Éclats de Colère

Lucas se sentait comme un volcan en éruption contenue, luttant contre sa colère explosive qui menaçait de détruire les fragiles liens d'amitié qu'il avait cultivés avec Elena, Maya et Alexandre. Les semaines passées avaient été marquées par des moments de tension croissante, alimentés par ses accès imprévisibles de rage intérieure.

Il se tenait seul sur le campus, observant distraitement les étudiants vaquer à leurs occupations quotidiennes. Son esprit était tourmenté par les récents événements : une dispute avec Elena à propos de ses critiques acerbes sur ses propres œuvres d'art, un malentendu. Lucas, était assis sur un tabouret près de la fenêtre, observait silencieusement les peintures avec une expression contemplative. Elena, qui peignait avec une concentration intense, sentait le regard de Lucas peser sur elle. Elle avait remarqué qu'il était plus silencieux que d'habitude, et cela la troublait légèrement. Elle acheva un coup de pinceau avec précision avant de se tourner vers lui.

"Quelque chose te tracasse, Lucas ?", demanda-t-elle, ses yeux verts scrutant son visage.

Lucas prit une profonde inspiration, se demandant comment aborder le sujet délicat qui le préoccupait. "Elena, je ne peux m'empêcher de remarquer... Tu critiques souvent tes propres œuvres d'une manière assez sévère."

Elena retint un soupir, comprenant immédiatement où Lucas voulait en venir. "C'est juste ma façon de voir les choses. Je suis perfectionniste, tu le sais bien."

Lucas acquiesça lentement. "Je comprends, mais parfois tes critiques sont tellement dures envers toi-même que ça me fait mal de t'entendre parler ainsi de ton art. Tu es talentueuse, Elena. Tes œuvres sont magnifiques."

Elena se sentit sur la défensive. "Lucas, tu ne comprends pas. Être perfectionniste n'est pas quelque chose que je peux simplement éteindre. C'est comme si je voyais toutes les imperfections et les erreurs, même quand les autres ne les voient pas."

Lucas se leva, sa propre frustration montant en lui. "Je comprends que tu veuilles t'améliorer, mais parfois tu es trop dure envers toi-même. Tu devrais voir la beauté que les autres voient dans ton travail."

Elena croisa les bras, ses yeux exprimant à la fois irritation et vulnérabilité. "Et toi, tu penses que c'est facile pour moi ? Tu crois que je veux être comme ça ?!"

Lucas se sentit coupable de l'avoir contrariée, mais il ne put s'empêcher de répondre avec intensité. "Non, ce n'est pas ce que je dis. Mais tu dois aussi apprendre à apprécier ton talent, Elena. Arrête de te sous-estimer tout le temps."

La tension dans l'atelier était palpable. Elena détourna le regard, sentant les émotions tumultueuses bouillonner en elle. Elle aimait Lucas comme un ami, mais parfois il ne comprenait pas les complexités de son monde intérieur.

Avec Maya c'était lors d'une sortie où il avait brusquement quitté le groupe à cause d'un commentaire innocent, il était assis à une table à l'extérieur, Lucas buvait lentement son café tout en écoutant les discussions animées de ses amis. Il se sentait détendu, appréciant la compagnie de ses camarades après une matinée chargée de cours. Cependant, une remarque en apparence innocente de Maya allait changer l'atmosphère.

"Lucas, tu as l'air vraiment fatigué aujourd'hui. Tout va bien ?", demanda Maya, son regard empreint de préoccupation sincère.

Lucas, qui se sentait déjà sur la défensive à cause d'une nuit agitée, prit mal la remarque de Maya comme une critique personnelle de son apparence. "Pourquoi ? Je semble si mal que ça ?", répliqua-t-il avec un ton plus cinglant qu'il ne l'aurait voulu.

Maya, surprise par la réaction soudaine de Lucas, se mordit la lèvre inférieure. "Oh non, ce n'est pas du tout ce que je voulais dire ! Je m'inquiétais juste pour toi, c'est tout..."

Lucas secoua la tête, sentant la colère monter en lui. "Peut-être que tu devrais te préoccuper moins de moi et plus de ton propre emploi du temps chargé, Maya."

Les mots étaient sortis plus durement qu'il ne l'avait prévu, mais une fois qu'ils furent prononcés, il était trop tard pour les retirer. Il se leva brusquement de sa chaise, ignorant les regards surpris de ses amis, et s'éloigna rapidement du groupe sans un mot de plus.

Maya, bouche bée, regarda Lucas s'éloigner sans comprendre ce qui venait de se passer. Elle se tourna vers Elena et Alexandre, cherchant une explication silencieuse dans leurs regards étonnés.

Elena soupira doucement, un soupçon de tristesse dans ses yeux. "Je suis désolée, Maya. Lucas a été sous pression ces derniers temps. Je suis sûre qu'il ne voulait pas te blesser."

Maya hocha lentement la tête, une boule d'inquiétude grandissant dans sa poitrine. Elle se sentait à la fois blessée par les paroles de Lucas et confuse par sa réaction soudaine.

Et une confrontation tendue avec Alexandre sur une remarque mal interprétée sur ses performances académiques. Ils s'étaient retrouvés à une table isolée, plongés dans leurs livres et leurs notes de cours. Pourtant, malgré l'apparente concentration, une tension sourde commençait à s'installer entre eux.

Lucas feuilletait un livre sur la politique comparée, tandis qu'Alexandre griffonnait des équations complexes dans son cahier de mathématiques. Le silence entre eux était lourd, chargé d'une incompréhension croissante.

Finalement, Alexandre referma son cahier avec un soupir léger et regarda Lucas avec une expression pensée. "Tu sais, Lucas, tu sembles un peu distrait ces derniers temps. Est-ce que tout va bien avec tes études ?"

