Chapitre 6 : Le mariage
Jamais je n'aurai cru que cela arriverait aussi rapidement. Étant enfant, j'ai rêvé de cet événement.
J'ai rêvé de porter une robe blanche magnifique, une coiffure splendide, des bijoux, une grande fête, voir mes proches sourirent ou qui me félicitent, être fière de moi...
Pourtant, ce jour que j'ai tant rêvé, est aujourd'hui un cauchemar et non un rêve d'enfant. Je ne vais pas me marier avec mon prince charmant mais avec un monstre. Ma famille n'est pas là pour me soutenir, je suis seule... Pourtant, cela reste mon choix...
Mes servantes terminent ma belle coiffure, une coiffure magnifique qui met en valeur mon visage tout rond et mes yeux bleus. Je n'arrive pas à retenir mes larmes.
Ses larmes sont coincées dans mes yeux et ne veulent pas sortir. Cela à commencer dès que j'ai mis ma robe de mariage... Lorsque le tissu blanc à toucher ma peau. J'ai ressenti à ce moment-là un sentiment d'enfermement, comme si cette robe devenait ma prison dorée. Belle en apparence mais étouffante de mon point de vue.
Aucun retour en arrière n'est possible, plus de regret, plus de larmes, je dois être forte...
Les yeux de Calypso restent les mêmes, toujours aussi angoissantes par sa couleur glaçante... Ils me regardent à travers le miroir. Ses yeux là m'ont prévenu d'un danger par le passé...
Alors, suis-je en danger ? Quel danger me guette ? Le plan du Limier va me mettre en danger ? Quelque chose ne va pas se passer comme prévu ? Quelqu'un va m'empêcher de fuir ?
Je n'ai pas le temps de penser aux dangers, aux risques que je vais prendre, à mes ennemis qui peuvent m'empêcher de fuir ce lieu maudit. Il faut que je pense à l'objectif de ce plan, fuir. Si le plan marche je pourrai rejoindre ma famille mais si le plan ne fonctionne pas...
Je serai condamner à vivre ici toute ma vie jusqu'à que la guerre arrive aux portes de Port-Réal... De plus, je devrai donner mon corps pour enfanter, me faire violer à répétition sans pouvoir réagir.
Je deviendrai alors un objet, un objet qu'on doit utiliser, remplir et ensuite jeter à cause du temps qui passe.
Je ne veux pas être un objet. Je ne serai jamais un objet.
- Lady... Nous devons partir pour la cérémonie, dit le Limier.
Je me lève doucement de ma chaise sans quitter mon reflet.
- Je ne dirai pas ça tous les jours Lady... Mais vous êtes magnifique...
Mes larmes réussissent enfin à quitter mes yeux bleus, elles s'éclatent au sol.
- Merci...
Je sèche mes larmes avec mon doigt et me retourne pour quitter la pièce. Calypso est assis devant la porte d'entrée avec un air déprimé. Il sait ce qui m'attend, il sait qu'il ne peut pas me suivre... Je me contente juste à le caresser rapidement puis j'ouvre la porte d'entrée pour sortir.
Aujourd'hui, je n'ai pas envie de me confronter encore une fois à son regard qui m'envoie à la figure, l'image du cadavre de Jasker...
Le Limier ferme la porte d'entrée et dès ce moment, j'entends Calypso aboyer. Ses aboiements, les mêmes que ce jour-là...
J'ai peur, je tremble...
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J'entends encore ses aboiements même à l'entrée du Septuaire qui est à quelques kilomètres... Il veut me prévenir d'un danger que je ne peux pas éviter...
Je suis en danger, je fonce tête baissée vers le danger et le pire c'est que je le sais.
Les aboiements de Calypso s'effacent petit à petit lorsque je rentre à l'intérieur de ce Septuaire.
Une église gigantesque, la structure la plus haute et la plus imposante de toute la ville de Port-Réal. Pourtant il fait sombre à l'intérieur, vide, pas beaucoup décoré... Cette endroit me fait déprimer encore plus.
Aucune lumière naturel, juste quelques bougies qui me donnent l'impression d'assister à un enterrement...
