Chapitre 2


Cinq jours s'étaient écoulés depuis l'incident entre Ink et Error. Et si le solitaire avait repris ses activités habituelles, plaçant cette incidence dans le dossier comme étant classé et sans importance... Pour le domestiqué s'était une affaire importante, et qu'il ne pouvait se sortir de l'esprit. Encore fallait-il qu'il trouve le courage pour rejoindre le terrain vague lors d'une absence du propriétaire.
Et justement, aujourd'hui, il s'était enfin décidé à y aller.

Le petit blanc sortit de chez lui, et s'aventura dans les rues pour rejoindre le terrain vague. Il monta sur l'arbre et observa l'ancien chantier à la recherche de la présence du noir, qui ne semblait pas présent.

Par contre, il vit deux boules de poils, l'un roux et l'autre blanc aux taches marron. Il les voyait se courser après, puis se bagarrer entre eux, ce qu'il trouva mignon à croquer, et amena en même temps un sentiment de mélancolie et de tristesse en lui.

Lui-même avait dû jouer ainsi avec son ami... Et il avait toujours rêvé d'avoir des chatons, mais vue son incapacité à se lier à d'autres chats... Ça resterait un doux rêve...

Pendant encore quelques minutes, il les observa avec ce mélange de joie et de tristesse, heureux qu'ils n'aient pas vécue l'enfer de la SPA. Il redescendit ensuite, et fit un détour pour éviter les petiots, avant de pénétrer sur le terrain.

Il préférait de ne pas rester près d'eux au cas où. Il ne savait pas vraiment comme le solitaire réagirait s'il les approchait de trop près, et il ne savait pas non plus comment réagiraient les boules pelucheuses à sa présence. Il ne voulait pas qu'ils fuient le terrain et se fasse percuter par une voiture.

Lentement, en restant attentif au moindre bruit, et en regardant régulièrement derrière lui, Ink s'approcha d'une souche. Sous les racines de la souche, permettant d'avoir un confortable abri de la pluie, se trouvaient encore une fois des couvertures douces et un autre coussin.

L'espace était assez spacieux, et semblait même grand pour lui. Il approcha son museau de l'oreiller, prenant garde cette fois a ne pas se coucher dessus. Il inspira longuement l'odeur qui en émanait, fermant les yeux pour se concentrer sur ses souvenirs.

Souvenirs épars et aussi tangibles que de la brume, il n'en avait que des fragments éparpillé et sans ordre... Et toujours la même question dont il était incapable de connaître la réponse à cause de sa mémoire défaillante... Qui était le chat qui l'avait aidé à survivre au refuge?

De son physique, il ne se souvenait que de sa taille imposante pour son jeune âge... Et pourtant, il avait toujours été doux et protecteur à son égard. Après qu'il l'ait pris sous sa queue, il se souvenait seulement qu'ils s'étaient toujours blottit l'un contre l'autre au moment de dormir, se toilettant mutuellement avant...

Rouvrant les yeux, le blanc se sentir encore plus triste et accablé qu'avant... Il s'en voulait de l'avoir oublié... Et quand bien même, il avait envie d'enquêter encore, il préférait ne pas trop tirer sur sa chance. Il n'avait aucune idée de combien de temps durerait encore l'absence de l'errant.

Errant qui était en vadrouille à la recherche de nourriture pour ses deux protégés. Le deuxième, il l'avait récupéré alors qu'il titubait sur la route... Et qu'une voiture allait le frapper de plein fouet. Il avait pu pousser le petit à temps, mais lui-même avait été envoyé au loin puis était passé sous les roues de la voiture.

Il s'était vite remis, ceci dit. Il avait plaqué ses oreilles contre sa tête en crachant et feulant contre l'humain qui avait immobilisé le véhicule. Sans perdre plus de temps, il avait choppé le chaton et l'avait ramené chez lui, laissant le bipède sous le choc de sa survit.

Dans tous les cas, il devait trouver à manger pour ses petits. Pendant sa patrouille, il s'assit devant un restaurant qu'il connaissait bien et se mit à miauler longuement. Outre d'être protecteur et paternaliste avec les chatons, reliquat de son passé, il avait appris à chanter à sa manière, dans sa jeunesse à vivre dans les rues.

Et cela payait. Bien même.

Une dizaine de minutes plus tard, il se retrouva avec un sac en plastique entre les crocs d'où émaner une délicieuse odeur de poulet grillé. Ce don lui avait été bien utiliser surtout pendant les périodes d'hivers. Satisfait de lui, il transporta son chargement jusqu'à son territoire. Une fois arrivé, il vit les deux boules de poils en train de jouer, venir vers lui, attirer par l'odeur provenant du sac.

