• Les lettres d'amour •
Au milieu de ces murs à la couleur plutôt fade, une jeune adulte se réveilla en entendant le bruit sourd que produisait son réveil, pour la seconde fois de la journée. Retirant la couverture de son corps encore chaud, elle se leva, touchant de ses pieds le tapis de velours au pied de son lit. La jeune femme à la peau pâle ouvrit la porte de sa chambre, laissant passer un courant d'air frais qui la fit frisonner. Se dirigeant d'un pas lent vers les escaliers, elle soupira longuement avant de descendre, la bonne odeur émanant de la cuisine l'attirant comme un aimant. La rose se positionna dans l'encadrement de la porte afin d'admirer le jeune homme se trouvant dos à elle, ne disant pas un mot, elle s'approcha de la personne aux cheveux bleu ciel avant de l'enlacer. C'est à ce contact que la voix du garçon s'éleva dans l'air.
-Bonjour Satsuki, annonça la voix, souriant d'un léger sourire.
-Salut Tetsu', répondit alors la jeune femme.
Posant la tête contre le dos de celui avec qui elle sortait depuis la fin du lycée, la rose huma l'odeur alléchante du petit-déjeuner que préparait Tetsuya.
-Tu travailles aujourd'hui ? Ou c'est ton jour de repos ? Demanda Satsuki à l'intention de l'ancien basketteur, le lâchant afin d'aller s'asseoir sur une des chaises hautes de la cuisine.
-Oui, je travaille, d'ailleurs je rentrerais sûrement tard, mon patron m'a envoyé un message ce matin pour me prévenir qu'il y avait plus de dossiers que d'habitude...
Ne disant rien, elle hocha simplement la tête avant de se servir un verre de jus d'orange qui trônait sur la table. Satsuki porta le verre à ses lèvres avant d'en boire une gorgée pendant que son amant déposait deux pancakes dans son assiette. Le silence était présent, et cela était habituel aux yeux de leur couple. Un manque de communication entre ces deux personnes semblait flagrant, aussi flagrant que le fait que l'amour avait disparu de cet appartement depuis bien longtemps. Le petit-déjeuner se déroula dans le plus grand des calmes, sans que ni l'un ni l'autre ne décroche un mot, une fois les assiettes posées dans l'évier, chacun partit s'habiller afin de partir au travail.
Tetsuya portait un somptueux costume noir, son travail au sein d'une entreprise ainsi que son titre assez haut placé l'en obligeait.
Satsuki, quand à elle, s'habilla d'un collant opaque noir ainsi que d'une robe-pull rose. La jeune femme descendit dans le salon afin de mettre ses petites bottines à talons.
Le bleu passa devant elle en prenant ses chaussures. Il les mit assez rapidement avant de prendre ses clés, il s'approcha de la jeune rose avant de prendre son menton entre son pouce et son index.
-J't'appellerais tout à l'heure... Murmura-t-il à sa petite-amie avant de l'embrasser délicatement et chastement, comme il le faisait chaque matin.
La jeune femme hocha la tête avant de sourire assez légèrement contre ses lèvres, Tetsuya se sépara et attrapa ses clés qui étaient disposées sur le porte-clés. Il lança un dernier sourire à sa conjointe avant de passer la porte et de la refermer derrière lui, Satsuki entendit rapidement le bruit du moteur qui s'allumait, elle soupira légèrement avant de chercher son manteau noir rangé dans le placard du couloir, une fois trouvé, elle l'enfila avant de regarder si c'était mieux qu'elle l'attache ou bien qu'elle le laisse détaché, chose qu'elle fit, si elle devait mourir de froid, autant mourir avec un minimum de style. Lorsqu'elle fut enfin prête, elle récupéra ses clés ainsi que les clés de la boîte aux lettres. Sortant dehors avant de fermer la porte, elle souffla, ce qui laissa échapper de sa fine bouche une légère fumée dû au froid de ce jour d'hiver.
Satsuki se dirigea vers la boîte aux lettres où était écrit son nom ainsi que celui de Tetsuya, après avoir rentrer la clé à l'intérieur, elle la tourna fin de l'ouvrir. Récupérant le petit tas de courrier disposé d'une façon assez désordonnée, elle frissonna en sentant le métal froid contre la peau de sa main. Après avoir refermé la boite aux lettres, elle entra dans sa voiture, la jeune femme referma la portière avant de parcourir du regard chaque lettres, les une après l'autre. Pourtant, une seule attira son attention, un papier enveloppée dans une lettre de couleur bleu foncé, ni nom ni adresse n'était inscrite afin d'identifié l'auteur du courrier. Il n'y avait même pas un timbre dessus, ce qui prouvait que cette lettre n'avait pas été déposée par le facteur mais par une autre personne.
