Chapitre 1
Poser sur un toit d'une maison dans un quartier aussi calme que paisible, un chat noir trônait dessus, observant les rues sous lui, et un terrain vague, tel un roi sur son royaume. Le terrain, ancienne construction d'un centre commercial inachevé, était son territoire qu'il avait conquis à coups de crocs et de griffes des années auparavant, son lieu de chasse et de repos, qu'il gardait jalousement pour lui seul. Ou presque.
Pour autant, son regard ne scrutait pas son domicile, mais un camion de déménagement qui disparut au travers d'une rue. De ses yeux rouges, jaunes et bleus, il reposa son regard sur l'humaine qui portait une caisse de transport avant de disparaître derrière la porte de la grande maison.
Il secoua la queue doucement, fixant la maison, avant de reprendre son tour de garde. Pendant quelques heures, il resta encore sur le toit veillant sur les rues. Mais le calme était toujours palpable, il n'y avait aucune guerre en prévision.
Baillant, il étira son long et puissant corps, avant de descendre de perchoir en perchoir avec une grande souplesse jusqu'à son terrain vague. Mais il n'était vague qu'aux yeux des lois humaines. Autrefois désertique avec ses troncs d'arbre abattus et ses quelques tas de sable, la nature avait repris ses droits laissant pousser de nouveaux arbres, des buissons et de l'herbe haute. Le tout ressemblait à un parc un peu a l'abandon mais parfaitement agréable pour s'y installer pour un pique nique ou une promenade, s'il n'y avait plus eu les rares poutres rongées par la rouille planté de ci, de là.
Mais pour un chat, le large lopin de terre était un petit paradis terrestre. Abondant en proie, souris, mulot, musaraigne, oiseaux, et même parfois lapins pour les chats habiles, il y avait aussi des flaques d'eau pure plus ou moins grande et des coins d'ombres. Un endroit parfait, et appartenant uniquement a l'imposant chat au pelage sombre, et pourtant unique lui-même.
Si son pelage était noir de jais, aux bouts des pattes et de la queue, ses poils se teintait d'une couleur rouge et jaune. Et sous ses yeux, ils avaient des traits bleu électrique du plus bel effet. Son corps, outre d'être puissamment bâtit, était couvert de quelques cicatrices.
La vie dans la rue était difficile pour un errant, encore plus que lui, était en plus de cela un solitaire. Mais il était solide, et vivait très bien à présent contrairement à ses jeunes années.
Descendant d'une barrière souplement, il s'approcha d'un de ses nombreux terriers au confortable coussin et couverture douce. Être un chat errant ne voulait pas dire vivre misérablement. Error, telle était le nom du noirôt, était la preuve vivante de cela. Il n'était d'ailleurs pas rare qu'il transporte, tête haute, et queue en l'air, un coussin ou une couverture entre ses crocs malgré les blessures, qu'il avait pu avoir dans un combat récent, sous les yeux ébahis des humains.
D'un bond et sans élan, il monta sans mal sur l'arbre, rejoignant la branche ou l'attendait un confortable oreiller. Il bâilla un coup, et se blotti dessus pour faire sa petite sieste. Ronronnant doucement, il laissa son esprit vagabonder sur la nouveauté tout juste arrivé.
Il y avait un nouveau chat domestique, ou un chouminou comme il aime les appeler. Et ça ne lui plaisait pas vraiment, puisque ce genre de chat, chouchouté la plupart du temps pour leurs bipèdes se prenaient pour les rois du monde, fourrant leur nez partout sans se soucier de quoi appartenait à qui. Il espérait que le nouveau se tiendrait éloigné de chez lui.
Dans la grande maison de la nouvelle humaine, son petit chat avait fait la visite complète de son nouveau domicile avant de quémander pour sortir dehors. Voyant qu'elle semblait hésiter, il vient se frotter affectueusement à ses mollets en miaulant doucement, et obtient gain de cause.
Une fois sortit, il se promena dans le jardin en déposant son odeur, profitant de la chaleur du soleil sur son pelage blanc neige, fin, duveteux et soyeux. Il avança jusqu'à un arbre pour se coucher en dessous, sur de l'herbe épaisse, profitant de l'alliage ombre/soleil sur son corps considéré par les humains comme élégant, et par les chats comme attirant. Trop attirant, même.
Le chat au nom d'Ink, à cause de la tache noir sur sa mâchoire et le bout de sa queue plumeuse, étira son corps athlétique et délicat avant de rester allongé de tout son long sur le sol. Fermant ses yeux aux pupilles bleu et or, il se mit à ronronner en douceur, ignorant d'être observer par un gros mâle posé sur le muret de chez lui.
