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Hello ! Je vous ai fait suffisamment attendre alors allons à l'essentiel mes amours :* Je vous dis juste l'essentiel : JE VOUS ADORE !!
Bonne lecture !
-Apolite
*
Jeudi. Neuf heures.
Tout le monde avait été réveillé aux aurores. Le mariage de Léopoldine et Marcel se déroulerait dans quelques heures. Nina s'amusait à répéter le prénom « Léopoldine » avec son accent américain. Alix la toisait avec une certaine neutralité. Nina ne lui avait pas adressé un réel mot depuis la veille. C'était une bonne chose, dans le sens où personne ne lui avait reparlé de la paire de Louboutin, même pas Nina. Et par chance Hans était allé directement dans sa chambre hôtel, donc pas de détour par la case Alix. Elle avait donc pu passer une soirée tranquille, mais voilà les discussions et les réactions à la Nina lui manquaient. Elle se surprit soudain à avoir envie de lui parler de ce qu'il s'était passé lorsqu'elle était rentrée.
La chambre, Anne... Il fallait qu'elle en parle.
— Léopoldine ! Qui appelle encore ses enfants comme ça de nos jours ? répétait-elle.
—Tu vas choisir tous les sujets possibles pour éviter ma question ? s'enquit Alix.
— Est-ce que je t'ai dit qu'on a été à Hermès ? La vendeuse est venue vers moi et m'a demandée si elle pouvait m'aider. Sur ce je lui tends un bout de tissu, un genre de mouchoir coloré qui était à quelques mètres de l'entrée. Et là elle me dit quoi ? Elle me dit que c'est normal que le bout de tissu soit à quatre cents euros : c'est un Carré Hermès !
Nina ouvrit les bras grands en haussant les épaules. Elle semblait attendre une sorte d'indignation de la part d'Alix mais cette dernière n'en fit rien.
— Si tu sais pas ce que c'est qu'un Carré Hermès aussi...
—C'est connu cette merde ? Qui va acheter un foulard à quatre cents euros sérieux ?
Nina coiffait sa frange devant le miroir de l'armoire.
—Pourquoi t'es comme ça ? Arrête de tourner autour du pot. T'as passé le reste de la soirée à m'éviter hier. Et ce matin on est repartis pour un tour ? T'as la même tête que France qui jalouse mes chaussures. Franchement...
—Parlons-en de ta France, coupa-t-elle sèchement. Tu t'es barrée et tu me l'as laissée sur les bras. Tu savais qu'elle se plaignait sans arrêt ? dit-elle en faisant les cents pas la chambre. Elle nous a fait patienter trois-quart d'heure parce qu'elle n'arrivait pas à se décider entre une robe Hermès à six cents balles et un pull à mille billets pour son Noël en avance. On en en Mai... Et je ne te parle pas du moment où on est entrés à Chanel !
—J'en pouvais plus, O.K ? Oh et ne me fais pas ces yeux là, je sais que tu te serais barrée plus vite que moi. C'était oppressant... Il a mis un genou à terre Nina ! J'ai cru qu'il allait me demander en mariage ... Sérieusement !
—Vous ne vous connaissez même pas. C'est impossible !Elle continuait à faire les cents pas, se pinçant la lèvre comme quand elle était énervée, mais au moins elle lui parlait ! Non. Mais ça ne l'a pas empêché de m'acheter une paire de chaussures, et encore j'avais essayé une paire à un prix raisonnable. Il y avait des modèles à mille euros là-dedans !
Nina fit un « hum » qui semblait signifier « cool pour toi » et elle se mit sur la pointe des pieds comme quand elle avait une idée en tête :
—Faut qu'on Skype Ryan et Ahiko dans dix minutes.
—O.K après il nous restera trois heures pour nous préparer.
—C'est largement suffisant ! On aurait même le temps d'aller faire un foot, relax !
— Je suis toujours nounou, dit-elle en fouillant dans ses affaires. Je ne pensais pas le dire un jour tiens ! Bref, faut que je m'occupe des gosses aussi dans l'histoire. Et si France a eu du mal à choisir un vêtement hier, je n'ose même pas imaginer ce que ce sera aujourd'hui.