Il déposa le repas des petits, les laissant trifouiller dans le sac, avant que son regard ne se pose sur quelque chose, à la fois magnifique et dans le même temps qui l'agaça fortement. Plaquant ses oreilles contre son crâne, il se détourna de ses protégés et s'avança à pas de velours vers son intrus, dont il voyait le somptueux postérieur.

Profitant de l'ambiance sombre grâce aux arbres autour de sa tanière, il s'approcha du petit blanc, au point de le surplomber, avant de le plaquer contre le coussin. Gardant une patte contre ses omoplates, il glissa l'autre contre son flanc gauche en sortant les griffes, ignorant royalement le miaulement de peur et de surprise de sa victime.

- Mais c'est que tu es du genre à tester les limites, mon mignon, miaula-t-il d'un ton exaspéré à son oreille, avant de feuler faiblement. Qu'est-ce que tu n'as pas compris dans ma phrase, la dernière fois, hmm ?

Il plaqua un peu plus sa patte griffu contre le flanc de l'intrus, agacé par ce manque de respect de la part d'un chat de salon... Qui resta anormalement silencieux. Ce qui eut le don de l'énerver encore plus, avant qu'il ne sente de violents tremblements provenant du petit sous lui, et qu'un truc doux n'effleure son bassin avec légèreté. Il eut un frisson au contact délicat, et remercia son incroyable self-control pour lui avoir évité le souci d'avoir une érection.

Mais le dominant ne compris pas immédiatement la peur du blanc, pour autant. Avant de prendre conscience que leur position actuelle pouvait faire penser a des projets... Outrageusement plus charnelles qu'une simple correction.

Un énorme "Merde !" fusa de son esprit, avant qu'il ne se décale légèrement. Pas étonnant qu'il soit resté silencieux, et ce qu'il avait senti sous son bassin, ça devait être sa queue, qu'il avait fait glisser entre ses pattes pour protéger au mieux son intimité.

Il n'avait jamais eu l'intention de le prendre sans son accord, ni lui, ni personne d'autre. Il pouvait être cruel, mais pas au point de traumatiser complètement un ennemi de cette manière... Et le chouminou n'en était pas vraiment un. Il savait reconnaître un chat envahisseur, d'un chat curieux tout de même.

Ce sentant légèrement coupable malgré tout, il mordilla doucement son oreille en guise d'excuse.

- Hey, calme toi, détends-toi, je vais pas... C'était pas du tout mon intention de... Enfin, j'ai mal calculé mon point de chute... Marmonna le noirot avant de coucher ses oreilles. Je suis pas ce genre de chat... Néanmoins, t'es encore sur mon territoire, gronda t-il tout près de son conduit auditive, alors soit tu files fissa, soit je te jette dans une flaque boueuse.

Le petit couinement rassuré de sa victime, le hochement de tête, ainsi que le léger déplacement qu'il sentit sous sa patte, effaça le léger sentiment de culpabilité amère dans sa bouche. Il avait tendance à oublier que les domestiqué étaient bien plus fragiles que les errants... Et lui semblait l'être particulièrement au vu de ses tremblements intenses.

Pour autant, il esquissa un sourire carnassier avant de feuler faiblement contre son oreille, plantant très légèrement ses griffes dans son flanc. C'était juste assez pour lui faire mal, sans que ça ne puisse le blesser réellement.

- Tu t'en tires encore à bon compte, mais que je n'ai pas à me répéter, chat de salon... T'as pas tous les privilèges, car tu vis avec un humain. Apprends à reconnaître le territoire des autres, Chouminou.

En représailles, il griffa légèrement le blanc laissant à peine, une goutte ou deux de sang coulé, et encore, avant s'écarter de lui et de s'éloignait un peu. Il sortit de la tanière et alla se tapir tranquillement dans un coin, ayant bien l'intention de lui faire passer l'envie de recommencer à venir chez lui sans autorisation.

Ink resta encore immobile pendant quelques minutes, encore paralyser par sa peur, quand bien même le mâle noir avait écarté son bassin à ses tremblements. Et qu'il soit partir ailleurs. Ce genre de situation ne lui était arrivé que trois fois dans sa vie... Trois fois... C'était peu, et trop en même tant....

La première fois, du haut de ses dix mois, il s'était retrouvé bloquer dans un coin par un mâle vivant dans le quartier où la famille de sa maîtresse avait emménagé depuis peu... Il lui avait échappé, car un second mâle les avait suivis, et ils s'étaient battus pour le marquer...

