25 - L'Obscurité



Hello ! ^^ 

J'espère que vous allez bien :) Petit message pour vous dire ceci : Déjà, je prends le risque de publier ce soir sans être réellement satisfaite du chapitre. Pourquoi ? Tout simplement parce que je pars en vacances demain et que je ne veux pas y penser durant les 15 jours qui arrivent haha. Ensuite, qui dit vacances dit... vacances ! Il n'y aura donc pas de publication les deux prochaines semaines (éventuellement 3 semaines).

Voilààà, sur ce... bonne lecture <3

Minjun avait pris pour habitude d'appeler leur oncle "papa". Au départ, Jimin avait pensé que son idiot de frère était simplement en quête d'amour paternel, mais la vérité était bien plus sombre. Les horribles manœuvres de Myung-dae – faire tabasser Nara pour envoyer leur mère en prison, le meurtre des grands-parents – n'étaient que les symptômes d'un désir insatiable de réunir sa "famille", ses "enfants", sous son toit, peu importe les moyens employés.

Myung-dae se croyait également le père de Jimin, mais Jimin savait que c'était faux. Sa mère lui avait toujours dit que lui et Minjun avaient deux pères différents. Il se garda cependant de révéler cela à son oncle, redoutant que sa vie ne perde toute valeur à ses yeux une fois ce secret révélé.

Jimin n'était plus un petit garçon, il avait grandi et entrevoyait l'ampleur du désastre cachée derrière cette paternité. Myung-dae était son oncle, le frère de sa mère ; Minjun était donc le fruit de quelque chose de profondément interdit. Compte tenu de la relation que sa mère entretenait avec Myung-dae, Jimin soupçonnait qu'elle avait été forcée de subir cet homme puis avait dû lutter désespérément pour garder ses enfants éloignés de lui, réussissant pendant des années, jusqu'à ce qu'il les retrouve...

Malgré sa mort, Jimin se sentait plus proche d'elle que jamais. Après tout, ils partageaient le même terrible fardeau : vivre avec un frère aliéné et... amoureux. Oui, Jimin avait compris que l'amour que Minjun éprouvait pour lui n'avait rien de fraternel. Il était sans borne, sans limite. Incestueux.

Jimin se réveilla en sueur, haletant aussi fort qu'un chien. Yoongi priait comme un fou sur le rebord de son lit. Les pleurs de Tae résonnaient depuis la salle de bain. Le dortoir était devenu un sanctuaire de souffrance.

Le réfectoire n'était guère mieux. Les quelques ouvriers présents étaient prostrés ; leurs visages pâles marqués par des cernes profondes, comme si les ombres installées sous leurs yeux suçaient la vie de leurs corps fatigués. Ils mastiquaient leur viande machinalement, leur appétit envolé. 

Chaque regard vide, chaque mouvement lent, chaque assiette à moitié pleine donnait envie à Jimin de hurler, de tout casser pour briser cette ambiance morbide. Il en tremblait. Et il avait cette impression d'être suivi, cette putain de sensation qui lui collait à la peau. Au départ, il avait accusé sa propre paranoïa, mais avait fini par remarquer que Tae n'était jamais loin, toujours là, en arrière-plan, à la limite de son champ de vision. Et chaque fois que leurs regards se croisaient, Tae se barrait vite fait, bien fait.

Il n'eut pas à se questionner longtemps pour comprendre ce qui lui valait cette surveillance. Ça ne pouvait être que par souci ou par suspicion, et il savait déjà laquelle de ses deux suppositions étaient la bonne. 

Yoongi avait compris qu'il savait des choses que lui ignorait et faisait équipe avec Tae pour le devancer. Il n'y avait qu'à voir à quel point l'ambiance dans le dortoir était devenue étouffante, le silence un peu trop lourd et les conversations un peu trop prudente. 

