Chapitre 7: 50%

Pour une lueur d'espoir

__(🌗)__

    "C'est un évènement extraordinaire qui s'est déroulé aujourd'hui sur cette place du Trocadéro. De là où je me trouve, on peut sentir l'odeur du sang et des cendres qui planent dans ce lieu.

  Alors que les forces armées sont parvenues à reprendre cette place emblématique de notre capitale depuis plusieurs dizaines de minutes, une question reste tout de même en suspend. Qui sont les meurtriers à l'origine de ce massacre? La piste terroriste n'est sûrement pas écartée, et les parisiens s'attendent encore à une deuxième attaque. C'est dans la peur que les habitants vont passer leur nuit en attendant une revendication. Ce tout nouveau 13 Novembre restera à jamais dans les mémoires de nos compatriotes.

  Je vais de ce pas aller interroger des rescapés de cette attaque.

  Restez bien avec nous sur la chaine pour ne manquer aucune information de ce bain de sang terrifiant."

 Alors que le journaliste commençait à s'approcher de trop près de l'un des survivants, il fut bien vite arrêté dans sa démarche par un jeune homme accompagné d'une fillette livide et vide de toutes émotions.

-Vous n'avez pas l'impression de gêner, dit l'arrivant. Cet homme vient d'échapper à la mort et ne s'est pas enfui sans dommage. Vous pensez vraiment que c'est le moment de venir l'harceler de vos questions horribles et indiscrètes. Vous ne servez à rien, alors essayez de vous rendre utile au moins. Aidez les au lieu de les filmer.

  Le journaliste n'arrêta pas sa caméra et filma en gros plan le visage du garçon qui venait de s'exprimer.

-Parlez moi un peu de ce qui vous est arriver au lieu de me faire la leçon. La liberté de presse, vous connaissez?

-Et la liberté individuelle, elle t'est étrangère peut-être? Les informations comme vous autres ne feront que gonfler leurs chiffres. Une aide de premier secours peut permettre de sauver le bras de quelqu'un ou de lui éviter toute sorte d'autres séquelles. La vie d'un homme vaut-elle moins que la réponse à des questions rhétoriques?

  Alors que le garçon se penchait vers la victime pour lui venir en aide, il fut interpeler par la voix du journaliste.

-Comment sais-tu ce qu'il faut faire dans ce genre de situation? Moi on ne me l'a jamais appris. Alors c'est facile de faire la leçon lorsque l'on a été avantagé par la vie. Ne prend pas cet air condescendant. Je ne fait rien d'autre que mon métier.

-Je n'ai en aucun cas été avantagé. Moi non plus on ne m'a pas appris comment réagir à ces situations. Personne ne le sais. Mais je m'efforce seulement de faire preuve de bon sens. Si tu ne sais pas appliquer les gestes de premiers secours, c'est ton problème. Je ne suis pas médecin, mais je les connais. Il suffit d'appeler la croix rouge et de suivre la formation. C'est étrange de la part d'un journaliste de ne pas les savoir. Vous allez toujours dans les pires endroits importuner les blessés, et tu n'as jamais pensé à apprendre à leurs venir en aide? Je ne fait pas mon métier, mais je fait mon devoir de citoyen.

  L'auditeur du discours ferma la caméra, coupant fin à son reportage pour lequel il s'était déplacé.

-Comment puis-je aider si je ne peux pas soigner?

-Tu vois cette fillette à côté de moi. Elle est seule et perdue comme beaucoup d'autres. Au lieu d'attendre que l'on puisse accéder à la place et espérer avoir les premières images de cet endroit, tu pourrais essayer d'avoir son nom et trouver sa famille.

  Le journaliste tourna la tête vers la petite blonde. Il la fixa attentivement et tenta de lire en elle. Des boucles blondes tombaient devant son visage marqué par des traces rouges de sang frai. Cette fillette avait l'air tellement innocente en apparence et tellement inoffensive. Pourtant, son regard lui faisait froid dans le dos.

-Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Elle n'a pas l'air dans son état.

-Personne n'est dans son état. Ru as peur de son regard? On a tous le même. Je crois même que tu devrais avoir peur de moi plutôt que d'elle. Elle, elle ne comprend la situation. Moi si. Et j'ai voulu la tuer pour m'assurer ma survie pas plus tard qu'il y a quelques minutes. Alors qu'elle était simplement perdue. Aide la à faire disparaître ce regard au lieu de la dévisager ainsi. Aide la à reprendre sa vie en trouvant sa famille, s'il lui en reste. 

-Comment je fais ça?