Nina lui sourit. Il n'en fallut pas plus pour qu'Alix s'élance dans ses bras.
— Ouais, lâche-moi, grogna-t-elle. Tu sais que je ne suis pas trop barbapapa et câlinous !
— Faut que je te dise un truc, dit Alix avec gravité en se détachant de Nina.
Elle la fixa avec des grands yeux. Alix se demanda soudain si c'était une bonne idée de lui raconter ça. Connaissant Nina ... Elle allait répéter en criant ce qu'elle allait lui dire. Mais elle fallait qu'elle dise ce qui s'était passé dans cette chambre, ce qu'elle avait vu dans l'entrebâillement, c'était un miracle qu'elle ne l'ait pas hurlé jusqu'ici.
— Alors ? Dépêche, j'ai envie de pissoter sévère là ! Quoi ? J'ai une petite vessie arrête de me juger, on a tous nos problèmes.
—On en reparlera plus tard.
Elle s'élança vers la porte et au moment de la franchir elle fit volte-face :
— Si c'est à propos de Hans il vient juste d'arriver.
Nina lui fit un signe de tête pour lui désigner la fenêtre avant de disparaître. Alix s'y précipita et ouvrit les fenêtres pour mieux voir en bas. Elle vit un coupé sport faire son entrée dans la grande allée aux statues. Ce n'était pas la Ferrari comme elle se l'était imaginée. En y repensant Hans l'avait certainement laissée à Manhattan. Il ait opté pour un modèle rouge tape à l'œil ( pour changer). Alix reconnut instantanément le logo aux ailes déployées. Pas de doute, c'était une Aston Martin pour avoir autant d'allure. Il sait faire ses entrées, se murmura-t-elle.Elle jeta par réflexe un regard à sa penderie à moitié ouverte. Elle avait mis ses affaires un peu en boule dans le placard. Seule la boîte mordorée Louboutin était rangée soigneusement. La voix de Hans résonna dans le hall et Alix resta planquée dans sa chambre. Elle redoutait ce moment.
Le portable d'Alix sonna. La petite musique de Skype se fit entendre. Elle décrocha et ce fut la tête d'Ahiko qu'elle vit en premier. Les murs gris firent comprendre à Alix que Ryan et Ahiko s'étaient retrouvé chez cette dernière.
—Alix ! Comment t'as pu choisir Nina pour aller en France avec toi ? J'en reviens pas ! T'aurais dû me choisir, une petite japonaise comme moi, j'aurais même pas pris de place!dit-elle très vite sur un de ces tons dont on ne savait jamais s'il était accusateur ou rieur.
Nina entra en trombe dans la chambre et s'empara du téléphone.
— C'est parce que tu es aussi fade qu'un sushi sans sauce sucrée ma chère ! Tu ne peux pas rivaliser avec LA NINA !
On entendit le rire de Ryan résonner de l'autre côté de l'écran. Ahiko lança un regard mauvais derrière elle qui devait lui être adressé. Il apparut sur l'écran, mettant d'abord son visage trop proche de la caméra avant de se reculer suffisamment pour qu'on ne puisse plus compter ses poils de nez.
—Comment c'est la France ? demanda-t-il.
— C'est tellement beau Ryan, je te raconte même pas !
— Enfin elle dit ça parce qu'un mec vient de lui acheter une paire de Louboutin !
Alix eut envie de lui fracasser le crâne mais il y avait des témoins de l'autre côté de l'écran. Ça attendra donc.
— Les chaussures qui coûtent un bras ?
—Ouuuh j'en connais une qui est passée sous le bureau ! ricana Ahiko. T'as pas perdu ton temps !
— On s'est même pas parlés!rougit-elle. Il ne connaît même pas mon nom de famille !
— Attends, mais comment ça se fait ? C'est qui ce mec ?
La voix qui avait demandé ça leur était inconnue. Alix fronça les sourcils et Nina eut un regard suspicieux.Une tête féminine apparut sur l'écran derrière Ryan. La femme avait la peau métissée, de grands yeux et des cheveux ébènes très lisses. Elle était d'une beauté qui ne laissait pas de marbre. Nina eut un hoquet de choc. Alix plissa les yeux pendant une bonne poignée de secondes avant de reconnaître Savannah, la femme avec qui Ryan était reparti après la soirée au bowling. Savannah s'était glissée devant Ryan, attendant une réponse, les yeux écarquillés.
