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Hello les chocovores !
Miss Imprévus que je suis, je vous publie la suite avec du retard, mais je suis trop en mode inspiration, donc la suite arrive bientôt ! ( Je donne pas de date parce que ça m'a pas porté chance la dernière fois ^^).
Je vous ai suffisamment fait languir. Je vous laisse vous jeter sur la suite. N'hésitez pas à me laisser vos impressions ! Faites péter les étoiles et les commentaires pour que je sache ce que vous en pensez ! Des besos en puissance !
ENJOY
— Apolite
**
Nina regarda longuement Octave avec une sorte de sourire niais qu'Alix avait rarement vu sur son visage. Les parents d'Octave fixaient les lèvres de Nina avec insistance, attendant qu'elles bougent pour émettre une réponse que tous attendaient dans un silence beaucoup trop long.
— Vous voyez bien que vous le faites languir, finit par dire la Comtesse avec un mouvement de tête pressant.
— Et nous aussi ! surenchérit le père d'Octave dans un rire plein de trémolos qui trahissait son angoisse.
Alix scrutait la scène, dépitée. Elle ne comprenait pas ce qui était le plus irréaliste : la proposition d'Octave ou le fait que Nina mette autant de temps à la décliner. Soudain, on entendit Nina prendre une profonde respiration. Même Alix se mit à fixer ses lèvres, guettant le premier rictus, attendant une pique incendiaire. Dans un souffle très faible d'abord elle prononça une monosyllabe inaudible qu'elle redoubla au bout d'un moment. :
— Oui, rit-elle en se mettant les deux mains sur la bouche.
— Quoi ?! bredouilla Alix.
Nina se mit à sautiller. On n'aurait pas rêvé plus cliché comme réaction ! Et sans qu'Alix ne comprenne comment, Octave lui passa la bague sertie de l' énorme diamant. Nina le contempla puis se mit à sautiller encore plus frénétiquement. Alix eut une violente envie de la gifler.
C'est dans un geste aussi soudain que naturel que Nina et Octave s'embrassèrent. C'était un de ces baisers dignes d'un roman et qu'on ne voit réellement jamais. Alix en eut un pincement au coeur. Leurs lèvres échangèrent un baiser si passionné qu'il en égalait presque ceux que Hans et elle-même échangeaient il y a encore de heures de cela. C'était stupéfiant d'hypocrisie et à la fois effrayant de vraisemblance. Les parents d'Octave se précipitèrent pour embrasser les nouveaux mariés dans des cris de liesse. Nina souriait à pleines dents et Octave la tenait dans ses bras comme s'ils avaient toujours formés un couple uni et soudé.
Il y eut des larmes de joie essuyées et tout un échange de félicitations déconcertantes que la jeune femme regardait en retrait. Elle finit par se décider à entrainer Nina à l'écart et l'enlaça faussement sous le regard bienveillant des Amondrique de NeufBourg.
— Nina, dans mes bras ! Je suis si heureuse pour toi ! cria-t-elle suffisamment fort pour que tout le monde puisse entendre.
Elle l'enlaça soudain avec une force qui coupa le souffle de Nina.
— Qu'est-ce que tu fais imbécile ? lui chuchota Alix à l'oreille.
— Je me sauve d'une vie de misère, répondit l'autre en regardant son alliance. Ce mec recherche désespérément une femme, je ne sais pourquoi, mais il se trouve que ce soit une des choses qui me définissent, donc pourquoi pas moi ?
Nina voulut se défaire de l'étreinte, mais Alix la renforça davantage.
— Il est gay, abrutie ! Il me l'a avoué hier soir ! Tu penses vraiment que tu vas être heureuse avec... lui ? Même sans ça, regarde-le. Il n'a clairement pas la lumière à tous les étages.
Sur ce, elle resserra davantage son étreinte. Alix espérait vraiment que sa meilleure amie ressentirait sa crainte, que cette étreinte aurait une puissance télépathique qui la ferait changer d'avis, mais à la place Nina couina. Elle souffla bruyamment et lança un regard mauvais à Alix.
— C'est évident qu'il est gay Alix. Il réussit peut-être à duper son monde, mais pas moi. C'est d'ailleurs pour ça que j'accepte. C'est l'union parfaite.Très peu d'amour, beaucoup de profits : une véritable union pour l'argent, et pour une fois le mec n'est pas assez con pour penser que la nana qu'il a en face de lui l'aime sincèrement.
