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En média : un coin de la boutique parisienne "Christian Louboutin",  avec ces fauteuils que je trouve juste trop ouf !

Hello guys !  Je sais que vous l'attendez  ce chapitre alors pas de paragraphe d'introduction super long aujourd'hui :  on se retrouve plus bas ! Mais cela n'exclut pas de me dire ce que vous pensez de ce chapitre !! ^^  Bonne lecture :*

- Apolite

*

Alix resta figée devant la vitrine si longtemps que ça en fit sourire la Moody.

— Bon, évidemment, on ne va pas faire cette queue de dément. C'est toujours la même chose à Louboutin...

Elle passa devant toute la petite file qui la regarda mi-choquée, mi-indignée. Elle arriva au niveau de la porte vitrée et à la surprise de toute la petite suite elle fit claquer ses talons et écarta les bras en s'exclamant :

—  Andréééé ! Tu es toujours là ! Incroyable ! Regarde qui je t'amène.

Un grand brun très maigre ouvrit des yeux grands en la voyant. Il nageait dans son costume. Il dévoila une rangée de dents à moitié jaunie par la cigarette.

—  C'est Constance, incroyable ! France comment vas-tu ?

Les deux petites firent un sourire aimable avant de se tourner vers leur mère. Elles avaient oublié qui était l'homme devant elles, clairement.

— Tu es là pour combien de temps ?

— Suffisamment pour passer te voir ici, rit Leslie.

Ils échangèrent quelques mots qui n'intéressaient pas Alix. Elle se focalisa sur les gens de la queue qui le regardaient, à défaut de pouvoir faire autre chose.Une femme parlait assez fort pour que tout le monde puisse suivre sa conversation. Elle avait été retapée à la chirurgie esthétique et parlait de ses futurs vacances à Hawaï

Il y  avait là tout un microcosme : de la bande de copains coiffés au gel avec casquette, baskets et jogging à la vieille bourgeoise à la bouche en cul de poule, qui avait les cheveux tirés vers l'arrière au niveau du front et sur un côté. Elle portait des Tropéziennes et une robe légère mais assez ample à motifs de fleurs pour cacher son corps qui se tassait avec l'âge. Cette dernière se plaignait de l'attente et de la chaleur incroyable en remuant son poignée où scintillait un bracelet de platine incrusté de saphirs. Le motif du bracelet était une panthère, signature de chez Cartier. Alix le fixait intensément, regardant en détail des pierres précieuses et les matériaux dont elle ne connaissait pas le nom.Une voiture rutilante détourna son attention. Instinctivement elle chercha Hans du regard, comme si ce ne pouvait être que lui qui conduisait de tels engins. Elle se sentit bête en voyant qu'il se tenait juste à côté d'elle. Il n'hésita d'ailleurs pas juger sous tous les angles la Jaguar Type-E dont la carrosserie était d'un noir intense. La voiture faisait penser aux films de James Bond.

La vieille dame et toute la petite file remarqua aussi la voiture rutilante. En descendirent un couple de maghrébins avec une fille perchée sur des hauts talons Louboutin dans une robe rouge moulante et un jeune homme au cheveux courts,élégamment coiffé et habillé. Un homme très noir, de leur âge descendit de l'arrière de la voiture, un ami sûrement. La vieille dame planqua comme dans un réflexe de survie son bracelet sous sa main droite lorsqu'elle croisa par hasard le regard du jeune maghrébin. Elle jeta un regard effaré à son amie qui faisait une moue en les voyant se faufiler au bout de la file, juste derrière elles.

Le couple et le grand noir étaient des jeunes gens qui semblaient avoir réussi mais au regard de ces vieilles pies, ils n'appartiendraient jamais à leur milieu. Et cette gourde qui planquait son bracelet qui valait une fortune... Alix hocha la tête s'en s'en rendre compte.

—  Les clichés racistes, lui marmonna Hans un peu trop près de l'oreille. Les gens qui sont coloré sont toujours des voleurs, hein ?

Alix continua à hocher la tête.Elle croisa son regard bleu océan et s'en détourna très vite,sentant le souffle doux de la respira de Hans sur son visage. Elle se concentra à nouveau sur les vieilles bourgeoises du septième arrondissement. Elle les voyait serrer leur sac contre leur poitrine avec une certaine tétanie alors que les jeunes gens n'en avaient rien à faire d'elles. Pathétiques, trop connes... Les gens étaient parfois trop cons... C'était pas avec l'argent qu'on acquérait l'intelligence de toute évidence !

