Chapitre 1 : 0%
Demain ne meurt jamais
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La jeune fille courrait dans les rues de la capitale, un sourire radieux collé sur ses lèvres. Ses cheveux flottaient au vent, ils étaient comme emportées dans la danse du mouvement. Mais, lors d'un court instant, elle s'arrêta et se retourna rapidement.
— Dépêche toi chéri! s'écria-t-elle au garçon qui peinait à la suivre. Cela va bientôt fermer.
Le garçon s'arrêta à son niveau, tout en essayant de reprendre son souffle.
— Je fais ce que je peux. Mais la dernière fois que j'ai fait du sport commence à remonter.
La jeune fille lui fit une moue attristée, semblant mimer une légère déception.
— Je te promets que nous arriverons à l'heure mon ange, reprit-il.
— Il faut vraiment que tu te remettes à faire de l'exercice, lui répondit la jolie jeune fille. Viens avec moi à la salle. Tu verras que ce n'est pas si horrible que ça.
Le jeune homme finit par céder et la fille se remit à courir de plus belle, tout en entraînant par la main son futur fiancer.
Le garçon ne put que cracher quelques jurons et supplications, mais ils eurent seulement pour effet de faire rire la petite blonde. Après tout, comment ne pas s'amuser devant tant de douce comédie ?
Ils finirent tout de même par arriver devant une petite bijouterie. Malgré la soirée qui s'avançait sur le devant de la scène, celle-ci maintenait toujours ses portes ouvertes pour encore l'espace de quelques minutes.
— Je te l'avais dis que l'on arriverait à temps.
— C'est simplement par ce que je t'ai pressé.
Ils entrèrent tous les deux en s'amusant, avec se petit sourire qui leur correspondait si bien.
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— Souris un peu grand frère. Je ne t'ai pas vu depuis presque six mois. Et lorsque tu daignes à pointer le bout de ton nez, tu ne prends même pas la peine d'être de bonne humeur.
L'aîné jeta un regard au plus jeune dédaigneux. On ressentait son agacement jusqu'au plus profond de son âme, et ses yeux étaient teintés par une terrifiante colère.
— Ce n'est sûrement pas avec ce genre de remarque que je vais rayonner de joie de vivre. Je te ferais remarquer que ce n'est pas toi qui est le bras dans le plâtre.
Le petit garçon baissa sa tête, ne supportant plus les regards foudroyants de son grand frère.
— De plus, ce n'est pas moi qui désire aller gravir la Tour Eiffel, reprit ce dernier. Mais bien toi. Alors à ta place, je m'abstiendrai de ce genre de remarques.
Si les rapports entre les deux frères n'avaient jamais étaient très bons, cela n'avait qu'empiré lorsque l'aîné avait quitté la maison familiale pour ses études. Il s'était renfermé d'avantage sur lui même et ne faisait plus rien en dehors du travail et de ses cours de sport.
Les deux frères c'étaient donc perdu de vue, et le peu de fraternité qui s'était développée lors de leurs enfances s'était envolée bien vite. Leurs figures parentales avaient donc ressenti l'obligation d'organiser ce week-end à la capitale pour consolider leurs liens fraternels. Mais cela avait tourné à l'échec avant même de poser le premier pied dans la ville lumière.
Les voilà donc, tous les deux, sans aucune motivation pour faire cette sortie exigée par leurs parents.
Un merveilleux week-end s'annonçait en perspective et aucun des deux partis ne désirait faire un effort pour rendre ce séjour plus attrayant.
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— Fait attention ma puce ou tu risques de te blesser! interpella le jeune père.
Une petite enfant d'une dizaine d'années s'arrêta un instant dans sa course pour sauter dans les bras de son paternel. La mère, non loin de là, les regardait d'un air amusé.
— Mais c'est que tu es devenue rapide, dit cette dernière. Tu dois dépasser tout le monde à l'école.
Le visage de la petite fille s'illumina de joie à l'écoute de cette remarque et elle se mit à rire.
— Oui, répondit celle-ci en secouant ses petites boucles rousses. La maîtresse dit que je devrais faire de l'athlétisme. Elle pense que je pourrais avoir mes chances de gagner au tournoi de fin d'année.
Son père la serra dans ses bras, soulevant la petite fillette du sol pavé.
— Mais c'est génial ma puce, répondit-il en la faisant tournoyer dans les airs. Tu es vraiment fantastique.
— C'est parce que mes parents le sont encore plus, répondit la petite en souriant tendrement.
La jeune mère s'approcha de l'enfant toujours dans les bras de son père, et elle lui embrassa doucement le front.
— Tu ne peux même pas imaginer à quel point on t'aime ma puce, lui murmura-t-elle.
— Moi aussi je vous aime, maman. Vous êtes mes parents chéris.
Son père la posa lentement au sol, de peur qu'elle ne se blesse. Et elle se remit à sautiller devant eux.
— Dépêchez-vous! les appela-t-elle. Papi et Mamie doivent déjà nous attendre au Trocadéro.