J'admire tout de même ce plafond gigantesque qui ressemble à une ouverture dans un autre monde, meilleur que le nôtre. Mais aussi des tableaux colorés qui dessinent les temps importants et mémorables de notre histoire.
L'un d'eux, attire mon attention, un tableau qui représente l'époque du Roi fou...
Le Roi fou.
Ce Roi qui à brûler des centaines de villages, d'habitants, des familles, des innocents... Joffrey va-t-il devenir comme le Roi fou ? Westeros ne pourra pas supporter encore une fois de vivre une période sanglante... Mon père s'est battu contre le Roi fou pour libérer Westeros.
Je ne veux pas que son courage et son combat soient au final, inutiles.
Mon père, le roi Barathéon, Jaime Lannister et tous ses soldats qui se sont battus pour notre liberté. Ils nous ont offert un avenir meilleur, une vie en paix. Tout va être gâché par une guerre qui arrive à grands pas...
Le Limier se place à côté de moi en fixant droit devant lui, sans afficher une seule émotion sur son visage.
- Lady. Je dois vous laisser seule... Si, on ne se revoit pas d'ici là. Je vous souhaite bonne chance pour ce soir...
- Merci...
- Surtout... Faites comme nous avons prévu...
- Bien sûr...
Le Limier pousse un léger soupir puis tourne sa tête vers moi.
- Je sais que cela sera difficile... Vous n'êtes pas obligé de faire... On peut sûrement trouver une autre solution... Mon plan va sûrement foirer... Je comprends même pas pourquoi je vous ai proposé ce plan...
- J'y arriverai... Je partirai d'ici d'une manière ou d'une autre.
Le Limier me regarde pendant un bref instant puis il part pour me laisser seule.
En face de moi, je vois un tapis rouge rempli de fleurs bleus et rouges qui trace un chemin en direction de l'autel. L'autel où le Septon et le roi Joffrey m'attendent avec impatience...
Je suis surprise par le nombre de personnes à cet événement, il y a des milliers de personnes qui bavardent entre eux, chahutent, des nobles sans doutes.
La pression monte de plus en plus.
Un mauvais pas, un mauvais geste, un mauvais mot, tout peut abîmer mon image en tant que reine... Ma mère m'a toujours dit qu'une reine doit avoir une image d'une femme loyale envers son mari, belle, sympathique, forte, intelligente bref la femme parfaite. Si, ton image ne correspond pas à ses critères, ton statut peut prendre un coup.
- Cela, vous étonne de voir autant de monde n'est-ce pas ?
Je me tourne vers cette voix angélique pour découvrir à mes côtés, à quelques centimètres de moi, la reine Cersei ! Elle porte une magnifique robe foncée et elle a une coiffure propre, bien rangé. Bref, elle est magnifique.
Je reste sans voix dès qu'elle a ouvert sa bouche...
- Votre silence répond à ma question. Comment vous sentez vous ?
- Bien, ma reine...
- Je ne serai plus reine. Enfin, quand le Septon aura terminé son affreux discours, sa cérémonie et quand tu porteras ma couronne que tu ne mérites pas...
- Je...
- Tu n'as rien à dire. Je savais qu'une femme prendra ma place mais jamais je n'aurai cru que cela serait une Stark, une fille d'un traître, dit-elle en se retenant de crier.
- Mon père n'est pas un traître et vous le savez...
Ses mots sont sorti de moi comme un grognement. Cette personne incarne ma haine, Cersei est ma haine. Jamais je n'aurai cru qu'un sentiment aussi affreux en moi, puisse prendre forme par une personne, par elle. Je la déteste, elle me déteste. Je pense qu'elle voit en moi, une concurrente, un ennemi.
Je sais qu'elle a un lien avec l'exécution de mon père, elle est en responsable. Je le sais et elle le sait. Elle voulait que son odieux fils soit sur le trône de fer. Elle croyait pouvoir le manipuler comme elle l'a fait avec le roi Barathéon mais pourtant rien ne s'est passé comme prévu... Joffrey n'a pas suivi sa mère et c'est tant mieux. Je veux qu'elle regrette ce qu'elle a fait, je pense déjà qu'elle regrette... Elle avale sa salive et plonge ses yeux ténébreux sur moi.