Constance la tira de sa rêverie en lui demandant sa casquette qu'Alix avait dans son sac. C'est vrai qu'elle était nounou, elle avait du mal à s'y faire.

C'est vrai que le soleil commençait à frapper un peu trop fort, et Nina qui avait « juste »mis un gilet aujourd'hui. C' était un mystère cette fille.Comment elle faisait pour pas mourir de chaud ?

Du côté de la Moody la longue discussion avec « Andréééééé » commençait à tourner court.

—  Bon, je devrais pas faire ça, murmura le portier de la boutique.

Il prit un air plus solennel et dit en français, assez haut pour que tout le monde l'entende :

—  Je vous en prie, Madame Moody, entrez, Monsieur Christian Louboutin m'a dit de vous transmettre ses amitiés.

Il ouvrit la petite porte verte vitrée dans un geste respectueux. Il fit un petit clin d'œil à Leslie qui ne pouvait être que la seule à le voir. La petite troupe, dont Alix et Nina la suivirent et pénétrèrent dans le magasin. Tout le monde détailla Leslie de la tête aux pieds en commérant : « Elle connaît réellement Christian Louboutin ? ».

Les gens étaient trop crédules et d'ailleurs si concentrés à se demander qui était cette femme,qu'il ne dirent rien quand les Moody, Hans , Nina et Alix leur passèrent devant. Trop malin André.

—  Les riches aiment trop passer devant tout le monde, fit remarquer Nina à voix basse. D'abord Franck à l'aéroport et elle ici. Ils se croient tellement meilleurs que tout le monde, ça me gave parfois.

Nina avait l'air de tirer la tronche. Elle avait les bras croisés, incessamment en train de chasser du regard les yeux curieux qui se posaient sur sa frange.

Leslie soupira en sortant un éventail de son sac à main. La queue continuait encore à l'intérieur, c'était de la folie ! Elle se venta à Alix en lui disant qu'elle ne comprenait pas pourquoi les gens aimaient connaître les videurs de boîte quand il était plus facile d'amadouer un portier. Elle continua à jacasser mais Alix ne l'entendait déjà plus. Elle se sentit comme en territoire étranger en franchissant le pas de la boutique. Elle se demandait même si elle avait le droit.

La moquette était évidemment rouge et apportait une chaleur l'endroit qui était étonnement petit. Alix se rendit alors compte que la boutique était faite avec un étage et que tout le monde faisait la queue pour pouvoir monter.Le rez-de-chaussée était à lui seul un musée de la chaussure concentré sur un espace assez petit pour un magasin. Mais chaque centimètre carré était une véritable merveille. Le premier détail qui choqua Alix ce fut le mur blanc à la gauche de l'entrée où des formes en demi-cercle larges étaient creusées. Des chaussures étaient disposées dans chaque encastrement, soigneusement éclairées, où des modèles de chaussures féminins et masculins se mêlaient allant de la chaussure la plus basique : l'escarpin noire à semelle rouge, à la plus excentrique comme des baskets orange et rouges imprégnées de strass multicolores. Chaque chaussure avait quelque chose de particulier, une signature qui lui valait d'être là.

A quelques mètres d'eux un grand fauteuil en cercle aux motifs et couleurs diverses trônait. On n'aurait pas osé s'asseoir dans ce patchwork de tissus moderne. Alix observait un couple qui avait eu la chance de passer et qui examinait les escarpins du grand mur blanc.

Le personnel, lui ne semblait pas avoir été choisi au hasard. Tout le monde était beau, bien propre sur lui, même la femme qui s'occupait de faire des allers-retours entre le rez-de-chaussée et la réserve à côté de la caisse. Elle était d'une minceur hallucinante. Elle avait des talons qui devaient faire quinze centimètres beige et une robe blanche et la plupart des gens la regardait faire sa danse de va-et-vient avec des milliers d'euros de chaussures entre les mains à chaque fois. Elle avait une frange blonde, un ventre plat, des fesses plates, des seins plats : un mannequin de défilé affamé, et le pire c'est qu'elle en jouait.

Une petite femme aux joues rougeâtres commença à distribuer des petites bouteilles d'Evian qu'elle avait disposé sur un plateau métallique en disant à chaque fois « Nous vous prions de nous excuser pour l'attente.Veuillez accepter cette bouteille en gage » avec un sourire qui aurait convaincu le dernier de monstre à la pardonner. Nina prit la sienne comme si on lui offrait une liasse de billets et but d'une traite comme un camionneur sous le regard atterré de la Moody qui s'écarta d'un pas d'elle. Alix allait lui conseiller de retirer son gilet mais elle renonça.