— Eh bah..., bredouilla Alix. Je sais pas, il doit bien m'aimer...
— On a un mariage aujourd'hui ! On doit se préparer ! Plus que trois heures... tout ça, tout ça ! A plus les gars, on vous rappelle !
Nina avait raccroché. Elle rendit son portable à Alix qui le prit avec nonchalance. Elle jeta un regard rapide à Alix avant de faire mine de choisir une paire de chaussures dans sa valise.
— J'avais pris des escarpins, au cas où ! Une chance ! Je serai dans la mouise.
— Tu m'expliques là ?
— J'ai pas que des baskets hein !
Alix la fixa droit dans les yeux.
— Il est encore avec cette pimbêche, ça m'étonne, j'avais parié le contraire.
Elle eut un faible sourire tandis qu'Alix soutenait son regard, inflexible. Elle la regarda se perdre entre ses T-shirts et sa paire d'escarpins avant de clamer :
— Tu l'aimes Nina.
— Qui ? Ryan ? Bwaah alors là, franchement si j'aimais Ryan ça se verrait et j'aurais pas attendu aussi longtemps pour lui dire ce que je ressens, enfin c'est ce que j'aurais fait si j'étais à fond sur lui, mais là c'est même pas le cas ! Tes suppositions à deux balles Alix...
Elle avait dit ça très vite sans même prendre la peine de respirer plus d'une fois, et elle avait eut un rictus qui devait être une variante d'un sourire stressé.
— Cramée ! T'as parlé trop longtemps pour que ce soit faux ! Ça fait combien de temps que tu l'aimes ? J'aurais dû m'en douter ! La façon dont tu l'as regardée la première fois et cet emportement contre Savannah...
— La petite Constance et la petite France attendent Alix Benson dans leur chambre pour les aider à choisir une robe qui coûte le prix d'un ordinateur Apple.
Elle avait dit ça avec une voix de caissière Auchan et un sourire machiavélique qui signifiait «Tu ne tireras aucune information de moi Benson ! »Tu t'en sors seulement pour l'instant ma chère !
Nina avait raison : France avait piqué deux crises en moins de dix minutes tandis que Constance avait fini par prendre une robe verte à la broderie fine avec un serre-tête assorti. Elle était ravissante avec ses grands yeux marrons et ses petites joues rosées.Je pense que je serai quand même la plus belle, lâcha Constance en se passant une main malhabile dans ses cheveux auburn.
— Maman m'a dit qu'elle me mettrait du blush exceptionnellement, alors forcément...
— La plus belle après moi, geignit l'autre en se tirant les cheveux comme une dément. Alix ? Robe rouge ou robe bleue ? demanda-t-elle en brandissant l'une et l'autre dans chaque main.
— La rouge te va à ravir.
— O.K je vais prendre la bleue, merci pour ton aide, j'allais faire une boulette monstre ! rit-elle en se précipitant dans la petite salle privée de la chambre.
Cette sale gosse... Il fallait s'y attendre aussi, que France demande des conseils vestimentaires... C'était de bonne guerre, mais elle ne la laisserait pas s'en sortir aussi facilement.
— Elle est juste stressée parce que papa a dit que c'était l'occasion pour elle de représenter la société de cosmétique en tant que future patronne.
— Faut vraiment qu'il arrête avec ça ton père, il va lui faire avoir des cheveux blancs avant l'heure.
— Nan mais elle est trop fière de pouvoir faire affaire et tout. Maman dit toujours que chaque fête est prétexte aux rencontres. Il faut avoir des contactes dans la vie elle dit, c'est super important.
— J'essaierais de faire comme France ce soir alors, sourit-elle.
Après un long pourparler elles descendirent toutes deux dans le salon au grand dam d'Alix qui souhaitait éviter à tout prix Hans. Leslie était dans le salon, lisant un magazine Vogue et discutant dans le même temps avec son mari et... Hans. Malédiction !
