Chapitre 3
Sursautant, le petit blanc poussa un miaulement de panique en reculant, s'aplatissant au sol. La peur lui serrait la gorge, tandis que son regard balayait les lieux. Il ne pouvait plus sortir, ni même espérer se faire entendre... À moins que... Ce fut un réflexe, le nom lui échappa avant même qu'il n'ai pu réfléchir.
- Toxic, miaula-t-il piteusement.
Tout en se recroquevillant sur lui-même, tremblant comme une feuille.* Il ferma les yeux, se crispant, se préparant à ressentir des griffes transpercer sa fourrure, à la douleur qui ne saurait tarder, quand le dominant l'approcha de plus prés. Il se sentit particulièrement stupide de ne pas être partir directement après s'être abreuvé... De ne pas lui avoir dit qu'il avait faillit être violé... Encore.
Mais, contrairement a ce que pensait Ink, Error ne l'avait pas approché dans le but de lui faire mal. Pas après lui avoir annoncé le nom de ce chat honnis, dont il connaissait un peu trop les méthodes, et l'intérêt qu'il avait pour lui. Heureusement, d'ailleurs, qu'il lui avait dit rapidement, sinon il lui aurait donné une violente correction, surtout avec la période qui lui mettait les nerfs à vif.
Il renifla doucement le pelage gonflé pour vérifier qu'il ne l'avait pas marqué, et pour vérifier quelque chose d'autre.
Lors de leurs siestes communes, il avait pu sentir son odeur de prés et suffisamment longtemps pour en discerner chaque empreinte odorante. Il sentait le shampoing à la vanille, l'herbe, le soleil, et la crème. Et c'était cette dernière odeur qui lui semblait familière, et aussi atrocement attirante. Ça donnait un coup de fouet a ses instincts de dominant et de reproducteur, qui lui soufflaient d'une voix forte et audible, de le prendre longuement.
Serrant les crocs, il cessa de le renifler pour se blottir contre son corps tremblant, et lécher en douceur sa fourrure. Il alla même jusqu'à ronronner, et glisser sa queue touffue autour de lui, pour le rassurer, pour l'aider à se calmer.
Peu à peu, il sentit le soumis se détendre, se pelotant un peu plus à son pelage épais.
- Eh, ça va mieux ? Miaula t-il d'une voix douce, en continuant de le lécher doucement.
Le blanc hocha la tête, et le regarda de ses magnifiques pupilles allumées d'une lueur de reconnaissance. Son ego de dominant en fut encore plus flatté, le poussant a frotter son museau à celui du plus petit qui poussa un petit miaulement de surprise, avant de reprendre à son geste.
Malgré sa colère d'avant, mâtiné d'un profond agacement, il se sentait extrêmement flatté de voir que le domestiqué avait préféré prendre le risque de subir son courroux plutôt que de se laisser prendre par Toxic.
Mais sa réflexion s'éparpilla comme une volée de moineaux quand le petit commença à quémander son attention en frottant sa tête sous son menton en ronronnant, et en poussant de doux miaulement mélodieux. Pousser par la part dominant de son être, il ronronna plus fort en frottant sa tête à la sienne, et en léchant son pelage soyeux.
La séance de calinage s'étira sur plusieurs minutes, Ink se montrant particulièrement câlin avec le solitaire. Il avait recommencé à frotter sa tête à son menton, allant même jusqu'à lui donner de petit coup de langue à la gorge en ronronnant. Tout doucement, il fourrage sa truffe contre son cou avant d'avoir un comportement typiquement de chaton... Il se mit a le poupouner avec ses pattes avant, effleurant le bassin et les flancs de celui-ci avec sa queue plumeuse.
Le chat noir avait beau être un chat des rues, et lui avoir fait passer de mauvais moment parfois, il était resté bon avec lui. Malgré son énième intrusion chez lui, quand bien même il avait une bonne raison pour cela, l'errant ne l'avait pas attaqué. Bien au contraire, il l'avait rassuré.
Et dieu que c'était agréable, de se sentir à nouveau sous la protection de quelqu'un... Il avait l'impression de revenir à son enfance avec son ami à la SPA. Son odeur le rassurait autant que celle de sa maîtresse, mais il avait beau adorer son humaine, elle n'était pas de sa race. Et l'absence de liens avec d'autres chats, avait créé un manque dans son cœur. Un manque qui se dissipait peu à peu grâce à ses marques d'affection pour lui.