Nina n'avait pas prononcé un mot depuis tout à l'heure. Elle avait les bras croisés, toisant les gens. Même Alix était intimidée. Elle songea à la dame qu'elle avait croisée devant la vitrine de Hermès. Elle était alors restée devant alors que la femme l'incitait tout bonnement à entrer. Dire que quelques temps plus tôt elle n'aurait même pas osé mettre les pieds dans un endroit comme ça, et maintenant elle y était, et en plus à Christian Louboutin, à Paris ! Et elle pouvait observer les bourgeois français vivre leur vie de bourgeois. Mais hors de question qu'elle soit simple spectatrice ! Elle serait àleur place un jour !

Elle se rappela soudain qu'elle était nounou dans toute cette affaire et observa les enfants Moody.France regardait avec envie les vernis design de Christian Louboutin. Constance, elle, jouait avec les porte-clés à semelle rouge qui étaient disposés sur une table haute et fine à droite de l'entrée, souvenirs du magasin. Constance surprit le regard d'Alix sur elle et leva ses grands yeux vers sa nounou. Elle tendit le bras en l'air, pointant le doigt.

—  T'as vu ça Alix ? C'est ce que je préfère ici.

Hans, Nina et Alix levèrent les yeux. Une roue blanche d'au moins deux mètres de diamètre était suspendue au dessus de leur tête. Elle ressemblait à la Grande Roue de Paris, une de celle que l'on prend pour faire des tours en amoureux, sauf qu'à la place des nacelles il y avait des plates-formes rectangulaires où étaient disposées des chaussures Louboutin. Alix resta bouche bée devant. Quel endroit merveilleux,pensait-elle.

Des escarpins étaient placés là, suspendus au-dessus de leur tête, sur une roue : Il savait y faire avec la décoration M. Louboutin !

— C'est magnifique, dit Alix à l'intention de Constance qui sourit de toutes es dents.

—  Ça donne envie de la tourner et de tout renverser !

Nina avait dit ça avec envie.Alix se tourna vers son amie et ne put s'empêcher de croiser le regard de Hans, resté mué. Elle ne fléchit pas cette fois-ci,soutenant son regard...durant cinq secondes : World Record !

On entendit soudain une plainte s'élever dans la boutique. C'était France qui essayait de négocier avec sa mère pour s'acheter une paire de Louboutin.

—  Oublie ! asséna-t-elle.

—  Mamaaaan ! Tu avais dit que quand je serai une femme...

—  Oui, c'est bien ce que je dis : oublie pour le moment.

France respira profondément et ne se laissa pas abattre. Elle était France Moody, future directrice de l'entreprise familiale, il fallait qu'elle assure maintenant.

—  Ma soirée de fin d'année approche, il faut que j'ai quelque chose de décent à me mettre.

D'ailleurs t'as réussi à inviter Slade pour ta soirée ? lui souffla Constance, mais pas assez discrètement pour que Nina et Alix l'entendent.

France fronça le sourcil. Elle repensa à Slade, sa demande. Qu'est-ce qu'elle allait faire ?Elle n'y avait pas repensé depuis un moment. Pourquoi elle avait même parlé de ça ? C'était évident que sa fouineuse de sœur allait lui demander. Elle avait pourtant réussi à éviter le sujet depuis si longtemps, et là au milieu de tout le monde elle devait tout balancer ? Hors de question ! Et pourquoi Alix la fixait comme ça ? Elle était soûlante cette nounou à deux balles avec son regard d'inquisitrice. On croirait qu'elle lit dans les pensées. Il ne fallait pas qu'elle ait l'air angoissée. Faire comme son père lui avait appris : crier sur les autres, surtout quand on a tord :

—  Je t'ai pas parlé toi, lança-t-elle sèchement en évitant tout contact visuel.

Constance reçut la réponse comme une gifle et se tut soudainement.

—  Tu vas te calmer oui ? On est à Louboutin, ne te tourne pas en ridicule comme ça, cracha Leslie du coin de la bouche. Et je t'ai dit non.

France fit la tête pendant un quart d'heure à savoir le temps que mit le membre du personnel qui laissait les gens monter un par un décider qu'ils pouvaient enfin passer.

