Chapitre 2 : Une Nouvelle Vie
Le lendemain matin, le soleil filtrait à travers les rideaux de ma chambre, baignant la pièce d'une lumière douce. Je me levai lentement, encore enveloppée dans la torpeur du sommeil. Après une rapide toilette, j'ouvris mon armoire pour choisir ma tenue.
Je décidai de porter mon t-shirt préféré, celui avec les motifs de carpes et de fleurs rouges, qui me rappelait les peintures japonaises que j'aimais tant. Il était confortable et élégant, parfait pour une journée de printemps. Je l'assortis avec ma jupe en jean, celle avec une petite broderie de fleur sur la poche arrière. La jupe était légèrement usée, mais c'était ce qui la rendait unique.
Pour compléter ma tenue, je mis mes chaussures à talons bordeaux vernies, qui ajoutaient une touche de sophistication, et des chaussettes en laine blanche pour une note rétro. Je me regardai dans le miroir et souris, satisfaite de mon choix. J'étais prête pour affronter la journée.
Alors que je finissais de me préparer, mon téléphone vibra sur la table de chevet. C'était Emma. Je décrochai avec un sourire.
"Salut Emma !" dis-je en essayant de masquer mon excitation.
"Salut Babi ! Comment ça va ce matin ?" répondit Emma avec son énergie habituelle.
"Ça va bien, je viens de m'habiller. Devine quoi ? J'ai mis mon t-shirt avec les carpes et ma jupe en jean."
"J'adore ce t-shirt ! Et ta jupe en jean est super mignonne. Tu es toujours si stylée, Babi."
"Merci ! Et toi, que portes-tu aujourd'hui ?"
"Oh, rien de spécial, juste mon pull préféré et un jean. Je me sens un peu paresseuse ce matin," dit-elle en riant. "Alors, qu'as-tu prévu pour aujourd'hui ?"
"Rien de particulier, juste les cours habituels. Mais j'ai réfléchi à beaucoup de choses ces derniers temps."
"Comme quoi ?" demanda Emma, sa voix devenant plus sérieuse.
"Mon passé... tout ce que j'ai vécu avant d'être adoptée par les Mc'Kingsy. Ça revient souvent dans mes pensées."
"Je comprends, Babi. Ce que tu as traversé est intense. Mais tu es si forte. Si tu as besoin d'en parler, je suis là pour toi."
"Merci, Emma. Ça signifie beaucoup pour moi. Parfois, j'ai juste besoin de savoir que je ne suis pas seule."
"Tu ne l'es jamais, Babi. On se retrouve à l'école ?"
"Oui, à tout à l'heure."
Nous raccrochâmes, et je me sentis un peu plus légère. Avec des amis comme Emma, je savais que je pouvais affronter n'importe quoi. Je pris mon sac de cours, vérifiai que j'avais tout ce qu'il me fallait, puis sortis de ma chambre, prête pour une nouvelle journée.
"Je descendis les escaliers, les pensées encore tourbillonnantes dans ma tête. En entrant dans le salon, je fus accueillie par une atmosphère tendue. Mes parents adoptifs étaient assis sur le canapé, une lettre entre leurs mains. Leurs visages étaient graves, leurs expressions empreintes d'une inquiétude palpable.
"Babi, chérie, peux-tu venir un instant ?" m'appela ma mère adoptive, sa voix tremblante.
Je m'approchai d'eux, sentant mon estomac se nouer. La lettre... C'était probablement la raison de leur air si préoccupé.
"Babi, nous devons te parler de quelque chose de sérieux," commença mon père adoptif d'une voix posée mais lourde.
Je pris une profonde inspiration, me préparant mentalement à ce qui allait suivre. Quelque chose me disait que cela ne serait pas une bonne nouvelle.
"Nous avons reçu cette lettre ce matin," poursuivit-il en me tendant le document. Je la pris, mes yeux parcourant rapidement les mots écrits en lettres cursives.
"Qu'est-ce que c'est ?" demandai-je, bien que je commençais à craindre la réponse.
"C'est une lettre de... de ton oncle, Drayton Sawyer," répondit ma mère adoptive d'une voix à peine audible.
Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Drayton Sawyer... Le nom me glaça le sang. Je n'avais jamais connu cet oncle, mais j'avais entendu parler de lui, des histoires sombres et terrifiantes qui le concernaient.
"Que... que veut-il ?" balbutiai-je, sentant une peur irrationnelle monter en moi.
"Il souhaite prendre ta garde," déclara mon père adoptif, ses mots résonnant dans la pièce comme un coup de tonnerre.
Prendre ma garde ? L'idée était tellement absurde, tellement irréelle. Pourquoi voudrait-il soudainement s'occuper de moi ? Et pourquoi maintenant ?
