J'ouvre les yeux et la première chose que j'entends est un bip insistant. Je grogne et veux me cacher la tête sous l'oreiller quand je m'aperçois que je suis reliée à une machine par des tuyaux. J'essaye de me concentrer mais le bip ne m'aide vraiment pas. C'est alors qu'une infirmière entre dans ma chambre. Ok, je suis à l'hôpital.

Attendez...QUOI? JE SUIS A L'HOPITAL??? J'essaye de rassembler mes idées. La dernière chose dont je me souvienne c'est la voiture qui fonce sur moi. Et la sensation de mourir. Sauf que là, apparemment, je ne le suis pas. Elémentaire, mon cher Watson.

"-Ah! Tu es réveillée, lance l'infirmière qui parait assez jeune.

-Non, en fait je dors," je rétorque d'un ton agacé. J'ai toujours détesté les constats inutils.

L'infirmière fait comme si elle n'avait rien entendu, ce que je déteste aussi et pour combler le silence qui s'installe pendant que l'autre malpolie vérifie mon état de santé, je demande:

"-Qu'est ce qui s'est passé?

-Tu as percuté une voiture et à l'heure qu'il est, selon toute vraisemblance, tu devrais être morte. C'est ton ami qui nous a appelé, juste à temps d'ailleurs, résume t-elle.

-Mon ami? je demande en fronçant les sourcils.

-Oui, répond-elle en soupirant. Un grand brun aux yeux bleu", précise t-elle les yeux dans le vague.

Wow! On se calme, tout doux. Dylan est à moi. Et même si cette réaction est digne d'une enfant de deux ans qui n'a pas eu son jouet, je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'elle n'a pas intérêt à l'approcher.

"-Et où est-il? je l'interroge d'un ton calme.

-Il t'attend je vais aller lui dire que tu es réveillée..."

Et sur ces bonnes paroles (j'espère ne jamais la revoir) elle tourne les talons et sort de ma chambre. Au bout de quelques minutes, je vois Dylan arriver. Ses cheveux sont en bataille (pourquoi c'est tellement stylé sur lui alors que moi je dois ressembler à...vaut mieux pas que je termine ma pensée).

Dans ses yeux je lis...de l'inquiétude? Sérieux, il s'est inquiété pour moi? Mais c'est trop choupinouuuu!!! Ok la terre à Emma du calme, redescends c'est vrai après tout tu as failli mourir et... oh non! La schizophrénie est de retour!:

"-Alors comment tu te sens? interroge t-il en interrompant mes réflexions de psychopathe.

-Ca peut aller... mais comment j'ai survécu? Même l'infirmière a dit que c'était bizarre....

-En fait justement Emma, c'est de ça que...commence t-il.

-Et voilà, la visite est terminée! annonce l'infirmière en souriant jusqu'aux oreilles à Dylan.

-Quoi?! je proteste. Mais ça fait à peine cinq minutes que...

-Oui mais tu dois te reposer, tu es restée plusieurs heures dans le coma et tu sors de l'hôpital demain. Alors au revoir," dit-elle en s'adressant à Dylan encore une fois.

Celui-ci paraît sur le point d'ajouter quelque chose mais la folle le prend par le bras et l'emmène dehors. Je rage toute seule et je suis en train de l'insulter de tous les noms quand un malaise m'envahit.

Je commence par paniquer puis me rend compte que c'est juste parce que j'ai extrêmement faim. Une heure plus tard, on m'apporte à déjeuner et j'engloutis tout en moins de cinq minutes. Sauf que ma faim ne s'arrange pas, loin de là. Un mal de tête me vrille le crâne et me coupe le souffle pendant plusieurs secondes. Puis il disparaît aussi vite qu'il est arrivé.

Ok...j'ai peut-être rêvé ou c'est une séquelle de l'accident. Rien d'inquiétant. Je tente encore de m'en persuader jusqu'à ce que le sommeil ait raison de moi et que je m'endorme profondément.

Le lendemain, en début d'après-midi, je suis de retour chez moi. Mes parents et toute ma famille me serrent contre eux, même si cela répugne certains plus que d'autres, si vous voyez ce que je veux dire... D'après eux, ils sont venus me voir mais j'étais encor dans le coma. Bien sûr, ils pouvaient pas attendre que je me réveille, c'est clair.

Bref, pendant toute la journée, je repense à ce que Dylan m'a dit. Ou plutôt à ce qu'il ne m'a pas dit. Est-il au courant de quelque chose? Sait-il pourquoi j'ai survécu? Je doute que j'ai simplement eu de la chance. Pour cela je dois aller voir Dylan et lui demander des explications, ou au moins, n'importe quelle réponse qu'il pourrait me donner. J'attendrais l'heure où il sera rentrer chez lui après l'école.

Quatre heures passées à ne rien faire plus tard, je descends dans le salon et part pour aller chercher des réponses. Je passe devant la cuisine et et voit que ma mère est en train de cuisiner. Je m'approche d'elle, l'embrasse sur la joue et là... elle se coupe avec le couteau qu'elle tenait en main.

Rien de grave, me direz-vous, c'est vrai sauf que là quelque chose d'étrange se produit. La vue du sang m'a toujours écoeurée pourtant, maintenant, quand je vois la goutte de sang qui perle sur le doigt de ma mère, je ne suis pas dégoutée. Au contraire, je suis attirée. Irrésistiblement, inexpliquablement attirée par son sang. Le temps semble s'arrêter et une seule question me vient en tête:

Qu'est ce qui m'arrive?