Le petit blanc ne remarqua pas que sa propre odeur déjà séduisante pour le dominant, se fit carrément irrésistible à sa truffe. Il portait l'odeur des femelles qui étaient prête à avoir des chatons, quand bien même il était un mâle. Et ce fut précisément à ce moment-là que le noirôt perdit pied face a ses instincts.
Pour autant... Il se laissa docilement faire par son futur amant qui continuer a poupouner contre lui, le faisant simplement ronronner un peu plus.
Quand le petit arrêta et se recoucha contre lui, Error repris ses léchouilles sur sa tête et sous son cou. Son regard s'assombrit de désir quand il vit le blanc avoir l'étrange réflexe de redresser son bassin sous ses coups de langue.
Lentement, en continuant de lui donner de l'affection pour ne pas l'effrayer, il se glissa sur lui. Il mordilla affectueusement son oreille en ronronnant, avant de fourrer sa truffe contre sa nuque pour se gorger de son odeur, tout en plaquant son bassin au sien.
Les doux miaulements quémandeur de son soumis, ainsi que son odeur aliénante, effaça les quelques réserves qu'il avait conservées. Il le voulait pour lui, là, maintenant, quand bien même il ressentit un léger pincement au cœur a l'idée de trahir son ami d'enfance. Délicatement, il saisit la peau de son cou pour l'immobiliser, avant de le pénétrer lentement.
Son amant feula de douleur, mais se tint immobile pendant tout le temps où il s'enfonça dans son intimité. Quand il fut entièrement en lui, il relâcha son cou en ronronnant, avant de reprendre ses marques d'affection pour calmer ses pleurnicheries.
Étrangement... Cette façon que le blanc avait de pleurer, lui sembler familier... Ancien... Mue par un réflexe tout aussi vieux, il poussa le petit à soulever sa tête pour lui permettre d'atteindre son cou qu'il lapa, parfois se frottant à sa gorge en douceur. Étonnamment, son compagnon obéit aussitôt et se détendit sensiblement plus vite.
En lapant son doux pelage, il renifla encore son odeur corporel avec envie, avant que son esprit ne lui envoie un très vieux souvenir.
Une petite boule de poils blanche qui s'était réveillée à cause d'un cauchemar, et qu'il avait rassuré en s'enroulant autour. Il se rappela qu'il avait léché longuement sa gorge pour le rassurer, car le chaton avait cru être égorgé par un autre chat dans son rêve.
Boule blanche peureuse à l'odeur de crème... Son petit Inky qui était partit, et malgré sa promesse, n'était jamais revenue le voir. Serait-il possible que le domestiqué qu'il était en train de faire sien... Sois justement son ami ? Au vu de son odeur si spécifique et aliénante, c'était fort probable.
Non... Pas juste probable. C'était Ink, il en était certain. Son cœur le lui avait toujours dit, quand bien même il ne l'avait pas reconnu, à cause des années écoulé, et du fait qu'il avait tellement grandit. Mais il ne l'avait pas compris, immédiatement.
La fugace sensation de traîtrise par rapport a son ami d'enfance, a leurs promesses enfantines, s'évapora ne laissant la place qu'a une joie immense, et une impression que les choses se devaient d'être comme telles.
Malheureusement pour son amant, une fausse note se glissa dans la joie que ressentait le dominant. Une fausse note qui avait pour nom rancune, et Error en était pavé de ce défaut. L'absence, la perte d'un être a protégé, la solitude, la sensation d'abandon d'autant plus forte qu'il avait frôlé l'euthanasie... Cette douleur enfantine, cette féroce rancune envers son ami d'enfance absent, irradia dans son corps entier.
Luttant de moins en moins contre ses bas instincts, il saisit fermement le cou de son amant au point de le faire lâcher un petit miaulement d'appréhension et d'incompréhension, avant qu'il ne bouge son bassin pour des pénétrations féroce et puissantes, malgré leurs lenteurs.
La réaction d'Ink ne se fit pas attendre, il poussa des miaulements aigus, mêlant douleur et plaisir, sans qu'il n'ose demander a son dominant d'y aller moins fort. Le noirot, lui resta silencieux, laissant simplement échapper un début de ronronnement en bloquant le bassin de son soumis avec ses pattes avant, pour s'offrir quelques possibilités en plus.
