III. Garwvyr
Mais Garwvyr n'était pas du genre à se laisser trouver facilement; pendant des jour et des nuits entières, Denwall parcourut des vallées brûlées, dévastées. À chaque fois, les ruines étaient encore fumantes et des braises subsistaient, signes que Garwvyr n'était pas passé il y a très longtemps; mais jamais le monstre ne se montra, devançant toujours le jeune homme d'une vallée. Mais ce dernier était malin; le dixième jour, alors qu'il était harassé de fatigue, il décida de couper par les montagnes pour atteindre la vallée suivante. Cela pouvait s'avérer risqué: là-haut, régnaient la glace et le froid, le vent et la neige.
Denwall risqua sa vie mille fois, manquant de tomber dans une crevasse, chaque pause risquant de le geler sur place; mais jamais il ne s'arrêta suffisamment pour avoir le temps de mourir. Enfin, il arriva de l'autre côté. Il était faible, mais jamais sa détermination n'avait été aussi grande.
Soudain, il le vit. Aussi grand qu'une montagne, apparaissant dans un brasier immense, poussant des cris à vous glacer le sang, Garwvyr était recouvert d'écailles vertes turquoises en forme d'épines, formant des plaques impénétrables, encastrées entre elles, aussi dures que des boucliers. Il possédaient deux immenses ailes, par endroit complètement déchiquetées et s'en aidait pour se mouvoir même s'il se tenait principalement sur ses puissantes pattes arrière. Son long cou, dont l'échine était recouverte de pics acérés, supportait une tête, dont la gueule aurait pu terroriser le plus brave des chevaliers. Ses crocs immenses faisaient la taille du bras, ses yeux rouges scrutaient le moindre mouvement et au fond de sa gorge semblait brûler un brasier infini. Le feu qui en sortant paraissait liquide, répandant l'enfer sur tout ce qu'il touchait.
Le plus horrible était que sur certains de ses pics étaient empalés des cadavres déchiquetés, seuls vestiges de ses précédents concurrents. Sa queue, hérissée elle aussi comme un fléau, battait furieusement l'air, soulevant des nuages de poussière.
Denwall se tenait encore sur les hauteurs, mais les étincelles, la fumée et une puanteur atroce montaient jusqu'à lui, mêlées aux émanations de la fournaise.
À ce moment, pour la première fois de son périple, il hésita. Jamais il ne pourrait faire face à un tel monstre. Mais il refusa que cette créature lui échappe encore une fois et avec tout le courage et la bravoure dont il était capable, il puisa dans ses dernière force, sortit son épée et s'approcha de Garwvyr.
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