32

Hello les chocovores ! 

Après moult péripéties ( oui j'ai utilisé le terme " moult "en 2016 :p ), j'ai enfin trouvé le temps de vous poster la suite ! J'espère que votre rentrée s'est bien passée et que tout roule pour vous ! Moi je suis noyée sous les  bouquins à lire ( Ô JOIE !) ! 

Allez ! Je vous envoie plein de courage pour ce début d'année et je vous souhaite beaucoup de réussite. Et si jamais vous avez un coup de blues : le chocolat résout tous les problèmes ( la glace aussi, les Sneakers, un bon japonais, savoir que The Walking Dead reprend bientôt ....) 

Bref! Je vous fais plein de bisous chocolatés. J'espère que la suite vous plaira. 

— Apolite

-------

Alix et Nina s'étaient laissées trainer sans grand mal dans une des plus grandes boîtes de nuit huppées de Saint-Tropez, après une après-midi à être ballottées dans des magasins où on avait de toute évidente étiqueté tous les vêtements avec un zéro de trop.

La chaleur du Sud de la France donnait aux gens une assurance particulière que venait renforcer la pénombre et l'ambiance torride de la boîte. Les plus belles femmes du club avaient cette beauté typique des pays de l'Est. Les russes aux courbes généreuses étaient les plus convoitées. Aucun homme ne résistait à leur plastique de poupée Barbie. Les invitations dans les carrés V.I.P ne se faisaient pas prier. Mais c'était évident, ces femmes n'étaient pas là pour les hommes lambdas de Saint-Tropez, elles visaient les magnats du pétrole et tout homme ayant au moins une montre de luxe au poignée. C'était un lieu propice à la chasse à l'homme. Mais « no Rolex, no sex », comme l'avait dit Thalia en les désignant.

— Tu remarqueras que ce sont de ces filles qui ne dansent quasiment pas. Un léger mouvement de balancier des jambes et des petits mouvements de bras, et elles pensent qu'elles dansent. Ne vous y trompez pas, elles savent qu'elles sont belles. Les hommes qui courent après ce genre de filles trouvent ça rassurant de savoir que leur porte-monnaie jouera plus que leur personnalité. Même pas besoin d'en avoir une grosse, rit-elle en se frayant un chemin dans la foule. Je reviens, lança-t-elle avec un signe de la main.

Il y avait toujours trois types de personnes en boîte et ce n'importe où, de Williamsburg à Saint-Tropez. Il y avait  les personnes qui étaient là pour ne pas rentrer seules, mais aussi celles qui voulaient juste passer un bon moment entre amies et qui acceptaient éventuellement les frotteurs de seconde zone, et pour finir les personnes totalement déphasées, vautrées dans un coin. Nina appartenait à cette dernière catégorie. Mais elle n'était pas dans le coin standard de tout le monde. Elle était collée dans un coin de l'espace V.I.P, ne faisant qu'un avec le canapé en angle, les deux pieds posés sur la petite table, s'enfilant sa troisième coupe de champagne cul sec. Sa façon d'avaler goulument était répugnante. Elle jurait totalement avec l'allure élégante que Thalia lui avait confectionnée. On n'avait pas réussi à lui faire acheter autre chose qu'une robe noire, classique et sobre, qu'elle disait beaucoup trop courte alors qu'elle lui arrivait juste au dessus du genou.

— Alix, je t'avais jamais vu comme ça, dit-elle en décollant enfin les lèvres de sa coupe de champagne.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Tu ressembles à une pute de luxe, croassa-t-elle avec un regard condescendant. Tu devrais aller dans le petit coin des pétasses russes.

De toute évidence, l'alcool mêlé à son caractère de despote ne faisaient pas bon mélange. 

— J'ai pas le cul assez rebondi et la poitrine pas assez refaite chérie.

Alix fit mine de ne pas prendre au sérieux ce que Nina lui disait mais elle s'examina rapidement dans le reflet des miroirs collés au mur. Elle avait les Louboutin que Hans lui avaient offertes. Elle eut un pincement au coeur en pensant à lui et aux messages auxquels elle ne répondait pas. La lumière pourpre qui éclairait la boîte lui donnait un air beaucoup trop grave. Elle se ressaisit et continua son inspection. Sa robe avait un décolleté plongeant qui laissait entrevoir juste ce qu'il fallait. Il n'y avait rien à redire sur la longueur de sa robe. Elle était loin d'avoir une allure vulgaire. Elle se trouvait même à son avantage. Et elle le pouvait quand elle savait que Thalia lui avait payé sa robe au prix de son loyer. Thalia avait un coeur en or et pas sa langue dans sa poche : exactement le genre de personne qu'Alix aimait. C'était une Nina en plus douce, et plus riche, évidemment.