— T'es encore plus barrée que je ne le pensais Nina !
Nina se défit de son étreinte, mais Alix prétexta une nouvelle accolade, laissant la famille observer cette amitié qu'ils jugeaient incroyable.
— Ça commence à devenir gênant Alix...
— Il est encore temps de faire demi-tour, la supplia-t-elle.
— Pour quoi faire ? Tu penses vraiment que le mariage soit de base une bonne chose ? Tu penses vraiment qu'on se marie encore par amour en sachant que ça va durer pour toujours ? C'est une illusion, une poudre aux yeux, une chose que notre famille et la société bien pensante attend de nous. Regarde les gens autour de toi. C'est une évidence... Le mariage basé sur un amour supposé ne rend pas heureux. Si j'ai envie de sceller ma vie avec ce mec qui ne pensera jamais à me sauter dessus toute la sainte journée, c'est parfait. S'il sait d'emblée que je ne l'aime pas, il n'aura pas à le découvrir dans dix ans. Et puis on pourra faire comme tous les couples mariés : se tromper l'un l'autre, à une différence près : Octave et moi on sera heureux de se tromper l'un l'autre tout en le sachant.
— On partage les mêmes pensées sur le mariage Nina. Je suis d'accord avec toi c'est pas le mariage qui apporte le bonheur. Mais ça... Putain ! Ça, Nina ! C'est te mettre dans un tas d'emmerdes dont t'es pas prête de sortir.
Nina se détacha d'elle et la tint à bout de bras.
— J'ai saisi l'opportunité que tu n'as pas su saisir. Ne me blâme pas pour ça Alix.
Elle fit quelques pas avant de se retourner :
— Tu seras mon témoin au mariage, murmura-telle. Ne foire pas tout.
Alix eut un rire nerveux. Elle se passa mécaniquement la main dans les cheveux, la gorge nouée.
— Tu devras trouver quelqu'un d'autre Nina. C'est ta décision idiote, et je ne veux pas vivre dans ce monde que tu te fabriques. Je ne peux pas te regarder faire ça.
— Tu es... supposée être ma meilleure amie.
— Mais je ne suis pas censée soutenir tes actions insensées. Je ne serai pas ton amie si je ne te disais pas que tu fonçais dans un mur.
Nina s'humecta les lèvres avant de les pincer fermement.
— Alors j'imagine qu'on n'est plus amies...
Nina joua avec son alliance, les yeux fixés sur celle-ci puis leva les yeux sur Alix qui la fixait sans pouvoir rien dire.
— Au fond, les choses arrivent pour une bonne raison. Je pense que cette épreuve était un test pour notre amitié.
— Nina, voyons...
La jeune mariée tourna les talons, ignorant les apostrophes d'Alix. Elle retourna auprès de sa belle famille et des sourires créés par cette imposture.
Une semaine s'était déjà écoulée depuis cet instant qu'Alix se repassait en boucle chaque soir avant d'aller dormir. Une semaine où elle avait regardé son amie se métamorphoser du tout au tout. Les jeunes femmes s'adressaient la parole pour de simples civilités, mais ça n'allait jamais au-delà de ça. Thalia avait jugé bon de ne pas prendre parti et elle s'y tint. On avait décidé à l'unanimité de vivre dans une tolérance de l'un envers l'autre. Mais plus le temps allait et plus Alix ne parvenait plus à supporter l'attitude de la nouvelle Nina manucurée, perchée sur ses talons Balanciaga toute la journée et vêtue d'une combinaison Chanel dans laquelle elle se dandinait. Elle passait énormément de temps avec Octave, à faire des virés dans sa décapotable. Octave « promenait Nina » comme Alix aimait à le dire. La manoeuvre était forcément de faire voir à tous qu'Octave était avec Nina. Les journaux à scandale remarquèrent très vite les vas et viens du couple supposé. Le couple fit très vite la une des journaux locaux. Tous les journaux accordèrent leurs violons pour parler du « couple le plus glamour de l'été ». Mais la question restait entière quant à l'identité de Nina.
L'arrivée de Ryan et Ahiko ne pouvait pas tomber à un meilleur moment.
— Tu m'expliques le délire ?
Ryan était sur le pas de la porte, valise à la main et journal people dans l'autre.