-Est-ce vraiment à moi de devoir t'apprendre à parler et utiliser les réseaux sociaux? Ce n'est pas ton métier?

  Le journaliste baissa la tête honteux.

-Puis-je te poser une question avant d'essayer?  demanda ce dernier à l'inconnu.

-Va s'y?

-Qu'est-ce qui t'a retenu de la tuer alors que tu le voulais et que tu en avais la possibilité.

  Le garçon mis quelques secondes pour réfléchir à sa réponse.

-Honnêtement? Je crois que je ne sais pas.

  Le journaliste ne savait plus vraiment quoi faire.

  S'il était venu dans un premier temps pour son travail, pour le journal pour lequel il travailler, pour sa carrière qu'il tentait de faire évoluer, il était à présent perdu. Est-il vraiment utile? Ou toutes ses envies, idées et actions n'étaient que purement futiles. On l'avait guidé, on lui avait dit ce qu'il pouvait faire. Pourtant, il restait là, statique après avoir bu tous les mots de ce mystérieux garçon. Tous les mots de cet inconnu qui avait su lui faire perdre ces repères et son équilibre. Il n'osait même pas s'agenouiller au près de cette enfant qui était perdue. Même elle le désorientait et il ne parvenait pas se décider à l'aider. Est-il pour ces raison quelqu'un de mauvais?

-Ma chérie! fut les mots qui le tira de sa paralysie. Il se tourna vers une femme qui arrivait en courant pour se jeter dans les bras de l'enfant en pleurant.

-Tu es vivante, sanglota la jeune femme.

-Je vais bien maman, répondit la petite.

  L'enfant semblait reprendre des couleurs dans les bras de sa mère. Son visage rosit et un sourire se dessina sur ses lèvres. Pas un sourire terrifiant. Non, un sourire enchanteur d'enfant. Elle semblait être redevenue un enfant comme les autres. Elle était pleine d'émotion qui n'attendait qu'à s'échapper de son corps pour pouvoir enfin s'exprimer.

  Alors, les larmes commencèrent à couler le long de son visage qu'elle cachait autant qu'elle pouvait dans le cou de sa maman. Un vielle homme s'approcha de la mère et de la fille, et la petite lui sauta dans les bras.

-Je suis désolée papi, sanglotais la jeune enfant. Je suis désolée. Mamie, elle est devenue comme papa. J'ai pas eu d'autre choix que de la laisser toute seule.

-Ce n'est rien mon cœur. Ce n'est pas ta faute.

  Malgré le ton rassurant de l'homme en vers l'enfant, on sentait tout le déchirement dans sa voix. Le journaliste ne pouvait qu'assister à la scène.

-Rentrons à la maison mon ange, souffla la mère.

-Mais il faut récupérer mamie et papa. On peut pas les laisser définitivement, s'affola l'enfant.

-Il le faut ma puce. On doit les laisser aux mains de personnes qui doivent faire leur métier.

-Mais je les reverrai? N'est-ce pas, maman?

-Tu les reverras, mais pas de la façon dont tu le penses. Tu verras, tu comprendras mieux après t'être reposée. Rentrons maintenant.

  Alors la mère pris son enfant pas la main, en s'efforçant de contenir toute ses larmes et pour ainsi afficher un doux sourire sur son visage afin de rassurer son enfant. Et ils partirent main dans la main.

-Cette tristesse là est la seule qui soit universelle dans cette nuit.

  Le journaliste ce tourna vers le garçon de tout à l'heur. Il s'était relevé après avoir aidé l'homme qui se trouvait au sol.

-Vous pouvez capturer n'importe quelle image, continua-t-il, vous ne pourrez jamais décrire cette peine. Il faut la vivre pour la comprendre. On ne peut sinon que l'apercevoir.

  Sur ces mots, il commença à partir.

-Où allez-vous? demanda le journaliste.

-Les secouristes commencent à arriver. Moi aussi j'ai une famille, et j'ai perdu mon téléphone. Ils doivent commencer à s'inquiéter.

-Voulez-vous que je vous prête mon téléphone pour les contacter? Je suis venu avec le mien.

-Merci, un simple message suffira.

  Le journaliste lui tendit son appareil allumé. Le garçon ne mit que quelques secondes à pianoter sur l'écran, puis le rendit à son propriétaire avant de s'en aller définitivement.

  Alors, rongé par la curiosité, le propriétaire du téléphone regarda le contenu du message que l'inconnu venait d'envoyer. Quel était les mots qu'un homme frôlant la mort pouvait bien envoyer. Deux messages avaient étaient envoyés. Le même contenu, pour deux numéros différents.






"Je rentre à la maison."

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top