— Je suis irrésistible, bitch, finit-elle par lancer à Nina.

Cette dernière rit en se resservant un verre.

— Tu devrais peut-être freiner Nina. La chose la moins chère dans cette boîte c'est une bière. Dix balles le truc ! Donc je te parle pas du prix de la bouteille de mousseux. Thalia nous a déjà payé des robes de bombasses, on va pas en plus augmenter sa facture de champagne ici.

— Lilix, l'apostropha-t-elle en trainant sur les voyelles, tu crois qu'elle nous a amenées ici pourquoi la Terminator ? Je lui fais moyennement confiance, tu le sais.

— Change pas de sujet, trancha Alix en s'emparant du magnum de champagne sans grande résistance de la part de son amie.

Veuve Clicquot, je te dis à tout à l'heure, rit Nina avec un accent français effroyable.

— Je pense que Thalia nous a amenées ici pour qu'on se détende. Tu en as bien besoin.

— C'est vrai que se faire frotter par des petits prétentieux français c'est tout ce dont j'ai besoin en ce moment.

— Te connaissant t'as certainement un schlass dans ta culotte donc je me fais plus de souci pour les pauvres petits prépuces français qui oseront approcher ton corps divin.

Nina rit en répétant le mot « prépuce » avant de clamer un "Oh, je crois que je suis bourrée moi!".

— Mouais. Lâche un peu l'éther et viens me montrer ton déhanché. On va montrer aux Russkofs comment on danse.

Nina se leva d'un bond, bien partante pour se trémousser comme une algue, mais elle se stoppa net. Elle désigna une personne dans la foule en pouffant. Alix chercha ce qu'elle pointait du bout du doigt. Elle finit par voir Thalia se démarquer dans sa robe moulante, sa pochette à la main. Thalia repéra les filles et leur fit signe, un grand sourire aux lèvres. Alix se leva et aperçut Thalia,  un mec  à ses côtés. il ne devait même pas avoir la trentaine.

— Cachez vos enfants ! M.I.L.F à bord ! hurla Nina dans un de ces rires aigus typiques de l'ivresse.

Heureusement que la musique était assez forte pour couvrir ses paroles .

Alix eut un petit rire qu'elle dût réprimer  à mesure que Thalia s'avançait vers elle. Pensant qu'Alix lui souriait, Thalia décrocha un grand sourire. Elle laissa l'homme qui l'accompagnait la devancer de quelques centimètres. Elle désigna Alix d'un signe de la main puis désigna l'homme devant elle avant de sourire largement dans un haussement de sourcils.

Alix devint verte. Elle espérait avoir mal compris mais le rire de Nina redoubla. Plus aucun doute ne subsista quand Nina vint la taquiner à l'oreille :

— Oh ! Milles excuses ! C'est Mademoiselle Benson qui va avoir sa dose de sensations ce soir.

L'homme était très grand et maigre. Il avait de grosses lunettes rondes qui lui donnaient un air lunatique. Il portait des mocassins marron, un pantalon blanc et un polo de la même couleur. Pour parfaire le tout il avait jeté un pull jaune sur ses épaules, noué au niveau du cou. Il avait laissé pousser une petite moustache, qui s'apparentait davantage à du duvet, ainsi que quelques poils sur les  joues. 

— J'ai bien fait de venir finalement, ricana Nina.

Elle lança un regard goguenard à Alix avant de s'asseoir dans le carré V.I.P, attendant sagement que tous viennent se joindre à la table pour son plus grand divertissement.

— Mon cher, je vous présente Alix et Nina, annonça Thalia en arrivant à leur niveau. Nina ne parle pas bien français donc j'espère que ça ne vous dérangera pas de parler un peu anglais.

— Non, du tout, dit-il d'une voix douce en regardant Nina avec un sourire courtois.