Les deux améthystes sombres, servant de pupilles au chat a l'épais pelage tricolore, était fixé sur l'autre mâle du jardin. Et dieu qu'il trouvait ce petit nouveau séduisant avec son beau pelage, ses pupilles et ses courbes presque féminines. En plus, il n'appartenait à personne.
Il descendit d'un bond souple dans le jardin, et se rapprocha de sa future conquête. Il n'était pas le dominant de ces rues a cause de l'autre bâtard noir, mais il ne lui laisserait pas ce solitaire poser une patte sur le domestiqué fort agréable a regarder.
Un sourire carnassier étira légèrement ses babines quand le blanc se releva en vitesse en le voyant, prenant une position de semi-soumission. Le domestiqué pouvait aussi bien s'allonger par terre, se soumettre à lui, que fuir a toute pattes de chez lui.
Il était craintif, peureux... Ce serait si simple de le bloquer dans un coin pour lui faire ce qu'il voulait, et le soumettre a son bon vouloir. Son instinct de dominant s'en réjouissait d'avance. Mais il voulait tester la méthode classique avant de passer à la force... Surtout, qu'il n'avait aucune envie d'être emmerdé par ce fichu bipède qui lui servait de maîtresse.
- Eh, détends toi l'ami, je ne suis pas là pour te faire mal, miaula t-il avec un ton grave, séducteur. Je m'appelle Toxic, et toi ? ~
Tout en lui tournant autour lentement, observant avec un appétit vorace ses courbes délicates. Il poussa même le vice en glissant sa queue tout contre son cou, figeant un peu plus le dominé.
- J-je m'app-m'appelle Ink, miaula faiblement le soumis.
Le chat blanc était extrêmement mal à l'aise, et ne put s'empêcher de pousser un petit couinement en le sentant se frotter à lui et fourrer sa truffe dans son pelage.
- J-je do-dois y aller !
Et avant même que l'autre est eut le temps de faire quoi que se soit, Ink s'était enfuie à toute vitesse bondissant au-dessus du portail. Il courut jusqu'à n'avoir plus de souffle, tremblant de la tête au pied. Il regarda derrière lui, pour être sûr que l'autre mâle ne l'avait pas suivit, avant de s'allonger en haletant. Son cœur battait la chamade dans sa poitrine, et pas pour de bonnes raisons.
Il avait toujours été un peureux depuis sa petite enfance, et s'il supportait bien la présence des humains à présent, même les inconnus tant qu'ils étaient accompagner de son humaine, envers les membres de sa race, c'était une toute autre histoire...
De son enfance, il ne gardait que de rares souvenirs. La plupart étaient doux et heureux, souvent en compagnie de sa maîtresse à l'époque enfant, elle aussi. Mais il en avait d'autres, plus triste et douloureux, moins nombreux, mais plus marquant.
Avant de vivre avec son humaine, il se souvenait avoir vécu à la SPA... Endroit triste, négatif, brutal aussi... Les combats étaient réguliers entre les chats quand ils sortaient, et les humains n'étaient pas toujours tendres avec eux... Il se souvenait que les enfants lui avaient souvent tiré la queue en riant, et que les autres chats, du fait de sa petite corpulence, l'avaient souvent empêché de manger... Et quand il arrivait à s'approcher de la gamelle de nourriture, c'était bien trop souvent au prix de griffure et de feulement, pour avoir très peu à manger, en général.
Comment avait-il survécu à cet épisode ? Alors qu'il avait souffert du froid et de la faim ? Il ne s'en souvenait guère. Mais de ce passage, il en avait gardé de sévères séquelles dans le domaine de la sociabilisation. Au point de n'avait jamais eu d'ami chat d'aussi loin qu'allait sa mémoire.
Son physique et le traumatisme de son ancienne prison n'avaient pas arrangé son problème. Le fait qu'il soit physiquement attirant en plus de son côté trouillard avaient incité pas mal de mâles à vouloir le dominer complètement en voulant le blesser gravement ou... Ou en voulant coucher avec lui, même en non-période de chaleur. Et pour ce qui était des femelles... Dans le meilleur des cas, elles ne faisaient que le mépriser du regard avant de se détourner de lui.
Même en période de chaleur, il ne sentait pas attirer par les femelles. Il n'avait jamais subi, ni chaleur, ni rut. Son instinct lui fichait en général la paix, sauf pour un seul et unique cas. S'il portait sur son pelage l'odeur d'un autre mâle, car celui-ci voulait le marquer comme sien... Quelque chose en lui fêlait de mécontentement. Il se sentait à chaque fois sali quand cela arrivait, et ça arrivait souvent.