Tout semblait s'inverser, le monde de Jimin se retournait sur lui-même. Ses alliés devenaient des ennemis potentiels, et ses ennemis des ombres. Jungkook. Ou plutôt, pas Jungkook. Où qu'il regarde, aucune trace de lui.

La nuit tombait, apportant un soupçon de fraîcheur aux températures insupportables de la journée. Jimin se rendait à l'infirmerie pour débarrasser le dîner des patients. Les mouches étaient couchées, mais les moustiques bourdonnaient autour de ses oreilles. Il sentait leurs morsures sur sa peau moite.

Alors qu'il était presque arrivé, une porte claqua derrière lui. Il se tourna brusquement vers le dortoir de Yubo et vit Jungkook en sortir.

Sous la lumière blafarde de la nuit chaude, il eut l'étrange impression de voir une sorte de trait noir sur la joue du dirigeant, une marque fugace qui semblait n'avoir jamais existé dès qu'il se concentra pour mieux la regarder.

— Hé ! l'interpella-t-il, sa voix trahissant son désarroi et un étonnant soulagement.

Il se précipita à sa rencontre, l'espoir d'une explication brillant dans ses yeux. Mais Jungkook le repoussa froidement.

— Je te préviens, je ne suis pas d'humeur à danser. Ni à parler. En fait, je suis d'humeur à rien qui t'inclue.

Jimin sentit la colère monter en lui. Il avait cherché Jungkook sans relâche depuis le début de ce cauchemar, et maintenant qu'il était en face de lui, c'était pour entendre ça ? Mais il n'allait pas laisser passer sa chance, peu importe les états d'âme du dirigeant, si tant est qu'il en possède une.

— Qu'est-ce qui se passe ? Tout le monde fait des cauchemars, se sent mal !

Jungkook ajusta les manches de sa veste noire avec un désintérêt manifeste, ses mouvements empreints d'une élégance presque provocante.

— Pourquoi tu fais l'étonné ? Je t'avais prévenu, répliqua-t-il d'un ton cassant.

Les sourcils froissés, Jimin observa le dirigeant, de ses habits noirs et ajustés qui flattaient sa silhouette athlétique à la froideur désarmante de son regard. Ce Jungkook devant lui n'était qu'une ombre pâle de celui qu'il avait rencontré la nuit de la danse. Et ça lui faisait peur. Non pas qu'il craignait que le dirigeant lui fasse du mal - il s'était fait à l'éventualité que cela puisse arriver - mais plutôt parce qu'il avait l'impression d'avoir perdu ce qu'il croyait avoir trouvé cette nuit-là.

– Vous avez prononcé des mots énigmatiques avant de disparaître, ce n'est pas vraiment ce que j'appelle "prévenir".

Un rictus amer déforma les lèvres du dirigeant.

— Peut-être que tu n'as pas écouté attentivement, ou peut-être que tu ne veux pas comprendre. Dans tous les cas, ce n'est pas mon problème, conclut-il avant de tourner les talons.

Une montée de frustration irrépressible saisit Jimin. Il attrapa le bras de Jungkook avant qu'il ne puisse partir, et planta son regard dans le sien.

— Vous ne pouvez pas juste tourner le dos et vous en allez ! Pas sans explication ! lança-t-il, sa voix tremblante mais ferme.

Le visage de Jungkook se durcit tant que Jimin relâcha instinctivement sa prise.

— Les humains, vous adorez parler, bavarder sans fin même quand il n'y a rien à dire, même quand ça ne sert à rien !

Jimin eut léger mouvement de recul, désarçonné par le ton brusque de Jungkook. Il ne l'avait jamais entendu hausser la voix ainsi, et la colère qui émanait de lui était presque palpable. Elle attisa la sienne, brûlante comme de l'acide dans ses veines.

— Les explications ne sont jamais inutil...-

Jungkook l'agrippa soudainement par l'épaule, le plaquant brusquement contre le mur du dortoir numéro un. Le choc résonna à travers tout son corps.

— Mais t'expliquer ne résoudra pas le problème, alors à quoi bon me fatiguer à le faire ?! 

