Chapitre 7 : Danse, petits fours et piscine


"Il s'est passé quoi là-bas ?

- Mais de quoi tu parles ?

- Tu sais de quoi je parle.

- Au café ?

- Entre autres.

- La fête ?

- Oui.

- T'es sûre ?

- Oui.

- Sûre de sûre ?

- Oui.

- Vous confirmez votre demande ?

- Viens en au fait.

- Oh regarde ! Une montagne !

- PF, on est dans un appart, et tu pointes ma porte.

- Et toi et Brendon, ça en est où ?

- C'est pas de ça qu'on parle.

- Au fond, est-ce vraiment important ? N'est-il pas plus important de jouir des plaisirs de la vie ?

- Kant a vraiment une mauvaise influence sur toi, et, surprise ! Vous vous êtes rencontrés à cette soirée.

- Et la danse, ça va bien ?

- Si tu sors encore une excuse à la con ou que tu dévies le sujet, je ne regarderais plus les annonces de mise à jour des sims avec toi"

PF la regarda avec un regard de chiot.

"Ça marchera pas.

- Mmmmmmm, s'il te plaît.

- Non

- Aller, on mange juste les pizzas.

- Non.

- Bon d'accord, qu'est-ce que tu veux savoir ?

- Est-ce qu-

- Chut, ne dis rien, je comprends ton étonnement.

- Mais mais-

- Je sais c'est dur à digérer

- Mais ? Mais ? MAIS ? Tu vas me laisser parler ? Je veux dire, je suis ton amie nan ? De quoi t'as peur ?

- Très bien... reprenons depuis la soirée."

C'était un samedi soir. Son père l'avait déposé dix minutes plus tôt et il se tâtait pour savoir s'il attendait Alice plus longtemps ou s'il se résignait à rentrer. Il s'assit sur le bord d'une jardinière, il était ici parce que le mec qui fêtait son anniversaire était son voisin en cours d'allemand mais maintenant il se demandait si c'était vraiment la peine de venir. Il y avait tant de monde à la fête qu'il pourrait dire qu'il était venu et qu'il ne l'avait pas vu de la soirée. Une main se posa sur son épaule :

''Oh chouette, t'es venu !" Bon, tant pis pour l'excuse. Il fit face au mec du cours d'allemand et lui offrit son plus beau sourire.

"Ouais, j'étais pas trop chaud, mais j'ai des amis qui sont venus aussi.

- Aller viens, reste pas dehors, je vais te présenter !

- Bah je voulais attendre Alice mais d'accord.

- Tu la retrouveras après. Je suis content que tu sois venu ! Mon pote d'allemand !

- Je m'appelle Patrick-Fucius, PF pour les potes.

- Moi c'est Kant, entrons, je vais te présenter Brendon."

L'intérieur était monumental, des lustres de cristal illuminaient la salle de bal de mille reflets bleutés. Au centre de la pièce, des jeunes se déhanchaient au rythme d'une musique à la mode. La piste de danse était ceinturée par des tables où étaient disposées différentes variétés d'encas, avec certains aux couleurs... particulières. Il n'allait clairement pas manger les mauves, et il ne voulait même pas savoir ce qu'il y avait dedans.

Il suivit Kant un petit moment avant que ce dernier ne s'arrête et s'écarte pour lui présenter un type plutôt musclé, aux cheveux châtains et aux yeux vert clair.

"Salut mon gars, j'te sers une bière ?

- Heu non, merci... dit-il avec un petit sourire gêné.

- Comme tu veux ! Moi c'est Brendon, ravi de te rencontrer. Bon je te laisse avec Kant, il va te faire visiter ! répondit Brendon avec un clin d'œil à Kant.

- Suis-moi "

Après la visite de ce palace - Kant appelait ça une maison mais il fallait arrêter de se mentir, à partir du moment il y a des lustres en cristal, c'est un palace - les deux se dirigèrent vers le jardin avec piscine pour faire plus ample connaissance.

"Donc... PF, dis moi, qu'est ce que tu fais là ? Parce que je t'ai observé en allemand et on va pas se mentir, t'es pas du genre fêtard.

- Tu m'as observé ? demanda PF, très peu rassuré.

- On va dire que mon œil n'est pas resté indifférent face à ta jolie bouille, osa Kant.

- Ah euh c'est bien !" Et c'est sur ces intelligentes paroles que PF s'enfuit vers d'autres horizons, laissant un Kant complètement pantois face à sa discussion avortée.

PF avait réussi à trouver un coin tranquille à l'étage : il s'était réfugié dans la salle de bain et avait fermé à clé. Toujours en panique, il tentait de calmer son souffle pour réfléchir à sa réaction. Kant l'avait dragué, on ne pouvait pas le nier vu la non subtilité de ses propos. Mais là n'était pas le problème. Celui-ci résidait dans le fait que cela n'avait pas laissé PF indifférent. Kant l'avait dragué et il avait apprécié. Cela soulevait un certain nombre de questions auxquelles il n'avait pas spécialement envie de répondre mais il le fallait. Il ne comptait pas se cloîtrer dans sa panique pour toujours. Bon, pas besoin d'y aller par quatre chemins, il n'était pas hétéro. C'était déjà ça d'avoué. Pour les définitions, il verrait plus tard, ça n'est pas le plus important. Pas hétéro, pas hétéro, pas héréro... il ferait avec. Maintenant il était temps de relativiser... au final ça ne changeait pas grand chose. Ça amenait juste un peu de soucis en plus à cause de la société pas très ouverte à la diversité... Mais ça aussi c'était un problème pour plus tard.

Il fallait maintenant penser à Kant. Il n'avait pas dû grandement apprécier sa fuite. Il n'y avait donc qu'une solution : encore plus de fuite ! C'était décidé, PF ferait tout pour l'éviter, il avait trop peur de sa réaction et n'était pas encore prêt à discuter avec lui de quoi que ce soit, c'était beaucoup trop nouveau.

"Voilà, tu sais tout sur cette soirée, et mon problème avec Kant. Et que je suis gay accessoirement.

- Ok, tout s'explique ! Je suis contente que tu m'ai raconté tout ça. Mais maintenant il faut définitivement faire quelque chose pour Kant et toi. Tu peux pas continuer de le fuir !

- Moi je la trouve bien ma stratégie. tenta PF, penaud, pensant à la manière dont s'était finie cette soirée et au fait que jamais il ne raconterait à qui que ce soit pourquoi les serviettes de la salle de bain de ce soir-là avait été trempée, ni pourquoi il marchait désormais calmement au-près des piscines.

- Ta stratégie elle ne va pas du tout. En plus, tu viens de me dire qu'il ne laisse pas de marbre alors il faut que tu tentes ! Il t'adore déjà, c'est ta chance !

- Hors de question que tu t'approches de moi avec du maquillage encore une fois !

- Ooooh noooon, zuuuteuuuuu.

- Commence pas.

- Bon, écoute, j'ai des idées, on se voit demain.

- Ok. À demain.

Elle avait des idées et elle allait les mettre en place dès demain.

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