Heureusement, il avait toujours réussi à éviter d'être coincé dans un coin pour se faire prendre par un de ses trop nombreux "prétendants". Ou alors sa maîtresse arrivait toujours à temps pour foutre un bon coup de balai a ceux-ci quand ils s'avisaient de rentrer dans sa maison.
Une fois que son cœur eut repris un rythme normal, le petit blanc se releva et chercha une flaque d'eau ou de boue. Il voulait effacer l'odeur qu'il portait, et il n'y avait pas trente-six solutions. D'un pas lent, aux aguets du moindre bruit suspect, il s'avança un peu plus loin dans ces rues inconnues jusqu'à tomber sur de grandes palissades de bois avec des panneaux Danger.
Il s'en approcha lentement, et renifla doucement l'odeur de marquage qui en émanait. Étrangement l'odeur du mâle, car il sentait que c'était un mâle, lui donné une impression de bien-être... Même plus que cela, son instinct qui se rebiffait a chaque fois qu'un chat lui apposait son odeur, s'était mit a ronronner en lui.
Curieux, il fit le tour jusqu'à trouver un arbre, qu'il escalada avant d'observer le vaste terrain. Bien que piètre chasseur, il savait reconnaître un bon coin de proie quand il en voyait un. Et ce square était un coin idéal, et de son perchoir, il voyait aisément les différents terriers éparpillés un peu partout, et qui semblait être aussi confortable que ses paniers et les différentes cachettes de chez lui.
Pendant quelques minutes, il chercha du regard le propriétaire du lieu, avant de le voir sur un arbre allonger sur un confortable cousin, qui épousait son corps à la perfection. Il était assez loin de lui, mais de ce qu'il voyait, il devina que c'était sûrement un chat errant. Clairement, pas un chat à qui, il voulait se frotter.
Et pourtant, son instinct et sa curiosité le poussaient à vouloir enquêter un peu plus sur son odeur.
Étouffant ses envies, Ink descendit de son arbre et retourna chez lui, en trottinant. Il préfère ne pas rester trop à proximité de ce grand mâle, de peur qu'il ne le prenne en chasse. Les chats errant étaient rarement tendres entres eux, et encore moins avec les domestiqués comme lui.
Une fois non loin de chez lui, il trouva miraculeusement une petite flaque de boue dans laquelle il se roula dedans à contre-cœur. Puis il passa ensuite sous la haie de chez lui, et passant plus d'une dizaine de minutes figé en dessous pour être absolument certain que Toxic soit partie.
Ce qui était le cas.
Une fois rassuré, il sortir de sous le taillis et miaula a la porte d'entrer jusqu'à que son humaine lui ouvre. Elle poussa un lourd soupire, et le voyant couvert de boue, avant qu'elle ne le prenne contre elle en l'ayant entouré d'une serviette.
- Mais t'es aller ou pour être aussi sale ? Va falloir qu'on prenne un bain toi et moi. Grommela t-elle, agacé.
Malgré ses remontrances, elle lui grattouilla affectueusement l'arrière de ses oreilles ce qui le fit ronronner de plaisir. Bien que la mention du bain l'avait un peu crispé. Il avait beau adoré prendre des bains avec sa maîtresse, il n'aimait toujours pas l'eau.
Mais il supporta bravement cet élément liquide quand, après qu'elle se soit mit nue et se soit glisser dans l'eau chaud, elle le plaça entre ses seins pour commencer a le nettoyer en douceur. Une fois que son pelage fut de nouveau blanc, et non plus marron, l'humaine entreprit de masser son petit corps, ce qui le fit encore ronronner comme un petit moteur. Fermant ses yeux, il profita allègrement des mains tendres de sa maîtresse sur lui.
Alors qu'il était sur le point de s'endormir, Ink poussa un petit miaulement de déception quand elle arrêta de le masser pour les sortir de l'eau, ce qui fit rire la jeune femme. Elle le posa sur le tapis et l'essuya soigneusement, avant de faire de même pour elle.
Une fois fait, elle sortit son sèche-cheveux. Les yeux du mâle étincelèrent de joie alors qu'il se mettait à miauler en se frottant a ses mollets. Et une fois que l'air chaud atteignit ses poils, il ronronna de plus belle. Il adorait littéralement cette sensation sur son pelage, mais c'était surtout la suite qu'il attendait avec impatience.
Une fois complètement séché, le faisant ressemble à une peluche sortir d'un sèche-linge, son humaine le porta jusqu'au salon ou elle s'assit, avant de le poser ses genoux en sortant l'instrument du paradis, la brosse !