—  Vous désirez ? demanda-t-il en bloquant l'escalier comme un chien de garde.

—  On veut juste monter, dit Leslie dans un français bégayé. Est-ce que quelqu'un a déjà fait cette queue pendant tout ce temps pour vous demander un Malabar ?

Une dame derrière eux eut un rire étouffé. L'homme se sentit si bête qu'il commença à rougir un peu.

—  Je vous en prie Madame, dit-il en pivotant sur les talons pour libérer le passage.

Leslie roula légèrement des fesses en montant l'escalier dont la rampe était en fait un serpent sympathique tirant la langue. Leslie prit appuie sur cette rambarde originale bleue et grise. Elle était au mieux de sa forme, dans la toute puissance de son élément en montant ces marches. Ces dernières étaient couvertes d'un tapis rouge si bien qui aurait pu se prendre pour une star, une actrice Hollywoodienne, mais Alix avait le cœur qui commençait à battre la chamade comme si  'envoyait à l'abattoir d'elle-même. L'ascension se fit sur un mélange d'angoisse et de d'excitation. Elle n'aurait jamais pensé que ces deux sentiments puissent se mêler en pareil instant.Lorsqu'elles arrivèrent en haut des escaliers Alix et Nina pourtant ne purent s'empêcher de laisser de côté leur peur pour faire place à l'admiration. Elle furent surprises par le changement de décor.La première partie de l'étage était doré. Les murs  tantôt d'un bois sculpté, tantôt doré. L'ensemble faisait penser à une ambiance égyptienne. Les motifs étaient  semblables à des hiéroglyphes. Des chaussures étaient disséminées un peu partout dans le décor et certaines étaient sous vitrine comme un trophée.

Un vigile était placé en haut des escaliers et sourit à Leslie Moody,mais il n'eut pas la même attention pour Alix et Nina. Alix en fut terriblement vexée.

Elles traversèrent toute la salle où le seul éclairage était artificiel accentuant le côté ténébreux de ce côté de l'étage.

Elles arrivèrent enfin dans une pièce plus éclairée, dans un changement de style total, comme si elles avaient voyagé en faisant quelques pas. La décoration donnait plus de lumière et une cheminée factice grise et bleutée était au fond du petit espace ouvert,donnant un air fantastique. Des petites bûches factices étaient mêmes disposées pour donner l'illusion d'un feu. Madame Moody prit ses aises et s'installa dans un fauteuil très coloré comme il y avait en bas. Alix s'assit à côté d'elle.

—  On peut essayer une paire? demanda timidement Alix.

Leslie eut un regard pétillant comme une mère fière de son enfant.

— Vous pouvez toujours tenter mais je vous préviens, vous aurez du mal à les retirer, dit Leslie.

Elle se tourna ensuite vers ses filles :

—  Vous savez que les vendeurs ne trouvent jamais ce que maman aime. Fouillez donc un peu l'étage et ramenez-moi ce que vous voulez.

L'instant d'après elles revinrent avec un vendeur qui proposait à la Moody trois paires de chaussures que ses filles avaient sélectionnées correspondaient.

Alix décida aussi d'en essayer et commença à défaire ses lacets. Leslie s'immobilisa soudain comme un chien de chasse qui avait repéré une piste. Elle regarda les chaussures qu'Alix retirait à grande peine.

— Des Vans... Vraiment ? En plus l'été, je plains le pauvre homme qui va vous faire essayer les chaussures aujourd'hui ! Sérieusement des Vans ? Vous avez quel âge ?

Alix ne savait pas si elle devait répondre. Elle s'abstient pour le mieux car Leslie continua sa morale :

—  Vous voyez Alex...Alix pour entrer dans n'importe quel lieu, n'importe quel endroit mondain il vous faut un minimum de présence. Ces dernières années j'ai vu les jeunes avoir des paires de chaussures différentes : Converse, Ben Simon, Vans, Stan Smith, les Uggs, les Timberland, et j'en passe !

—  L'identification par le mode vestimentaire, vieux comme le monde, marmonna Alix. C'est un signe de reconnaissance sociétaire. C'est bien connu.

—  Eh bien si vous visez les hautes sphères ma petite visez des chaussures à la hauteur de vos espérances. Vous pourrez vous permettre de mettre des babouches le jour où vous aurez assez d'argent pour emmerder le monde entier !  Donc Alix, vous n'entrerez pas dans les soirées mondaines avec vos Vans ! Dans ce cas, les Louboutin seront vos meilleures amies. Les Louboutin sont les meilleures amies de la femme, de la femme mondaine comme de la femme qui part de rien, dit-elle en glissant son pied dans une chaussure à la semelle rouge.