Petit à petit, progressivement, les coups de bassin du plus imposant se firent plus rapides, plus forts, allant bien plus en profondeur à mesure que son esprit était réduit en charpie par l'intimité divinement étroite de son amant. Amant miaulant de plus en plus fort, de plus en plus dans les aigus, surtout que le membre en lui venait régulièrement taper un point sensible, leur faisant tous les deux tourner la tête encore plus.
Error finit par relâcher le cou d'Ink pour rétablir l'affection qui lui porté, même si ses pénétrations étaient toujours aussi brutales. Il mordilla délicatement son oreille, léchant sa tête et sa gorge par petites touches en ronronnant de plus en plus fort à mesure qu'il sentait l'orgasme pointer le bout de son nez. Et au vu des miaulements extatiques du blanc, il devait lui aussi s'approcher de plus en plus du gouffre.
Il finit par enfouir son museau contre la fourrure douce de son ami en poussant un miaulement modulé, doux, rauque de satisfaction quand l'intimité dans laquelle il allait et venait, devient étau chaleureux, le faisant se libérer en profondeur. Satisfaction d'autant plus grande que le petit blanc avait poussé un miaulement sur-aigu en se libérant lui-même, et que son petit corps était agité de soubresauts à cause de son orgasme.
Tendrement, il frotta sa tête a celle du blanc avant de lécher son museau pour l'aider à se remettre les idées en place, alors qu'il poussait de petits miaulements apeurés. Se mettant doucement à ronronner, d'une note rassurante, le dominant chercha à atteindre la gorge du petit blanc, venant y frotter sa truffe tout en douceur, avant de lécher son menton, relâchant son bassin de ses pattes, pour venir les serrer autour des pattes avant d'Ink. À la manière d'une étreinte douce et chaleureuse.* Il profita de sa position pour faire fléchir les pattes arrières de son ami, lui permettant de soulager son bassin, sans que lui-même ne bouge d'un millimètre en lui.
Il avait bien l'intention de recommencer ce genre d'activité, premièrement, car sa peluche n'était pas assez marquée de son odeur à son goût, et deuxièmement parce qu'il avait adoré cela. Mais avant de reprendre, il voulait le laisser se reposer un peu tout en lui montrant a quel point il l'aime toujours, malgré sa rancune, malgré les années écoulées.
Par contre... Il ne s'attendit pas à l'entendre pleurnicher en chouinant doucement. L'angoisse le gagna rapidement, et il se posa des questions désagréables... Du genre "Est qu'il avait bien interprété les signes ? Est qu'il l'avait pris avec son accord ou non ? Est qu'il avait été trop violent dans leur ébat ?"
Culpabilisant, il lâcha un miaulement penaud, en frottant sa tête à la sienne.
- Pourquoi tu pleures... ? Je t'ai fait mal... ?
Ink secoua négativement la tête, pleurant toujours, avant d'enfouir sa tête contre son cou. Il avoua à son dominant, d'une petite voix chagrinée avoir trahi, encore une fois, une promesse faite a un ami. Un ami qu'il avait fini par oublier à cause de la douleur de sa perte après son adoption.
Il n'avait pas voulu quitter sa ville natale, loin de son compagnon de la SPA. Mais trois jours à peine après son adoption par son humaine, après s'être à peine habitué a elle et la maison, il avait d'emménagé... Il en avait terriblement souffert en comprenant qu'il ne pourrait tenir sa promesse de le revoir, qu'il ne le reverrait jamais d'ailleurs.
Sa détresse avait été telle, qu'il avait peu à peu plongé dans la dépression. Il n'avait plus eu goût à rien... Heureusement que sa bipède avait été là pour lui. Leur lien fragile s'était renforcé par ses efforts acharnés pour qu'il reprenne goût à la vie, jusqu'à devenir indestructible ou presque. Mais, dans l'opération, il en avait oublié son ami... Leurs promesses... Et avait inconsciemment refusé de se lier à d'autres chats.
Il n'osait même plus regarder son amant en face, après ses aveux. Il devait lui semblé bien faible, et idiot de réagir ainsi après ce qu'ils venaient de faire, alors même qu'il était parfaitement consentant.
- Regarde moi, miaula doucement le noirôt.