Le souffle de Jimin était en suspens, le dos collé au mur et le torse pressé contre Jungkook. Leurs visages étaient si proches qu'il avait envie de lui cracher à la figure, autant que de caresser la cicatrice rose sur sa pommette. Il resta immobile, luttant contre l'envie de céder à l'une ou l'autre de ces impulsions contradictoires.

Jungkook n'était pas en reste, l'observant longuement, de sa bouche à ses yeux, en passant par sa gorge où les battements frénétiques de son cœur étaient visibles sous sa peau moite. Finalement, il relâcha sa prise, mais ne recula pas.

— Qui es-tu pour me mettre autant en colère, hm ? murmura-t-il, se posant la question plus à lui-même qu'autre chose.

Jimin fut surpris par ces mots qui avaient quelque chose d'intime, presque interdit, et qui tendaient à le rendre spécial, mais le fut encore plus en percevant la lueur de fatigue et de désarroi qui traversa les traits de Jungkook, comme s'il venait tout juste de réaliser à quel point il avait perdu son sang-froid.

— Tu penses que connaître la vérité te soulagera, mais tu te trompes, susurra le dirigeant, plus calmement.

— Ce n'est pas à vous d'en juger. Et... vous me devez des réponses.

Un bruit sarcastique et incrédule s'échappa des lèvres de Jungkook, prêt à éclater de colère ou de dédain, mais Jimin le coupa avant de lui en laisser l'occasion.

— On m'a promis deux récompenses de votre part, et je n'en ai jamais vu la couleur. Et si ça ne suffit pas à vous convaincre, sachez que je mens à mes amis tous les jours à cause de vous. Alors la moindre des choses que vous puissiez faire, c'est de me parler en vous montrant clair et honnête !

Jungkook expira un rire sec en secouant la tête. Le ciel sombre clair et ses étoiles projetaient une lumière douce sur son visage, révélant chaque détail de ses traits tendus, et Jimin perçut pour de bon que derrière ce magnifique masque acerbe se cachait une anxiété, et peut-être même une fatigue extrême. L'évidence le percuta alors :

— Vous la ressentez aussi, l'obscurité, pas vrai ? laissa-t-il échapper.

Jungkook se figea puis enfonça son regard dans le sien.

— Si tu cessais de douter de qui je suis, tu saurais que je ne ressens rien, répliqua-t-il, faisant subtilement allusion à sa nature que Jimin aimait jugée incertaine.

Les papillons de nuit voletaient autour d'eux, indifférents à la tension grandissante.

— Vous mentez. 

Jungkook plissa légèrement les yeux comme s'il savourait une plaisanterie amère, son expression devenant presque narquoise.

— Comme tu le fais chaque jour à tes amis, apparemment. Pour moi ~

Son ton séduisant et plein de sous-entendus réduisit Jimin au silence, son souffle se faisant plus court. Bordel, il savait exactement comment le faire taire.

— Et pourquoi ? poursuivit le dirigeant qui avait aisément repris le dessus. Parce que la vérité n'est jamais belle, Jimin. Elle est comme moi, détestable et inhumaine.

Mais Jimin continua de le fixer, le menton redressé, refusant de céder, de faiblir.

— Tu veux quand même savoir... Très bien. Mais ne viens pas te plaindre après, soupira Jungkook, la voix toujours froide.

Il croisa les bras sur sa poitrine, ses mouvements calculés. Jimin ne pouvait s'empêcher de remarquer la tension dans ses muscles, la puissance contenue sous la surface.

— L'Obscurité, c'est les cauchemars, les malaises, cette sensation de suffoquer... C'est cette chose qui te ronge la nuit, et t'oppresse le matin, expliqua-t-il sa voix s'adoucissant à peine.

Jimin sentit une vague de soulagement inattendu le traverser, lui qui commençait à croire que les habitants allaient prendre la place des vaches. Il y avait une lueur d'espoir dans tout ça, quelque chose de presque rassurant au milieu de cette merde.

