Éclat d'éclair
Chaque matin, quand j'ouvre les volets, j'invite un bout du monde extérieur à rentrer dans mon espace personnel. Le soleil m'éblouit, blitzkrieg ma chambre malgré sa distance de 150 millions de kilomètres. Le vent s'invite, et les rares klaxons. Le bruissement des feuilles, aussi. Et les oiseaux qui me narguent. Je ferme les fins rideaux qui ne cachent rien, lingerie de dentelle, et retourne à mon PC. Parfois, des voix en sortent ; elles appartenaient à mes amis. Parfois, je vois ce qui fut leur visage s'agiter sur mon écran. Irréel : ils n'ont rien de matériel.
À quoi bon les faire apparaître si je ne peux les serrer contre moi ?
Et toujours, les souvenirs de tes bras qui m'écrasent, de tes doigts qui parcourent mon dos.
Je ne sens plus rien. Je sais — crois savoir — que ça a existé. Je n'arrive pas à recréer le moment. Mon corps n'a pas enregistré l'information, ce traître. Mes propres mains ne peuvent recréer ton toucher.
Je n'arrive plus à te faire garder ta réalité.
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