Timidement et avec lenteur, il regarda son compagnon, qui entreprit de lui nettoyer le visage. Avant de frotter son museau contre le sien, en douceur, l'observant de ses yeux bi et tricolore. Il lui fallut un peu de temps avant que le visage de son ami ne réapparaisse dans son esprit dans un flash, et qu'il ne fasse le lien entre le solitaire et son compagnon de la SPA.
Ses yeux s'écarquillèrent de surprise, ayant du mal à croire à cette révélation.
- Er-Error ?
Sa voix avait été tremblante, peu sûr de lui. Mais le sourire doux qui étira les babines du chat noir, lui fit comprendre qu'il ne s'était pas trompé. C'était bien son ami devant lui. Il ressentit un bonheur intense, avant qu'il ne soit ternir par la culpabilité profondément enfouie en lui.
- Error, je... Je suis désole... Je ne voulais pas... Miaula t-il d'un ton malheureux.
- Chut, je sais, le rassura t-il en léchant sa mâchoire tendrement.
Docilement, il laissa son dominant et ami le rassurer par ses coups de langue affectueux. Auquel il finir par répondre en redevenant lui-même câlin, léchant son museau, frottant sa tête à son pelage. Ronronnant, il quémanda à nouveau par de petits bruits toute l'attention de son mâle, qui s'appliqua, non plus a le rassurer, mais bien a lui montrer son amour et son affection envers lui.
Il ronronna plus fort encore quand son amant mordilla tendrement sa gorge en un "Tu m'as tant manqué" muet. Peu lui importait que son dominant ne lui est pas dit, il avait compris l'attention et c'est tout ce qui comptait à ses yeux, surtout après autant d'années d'absence.
Un miaulement aigu lui échappa quand il s'agita pour offrir à Error son affection, mais en faisant cela, il avait enfoncé son membre un peu plus loin en lui. Le mouvement avait aussi fait lâcher un miaulement rauque au noirôt sur lui. L'un comme l'autre, ils avaient oublié momentanément qu'ils étaient encore unis.
Doucement, son ami glissa ses pattes avant pour saisir ses flancs tout en se hasardant à quelques mouvements infimes dans son intimité, restant profondément en lui, en s'amusant à mordiller son oreille.
- Comme ça ? Lui demanda t-il dans un miaulement bas, en revenant lécher son cou.
Incapable de formuler une phrase à cause de l'incendie s'étant rallumé dans ses entrailles, il ne put que miauler de plaisir, encore et encore, en suivant les infimes déplacements de son membre en lui. La douleur qu'il avait ressentit au début, a leur premier contact de ce genre, avait complètement disparue, ne laissant la place qu'a un plaisir aussi puissant que renversant.
Plaisir qui s'intensifia au point que son esprit se fragmenta à toute vitesse quand Error augmenta la force de ses coups, quand bien même il bougea assez peu. La chaleur dans son ventre était devenue brasier incandescent, le perdant un peu plus à chaque seconde. Chaque mouvement de bassin aussi infime soit-il, que ce soit les siens ou ceux de son dominant, provoquaient d'intense et agréables vagues de plaisir.
Trop plongé dans les ressentit de son corps, il sentit à peine les griffes se plantant de plus en plus dans ses flancs à mesure que son amant perdait lui aussi l'esprit. Et même quand le chat noir les planta en enfouissant sa truffe dans sa fourrure, il n'eut pas le temps de comprendre que la décharge électrique qui vrilla ses côtes était en fait de la douleur, car l'orgasme frappa au même moment.
Tout son être fut comme ravagé par la violence de celui-ci. Et ce n'était que le premier d'une longue série.
Leurs ébats s'étalèrent sur plusieurs heures, Error étant un chat particulièrement endurant et possessif. Il voulait être absolument certain que personne n'oserait toucher à un poil de son Inky. Et il voulait qu'il ne l'oubli pas, plus jamais, et qu'il oubli ses relations avec d'autres chats. Il était à lui, il était son compagnon, son soumis.
Son esprit était si embrumer par sa période de rut et son désir de dominance, qu'il ne faisait que moyennement attention à ses griffes et ses crocs. S'il était resté doux, tendre et câlin avec son petit blanc, parfois, quand celui-ci s'agitait trop ou qu'il perdait pied lui-même, il l'avait griffé et mordu un peu trop fort, dans l'unique but de continuer leur activité en lui faisant autant de bien que possible, et en lui évitant de se casser quelque chose.