— Une longue histoire, soupira Alix avant dans prendre ses deux amis dans ses bras. Je pensais que j'allais devenir dingue.
Alix emmena ses deux amis au Sénéquier, très prisé malgré le soleil qui était à son zénith.On avait également invité Nina, que Ryan et Ahiko n'avaient pas encore vue puisqu'elle passait sa matinée avec Octave pour faire un tour sur son voilier. Mais comme le fit remarquer Ahiko pour la troisième fois, Nina était en retard et ce n'était pas le genre de Nina d'être en retard.
— Mais Nina n'est plus la même, souffla Alix. Je ne saurais pas vraiment dire comment tout a commencé, mais c'est vraiment bizarre. Ça pue l'embrouille à plein nez.
À cet instant toutes les paires d'yeux du Sénéquier se tournèrent vers un même point. Les femmes comme les hommes se rehaussaient sur leurs sièges, le cou tendu à l'extrême pour ne pas manquer une jeune femme qui arrivait en talons, parée d'un grand chapeau blanc et d'une robe longue de la même couleur. Elle souriait légèrement, une paire de lunettes de soleil noire sur le bout du nez. Elle avait une démarche princière. On sentait qu'elle appréciait que toutes les paires d'yeux soient posées sur elle, que les hommes se tordent le cou pour regarder ses courbes, que les femmes la regarde avec envie tout en réprimant leur compagnon.
Elle s'arrêta au niveau des trois amis et retira ses lunettes dans un mouvement lent, avant de sourire pleinement.
— Nina ? bégaya Ryan. Tu es... superbe. On dirait un ange s...
— Ri-di-cu-le, coupa Ahiko.
Nina se tétanisa, et s'assit rapidement entre Ahiko et Ryan, juste en face d'Alix.
— Parle moins fort. Tu ne peux pas m'injurier comme ça devant toute la crème de Saint-Tropez, rit nerveusement Nina en jetant des regards pressants aux alentours.
Nina lui prit la main en souriant largement, puis pris celle de Ryan.
— Je suis tellement contente que vous soyez venus ! dit-elle d'une voix aiguë qui étonna tout le monde.
— Où est passée la fille à la frange trop longue, et au sweat oversize ? reprit Ahiko. Tu es méconnaissable.
Nina ne le prit pas pour un reproche et eut un petit rire cristallin.
— Elle est restée quelque part à Williamsburg. Ici, en tout cas je suis la Comtesse d'Amondrique de NeufBourg, dit-elle en mettant son diamant sous le nez de ses deux amis.
Ahiko écarquilla les yeux en retenant son souffle, si bien qu'on aurait cru qu'elle allait s'évanouir.
— Oh mon Dieu... C'était donc pas une erreur des journalistes, marmonna Ryan. Pourquoi tu ne nous l'as pas dit ? reprocha Ryan à Alix.
— Je pensais que vous aimeriez l'apprendre de la bouche de Nina elle-même. Elle est si fière de son époux...
Nina ne lui accorda pas le moindre regard.
— Et comment ça se passe ? voulut savoir Ryan.
Il ne laissait pas paraitre son inquiétude, mais Alix le connaissait assez pour apercevoir son léger froncement de sourcil, signe de son angoisse.
— J'ai juste un peu de mal à saisir certaines choses quand il parle. Mon français est assez mauvais. Mais comme on dit, on apprend plus vite une langue quand on est amoureuse.
Elle décrocha un maigre sourire à Ryan et Ahiko, qui étaient toujours dans la plus grande incompréhension.
— Ça a commencé quand cette histoire ? demanda Ahiko.
— Oh, le temps..., soupira Nina. Ça n'a plus vraiment cours quand on aime, sourit-elle.
Ahiko et Ryan se tournèrent vers Alix dans l'attente d'une réponse concrète, voyant que Nina voulait éluder la question. Alix défia Nina du regard. Cette dernière le soutint, effaçant tout sourire.
— Il est gay, déclara soudain Alix, sans la quitter du regard. Tu pourrais au moins être honnête envers tes amis Nina, si c'est encore ton nom.
Le serveur vint interrompre l'ouragan de colère qu'Ahiko s'apprêtait à déverser sur Nina.
— Je pense qu'on va tous prendre une boisson très alcoolisée, rit Alix. On boit pour oublier aujourd'hui, ajouta-elle en regardant Nina.
