Chapitre 19. Derniers instants au Capitole
« -Je vous préviens, pour ceux d'entre vous qui seraient un brin sensible au sang, je vous déconseille de regarder les images qui vont suivre, c'est... époustouflant ! »
Caesar Flickermann adresse à la foule un regard excité, puis se tourne gracieusement vers les écrans géants situés derrière lui, au fond de la scène. Son micro semble accroché à ses lèvres, prêt à commenter d'une voix enjouée tout ce qu'il observe. Le public est rivé sur les écrans, impatient de s'abreuver une dernière fois des images les plus marquantes de cette Expiation. L'effervescence de la foule est palpable, on entend des rires agités, des murmures enfiévrés. L'hymne de Panem s'élève dans les gradins, marquant le début de la diffusion.
Haymitch assiste au début de l'interview comme un automate. Durant toute la journée, il a été pris à partie par Salvina, Marilius et une ribambelle d'autres imbéciles qui l'ont maquillé, habillé, conseillé et équipé. En début de soirée, on l'a conduit jusqu'au Grand Cirque puis traîné jusqu'à la scène. Les projecteurs l'ont ébloui, les cris en délire des milliers d'habitants du Capitole venus assister à l'ultime interview clôturant cette saison des Jeux l'ont assourdi. Flickermann, étincelant dans sa tenue pailletée l'a accueilli comme un vieil ami, puis après l'avoir assommé de compliments, l'a invité à s'assoir, son large sourire dévoilant une dentition si parfaite qu'elle en devient dérangeante.
Le garçon ne regarde pas les écrans, il fixe un point en face de lui, au loin. Il est ailleurs. Derrière lui, il devine les images se succéder ; les scènes de torture, de violence, de combat et de mise à mort s'enchaînent au rythme des « aaah » et des « oooh » de la foule qui semble redécouvrir les évènements qui ont eu lieu dans l'arène. Le tout est habilement accompagné des inlassables commentaires de Flickermann qui alimente la tension et le suspens.
« -Regardez-moi cette beauté ! Les techniciens ont fait preuve d'un savoir-faire et d'une imagination sans précédent pour nous offrir une arène aussi époustouflante ! »
« -Aaah, la Corne d'Abondance se ternit de sang, alors que les tributs les plus astucieux tentent à tout prix de récupérer le nécessaire pour survivre. »
« -Oh mon Dieu, et que dire de cette éruption épatante ! Personne n'a vu venir le coup du volcan, c'est ingénieux ! Tout est renversé, l'avantage change de camp, quel suspens ! »
« -Les alliances se font et se défont, les plus téméraires continuent d'avancer seul mais est-ce la bonne stratégie ? Seul le temps nous le dira ! »
« -Ouuh, ce pauvre garçon n'a pas eu de chance ! Les écureuils sont impitoyables ! Savez-vous que cela fait maintenant plus de trois ans que les ingénieurs développaient ces intelligentes petites bêtes ? Je n'ose même pas imaginer à quel point ils avaient hâte de nous les présenter, et quelle réussite ! »
« -Ah, un corps à corps, qui en sortira vivant ? Les paris sont montés haut, très haut cette année ! Vous avez été formidables ! Mais oui, c'est bien Daphne qui assène le coup de grâce ! Cette fille avait vraiment tout le potentiel de gagner, pas étonnant que tant de sponsors se la sont arrachés cette saison ! »
Plus les scènes avancent, plus Haymitch sent son estomac se contracter. Il a la nausée, les cris des spectateurs le répugnent. Il a envie de prendre ses jambes à son cou, de s'enfuir, n'importe où sauf ici. Il est incapable de bouger.