Pour autant, il fut mortifié de l'état de son amant quand il reprit ses esprits. Le poil si soyeux, d'un blanc éclatant de son ami, était à présent poisseux de sang au niveau de ses flancs et de son cou. Aucune des blessures n'étaient mortelles, mais cela n'apaisa pas sa culpabilité pour autant.
- Inky... ? Miaula t-il d'une voix inquiète en voyant que son compagnon ne bouger plus. I-Inky répond moi...
Un faible miaulement fracassé, distordu, presque inaudible, lui répondit. Un nouveau miaulement piteux se fit entendre quand le corps sous le sien se mit à trembler, quémandant un peu de chaleur. Avec précaution, il se retira avant de saisir son soumis par le cou, pour l'emmener dans la tanière la plus confortable et la plus chaude qu'il avait aménagée.
Il s'enfonça entre les arbres qui couvrait son terrain, s'approchant à grand pas d'un des plus vieux et des plus imposants. Il bondit dans le trou, couvert de plantes pendantes, pour déposer son précieux fardeau dans un nid de couvertures et de coussins.
Il n'utilisait cette cachette que rarement, le plus souvent quand l'hiver était particulièrement rude ou qu'il pleuvait à torrent, ou qu'il avait des chatons à défendre qu'il déposait ici. Un lieu bien caché par les plantes qui couvraient le trou, mais aussi parce que les autres arbres qui avaient poussé autour de lui, le camouflaient encore plus. Arbres qui faisaient aussi un excellent barrage au vent, à la pluie et à la neige.
Lentement et avec précaution, le solitaire entoura la boule blanche ensanglanté qui chouinait en lui lançant un regard effrayé, avant de ronronner en se pelotonnant à sa fourrure. Il avait du mal à comprendre, à saisir, pour quelle raison son ami réclamait autant sa présence, alors qu'il lui avait fait du mal. Mais il n'allait pas aller contre la volonté de son compagnon.
Avec tendresse, il vient frotter sa truffe contre celle du petit, qui répondit faiblement à son geste, avant de se blottir un peu plus contre lui, et de s'endormir.
C'est du moins ce qu'il pensa, pendant tout le temps où il l'observa, en nettoyant délicatement les plaies de son cou. Mais quand celui-ci trembla, il le poussa du museau à plusieurs pour le réveiller. Sans succès.
Inquiet, il l'appela doucement, le poussant encore, avant de se rendre compte... Qu'il ne dormait pas.
D'un bond, il se redressa en lui tournant autour, en miaulant. La panique le gagnant à vitesse grand V, avant qu'il ne se débrouille pour se glisser sous lui pour le porter a la seule personne pouvant l'aider. De manière intuitive, il mordit sa patte, de sorte a la tenir en place quand il fit volte-face pour foncer chez la maîtresse de celui-ci.
Il quitta sa tanière, son terrain, volant presque au-dessus des obstacles en bondissant, filant à toute vitesse dans les rues malgré son chargement, ignorant les regards des autres chats sur lui. Son esprit était obnubilé par son désir, son besoin de ne pas perdre son compagnon, sa peluche blanche, encore une fois.
Il refusait de le perdre à peine retrouvé.
Il bondit par-dessus le portail, et fonça vers la porte avant de déposer avec délicatesse son ami et amant sur le paillasson. Puis il miaula comme un forcené, maudissant l'humaine d'Ink, trouvant qu'elle mettait bien trop longtemps à venir.
Son attente ne dura pourtant pas plus de quelques minutes, moins de cinq précisément. Quand il entendit du bruit à l'intérieur de la maison, il se sauva sans pour autant quitter le jardin. Il resta soigneusement camouflé sous un massif, voulant voir la suite, et savoir si l'état de son compagnon était si grave que cela.
Il s'aplatit au sol, en même tant qu'il plaquait ses oreilles contre son crâne au cri d'horreur que poussa la bipède. La culpabilité qu'il ressentait déjà, le dévora un peu plus quand il vit la main tremblante de l'humaine se poser sur le blanc, son visage pâlissant à vu d'œil. Et les faibles "Non" qu'elle laissait entendre, ne fit que lui figer des dagues dans le cœur.