La rose ouvrit délicatement la lettre, curieuse d'en connaître le contenu, dépliant doucement la lettre, Satsuki put apercevoir quelques mots comme "Depuis que tu es avec lui" ou encore "Rappelle toi au collège", faisant grandir sa curiosité. Elle finit par lire ces quelques lignes écrites d'une manière maladroite, comme si la personne n'avait pas l'habitude d'écrire ce genre de lettre. Cette lettre était remplit de regret, d'après ce qu'elle avait lut, ce regret venait du fait que la personne ne lui avait jamais avouer ses sentiments et qu'au jour d'aujourd'hui, il en payait les conséquences en les voyant ensemble, elle et Tetsuya. Comme vous vous le doutez sûrement, la lettre n'était pas signée. Satsuki lâcha un léger soupir avant de ranger la lettre dans la boite à gants de sa voiture, essayant par ailleurs de deviner qui pouvait en être l'auteur, c'était une personne qui les connaissaient et qui était anciennement au collège Teikô.
Tout en démarrant sa voiture, la jeune femme mit cette lettre de côté en pensant à la journée qui l'attendait, le club de basket dont elle était la manager jouait un match, contre une équipe forte, cette équipe qui comptait dans ses rangs un membre de la génération miracle, Daiki Aomine, l'ami d'enfance de Satsuki, une personne ayant beaucoup compté pour elle. La rose avait recueillis toute les informations sur l'équipe adversaire qui pourraient servir à son équipe, elle devra leur faire un long débriefing comme ils aiment tant, enfin, c'est ironique, évidemment.
La rencontre entre les deux clubs de sportifs adultes avait été un fiasco, enfin, surtout pour l'équipe de Satsuki, elle savait que ça n'allait pas être facile face à l'as de la génération miracle, mais elle n'aurait jamais pensé que son équipe se ferait autant humiliée. En même temps, comment ne pas se moquer face au score de 96 à 48 ? Lorsque son équipe s'en alla, dépitée, Satsuki les suivit d'un pas rapide.
-Attendez !
-Momoi, ce n'est pas le moment, s'il te plaît... Annonça la voix las du capitaine, prêt à s'effondrer.
La jeune adulte comprit, elle hocha la tête avant de retourner sur le côté du terrain, ayant oublier son sac. Une fois arriver là-bas, elle remarqua qu'un bout de papier bleu foncé ressortait de son sac, elle le prit, la main légèrement tremblante, c'était exactement comme la lettre de ce matin, ni mot, ni adresse, rien, mais elle lui était bien destinée. La rose regarda autour d'elle, afin de regarder si quelqu'un pouvait bien l'épier ou autre, ne voyant personne la regarder, elle ouvrit la lettre avant de la lire. La même écriture maladroite était présente. La lettre ou plutôt le petit mot, car il était moins long que le premier, n'était toujours pas signé, seulement une phrase se distinguait des autres pour la jeune femme.
"Si tu souhaites ré-apprendre à me connaître, Satsuki, tu peux me contacter grâce à ce numéro, je te répondrais mais je ne promet pas de te donner mon identité tout de suite, tu n'auras qu'à la deviné."
Cette phrase était suivie d'une suite de chiffres, ressemblant tout à fait à un numéro, tout ce qui a de plus banal. Mais la jeune femme trouvait ça bizarre, ce numéro lui disait quelque chose et pourtant, elle ne l'avait pas enregistrée sur son portable. N'attendant plus, elle nota le numéro avant d'écrire à cet inconnu aux tendances de stalkeurs.
"Qui es-tu ?"
Message qu'elle laissa en brouillon, étant donner que le coach du club l'appelait, elle prit son sac et fourra la lettre dedans, avant de suivre la coach d'un pas lent. Ce qu'elle n'avait pas vu, c'était deux beaux yeux bleus foncés qui la fixaient intensément, du haut d'un gradin, en compagnie de son équipe qui s'apprêtait à partir.
Le soir venu, la jeune Satsuki était allongée dans son lit, sur le dos, elle traînait sur son téléphone, lorsqu'elle reçue un message de Tetsuya, lui disant qu'il n'allait pas rentré le soir-même. Elle ne prit pas la peine de répondre et quitta simplement la discussion pour atterrir dans l'endroit où se trouvait toutes ses conversations, elle remarqua d'ailleurs le brouillon qu'elle avait laissé en plan tout à l'heure. Cliquant dessus, elle vit une discussion sans messages s'ouvrir. Malgré qu'elle était hésitante, elle finit par cliquer sur "Envoyer".