La mort de Maysilee arrive. Caesar explique comment il s'est mis à pleurer en voyant la « pauvre demoiselle se noyer dans son propre sang » et a quel point il a été choqué de cette « fin si atroce pour une fille si astucieuse ». Haymitch entend des reniflements dans la salle, il a envie d'hurler à ces imposteurs de montrer un peu de respect envers la famille Donner qui, elle, doit pleurer sincèrement la mort de leur fille. Seul un lamentable gémissement couvert par le vacarme des haut-parleurs sort de sa bouche et il sombre de nouveau dans la léthargie dans laquelle il s'est plongé depuis le début de cette interview.
Enfin, vient l'affrontement final que Flickermann prend un plaisir morbide à commenter. Le public est pendu à ses lèvres. Haymitch note vaguement que la façon dont Daphne est morte est grossièrement rapportée. Selon le présentateur - et visiblement son récit est appuyé par les images - la tribut a lancé sa hache en direction de son adversaire qui l'a « courageusement intercepté pour lui renvoyer le coup fatal ». Il ne mentionne pas le champ de force. Il entend les murmures dans la foule redoubler mais il ne sait pas si ça a un rapport avec cette information. L'hymne de Panem retentit de nouveau, mettant fin à la rediffusion. Haymitch aperçoit Caesar s'installer à côté de lui.
« -Dis-moi, Haymitch, tu as bien quelques instants à nous accorder avant de rejoindre ta villa et mener une vie de rêve, n'est-ce pas ? »
La foule rit, envieuse et admiratrice. Haymitch voit plusieurs scénarii s'offrir à lui. Dans le premier, il s'effondre aux pieds de Flickermann et rejette l'intégralité de son estomac sur ses chaussures impeccablement cirés, avant de tomber en position fœtal et prier que ce cauchemar cesse enfin. Dans un second, il arrache le micro des mains du bonhomme aussi artificiel qu'agaçant pour déverser sa haine contre le Capitole. Dans un dernier, il respire profondément et répond de façon aussi concise que possible à son interlocuteur pour en finir au plus vite avec son tête-à-tête avec les caméras. Il se résigne à emprunter le dernier chemin et répond, d'une voix monocorde :
« -Bien sûr. »
Le public rugit, heureux et Caesar rit aux éclats.
« -C'est merveilleux ! Bien alors, en un mot, comment pourrais-tu résumer ces Hunger Games ?
-Heu... »
Aucun mot politiquement correct ne lui vient en esprit. Heureusement, loin de se douter de ses états d'âme, Caesar vole à son secours :
« -Ahah ! Difficile comme question, hein ? Attend, je vais t'aider... mmmh que dirais-tu de... EPOUSTOUFLANT ? »
Comme Flickermann lui lance un regard insistant, il hoche la tête, la gorge nouée. Le public semble ravi de ce qualificatif.
« -Et cette arène, alors ? enchaîne dynamiquement le présentateur. N'était-elle pas sublime ? Mesdames et messieurs, si vous voulez avoir l'occasion idyllique de pénétrer dans ce paradis coloré, j'annonce d'ores et déjà qu'il va falloir prendre vos places au plus vite, tout le monde va s'arracher les billets ! »
Il n'en faut pas plus pour chauffer la foule qui se met à scander le nom du présentateur pour qu'il divulgue plus d'informations à propos des visites de l'arène. Le concerné calme le jeu sans se départir de son sourire.
« -Allons, allons, un peu de patience, mes amis ! Vous ne voulez tout de même pas que les préparateurs fassent les choses à moitié, n'est-ce pas ? Mais revenons à notre jeune champion, qui doit brûler d'impatience de nous en dire plus sur son aventure ! »
Haymitch fait un grimace mais Caesar enchaîne immédiatement avec une série de questions qui ne lui laissent pas le temps de s'indigner :
« -Quand as-tu compris que l'arène était effroyablement dangereuse ?
-Heu... plutôt par hasard. Disons qu'au départ, j'ai suspecté un piège et puis une succession d'informations m'ont mené à la bonne conclusion. »
Haymitch explique brièvement son raisonnement et Flickermann s'extasie devant son « incroyable ingéniosité ».