Nina hocha la tête et lui fit un salut militaire qui surprit le jeune homme. Il tourna la tête et se focalisa sur Alix, les yeux brillants. Elle était de toute évidence la cible de toute cette mise en scène, et même l'homme qui lui tendait la main le savait.

— Octave Amondrique de NeufBourg, se présenta-t-il.

Alix écarquilla légèrement les yeux en lui serrant la main.

— La reine d'Angleterre, répondit-elle avec une fausse révérence.

— Pardon ?

Nina étouffa un rire tandis que Thalia jetait un regard de marâtre à Alix. L'effarement du jeune homme ravit la jeune femme.

—  Ah ! Je pensais qu'on jouait à un jeu, s'excusa Alix.

— Et il se serait appelé comment ?

— Qui a le nom le plus improbable et le plus pompeux ?

— Je vois, rit-il légèrement. Je vais prendre ça comme un compliment.

— Faut pas. Ça n'en était pas un, dit-elle sèchement. 

Thalia était au bord de l'implosion. Le jeune homme ne savait plus où se mettre et Nina était à deux doigts de partir dans un fou rire. 

— Quand Alix ne provoque pas des moments gênants c'est une fille formidable, assura Thalia.

— Je... n'en doute pas.

Il y eut un silence gênant où tout le monde se toisa. Le dénommé Octave fit un rictus, mal à l'aise. 

— Bon, je vais pas vous faire perdre votre temps, décréta Alix. Je suis désolée, dit-elle à Octave, mais je ne suis pas venue ici pour rencontrer des coups d'un soir, donc merci Thalia, mais ça ira. On se retrouve chez toi. 

Sous les applaudissements de Nina et le regard pantois d'Octave, elle se leva. Elle se dirigea aussi fièrement qu'elle le pouvait vers la sortie, sentant le regard courroucé de Thalia la suivre. 

Une fois dehors elle entendit : 

— Alix, attendez ! 

C'était la petite voix d'Octave qui sortit de la boîte au pas de course.

— Attendez Alix, je crois que nous sommes partis du mauvais pied, lui dit-il en arrivant à son niveau.

Il replaça ses grosses lunettes avec la paume de sa main. Alix s'arrêta à contre-coeur.

— Cet homme vous importune Mademoiselle ? demanda un des videurs de la boîte.

Il jetait un regard menaçant à l'homme chétif. 

Alix regarda alternativement le videur puis Octave. Elle aurait aimé acquiescer pour voir ce qui allait s'en suivre mais au lieu de ça elle bredouilla un :

— Non, c'est bon.

Le videur jeta un dernier regard de biais à Octave avant d'interdire l'entrée à un homme qui avait osé venir en tongs.

— Il y a eut méprise, dit Octave en posant une main sur son coeur, signe de sa sincérité. Si vous voulez bien nous pouvons aller nous asseoir là-bas, en face du port.

Alix le détailla à nouveau. Elle fut encore surprise par son air d'homme-enfant.

Elle se dit que si elle acceptait de lui parler un instant Thalia serait moins en rogne. 

Alix finit par acquiescer. Octave dévoila une rangée de dents trop blanches pour ne pas être passées entre les mains d'un dentiste. 

— Je peux vous faire une confidence Alix ? 

— Si vous y tenez.

— Vous êtes sur le point de connaître une chose sur moi que personne ne sait.

Il avait dit ça en insistant sur chaque mot pour bien lui montrer le privilège qu'elle avait. Alix n'en fut pas particulièrement touchée et lui jeta un regard de biais pour toute reconnaissance. 

Il attendit un instant puis il se pencha vers elle et murmura : 

— Je suis gay. Même si vous étiez le dernière femme sur Terre vous m'attireriez autant qu'une planche de bois.

Alix le regarda droit dans les yeux, cherchant une once d'humour derrière ses grosses lunettes d'intello.

— Il y a de belles planches de bois, assura-t-elle.

— Je crois que personne ne fait l'amour à des planches de bois.

— Vous pourriez être surpris.

Octave rit doucement. 

Ils arrivèrent devant le port et s'assirent sur banc public. 

— Ecoutez, Thalia est une super amie à moi. Elle m'a dit que vous cherchiez un job. Je venais voir si vous aviez le caractère nécessaire pour ça. Après la façon dont vous m'avez envoyé balader sans aucune gêne je pense que vous ferez l'affaire.