La réponse ne se fit pas attendre, à peine deux minutes plus tard, le téléphone de la jeune fille vibra entre ses mains, laissant apparaître dans la barre de notifications le message du stalkeur.
De : Inconnu.
À : Satsuki Momoi.
"Je n'ai pas envie de te le dire pour le moment, Satsuki."
De : Satsuki Momoi.
À : Inconnu.
"Toi pourtant tu me connais."
De : Inconnu.
À : Satsuki Momoi.
"Je n'allais pas envoyer une lettre d'amour à une personne inconnue, tu ne crois pas ?"
De : Satsuki Momoi.
À : Inconnu.
"Est-ce que moi je te connais ?"
De : Inconnu.
À : Satsuki Momoi.
"Oui, tu me connais, très bien même, mais cela fait longtemps que nous n'avions pas parler."
De : Satsuki Momoi.
À : Inconnu.
"Tu vas me dire qui tu es un jour ?"
De : Inconnu.
À : Satsuki Momoi.
"Je n'ai pas besoin de te le dire, tu le découvriras toute seule. Tu auras plusieurs indices sur mon identité cette semaine, lorsque tu sauras qui je suis, écris moi..."
Satsuki lu ce dernier message avant d'éteindre son téléphone et de le poser sur sa table de nuit, elle réfléchis longuement, pour l'instant elle n'avait aucune idée de qui ça pourrait bien être. Les seules choses qu'elle savait étaient qu'ils étaient dans le même collège il y a de ça huit ans, qu'ils se connaissaient et qu'il aimait beaucoup le bleu, le bleu foncé.
Durant toute la semaine, Satsuki trouvait chaque jour un nouvel objet ou une nouvelle information sur ce cher admirateur. Plus ça allait, et plus elle commençait à deviner qui était l'auteur de ces lettres.
Et pendant cette semaine, en plus de ça, Tetsuya était de plus en plus distant avec la rose, il commençait plus tôt, rentrait très tard ou bien il ne rentrait pas du tout. Satsuki se doutait que quelque chose se tramait. Et lorsqu'elle rentra, un soir, et qu'elle vit Tetsuya dans les bras d'une autre fille, une fille aux cheveux bruns et aux yeux verts, une fille très jolie, ses doutes furent confirmés.
Pourtant, elle ne ressentait rien, elle n'avait pas mal au coeur, elle était seulement déçue. Déçue car au lieu de lui dire qu'il voulait qu'ils se séparent, il a préféré la tromper avec une autre femme, dans leur propre maison. Satsuki se retourna avant de claquer la porte derrière elle. Elle alla dans sa voiture et sortit son portable.
De : Satsuki Momoi.
À : Inconnu.
"Je sais qui tu es l'inconnu. Retrouve moi au terrain de basket, à côté du parc, tu sais, celui où l'on s'est retrouvé lors de l'anniversaire de Tetsuya, lors de notre année de seconde. Je t'attends."
Elle démarra sa voiture avant d'aller vers le terrain de basket, ce terrain si symbolique à ses yeux. Une fois arriver, elle descendit et se dirigea au centre, attendant la personne à qui elle n'avait cesser de pensé cette semaine.
Satsuki était dos à l'entrée du terrain lorsque des bruits de pas se firent entendre. Des pas semblant peu rassuré.
-Oi, Momoi, je suis là. Prévient la voix de la personne qui hantait les pensées de la rose.
-Bonsoir, Daiki. Comment vas-tu ? Demanda Satsuki, se tournant vers le jeune homme.
Le prénommé Daiki passa une main sur sa nuque, ses cheveux bleu foncé virevoltant au vent. Il portait un simple jogging noir ainsi qu'un tee-shirt bleu et une veste grise venait couvrir ses bras musclés en ce soir d'hiver. Autour de son cou, cachant sa peau, se trouvait une écharpe qui semblait lui portait chaud.
-Je vais bien, je vais bien... Répondit-il, les yeux baissés vers le sol. Tu as deviné qui j'étais alors...
-J'ai eu un petit doute tout au long de la semaine, mais c'est lorsque j'ai trouvé un magasine de Mei-chan dans ma boite aux lettres que j'ai vraiment su que c'était toi... Ria-t-elle doucement.
-Je vois, c'était un peu le but en même temps.