Son souffle se coupa, alors que l'angoisse le gagnait au mouvement suivant de la maîtresse d'Ink. Est-ce que le fait qu'elle l'enveloppe de son écharpe était le signe de la mort du blanc ? Des larmes silencieuses glissèrent de son pelage à cette abominable pensé, qu'il ne parvient pas à rejeter.
Recroquevillé, pleurant toujours en silence, le noirôt ne remarqua pas immédiatement la présence d'une autre voiture pénétrée dans le jardin. Par contre l'odeur qui accompagna l'humain, le fit redresser la truffe.
Il avait l'odeur de stress de plusieurs animaux sur lui... Ça ne le rassura pas vraiment, mais lui apporta aussi une minuscule lueur d'espoir. Peut-être... Peut-être qu'Ink avait encore une chance... Lueur qui grandit légèrement au vu de la délicatesse qu'avait le bipède a récupéré la petite chose inerte, et ce dirigeait vers le véhicule stationner.
Malgré son envie de suivre les humains dans la camionnette, il resta planqué sous le buisson. Il ne savait pas comment pourrait réagir la maîtresse du blanc à sa présence... Surtout couvert de sang comme il l'était...
Mais il ne bougea pas, même après leurs départs. Même, après qu'il est commencé à pleuvoir, et que le temps se soit rafraîchit et humidifié en conséquence. La pluie avait beau parfois l'atteindre, le mouillant légèrement, il resta sous le buisson, sans bouger. Il resterait jusqu'à être certain que son compagnon aille bien.
Et le temps défila, sans qu'il ne bouge d'une oreille. Ni la pluie, ni le froid, ne brisa sa détermination. Il attendrait... Aussi, longtemps, qu'il le faudra.
La nuit commençait à tomber, quand Ink fini par sortir de son inconscience.
La première chose qui lui vint à l'esprit fut la froideur qui l'entourait. La sensation de moelleux sous son corps ankylosé. Pourtant, de souvenir... Où était passé son mâle noir..? Entrouvrant les yeux, le chat blanc laissa entendre un faible miaulement de gêne face à la lumière trop puissante, trop agressive. Où est-ce qu'il était..? Pourquoi est-ce qu'il ne reconnaissait aucune odeur présente autour de lui..? Son esprit peinait à s'extirper du brouillard anesthésiant.
Il se retenta timidement à rouvrir les paupières, observant d'un œil hagard le lieu où il était. La panique monta lentement en saisissant être dans une cage, avec des odeurs de stress, de sang et de désinfectant.
Quand il tenta de se mettre debout, il retomba presque aussi tôt en poussant un miaulement. Il ne sentait pratiquement plus le bas de son corps, et ça le fit stresser encore plus, dissipant le brouillard dans son esprit. Mais pas suffisamment pour qu'il puisse comprendre la différence entre le chenil de la SPA et celui d'une clinique vétérinaire.
Et pourtant, vue le nombre de fois où il était allé chez une véto, il aurait dû pouvoir faire la différence.
Malheureusement, pas totalement remis de l'anesthésiant courant toujours dans ses veines, et vu son état de stress, il paniqua violemment. Il avait l'horrible impression d'être de retour à la SPA, d'avoir été abandonné par les deux seuls personnes comptant réellement a son cœur.
Les larmes lui montèrent aux yeux, couinant d'abord avant de miauler en pleurnichant de plus en plus fort. Pourquoi Error n'était plus à ses côtés ? Pourquoi sa maîtresse l'aurait emmener ici ? Il ne voulait pas rester ici ! Il n'avait rien fait de mal ! Est-que, c'était une sorte de punition de l'un comme de l'autre ?
Tremblant, il continua a miauler, toujours un peu plus fort, de façon déchirante. Il n'entendit même pas les bruits de pas venant vers lui, et réagit à peine quand sa cage s'ouvrit... Mais quand il sentit des mains douces le sortir de sa prison... Et le poser tout contre une poitrine moelleuse pour un câlin... Il enfoui sa truffe contre le cou de l'humaine le tenant, poussant des petits miaulements en continue, mais plus tenu.
- Chut... Je suis là, mon bébé... Tout va bien, je vais pas t'abandonner... Chut...
La voix douce, tendre, et reconnaissable, la chaleur émanant du grand corps contre le sien, et la caresse de sa main contre son pelage apaisa peu à peu son angoisse. Sa maîtresse ne l'avait pas abandonné contrairement à ce qu'il redoutait. Au point de le faire pleurnicher un peu plus, tant, le soulagement de cette découverte le rassurait.