Cette dernière se pinça la lèvre et rectifia avec son nouveau sourire de Mademoiselle Parfaite :
— On boit pour fêter un bel évènement.
Sur ce, elle montra au serveur l'énorme caillou qui lui servait d'alliance. Le serveur la félicita avec un air confus et leur montra précisément les cocktails possibles. Alix profita du silence qui suivit le départ du serveur pour expliquer les faits. Nina la laissa faire, le visage serein. Néanmoins elle tapait frénétiquement du doigt sur la table, attendant le jugement de ses amis. Elle but à grandes gorgées sa piña colada, affrontant les regards assassins d'Alix.
Un ange passa après l'annonce des évènements. Ryan et Ahiko regardèrent Nina qui commençait à rougir.
— Tu ne sais toujours pas pourquoi il voulait se marier ? demanda Ryan, en fronçant son large front.
Alix fut déçue par le calme de Ryan. Elle s'attendait à du soutien, à ce que ses deux amis l'aident à raisonner Nina. Mais rien de tout ça n'arrivait.
On trouvait donc ça normal ? C'était donc normal de se marier à un inconnu ? Il semblait bien que oui puisque même Ahiko s'enfonça dans son fauteuil et attendit la réponse de Nina.
— Aucune idée. Je ne sais strictement pas pourquoi il a besoin d'un vagin dans sa vie, rit Nina en finissant son cocktail. On passe beaucoup de temps avec ses parents. Je n'ai pas encore rencontré le reste de la famille, mais ce ne saurait tarder. Tout le monde dit qu'on forme un si beau couple. J'ai l'impression d'être une actrice au quotidien.
Elle rit de sa réplique, ce qui rendit Alix encore plus amère. Nina commença à s'extasier sur sa nouvelle vie avec une arrogance qui semblait si naturelle maintenant. Alix se mit à repenser à la Nina d'avant, celle à la longue frange, qui s'en foutait de l'argent et qui adorait trainer dans le restaurant de l'oncle Reed en buvant des milkshakes plutôt que des jus détoxifiants.
C'était un spectacle affligeant, un spectacle à en pleurer qui se tenait devant elle. Alix se sentait coupable. Si elle n'avait pas embarqué Nina dans cette histoire...
Elle se leva précipitamment, sentant les larmes lui monter aux yeux.
— Je dois... aller voir Hans, se justifia-t-elle. Il a enfin réussi à avoir tous les permis possibles et inimaginables. Il m'a demandée de travailler pour lui. Ça fait des mois que je bouffe des livres de comptabilité, de business. Il dit que mon atout est de parler américain et français. Je dois aller rencontrer le PDG d'une grande entreprise à la fin de la semaine. C'est le contrat le plus important qu'on puisse avoir, et il tient étrangement à ce que ce soit moi qui m'en charge.
Elle avait dit ça très vite en espérant qu'ainsi elle n'aurait pas de trémolos dans la voix, mais tous la connaissait trop bien pour se faire duper.
— Ryan ? Tu as les clefs de chez Thalia ?
Il acquiesça d'un signe de tête tout en la questionnant du regard. Alix sourit faiblement avant de s'en aller.
Au même moment, à Manhattan c'est la pénombre qui dominait la ville. La sonnette de l'appartement des Moody n'avait jamais autant retenti. France accourait, mettant à l'aise ses invités, et se faisant souhaiter son anniversaire à chaque fois qu'elle ouvrait la porte. Même si la présence de chaque invité lui faisait un plaisir immense, elle n'attendait réellement qu'une seule personne : Slade. Il était vingt- et-une heures. La soirée avait commencé il y a une heure déjà. Une vingtaine d'invités étaient déjà là. Tout était en place : la smoke machine, une bonne dose de nourriture, et encore plus d'alcool que France avait dissimulé dans des bouteille d'eau ou de jus d'orange. L'ambiance était bonne pourtant, mais aucune trace de Slade.
Jamie et Anna-Tess encaissaient l'impatience de France qui râlait toutes les cinq minutes en se demandant s'il allait venir, et pourquoi il n'était pas encore là ?
— Il ne viendra peut-être pas, lança Jamie, agacée en prenant un morceau de pizza.
Anna-Tess roula des yeux tandis que France la fixait, le visage décomposé.