- Tu es la fille d'un traître. Personne ne l'oubliera mais pourtant tu vas devenir reine, épouse de mon fils. Essaye au moins d'en être digne, petite sotte !
- Je serai digne. Je remplierai mon devoir comme il se doit jusqu'à ma mort, dis-je calmement.
- Mon fils est aveugle. Il vous aime comme si vous l'avez ensorcelé... J'espère que son erreur de vous prendre comme épouse, ne l'emmènera pas à sa perte.
Elle me quitte pour rejoindre sa place en marchant sur le tapis rouge. Je remarque qu'elle utilise ses pieds pour enlever les fleurs et écraser quelques-unes sur son passage. Un acte qui permet de confirmer que même en étant reine, elle voudra toujours m'écarter, m'écraser... Son souhait de m'écarter sera exaucé quand je partirai ce soir... Dommage que je ne puisse pas assister à sa crise dans la salle du trône...
Le silence commence à s'installer lorsque la reine s'assoit à coté de ses fils, sa fille et de son frère Jaime. Il porte une armure scintillante qui met en avant son statut et sa carrure.
Le roi Joffrey habillé le plus ridiculement possible se tourne vers moi et porte un sourire indéchiffrable.
Les chahuts cessent et le Septon m'invite avec son geste, à venir les rejoindre.
Ma robe blanche caresse le tapis durant mon passage, le tout en baissant la tête pour éviter les regards qui m'agressent... Aucune musique, juste le silence... Il n'y a personne pour m'accompagner jusqu'à l'autel. Je suis seule face à mon destin...
Je me place à côté du roi et relève ma tête pour voir le Septon, prêt à commencer la cérémonie. Puis, je remarque que le roi se penche vers moi pour approcher sa bouche en direction de mon oreille, son souffle me donne des frissons incontrôlables dans le mauvais sens du terme. Je ressens du malaise...
- Vous êtes splendide, j'en suis très fière...
- Merci, vous aussi vous êtes sublime mon roi, dis-je à contre cœur.
Il affiche un léger sourire à mon attention, les rois aiment bien les compliments surtout venant des femmes...
- Nous allons commencer la cérémonie de mariage, témoins levez-vous, acclame le Septon.
Tout le monde se lève en silence, l'autorité de la religion est efficace... Étrangement, la religion n'a jamais été déterminante pour moi. Les messes, les cérémonies de mariage, je me suis toujours ennuyé mais pourtant je garde un profond respect.
Je crois aux dieux mais je ne pense pas que les dieux acceptent qu'on s'entretue donc je pense que nous les méritons pas. Nous ne méritons pas d'être protégé par eux, les cités lors des cérémonies ou dans des discours mais surtout nous ne méritons pas de parler en leurs noms comme si nous étions capable de communiquer avec eux. Le seul moyen de parler avec eux, c'est dans la mort.
Peut-être que ses dieux n'existent pas au final ou alors qu'ils regardent tous le malheur qu'on se fait les uns et les autres ou pire, ils nous ont abandonné à notre sort, notre destruction.
Les hommes se feront tuer par les hommes... Mon père était de cet avis et je partage complètement sa vision des choses.
Le Septon regarde dans tous les recoins de l'église et lève sa tête dans le ciel, pour exprimer son discours aux dieux.
- Aujourd'hui nous assistons à l'union du Roi Joffrey Barathéon et de la future reine Tsaie Stark. Ses deux personnes vont à partir d'aujourd'hui se partager la vie. Ils vont vivre ensemble, se soutenir, s'aimer jusqu'à que la mort les sépare...
Derrière nous, un jeune homme apporte sur un coussin doré un ruban et une cape. Un ruban pour nous unir ou plutôt pour nous enchaîner.
C'est une étrange manière de représenter l'union entre un homme et une femme. Dans le Nord, chez moi, le mariage ne se passe pas de la même manière... J'ai déjà assisté à un mariage dans la Foi des Sept étant jeune fille. C'est vraiment différent...
Joffrey prend la cape pendant que moi, je me tourne dos à lui pour accueillir cette cape qui se dépose délicatement sur mes épaules dénudées. La chaleur que m'apporte cette cape, elle me rassure. Petite, j'aimais bien prendre le manteau de peau de mon père pour sortir dehors, dans le froid. Cela, ne lui a jamais dérangé... Maman, quant à elle, elle était furieuse mais elle laissé faire. J'ai l'impression d'avoir sur mes épaules en ce moment même, le manteau de mon père. Il me manque tellement...
