de me lever.
On me regarde faire sans rien dire. Je ne dirais pas que je les commande mais je sais qu'ils sont maintenant à mon écoute. Je pose des questions. Encore et encore. Les réponses sont courtes et sans détails. Je décide alors d'en venir aux faits.
- Dis-moi ce qu'on fait maintenant ?
Lysie cherche de l'aide en regardant autour d'elle mais même Liam l'observe sans pouvoir faire quelque chose.
- Je ne suis pas sûre... Je... Je crois... Je pensais que j'allais... Mais pas encore...
- Dis le !
Oui, je ne devrais pas m'en prendre à elle. Elle n'est pas la seule responsable dans tout ça mais c'est elle que j'ai sous la main pour le moment alors elle prend ma colère.
- Je n'en sais rien.
Elle se met à pleurer avant de s'enfuir pour se blottir dans les bras de Liam qui tente de la réconforter.
- Vous continuez à me mentir. A omettre des choses. Ne cessez vous donc jamais ? Saurais-je un jour ce que je fais là ? Pourquoi moi ?
Et comme ma rage atteint des sommets, je quitte la chambre en claquant violemment la porte derrière moi et je quitte l'hôtel.
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