Alix se sentit un peu honteuse d'avoir tiré des conclusion trop hâtives. 

— En quoi consisterait ce travail ?

Un bruit de vibreur vint couper Octave dans sa réponse. Il sortit le dernier modèle d'I-Phone de la poche arrière de son jean.  Il leva les yeux vers Alix comme pour lui donner l'autorisation de décrocher. 

— Je vous en prie, dit-elle poliment.

Octave s'éloigna pour décrocher. Alix le suivit des yeux. Elle détourna très vite le regard, attirée par la musique qui venait des nombreux yachts accostés au port. Ils étaient plus impressionnants les uns que les autres. Alix avait du mal à s'imaginer sur un de ces monstres marins en train de sautiller sur de la musique électro comme tous ces gens. 

— Je suis navrée Alix, je dois vraiment y aller, annonça Octave en revenant vers elle.

Il jetait des regards pressants aux alentours.

— Est-ce que ça va ?

—  Oui, bégaya-t-il. Je vous dis à très bientôt. J'ai votre numéro. Je vous rappelle.

Il se pencha pour lui faire la bise. Il n'eut le temps de lui embrasser qu'une joue  lorsqu'une voix grave  tonna. Un poing vint frapper le visage d'Octave. Alix fut bousculée dans l'action, se retrouvant à terre. Elle n'eut pas le temps de voir le visage de l'agresseur qu'un grand flash l'aveugla. Alix se couvrit le visage avec sa main droite. Elle aperçut à quelque mètres d'elle un homme remettre son portable dans sa poche avant de partir, sourire aux lèvres. Le flash de la photo l'avait momentanément rendue aveugle. Elle se frotta les yeux, voyant à peine devant elle. Le bruit de la bagarre fit revenir Alix à la réalité. Octave était à terre, menacé par un grand homme en chemise. Il était de dos, ce qui empêchait Alix de discerner ses traits.

— T'approche plus d'elle ! lui hurlait-il tandis qu'Octave se débattait, les lunettes de travers.

Alix s'approcha sur la pointe des pieds. Elle lui fit une clef de cou par l'arrière pour finir par le faire tomber à la renverse.

— Je te préviens je fais du karaté ! hurla-t-elle du ton le plus convainquant qu'elle pouvait.

Elle aperçut enfin le visage de l'homme en question. Le choc de sa vue l'immobilisa. Octave profita de la diversion pour filer à l'anglaise, ne demandant pas son reste.

— Pas très courageux ton copain.

Alix n'en croyait pas ses yeux. Elle regarda le grand blond se relever. C'était bien lui. Ces yeux bleus, ces cheveux blond, cette allure fière et imposante...

— Hans ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? Qu'est-ce qui te prend ?

Il passa rapidement une main sur sa chemise pour retirer la poussière qui avait volé dessus.

Le visage de Hans était métamorphosé par la fureur. Il regarda sévèrement Alix.

— C'est qui lui ?

Sa voix était pleine de trémolos. Il se passait rapidement la main sur le visage comme pour se ressaisir, mais son ton était toujours plein de reproches.

— Tu t'es barrée pour venir le voir lui ?

— Je suis pas avec lui  !

— Alors pourquoi tu étais en train de l'embrasser ?

Alix n'avait pas la force de se lancer dans de longues explications, encore trop bouleversée par cette succession d'évènements.

— Mais qu'est-ce que ça peut te faire à la fin ?, s'emporta-t-elle.   On n'est pas mariés !

La réplique resta suspendue dans les airs comme un nuage menaçant. Hans laissa passer un ange, frappé par les paroles d'Alix. Il rit soudainement, d'un petit rire nerveux en se mordant sauvagement la lèvre.

— T'as raison.

Hans essuya une goutte de sang au coin de sa bouche. Octave avait quand même réussit à lui décrocher une droite. Alix regarda la blessure avec inquiétude.

— T'as raison, répéta-t-il. Tu fais ce que tu veux après tout.

Alix souffla. Elle ferma les yeux longuement et fut presque surprise de trouver Hans devant elle quand elle les rouvrit. Ce n'était pas un rêve. 

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

— Je suis là pour te voir embrasser un petit bourgeois faux-cul apparemment.

