1. Nos cœurs d'artichaut
« Deux personnes se rencontrent, et c'est l'amour fou. Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants.
On la connaît tous, cette phrase. Pourtant, c'est étrange, mais cela semble tellement calme. Il n'y a pas d'obstacles, la vie est idyllique et les deux amoureux ne connaissent aucune difficulté. En vérité, les histoires comme ça n'existent que dans les contes de fées.
Notre histoire, à Jules et à moi, est bien différente de cette idylle. On a dû surmonter une épreuve qui marquera notre relation à tout jamais. Mais laissez-moi vous raconter tout depuis le début...
Je m'appelle Alice, j'avais seize ans à ce moment-là. J'étais en Seconde. Mes yeux bleus rêvaient d'amour et de liberté, comme toutes les jeunes adolescentes. J'étais une éternelle romantique et j'espérais un jour rencontrer LE prince charmant. Disons que j'ai fini par trouver son équivalent dans le monde réel: je rencontrai Jules en octobre, à l'occasion de l'anniversaire d'une amie. On ne s'était jamais croisés avant au lycée.
Ça a tout de suite été le coup de foudre: ses cheveux bruns ondulés, ses yeux verts, ses petites fossettes et la manière dont il parlait firent bondir mon petit cœur. Je n'étais jamais tombée amoureuse à ce point-là auparavant. Le courant est tout de suite bien passé entre nous, il me faisait tellement rire que j'en avais mal aux abdos. Il était aussi d'une douceur et d'une gentillesse qui me firent encore plus craquer. Ça se voyait qu'il était quelqu'un de bien. Il était aussi très intelligent et nous abordâmes un bon nombre de sujets profonds. J'ai découvert ses goûts et lui les miens, on avait énormément de choses en commun ! Il adorait le chocolat, tout comme moi, aimait la nature et les animaux... et tant d'autres choses !
À la fin de cet anniversaire, nous échangeâmes nos instas et le soir même, il m'envoya un message. Je me mis à regarder toutes ses publications, où il apparaissait, un grand sourire aux lèvres. Ce qui m'avait aussi plu chez lui, c'était qu'il ne se prenait pas la tête. Il était naturel et pas superficiel.
Le lundi suivant, il était juste derrière moi dans la file de la cantine.
-Salut Alice ! Comment tu vas ? C'était bien samedi dernier, à l'anniv de Lilas.
-Ça va et toi ? Oui c'est vrai que c'était super.
Je devenais rouge comme une tomate et mes amies (et leur discrétion proche du néant...) me donnèrent des coups de coude. Quant aux amis de Jules, ils pouffaient tous et nous jetaient tour à tour des coups d'œil significatifs. Alors, Jules lança:
-Eh mais on organise une sortie en ville mercredi, ça vous dirait de venir les filles ?
Bien sûr, il l'avait proposé à tout le monde mais me regardait moi en particulier. Je devais avoir définitivement pris la teinte d'un homard bien cuit. Mes amies (ces lâcheuses !) déclarèrent toutes en même temps:
-Oh mais moi je peux pas, j'ai danse...
-Moi je vais voir ma mamie désolé.
-Mes parents voulaient qu'on fasse une activité en famille !
-Mais, toi, Alice, tu ne fais rien ce mercredi non ?
Je n'eus même pas le temps de répondre qu'un ami de Jules boucla l'affaire et le lieu du rendez-vous fut convenu.
Bien sûr, le jour même, tous les amis de Jules eurent tous soudainement un rendez-vous chez le docteur, l'anniversaire de leur petite sœur ou encore un atelier bricolage qu'ils avaient malencontreusement oublié quand la sortie avait été prévue. Si vous suivez bien, cela signifiait que Jules et moi étions seuls. Au début, c'était horriblement gênant mais au bout d'un moment on rompit la glace et on s'amusa tellement ! On alla dans des boutiques où j'essayais des tenues qui nous firent bien rire (malgré le fait qu'il m'ait dit, non sans avoir le rouge au joues, que ça m'allait très bien), puis dans un petit salon de thé tout mignon où la serveuse nous prit pour un couple (ça m'avait bien plu...). À la fin de cette sortie on était tous les deux super contents, nos premiers souvenirs ensemble emmagasinés dans nos têtes.
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