Nous accrochons nos mains l'une dans l'autre. Le Septon vient entourer le ruban autour de nos mains ce qui les rapproche de plus en plus. Nos veines ressortent, tellement le ruban est serré !
Mon visage vire au rouge tellement je me bats pour ne pas faire échapper un léger cri de douleur.
- Joffrey, roi des Sept Couronnes, appartenant à la famille Barathéon, vous vous engagez à prendre pour épouse Tsaie appartenant à la famille Stark. Répétez tous les deux les mots qui vont suivre. Père, Forgeron, Guerrier, Étranger.
- Père, Forgeron, Guerrier Étranger, répétons ensemble en se fixant du regard.
- Mère, Vierge, Aïeule, Étranger.
- Mère, Vierge, Aïeule, Étranger...
- Mon roi, votre serment...
- Je suis sien, elle est mienne, jusqu'à la fin de mes jours, dit Joffrey en souriant.
Je n'ose pas dire la phrase qui doit suivre. Je reste la bouche ouverte, détruite, de devoir prononcer ses mots là...
Je pense à mon erreur que je m'apprête à faire. Une erreur que je n'oublierai jamais, une erreur qui me suivra toute ma vie, accompagné de regrets. Je prends mon courage et me prépare à dire la phrase qui va m'emprisonner à tout jamais si je ne réussis pas à sortir d'ici.
- Je suis sienne, il est mien, jusqu'à... la fin... de mes jours, dis-je en hésitant.
Des applaudissements éclatent en écho dans toute l'église. Mon regard quitte celui du roi pour croiser celle de Cersei.
Je remarque qu'elle serre les dents, elle sait que désormais, elle n'est plus reine.
Je suis reine des Sept Royaumes... Je suis reine des Sept Royaumes...
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Je n'arrête pas de penser à ce qui va m'arriver après cette fête... Je désire qu'une seule chose. C'est de retrouver Calypso et de partir d'ici.
Calypso, qu'est-ce qu'il est en train de faire pendant mon absence ? Je n'arrête pas de m'inquiéter...
- Vive les mariés ! Vive le roi et la reine !
Tous, ils crient tous comme des imbéciles. Tout le monde est ivre à en mourir, ils crient, ils chantent, ils dansent bref ils s'amusent contrairement à moi.
Je suis assise à la table d'honneur avec le roi à ma droite, lui aussi ivre mais pas autant que les invités. Comme je m'en doutais, la reine ne semble pas s'amuser non plus...
Elle ne m'a pas adressé la parole depuis la cérémonie, elle reste silencieuse ce qui ne présage rien de bon. Derrière moi, le Limier surveille mes arrières.
- Alors mon épouse ! On ne s'amuse pas !? crie Joffrey dans mes oreilles.
- Je suis désolé mon roi, je suis épuisé...
- Allons ne soyez pas timide ma douce ! Venez danser avec moi !
Sans que je puisse dire un seul mot pour refuser son offre. Il me tire hors de ma chaise et m'entraîne au lieu où tout le monde danse.
- Mon roi, je ne sais pas danser... Je voudrais revenir à notre table...
- On s'en fiche !
Il pose sa main sur ma taille et me pousse vers lui. Les invités nous encouragent à danser en levant leurs verres de vin. Son haleine sent le vin mélanger avec de la viande et d'autres garnitures, ce qui me dégoûte énormément ! Je tente de le repousser mais il insiste en collant ma poitrine sur son torse. Il prend ma main et me fait tourner, tourner, tourner, tourner. Les rires des invités rentrent dans ma tête, accompagnés de l'odeur du vin. Ma tête commence à tourner et ma vision se trouble.
Je me sens comme prisonnière même dans mon esprit, aucun refuge.
- Regarder ma femme ! Regarder comme elle tourne ! crie Joffrey de plus belle.
La musique n'a plus de sens pour moi, plus de mélodie, aucun sons cohérents.