La seconde, il avait 5 ans, et il était tranquillement dans son jardin. C'était la pleine période des chaleurs, mais vue qu'il était resté confiner chez lui, il pensait être en sécurité. Grossière erreur de sa part... Un énorme mâle lui avait bondi dessus pour le prendre. Il s'était battue avec lui, et de façon violente, mais son inexpérience et son dégoût des combats l'avait fortement handicapé... Il s'était très vite retrouvé en sang, avec une patte cassé...

Il avait tout juste eut la force suffisante pour rentrer dans la maison, et miauler de toutes ses forces avant que le chat ne le plaque au sol à nouveau, en lui feulant dessus. Son humaine était arrivée au moment où il allait le pénétrer de force après l'avoir immobilisé. Elle avait réussit a le faire fuir, avec son balai. Et il avait passé une journée entière chez le vétérinaire, et avait passé un mois la patte dans le plâtre.

La troisième était relativement récente. C'était deux jours avant sa première rencontre avec le solitaire... Toxic l'avait retrouvé pendant une de ses promenades, et s'était montré très insistant... Effrayer a l'idée de subir une rouste, il avait suivi le mouvement, jusqu'à réussit à s'enfuir de nouveau et se retrouver une nouvelle fois tout prés du terrain vague appartenant au Dominant. Heureusement, il ne l'avait pas suivi et il avait pu rentrer discrètement chez lui.

Des trois fois, la seconde avait été la plus traumatisante. S'il avait toujours eu une tendance soumis, celle-ci c'était fortement renforcé à cause de cet épisode douloureux...

Toujours un peu tremblant, il se remit sur ses pattes et sortit de la tanière lentement. Il ne lui fallut pas plus d'une poignet de seconde, avant de se sentir observer. Et de paniquer.

Le petit blanc détala aussi vite que possible, couinant autant de peur que de douleur quand le mâle mordait sa queue ou entaillait légèrement ses flancs. Bizarrement, il ne le rattrapait jamais totalement, alors qu'il semblait bien plus rapide que lui. Mais son esprit ne voyait qu'une chose... Il était une proie pour lui, et s'il venait à changer d'avis...

Son esprit n'eut pas le temps de lui rappeler ce que pourrait lui faire le chat noir, puisqu'il monta son muret et atterrit dans son jardin avant de se cacher dans la maison. Heureusement, le mâle noir ne le suivit pas.

Error le regarda encore un peu, avant de repartir chez lui, pensant qu'il avait enfin saisie la leçon.


Au grand malheur du dominant ce ne fut pas le cas. Ink s'obstina à revenir régulièrement sur son terrain, en posant son odeur partout chez lui, ce qui l'obliger a repasser derrière plusieurs fois pour la camoufler de la sienne.

Et le plus agaçant, c'est qu'il ne l'avait plus jamais chopé sur le fait. La peluche filait toujours avant son retour.

Ce petit manège dura pendant quelques semaines, le temps que ses protégés puissent prendre leurs envols sans lui. Mais après un autre passage, qui lui demanda encore de repasser derrière l'odeur douce du blanc... Error craqua mentalement.

Il voulait la jouer comme ca ?! D'accord, lui aussi allait jouer ! Feulant, l'imposant chat noir fit volte-face pour quitter son terrain, et s'élancer dans les rues a grandes foulés. Il allait voir ce que ça faisait d'avoir tout le temps l'odeur d'un chat indésirable sur son territoire ! De ne même plus se sentir chez lui sur son propre terrain à ce chat de salon ! À cet emmerdeur !

Il monta sans mal le portail, et retomba gracieusement de l'autre coté du jardin. Un sourire carnassier étira ses dents quand il vit un éclair blanc disparaître derrière une fenêtre ouverte. Le domestiqué l'avait vue, tant mieux ! Il pourra le narguer pendant qu'il marquait son jardin comme sien. Ça lui ferait les pieds ! Surtout, qu'il comptait bien rester quelques heures, l'endroit étant idéal pour faire la sieste.

Tranquillement, et sans se presser, le chat au pelage sombre entrepris de se frotter contre des endroit stratégique pour apposer son odeur, lançant parfois une œillade moqueuse au peureux quand celui-ci dédaigner se montrer. Ce qui n'arrivait pas si souvent qu'il l'aurait cru, d'autant plus que le petit... Semblait plus terrifier par sa présence, qu'en colère.