— On s'embrassait pas pour l'amour de Dieu ! Il me faisait la bise.

Hans haussa le sourcil avant de jauger Alix du regard. Sa respiration se fit soudain moins saccadée. Il commençait à se ressaisir, ses traits se détendaient un peu. Il semblait l'avoir crue cette fois-ci.

— Les Français et leur bise, râla-t-il.

— Je sais, c'est malsain ce truc, renchérit Alix.

— Comment veulent-ils qu'on ne les prenne pas pour des chauds lapins ? Toujours en train de bécoter tout ce qui bouge.

Alix sourit. Hans la regarda en catimini et sourit à son tour. Il attendit qu'Alix le regarde dans les yeux pour lui demander :

— Ça va toi ?

Ce n'était pas un simple échange de banalités. Hans semblait inquiet et concerné.

— Pas trop mal.

Il la fixa avec toute l'intensité dont son regard ravageur était capable. Il était beaucoup trop beau, ce ne pouvait être qu'un rêve. 

— C'est tout ce que j'avais besoin de savoir.

— T'es pas juste venu pour prendre des nouvelles quand même ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

— Tu penses vraiment que c'est un pur hasard que je sois tombé sur toi ce soir ?

Alix resta interdite. Il ne pouvait pas être venu juste pour elle. Ça semblait trop improbable. Pourtant la coïncidence était de taille. De toutes les villes de France, de tous les endroits où il pouvait se trouver en cet instant précis il était là, avec elle.

— Comment tu m'as retrouvée ? Pourquoi ?

— J'ai fait appel à mes contacts, dit-il simplement.

Alix lui fit signe de continuer à s'expliquer.

— Tu m'as dit que tu allais dans le Sud de la France. Je me suis renseignée : Frank ne t'a pas donné d'argent en échange d'un quelconque chantage et apparemment tu roules pas sur l'or, sans offense, rajouta-t-il en voyant le visage d'Alix s'assombrir. Sois tu allais dormir chez une connaissance soit tu dormais sous les ponts. Et j'ai vraiment eu peur que la seconde option soit une réalité. Ça n'a pas été simple de te retrouver.  J'ai fini par demandé à toutes les personnes avec qui tu avais pu parler au mariage si elles avaient eu des nouvelles de toi. Et puis, c'est tombé comme une évidence, sourit-il. Je t'avais vu parler avec la seule personne assez folle pour loger une quasi- inconnue chez elle, dans le sud !

— Si tu me dis que c'est Thalia qui m'a balancée...

Hans haussa les épaules avec une mimique insolite.

— La traitresse !

— Elle ne sait pas que je suis ici. Je pense que vous lui avez raconté l'histoire avec Frank puisqu'après elle m'a menacé de tuer si je donnais votre localisation à Frank.

Hans se tut, attendant une réaction de la part d'Alix. Elle était pensive, le regard dans le vide, se grattant le pouce avec l'index. Hans la regarda faire, c'était un tic qu'il avait remarqué chez elle depuis leur rendez-vous. 

— T'es vraiment venu pour moi ?

Elle avait demandé ça sans lever la tête, les yeux rivés sur un point fixe.

— J'ai l'impression, répondit-il un peu embarrassé. J'ai pris un hôtel à quelques pas d'ici en attendant de trouver un appartement dans le coin.

— Pourquoi tu prendrais un appartement ?, s'enquit Alix. Ne me dis pas que Frank va débouler ici pour des affaires ?

— Personne n'est au courant que je suis ici. Je suis venu pour toi, c'est tout ce que tu dois savoir.

Alix osa enfin lever les yeux vers lui. Elle ne pouvait qu'être touchée par ses paroles et sa présence. Elle le regarda intensément, en espérant que ce ne soit pas un mirage ou un rêve. Tout son être lui criait de se jeter dans les bras de cet être fabuleux et de couvrir son visage de baisers. 