— C'est tout ? Alors vous n'allez pas... nous vider de notre sang ?

Jungkook acquiesça sans sourire, preuve pour Jimin que sa théorie n'était pas si folle que ça. Peut-être même qu'elle avait été envisagée... Bon sang, sûrement qu'elle l'avait été. L'idée lui fila des frissons dans tout le corps.

— Ça ne veut pas dire que certains d'entre vous ne vont pas mourir, reprit Jungkook. Les cauchemars, ce n'est que le début. À force de subir, les ouvriers finiront par craquer. Alors ils quitteront cette ville, d'une manière ou d'une autre. Avec le bus, ou comme ton amie a tenté de le faire.

Jimin se sentit attaqué par cette dernière pique, les mots s'enfonçant en lui comme des griffes acérées.

— Vous devez faire en sorte que ça s'arrête.

Jungkook approcha subtilement de Jimin, son charisme presque magnétique.

— Tu ne comprends toujours pas, hm ? Je ne peux pas, même si je le voulais.

— Mais c'est vous qui faites ça ! s'emporta Jimin.

Il était si frustré, avançant des faits sans même les comprendre.

— Moi ? Oh, non, je ne fais rien, justement. Plus rien pour retenir cette obscurité qui est en toi, en chacun de vous. C'est vous, les humains, réceptacles parfaits pour l'obscurité, qui êtes responsables de tout. Vous la cultivez, vous la nourrissez avec vos peurs, vos doutes, vos regrets. L'obscurité était tenue en laisse. Mais plus maintenant. Parce qu'il n'y a plus assez de sang. Plus assez d'énergie pour la contrôler.

Il serra les poings, ses yeux brillant d'une rage à peine contenue.

— Et tu peux remercier mon frère Namjoon pour ça, parti avec notre seul moyen d'approvisionnement. Sache que je ne manquerai pas de le faire à son retour, s'il revient... ... ajouta-t-il, sa voix se faisant plus sombre, plus menaçante.

La panique submergeait Jimin de toute part. Il apprenait que Jungkook était une sorte de maître des ténèbres et, par la même occasion, qu'il avait des limites.

— Si elle n'est plus tenue en laisse alors... elle est libre ?

— Libre et affamée, confirma Jungkook d'une voix sombre. La seule façon de l'arrêter est de l'affronter en vous-même. Mais combien d'entre vous sont assez courageux pour redécouvrir ce que vous avez toujours été ?

Jimin avait envie de croire que Jungkook disait la vérité même s'il ne la saisissait pas complètement, envie de lui faire confiance. Mais une part de lui, toujours sur le qui-vive, redoutait d'être trahi et déçu à chaque instant. Cette dualité qui le bouffait de l'intérieur en vint à le faire pouffer.

— Ravi de voir que tu trouves encore de quoi sourire, fit remarquer Jungkook, ele sourcil arqué.

Puis il ajouta, d'un ton blasé, comme s'il avait entendu une blague qui ne le faisait plus rire.

— Evidemment, tu ne me crois pas...

— Comment suis-je censé vous croire ? Je n'ai aucune preuve que ce que vous dites est vrai. Aucune preuve de qui vous êtes vraiment...

Jungkook se pencha rapidement vers son visage, une intensité presque insoutenable émanant de lui. Il était trop proche, beaucoup trop proche.

— Tu sais que je dis vrai.

Jimin sentit son cœur battre la chamade, une chaleur envahissant tout son être.

— Je ne sais rien, osa-t-il dire, son regard ancré dans celui de Jungkook, défiant et vulnérable à la fois.

Jungkook posa une main ferme mais douce sur sa nuque de Jimin, rapprochant encore plus leurs visages. Jimin sentait ses pulsations rebondir contre la peau fraîche du dirigeant, perdu dans son regard brûlant de désir et de conflit.

— Ne m'oblige pas à te prouver, Jimin...