S'il se posa des questions sur se comportement plutôt étrange, son propre agacement envers la peluche le poussa a ignorer ses questions pour simplement l'emmerder le plus possible. Tout en se mettant bien en vue, il alla s'allonger sur l'herbe dans un coin ombragé du jardin pour faire une sieste. Il ne doutait pas une seconde que malgré son coté trouillard, a un moment ou un autre, le blanc viendrait le "dégager". Cette pensée le fit ricaner en imaginant la scène. Il se savait bien plus fort que le chouminou, et se délecter déjà de ce qu'il pourrait faire pour se moquer de lui. Satisfait, il se laissa aller à sa sieste.

Une sieste qui fut bien plus longue qui ne l'escomptait, quand il se réveilla, les sens aux aguets à cause d'une désagréable sensation d'être observé par un être hostile. Il pensa d'abord que c'était le blanc qui en était la cause, mais celui-ci était logé sur son arbre a chat, dormant profondément. Planquant ses oreilles contre son crâne, il tourna la tête jusqu'à apercevoir deux iris violets sur le muret qui entouré le jardin.

La surprise qui l'envahie ne dura pas plus de quelques secondes, avant qu'il ne gronde en apercevant Toxic. Il détestait se chat, qui lui rendait bien d'ailleurs. Cet errant avait toujours la fâcheuse tendance à faire disparaître des mâles, des femelles, et des chatons de son quartier. Il ne se faisait guère d'illusion a ce qui arrivaient à ses malheureux... Soit ils avaient passé de vie à trépas, soit... Soit ils étaient devenus les soumis de l'autre monstre.

Mais il ne comprenait pas bien ce qu'il fichait sur le terrain du chouminou... Les domestiqués ne l'intéressait guère pourtant...

Il gronda un peu plus fort quand le tricolore cracha, avant de disparaître de l'autre coté du muret. Il resta à fixer l'endroit de sa disparition, avant de remarquer que le soleil était a son zénith. Il reporta son regard bi et tricolore sur la boule pelucheuse qui n'avait pas bouger d'un poil.

À ses yeux, son comportement était vraiment extrêmement étrange... Pourquoi n'avait t-il pas tenté de le chasser ? N'importe quels chats le feraient, ou au moins tenteraient le coup une fois. Il le trouvait vraiment très bizarre, mais peu importe après tout, peut être qu'il lui ficherait la paix ainsi.

Paisiblement, en prenant soin de longuement s'étirer en amont, le grand matou trottina vers le portail, qu'il monta et redescendit avant de repartir vers son terrain.

Mais contrairement a ce que l'imposant chat noir pensait, Ink n'avait pas dormir. Il avait fait semblant, mais avait pris soin de ne jamais se faire remarquer. Malgré sa crainte, il l'avait longuement observé, éprouvant encore cette étrange attirance qu'il avait déjà ressentit, sans pour autant sortir de la maison.

Et d'ailleurs, il ne voulait pas sortir, quand bien même l'intrus semblait être parti. Rien ne lui disait qu'il n'attendait pas dans un coin pour lui sauter dessus, et lui faire... Un long frisson de peur le parcourut, avant qu'il ne descende de son perchoir pour quémander des câlins a son humaine en poussant de doux miaulement.

Humaine, qui sortir de la salle de bain, les cheveux humides, surprise de le voir encore ici.

- Bah alors, Inky pourquoi t'es pas dehors, mon bébé ?

Il se frotta affectueusement à ses mollets, avant d'étirer son corps sur sa jambe en miaulant encore, quémandant un câlin. Immédiatement, sa maîtresse s'attendrit et tendit les bras pour le soulever. Il se blottit contre sa poitrine, ronronnant et frottant sa tête contre le cou de celle-ci.

- Han ~ Ma petite boule de poil a envie de câlin ? Lui demanda sa bipède.

Il poussa un petit miaulement pour lui répondre, ce qui la fit rire avant qu'elle ne le couvre de câlin et de bisous, le transportant à la salle à manger. Elle s'allongea à demi sur le canapé en continuant de le papouiller.

- C'est encore un méchant matou qui t'a embêter ? C'est pour ça que tu n'es pas dehors, hein ? Le questionna t-elle, en grattouillant ses oreilles.

Il poussa un petit miaulement, la regardant tristement de ses yeux, or et bleu. Un soupire s'échappa de la bouche de son humaine, qui entreprit de le cajoler encore plus. Elle lui murmura doucement qu'elle le protégerait, qu'elle l'aimait, qu'il était son bébé.

Il ronronna un peu plus fort, finissant par fermer les yeux sous les douces caresses sur son dos. Il savait qu'elle l'aimait autant que lui l'aimait... Et quand bien même, elle ne pouvait pas le défendre des autres chats tout le temps, sa présence était suffisante pour apaiser la moindre angoisse qui étreignait son être.