Elle fixa encore un point de vide comme la dernière fois, comme si ses propres paroles lui rappelaient un moment précis de son existence.Elle dut sentir la pression des regards sur elle car elle acheva son geste. Elle tendit la jambe, regarda la chaussure magnifique et grimaça avant de renvoyer une énième chaussure

Un homme arriva vers Alix.

—  Je peux vous aider mesdemoiselles ?

—  On voudrait... Les chaussures, bégaya Alix.

Elle s'énerva en son fort intérieur d'avoir eu autant de mal à faire une phrase correct.

—  Bien sûr ! Vous avez une idée de modèle ?

—  Une avec une semelle rouge, dit Nina.

L'homme pouffa et se ressaisit très vite :

— Vous êtes vraiment hilarante Mademoiselle !

Nina souffla dans sa frange. Mon dieu, elle l'avait même pas fait exprès celle-là ! Ça se lisait sur son visage de je-m'en-foutiste !

Elle était restée debout en regardant les chaussures qui étaient exposées.

—  Je vais vous proposer une sélection de trois chaussures différentes, et on affinera, lui dit son conseiller.

Le vendeur revint en effet quelques minutes plus tard avec trois chaussures : une classique en cuir noire, une autre aux couleurs beaucoup trop vives et une avec des pics qui déplut à Alix dès la première vue.

Elle essaya la première paire, noire, en cuir avec hésitation si bien que ce fut le vendeur qui finit par lui mettre.

Alix regarda ses pieds dans ses chaussures. Elle eut un coup de cœur immédiat. Ces chaussures étaient peut-être classiques mais elle ne se voyait avec rien d'autres. La coupe lui allait très bien, elles rendaient ses longues jambes plus fuselées, comme lui disait le vendeur en l'amenant devant le miroir. Alix se détailla. Elle ramena une mèche de cheveux blonde derrière son oreille. Ses traits fins se durcirent soudainement en voyant ses habits contraster avec ces chaussures divines. Elle se rendit compte du fossé entre Leslie Moody qui essayait sa vingtième paire que lui apportait France, et elle, Alix Benson. Elle n'avait jamais rien eu d'aussi cher aux pieds ni sur elle. Des gens achetaient vraiment des choses dans des boutiques aussi sublimes tous les jours ? C'était donc ça la vie, la vraie vie ? C'était ça les vrais magasins, la vraie vie ?

Alix tituba presque jusqu'au fauteuil à côté de celui de Leslie qui avait enfin trouver sa paire de chaussures. France la regarda se dandiner avec une certaine jalousie.

—  Elles sont merveilleuses n'est-ce pas ? dit le vendeur à Alix sur un ton suave.

Il désigna les chaussures d'un signe de tête et demanda si Alix les prenait. Elle n'eut pas la force de répondre par la négative. Elle hocha donc la tête et le vendeur dit que c'était bien dommage car elles allaient tellement bien à Madame.

Le vendeur retira la paire de chaussures des pieds d'Alix qui l'y autorisa. Elle se sentit alors nue, comme ayant perdu un peu de sa valeur. Elle n'aurait jamais pensé que se séparer d'une simple paire de chaussures serait si affreux. Elle rit amèrement en pensant que c'est ce qu'elle avait ressenti quand elle avait quitté Jayden. Tout s'était dérobé.Elle ne valait plus rien. Mais là il y a avait quelque chose en plus : l'estime de soi. C'est ça qui s'était dissipé.Maintenant elle regardait ses pieds un peu mal faits. Elle avait effleuré du bout de l'orteil ce monde où l'unité n'est pas un dollar mais dix dollars.

Tout le monde redescendit pour que Leslie paie sa paire de chaussures. Alix fut la seule à ne pas s'égosiller en voyant qu'un homard géant avait été placé, engage de décoration, en haut du mur qui menait vers le rez-de-chaussée.

Alix s'était assise proche du mur de chaussures, blasée, sur le fauteuil circulaire multicolore.Elle regarda chacune des mimiques de Leslie Moody, son air exalté quand elle sortit sa black card. Il fallut donc deux fois pour qu'elle entende la voix rauque familière murmurer son nom avec hésitation :

—  Alix ?