La rencontre semblait inévitable maintenant. Il fallait juste qu'elle adopte un regard froid et intimidant, et tout se passerait bien.
— Oh ma beauté, tu es magnifique, sourit-elle en faisant signe à sa fille d'approcher.
Elle déposa un baiser sur les cheveux de Constance et leva des yeux stupéfaits vers Alix et autour d'elle.
— Où est France ?
Alix allait répondre quand Constance tourna ses joues rosées vers sa mère pour répondre avec assurance :
—Elle a été énervée toute la nuit dernière parce qu'elle ne sait pas quelle robe mettre. En plus elle est jalouse parce que Hans a offert des Louboutin à Alix parce qu'il est amoureux.
Un silence gênant s'en suivit. Constance lui avait joué un sale coup là ! On voyait dans son regard qu'elle ne se rendait pas compte de ce qu'elle avait dit puisqu'elle enchaîna sur un autre sujet auquel personne ne prêta une réelle attention. Alix baissa la tête, sentant que toutes les paires d'yeux fixaient successivement Hans et elle.Elle croisa les yeux bleus de la Moody qui la fixait avec avec un regard plein de questionnements, puis elle sourit légèrement. C'était un sourire discret que seule Alix aurait pu capter, c'était un regard amusé mais aussi fier. Il y a avait quelque chose de soudainement maternel dans son regard. Dans le même temps Anne fit son apparition et envoya une claque q sur les fesses de Hans qui sursauta légèrement sous la pression.
— Ce petit cachottier de Hans !
Alix eut envie de l'étriper. Cette... Si seulement elle pouvait crier haut et fort ce qu'elle avait vu la nuit dernière, elle l'aurait fait sur le champ, mais elle ne pouvait pas. Ce n'était pas le genre de choses qu'on sortait naturellement avant un mariage. Et on ne disait pas de vilaines choses sur les hôtes qui nous accueillaient en France, du moins pas en public... Il faudra qu'elle en parle à Nina.Alix regarda enfin Hans qui était devenu écarlate. Elle baissa instinctivement les yeux quand un cri affreusement glaçant retentit soudainement dans la maison.
—NAN !!
—Nina ! s'écria Alix en se lançant dans l'escalier.
Tout le monde la suivit. Alix s'arrêta à l'étage, criant le nom de Nina. Elle la retrouva dans la chambre, à genoux, dos aux arrivants qui se bousculaient sur le seuil de la porte. France était aussi présente, à quelques mètres d'elle, une paire de ciseaux à la main,. Elle lâcha l'instrument comme on se débarrasse d'une preuve incriminant.
— Il le fallait, c'est Anne qui m'a demandé de le faire !
Nina avança vers Alix avec des mèches de cheveux dans ses mains tendues et tremblotantes.
— Regarde ce que ce monstre a fait ! s'égosilla-t-elle à plein poumons.
— Nina ! On voit enfin tes yeux !
France avait coupé la frange de Nina assez haute pour qu'on puisse voir ses yeux, et ils étaient magnifiques. Ils étaient légèrement en amandes, et ses prunelles étaient d'un marron noisette. Alix éclata de rire en se rendant compte qu'elle découvrait le véritable visage de son amie. Nina avait un visage attendrissant sous cette frange touffue.
— Je ressemble à un Minimoys !
— Tu es sublime et il était temps que tu passes le cap !
— Je savais que mon petit cadeau vous plairait, sourit Anne en cambrant son dos de façon majestueuse.
Alix ne se retourna même pas vers elle.
Anne la dégoûtait, le son de sa voix la dégoûtait. Elle n'osait plus regarder personne de peur que son regard la trahisse. France, donne à notre invitée la robe que je t'ai demandé de lui donner.France s'exécuta et Nina se retrouva sur ses bras tendus et ses cheveux coupés au bout des doigts, s'échappant à chaque courant d'air. Comme une colon ayant achevé son éducation Anne redescendit suivit progressivement de toute la troupe.
Seul Hans resta devant la porte. Alix ne se retourna pas, sentant sa présence dans son dos.