Pendant plusieurs minutes, la jeune femme murmura des paroles rassurantes et affectueuses au petit blanc, en caressant longuement son pelage, embrassant aussi sa tête, jusqu'à que celui-ci se taise. Il tremblait toujours, ayant même planté légèrement ses griffes dans le haut de la bipède pour qu'elle ne le lâche pas, mais il ne pleurait plus et ne miaulait plus pour attirer son attention.
- Et bien... Je n'avais jamais entendu un chat autant se plaindre après une opération.
La voix n'avait été qu'un murmure, provenant de l'entrée du chenil. Mais c'était une voix que le petit angora ne connaissait pas, et cela l'effraya, le poussant à lâcher un miaulement en tentant de se cacher contre son humaine.
- Il ne se plaignait pas, il avait peur et quand il a peur... Il miaule jusqu'à que je vienne le prendre contre moi, répliqua sa bipède avec un ton tendre, presque chagriné aussi.
Ink avait toujours été peureux depuis qu'il était chaton, et malgré les années écoulées, il n'avait pas changé d'un pouce. Étant même devenu encore plus trouillard avec l'âge, tout ça à cause des autres chats. Elle l'avait souvent emmené chez le vétérinaire à cause de blessure due à des batailles, et s'était toujours un véritable calvaire pour les employés et le vétérinaire, s'ils le gardaient longtemps.
Son petit ami depuis peu soupira doucement, avant de lui indiquer de venir dans son bureau. Ce qu'elle fit, cajolant le pelage neigeux de la peluche contre elle, en évitant soigneusement son cou et ses flancs bandés.
Ils discutent ensemble presque une heure de plus, pour qu'elle puisse veiller au bien de son chat, avant qu'il ne la raccompagne chez elle. L'humaine salua son copain, et remonta l'allée pour rentrer chez elle, en gardant Ink enrouler dans son écharpe calée dans ses bras.
Ni l'un ni l'autre ne remarqua la présence du main coon noir qui n'avait pas bougé d'un iota depuis leur départ. Ink et sa bipède étaient partis en début d'après-midi, et été restés absents pendant plusieurs heures. Et pourtant, la soirée étant bien avancée, l'errant n'avait pas bougé de son taillis malgré le froid, son pelage humide d'eau et poisseux de sang, et son corps ankylosé par sa position statique.
Il avait besoin de savoir, d'être certain, que son compagnon soit vivant. Alors quand il vit la maîtresse de celui-ci le transportant dans ses bras en marchant à pas vif pour rentrer au chaud, il relâcha un faible soupir de soulagement.
Pour autant, les remords le clouèrent sur place quand il vit l'état réel, à travers la bai-vitrée, du petit blanc. Ink boitait, et pas qu'un peu, son pelage avait été en partie rasé là où il l'avait blessé ainsi que recouvert d'un épais bandage autour de son cou et de ses cotes. Et vue ses gestes lents et précautionneux, il devait souffrir des blessures qui lui avait infligé.
Pendant deux jours, il resta bloqué sur place, broyé par sa culpabilité. Et le fait de voir Ink être autant sous la surveillance de son humaine ne s'arrangea pas vraiment. Néanmoins, poussé par son immense affection envers l'angora, il tituba pour quitter le jardin de celui-ci.
Pendant la longue traversée jusqu'à son territoire, il se força à marcher dignement. Il avait une réputation à tenir, et ne souhaitait pas qu'on le prenne pour un faible. Pour autant, une fois chez lui, il s'écroula à bout de forces.
Chance pour lui, l'un des chatons qu'il avait recueilli, attiré par l'odeur du sang, le vit a travers un trou avant de pousser un miaulement de stupeur en le voyant inerte par terre. Et contrairement à tout ce qu'il lui avait appris, le chat blanc le saisit par la peau du cou et le traîna jusqu'à une flaque. Il l'encouragea à s'abreuver avant de partir courser des souris. Il lui en ramena finalement trois, les laissant tomber a coté de lui.
Quand bien même, le jeune adulte avait agit pour son bien, ils se chamaillèrent puisque le chat noir ne supportait pas qu'on chasse sur son territoire. Et ils continuèrent un moment, avant qu'exaspéré, le chat au portail traversé d'une longue cicatrice ne lui donne un coup de patte dans le museau pour le faire taire.
