15 - Evana

- Tu es sur de vouloir éliminer la meute de Michigan ? Je demandai à Aaron alors qu'il me faisait danser au milieu des invités.

Il avait raison de dire que c'était très riche. C'était même snobinard. Les femmes entre elles étaient hypocrites et se jetaient des regards noirs à la moindre occasion. Me voir danser avec le plus beau spécimen de la soirée ne me permit pas de me faire des amies. Elles me détestaient toutes. Elles espéraient attirer l'attention de l'Alpha en l'interpellant, mais il ne bronchait pas. Et il restait concentré sur moi à un tel point que même si je trébuchais légèrement, il était déjà derrière moi pour me tenir et m'empêcher de tomber.

Il me fit virevolter et je ris en rebondissant contre lui. Il me tint contre lui, ne cessant de toucher mon dos qui frissonnait. Bientôt, je ne pourrai plus lui résister et je lui sauterai dessus. C'était étrange mais nous n'avions encore jamais couché ensemble, même quand on se connaissait et qu'on se fréquentait. Aaron était très vieux jeu, pire que Gabriel et il adorait prendre son temps, séduire sa proie et puis la mettre dans son lit. Tous les vieux loups n'étaient pas comme ça, par contre.

- Oui. Tu dois trouver ça révoltant mais il le faut pour le bien de toutes les louves de ce monde qui sont passées entre leurs mains sales, me dit-il avec gravité.

Je le regardai, levant légèrement la tête vers lui. Il observait le monde autour de nous, puis reporta son regard sur moi.

- Non, tu te trompes. Mais j'ai peur pour toi. Ils pourraient te tuer pour essayer de faire ça. Ils pourraient anéantir ta meute et tuer tout ceux qu'on aime. Et certaines meutes n'apprécieront pas le massacre d'une autre.

Une lueur étrange passa dans ses yeux sombres et il posa un regard tendre sur moi. Sa main se leva et effleura ma joue. Je fermai les yeux, un sourire sur les lèvres.

- Tu parles de plus en plus comme une dominante, tu le sais ?

Je secouai la tête.

- Tu sais bien que je n'en serai jamais une. 

On rentra au petit matin après s'être amusés à boire quelques verres, à danser, à rencontrer de nouvelles personnes. Je tenais à peine sur mes pieds. Arrivés à la maison, on descendit de la limousine et j'essayai de marcher mais mes chevilles flanchaient du aux chaussures.

- Aaron, me plaignis-je en enlevant mes talons qui me faisaient mal.

Il me rattrapa alors que je trébuchai contre une pierre. Il me porta ensuite comme un vulgaire sac de patate et on franchit l'entrée. La maison était plongée dans le noir complet. Aaron monta les escaliers sans me lâcher et au lieu de m'amener dans ma chambre, se dirigea vers la sienne qu'il ouvrit. Il avança dans la pièce sans allumer la lumière et me déposa sur son lit. Je fus surprise.

- Je vais t'aider à enlever ta robe, me dit-il soudainement sans pour autant faire un geste vers moi.

- Pourquoi ?

Il me regarda et ses yeux brillèrent dans le noir complet.

- Pour que tu puisses dormir confortablement. Je vais te prêter un t-shirt.

Je secouai la tête de nouveau et des mèches de cheveux vinrent frôler mes joues.

- Non, pourquoi je suis dans ta chambre ? J'ai la mienne tu sais et je suis un peu pompette. Je ne suis pas habituée et je risque de vomir une bonne partie de la nuit.

C'était vrai. Je supportais très mal l'alcool et à la soirée, je voulais faire plaisir à tous ces gens qui me proposaient à boire. Mais mon foie avait dur. L'Alpha se tourna, montrant son dos et prit un t-shirt au hasard dans sa penderie qu'il me jeta. Je l'attrapai et mon nez glissa sur le tissu, sentant son odeur que j'aimais tant. 

- J'en ai eu envie. Je me tourne et tu peux t'habiller, je ne regarderai pas.

Il ne me laissa pas le temps de riposter. Il se tourna et me laissa de l'intimité. Je soupirai et tirai sur la tirette. Je me levai du lit et la robe glissa le long de mon corps. Je n'avais heureusement pas de soutien-gorge et enfilai le haut sans tarder. Je flottais dedans. Je me mis dans le lit, sous la couverture et attendis dans un silence brisé par nos respirations.

- Je suis prête.

Alors seulement, il me rejoignit à pas de loup. Il se glissa sous la couette et bientôt, nos corps furent collés l'un à l'autre. Je posai ma tête sur son torse nu et ma main reposa sur son ventre. 

- Tu ne trouves pas que notre relation est bizarre ?

Je ne regardai pas sa réaction mais son bras bougea et il se suréleva un peu.

- Pourquoi elle le serait ?

- On est pas ensemble et on s'embrasse. Tes loups vont se poser pleins de questions et tes louves ne vont pas être contentes que j'accapare autant leur Alpha.

- Il n'y a pas besoin de mettre de mot sur ce qu'on fait, Eva. On est largement majeurs, vaccinés et loups. On fait ce qu'on veut.

Il prenait vraiment les choses à la légère. Ou tout cela allait nous mener ? Nous allions recommencer une relation et se lier ? A quoi je devais m'attendre ?

- Tu es Alpha, Aaron. On ne peut pas faire comme avant. Comme d'habitude, je vais vouloir plus. tu le sais. J'aurais envie de choses que tu n'as pas voulu me donner la première fois. Le mariage, la fidélité, les enfants.

J'avais été tellement amoureuse, bien plus qu'une petite amourette. Et là, mon cœur battait encore pour lui.

- Laisse nous du temps. On va voir comment évolue notre relation et on avisera à ce moment-là, répondit-il calmement.

- Ne me brise plus le cœur. Je ne m'en remettrai pas cette fois-ci et je retomberai plus bas que terre.

Il se pencha et embrassa mes cheveux.

- Dort maintenant. Tu es un peu saoule et fatiguée.

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