Son corps fini par totalement se détendre, et le sommeil ne tarda pas à revenir grâce à la tendresse des mains de sa maîtresse sur son pelage.

Les trois jours qui suivirent furent sensiblement les mêmes pour Ink. Il restait calfeutré chez lui, une grand partit du temps, à part pour faire ses besoins. Dans ses moments-là, il était très tendu, au aguet du moindre bruit. Et ce stress supplémentaire eu des conséquences sur son sommeil, une fois encore. Quand bien même il dormait avec sa maîtresse, le moindre bruit le réveillait en sursaut, et quand il ne dormait pas avec elle, s'étaient les cauchemars qui l'empêcher de trouver le repos.

Le blanc se réveilla, après un énième cauchemar, en proie à une semi-panique qui prit du temps avant de disparaître. Épuisé, n'ayant presque pas fermé l'œil depuis l'apparition du grand noir sur son terrain, il se rallongeant en pleurnichant faiblement dans son arbre à chat. Et cette fois son humaine n'était pas présente pour le rassure et lui permettre de dormir même si c'était peu.

Pendant plusieurs longues minutes, il se laissa aller aux larmes, jusqu'à se sentir tout juste un peu mieux. Il fit ensuite sa toilette, effaçant du même coup les derniers vestiges de larmes, avant de se lever de nouveau tendu, et stresser. Sa vessie était remplie, et demander dans un message urgent, d'être vidé.

Il allait devoir sortir... Encore...

À contre-cœur, et malgré la douleur, il se dirigea lentement vers la bai-vitré entrouvert pour sortie. Son attention et son instinct, bien émousser par ses rares heures de repos, ne l'alertèrent pas de la présence d'Error.

Il se dirigea vers un petit coin ou la terre était meuble pour faire ses besoins, avant de le recouvrir longuement et de retourner vers la maison. C'était son attention première, si le grand mâle au pelage si spécial n'avait pas bloqué le chemin.

L'épuisement, le stress et la panique obstrua complètement sa capacité de jugement, au point de ne pas remarquer la culpabilité légère sur le faciès du dominant. Sa seule réaction fut de le fuir en se dirigeant vers le portail, et vers la route.

Un miaulement de pure terreur lui échappa en se sentant brutalement stopper dans sa course, et plaquer au sol par son poursuivant. Il se mit à trembler de tous ses membres, en miaulant de désespoir, se débattant comme il le pouvait, totalement sous l'emprise de sa peur trop forte, trop présente, trop toxique.

Les différentes réactions du plus petit augmenta d'un cran la culpabilité déjà présente chez Error. Pendant les trois jours écoulés, fortement intrigué par son comportement malgré son agacement initial, il l'avait longuement observé. Et les informations qu'il avait glané, lui avait fait mal. Le domestiqué était un énorme trouillard, certes, mais vue l'intense stress et l'ampleur de sa panique, ce n'était vraiment pas juste un trait de caractère. Il dut avoir une vie sacrément mouvementée et douloureuse pour être devenu aussi peureux.

Même si ça lui faisait mal de l'entendre miauler de cette manière, il resta soigneusement plaqué contre lui, évitant tout de même de l'écraser par son poids. Il n'avait aucune envie que dans sa peur, le blanc se fasse buter par une voiture. Il préférait attendre que sa victime se calme d'elle-même.

Le temps s'étira longuement avant que le blanc ne cesse de miauler, et de bouger, vaincu par son épuisement, la chaleur et le calme salvateur du chat sur lui. Chat qui s'était mit en tête de l'aider a trouver le sommeil en léchant sa tête avec douceur, comme il l'aurait fait avec ses protégés. Sommeil qui ne tarda pas a le prendre dans ses bras immatériels.

Le noirôt continua son activité encore une poignet de seconde, avant de bâiller, lui-même avait envie de faire une sieste. Il saisit délicatement le cou de son protégé éphémère, avant de rouler sur lui-même. Il se retrouva le dos dans l'herbe avec le blanc sur lui, plaçant ses pattes avant autour du petit, enroulant sa queue touffue autour de la sienne. Là encore, le sommeil ne mit pas longtemps avant de le saisir.

Ni l'un ni l'autre ne se réveilla quand l'humaine rentra du travail, une heure plus tard, et les trouva blottit ainsi. Ni même quand elle gagatisa devant eux, en prenant une photo. Ils ne réveillèrent même pas, quand le blanc se mit a ronronner à la caresse sur son dos, et enfouie son museau contre le cou du plus imposant.

