Arlan me croit guérie. Si tu avais lu sa dernière lettre, il semblait si enthousiaste ! Ne m’en veux pas, mais je n’ai pas eu cœur à briser ses espoirs… Le médecin me conseille de rentrer, le commandant aussi, il propose de mettre deux de ses soldats à ma disposition pour me raccompagner à la capitale. Je vais refuser. Comprends-moi je t’en prie… Arlan compte sur moi pour guider les guerriers à travers les chaînes désolées, maintenant que nous sommes proche de la Montagne d’Onyx je ne peux pas le permettre de les abandonner ! Ma forme de chouette permettra aux hommes de repérer les possibles guetteurs, ainsi que de mener les soldats sur des chemins plus discrets aux yeux d’humains. Je me doute, mon amie, des risques que je prends en agissant ainsi. Mais que vaut une vie face à un monde ? “Y patrawld fergyn nes omn”. Pour Arlan, pour toi, pour tous les êtres vivants de ce monde je dois faire ce qui est juste. Je dois accomplir mon devoir, qu’importe les conséquences sur ma personne. La simple image de Arlan et toi vivant en paix dans ce monde me redonne le sourire. Je suis heureuse mon amie, retiens ça. Je ne regrette quasiment rien de mon existence…

Vis, ris, sois heureuse.

Gwenhwyfar