Immédiatement, il se remit encore à ronronner quand il sentit ses poils être lissé par l'outil du bonheur, enlevant ses rares nœuds, poils morts et croûtes anciennes. Elle s'occupa d'abord de sa queue, puis de sa tête jusqu'à sa croupe, avant qu'il ne roule d'un côté puis de l'autre pour qu'elle le brosse. Il lui montra enfin son ventre sans la moindre crainte, ou elle insista a brosser sa gorge avec douceur.
Pour Ink, la séance brossage comme l'appelait sa maîtresse, était comparable au nirvana. Un véritablement moment de pure complicité et de bien-être, qui le faisait presque avoir pitié des chats errants. Presque seulement. Il n'oubliait pas que ses chats avaient parfois voulu cette vie d'errance, et que d'autres n'avaient pas eu la chance d'avoir une humaine semblable a la sienne.
Il profita donc encore pleinement des papouilles de la jeune femme sur lui, en ronronnant comme un petit moteur. Et le reste de la journée, il resta à ses côtés préférant ne pas ressortir pour le moment, sauf en cas de besoin urgent.
Deux semaines s'écoulèrent paisiblement, jusqu'à qu'une bagarre n'éclate entre Toxic et Error. Le chat tricolore avait attaqué un chaton, qui avait voulu manger sa proie, qu'il réservait à son futur soumis. Il aurait clairement tué le petit, si le solitaire n'était pas passé par là.
Le dominant au pelage de nuit mettait un point d'honneur à ce que la jeunesse soit préservée, c'était important. Il avait inculqué à coups de griffes, et de morsures, aux autres chats errants de son territoire à partagé leurs repas avec les chatons quand ils en voyaient, quand bien même ce n'était pas les leurs.
L'errance était une chose difficile, beaucoup de chat perdaient la vie. Il fallait donc sauvegarder la jeunesse autant que possible.
Le grand mâle avait, par ce fait, beaucoup de chat des rues qui lui étaient d'une fidélité sans faille. Ils en avaient élevé plusieurs alors qu'ils n'étaient que des petites boules pelucheuses, leur apprenant ce qu'ils avaient besoin de savoir pour survivre, à savoir les règles territoriales, la politesse à avoir, quand, et qui attaquer, et comment se comporter. Tout en leur offrant de l'attention et de la nourriture dans la mesure du possible.
Beaucoup de chats errant de son territoire ignoraient son âge réel. Error avait toujours paru incroyablement jeune et résistant, certains ayant vu celui-ci passer sous les roues d'une voiture sans en mourir. D'autres pensaient même qu'il possédait des pouvoirs magiques lui permettant de vivre comme il l'entendait... Et ils étaient tous dans le juste, sans même le savoir.
Observant d'un œil noir le tricolore partir, le noirot s'approcha du chaton recroquevillé dans un coin. Il prit délicatement le petit par la peau du cou entre ses crocs, avant de trottiner vers son domaine.
S'il ne supportait pas la présence des autres chats sur son terrain, il faisait exception pour les chatons pour leur éviter les cages froides de la SPA.
Un endroit très déplaisant pour y passer sa jeunesse, qui lui avait donné froid dans le dos. Il se souvenait que trop bien des cages surpeuplés avec 4 à 5 chats par cage pour une gamelle de nourriture et d'eau, ou a l'inverse des cages trop petites pour un seul chat adulte. Des humains qui les observaient, les touchaient pour repartir avec un autre chat. D'enfants mal éduqué qui leurs faisaient mal...
L'un de ses compagnons de cage avait été très souvent la victime des autres chats et des humains. À l'époque, il n'était qu'une petite peluche blanche et affectueuse, qu'il avait fini par prendre sous sa queue après qu'un des chats lui ait entaillé le museau parce que le chaton s'était encore approché de la gamelle de nourriture... Ils avaient vite sympathisé, au point de parler projet de famille tous les deux...
Lui avait eu la chance d'être adopté par une fillette souriante et semblant gentille. Elle avait semblé comprendre qu'ils s'entendaient bien, malheureusement elle n'avait adopté que le blanc... Les années avaient passé sans qu'il ne revoir jamais son ami, et sa rancune enfantine était resté tapis dans son cœur sans jamais s'en déloger. Vivre seul dans une cage, puis à même le macadam froid et humide, ou bien au contraire trop chaud l'avait aigri à mesure que les années s'écoulaient.