Une main touche mon épaule ce qui me permet de quitter mon état et de remettre mes idées en place. Le roi me lâche et regarde derrière moi, il pousse un faux sourire.
- Ah ! Jaime Lannister !
Je me retourne et je vois Jaime Lannister, derrière moi. Je me frotte le visage avec mes mains, épuisé et fatigué. Je ne comprends pas pourquoi je ressens une telle pression sur moi, une telle fatigue...
- Je pense que la reine est épuisée... Pourquoi ne pas l'emmener dans votre chambre pour consommer votre mariage ?
- Bien sûr mon oncle ! Quelle bonne idée !
Le roi me prend la main, la musique s'arrête dès ce geste.
- Mes chers amis ! Ma femme et moi nous devons quitter cette magnifique fête pour consommer notre mariage. Puissiez-vous soûler jusqu'au matin et danser comme bon vous sembles. Adieu !
Les invités poussent des cris de joie pendant que Jaime Lannister me regarde d'une étrange manière...
Joffrey m'entraîne hors de la grande salle et mon seul regard que je porte avant de partir, c'est sur Le Limier. Le plan va commencer.
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Mes mains tremblent sans s'arrêter, je n'arrive pas à contrôler ma peur...
Joffrey remarque mes tremblements lors de notre marche en direction de ses appartements...
- N'ayez pas peur, ma douce... Nous avons un devoir et un désir à assouvir....
Désir ? Je ne ressens aucun désir, juste la peur qui m'étouffe petit à petit.
Il ouvre la porte d'entrée et m'invite à rentrer. Ensuite, il pose sa main sur mon épaule et me fais traverser les différentes pièces pour atteindre la chambre à coucher...
- Asseyez-vous... Vous devez être épuisé... Ne vous inquiétez pas, nous sommes seuls. J'ai demandé à mes servantes de nous laisser seuls cette nuit...
Un avantage pour moi, nous sommes seuls... Je m'assois sur le bord du lit accompagné par Joffrey qui se colle contre moi...
- Vous êtes tellement belle, j'ai de la chance de vous avoir comme femme... Je vais créer des jaloux...
Il caresse ma joue puis approche ses lèvres pour atteindre les miennes.
- Mon roi, dis-je pour empêcher son baiser.
- Oui ?
- Puis-je, allez vous chercher du vin pour nous deux dans l'autre pièce ?
- Ne vous fatiguez pas... Je vais m'en charger...
Il se lève et se dirige dans l'autre pièce.
Non ! Ce n'est pas possible ! Le jour où il montre de la gentillesse, c'est le jour où j'ai besoin de son égoïsme pour effectuer mon plan.
Je sors mon flacon qui est caché derrière mon décolleté, entre mes seins. Puis, par précaution, je décide de cacher le flacon sur un oreiller au hasard avant qu'il arrive.
Il faut que je réussisse à attirer son attention ailleurs pour que je puisse mettre la substance du flacon dans son verre.
Il arrive en gardant toujours son sourire ignoble avec deux verres de vin dans ses mains. Ils posent les verres sur une table, au coin de la pièce, loin du lit.
- Voici les verres. Maintenant à vous de me rendre service, ma chère femme. Levez-vous.
Je crains le pire. Je me lève pendant que lui il s'assoit sur le lit. Je me mets en face de lui en tremblant.
- Déshabillez-vous très chère...
Le silence devient pesant, il s'allonge sur le dos en posant sa tête sur l'oreiller où il y a le flacon. Le stresse monte petit à petit et mes battements de cœur aussi.
- J'ai dit, très chère déshabillez-vous. Face à moi, rétorque-t-il en changeant de ton.
Je n'ai pas le choix... Je pose mes mains tremblantes sur mes épaules pour faire baisser ma robe et faire apparaître ma poitrine.
- Continuez...
Je retiens mes larmes et enlève complètement ma robe pour afficher mon corps nu devant lui. Le seul homme qui m'aura vu nue aurait été un roi égoïste et cruel qui ne mérite pas un seul regard sur mon corps !
- Approchez-vous, venez me rejoindre...
À contre cœur, je monte sur le lit et m'assoids devant ses pieds.
- Plus près... Venez déposer mes lèvres sur les miennes et allongez-vous sur moi.
