Vendredi 9 novembre
Cher personne,
J'ai passé ces trois derniers jours en compagnie des filles. Lyse, Angélique et Alice sont des personnes formidables. Elles m'ont accueillie dans leur groupe avec le plus grand naturel. Je découvre petit à petit qui elles sont, leur personnalité. Angélique est une grande brune, très douce. Et Alice est une rouquine taquine.
Au milieu, je me sens à la fois déplacée et intégrée.
Déplacée parce qu'elles se connaissent depuis longtemps, ont leurs habitudes, leurs blagues à elles trois, leurs délires, et que je ne partage rien de tout ça avec elles.
Et intégrée parce qu'elles m'expliquent, elles tiennent compte de moi, de ma présence, et font comme si c'était tout ce qu'il y avait de plus normal. Et elles font aussi attention au fait que je suis timide, elles s'adaptent à ma personnalité pour ne pas me mettre mal à l'aise.
J'ai l'impression que mes journées de solitude se terminent. Et j'en suis heureuse, surtout que le trio apporte une bonne humeur autour d'elles qui me fait du bien.
Ce weekend, ma mère a prévu une sortie entre filles à la dernière minute. J'étais étonnée, c'est bien la première fois qu'elle fait ce genre de choses. On va partir toutes les deux, elle va m'emmener passer un weekend surprise. Je ne sais pas encore ce qu'elle a prévu, mais elle m'a promis que ça allait être sympa.
J'écris cette lettre en cours au lieu d'écouter. Pas très bien, je sais. Mais ça me fait plaisir d'avoir autre chose à écrire que de tristes états-d'âme. (Et puis, dorénavant, j'ai des personnes avec qui passé du temps pendant mes pauses au lieu d'écrire...) Je déposerai cette lettre dans la boite jaune de la rue qui borde le lycée avant d'aller rejoindre la voiture de ma mère. Cette boite au lettre là est devenue une habitude pour déposer mes écrits cher personne. Je ne sais pas ce qui se passe derrière la chaine de tri du courrier de la poste, ni où finissent mes lettres sans adresse. Mais au moins, je suis persuadée que personne ne doit les lire. Les gens qui travaillent là-bas ont probablement bien mieux à faire que lire des feuilles de papiers pliées et sans destinataire. Et ça me rassure de savoir qu'elles doivent probablement finir à la poubelle sans que personne ne les lise. Au final, ça fait comme un drôle de journal intime que je ne garde pas et qui ne sera réellement jamais lu.
Bref, il est temps que je finisse cette lettre. Le cours va finir dans cinq minutes, et je veux me dépêcher pour retrouver ma mère à la sortie, puisqu'on part directement après.
Merci encore de ta non-écoute, cher personne.
Cassandre
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