Monomaniaque

Depuis ma fenêtre, je n'arrive pas à retrouver Jaude. Je reconnais bien — je crois — un des immeubles qui la bordent (celui à balustrade de balcon en verre fumé), mais tous ces bâtiments devant : premier plan, deuxième plan, troisième plan, quatrième plan... Je ne perçois pas le creux que forme la place. Alors je remonte, au fil des rails, passe devant les Volcans, la comédie — si grise — et finis par descendre la rue de Rabanesse où se trouve la pizzéria que j'aimais tant (j'évite de regarder le monolithe noir et orange qui m'agresse toujours un peu). Je croise la rue Desdevises du Dézert et souris. Bientôt, je suis de retour avec moi, seule.

Dans mon autre chez-moi, je vois un immeuble et quelques arbres. Chez toi, la fenêtre donne sur le salon. Souvent, nos amis y rient et se rendent heureux. Dans tes bras, je les oublie. Je me noie dans ton sourire et l'obscurité nous dissout ; seule ta peau sur laquelle frotte mon doigt subsiste.

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