Je voudrai tellement que cela s'arrête... Tellement ! Je pose mon corps froid sur le sien et approche mon visage vers le sien.
- Embrassez-moi...
Je ferme les yeux pour ne pas voir son visage et l'embrasse en retenant mon souffle. Il plonge sa langue visqueuse contre le mien et m'embrasse langoureusement. Je réussis à quitter ses lèvres et à formuler des mots.
- Un peu de vin mon roi ?
- Heu... Oui...
Je mets discrètement ma main en dessous de l'oreiller. Avec difficulté, je réussis à toucher le flacon sans bouger l'oreiller sur lequel le roi à poser sa petite tête.
- Mon roi, fermez les yeux...
- Pourquoi ?
- Vous allez voir...
- Très bien... Je vous fais confiance...
Je quitte le lit et sors ma main de l'oreiller en prenant le flacon, fermement. Sous pression, je marche vers la table où les verres de vin sont soigneusement posés. Je prends un des verres, ouvre discrètement le flacon et met tout son contenu dans le verre.
Ensuite je prends le verre et marche pour m'allonger sur le lit. Je pose le flacon en dessous du lit et me retrouve devant lui avec les yeux fermés. Qu'est-ce que je fais ? Je lui ai promis quelque chose !
- Mon roi, ouvrez la bouche...
Il ouvre la bouche sans poser de questions, je lui fais boire le contenu du verre dans sa bouche et en même temps, sans vouloir je lui donne mille baisers sur son cou et le mords...
Je le mords, au point de sentir son sang sur mes dents ? Pourquoi j'ai fait ça ?
Le roi ouvre les yeux, surpris. Je m'écarte de lui, encore sur le choc de mon acte.
- Pourquoi vous m'avez mordu ?
- Je je...
- Cela me plaît...
Je suis rassuré par ses dires mais surtout par le fait qu'il a bu le verre de vin dans sa globalité... Il va s'endormir et mourir... Même si j'aurais voulu qu'il souffre, qu'il pousse des cris de douleur, c'est le seul moyen de m'échapper ce soir sans réveiller les soupçons.
Joffrey semble excité, il me tire vers lui pour me faire allonger à ses côtés.
Il se place au-dessus de moi et commence à enlever son pantalon. Je détourne mon regard pour regarder la lune à travers la fenêtre. Je ne souhaite pas voir ça...
Le roi pose ses lèvres sur mon cou en écartant mes jambes. Il va le faire ! Il va me violer ! Sans que je puisse, être prête à supporter ce qui va suivre. Son pénis rentre en moi comme un coup de couteau qui pénètre mon intimité, mon être.
J'ouvre ma bouche sans lâcher un seul cri. Mes larmes se baladent sur mes joues en même temps que les mouvements de va-et-viens. Ses mouvements sont violents, rapides. Ils me font mal... Je ne ressens aucun plaisir, juste une souffrance indescriptible. Une douleur profonde qui ne peut être assoupie.
Je continue de regarder la lune, comme si je pouvais l'attendre, comme si mon esprit n'était plus dans cette pièce. Pourtant, mon esprit est bien là, ronger par la souffrance et le désespoir.
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Après ce qui me semble être, une éternité.
Le roi s'assoupit pour s'endormir et pour mourir à petit feu. Je n'ose même pas le toucher ou même l'examiner pour savoir s'il est bel et bien mort. Il me dégoûte, il me fait souffrir, il me fait honte à moi-même...
Cela ne devait pas se passer comme ça... Ce que j'ai vécu, ce n'était pas prévu. Comment oublier cette nuit-là ? Je me sens sale dans mon corps, dégoûté de mon être. J'ai juste envie d'une chose. C'est de quitter mon corps qui ne m'appartient plus pour partir avec mon âme dans les cieux...
Je remets ma pauvre robe de mariage qui ne représente que souffrance et douleur, puis je me précipite vers la sortie pour rejoindre le lieu de rendez-vous. Je n'arrive toujours pas à croire que j'ai toujours la force pour affronter ce qui va suivre ensuite.
Cependant, la porte d'entrée est déjà ouverte et une personne se tient devant l'entrée.
Cette personne, c'est Jaime Lannister.
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