Grace s'approcha d'Armand et s'arrêta à quelques centimètres de lui comme si une barrière invisible l'empêchait d'avancer plus. Elle toisa Armand. Son regard était rempli de haine et de mépris. Je ne savais pas ce qui s'était passé entre eux mais ça avait dû la toucher pour qu'elle soi comme ça. Elle lui mit une gifle monumentale. C'était impressionnant. Il ne s'y attendait tellement pas.

«T'es qu'un traître comme Vladimir, lui cracha-t-elle à la figure. »C'était donc ça, elle s'était sentie trahie par lui. Elle commença à se retourner pour venir me rejoindre comme pour s'échapper de cet être qui la répugnait. Comme je m'y attendais, il lui rattrapait le bras. C'était devenu une habitude chez lui. Il semblait souffrir de ce qu'elle venait de lui dire. Il semblait triste par sa déclaration. Je n'avais jamais vu cette image. Elle a dit qu'elle était ma meilleure amie. Et si ce regard de haine qu'il me réservait chaque jour était-ce à cause d'elle ? Elle devait vraiment importante. "Tu savais que je n'avais pas le choix, Grace. S'il te plaît essaye de comprendre ! Je t'en supplie! " Le regard de Grace chercha le mien pour essayer d'avoir une solution. Je lui fis comprendre qu'il fallait qu'elle le laisse s'expliquer. A ce moment, elle se dégagea comme si quelque chose de très important et de dangereux allait se produire. Elle marcha rapidement à la limite de la course vers moi. Elle me prit les épaules et son regard se fit de plus en plus affolé.

«Qu'est ce qui te prends ? Ame c'est à cause de l'amnésie ? Tu le crois ? Il essayes de t'amadouer ! C'est son but depuis le début, paniqua-t-elle.

- T'en fais pas, je veux juste sa version. Je ne le porte pas dans mon cœur. Il est tellement désagréable ! Je gère la situation, la rassurai-je.

- Tu n'aurais jamais dû demander ça... Tu vas le regretter, dit-elle avec amertume.

- On verra, lui répondis-je.»

Je m'adressa à Armand en lui demandant de raconter son histoire. Il ne se fit pas prier.

«On se connaît depuis qu'on est bébés. On a passé toutes nos heures de crèche, de maternelle et de primaire ensemble. Évidemment, des groupes se formaient. Le groupe le plus connu c'était toi, Grace, Vladimir, moi et... Max. On était inséparables. Sauf que nous faisons partie d'une communauté spéciale et quand nous avions cinq ans, notre communauté se brisa en deux clans. Grace te diras que tu faisais partie des "gentils" et que moi je suis allé dans le clan des "méchants"...»Il fut interrompu par une personne qui arriva précipitamment. Cette personne que j'avais vu quelques instants plus tôt et qui avait renversé toute ma paperasse. Il semblait plutôt énervé. Je ne sais pas ce qu'il avait mais il semblait prêt à déclencher une guerre. Quand Armand le vit, il recula effrayé comme s'il était la souris attrapée par le chat. Le nouvel arrivant prit Armand par le col et le souleva. C'est comme s'il avait été mis au courant de ce qu'il se passait. Je me tourna vers Grace pour savoir si elle savait quelque chose. Je la vis avec un petit sourire en coin. Elle semblait fière d'elle. Elle venait de ranger une boite dans une poche. C'était la même que celles que possédait le personnel de l'hôpital. Je croyais que ça s'appelait un téléphone portable.

« Qu'est ce que tu as fait ? Lui demandais-je
- Il fallait que je le prévienne. Il a menti dès le début, Ame, m'expliqua-t-elle. On ne peut pas lui faire confiance.
- Alors je veux ta version, lui ordonnais-je.
- Quand on sera à la maison. Je te le promets, m'assura-t-elle. »

On recentra notre attention sur Les deux garçons. Ils étaient en train de se rouler par terre à se donner des coups de poings chacun leur tour. Ils semblaient être des fous furieux. Je pensais que s'ils avaient pu tuer leur adversaire il l'auraient fait mais quelque chose les retenait. Ils finirent par s'attaquer par les mots

« Tu mens pour avoir sa reconnaissance. Tu sais que c'est la chef, l'attaqua Max.
- Tu sais bien que ça a toujours été pour Grace, frérot, dit calmement Armand. »

Quand je me retourna vers Grace, je la vis devenir rouge pivoine.