C'était Hans, le regard pétillant. Il semblait tenir quelque chose dans caché derrière son dos. Et soudain il s'agenouilla devant elle. Alix sortit de sa rêverie à la vitesse de l'éclair. Elle se colla au dossier du fauteuil et remonta légèrement les jambes à sa poitrine comme si Hans allait lui manger les pieds.

—  Qu'est-ce que... Mais relevez-vous bon dieu ! dit Alix affolée en jetant des regards dans toutes les directions, espérant que personne ne l'ai vue. Je ne veux même pas entendre ce que vous avez à dire ! Vous êtes fou où quoi ? On se connaît depuis quelques heures !

Hans la jaugea avant de rire à petites secousses. Il se passa une de ses grandes mains blanches sur le visage avant de se la passer dans ses cheveux blonds, révélant son front plat.

—  Acceptez ce modeste cadeau. J'ai vu qu'elles vous ont plu...

Avant qu'elle ne comprennent comment Hans avait commencé à défaire les lacets des chaussures d'Alix et lui enfiler la paire de chaussures aux pieds. La queue qui attendait de pouvoir monter l'étage regarda la scène avec un sourire ému. Seul Alix était ankylosée par la scène, amorphe, le souffle rauque et lointain.

—  Vous méritez le meilleur.

Alix le regarda droit dans les yeux cette fois-ci pendant un temps indéfinissable. Elle n'avait jamais osé le regarder de si près. Elle vit son regard s'attarder sur ses longues jambes puis sur ses cuisses. Il remonta soudainement au visage, n'osant trop s'attarder sur le reste. Son regard l'avait déshabillé. Elle se sentit prise d'une soudaine pudeur et se leva tranquillement, sans un mot.

Elle ne comprit pas comment elle s'était laisser mettre des chaussures de haute couture. Elle ne comprit pas non plus comme elle arrivait à marcher si droit avec des talons de dix centimètres avec l'esprit aussi embrumé.

—  Je, je dois rentrer, je me sens mal, dit Alix alors qu'André lui avait ouvert la porte pour sortir.

Elle se jeta au dehors et porta une main à son visage, frappée par le soleil éblouissant. Elle prit une profonde respiration comme si elle avait était privée d'oxygène depuis l'instant où elle était entrée dans le magasin. Hans tenta de saisir sa main mais Alix l'esquiva.

—  Dois-je vous rappeler que vous n'êtes pas en vacances ? Vous êtes nounou ici ! vociféra Leslie en claquant ses sacs de shopping dans les bras de Hans.

—  Nina me remplacera cette fois-ci... Je rattraperai mes heures. Je me sens mal... C'est sûrement contagieux.

Leslie grimaça à moitié, peu convaincue.

—  Victor emmenez ce sang de navet chez Madame Solange !

Elle sauta dans le taxi sans se faire prier.

Putain de merde, qu'est-ce qui lui avait pris d'accepter ? Qu'est-ce que ça voulait dire pour elle ? Pour sa relation avec Hans ? Elle envisageait déjà le terme relation...la merde...

—  Alix Benson t'a déconné un max sur ce coup là, se murmura-t-elle à elle-même. T'as déconné un max... Mais... t'as des Louboutin aux pieds !

Elle se ratatina sur le fauteuil du taxi pour faire le vide dans sa tête.

*

Alors, alors ?  Vos avis ?

Bon, je profite pour vous dire que les descriptions faites du magasin parisien " Christian Louboutin" sont des descriptions RÉELLES . Je me suis rendue juste pour vous  ! J'ai pris mes notes, à défaut de ne pas pouvoir prendre de photos avec tous les vigiles et vendeurs qui nous regardaient déjà bizarrement parce que je scrutais chaque recoin avec mon amie hahaha Voilà, c'était une belle expérience de touriste ! Mon amie et moi on est certainement les seules à être ressorties sans rien avoir acheté #tristesse #étudiantes #NoMoney HAHAHA Mais ça en valait la peine !

J'espère que vous avez aimé ce chapitre. Les prochains vont vous plaire, c'est sûr !! Je vous mijote du lourd !!!

Prochaines publications :

-> Un chapitre (plus court) le mercredi 06 Avril 2016

-> Un autre chapitre le dimanche 10 Avril 2016

N'oubliez pas de voter et commenter, ça fait toujours plaisir  de savoir ce que vous en avez pensé : bon comme mauvais ! :D

Des bisous chocolatés !

- Apolite




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