- Ça suffit Error ! Feula Geno, d'un air courroucé. Tu as besoin de repos, de manger et de dormir ! Donc tu ferme ton bec, tu mange et zou au lit !
Laissant le dominant passablement sous le choc, et pourtant, il admira le répondant de son protégé. Avec mauvaise grâce, il dévora les souris avant de se redresser dignement pour faire face au chat blanc.
- ... Qu'est que tu veux en échange, Gen' ? Gronda t-il faiblement, connaissant mieux que quiconque la loi de la rue.
- Rien du tout, miaula le plus jeune. Je rentrais chez moi et je t'ai vu... Je vois pas le mal que j'ai fait a aider un père.
Déclaration qui toucha le mâle noir au cœur, le faisant lâcher un simple "Tch" gêné et mal à l'aise. Il avait aimé chaque chaton qu'il avait élevé que se soit sur son terrain, ou ceux qu'il avait amené chez des humains, car il n'avait pas encore la force pour les protégés.
Mais jamais il ne leur avait dit, pour leur laisser prendre leurs envols. Du fait de ne leur avoir jamais dit, eux même ne lui avait jamais dit, à part un main coon crème très câlin vivant avec des bipèdes.
Le blanc resta encore un peu avec le dominant avant de repartir chez lui. Le noir, lui, se mit en tête de se laver du sang le maculant, avant de nettoyer ses tanières où le sang d'Ink avait coulé. Ce qui lui prit pas mal de temps, trois jours pour être exact.
Après cela, il alla chasser une proie qu'il trimbala jusqu'à la maison de son petit angora pour se faire pardonner de leurs ébats. Attentif, il ne pénétra dans le jardin du domestiqué qu'a la fin d'une de ses siestes, avant de déposer la souris sur le pas de la porte, et de miauler longuement pour que l'humaine vienne ouvrir la porte.
Le blanc se réveilla au miaulement, couinant doucement en descendant avec précaution de son arbre à chat, se précipitant a la porte autant que possible. Il s'était senti délaissé par Error... Il avait espéré qu'après être revenu de chez le vétérinaire... Le dominant serait venu le voir pour le réconforter, et lui montrer son affection. Il ne lui en voulait même pas de l'avoir blessé pendant leur accouplement.
Alors quand il arriva a la porte que sa maîtresse avait ouvert sans voir son mâle, il se sentit profondément déçut, chagriné et plein d'incompréhension. Pourquoi Error n'était pas venu le voir ? Il ne l'appréciait plus ? Il ne l'avait pris que comme vide couille ?
Malheureux, il se rapprocha de son humaine, frottant sa tête a ses mollets pour avoir un peu d'attention et de tendresse, avant d'apercevoir la souris morte. Curieux, il s'approcha de la proie, la reniflant en écarquillant les yeux. Elle portait l'odeur de son ami.
Aussitôt, il releva la tête poussant des petits miaulements doux, espérant voir son compagnon se ramener. Sans qu'il ne vienne. À nouveau déçut, il attrapa quand même la souris et alla un peu plus loin pour la manger, en prenant soin de bien rester visible. Au cas où Error le regarderait pour lui montrer qu'il appréciait son geste envers lui.
Mais sa déception était toujours là... Et son inquiétude aussi. Il sentait au plus profond de lui-même, même s'il était un mâle, qu'il attendait des petits. Et ça lui faisait peur, il avait peur de ne pas bien les élevés... Ou que sa maîtresse ne veille pas qu'il les garde.
Il aurait aimé en parler avec Error... Mais il devrait attendre pour aller le voir pour le moment. Ses plaies n'étaient pas guéries, et il préférait être en forme pour fuir en cas de danger. Hors de question qu'il perde ses chatons à cause d'une bataille non voulue.
Finissant la proie, il rentra chez lui et quémanda de l'attention à sa maîtresse pour compenser l'absence de son dominant. Puis il alla ce coucher, espérant revoir rapidement celui-ci pour lui en parler.
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Et voila, chapitre 3 sortit ! J'espere que vous l'aimerez ! Et le dessin FriskyAndKitty, merci a elle x3
Les parties en gras et italiques avec un * ont été écrit par DaemonicDust parce que j'avais une panne X"D
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