Elle resta encore un instant tétanisée, ne sachant que faire. Ce fût Hans qui prit l'initiative de s'approcher plus près. Elle continua de lever les yeux vers lui puis se glissa dans ses bras athlétiques. Elle tressaillit. Une multitude de sensations lui revenaient, plus amplifiées que jamais. Son odeur boisée était encore plus enivrante. Alix se sentait comme possédée par ce tourbillon d'odeur et de douceur charnelle. Elle se réfugia dans le creux de sa nuque, mais les choses n'en furent que plus difficiles. C'était le lieu de toutes les tentations.Le parfum de Hans agissait sur elle comme un sort. Sa confusion fût plus grande encore quand elle sentit le torse musclé de Hans contre elle. Le corps du beau blond se pressa davantage contre sa poitrine, ce qui fit naître en elle un sentiment inexpliqué de pudeur.

Dans un geste inattendu et quasi cruel pour Alix, Hans se détacha d'elle. Elle leva les yeux vers lui, attendant une explication de ce geste.Hans ne broncha pas, la regardant fixement. Elle dût soutenir son regard durant de longues secondes, cherchant à décrypter chaque mouvement, chaque mimique. Son visage affichait une expression torturée qu'elle ne lui connaissait pas. Il laissait entrevoir un visage colérique, mais Alix n'était pas dupe : il n'avait aucune raison valable de lui en vouloir. C'était étrange de le voir repousser dans ses retranchements. Il s'était montré si fier, si confiant jusqu'ici, et là, soudain, ce masque de colère. Il était comme effrayé. Oui, c'était ça, de la peur. Mais la peur de quoi ?Hans se mordit légèrement la lèvre inférieure en regardant celles d'Alix. Elle comprit alors ce que ce regard intense signifiait, ce que ce visage figé de douleur exprimait. C'était la peur du rejet ; encore. La dernière fois qu'il avait tenté de l'embrasser elle avait esquivé l'étreinte en tournant la tête.

Alix n'eût plus une once d'hésitation. Elle se rapprocha de lui, déposa ses bras sur ses épaules imposantes. Les yeux de Hans s'ouvrirent grands, de joie et d'étonnement. Elle ne sut discerner si c'était son coeur qui battait le plus vite ou celui de Hans dont elle sentait les battements violents. Le souffle du beau blond effleura son visage. Elle trembla légèrement. Un frisson lui parcourut l'échine. Elle réussit enfin à atteindre les lèvres attirantes de Hans et y déposer un baiser qu'il lui rendit immédiatement, avec plus de fougue encore.

Alix fut surprise par le fluide délicieux qui parcourut chaque membre de son corps dans un plaisir exquis. Elle frissonna légèrement en sentant les mains de Hans descendre sur ses fesses. Il la souleva sans grand mal tout en continuant à l'embrasser. Elle frissonna. C'était un frisson de plaisir, un frisson de désir. Elle ne parvenait pas à redescendre de cet état d'excitation qui la transportait. Les baisers devinrent langoureux et continus.

Hans la porta face à elle, tout en continuant à lui donner de temps à autres des baisers intenses. Les pairs d'yeux les suivaient avec étonnement et envie.

Avoir les lèvres détachées de celles de Hans plus d'une poignée de secondes lui devenait insupportable. Elle n'était pourtant pas de celle qui aiment embrasser jusqu'à l'épuisement. C'était d'ailleurs mal de faire ça. Il allait la prendre pour une fille facile. Peut-être. Elle réfléchissait trop. Se concentrer sur ces lèvres qui l'avaient trop longtemps narguées...

Elle savait ce qu'elle ressentait, elle savait ce qu'elle voulait. Alors d'où lui venait ce doute ?

Elle entendit un « bip  » qui s'ensuivit du bruit d'une porte qui se déverrouille. Ils étaient devant la porte de la chambre d'hôtel. Son corps se raidit à la seconde. Elle détacha ses lèvres de celles de Hans. Ce dernier lui sourit à pleines dents. Il était divinement beau, mais ça ne chassa pas sa crainte soudaine. Elle lui rendit un faible sourire.

Elle ne connaissait rien de Hans après tout.

Il ouvrit la porte à la volée, et lui murmura un mot doux à l'oreille. Elle ne l'entendit pas, mais le souffle qu'avaient amené ses paroles raviva la quasi transe dans laquelle elle était. Elle commença à lui embrasser le visage avec gourmandise. Ses lèvres finirent par se détacher naturellement.

— Tu sais, je ne fais pas ça d'habitude, se surprit-elle à dire.

Hans sourit.

— Moi non plus.

— Je ne couche pas sans aimer, je veux dire. C'est mon principe. C'est con, mais c'est mon principe, bégaya-t-elle.