— Mettez les Louboutin. Vous serez encore plus ravissante Alix.Un courant d'air succéda son départ. Alix échangea un regard avec Nina qui restait déconcertée. Alix ne fut pas déçue de rester dans la chambre durant les deux heures qui suivirent. Constance et France étaient restées en bas. Nina n'était pas plus distrayante que la veille. Elle était restée taciturne à regarder ses cheveux. Elle enleva soudain son T-shirt, son gilet son jean avec une rage incontrôlable. Elle se passa un coup de peigne dans les cheveux, mit la robe et descendit. Alix la suivit dans les escaliers avec la vitesse que lui permettait ses Louboutin. Elle ne s'était même pas rendu compte qu'il était l'heure de partir.
— Une robe, moi ? murmurait-elle comme une dément dans l'escalier.
Victor ne put se retenir d'ouvrir la bouche très grande quand il aperçut Nina marcher jusqu'à la voiture. Tout le monde demeurait sans voix, même Alix qui ne l'avait vu jusque là que de dos. Elle était sublime. Elle ressemblait à une princesse. C'était peut-être ça qui lui déplaisait, ce côté féminin, cette absence de protection derrière les couches de vêtements. Hans quant à lui fixa Alix avec un regard presque trop intense. Elle avait aussi mis une robe, droite, sans grande fioritures. Mais elle devait reconnaître que ses jambes n'avaient jamais été autant mise en valeur. Hans l'avait remarqué car il les fixait avec intensité et un regard plein d'envie. Et pour la première fois Alix en fut flattée.
La musique s'entendait déjà avant même que la voiture ne se gare sur le bas côté de la propriété. Ils étaient arrivés une demi en retard à cause des bouchons. Mais l'adresse était la bonne.
Après une heure de trajet ils se retrouvèrent devant une villa gigantesque, le genre de maison qu'on ne peut pas juste balayer en gardant la tête de face. La fête se déroulait devant la maison, dans un jardin qui faisait trois fois celui d'Anne. Il devait y avoir au bas mot deux cents personnes, du moins c'est ce que tout le monde pensa jusqu'à ce que Anne les informe de sa voix insupportable que le devant n'était que le plus petit jardin. Il y avait un second jardin connecté au plus petit. On serait dans les quatre cents personnes et la fête durerait jusqu'à la nuit tombée. Léopoldine ne voulait pas faire comme les autres. Elle avait voulu commencer par fêter l'événement pendant une bonne heure, procéder à la cérémonie puis que la soirée soit dansante. Ils arrivaient donc juste à temps pour la partie « posée » de la fête.
Tout semblait avoir été pensé dans les moindres détails. On avait posé une fontaine de chocolat au beau milieu du jardin, des enfants en costumes Armani courraient entre les paires de jambes élancées, perchées sur des talons et les smokings. Alix se trouva bien fade avec ses Louboutin, mais le sourire de la Moody lui redonna du courage. Elle réajusta son chignon tressé dans un geste inutile et s'avança enfin parce que Constance lui tirait la main. Alix ouvrit des yeux grands au fur-et-à mesure qu'elle se rapprochait du lieu de festivité. Il n'y avait même pas besoin d'analyser les gens un par un pour se rendre compte qu'il s'agissait d'une soirée mondaine, un mariage mondain. On aurait dit une garden party sauf qu'au beau milieu de la foule on apercevait une robe de mariée grandiose portée par une femme aux traits fins et aux mimiques précises. De grands buffets avec des mets soigneusement confectionnés étaient disposés sur de grands plateaux en argent dans les recoins du jardin- pour éviter quelconque incident. Des canapés couleur pourpre avaient été mis non loin des buffets, sous une toile blanche qui faisait penser à une tente avec sa disposition pointue. Alix avançait la boule au ventre, entourée de gens confiants. Même Constance n'était pas intimidée une seconde et avait déjà aperçue une amie à elle.
Alix se sentit perdue. Elle regarda ses Louboutin et se focalisa sur les paroles de Leslie. Ses mains étaient aussi moites que des éponges mouillées, mais elle avançait un pas devant l'autre avec une assurance grandissante.
La seule qui était restée en arrière était Nina. Elle regarda son amie se faire tirer par Constance tout du long. Elle observa la démarche tranquille de Hans et le roulement de fesses quasi synchronique de Leslie et Anne. Nina fit volte-face et sortit du jardin, le cœur tambourinant contre sa poitrine.