— Mais non ! C'est un mec cool et les mecs cool arrivent plus tard en soirée. C'est connu. C'est une façon de se faire désirer, rattrapa Anna-Tess, en lui passant en bras autour du cou.
— Tu crois ? bredouilla France.
— Mais oui !
Et affectivement, une demi-heure plus tard, Slade et sa clique rappliquèrent. France resta pétrifiée quand elle se retrouva nez à nez avec lui. Slade la regarda de haut en bas. Il se dit qu'elle était plutôt potable au final cette gosse de riche. Sa petite robe lui allait bien.
Les amis de Slade allaient rentrer, mais ce dernier les arrêta d'un signe de la main.
— T'as ce que je t'ai demandé ?
— Ouais, bredouilla France.
Elle lui tendit une petite boîte qu'elle tenait depuis le début de la soirée. Slade jaugea France du regard, ouvrit la avant de lancer un « cool », et d'entrer avec sa bande. Ils s'installèrent dans les canapés en cuir et attrapèrent les gobelets rouge et se mirent à rouler leurs joints comme s'ils avaient fait ça toute leur vie.
France les regardait au loin en trépignant.Elle les observait avec Anna-Tess et Jamie, cherchant chaque regard lancée vers France, essayant de déchiffrer chacun de leur geste. Au bout de vingt minutes Salde murmura quelque chose à l'oreille d'un de ses amis, et ce dernier se leva. Il vint à la rencontre de France, tout sourire.
— Sympa ta soirée, lança-t-il pour aborder France.
Puis il se racla la gorge avant d'ajouter :
— Il voudrait te parler.
France devina aisément que le « il » était Slade. Elle sourit bêtement et se dirigea vers le groupe de mec qui enfumaient le salon.
— France, viens, lui lança jovialement Slade.
Elle s'approcha de lui avec un pas mal assuré. Quand elle arriva à son niveau et il lui saisit gentiment le bras et la guida pour s'asseoir sur ses genoux. France sentit son coeur battre à tout rompre. Elle osa passer ses bras autour du cou de Slade et ce dernier se laissa faire en souriant.
— France, charmante France..., lui susurra-t-il sans finir sa phrase.
— On a déjà fini la beuh ! rit un de ces amis. Amène la suite.
Un éclat de rire général s'en suivit.
— Je voulais te le demander avec plus de délicatesse, affirma Slade, mais que veux-tu ? Je suis entouré de brutes épaisses.
Il arbora un sourire qui fit frémir France.
— Je n'en ai plus, mais j'ai un moyen de m'en procurer, répondit France.
— Parfait, sourit Slade.
C'était certain maintenant qu'elle l'avait vu de près : il ressemblait à Ian Somerhalder. Elle ne pouvait rien refuser à un garçon aussi beau. C'est avec un extrême déplaire qu'elle relâcha son étreinte et monta dans sa chambre, d'un pas aussi félin qu'elle le pouvait, se sachant observée.
Elle chercha dans les contacts de son portable et appela celle qui était supposée sauver sa soirée.
— Alix ? C'est France. J'ai comme qui dirait besoin de ton aide !
Alix arrivait bientôt à l'hôtel, et espérait se délasser, oublier ses problèmes, et certainement pas avoir France au téléphone ! Elle voulut dire quelque chose mais se tut.
— Tu te rappelles de l'herbe ? demanda l'adolescente sans attendre qu'Alix réalise qu'elle était en train de lui demander une faveur.
— Comment ne pas m'en rappeler France...
— Bref, j'ai réussi à faire passer ça à la douane. Un jeu d'enfants. Mais je n'en ai plus là. Slade et sa bande ont tout fumé. Je sais que tu vis à Williamsburg donc tu dois connaître un dealer non ? Un moyen de s'en procurer en vitesse ?
Alix lutta pour ne pas raccrocher au nez de la morveuse.
— Qu'est-ce qui te fait croire ça ?
— Une intuition.
—Ta première intuition aurait du être de ne pas inviter ce Slade, qui de toute évidence t'en demande trop.Et continuera à t'en demander trop si tu joues le bon toutou.
— Je vois que tu es toujours une grande moralisatrice...