Ce ne fut que bien plus tard qu'Ink finie par sortir des bras de Morphée. Mal réveillé, mais se sentant confortablement installé, et bien au chaud, comme ça aurait été le cas avec sa maîtresse, il frotta affectueusement sa tête au cou de son "coussin", par pure habitude. Petit problème, la texture contre laquelle il se frottait été bien différent de celle de sa bipède, et le ronron qui en émana, lui fit rapidement comprendre qu'il n'était pas contre son humaine.

La peur planta ses crocs dans son cœur, au point de le faire ouvrir les yeux. Ce qui le paniqua encore plus puisqu'il était sur son "agresseur". Il s'agita et miaula, effrayer, ne comprenant pas comme ils en étaient arrivés là.

Error gronda légèrement d'être réveiller de façons aussi brusque, ouvrant un œil pour observer sa "victime". Il saisit rapidement que la boule blanche n'allait pas se calmer comme ça. Il resserra sa prise, et donna un coup de langue sur son museau figeant le petit, avant qu'il ne les roules sur le cotés, gardant précieusement le domestiqué contre lui.

- Tais toi, je veux dormir moi, miaula t-il d'une voix semi-endormit avec un ton cassant.

Calmement, profitant honteusement du choc de la peluche, il enroula son corps plus imposant, et long, autour de son protégé, avant de poser sa tête contre le haut de son crâne en refermant les yeux.

Ink, lui, resta figer encore quelques minutes. Il bougea doucement voulant quitter l'étreinte, avant de s'arrêter aussi sec au mordillement contre son oreille, et au grondement du noir. Clairement, il n'allait pas pouvoir partir avant que le dominant n'ait fini sa sieste.

Coincé comme il l'était, il jugula du mieux possible son angoisse. Et ce fut bien plus rapide qu'il ne le pensait. Sa fatigue et la chaleur émanant du corps contre le sien, jouaient peut-être un rôle sur l'étouffement de sa peur... Dans tous les cas, il se sentit rapidement somnoler à nouveau.

En fait... C'était même plutôt agréable d'être blottir ainsi contre lui... C'était chaud et douillet... Il se sentait à sa place, en sécurité. Mais en même tant... Ça le rendait aussi nostalgique de son ami, dont il ne se rappelait toujours ni le visage, ni le nom.

Et puis il avait du mal à saisir la raison pour laquelle l'errant était venu faire la sieste avec lui...

Un ronron lui échappa quand le chat des rues, se mit à lui donner des coups de langue sur la tête et a ronronner aussi. Le sommeil le rattrapa encore plus vite par l'attention appuyer que lui offrait l'imposant mâle, mettant en pause ses interrogations.

Pendant encore quelques heures, ils restèrent coller l'un à l'autre, dormant d'un sommeil léger pour l'un, et d'une sommeil lourd et rêveur pour l'autre. Puis ils se séparèrent comme si de rien n'était, ce moment était une parenthèse qui ne se reproduirait pas de si tôt.


Pendant plusieurs semaines, ils se revirent très peu, et généralement de loin.

Error n'avait plus remit les pattes dans le jardin du blanc, n'ayant plus de raison de le faire, et surtout il n'avait aucune envie de le voir à nouveau aussi stressé. S'il l'avait souvent agacé au point de briser une des règles primordiales qu'il enseigné aux chatons des rues, et que lui-même avait apprit à la dure... Il savait que le domestiqué était du genre curieux, un poil envahissant, mais ce n'était pas le genre de chat qui allait tenter de le virer de son chez lui. Ou de chasser sur son terrain.

Son odeur était principale poser sur les coussins et/ou couvertures qu'il utilisé pour dormir. En plus, il l'avait vue chasser et... C'était le plus piètre chasseur qu'il avait vu de sa vie. Rien que de le revoir chasser un insecte, le faisait mourir de rire à chaque fois. Franchement, heureusement pour le chouminou qu'il vivait avec une humaine gentille, prenant soin de lui, dans la rue, il n'aurait probablement pas survécu longtemps.

Pas seul du moins, et vue son joli minois...

Oui, ça valait vraiment mieux pour le blanc qu'il vive avec son humaine. Ce qui lui rappelait qu'il n'avait toujours pas vu Toxic... Si la peluche était inoffensif, ce n'était pas le cas du tricolore qui portait très bien son nom. Un vrai poison ambulant celui-là, il profitait des chaleurs, qui mettaient tous les mâles sur les nerfs, pour soumettre plusieurs jeunes en les violent, avant de les rameuter dans la partie de la ville qu'il contrôlait.