Le chaton qu'il était à l'époque, était mort à sa première nue à même la rue, froide et glaciale. Bien que sa rancune était restée, il avait changé. Il était devenu sévère, méfiant et mordant... À l'exception des chatons. Un reliquat fantomatique de ce qu'il était, fragment d'un passé aujourd'hui révolu. Car au fond, il le savait, son ami n'était pas resté sous la forme d'une adorable boule de poil, pelucheuse. Il n'était sûrement même plus le même chaton qu'autrefois... Lui-même ne l'était plus...
Malgré ses pensés sombres, Error posa avec douceur le petit être qu'il tenait dans sa gueule, devant sa nouvelle demeure. Avant qu'une odeur inconnue n'emplisse ses narines, le faisant gronder doucement en plaquant ses oreilles en arrières. Son humeur déjà sombre, s'assombrit un peu plus.
Fallait t-il vraiment qu'un autre chat se soit invité chez lui maintenant ?!
L'instinct protecteur du noirôt supplanta son coté dominant en un clin d'œil. Il s'occuperait de l'intrus, après avoir mit à l'abri son protégé. Il fit donc signe au rouquin de le suivre, et trottina jusqu'à l'une de ses nombreuses tanières qu'il avait lui-même aménager. Au passage, il faucha la souris qui passé par la, sans la moindre difficulté avant de la déposer devant l'entrée du futur lit du petit. Lit qu'il garderait jusqu'à qu'il se soit remis, et est apprit tout ce qu'il avait besoin pour vivre dans la rue.
En soit, le chaton avait juste besoin de repos, de calme et d'un peu d'attention. Son pelage était sale et poisseux, il était maigre et avait quelques blessures, mais rien que le temps ne pourrait effacer. Par contre quand il sentit sa peur, cela l'exaspéra un peu. Il ne l'avait pas pris sous sa queue pour le tuer ou lui faire des choses alors même qu'il n'en avait pas l'âge ! En plus, ce genre de chose ne l'intéressait pas du tout.
Avec douceur, il poussa du museau son protégé vers la souris, jusqu'à il ne la dévore avant qu'il ne le conduise vers le coussin, et attend qu'il ne s'endorme. Pour l'aider, il lui fit sa toilette avec une certaine tendresse, à la fois pour le laver et le rassure sur ses attentions.
Une fois, cela fait, il se glissa hors du terrier telle une ombre, pour suivre la trace odorante de l'autre chat. Et plus il avançait vers l'inconnu, plus son exaspération et sa mauvais humeur augmenter, avant qu'il n'observe d'un œil noir la boule blanche couchée sur SON lit actuelle.
Une dizaine de minute plus tôt.
Ink observa, une fois encore, le terrain vague appartenant au chat dominant la moitié de la ville. L'autre moitié appartenait à Toxic, et celui-ci ne sembler toujours pas d'avis a le laisser tranquille, quand bien même il refusait ses cadeaux. Et prenait un soin particulier à toujours le fuir quand il le voyait, et il courait vite, très vite même quand il en ressentait le besoin.
Et pendant ses deux semaines, plus d'une fois, lors de ses fuites, il s'était retrouvé ici. Pourquoi toujours ici ? Il n'en savait rien, mais a force d'y revenir, il avait fini par céder à son instinct. En partie tout du moins.
Plusieurs fois, il avait fait le tour du domaine, sans jamais oser franchir le pas pour autant. Il avait, aussi, beaucoup observé le terrain d'un arbre, et du même coup le propriétaire des lieux. Toujours de loin ceci-dit.
Il ne savait que peu de chose de lui, à part qu'il était imposant, le pelage un peu spécial, et qu'il était un excellent chasseur. Pour le reste, ce n'était que des rumeurs qu'il préféré ne pas prendre en compte, bien qu'il avait compris que la plupart des chats errants, et même les autres domestiqués, le craignaient. À de rares exceptions chez quelques chats des rues, certains éprouvé un profond respect envers lui.
Le blanc était tiraillé entre sa curiosité, qui le pousserait à faire la connaissance du dominant, et de son coté trouillard, qui lui disait de rentrer chez lui et de l'oublier. Il avait plutôt tendance à éviter le danger et par conséquent a écouter son coté trouillard, mais plus que de la simple curiosité, son instinct le pousser à vouloir en savoir plus sur cette odeur qui était la sienne.
Troublé par l'opposition de ses deux forces, il resta encore quelques minutes sur son arbre, avant de finalement se décider. Il descendit avec grâce en glissant le long du tronc, se réceptionnant habilement sur ses pattes avant de prendre une grande inspiration et de pénétrer dans le sanctuaire.
Il avait choisi d'entrer, faisant fi de sa peur latente, bien qu'il ne comptait pas le moins du monde rencontrer le solitaire. Pas pour le moment du moins.