La question de Alexandre était innocente, mais elle résonna étrangement dans l'esprit de Lucas. Il leva les yeux, une lueur de défensive dans son regard. "Qu'est-ce que tu veux dire par là ?"

Alexandre fronça légèrement les sourcils, surpris par la réaction de Lucas. "Rien de mal, vraiment. Je me demandais juste si tu avais des soucis avec tes cours ou quelque chose comme ça."

Lucas sentit une pointe d'irritation monter en lui. "Non, je n'ai pas de problèmes avec mes cours. Pourquoi tout le monde semble penser que je ne suis pas à la hauteur ?"

Les mots étaient sortis plus brusquement que Lucas ne l'avait prévu. Il savait que Alexandre ne voulait que l'aider, mais il se sentait soudainement attaqué par la simple suggestion qu'il puisse avoir des difficultés académiques.

Alexandre, surpris par la réaction de Lucas, essaya de calmer les choses. "Lucas, ce n'était pas du tout ce que je voulais dire. Je m'inquiétais juste pour toi, c'est tout."

"Je n'ai pas besoin de ton inquiétude, Alexandre", répliqua Lucas avec un ton plus dur que prévu. "Je gère mes affaires tout seul."

La tension entre eux était palpable. Alexandre se mordit la lèvre inférieure, essayant de trouver les mots pour apaiser la situation. "Je comprends, Lucas. Désolé si j'ai mal interprété les choses."

Lucas baissa les yeux, réalisant qu'il avait peut-être réagi de manière excessive. Il savait que la pression académique et ses propres insécurités avaient exacerbé sa réaction. Pourtant, il se sentait trop fier pour admettre son erreur sur-le-champ.

Lucas savait que ses accès de colère n'étaient pas seulement dérangeants pour ses amis, mais aussi pour lui-même. Il se sentait impuissant face à ces vagues de rage qui semblaient surgir de nulle part, menaçant de submerger tout sur leur passage.

Le problème était profondément enraciné. Depuis son adolescence, Lucas avait eu du mal à contrôler ses émotions lorsqu'il était confronté à des situations stressantes ou conflictuelles. Son tempérament explosif lui avait déjà causé des ennuis dans le passé, mais il avait espéré que ses années universitaires lui apporteraient une maturité et une maîtrise de soi suffisantes pour surmonter ce défi personnel.

Pourtant, alors qu'il se tenait là, seul avec ses pensées tumultueuses, il savait qu'il devait faire quelque chose avant que ses amitiés ne soient irrémédiablement brisées. Il ne voulait pas perdre la connexion spéciale qu'il avait trouvée avec Elena, Maya et Alexandre. Ils étaient devenus une partie précieuse de sa vie universitaire, apportant de la lumière et du soutien dans ses moments les plus sombres.

Lucas soupira profondément, sentant une vague de honte et de frustration le submerger. Il devait trouver un moyen de s'excuser auprès de ses amis, de leur expliquer ses luttes intérieures sans leur faire peur ou les repousser davantage. Mais chaque fois qu'il envisageait de parler, une autre vague de colère semblait menacer de le submerger.

Il s'assit sur un banc à l'écart, cherchant désespérément un moyen de résoudre ce dilemme. Il se souvint des techniques de respiration qu'il avait apprises lors de ses séances de gestion de la colère, essayant de calmer son esprit bouillonnant. Chaque souffle était un combat contre la rage intérieure qui menaçait de l'emporter.

Finalement, Lucas prit une décision. Il prit son téléphone et envoya un message à Elena, Maya et Alexandre, leur demandant de le rencontrer dans un endroit discret sur le campus. Il savait qu'il devait affronter ses démons intérieurs et être honnête avec ses amis s'il voulait préserver leur amitié.

Quelques minutes plus tard, Elena, Maya et Alexandre arrivèrent à l'endroit convenu. Leurs regards étaient empreints de préoccupation et d'une pointe d'appréhension, se demandant ce que Lucas avait à leur dire.

Lucas prit une profonde inspiration, son regard croisant le leur avec détermination. "Je dois vous parler. J'ai réalisé que j'ai eu des réactions excessives ces derniers temps, et je m'excuse sincèrement si j'ai blessé l'un de vous avec mes mots ou mes actions."

Elena ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais Lucas leva la main pour l'arrêter. "S'il vous plaît, laissez-moi terminer. J'ai toujours eu du mal à contrôler ma colère, et je sais que ce n'est pas une excuse. Mais je veux que vous sachiez que je suis conscient de ce problème et que je suis prêt à travailler dessus. Je ne veux pas perdre notre amitié à cause de mes propres démons intérieurs."

Maya et Alexandre échangèrent un regard silencieux, puis Maya parla doucement. "Lucas, nous savons tous que tu es quelqu'un de bien. Nous comprenons que tu traverses quelque chose en ce moment, et ce n'est pas des paroles en l'air et nous sommes là pour toi tout comme tu as été là pour nous."

Alexandre acquiesça lentement. "Tu as pris la bonne décision en nous en parlant. Nous sommes tes amis, et on s'inquiétait pour toi."

Elena hocha la tête avec un sourire doux. "Tu n'es pas seul, Lucas. Nous sommes là pour toi, quoi qu'il arrive."

Les mots de ses amis résonnèrent profondément en lui, apportant une lueur d'espoir dans l'obscurité de ses luttes intérieures. Lucas se sentait reconnaissant et soulagé de leur soutien inconditionnel.

Ensemble, ils restèrent assis là, sous le ciel étoilé du campus, partageant un moment de compréhension mutuelle et de solidarité. Pour Lucas, c'était le début d'un chemin vers la guérison intérieure, guidé par l'amitié et la compassion de ceux qui l'entouraient.

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