Ce fichu chat ne pouvait contrôler sa partie de la ville, car il prenait grand soin de ne jamais lui laisser le moindre répit, quand il posé une patte sur son terrain. Et les petits qu'il avait sauvé, lui étaient d'un grand secours, puisqu'ils l'avertissaient quand le tricolore était présent sur le territoire.

Mais il n'allait pas se plaindre de ne plus le voir. La période des chaleurs étaient presque terminées, et même s'il résistait aux charmes des femelles sans difficulté, il avait quand même son instinct qui feulait en lui à chaque refus, ce qui lui mettait les nerfs à vif.

Pour se changer les idées, il sortit du terrain vague pour aller chasser un peu plus loin. La forêt qui entouré la ville, regorgé de proie diverse et plus difficile a chasser, ça lui permettrait d'oublier ses ruts.

En ce qui concernait Ink, il n'était plus revenu sur le domaine du noirôt depuis la sieste qu'ils avaient passé ensemble. Il voulait toujours savoir qui était son ami à la SPA, mais il s'était mis en tête de trouver un moyen plus sécuritaire que de renifler l'odeur du main coon noir. Ça n'avait pas donné beaucoup de résultat, quand bien même cela avait adoucie son enfance, qu'il avait toujours cru désastreuse avant la rencontre de son humaine.

Il avait parcouru de nombreuses rues à la recherche du refuge infernal, puis de la maison d'enfance de sa maîtresse. Cela avait pris du temps, et il avait appris que la SPA avait déménagé ailleurs. Son ancienne maison, par contre, était devenue la demeure d'une autre famille d'humains qui possédait deux chats, qu'il avait brièvement aperçu.

Tous les deux étaient de la même race que le dominant de la ville, mais ils avaient le poil ras par rapport a lui. Et si l'un avait un pelage aussi noir, quoi qu'avec des reflets bleuté, que celui aux pupilles vairons rouge, bleu et jaune, l'autre chat avec un pelage blanc crème. Il ne s'était pas trop attardé à les observer ceci dit, le noir aux yeux bleu électrique lui avait jeter un regard assassin, qui l'avait fait décampé à toute vitesse.

Il n'avait eu aucun réveil de souvenir en plus par ses pèlerinages, malheureusement. Et vue que la période de chaleur battait son plein depuis une semaine, il avait préféré rester calfeutré chez lui bien a l'abri, le tant que cela se tasse.

Observant son jardin sur le rebord de la fenêtre, il se demanda comment faire pour obtenir l'autorisation du solitaire pour fouler son terrain. Il n'avait pas envie d'avoir un nouvel épisode de stress à cause de lui.

- Inky ? Viens me voir mon chéri, l'appela la voix douce de sa maîtresse.

Il redressa ses oreilles, et descendit de son perchoir avant de trottiner jusqu'à elle. Il remarqua aussitôt sa tenue, différente de celle qu'elle portait habituellement, et son sac au niveau de sa main. Comme elle était fait, elle allait sortit et le laisser seule. Ça ne le rassura pas trop, mais il n'avait pas vraiment le choix de toute manière.

Il ronronna affectueusement à la caresse sur son crâne, pressant sa tête à sa paume chaude.

- Je vais voir un ami, mon bébé. Je reviens plus tard, mais j'ai laissé une bai-vitré entrouverte à l'arrière pour que tu sortes si besoin, d'accord ? Lui expliqua t-elle en grattouillant le cou.

En réponse, il poussa un doux miaulement, se frottant tendrement a ses mollets avant de retourner vers son arbre à chat. Il l'observa partir et resta là, en silence, un moment. Il n'aimait pas être seul dans la maison... Il avait toujours peur qu'un mâle n'y pénètre, et lui fasse des choses...

L'angoisse resserra peu à peu son emprise sur lui, le poussant à sortir dehors. Au moins, il aurait une plus large possibilité de fuite de cette manière.

Il profita de ça sortit pour faire ses besoins tranquillement. Un papillon passa devant son nez, ce qui le poussa à chasser l'insecte, même s'il était un mauvais chasseur. Il pourchassa la bête volante, essayant de l'attraper une fois, deux fois, trois fois, jusqu'à sa quinzième tentative ratée avant qu'il n'arrête en se couchant dans l'herbe.

Ironie du sort, le papillon se posa sur son museau, mais il n'eut pas la force, et le courage de le faire partir. Il resta simplement là... Couché dans l'herbe avec sa proie, poser sur son nez. Puis l'insecte s'envola, le laissant devant un spectacle... Déplaisant.

