4. Comme si mon cœur se déchirait
Le lendemain, je me rendis au lycée, heureuse et des rêves plein la tête. J'aimais imaginer une vie future avec Jules. À quoi ressemblerait notre maison... nos enfants ? Cela me faisait instantanément sourire et me donnait envie de danser et de tourbillonner.
Dans la cour, je guette mon petit copain. Il n'arrive pas. Je rejoins donc mes amies et leur raconte la journée d'hier.
-Oh la la, c'est TROP mignon ! s'exclama Marlee, l'une de mes meilleures amies.
-Et dire que tout ça c'est grâce à moi hihi, j'ai formé un couple ! Je suis la fille de Cupidon... déclara Lilas, celle qui effectivement, était notre entremetteuse. On s'était rencontrés à SON anniversaire. Cette fille pourrait bien être ce qu'elle prétend, c'est vraiment un ange...
-Ouais bah en attendant, essaye de jouer les Cupidons avec toi-même ! Je te rappelle que tu n'as encore jamais été en couple ma pauvre fille, ironisa sa meilleure amie, Mirah.
-Oui bah euh, j'attends le prince charmant ! Moi au moins j'ai pas mal d'exigences ET je sais ce que je veux ! fanfaronna notre Lilas.
La cloche retentit. Mon Jules n'était toujours pas arrivé. Mais qu'est-ce qui lui prenait ? Il n'était jamais arrivé en retard de toute l'année... Je sais pas, peut-être était-il tombé malade ? Dans ce cas, je passerais chez lui après les cours pour le chouchouter. Mais c'est bizarre, il aurait pu m'envoyer un message tout de même... Je ne m'affolais pas plus que ça, en même temps je pensais qu'il n'y avait pas de quoi... si ?
J'allai donc en cours sans lui. Comme on était en Première maintenant, on avait été répartis dans la même classe. Quel bonheur ! Mais aujourd'hui, sa place était vide et il me manquait déjà. Je ne pouvais plus me passer de lui. Après deux heures de cours, la récré arriva enfin. Je me précipitai sur mon téléphone afin de lui envoyer un message.
Vers la fin de la récré, le CPE se dirigea vers moi. Bizarre, quand on devait le voir il nous envoyait un message et c'était à nous d'aller à sa rencontre dans son bureau. Il faisait une tête d'enterrement. C'est là que je commençais à avoir peur. Il était arrivé quelque chose de grave ? À mes parents ? Mon frère ? Ma grand-mère ? Ou... Jules ??
-Alice, si vous voulez bien me suivre dans mon bureau, j'ai une information importante à vous faire parvenir.
-Quoi ? C'est quelque chose de grave ? m'affolai-je.
Le CPE ne répondit pas mais m'invita à entrer dans son bureau. Je m'assis et me préparai au pire. Mais je n'étais pas assez préparée pour ce que j'allais entendre...
-Bon, je ne sais pas comment vous le dire... je suis tellement désolé pour vous. La famille de Jules Ferni voulait vous avertir absolument vu que vous et Jules êtes assez... intimes. Enfin. Jules a eu un grave accident hier. Il traversait la route quand une voiture l'a violemment percuté. Il est dans le coma. Je suis désolé.
J'étais abasourdie. Je n'en croyais pas mes oreilles. MON Jules, mon amour, mon rayon de soleil, ma raison de me lever chaque matin, était dans le COMA ? Non, non, non c'était IMPOSSIBLE ! PAS LUI ! Je poussais un hurlement de douleur à en percer les tympans de tout l'établissement. Je sortis en trombe du bureau du CPE et allai me rouler en boule dans un coin des casiers pour pleurer toutes les larmes de mon corps. J'avais envie de mourir. De rejoindre mon Jules dans l'au-delà, de l'autre côté... Puis je me rappelais qu'il était dans le coma et que tout espoir n'était pas perdu.
Les jours sans lui allaient être durs, très durs.
Les jours sans toi, mon Jules, allaient être interminables.
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