Elle marcha le long de la demeure majestueuse, blanche et grise qu'elle regardait avec un sourire amusé. Elle ne mit qu'une minute avant de trouver la voiture noire qu'elle cherchait. Les vitres étaient teintées si bien qu'elle ne pouvait pas dire si le conducteur était présent. Elle frappa à la vitre avec hésitation. Victor, à l'intérieur posa son magazine sur ses genoux et attendit un moment avant de baisser la vitre du côté de Nina.
Ils échangèrent un regard et Victor déverrouilla la porte du passager sans un mot. Nina entra dans la voiture en veillant à ne pas froisser sa robe. Elle regarda ses pieds, tenta de se cacher derrière sa frange avant de se rappeler qu'elle n'avait plus de frange, plus de protection. Elle se tourna donc et fit un sourire à l'homme en costume. Victor se passa une main dans ses cheveux déjà ramenés en arrière à la wax.
— C'est pas mon monde là-bas dehors. C'est pas fait pour moi, dit-elle comme une justification.
Victor passa une main au-dessus de ses lèvres. Il tourna son visage imberbe vers Nina qui le détailla. Son costume de travaille lui allait vraiment à ravir.
— C'est bien, les vitres sont teintées ici, finit-elle par dire paisiblement en balayant la voiture du regard.
— Oui, je peux glandouiller, personne ne me dira rien, rit-il gêné. Vous...
—Tu! corrigea-t-elle immédiatement.
— Tu es vraiment magnifique Nina.
—Maintenant oui, ricana-t-elle en baissant la tête. Une coupe de cheveux et une robe suffisaient depuis le temps. Pourtant je ne me sens plus m...
Elle joua avec réflexe avec ses doigts.
— Non tu étais déjà très bien avant. Je t'ai immédiatement trouvée attirante. On sent la timidité et l'assurance en même temps chez toi. C'était caché sous cette frange en tout cas. Tu l'as juste un peu dégagée.
Elle rit rapidement et devint soudain grave. Elle le fixa intensément. Victor soutint le regard troublant de Nina. Il serra doucement le poing et osa rapprocher son visage de celui de Nina. Cette dernière contre toute attente lui sauta au cou. Elle attendit un instant, nez à nez avec Victor.
Ils sentaient le souffle l'un de l'autre, la respiration haletante avant l'inévitable ; le souffle d'envie, chaud et rauque qui sortait de la gorge. Nina soutint le regard de Victor avant de le fuir des yeux. Elle prit une profonde respiration avant de l'embrasser fougueusement. L'étreinte fit battre le cœur de Nina avec intensité. C'était le battement de cœur qui succède une action condamnable. Elle pensait à lui, Victor, à cette fête dehors où elle ne devait pas être. Elle fut soudain surprise de sentir la langue de Victor s'introduire dans sa bouche. Elle joua avec longuement, pensant à lui Victor, puis soudain alors qu'elle mordillait les lèvres de Victor avec une gourmandise irrépressible elle se mit à penser à Ryan. Si seulement ce pouvait être Ryan...
Elle rompit le baiser, pensa une seconde à ce qu'elle était en train de faire.
Elle aimait Ryan.
Victor lui sourit. Elle lui rendit son sourire, le dévisagea. Elle analysa la fossette qui s'était créée au niveau de sa joue.
Elle ne se sentit plus rien contrôler. Sa fougue lui venait tout droit de ses entrailles. Elle monta sur les genoux de Victor, face à lui, avec un mélange de colère et de passion dévorante. Victor hésita puis c'est sans une once de doute qu'il la caressa dans les endroits les plus intimes tandis ils recommencèrent à s'étreindre.
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Alors ça vous a plu ? Laissez-moi un petit commentaire, un petit vote sympathique ! :D
Comment vous ne savez toujours pas ce qui s'est passé dans la chambre d'Anne ? Mais c'est pas ma faute c'est Alix qui n'a pas voulu le dire :p
Je vous dis à bientôt et merci pour tous vos messages de soutien je deviens dingue avec vous !! :D
- Apolite
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