Sur ce, elle raccrocha en pestant. Il ne lui restait plus qu'un moyen : demander de l'argent à sa mère et tenter de voir. Sa mère avait insister pour rester durant la soirée, au cas où quelque chose se passait mal. Mais elle avait promis de ne pas descendre, sauf en cas de nécessité extrême. Son père et sa soeur étaient en week-end tous les deux dans une de leur résidence secondaire. Elle ne pouvait donc compter que sur sa pingre mère pour s'en sortir.
Elle s'avança dans le couloir quand elle surprit la conversation de sa mère :
— Vous êtes assez gonflé de me demander une telle faveur Hans. Si mon mari savait que vous m'appelez...
Leslie faisait claquer ses talons sur le parquet de sa chambre, tout en faisant les cent pas.
— Oui bien sûr, nous avions un accord. Et j'ai eu tord d'accepter, sinon vous seriez resté auprès de mon mari. Mais notre accord a dépassé le cadre escompté je présume. Vous ne seriez pas parti aussi facilement.
France écoutait la conversation, se demandant pourquoi sa mère était au téléphone avec « Hans le traître ». Son portable vibra soudain.c'était un message d'Alix qui disait : " Un coup là où ça fait mal règle toujours tout."
France souffla. La porte de la chambre conjugale s'ouvrit soudain à la volée. France en eut un hoquet de surprise.
— Je me disais bien que j'avais entendu un bruit...Tu m'espionnes ou quoi ? s'énerva Leslie , son portable à la main.
— Nan maman. J'ai juste besoin d'un peu d'argent. Ils ont déjà fini toutes les pizza.
— Déjà ? s'étonna-t-elle en allant fouiller dans son sac.
Elle lui donna quatre vingt dollars en ajoutant :
— Ce sera tout. Ne viens plus me déranger.
— Toi non plus, répondit France. Interdiction de descendre.
Leslie roula des yeux, et ferma la porte au nez de France. Cette dernière redescendit, et finit par trouver Slade, seul dans la cuisine, le nez dans le frigo.
— J'ai la fonce-dalle, rit Slade en la voyant le dévisager.
France lui montra l'argent, et lui dit que son dealer l'avait laissé tomber.
— J'ai un dealer. Si t'as l'argent c'est parfait, dit-il en se rapprochant soudainement d'elle.
Son haleine empestait l'alcool, mais l'adrénaline était plus forte, et fait presque oublier à france ce détail. Slade se rapprocha d'elle, plantant son regard océan dans le sien. Ils étaient presque nez contre nez. France sentait une douce chaleur parcourir son corps. Mais le plaisir qu'elle en tirait se transforma progressivement en une sensation de confinement. Elle était collé au mur et elle semblait ne pas pouvoir se défaire de cette attraction qu'il y avait entre elle et lui. Pourquoi ne l'embrassait-elle pas ? Est-ce qu'il lui voulait du mal ?
Il ressemblait trop à Ian Somerhalder pour être mauvais.
— Je ne t'avais pas demandé que la came, sourit Slade. Tu t'en rappelles ?
France se sentit rougir jusqu'aux oreilles.
— Oui, bégaya-t-elle.
— Tu te rappelles ce que je t'avais demandé ?
France sourit, intimidée, puis sans rien dire elle posa son doigt sur ses lèvres. Slade sourit puis se mit à rire doucement.
— Je ne voulais pas parler de ces lèvres là ma belle, et tu le sais très bien. J'aime d'autres sortes de drogues...
Slade vint embrasser France dans le cou. Le retour de l'adrénaline se fit soudain. Cette sensation de chaleur diffuse était inégalable. Elle le laissa faire. Puis elle sentit la main de Slade venir se poser sur sa hanche avant de se glisser sur sa cuisse, et de commencer à remonter vers son entrejambe. Elle voulut se dégager, mais Slade s'appuyait trop sur elle. Tout se bousculait dans sa tête si bien. Soudain, une image claire lui traversa l'esprit.
Frapper là où ça fait mal.
Le message d'Alix défilait en boucle dans sa tête.
Les doigts de Slade s'approchaient beaucoup trop près. Elle tressaillit, laissant s'échapper les billets de sa main frêle.
Frapper...
Sans comprendre comment France envoya un coup de genou dans les parties de Slade, le laissant sur le carreau, plié de douleur. Elle se précipita ensuite dans les escaliers. Il fallait qu'il parte. Il fallait qu'elle s'éloigne. Elle devait le dire.
Elle entra en trombe dans la chambre de sa mère et se jeta dans ses bras.
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