D'un pas timide, craintif, il s'enfonça un peu plus sur le terrain inconnu. Doucement, il renifla l'air et se dirigea aussitôt vers la tanière qu'utilisé Error. Tanière qui était un arbre, avec un creux assez spacieux pour accueillir deux-trois couverture et un confortable coussin moelleux et épais.
Lentement, et après avoir observé longuement son environnement, il monta dans le dit-arbre, et rapprocha son museau du coussin pour sentir l'odeur qui en émaner. Un frisson le parcourut quand son nez fut envahi par l'odeur du propriétaire des lieux.
Étrange... Ça lui semblait familier... Ancien... Amicale et réconfortant... Au point de le faire ronronner de bien-être. Au point même qu'il vient se blottir contre l'oreiller, se roulant en boule dessus en continuant de ronronner encore et encore.
Il se sentait bien, même plus que bien, il se sentait... En sécurité, comme à sa place, comme s'il était à la maison. Chose qui n'arrivait que quand il dormait dans un des vêtements de sa maîtresse, parce qu'il l'a considéré comme sa protectrice, voir même comme la mère qu'il n'a jamais connue.
C'était donc très bizarre à son sens qu'il éprouve des sentiments aussi semblable envers un parfait inconnu.
Malgré cette bizarrerie, il eut rapidement envie de dormir. Dans une autre situation, il se serait carapaté avant de commettre cette magistrale erreur, mais il avait cumulé beaucoup de fatigue malgré ses nombreuses siestes. Peu réparatrice, il fallait bien le dire.
Depuis que son humaine et lui avait déménager ici, et sa première rencontre avec le chat tricolore, il faisait beaucoup de cauchemars. Son sommeil était gâché par les souvenirs de son passé à la SPA, ou par son imagination de ce que pourrait lui faire son "prétendant". Et ses multiples fuites, pour échapper à la présence de Toxic, et le stress dû à ceux-ci n'arrangeait pas son état.
Ink n'avait clairement pas la force pour résister a l'appel de Morphée, et il ne tenta même pas. Son esprit était trop lasse et épuisé pour lui rappeler qu'il n'était pas chez lui, et son instinct ne le pousser pas non plus à bouger de sa position. Bien au contraire même.
Lentement, il ferma ses yeux, se roula un peu plus en boule sur l'oreiller en ronronnant, avant de sombrer dans le sommeil.
Retour au présent.
Error fixa d'un regard de braise l'intrus au pelage neigeux, grondant sourdement pour se manque de respect. Pour autant, il ne le réveilla pas brutalement comme il l'aurait fait avec un autre chat errant, justement parce que l'inconnu n'était pas un, au vu de son odeur. Ça sentait le shampoing, le neuf, le feutré et le douillet, au point que ça le fit éternuer trois fois d'affilé, parce qu'il n'avait jamais reniflé une odeur pareille.
Il feula faiblement contre ce satané chouminou, avant de le saisir avec une étonnante délicatesse par la peau du cou. Il connaissait pratiquement tous les chats de son domaine, même les domestiqué. Or celui-là, il ne le reconnaissait pas, c'était donc la bestiole qui venait d'emménager depuis peu. Il allait lui donner une leçon pour lui faire comprendre qu'il n'avait pas, à approcher de SON territoire et surtout de SON lit. Mais avec douceur, il était nouveau quand même.
Le noirôt fit volte face en gardant la peluche en bouche, il descendit de l'arbre et trottina dans les ruelles, tête haute et queue fièrement dressée. Il avait été un peu surpris malgré tout, que le petit ne se réveille pas, et qu'il alla même jusqu'à se recroqueviller sur lui-même, plaçant sa queue plumeuse entre ses pattes. Ça lui permettait de moins se fatiguer puisqu'il n'avait pas à éviter certains obstacles à cause de son chargement.
Il continua à avancer dans les rues, se fichant pas mal d'être observé par d'autres chats, jusqu'à arriver dans le jardin de son intrus. Il monta sur le muret avant de redescendre dans le dit jardin, et de lâcher le blanc dans une flaque d'eau clair, s'asseyant devant de lui en léchant avec flegme sa patte.
Pendant ce court trajet, Ink, toujours profondément endormit, rêva de nouveau de son passé à la SPA... Mais le souvenir était très différent de ceux qui revenait régulièrement le hanter.
Recroqueviller dans un coin, loin des autres chat, il pleuré en chouinant. Son museau était rougi de son sang dû au coup de griffe qu'il venait tout juste se prendre, car il avait cédé à la faim qui lui tordait l'estomac.