Des pleurs déchirèrent l'air. Jimin sursauta, ses yeux s'écartant de ceux de Jungkook pour chercher l'origine du bruit. Un homme, qu'il reconnut immédiatement comme étant le chauffeur du bus, portait dans ses bras une jeune fille tandis qu'une seconde, en sanglots, trottinait désespérément derrière eux.

Le sang. C'était partout. Un déluge pourpre, peignant les figures et les vêtements. Jimin sentit son cœur s'emballer, une panique viscérale le saisir. Il se précipita pour les aider, mais Jungkook le retint, ses doigts s'enfonçant dans sa chair comme des crocs.

— Dis à l'infirmière que j'arrive, lui ordonna-t-il, sa voix rauque et tendue, comme si chaque mot était arraché de ses entrailles.

Jimin observa les yeux assombris du dirigeant, rivés sur le sang, et hocha la tête frénétiquement pour répondre avant de s'arracher à sa prise. Puis il entra dans l'infirmerie peu après les autres.

Là, il fut confronté à un véritable chaos. La jeune fille blessée gisait sur un lit, son sang empreignant les draps à l'image d'une encre rouge sur un buvard blanc. La seconde jeune fille tenait sa main, les larmes dévalant ses joues en silence, comme si crier serait admettre la réalité. Yoongi faisait le signe de la croix, ses lèvres bougeant silencieusement alors qu'il murmurait une prière désespérée. Il avait peut-être déjà accepté le pire. Les autres couraient, criaient, spéculaient. Sauf l'ajumma. Alors que Billie lui réclamait des directives, la vieille dame demeurait immobiles même si ses lèvres ridées tremblaient.

Comprenant qu'elle attendait probablement l'arrivée d'un des dirigeants, Jimin s'empressa de faire entendre sa voix au travers de l'infirmerie :

— Monsieur Jungkook arrive !

Elle hocha la tête avec une résolution qui manquait jusqu'alors puis attrapa des compresses et les pressa contre la blessure de la jeune fille, y appliquant une pression ferme. Pas un cri, pas un gémissement. La jeune fille avait les yeux fermés, et semblait trop loin pour les rouvrir. Les ouvriers présents, les traits tendus et les regards préoccupés, fixaient la scène avec une inquiétude palpable.

Puis Jungkook arriva enfin. Il n'était pas venu seul, Hoseok était avec lui.

— Hobi... souffla Billie, les yeux écarquillés par la surprise.

Hoseok releva brièvement la tête vers elle avant de la baisser brusquement, l'ombre de la honte dans son regard. Le dirigeant s'approcha d'abord de la jeune fille blessée, inspectant les plaies de son abdomen avec une expression sombre et concentrée. La vue du sang semblait agir sur lui comme une flamme sur de la poudre, ses yeux brûlant d'une intensité inquiétante. Il se dirigea ensuite vers le chauffeur de bus, qui lui délivra un rapport précipité comme s'il venait d'en recevoir l'ordre :

— Monsieur, je suis désolé. Elles sont montées dans le bus, je n'ai rien pu faire. Elles se sont fait tirer dessus en fuyant les hommes qui les retenaient. Sûrement un trafic d'êtres humains.

Le chauffeur avait parlé à voix basse, sûrement dans l'intention que seul le dirigeant puisse l'entendre. Mais l'ajumma et Hoseok se tenant à côté de lui avaient également intercepté ces informations cruciales. Tout comme Jimin. Et le sort sordide de ces jeunes filles lui donnait envie de vomir. Il imaginait sans mal la douleur, la peur, le désespoir qui les avaient poussés à tout risquer pour échapper à l'horreur.

L'ajumma prit la parole, une inquiétude manifeste dans sa voix :

— Qu'est-ce qu'on fait, m'sieur Jungkook ?

Jungkook, impassible, déclara :

— Il n'y a plus rien à faire pour elle. Hoseok, emmène-la.