Daiki releva ses yeux bleus vers la jeune femme qu'il avait toujours aimé. Cette jeune femme qu'il repoussait chaque fois qu'elle essayait de l'aider mais qui regrettait son absence lorsqu'elle n'était pas à ses côtés. Cette jeune femme qu'il aimait dans l'ombre mais qu'il écoutait quand même lorsqu'elle parlait de son amour pour Tetsuya. Cette jeune femme qu'il regardait plus qu'il ne regardait Mei-chan. La jeune femme qui se trouvait devant lui.
-Je suppose que comme tu es avec Tetsuya, tes sentiments à mon égard ne pourrons dépassé le stade de l'amitié mais...
-Je ne suis plus avec Tetsuya. Le coupa-t-elle, levant ses pupilles roses afin de plonger son regard dans celui de Daiki.
L'as de la génération miracle ne sût comment réagir face à cette révélation, ses yeux commencèrent à briller d'espoir, mais il se calma instantanément lorsqu'il se rappela que ce n'était pas parce qu'elle n'était plus avec lui qu'elle ne l'aimait plus.
-Mais tu l'aimes toujours je suppose ?
-À vrai dire, je ne pense pas. Entre nous, il n'y avait plus d'amour depuis quelques temps, mais l'on restait ensemble, par habitude sûrement. Répondit la jeune femme à la chevelure rose.
Le grand homme à la peau mâte souriait, son coeur battait rapidement et une once d'espoir réapparut dans ses yeux.
-Et qu'en penses-tu de mes sentiments à ton égard ? Demanda-t-il, d'une voix peu rassurée et hésitante.
-Je pense que tes sentiments sont sincère, mais je me demande pourquoi tu ne me l'as pas dit avant, Daiki.
-Je connaissais tes sentiments pour Tetsuya, et j'avais peur de briser notre amitié à cet époque.
-Et au jour d'aujourd'hui, même si tu savais que j'étais avec Tetsuya tu l'as quand même fais. Ton raisonnement ne tient pas.
-Si, au jour d'aujourd'hui, comme tu dis, j'ai mûri, et j'ai compris que si tu ne me repoussais pas, je ne pourrais jamais passé à autre chose. Je ne pourrais jamais tourné la page. Donc s'il te plaît Satsuki. Si tu ne ressens rien pour moi, ou même si tu ne veux rien avec moi, dis le moi clairement. Annonça-t-il, sa voix se noyant dans sa gorge.
Les secondes qui suivirent les paroles d'Aomine parurent duré une éternité. Satsuki semblait réfléchir et Daiki stressait. Il avait déjà mal au coeur rien qu'en imaginant Satsuki lui crier qu'elle ne pourrait jamais aimé un pervers comme lui.
-Je... Commença Satsuki.
-Aller, dis le. Cria presque la voix de Daiki, ce dernier avait les yeux clos, comme pour essayer de ce protéger de la douleur des futurs mots de la jeune femme.
-Rah, laisse moi finir. Écoute Daiki, je viens peut-être de sortir d'une relation, mais te dire que je ne ressens rien pour toi serait mentir.
La rose prit une grande inspiration avant de continuer.
-En relisant tes lettres, il y a deux jours, mon coeur à commencer à battre vite. Et ce sont tes mots qui m'ont fait cet effet, ce sont tes sentiments. Enfaite, j'ai l'impression qu'une partie de moi t'as toujours aimé, mais que lorsque Tetsuya a répondu à mes sentiments, j'ai essayé d'oublier mon coeur qui battait à tes côtés, elle se mordit l'intérieur de la joue avant de continuer, mais au jour d'aujourd'hui, mes sentiments pour toi sont toujours présents, alors que ceux pour Tetsuya ont disparu. Plus ça va, et plus je me dis que c'est toi, et seulement toi, que j'ai toujours aimé. Conclut-elle.
Daiki laissa échapper un long sourire avant de faire un pas vers la jeune femme.
-Donc j'en conclus que tu me laisses une chance ? Que tu nous laisses une chance ? Demanda-t-il.
Satsuki hocha la tête, avant d'elle aussi faire un pas vers l'élu de son coeur. Ce dernier posa une main sur sa joue avant de coller son front au sien.
-J'ai envie de t'embrasser, Momoi.
-Qu'est-ce que tu attends pour le faire, Aomine ?
N'en pouvant plus, le bleuté posa tendrement ses lèvres sur celles fines et sucrées de son amour de toujours. Leur deux coeurs tambourinaient à vive allure contre leur cage thoracique, leur deux respirations se mélangeant tandis que leur lèvres se mouvaient parfaitement l'une à l'autre.
Cette sensation de bien-être qu'ils ressentaient actuellement, c'était grâce aux lettres d'amour que Daiki avait enfin réussi à écrire.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top