« -Comment as-tu géré la soif ? Parce qu'il s'est passé plusieurs jours avant que la pluie ne tombe à tes pieds, n'est-ce pas ?
-Tout s'est joué dans la tête, je dirais. Je me suis accroché à la certitude que je finirais bien par trouver de quoi m'hydrater d'une manière ou d'une autre.
-Et alors, jour quatre, gros retournement de situation, la montagne est en fait un volcan. Tu l'avais compris avant ? Et comment as-tu réagi en voyant littéralement la montagne se déchirer en deux ?
-Je... heu, non, je ne savais pas. Mais j'étais déjà loin, je n'ai pas vu grand-chose.
-En tout cas, tu as eu un bon instinct sur ce coup-là ! Bon, et puis un jour passe, les choses se corsent dans la forêt et là, tu tombes nez-à-nez avec trois des plus costauds tributs de l'arène. Et là, mon garçon, je suis honnête avec toi, tout le monde te rayait déjà des listes, n'est-ce pas, vous autres ? »
Les téléspectateurs acquiescent dans un sérieux grotesque.
« -Mais, retournement de situation, tu en tues deux avant qu'ils ne puissent te faire quoi que ce soit, c'était impressionnant, quelle rapidité ! Dis-moi, qu'apprenez-vous à l'école dans le Douze, pour que tu sois capable de manier aussi bien le couteau ? »
Question piège, Haymitch invente :
« -J'aidais mon père à couper du bois, puis le tailler pour en faire du meublier. Il était lui-même très habile avec une lame. »
Les uniques meubles miteux qu'ils possédaient avaient été troqué à la Plaque dès que sa famille possédait quelque chose d'un minimum de valeur. L'histoire semble néanmoins attendrir Caesar qui félicite les traditions familiales qui, selon lui, « sont les choses les plus précieuses que nous possédons tous ». Haymitch se retient d'ajouter que son costume trois-pièces rutilants à lui seul vaut au moins trois ou quatre bicoques de la Veine en comptant tout ce qu'il y a à l'intérieur de celles-ci. L'interview se poursuit avec son alliance avec Maysilee. Haymitch a la gorge sèche et a plus de mal à jouer l'indifférence. Il se fait violence pour répondre sans broncher aux questions indiscrètes de Caesar.
« -Pourquoi avoir choisi cette jeune fille, Maysilee, pour atteindre la victoire alors ? Pourquoi elle en particulier ? »
Haymitch reste un moment bouche bée devant la stupidité de la question.
« -Elle m'a sauvé la vie, finit-il par répondre. Je crois que c'est un bon début pour démarrer une alliance. »
Caesar rigole, insouciant du désarroi d'Haymitch qui commence clairement à se sentir mal à l'aise dans son costume serré. Sa gorge se noue à l'évocation de la jeune fille qu'il a vu mourir de ses propres yeux. Il transpire et suffoque mais les projecteurs éblouissants dissimulent son malaise à la vue de tous. Il tâche de reprendre sa respiration et chasser les images terribles qui tournoient à nouveau dans son crâne.
« -Merveilleux, merveilleux ! Et donc, vous allez ensuite passer plusieurs jours ensemble, je dois dire que vous formiez un duo absolument ingénieux ! Ce système pour tirer l'eau des arbres, tu es un garçon très intelligent, mon ami !
-C'était l'idée de May... »
Mais le présentateur ne l'écoute pas.