Toxic était juste devant lui, assit devant l'entrée de sa maison, le fixant d'un regard brûlant, assombrir par le désir, et la colère. Instinctivement, il plaqua sa queue entre ses pattes arrières, alors que sa fourrure s'ébouriffait sous l'effet de la crainte.

Peur qui ne s'arrangea pas vraiment en voyant les babines de l'autre chat, se retrousser en un sourire carnassier et mauvais. Encore moins quand le tricolore s'avança lentement vers lui, le faisant d'autant plus reculer.

- On dirait que l'autre bâtard n'est pas là. Et que tu n'appartiens encore à personne... Feula t-il doucement, son regard s'allumant d'une lueur dérangeant. On va arranger ça, petit soumis ~ Finit-il avec ricanement glacial.

Les paroles le glacèrent d'effroi, gonflant encore davantage son pelage blanc neige. Fuir... Il lui fallait fuir... Maintenant ! Sans prendre le temps de la réflexion, il prit ses pattes à son cou, bondissant par-dessus le muret et traversant la route sans la moindre pause. Malheureusement, Toxic ne semblait pas prêt à lâcher l'affaire.

Chance dans son malheur, ses nombreux pèlerinages des dernières semaines, lui avait permis de connaître à perfection chaque coin de rue, ce qui lui permit d'éviter les impasses, où il aurait pu se retrouver coincer. Mais aussi de trouver et de prendre des raccourcis, que le tricolore ne pouvait emprunter par sa taille plus imposante que la sienne.

Mais la course-poursuite s'étira dans le temps...

Pendant près de deux heures, Ink réussit à garder Toxic à distance, réussissant parfois a le semer ce qui lui permettait de faire de courte pause pour reprendre son souffle. Mais ça ne durait pas, malheureusement. À chaque fois, le dominant aux yeux couleur poison, le retrouvait toujours.

Ses forces commençaient à sérieusement s'amenuiser, il avait mal aux pattes à force de courir, et ses poumons lui donnaient l'impression d'être en feu. Il n'allait jamais tenir la cadence à ce rythme, il lui fallait absolument trouver un endroit ou Toxic n'oserait pas rester.

Il pensa tout d'abord, malgré sa course effrénée, à sa maison. Mais son humaine n'était probablement pas encore revenue, et sa demeure n'était pas si vaste pour lui permettre de faire du cache-cache avec l'autre jusqu'à son retour.

Avant de se souvenir du solitaire, le seul chat qui faisait vraiment peur à son poursuivant. Ça serait dangereux de revenir sur son terrain surtout en cette période, mais il n'avait vraiment pas le choix... Il ne voulait pas devenir son jouet sexuel, il ne voulait pas être marqué !

Sa décision prise, il utilisa ses dernières forces à rejoindre le domaine du main coon noir. Il entendit le ricanement de Toxic dans son dos... L'autre chat savait qu'il arrivait au bout du rouleau... Mais il avait encore une petite chance...

Les palissades de bois avec les panneaux de danger si reconnaissable finirent par apparaître dans son champ de vision. Rengainé par cette découverte, il accéléra une dernière fois avant de se faufiler dans un trou pour pénétrer dans l'ancien centre commercial, et allait se planquer dans une des tanières du dominant du secteur.

Le tricolore gronda, et passa par-dessus les panneaux, atterrissant sur l'herbe avant de chercher sa proie du regard. Il lui fallut moins d'une poignet de seconde avant de comprendre qu'il se trouvait sur le terrain de son pire ennemi. Grondant de s'être fait avoir de cette manière par un stupide domestiqué, il rebroussa aussitôt chemin.

Ink, lui, resta tapi dans la tanière encore plusieurs dizaines de minute. Il se força ensuite à trouver un point d'eau pour s'abreuver, avant de retourner se planquer dans l'ancien terrier à renard que le solitaire avait réaménager. Il s'écroula ensuite sur les couvertures, haletant, incapable de faire le moindre geste. Il voulait juste rester le temps de se remettre de sa course, priant pour que le propriétaire ne revienne avant son départ.

Mais il faut croire que Dieu n'était pas à son écoute.

Une grande ombre noire, aux bouts des pattes rouge et jaune, obstrua l'unique sortir de la tanière. Et il ne semblait pas content du tout au vu de son regard brûlant, de ses poils ébouriffés par sa colère qui doublait sa taille déjà naturellement imposante, et du grondement qui s'échappait de sa gorge et de son poitrail.

- Je peux savoir ce que tu fiche ENCORE chez moi ?! Feula sauvagement l'errant.

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Et oui, fin du chapitre ! *rire diabolique*

Qu'est qui va se passer pour Inky ? Vous le serrez pour le prochain chapitre x3.

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