Les yeux noyés de larme, l'estomac sur les talons, il se demandait ce qu'il avait fait de mal pour être traité ainsi par les autres. Pourquoi ses congénères lui refusaient le droit de se nourrir ? Pourquoi n'avait t-il pas le droit à un peu d'attention de la part des membres de son espèce ? Pourquoi les enfants humains le traité si mal ? Pourquoi lui faire mal ?
Le chaton se roula en boule, pleurnichant pour exprimer son chagrin et sa douleur. La faim le tenaillé, mais cette souffrance n'était rien comparée à la douloureuse expérience du rejet, de l'incompréhension, et de la solitude.
Il en venait même à se demander s'il n'avait pas quelque chose en lui, ou dans son apparence qui méritait pareil tourment. Peut-être qu'il méritait ce genre de chose ? Qu'il serait mieux pour tout le monde qu'il meurt ? La mort serait-elle, plus clémente que les chats et les bipèdes ?
Il ne savait plus quoi penser. Il voulait simplement ne plus avoir à souffrir de la faim, de la solitude et des mauvais traitements.
Ne pouvant s'en empêcher, il se mit a miaulé un peu plus fort, bien qu'il sut provoqué le rire de ses "compagnons". Alors quand il vit, à travers ses yeux baignés de larmes, une forme grande et floue s'approcher de lui, sa seule réaction fut de prendre une position de soumission en pleurnichant encore plus. Ses oreilles se plaquèrent contre son crâne, et il ferma ses paupières pour ne pas voir de prés le chat qui venait vers lui.
Telle la petite créature pitoyable qu'il était, il se mit à trembler violemment en le sentant si proche. Il sentait son odeur, mélange de sang, de poussière, d'eau et de croquette, ainsi qu'un petit quelque chose en plus d'inexplicablement qui l'effrayer plus encore.
Il n'était pas prêt, et poussa un miaulement de surprise quand il sentit une langue chaude, humide, et râpeuse, se poser contre son museau ensanglanté. Ce fut instinctif, il se blottir un peu plus dans un coin de la cage, effrayé, très loin de comprendre ses intentions.
Mais être placé ainsi, lui bloqua toute possibilité de fuite quand l'autre chat s'avança encore vers lui, reprenant son activité en ne semblant pas le moins du monde perturbé par sa réaction. Son compagnon de cage nettoya son museau pendant quelques minutes malgré ses tremblements, avant de le saisir avec délicatesse par la peau du cou et de le transporter vers la gamelle de nourriture.
Il ne comprenait pas, mais le fait d'avoir ce genre d'attention, qu'il avait tant prié à obtenir, le rendit docile. Bien qu'il se sentait toujours effrayé, il se laissa porter, et il ne tenta pas de s'échapper en sentant son pelage chaud et doux contre son dos, une fois qu'il l'eut posé devant la gamelle.
Pour la première fois depuis qu'il se trouvait à la SPA, il pouvait manger à sa faim, bien protéger par l'autre chat qui grondait et feulait sur les autres quand ils approchaient. Et quand il s'arrêtait, son protecteur lui donné des petits coup de langue sur la tête, en le poussant doucement du museau ensuite, pour qu'il continue à manger.
Une fois repu, il se retourna pour remercier l'autre chat...
Et son rêvé se délita au moment où il allait voir son compagnon, quand il sentit un liquide froid et désagréable englober son corps entier, le faisant pousser un miaulement aigu. Il sortit aussitôt de l'eau en se secouant, perdu et confus.
Ce qui amusa fortement le noirôt, qui lâcha un rire moqueur, tout en secouant doucement son oreille. Puis il les plaqua contre son crâne, en observant le petit trempé de la tête aux pieds, d'un regard appréciateur.
- Ceci, c'est pour être rentré dans mon territoire, domestique a deux pelotes, feula t-il gardant ses oreilles plaqué contre sa tête, en admirant toujours la beauté du plus petit.
Il n'allait pas se mentir, pour un domestiqué, un chat de salon... Il était sacrément bien roulé, entre son joli pelage, ses courbes sensuelles et ses pupilles magnifique... Heureusement pour le blanc qu'il était un mâle, car tous les chats du quartier lui auraient sauté dessus pour se l'approprier.
- Et pour t'être couché sur mon coussin, le chouminou, rajouta t-il dans un grondement.
Il releva son museau, le jugeant d'un regard un peu plus sombre et agressif.
- Ne t'approche plus de mon terrain, je ne pourrais pas me permettre d'être aussi gentil, la prochaine fois, acheva t-il dans un feulement bas.