Hoseok s'approcha du lit, puis le fit rouler précautionneusement vers la sortie. La panique monta en Jimin, et il ne put s'empêcher de demander :

— Où est-ce que tu l'emmènes ?

Hoseok l'ignora et le dirigeant s'avança vers la jeune fille en état de choc et inconsolable, la lueur froide de l'autorité dans ses yeux.

— Que tout le monde sorte d'ici, exigea-t-il.

Son ton était glacial et impérieux, poussant les ouvriers à s'empresser de quitter la pièce, tout comme l'ajumma, Billie et Yoongi. Jimin, sur le point de suivre le mouvement, fut stoppé net lorsque Jungkook ajouta, d'un ton sans appel :

— Pas toi. Toi, tu restes.

Incertain de ce que Jungkook attendait de lui, Jimin se positionna en retrait derrière lui. Le dirigeant était face à la jeune fille restante et il lui annonçait d'une voix calme mais dénuée de toute émotion :

— Ta sœur est morte.

Les hurlements de la jeune fille éclatèrent, déchirant le silence avec une intensité brutale. Jimin observa, le cœur serré, tandis qu'elle se jetait sur Jungkook, frappant son torse avec ses poings, son corps secoué par des sanglots incontrôlables. Il ne connaissait que trop bien ce sentiment de perte, d'impuissance et de solitude.

— Je n'ai personne d'autre que ma sœur ! Je ne peux pas vivre sans elle ! Ramenez la moi ! Je ne veux pas vivre sans ma sœur !

Jungkook l'interrompit brusquement en lui saisissant les poignets. Et là, dans cette infirmerie baignée de sang et de larmes, Jimin sentit les fondations de son propre esprit vaciller. Une étrange mélodie, un bourdonnement, commença à émaner du dirigeant, s'intensifiant alors qu'une brume spectrale se dégageait de son corps. Elle flottait, éthérée, se mouvant lentement autour de la jeune fille.

— Ta sœur va bien, elle a réussi à s'enfuir et elle est heureuse ailleurs. Est-ce que tu comprends ?

La brume s'insinua dans les narines, la bouche et les orbites de la jeune fille, qui cessa de pleurer et de se débattre. Son regard vide, autrefois baigné de larmes, devint subitement paisible, presque absent.

— Je... je comprends, répondit-elle d'une voix presque inaudible.

– Est-ce que cette nouvelle te donne la force nécessaire pour continuer à vivre ?

– Oui. Oui, je peux vivre en sachant qu'elle est heureuse.

Jungkook acquiesça d'un simple signe de tête, relâchant ses poignets. La brume disparut instantanément, laissant la pièce dans un silence lourd et oppressant.

— Tu travailles pour moi désormais, au sous-sol de l'abattoir de Meonville. Chaque jour, tu donneras le meilleur de toi-même. En échange, tu viendras me voir dans mon bureau. Je t'y ferai oublier ta peine.

Une sensation d'irréalité envahissait Jimin, comme si le sol sous ses pieds s'effritait en poussière. Ses jambes tremblaient et ses pensées se délitaient en fragments épars et incohérents.

— Qu'est-ce... qu'est-ce qu'il vient de se passer ?

Jungkook lui répondit d'un ton calme et mystérieux :

— Tu viens d'avoir la preuve que tu attendais.

Puis il se tourna vers Jimin. Son visage était marqué par d'étranges stries, comme des fissures dans de la porcelaine brisée, et ses yeux étaient d'un noir à faire pâlir l'enfer lui-même. Pris de terreur, Jimin recula précipitamment, trébuchant et tombant au sol dans sa hâte de s'éloigner.

Le dirigeant le surplomba de toute sa hauteur, les mâchoires serrées, émanant d'une aura de puissance terrifiante.

— Tu devrais te dépêcher de sortir d'ici avant que le bus s'en aille sans toi.


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En espérant vous revoir ici à mon retour, je vous dis à bientôt !

Love

<3

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