« -Et d'ailleurs, vous passez plusieurs jours assez calmes, n'est-ce pas ? Eloignés des autres tributs et surtout munis d'un efficace répulsif qui éloigne le danger. En parlant de ce répulsif, tu veux une anecdote concernant sa création ? Et vous autres, vous voulez une anecdote ? »
Evidemment, la foule exprime aussitôt sa curiosité débordante et Flickermann se pâme plusieurs secondes avant de délivrer l'information, sans attendre l'approbation d'Haymitch :
« -Ce répulsif n'avait pas pour but de repousser tous les animaux de l'arène, figurez-vous. Il avait été conçu pour agir uniquement contre les insectes comme ces papillons vénéneux qui nous ont tous à la fois éblouis et fait frissonner. C'est uniquement sur le terrain qu'ils se sont rendus compte de leur erreur alors, les techniciens se sont aussitôt empressés de trouver un problème à ce petit couac... en quelques jours, ils ont réussi à modifier les séquences ADN de toute la population de l'arène pour la rendre insensible au répulsif, n'est-ce pas incroyablement audacieux ? Aaah, les progrès de la science m'épateront toujours ! »
Le public s'extasie, tandis qu'Haymitch digère l'information. Ainsi, Maysilee et lui ont pu bénéficier de plusieurs jours de calme relatif pendant lesquels les ingénieurs manipulaient l'ADN de leurs écureuils tueurs pour qu'ils puissent de nouveau les attaquer... Ces bonhommes sont vraiment prêts à tout pour faire durer l'amusement le plus longtemps possible.
« -Haymitch, mon garçon ?
-Heu... pardon. »
L'ex-tribut se reconnecte à la réalité alors qu'il est interpellé par Flickermann.
« -Je disais donc qu'ensuite, vient le moment où vous vous séparez. Mais que s'est-il passé exactement ?
-Je voulais rester au bord de la falaise, tandis que Maysilee souhaitait retrouver les couverts de la forêt. Aucun de nous ne voulait que ça se règle en face-à-face.
-Mmmh, je vois, je vois... mais ce ne s'est pas avéré très judicieux de la part de la demoiselle car, à peine quelques minutes après votre séparation, la voilà prise par surprise par les oiseaux qui veulent en faire leur repas ! Pourquoi avoir accouru à ses cris, alors que vous veniez de rompre votre entente ?
-J'ai réagi à l'instinct, je ne pouvais pas rester à rien faire alors qu'elle m'avait sauvé la vie quelques jours auparavant.
-C'est très courageux de ta part, Haymitch. »
Caesar Flickermann prend un visage dramatique.
« -Malgré cet élan de bravoure, Maysilee meurt dans tes bras. Qu'as-tu ressenti à ce moment ? Ne t'es-tu pas senti coupable de l'avoir laissé partir ? »
Haymitch sent son cœur se serrer, la boule dans sa gorge gonfle et il a du mal à respirer convenablement. Tout ce sang, ce sang partout... il se remémore avec impuissance l'instant fatidique où la main de Maysilee est devenue inerte dans la sienne.
« -J'ai été très triste, dit-il laconiquement. Mais les Jeux continuaient, je ne pouvais pas me laisser aller. »
Il écoute d'une oreille distraite Caesar retracer ses derniers instants dans l'arène.
« -... puis, enfin, il y a cet affrontement entre Daphne et toi. Si tu avais vu les paries qui gonflaient partout dans la capitale, personne n'était capable de trancher sur le vainqueur de ce duel, la tension était terrible ! En toute honnêteté, je crois bien que je n'ai pas dormi sur mes deux oreilles la veille de ce combat. Vous confirmez, mes amis ? »
Approbation générale et murmures excités. Haymitch est assailli par des scènes horribles, de violences inhumaines dont il ne se serait jamais cru capable. Etait-ce bien lui qui avait enfoncé ce poignard dans l'œil de son adversaire ? Avait-il déchiré violemment sa peau pour l'affaiblir ? De longs frissons de dégoût remontent le long de sa colonne vertébrale. Il est incapable de retracer avec précision le cours des actions cette nuit-là.
« -... et là, tu arrêtes la hache. Tout le monde te voyait déjà mort, vidé de ton sang mais tu parviens à te relever et empoigner la hache qui fonçait droit sur toi. Comment est-ce possible ? Comment as-tu eu la force d'arrêter ce coup de force magistrale de la part de Daphne et de le retourner contre elle ? C'était... waouh ! encore maintenant, j'ai du mal à trouver les mots. Comment ? »
Avant de réfléchir à la portée de ses mots, Haymitch répond :
« -Je n'ai pas arrêté cette hache. »
Flickermann le regarde d'un air surpris.