Satisfait de voir le plus jeune, couché ses propres oreilles en arrière tout en courbant l'échine, pour montrer sa soumission et non une quelconque envie de se battre, il se redressa et se détourna de son intrus, repartant en trottinant tranquillement vers la sortit du jardin, d'une démarche aussi imposante, que sa posture était un parfait mélange entre le détendu et le défensif.
Il aurait tout aussi bien put se laisser tomber dans l'herbe pour faire la sieste, que se retourner et de sauter à la gorge de celui qu'il abandonné sans regret. Ce genre de posture mettait en émoi toutes les femelles qui le regardaient faire.
Arrivé devant le haut portail, le solitaire se réceptionna sur ses pattes arrières avant de bondir, sans le moindre élan. Une fois en haut, il étendit souplement l'avant de son corps contre le métal réchauffé au soleil, retombant sur ses pattes avec grâce de l'autre coté.
C'était une autre preuve de sa force. Très peu de chat était capable de bondir ainsi avec un obstacle d'un mètre cinquante de haut, sans appui.
Il parcourut à nouveau les rues en trottinant pour rentrer chez lui pour s'occuper de son protégé. Protégé qui se réveilla, le cherchant du regard, avant de pousser un faible miaulement à cause de sa soif.
Error pénétra dans la chambre du petit rouquin, le saisissant délicatement par le cou, avant de le conduire vers un point d'eau. Il le laissa boire de longue gorgée avant de le reconduire dans son lit, se couchant autour du chaton, et de le nettoyer en lui faisant sa toilette. Une fois, le petit endormit, il se roula autour de lui, avant de lui-même succomber au bras de Morphée.
Ink, pour sa part, avait fini par rentrer chez lui, se couchant au côté de sa maîtresse sur le canapé. Tout en ronronnant doucement à la caresse de son humaine, il ne pouvait s'empêcher d'être troublé par l'inexplicable attirance qu'il avait éprouvé envers le chat noir.
Attirance toujours présente, et qui s'ajoutait à sa curiosité toujours aussi grande.
Son esprit lui rejouant la scène du départ du solitaire. Sa démarche, et sa posture, montrée avec flagrance son statut de dominant... Bien plus que la démarche conquérante que certains mâles avaient adoptés pour tenter de le séduire.
Le blanc avait parfaitement saisi avoir dépassé une limite en franchisant les barrières, et en restant couché sur l'oreiller pour faire la sieste. Et pourtant, le propriétaire des lieux ne l'avait pas puni avec autant de cruauté par rapport a d'autres chats errants qu'il avait vue en action.
Le solitaire avait eu beaucoup plus de prestance, en ne lui faisant aucun mal, et en ne tentant même pas de le draguer.
Recroquevillant sa queue autour de son corps, il essayé de comprendre pourquoi la position du dominant avait eu un tel effet sur lui... Il avait eu l'impression d'être à la fois, une petite chose sans défense par rapport à lui, et en même tant, il avait eu comme des bouffées de chaleur à cette même sensation.
Mais outre cela, il était aussi perturbé par son odeur si différente de son compagnon à la SPA et même tant si semblable sur certains points. Le chat noir sentait la mousse, le soleil, la terre et le sang... À part pour la note ferreuse, l'odeur de son unique ami et de l'errant n'avait rien à voir... Mais ils portaient tous les deux la même note odorante qu'il ne pouvait décrire en mot.
Et il ne comprenait pas.
Sans parler du fait, qu'il voulait se souvenir de ce chat. Il voulait le revoir, et comprendre pourquoi il l'avait oublié, alors qu'il semblé être son soutien pour survivre à cet horrible endroit qu'était le refuge des animaux abandonné. Alors... Pour une fois, malgré le danger, il retournerait voir sur le terrain de l'autre chat pendant son absence pour enquêter.
Fort de cette décision, il s'étira, bailla, et monta sur les cuisses de sa bipède en se roulant en boule pour faire une petite sieste. Petite sieste qui fut calme et paisible, comme avant qu'il n'emménage ici.
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Premiere parti du Rp ;3 Et, je vous rassure le Rp en question avec DaemonicDust est fini, faut juste que je l'écrive et ce n'est pas une mince affaire x).
Je sais pas quand sortira le prochain, car vue ma lenteur d'écriture... Enfin voila quoi, faudra être patients les chatons !
Bref !
J'espère que vous aimerez, et laissez un petit vote et un com's ! ;3
PS: Contraire a l'image, Ink, Error, et les autres chats ne portent pas d'habits. Et si vous voulez savoir un peu prés la race choisie pour les deux monsieur... Laissez un com's avec la question ;).
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