Hans s'arrêta soudain de marcher. Alix prit conscience qu'elle était bel et bien dans une chambre d'hôtel. Hans l'avait amenée jusqu'au pied d'un lit immense, dans une magnifique suite.

— Je ne te forcerai jamais à rien qui te déplaise.

Sa senteur boisée, ses yeux bleus océan, la douceur avec laquelle il la soulevait et lui parlait... Tout portait à penser qu'elle allait regretter de mettre fin à ce moment.

— En réalité j'ai peur que ça me plaise trop, murmura-t-elle.

Ils changèrent un regard où ils se jaugèrent l'un l'autre. Alix rapprocha son visage du sien avant de l'embrasser avec passion. Elle se laissa choir des bras de Hans avant d'agripper sa chemise et de l'entraîner sur le lit. Leurs baisers se faisaient plus langoureux. Elle sentit la main droite de Hans la défaire de sa robe tandis que l'autre s'aventurait sur sa cuisse, engendrant des frissons délicieux. Chacune de ses caresses, chaque souffle ne faisaient que redoubler leur ardeur et leur plaisir. Les lèvres d'Alix se perdirent dans le cou de son amant puis sur son torse imposant. 

Toutes les inhibitions tombèrent.

Hans allongea Alix sur le dos, immobilisant ses mains au dessus de sa tête. Alix laissa la langue de son amant se promener sur son cou, lui procurant des frissons violents qui la mettaient dans un état de transe extrême. Les fourmillements de plaisir étaient tels qu'elle en vint à se débattre légèrement, partagée. L'envie que ce plaisir continue égalait la nécessité d'arrêter cette pratique qui la mettait dans un état au-delà de ce qu'elle pouvait supporter. Hans s'aventura donc aussitôt sur les convexités de ses seins, les titillant du bout de sa langue habile avant de mettre en bouche le bout de son sein droit. Le corps d'Alix s'agitait de mouvements incontrôlables. La frénésie s'empara d'elle lorsque Hans en fit de même avec son sein gauche. Il s'aventura au creux de son nombril jusqu'à son entrejambe. Le corps d'Alix se cambra alors. Elle perdait petit à petit le contrôle de ses membres, jusqu'à ne plus en répondre.

Intense.

Hans ne résista pas quand Alix renversa sauvagement les positions. Furtive et déchaînée, elle se mit au dessus de lui, lui mordilla la lèvre inférieure tout en excitant son membre viril. L'animosité se mêla à la sensualité lorsqu'Alix se mit à le chevaucher dans des gémissements qu'elle ne pouvait réprimer. Chaque va et vient était un voyage sensoriel. C'était une guerre avec soi-même pour ne pas perdre le contrôle et un guerre avec l'autre pour le lui faire perdre.

Hans s'agrippa fermement aux fesses d'Alix, guidant le mouvement de ses hanches avec dextérité. Elle céda. Son cri résonna dans la chambre. Les cheveux d'Alix virevoltaient, son odeur se mêlait à celle de Hans, leur corps étaient brûlant d'ardeur. Ils étaient tous les deux contaminés par une fièvre passionnelle. Hans la trouva en cet instant splendide. Son visage était embelli par la volupté de leurs ébats. Elle avait lâché prise, laissant la luxure guider ses gestes et animer ses courbes gracieuses. Il voulait lui procurer autant de bien qu'il était possible, partager ce moment avec elle de la façon la plus intense qu'il se pouvait. Il reprit donc le dessus, la pénétrant avec douceur d'abord puis accélérant la cadence tout en contemplant le corps sublime de son amante s'épanouir. Les cris d'Alix redoublèrent. Elle avait tenté de les contenir jusqu'ici mais les coups de rein de Hans la rendaient presque folle, et les coups de langue qu'elle recevaient sur l'extrémité de ses seins n'arrangeaient en rien son état d'ivresse. Elle étouffa ses cris tant elle le pouvait, mais entendre et sentir le souffle rauque de Hans ne l'excita que davantage.

Ils se livrèrent ainsi longuement à cette guerre sensuelle des amants. Il n'était pas question d'être le dernier à tomber amoureux pour ne pas souffrir. Ils avaient dépassé ce stade. Le plaisir et la jouissance seraient les seuls gagnants. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top