« -Que s'est-il passé alors, mon garçon ?
-Je... »
Haymitch se tait, frappé par une révélation qu'il se maudit de ne pas avoir pris en considération plus tôt. Le Capitole a manipulé les images de la rediffusion pour que sa victoire se fasse sur un tour de force à la limite de l'absurde. Ou du moins, sans truquer la vidéo, ils auraient facilement pu convaincre l'audience que la mort de Daphne s'était passé d'une autre façon ; il faisait nuit et l'action s'est déroulée rapidement, ce qui a pu faciliter le mensonge. Mais pourquoi ? Son petit tour de passe-passe avec le champ de force n'avait apparemment pas plu au Capitole. Il juge donc plus prudent de jouer la carte de l'ignorance, le temps de tirer cette histoire au clair.
« -Je... je ne sais plus vraiment en fait, bredouille-t-il en espérant que son air déboussolé soit suffisamment convaincant. Je n'ai pas le souvenir d'avoir arrêté la hache mais... les évènements de cette nuit sont plutôt flous, je crois.
-J'imagine, j'imagine, compatit faussement Flickermann avant de s'exclamer : enfin, l'essentiel est là, Haymitch ! Tu es non seulement officiellement le nouveau vainqueur des Hunger Games, mais qui plus est, le meilleur d'entre eux, en ayant battu l'exploit d'avoir survécu à pas moins de quarante-sept tributs ! Mesdames et messieurs, un tonnerre d'applaudissement pour notre talentueux champion ! »
-
Le voyage de retour paraît très long à Haymitch, bien plus long que l'allée qui lui avait paru éclipsée en un claquement de doigt. Le train est silencieux. Haymitch n'a personne pour lui tenir compagnie, en dehors de Salvina qui l'insupporte dès qu'elle ouvre la bouche et les Avox chargés de rendre son trajet le plus confortable possible qui ne sont pas très bavards. Cela ne le dérange pas, car il n'a pas envie de parler. Il regrette simplement de ne pas avoir pu dire au revoir à Darren que le jeune homme appréciait bien avant les Jeux. Il se demande s'il a retrouvé sa famille, dans le Onze.
Le jeune garçon est incapable de fermer l'œil le nuit et reste accoudé à une fenêtre, les yeux rivés sur le paysage nocturne qui défile. Il a trop peur de se laisser à nouveau aller dans les ténèbres de son esprit, où il sait qu'il ne trouvera que des souvenirs horribles auxquels il aimerait ne jamais être confronté. Alors il lutte contre le sommeil, les doigts s'agrippant machinalement à un couteau qu'il a volé lors du repas et le regard guettant les abords du District Douze, là où, enfin, il va retrouver les personnes auxquelles il tient. C'est la seule chose à laquelle il s'accroche. Sans ça, il ne lui reste plus rien.
Le Capitole lui a volé tout le reste.
*
Salut ! J'espère que vous allez bien et que votre rentrée (pour ceux concernés) s'est bien passée :)
Dans ce chapitre comme prévu, on assiste à l'interview d'Haymitch avec un Caesar très curieux d'en savoir plus les Jeux du garçon... c'est un moment difficile pour le jeune vainqueur, qui manque de commettre l'irréparable. A votre avis, pourquoi le Capitole a déformé la version des faits concernant la victoire d'Haymitch ?
L'interview passé, Haymitch embarque enfin en direction du District Douze, laissant derrière lui l'arène et l'enfer qu'il a vécu... peut-il espérer se débarrasser une bonne fois pour toutes de ses démons en retournant chez lui, auprès des personnes qu'ils aiment ? Vous aurez la réponse la semaine prochaine...
D'ici là, portez vous bien ♥️
PetitKoala
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