— On arrive, lui répondit son père.
Les deux parents suivirent la petite fille, main dans la main, un fort sentiment de bonheur coulant dans leurs veines.
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Toutes ses affaires se déversèrent sur le sol. La métisse tenta tant bien que mal de les rassembler, tout en continuant de répondre à son DRH au téléphone.
— Oui... J'entends bien, monsieur, qu'il y a des erreurs dans mon rapport. Ne vous inquiétez pas, j'arrive dans un instant au bureau. Je vais tout corriger.
Son correspondant raccrocha, laissant la jeune femme toute seule à se battre contre le souffle du vent. Le tout pour récupérer ses précieuses affaires, avant de filer jusqu'à son lieu de travail.
Elle releva la tête doucement, observant la majestueuse dame de fer.
Au moins la vue était agréable.
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— Cet article est minable. Plus personnes ne se préoccupe de la cause animale si ce n'est pas instagramable. Tout le monde se fiche des problèmes psychologiques d'otaries, ou de l'impacte de la fonte des glaces sur les ours polaires. C'est so 2010, voir même 2007. Pourquoi ne parlez-vous pas plutôt du véganisme et de la maltraitance dans les abattoirs. Là, ça marche. Là, c'est vendeur.
Le journaliste écoutait sagement son rédacteur en chef pester sur son article.
— De plus, continua son chef, vous dites que les centres aquatiques n'ont pas que des points négatifs, comme par exemple la sensibilisation de masse. Sérieusement! Réfléchissez un peu! En quoi rendre les gérants de parc aquatique friendly nous fera vendre? Il nous faut du drame pour fonctionner, de l'horreur, du spectacle et du sang. Alors à moins que vous ne souhaitiez passez vos prochains week-end, en plus de celui-là, à travailler, vous avez intérêt à me ramener quelque chose de vendeur.
— Bien monsieur, souffla le reporter. Est-ce qu'un sujet en particulier vous intéresserait?
— N'importe quoi fera l'affaire si c'est vendeur. Tu peux pas te débrouiller un peu tout seul? L'autonomie, tu connais? C'est pas difficile de me trouver la dernière mode en couple ou dégustation sur internet, ou encore le prochaine hashtag tendance du style #BalanceTaConnerie ou #PrayPourUnePersonneInconnue. On pire, invente la mort d'une personnalité. Ça fonctionne toujours ce genre de mensonges.
— Bien monsieur.
Le jeune homme quitta la pièce la tête basse. Il avait l'impression de devenir un robot sans âme à force de répondre toujours de la même façon en baissant la tête à son rédacteur en chef tyrannique. Il avait parfois l'impression que ce dernier était tout droit sorti d'un mauvais film sur le journalisme tellement celui-ci semblait colérique et incroyablement cliché dans ses demandes.
Que pouvait-il bien faire? Tout les reportages ou articles du moment étaient sur la neige et fait froid en hivers. Mais dès qu'il voulait faire quelque chose sur un sujet qu'il appréciait ou qui lui tenait à cœur, il se faisait descendre par son supérieur hiérarchique. A croire qu'il fallait prier pour avoir un attenta si on voulait exister de nos jours dans le domaine.
Le jeune homme s'assit seul dans à son bureau. Tous ses collègues étaient partis pour le week-end et il se retrouvait le dernier résident de l'étage de rédaction. Cela commençait à devenir une habitude.
Le garçon laissa ainsi s'échapper un sourire de lassitude.
— Demain sera un jour meilleurs j'imagine, lâcha-t-il pour lui même.
Sa main ouvrit son téléphone et commença sa fouille des tréfonds inintéressants d'internet. De quoi pouvait-il bien parler ?
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— Tu as bientôt finit chérie?
— Presque! Je vous rejoins dans deux minutes.
La mère s'activait en cuisine pour finir de préparer tout les assiettes sur le plateau. Elle souleva ce dernier et se dépêcha de se rendre dans le salon. Au moment où elle allait passer la porte, les lumières furent éteinte par son mari à l'autre bout de la pièce et elle commença à chanter Joyeux Anniversaire, avant d'être immédiatement rejointe dans sa musique par son mari.
Lorsqu'ils eurent fini de chanter, elle posa sur la table basse son plateau qui contenait des assiettes et un gros gâteaux. Pas loin de là, assis sagement sur le canapé, deux petits garçons fixaient le désert avec gourmandise.
— Joyeux anniversaire mes amours, souffla la mère.
Son mari la rejoignit avec de nombreux cadeaux dans les bras, et ils s'assirent ensemble autour de la table.
— À trois vous soufflez ensemble, dit le père. Un... Deux... Trois!
Les deux enfants soufflèrent les bougies sur le gâteau, et furent immédiatement acclamés par leurs parents.
— Félicitations mes amours pour vos douze ans! s'exclama la mère en les serrant dans leur bras.
Le singulier clic de l'appareil photo retentit pour immortaliser ce moment magique.
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