"Comment... comment est-ce possible ?" demandai-je, cherchant désespérément des réponses.
"Apparemment, il a des droits légaux en tant que membre de la famille, bien que nous n'ayons jamais eu de contact avec lui auparavant," expliqua ma mère adoptive, sa voix tremblant légèrement.
Mes pensées tournoyaient dans ma tête, essayant de comprendre la situation dans laquelle je me trouvais soudainement plongée. Drayton Sawyer... Mon oncle. Un homme que je n'avais jamais rencontré, mais dont l'ombre pesait lourdement sur ma vie.
"Que... que devons-nous faire ?" demandai-je, sentant la panique monter en moi.
"Nous avons déjà contacté notre avocat. Il va s'occuper de la situation et faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger tes intérêts," assura mon père adoptif, essayant de me rassurer.
Je me sentais submergée par un tourbillon d'émotions. La peur, l'incertitude, la confusion... Tout se mélangeait dans mon esprit, me laissant désemparée et vulnérable.
"Nous sommes là pour toi, Babi. Quoi qu'il arrive, nous serons toujours là pour toi," déclara ma mère adoptive, sa voix empreinte d'une tendresse infinie.
Je les regardai, les larmes me montant aux yeux. Dans ce moment de tumulte et d'incertitude, une chose était claire : j'avais besoin de leur soutien plus que jamais.
"Merci," murmurai-je, sachant que leurs mots étaient la seule chose qui me permettait de tenir
bon dans cette tempête qui s'abattait sur ma vie.
Trois semaines s'étaient écoulées depuis que la décision avait été rendue en faveur de Drayton Sawyer, un oncle que je n'avais jamais connu auparavant. Le choc de découvrir l'existence de cet homme dans ma vie avait été dévastateur, mais ce qui était encore plus déconcertant, c'était de réaliser que ma vie, malgré son apparence de normalité, était loin d'être ce qu'elle semblait être.
Je me retrouvais maintenant dans ma chambre, entourée de valises à moitié pleines, les souvenirs de mon enfance heureuse se mêlant à la confusion et à la peur qui m'envahissaient. En surface, ma vie avait été idyllique : j'avais été aimée, choyée, entourée de l'affection de ma famille. Mais avec le recul, je commençais à réaliser que cette normalité n'était qu'une illusion, une façade soigneusement entretenue pour masquer les véritables horreurs qui se cachaient derrière.
Je me souvenais des sourires chaleureux de mon père, des étreintes réconfortantes de mes oncles, de la douceur de ma grand-mère. Ils avaient été mes piliers, mes protecteurs, ceux qui m'avaient donné tout leur amour et leur soutien. Mais maintenant, je réalisais que même leur amour inconditionnel n'avait pas pu me protéger des démons qui hantaient notre maison.
Les souvenirs d'une enfance bercée par la violence et la folie remontaient à la surface, des images terrifiantes que j'avais refoulées au plus profond de mon être. Les cris, les pleurs, les menaces voilées... Tout cela avait été une réalité quotidienne pour moi, une réalité que j'avais appris à accepter comme normale.
Mais maintenant, avec le recul, je voyais les choses sous un jour nouveau. Je réalisais que ma vie, loin d'être normale, avait été marquée par la tragédie et la désolation, que les sourires forcés et les gestes affectueux de ma famille n'avaient été que des masques pour dissimuler la véritable nature de notre existence.
Je serrai les dents, luttant contre les larmes qui menaçaient de s'échapper. Je ne savais pas ce que l'avenir me réservait, mais une chose était sûre : je ne pouvais pas retourner à la vie que j'avais connue auparavant. Je devais affronter la vérité, aussi douloureuse soit-elle, et trouver un moyen de reconstruire ma vie sur des bases plus solides.
Avec une détermination renouvelée, je repris mes préparatifs, remplissant mes valises avec les souvenirs de mon passé et les espoirs pour mon avenir. Peu importe ce qui m'attendait de l'autre côté de cette nouvelle porte qui s'ouvrait devant moi, je savais que je devais être prête à affronter l'inconnu avec courage et détermination.
Avec un dernier regard vers la chambre qui avait été le théâtre de tant de souvenirs douloureux, je pris une profonde inspiration et me dirigeai vers l'avenir incertain qui m'attendait. Peu importe ce qui se passerait, je savais que je ne serais jamais seule. Mes parents adoptifs seraient toujours là, dans mon cœur, me guidant et me soutenant même dans les moments les plus sombres. Et avec leur amour comme source de force, je savais que je pourrais surmonter tous les défis qui se dresseraient sur mon chemin.
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